I.2.2. Présentations
normalisées du bilan : une analyse comparative
La formulation des règles générales
concernant l'analyse financière du bilan se heurte d'emblée
à un problème de méthode. Les modèles retenus pour
la présentation et l'établissement du bilan varient en effet d'un
pays à l'autre et dans une certaine mesure, d'une entreprise à
l'autre. Dans ces conditions, il est aisé de conclure à
l'impossibilité d'énoncer des principes généraux
d'analyse du bilan et de limiter les ambitions du diagnostic financier à
l'identification de quelques recettes empiriques, adaptées au contexte
de chaque pays et de chaque entreprise.
1. Principes communs de présentation
Quels que soient les modèles retenus pour leur
élaboration, les bilans sont toujours construits sur la base des
règles communes de présentation.
En premier lieu, ils font toujours apparaître de
façon séparée les droits patrimoniaux accumulés par
l'entreprise à une date donnée et des engagements patrimoniaux
contractés à la même date. Cette séparation se
traduit le plus souvent par une présentation du bilan S/F d'un tableau
à deux colonnes reprenant respectivement l'actif et le passif sont
représentés « en liste ». Bien entendu, le
montant et la composition détaillée de l'actif et du passif ne
sont nullement modifiés, quelle que soit la présentation
choisie.
Figure 1. Présentation du bilan
« en comptabilité » et « en
liste »
Présentation en comptabilité
Présentation en liste
Actif
|
Passif
|
Actif
|
Passif
|
En deuxième lieu, la structure interne de l'actif et du
passif est généralement présentée sur la base d'un
critère de durée. Les rubriques du bilan sont classées
selon un ordre qui tient exclusivement ou principalement compte de la
liquidité et de l'exigibilité pour les éléments du
passif.
2. Critère de liquidité et le classement des
actifs
La liquidité d'un actif traduit son aptitude à
être transformée en monnaie, dans des délais plus ou moins
rapprochés et dans les conditions normales d'utilisation. La
liquidité apparaît ainsi comme une propriété
générale concernant chaque actif et reflétant sa
« maturité ».
Certains actifs sont déjà détenus sous
forme de monnaie (par exemple des avoirs sur in compte courant bancaire) ou
doivent être transformés en monnaie à court terme (par
exemple des créances sur des clients qui doivent régler dans
quelques jours, ou des stocks de marchandises destinées à
être vendus prochainement). Ces éléments les plus liquides
constituent les actifs circulants et correspondent à des rentrées
de fonds espérées à court terme.
D'autres actifs sont au contraire destinés à
être conservés durablement dans des conditions normales de
fonctionnement de l'entreprise. Cette dernière doit donc
considérer ces actifs comme traduisant des emplois de fonds à
moyen ou long terme. C'est pourquoi, on peut les considérer comme des
« immobilisations » ou des actifs immobilisés.
La distinction entre actifs circulants et actifs
immobilisés est ainsi liée à l'application d'un
critère de durée et reflète principalement la structure
à terme de l'actif. Cependant, les présentations introduisent des
critères complémentaires pour le classement des actifs, ce qui
entraîne une différenciation d'ailleurs limitée de
modèles de bilan.
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