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Situation de la Striure Brune de Manioc (CBSD )dans les localités paysannes de plateau des Batéké/ Mbankana en RDC

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par Jean Claude MUWO MBWENE
Université de Kinshasa (UNIKIN ) - Ingénieur agronome 2011
  

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Année Académique 2010 - 2011

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DE PHYTOTECHNIE

B.P 117 KINSHASA XI

Situation de la Striure Brune de Manioc (CBSD)

dans les localités paysannes du plateau des

Batéké/Mbankana

Par

MUWO MBWENE Jean Claude
Gradué en Sciences Agronomiques

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome

Orientation : Phytotechnie Directeur: Professeur Adrien KALONJI MBUYI

i

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES i

LISTE DES TABLEAUX iii

LISTE DES FIGURES iv

REMERCIEMENTS vi

RESUME vii

INTRODUCTION 1

Chapitre 1. REVUE DE LA LITTERATURE 3

1.1. Origine de la striure brune du manioc 3

1.2. Agent causal 3

1.3. Propagation et dissémination 3

1.4. Symptômes de la CBSD 4

1.5. CBSD et rendement du manioc 4

1.6. Lutte contre la CBSD 4

Chapitre 2. MATERIEL ET METHODES 5

2.1 Milieu d'étude . 5

2.1.1 Localisation 5

2.1.2 Sol et végétation 5

2.1.3 Climat 5

2.2 Matériel 6

2.3 Âge de champ 6

2.4. Méthodologie d'enqu~te et choix de sites expérimentaux 6

2.5. Variables observées 7

Chapitre 3. RESULTATS ET DISCUSSION 8

3.1 Appréciation des symptômes foliaires 8

3.2 Incidence et sévérité de la CBSD par localité 8

3.3 Incidence et sévérité de la CBSD par variété 9

3.4. Facteurs agro-environnementaux 11

3.4.1. Situation des plantations 13

3.4.2. Type et origine du matériel végétal utilisé 13

3.4.3. Techniques culturales 14

CONCLUSION ET SUGGESTIONS 16

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 18

ANNEXES 21

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Données climatiques ayant prévalu au cours de la période expérimentale. Tableau 2. Différentes variétés de manioc rencontrées dans les champs prospectés.

Tableau 3. Fréquence (%) de différents facteurs agro-environnementaux prélevés dans les différents sites prospectés.

iv

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Incidence de la CBSD dans les différentes localités

Figure 2. Sévérité de la CBSD dans les différentes localités

Figure 3. Incidence de la CBSD observées chez les différentes variétés de manioc Figure 4. Sévérité de la CBSD enregistrée sur les différentes variétés de manioc

A nos soeurs NSIAMI MBWENE et Nadège MBWENE, ainsi qu'à leurs

époux Siméon MABELE et Hello ELONGO

Nous dédions ce travail.

vi

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail qui sanctionne la fin de notre formation d'Ingénieur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université de Kinshasa, nous nous acquittons du noble devoir, celui de remercier tous ceux qui, de loin ou de près, ont rendu possible sa réalisation. Qu'il nous soit permis de prime à bord de rendre gloire à l'Eternel Dieu pour sa bonté.

Nous exprimons notre sincère gratitude à l'ensemble du personnel de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université de Kinshasa. A cet effet, nous tenons à remercier le Professeur Adrien KALONJI-MBUYI et l'Assistant Marcel MUENGULA-MANYI pour la direction et l'encadrement de ce travail.

Nous pensons à notre mère LANDU MAKETA, et à tous nos frères, cousins, cousines, neveux et nièces, ainsi qu'aux familles MULEMESA et LASSE, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

Nous disons merci à tous nos amis et connaissances, particulièrement à Eli KANIONIO, Guelord TSHOKUTA, Olivier VUNDA, Abdoul MAVUNGU, Guelord NSUANDA, Danny LOFINDA, Joël MUKENDI et Fifi KUMUTIMA. Nous témoignons particulièrement notre gratitude à notre amie Bobeth NANIWAMBOTE pour son attachement indéfectible.

Nos remerciements vont jà l'endroit de Mr André MBUYU et Mr Louison MUNGU pour leurs soutiens et encouragements.

Enfin, que toutes les personnes non mentionnées ci-dessus, et qui ont contribué d'une manière ou d'une autre, à rendre agréable et fructueuse l'une ou l'autre de nos cinq années d'études universitaires, veuillent bien trouver ici, l'expression de notre profonde gratitude.

Jean Claude MUWO

RESUME

Une étude a été menée sur l'évaluation du niveau d'attaque de la striure brune du manioc (CBSD) au plateau des Batéké dans la ville de Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Au total 6 localités : Mutiene, Bwantaba, Mbankana, CADIM, Mongata et Kingawa avaient été prospectées. Dans chaque localité, 5 champs choisis au hasard avaient fait l'objet d'analyses phytosanitaires.

Les résultats obtenus ont révélé que la CBSD était présente dans les localités de Bwantaba, Mbankana, CADIM et Mongata, tandis qu'elle était absente dans les localités de Mutiene et Kingawa. La plus forte incidence de la maladie était de 49%, enregistrée à Bwantaba alors que la plus faible incidence était de 9%, enregistrée à Mongata. La sévérité de la CBSD la plus élevée était évaluée à la cote 3, observée dans les localités de Bwantaba, Mbankana et la cité de CADIM alors que la plus faible sévérité équivalant à la cote 2 avait été notée dans la localité de Mongata.

L'analyse de l'incidence de la maladie par variété de manioc a révélé que la plus forte incidence soit 70% a été enregistrée chez la variété Mahungu tandis que les variétés Zizila et Likando avaient exprimé la plus faible incidence, soit 20% des sujets attaqués. La plus forte sévérité de la CBSD par variété équivalait à la cote 3 et avait été enregistrée chez les variétés Mvuama, TME 419, Likando, Sadisa, Mahungu, Kingawa, Mambungu et Mbankana, alors que la plus faible sévérité moyenne équivalait à la cote 2 et avait été enregistrée chez les variétés RAV et Zizila.

L'analyse des facteurs agro-environnementaux a permis de conclure que ces facteurs n'ont pas influencé de manière significative, le développement de la CBSD dans les différents champs prospectés. Au regard de l'kge des champs, on a noté que les champs âgés de 1 à 6 mois n'avaient pas présenté les symptômes de la CBSD contrairement aux champs âgés de 7 à 12 mois, et de plus de 12 mois.

1

INTRODUCTION

Le manioc appartient au genre Manihot et désigne à peu près une centaine d'espèces dont l'aire d'origine se situe en Amérique du Sud, plus précisément dans le bassin d'Amazonie. Une seule espèce (Manihot esculenta) est cultivée pour ses racines tubérisées. Cette espèce est considérée comme originaire du Brésil (Rogers et Appan, 1973).

Le manioc est considéré comme une plante rustique, présentant de grandes facultés d'adaptation à des conditions écologiques variées, souvent défavorables pour d'autres espèces de culture. Sa culture s'étend approximativement entre 30° de latitude Nord et Sud, et dans ces limites, jusqu'à 2000 m d'altitude au plus. La production satisfaisante du manioc dépend également de la variété, des soins culturaux, de la qualité du matériel de plantation, de l'époque de plantation et de l'état phytosanitaire de la plantation (Sylvestre et Arraudeau, 1983).

Dans la plupart des pays humides du monde, excepté la Thaïlande; le manioc est une source importante d'hydrates de carbone. A l'échelle mondiale, l'Afrique demeure la zone de plus forte production, mais elle est rattrapée par l'Asie, dont la production autres fois inférieure à celle de l'Amérique latine, la dépasse maintenant largement (FAO, 2000).

La République Démocratique du Congo (RDC) se classe à la 5eme place au monde après le Nigeria, le Brésil, la Thaïlande, et l'Indonésie et à la 2ème place en Afrique après le Nigeria, sur base de tonnes des racines produites par an. Le Manioc en RDC, est la principale denrée de base et constitue à la fois une source de revenus pour environ 70% de la population (FAO, 2001). La production locale satisfait la demande nationale, et ne connait pas officiellement l'importation contrairement au Maïs et au riz qui connaissent un accroissement dans l'importation.

Les données statistiques de la FAO (2000) indiquent qu'en RDC, la production des racines tubéreuses du manioc qui était évaluée à 19.4 millons de tonnes en 1995 est descendue à 15.8 millions de tonnes en 2000. Les causes de cette baisse de production et de faibles rendements du manioc en milieu paysan sont multiples. On peut citer à titre illustratif la baisse de fertilité des sols, l'usage des variétés dégénérées et pratiques culturales non performantes, auxquelles s'ajoutent les attaques des ravageurs et maladies qui entrainent d'énormes pertes de rendement en champ.

Parmi les maladies, Ntawuruhunga & Legg (2007) soulignent que des attaques de la mosaïque africaine, African cassava mosaïque virus (ACMV) et de la striure brune du manioc, Cassava brown streak virus (CBSV), apparaissent actuellement comme des contraintes majeures de la culture du manioc, avec des grandes conséquences économiques. Dans le contexte de la RDC, pareille situation est de nature à perpétuer davantage l'insécurité alimentaire dans ce pays connaissant des guerres civiles à répétition.

2

situation sanitaire du manioc dans plusieurs zones agro-écologiques de la RDC et d'autres pays africains reste alarmante. Dans le cas de notre travail, les hypothèses suivantes peuvent être évoquées :

- le virus de la striure brune du manioc est présent dans les champs paysans installés au plateau des Batéké ;

- les variétés améliorées en diffusion au plateau des Batéké, de même que les variétés locales ne possèdent pas la résistance face à la striure brune du manioc et sont l'objet d'attaque par cette dernière.

Le présent travail se situe dans le contexte de l'évaluation du niveau d'attaque de la striure brune du manioc au plateau des Batéké. L'objectif est d'analyser l'incidence et la sévérité de cette maladie dans les champs paysans installés dans les localités paysannes situées au plateau des Batéké. Les résultats de ce travail, nous permettront de se rendre compte de la situation actuelle et de formuler les recommandations utiles pour la protection de la culture du manioc contre cette maladie. Ce travail comporte trois chapitres. Le premier chapitre se rapporte à la revue de la littérature, le deuxième chapitre traite du matériel et méthodes, et le troisième chapitre présente les résultats et discussion. La conclusion et quelques perspectives mettent un terme à ce travail.

3

Chapitre 1. REVUE DE LA LITTERATURE

1.1. Origine de la striure brune du manioc

La striure brune du manioc (Cassava Brown Streak Disease : CBSD) a été signalée et décrite pour la première fois par Storey en 1936 en Afrique de l'Est, plus précisément dans l'ancien territoire de Tanganyika (Tanzanie, actuellement) (Hillocks, 1997 ; Maruthi et al., 2005). C'est une maladie endémique dans toutes les zones côtières de l'Afrique de l'Est, en partant du Nord-Est du Kenya à la Mozambique (Hillocks, 1997; Maruthi et al., 2005) en passant par la Tanzanie (Maruthi et al., 2005), et qui, s'est répandue jusqu'aux basses altitudes du Nyasaland (Malawi, actuellement) (Hillocks, 1997) et de l'Ouganda (Calvert et Thresh, 2002 ; Maruthi et al., 2005). La striure brune du manioc dans ces zones y est endémique (Hillocks & Jennings, 2003). Bien que cette maladie ait été signalée vers les années 1930, elle a reçu beaucoup moins d'attention que la mosaïque du manioc en raison de sa distribution restreinte (Hillocks & Jennings, 2003).

En RDC, la CBSD fut signalée pour la première fois dans les localités de Tshela, Ngimbi et Kisantu (province du Bas-Congo), et dans les zones périphériques de la ville de Kinshasa plus précisément au plateau des Batéké. Plus tard elle a été signalée dans le territoire de Mbanza Ngungu (Mahungu et al., 2003).

1.2. Agent causal

Des études moléculaires menées sur l'agent pathogène de la CBSD ont permis de classer ce dernier dans la famille de Potyviridae et genre Ipomovirus. C'est un virus à ARN dont les particules virales de longueur variant de 650 à 690 nm, sont allongées et filamenteuses (Lennon et al., 1986 ; ), et contiennent des inclusions en forme de roue de fuseau caractéristique de Potyvirus (Harrison et al., 1995).

1.3. Propagation et dissémination

A la découverte de la CBSD, Storey, (1936) cité par Hillocks, 1997; Hillocks & Jennings, 2003, avait démontré que la maladie était transmissible par greffage et que ses symptômes pourraient être produits sur des plantes ne présentant pas des symptômes de mosaïque. En conséquence, et en l'absence de tout agent pathogène visible, l'agent causal était supposé être un virus. Selon les mêmes auteurs, l'inoculum du virus était instable et restait contagieux pendant moins de 24 h à 20°C. Son pouvoir infectieux se perdait lorsque sa concentration était diluée 1000 fois avec de l'eau. Il a été démontré que la propagation en champ de l'agent infectieux de la CBSD se fait principalement par les boutures (Thresh et al. 1994 ; Ntawuruhunga et Legg, 2007) et secondairement, d'un plant malade à un plant sain par la mouche blanche Bemisia tabacii (Hillocks et al. 1999 ; Legg et Raya, 1998 ; Ntawuruhunga et Legg, 2007). Cependant, d'autres auteurs attribuent également la propagation vectorielle du virus au B. afer plus connu sous le nom de B. hancockii (Thresh et al. 1994 ; Calvert et Thresh, 2002).

4

Le virus de la CBSD peut aussi se transmettre par greffage et que les boutures issues de plants atteints produiraient des plants dont les feuilles développeront les symptômes caractéristiques de la maladie.

1.4. Symptômes de la CBSD

Les symptômes de la CBSD se manifestent sur toutes les parties (feuilles, tige et racines tubéreuses) de la plante. Sur les feuilles, on observe en premier lieu une chlorose apparaissant sur les nervures secondaires, puis affecte les nervures tertiaires. Par ailleurs, la chlorose peut également apparaître sous forme des taches circulaires sur les nervures principales des feuilles. Sur la tige, les symptômes sont difficiles à reconnaître et ne se manifestent que sous certaines conditions. On observe sur les jeunes tiges, des lésions de couleur brune ou pourpre et des nécroses sur des cicatrices laissées par la défoliation et qui, entraine un die-back. Sur les racines tubéreuses, les symptômes sont variables à l'extérieur, mais peuvent apparaître sous forme de petites fissures ou trous à la surface de l'écorce. Les symptômes internes apparaissent sous forme de stries nécrosées (Calvert et Thresh, 2002; Hillocks & Thresh, 2003). On note également que l'utilisation des boutures affectées par la maladie entraine le développement rapide des symptômes sévères surtout lorsque la culture du manioc est entreprise dans des bas fonds (Calvert et Thresh, 2002).

Le niveau de gravité des symptômes de la CBSD dépend des conditions environnementales, du stade de croissance de la plante par rapport au moment de son infection et du niveau de sensibilité des variétés (Calvert et Thresh, 2002; Hillocks & Thresh, 2003). Dans certaines conditions environnementales non élucidées, il a été constaté que certaines variétés de manioc n'exprimaient pas les symptômes maladifs ou elles les expriment à un ~ge plus avancé de leur croissance. Sur d'autres variétés de manioc, les symptômes foliaires peuvent ne pas exister sur les plants atteints. Chez ces dernières, les pertes sont plus sévères que chez les variétés ayant exprimé les symptômes à un âge très jeune (Calvert et Thresh, 2002).

1.5. CBSD et rendement du manioc

Les pertes de rendement du manioc dues à la CBSD peuvent ~tre d'ordre qualitatif ou quantitatif. Les pertes quantitatives sont souvent minimes par rapport aux pertes qualitatives pouvant atteindre 100%. En effet, les pourritures qui surviennent à la suite de la présence de nécroses dans les racines tubéreuses rendent ces dernières impropres à la consommation et à la commercialisation (Hillocks, 1997). Le niveau de pertes de rendement varie d'une zone à une autre, et peut atteindre jusqu'à 70%. A titre d'exemple, on a signalé des pertes de 50% en Tanzanie alors qu'elles étaient de 60% au Malawi (Muhanna et al., 2002).

1.6. Lutte contre la CBSD

La lutte contre la CBSD passe par l'utilisation du matériel végétal sain et des variétés de manioc résistantes, et la pratique de phytosanitation qui consiste à l'arrachage et destruction des plants attaqués.

5

Chapitre 2. MATERIEL ET METHODES

2.1 Milieu d'étude

2.1.1 Localisation

Notre étude a été menée au plateau des Batéké, situé dans la commune de Maluku, ville province de Kinshasa. Les coordonnées géographiques prélevées au niveau du Centre d'Appui pour le Développement Intégral /Mbankana (CADIM, en sigle) indiquent les coordonnées suivantes : 4°27'48" de latitude Sud, 16°11'47" de longitude Est et 580 m d'altitude.

2.1.2 Sol et végétation

Le sol du plateau des Batéké est sablonneux présentant un profil pédologique du type A-C. C'est un sol comprenant un horizon A1 humifère et un horizon C1 marquant la transition entre A1-C, c'est-à-dire formé d'un horizon superficiel réparti directement sur la roche mère (Makoko et al., 1994). La végétation est essentiellement herbeuse et on y trouve quelques galeries forestières.

2.1.3 Climat

Le plateau des Batéké jouit de l'influence générale du climat caractéristique de la ville province de Kinshasa. Cette dernière est caractérisée par un climat du type Aw4, selon la classification de Koppen. Il s'agit d'un climat tropical humide avec deux grandes saisons : une saison sèche qui dure 4 mois (allant de la seconde moitié du mois de Mai à la première moitié du mois de Septembre) et une saison pluvieuse d'une durée de 8 mois (allant de la seconde moitié du mois de Septembre à la première moitié du mois de Mai). La température moyenne annuelle est de 25°C, l'humidité relative de l'air est maximale en Avril et Mai, tandis qu'elle est minimale en Août, Septembre et Octobre. La moyenne annuelle des précipitations est de l'ordre de 1500 mm (Crabbe, 1980). Dans le tableau 1 sont consignées les données climatiques ayant prévalu au cours de la période expérimentale, soit de Janvier à Mai 2011.

Tableau 1. Données climatiques ayant prévalu au cours de la période expérimentale

Mois

Température (°C)

Humidité relative (%)

Pluviométrie (mm)

Minimale

maximale

 

Janvier

19,5

30,4

88

12

Février

20,4

30,2

87

6,2

Mars

20,4

31,8

81

4,7

Avril

18,5

32,3

83

5,12

Mai

20,4

32

84

5,6

Moyenne

20

31,3

84,6

6,7

Source : Centre météorologique du CADIM, 2011.

6

L'analyse du tableau 1 renseigne que les données qui y sont consignées sont caractéristiques des conditions de saison sèche. La moyenne des températures minimales était de 20°C alors que celle des températures maximales était de 31,3°C. L'humidité relative était de 846% alors que la pluviométrie moyenne de la période expérimentale était de 67 mm.

2.2 Matériel

Au cours de nos enquêtes conduites dans les champs paysans du plateau des

Batéké, 13 différentes variétés de manioc, dont 9 variétés améliorées à savoir: RAV Zizila,

Disanka, Mvuama, TME 419 Sadisa, Mahungu, Mbankana et Mvuazi, et 4 variétés locales dénommées Mufu yi munzo, Likando, Kingawa et Mambungu avaient été répertoriées. Dans le tableau 2 sont consignées les différentes variétés de manioc rencontrées dans les champs prospectés, dont l'interprétation sera faite dans la présentation des résultats.

Tableau 2. Différentes variétés de manioc rencontrées dans les champs prospectés

N° du Champ

Mutiene

Bwantaba

Mbankana

cités CADIM

Mongata

Kingawa

1

Mufu yi munzo

TME 419

Mahungu

TME 419

RAV

Kingawa

2

RAV

Zizila

Kingawa

RAV

Likando

Likando

3

Zizila

TME 419

RAV

Mvuama

Kingawa

Kingawa

4

Disanka

Likando

Mambungu

Mahungu

TME 419

Kingawa

5

Mvuazi

Sadisa

Mbankana

Sadisa

Kingawa

Zizila

2.3 Âge de champ

Les champs enquêtés étaient regroupés en 3 catégories en fonction de leurs

âges, comme suit : les champs âgés de 1 à 6 mois, les champs âgés de 7 à 12 mois et en fin des champs âgés de plus 12 mois.

2.4. Méthodologie d'enquête et choix de sites expérimentaux

La présente étude avait été conduite sous forme d'enquêtes épidémiologiques dans les champs paysans installés au plateau des Batéké. Au total 6 villages : Mutiene, Bwantaba, Mbankana, cités CADIM Mongata et Kingawa, avaient été choisis comme sites à

enquêter. Le choix de ces sites avait été fait de manière aléatoire. Dans chaque village, 5

champs paysans choisis au hasard avaient été visités. La distance entre 2 champs voisins

prospectés était d'au moins 1 Km et dans chaque champ, 30 plants à travers deux diagonales

étaient sélectionnés pour observer les symptômes de la striure brune au niveau des feuilles,

puis déterrés pour identifier les symptômes dans les racines, selon la méthodologie décrite par

Ntawuruhunga et al., (2007). Le contrôle phytosanitaire était précédé par des échanges avec

les propriétaires des champs pour avoir des informations sur ; le milieu, les conditions culturales et celles susceptibles de nous guider pour repérer les sujets malades.

7

Cette enquête a été menée en deux phases, dont la première s'est déroulée du 26 au 29 Mars 2011, sur les quatre premiers villages cités et la deuxième du 16 au 18 Avril 2011, pour les deux derniers villages.

2.5. Variables observées

Au cours de cette étude, les observations avaient porté sur les variables pathologiques (incidence, sévérité et gravité de la CBSD) et les facteurs agroenvironnementaux. L'identification des sujets malades se faisait en premier lieu par l'observation des symptômes externes sur les organes aériens de la plante. En l'absence de tout symptôme visible sur les organes aériens, l'identification des plants attaqués était rendue possible grâce à la méthode proposée par Bakelana (2009, communication personnelle). Elle consiste à découper transversalement, chacune des racines tubéreuses récoltées sur 30 pieds de manioc et à observer la présence des nécroses. L'incidence de la maladie est appréciée par la proportion des plants présentant des racines tubéreuses attaquées. La sévérité était évaluée à partir d'une échelle de cotation allant de 1 à 5 proposée par l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA, 2010) où 1 = une racine tubéreuse apparemment saine ; 2 = moins de 2% d'attaque au niveau de la racine tubéreuse ; 3 = 2-10% d'attaque de la racine tubéreuse ; 4 = 11-30 ou 40% d'attaque de la racine tubéreuse par des nécroses ; et 5 = attaque de plus de 50% de la racine tubéreuse. Sur chaque plant, la gravité de la CBSD représentait la proportion des feuilles présentant les symptômes de la maladie. Elle était calculée à l'aide de la formule suivante :

Gravité de la maladie= .

Les facteurs agro-environnementaux analysés portaient sur la localisation de champs, le type et l'origine du matériel végétal utilisé, l'ge de la plantation, la topographie du terrain, l'usage et le type de fertilisant, la dose de fertilisant employé, la pratique et le nombre d'ét~tage, le type de conduite culturale (association culturale ou monoculture), le type de culture associée et les soins culturaux apportés à la culture.

8

Chapitre 3. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1 Appréciation des symptômes foliaires

Tout au long de nos enquêtes épidémiologiques, aucun symptôme foliaire de CBSD n'a été observé sur les différentes variétés de manioc cultivées dans les localités prospectées. Cette absence de symptôme foliaire avait rendu impossible la détermination de la variable gravité de la maladie qui exprime la proportion des feuilles portant des signes distinctifs de maladie considérée. Pareille difficulté avait été révélée dans la province du Bas-Congo par Bakelana (2010) et dans certaines autres localités du plateau des Batéké par Bizunga (2010).

3.2 Incidence et sévérité de la CBSD par localité

Les résultats relatifs à l'incidence et à la sévérité de la CBSD dans chaque site sont illustrés respectivement par la figure 1 et la figure 2.

Fig. 1. Incidence de la CBSD dans les différentes localités

L'analyse de la figure 1 révèle de manière générale que l'incidence de la CBSD varie d'une localité à une autre. La plus forte incidence de la maladie soit 49% a été enregistrée dans la localité de Bwantaba, suivie de 47% à Mbankana, 45% aux cités CADIM et 9% à Mongata. Dans les sites de Mutiene et Kingawa, aucun signe maladif n'a été enregistré dans les champs prospectés.

9

Fig. 2. Sévérité de la CBSD dans les différentes localités

Au regard de la sévérité de la maladie par localité, on a noté que la plus forte sévérité de la CBSD équivalait à la cote 3. Cette dernière a été enregistrée dans les localités de Bwantaba, Mbankana et la cité CADIM. La faible sévérité de la CBSD correspondait à la cote 2 avait été enregistrée dans la localité de Mongata. Dans les localités de Mutiene et Kingawa, aucun signe distinctif de la CBSD n'avait été observé, d'où l'attribution de la cote 1 correspondant jà l'absence apparent des symptômes caractéristiques de la maladie.

3.3 Incidence et sévérité de la CBSD par variété

Les résultats relatifs à l'incidence et la sévérité de la CBSD tels qu'enregistrées sur chaque variété de manioc rencontrée dans les localités prospectées sont illustrés par les figures 3 et 4.

10

Fig. 3. Incidence de la CBSD observées chez les différentes variétés de manioc

L'analyse de la figure 3 révèle que le niveau d'incidence de la CBSD varie selon la variété en présence. Il sied de noter en premier lieu que les variétés Mufu yi munzo, Disanka et Mvuazi, n'avaient pas exprimé des symptômes de la CBSD tout au long de la durée de nos enquêtes épidémiologiques. Cependant, chez les variétés ayant présenté des symptômes de CBSD, on a noté une incidence de 70% chez la variété Mahungu, 60% chez TME 419, 55% chez Mbankana, 45% chez Kingawa, 40% chez Mvuama et Sadisa, 30% chez Mambungu, 27% chez RAV, et 20% chez Zizila et Likando. Les résultats illustrés par la figure 3 font état de fortes incidences de la CBSD au plateau des Batéké. Nos résultats sont différents jà ceux révélés par Bakelana (2010) qui avait évalué l'incidence de la CBSD dans la province du Bas-Congo à 10%. Cependant, nos résultats corroborent les observations faites par Legg (1999) au Kenya oil l'incidence de la CBSD pouvait atteindre 60% des plants de manioc dans un champ paysan.

11

Fig. 4. Severite de la CBSD enregistree sur les differentes varietes de manioc

L'analyse de la figure 4 révèle qu'à l'instar de l'incidence, la sévérite de la CBSD varie d'une variété à une autre. Les resultats illustres par la figure 4 indiquent que la cote 3 a ete enregistree sur 8 varietes de manioc à savoir : Mvuama, TME 419, Likando, Sadisa, Mahungu, Kingawa, Mambungu et Mbankana, alors que la cote 2 a ete enregistree sur les varietes RAV et Zizila. La cote 1 correspondant à un plant de manioc apparemment sain a ete notee chez les varietes Mufu yi munzo, Disanka et Mvuazi qui n'avaient pas exprimé des signes maladifs de CBSD. Une etude conduite au plateau des Bateke par Bizunga (2010) dans des zones agricoles situées en dehors de notre périmètre d'étude, avait indiqué la présence de cette maladie dans les champs paysans oil son incidence variait de 17 à 35% alors que sa cote de severite variait entre 2 et 3, voire même atteindre la cote 4.

3.4. Facteurs agro-environnementaux

Les resultats relatifs aux facteurs agro-environnementaux enregistres dans les differents sites sont consignes dans le tableau 2.

12

Tableau 3. Fréquence (%) de différents facteurs agro-environnementaux prélevés dans les

différents sites prospectés

 
 
 
 
 

Caractéristiques des champs

 
 

Site prospecté

 
 

Mutiene

Bwantaba

Mbanka
na

CADIM

Mongata

Kingawa

Nombre de champs

n=5

n=5

n=5

n=5

n=5

n=5

Localisation du champ

 
 
 
 
 
 

Plantation en foret

Jardins autour des cases Plantation en savane

-
-
100

- - 100

-
-
100

-
-
100

-

-

100

-
-
100

Matériel végétal utilisé

 
 
 
 
 
 

Variété(s)locale(s) Variété(s)améliorée(s)

20
80

20
80

40
60

-
100

60
40

80
20

Origine du matériel végétal

 
 
 
 
 
 

Centre de Recherche

ONG ou Association paysanne Cultures antérieures

40
40
20

20
40
40

29
14
57

25
25
50

14
14
72

20
-
80

Âge de la plantation

 
 
 
 
 
 

De 1 à 6 mois De 7 à 12 mois Plus de 12 mois

-
80
20

-
40
60

-
20
80

-
60
40

20
40
40

20
20
60

Topographie du terrain

 
 
 
 
 
 

Pente

Vallée

Sommet d'une colline Plat

20
-

-

80

- - - 100

- - - 100

- - - 100

- - - 100

- - - 100

Techniques culturales

 
 
 
 
 
 

Plantation fertilisée

 
 
 
 
 
 

OuiNon

-
100

-
100

-
100

-
100

-
100

-
100

Type de fertilisant utilisé

 
 
 
 
 
 

Organique Minéral

100
-

100
-

100
-

100
-

100
-

100
-

Dose utilisée

 
 
 
 
 
 

Recommandé par SENAFIC Aléatoire

-
100

-
100

-
100

-
100

-
100

-
100

Etêtage

 
 
 
 
 
 

OuiNon

100
-

100
-

100
-

100
-

100
-

100
-

Nombre d'étêtage

 
 
 
 
 
 

Une fois Deux fois Trois fois Plus de trois fois

- - - 100

- - - 100

- - - 100

- - - 100

- - - 100

- - - 100

Association culturale

 
 
 
 
 
 

OuiNon

100
-

80
20

80
20

100
-

100
-

-
100

Culture associée au manioc

 
 
 
 
 
 

Céréales

Légumineuses

Plantes à racines et tubercules Autres (à préciser)

40
-

-

60

80
20
-

-

80
-

-

20

80
-

20
-

80
-

20
-

- - - -

13

3.4.1. Situation des plantations

L'analyse du tableau 3 révèle que, sur l'ensemble des villages enquetés, 100 % des champs se situaient dans la savane. Au regard de la topographie du terrain, il ressort de nos résultats que, à Mutiene, 20% de champs paysans sont installés sur un terrain en pente et 80% de champs sont installés sur un terrain plat. Dans les autres sites prospectés, les différents champs rencontrés étaient installés sur des terrains plats.

3.4.2. Type et origine du matériel végétal utilisé et âge des champs

L'analyse du type de matériel végétal révèle ce qui suit : à Mutiene, les variétés locales représentaient 20% alors que les variétés améliorées constituaient 80% ; à Bwantaba, on a enregistré 20% de variétés locales et 80% de variétés améliorées ; à Mbankana, 40% de variétés locales et 60% de variétés améliorées ; dans les différentes cités de CADIM, 100% de matériel végétal étaient constitués des variétés améliorées ; à Mongata, on a noté 40% de variétés locales et 60% de variétés améliorées et à Kingawa, on avait enregistré 80% de variétés locales et 20% de variétés améliorées.

En se référant à l'origine du matériel végétal, on a noté à Mutiene que 40% de matériel végétal provenaient des centres de recherche (INERA et IITA), les autres 40% provenaient des ONG et associations paysannes et 20% provenaient des cultures antérieures ;

à Bwantaba, 20% de matériel provenaient des centres de recherche, 40% provenaient des ONG et 40% provenaient des cultures antérieures ; à Mbankana, 29% de matériel végétal provenaient des centres de recherche, 14% provenaient des ONG et 57% provenaient des cultures antérieures ; dans les cités de CADIM, 25% de matériel végétal provenaient des centres de recherche, 25% provenaient des ONG et 50% provenaient des cultures antérieures ;

à Mongata, 14% de matériel provenaient des centres de recherche, 14% provenaient des ONG et 72% provenaient des cultures antérieures et à Kingawa, 20% de matériel végétal provenaient des centres de recherche et 80% provenaient des cultures antérieures.

Au regard des informations consignées dans le tableau 2 (Chapitre 2), on note qu'au total 13 variétés sont cultivées dans les 6 sites prospectés. Il ressort de ces informations que, sur les 30 champs prospectés, 20% étaient constitués de la variété Kingawa, 13,3% de la variété RAV, 13,3% de TME 419, 10% de la variété Zizila, 10% de la variété Likando, 6,6% de la variété Mahungu, 6,6% de la variété Sadisa, 3,3% de la variété Mambungu, 3,3% de la variété Disanka, 3,3% de la variété Mvuama, 3,3% de variété Mufu yi munzo, 3,3% de la variété Mbankana et 3,3% de la variété Mvuazi.

Il ressort de l'analyse faite au sujet des facteurs 'Type et origine du matériel végétal, que les variétés locales et améliorées avaient toutes exprimé les symptômes de la maladie à des degrés divers. Dans toutes les localités prospectées, la fréquence du matériel végétal obtenu à partir d'un Centre de recherche ou une ONGD n'a pas franchi le seuil de 50%. La plupart des agriculteurs s'approvisionnent à partir de leurs champs précédemment installés. Un constat similaire a été fait en Tanzanie par Msabaha et al. (1988), qui, ont expliqué ce comportement des agriculteurs, par l'absence d'institution adéquate chargée de la promotion et de la distribution du matériel végétal sain dans les zones agricoles où sont installées les cultures de manioc.

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En tenant compte de l'age des champs, il ressort du tableau 3 qu'au site de Mutiene, 80% de champs étaient agés 7 a 12 mois et 20% de champs étaient agés de plus de 12 mois ; au site de Bwantaba, 40% de champs étaient agés de 7 a 12 mois et 60% de champs étaient agés de plus de 12 mois ; a Mbankana, 20% de champs prospectés étaient agés de 7 a 12 mois et 80% de champs agés de plus de 12 mois ; dans les cités de CADIM, 60% de champs étaient agés de 1 a 6 mois et 40% étaient agés de plus de 12 mois ; a Mongata, 20% de champs rencontrés étaient agés de 1 a 6 mois, 40% de champs étaient agés de 7 a 12 mois et 40% de champs étaient agés de plus de 12 mois et a Kingawa, 20% de champs étaient agés de 1 a 6 mois, 20% agés de 7 a 12 mois et 60% étaient agés de plus de 12 mois.

En ce qui concerne l'incidence de la CBSD en fonction de l'kge, sur 30 champs enquêtés, 13 champs, soit 43% des champs n'ont pas présenté l'incidence; dont 2 champs, soit 6,6% des champs agés de 1 a 6 mois ; 6 champs, soit 20% des champs agés de 7 a 12 mois et 5 champs, soit 16,6% des champs agés de plus de 12 mois. Et 17 champs, soit 57% des champs ont présenté l'incidence de la CBSD, dont 6 champs, soit 20% des champs kgés de 7 à 12 mois et 11 champs, soit 36,6% des champs agés de plus de 12 mois. Aucun champ agé de 1 à 6 mois n'a manifesté l'incidence de la striure brune du manioc. Ceci revient a dire que la maladie a été très sévère sur des champs plus agés (plus de 12 mois), (Voir annexe 2).

3.4.3. Techniques culturales

A propos de l'usage et du type de fertilisant, il ressort de nos résultats que l'ensemble de paysans (100%) font usage de la matière organique qu'ils enfouissent dans le sol au moment du labour. La quantité de la matière organique enfouie n'est pas quantifiée et son utilisation n'est faite qu'une seule fois au moment de la préparation du terrain. Il ressort de nos observations que la pratique d'ét~tage est généralisée dans tous les champs prospectés et 100% des champs ont connu l'étitage plus de 3 fois. Selon les informations recueillies sur terrain, l'ét~tage se pratique principalement pour la récolte des feuilles destinées a la consommation directe et /ou a la vente.

Il sied de préciser qu'aucun cas d'association culturale du manioc avec une autre culture n'a été signalé dans la localité de Kingawa. Dans les autres localités, la pratique d'association culturale est en vogue, et leur fréquence varie d'une localité à une autre. On a noté que le manioc était associé soit a une légumineuse, une céréale ou encore, a une plante a racines et tubercules. L'analyse des cultures associées au manioc en fonction des localités, renseigne qu'au site de Mutiene, l'association manioc #177; solanacées est pratiquée a 60% tandis que l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 40% ; au site de Bwantaba, l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80% alors que la fréquence d'association du manioc aux légumineuses est de 20% ; au site de Mbankana, l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80% pendant que l'association du manioc aux solanacées est pratiquée a 20% ; dans les différentes cités du CADIM et de la localité de Mongata, l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80% tandis que l'association du manioc a une plante a racines et tubercules est pratiquée a 20%. Selon les informations recueillies sur terrain, l'association manioc a autres cultures est souvent pratiquée à la première année culturale, c'est-a-dire après l'ouverture du terrain alors que l'association manioc #177; céréales est souvent pratiquée a la seconde année culturale. Il sied de préciser que pour tous les champs associant le manioc à d'autres cultures,

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aucun champ n'a fait l'objet d'association au moment de nos enquetes, car toutes cultures associées au manioc ont généralement un cycle végétal d'environ 3 mois.

L'influence des pratiques culturales dans le développement des maladies des cultures a fait l'objet de plusieurs études. Une étude menée par Monde (2010), a révélé que l'incidence de la mosaïque africaine du manioc était maintenue à un niveau bas dans un écosystèm e discontinu par rapport à un écosystème continu. Selon Altieri (1986), une

maladies. Le même auteur évoque égalem ent que cette pratique culturale constitue une

barrière physique à la dissémination des pathogènes aériens ou leurs vecteurs. Dans le présent cas, des forts degrés d'incidence et de sévérité ont été enregistrés. Nos résultats ne corroborent pas le constat fait par Altieri (1986). Le niveau élevé de la CBSD dans les champs attaqués s'expliquerait par l'absence d'une résistance totale chez les différentes variétés qui y sont cultivées.

Une étude menée par Ariyo et al (2005) sur la mosaïque africaine du manioc a révélé que la pratique d'étetage de feuilles de manioc entraînait une augmentation d'incidence et de sévérité de la maladie. Au cours de nos enquêtes, il a été noté que les différents champs prospectés avaient été étêtés plusieurs fois. Selon ces auteurs, cette pratique favoriserait la contamination des plants sains à partir de la sève des plants malades. Ce qui, par conséquent, expliquerait la présence des fortes incidences de la CBSD chez les différentes variétés de manioc cultivées au plateau des Batéké.

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CONCLUSION ET SUGGESTIONS

La présente étude avait pour objectif, l'évaluation du niveau de la striure brune du manioc dans 6 localités de Mbankana. La méthodologie de cette étude consistait à analyser l'incidence et la sévérité de la CBSD dans les différents champs paysans. L'incidence de la CBSD était évaluée par la proportion des plants de manioc attaqués par la maladie et la sévérité était appréciée sur les racines tubéreuses de manioc à l'aide d'une échelle de cotation allant de 1 à 5.

Les résultats obtenus au cours de cette étude ont confirmé la présence de la CBSD dans 4 localités : Bwantaba, Mbankana, cités CADIM et Mongata. Cependant, la maladie n'avait pas été observée dans les villages de Mutiene et Kingawa. La présence de cette maladie a été rendue possible par l'observation des nécroses au niveau des racines tubéreuses.

En tenant compte des sites prospectés, l'analyse de l'incidence a révélé que le plus fort niveau de la CBSD avait été enregistré à Bwantaba, tandis que le faible niveau avait été observé à Mongata. Lors qu'on se réfère à la sévérité de la maladie, la cote la plus élevée a été enregistrée aux sites de Bwantaba, Mbankana, et cités CADIM, alors que la plus faible cote était de 2, enregistrée au site de Mongata.

L'évaluation du niveau de la maladie par rapport aux variétés cultivées, la plus forte incidence a été enregistrée chez la variété Mahungu, tandis que la plus faible incidence était observée chez les variétés Zizila et Likando. La plus forte sévérité de la CBSD était enregistrée sur les variétés ; Sadisa, Mvuama, TME419, Likando, Mahungu, Kingawa, Mambungu et Mbankana, alors que les variétés ; Zizila et RAV avaient exprimé la plus faible sévérité de la maladie soit la cote 2. L'analyse des facteurs agro-environnementaux a permis de conclure que ces facteurs n'ont pas influencé de manière significative, le développement de la CBSD dans les différents champs prospectés. Au regard de l'ge des champs, on a noté que les champs ~gés de 1 à 6 mois n'avaient pas présenté les symptômes de la CBSD contrairement aux champs âgés de 7 à 12 mois, et de plus de 12 mois.

Il ressort de ces résultats que, les variétés améliorées de même que les variétés locales sont l'objet d'attaque par la striure brune et ceci prouve à suffisance que les variétés rencontrées ne possèdent pas une résistance totale face à cette maladie. Cela peut être vrai, car les travaux sur l'amélioration génétique concernant l'induction de la résistance contre la striure brune sont entrepris dans les pays d'altitude d'Afrique de l'Est où la maladie est reconnue endémique (Storey, 1936). Et dans notre pays l'accent est beaucoup plus mis sur la mosaïque du manioc.

Il s'avère nécessaire de retenir que la CBSD est une maladie émergente en RDC qui mérite une attention particulière. Il n'existe pas assez d'informations qui permettront de cerner avec certitude l'impact de cette maladie sur les cultures de manioc dans les différentes zones agro-écologiques où se cultive le manioc. A l'heure actuelle, une mise en pratique des techniques de phytosanitation par les agriculteurs permettra de lutter à moyen

17

terme contre cette maladie. Des études pouvant ~tre conduites d'une part, dans le cadre d'évaluer des pertes des rendements occasionnées par les attaques de ce virus dans cette zone et d'autre part, sur la diversité génétique de l'agent pathogène responsable de cette maladie permettront d'établir l'épidémiologie et la phytogéographie de ce virus par rapport à ceux qui sévissent dans des pays tels que le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda.

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ANNEXES

Annexe 1. Photos

Photos 1: Début de nécrose sur les racines dans la variété Mahungu correspondant à la cote 2, à Mbankana

2

Annexe 2 : Tableau représentant l'incidence en fonction de l'ge des champs

Age des champs

Villages 1-6 mois 7-12 mois Plus de 12 mois

Mutiene RAV, Zizila, Mufu yi munzo

Disanka et Mvuama

Bwantaba TME 419* et Sadisa* TME 419*, Zizila*,

et Likando*

Mbankana Mahungu* Kingawa*,

Mambungu*, RAV* et Likando*

Cités CADIM TME 419*, RAV* et Mahungu* et Sadisa*

Mvuama*

Mongata Kingawa RAV et Kingawa Likando*et TME

419*

Kingawa Kingawa Likando Kingawa, Kingawa et

Zizila

Légende :

(* ) Champ présentant de l'incidence de la CBSD.






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