Année Académique 2010 - 2011
UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DE PHYTOTECHNIE
B.P 117 KINSHASA XI
Situation de la Striure Brune de Manioc
(CBSD)
dans les localités paysannes du plateau
des
Batéké/Mbankana
Par
MUWO MBWENE Jean Claude Gradué en Sciences
Agronomiques
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome
Orientation : Phytotechnie Directeur:
Professeur Adrien KALONJI MBUYI
i
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES i
LISTE DES TABLEAUX iii
LISTE DES FIGURES iv
REMERCIEMENTS vi
RESUME vii
INTRODUCTION 1
Chapitre 1. REVUE DE LA LITTERATURE 3
1.1. Origine de la striure brune du manioc 3
1.2. Agent causal 3
1.3. Propagation et dissémination 3
1.4. Symptômes de la CBSD 4
1.5. CBSD et rendement du manioc 4
1.6. Lutte contre la CBSD 4
Chapitre 2. MATERIEL ET METHODES 5
2.1 Milieu d'étude . 5
2.1.1 Localisation 5
2.1.2 Sol et végétation 5
2.1.3 Climat 5
2.2 Matériel 6
2.3 Âge de champ 6
2.4. Méthodologie d'enqu~te et choix de sites
expérimentaux 6
2.5. Variables observées 7
Chapitre 3. RESULTATS ET DISCUSSION 8
3.1 Appréciation des symptômes foliaires 8
3.2 Incidence et sévérité de la CBSD par
localité 8
3.3 Incidence et sévérité de la CBSD par
variété 9
3.4. Facteurs agro-environnementaux 11
3.4.1. Situation des plantations 13
3.4.2. Type et origine du matériel végétal
utilisé 13
3.4.3. Techniques culturales 14
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 16
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 18
ANNEXES 21
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Données climatiques ayant prévalu au
cours de la période expérimentale. Tableau 2. Différentes
variétés de manioc rencontrées dans les champs
prospectés.
Tableau 3. Fréquence (%) de différents facteurs
agro-environnementaux prélevés dans les différents sites
prospectés.
iv
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Incidence de la CBSD dans les différentes
localités
Figure 2. Sévérité de la CBSD dans les
différentes localités
Figure 3. Incidence de la CBSD observées chez les
différentes variétés de manioc Figure 4.
Sévérité de la CBSD enregistrée sur les
différentes variétés de manioc
A nos soeurs NSIAMI MBWENE et Nadège MBWENE, ainsi
qu'à leurs
époux Siméon MABELE et Hello ELONGO
Nous dédions ce travail.
vi
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail qui sanctionne la fin de notre
formation d'Ingénieur à la Faculté des Sciences
Agronomiques de l'Université de Kinshasa, nous nous acquittons du noble
devoir, celui de remercier tous ceux qui, de loin ou de près, ont rendu
possible sa réalisation. Qu'il nous soit permis de prime à bord
de rendre gloire à l'Eternel Dieu pour sa bonté.
Nous exprimons notre sincère gratitude à
l'ensemble du personnel de la Faculté des Sciences Agronomiques de
l'Université de Kinshasa. A cet effet, nous tenons à remercier le
Professeur Adrien KALONJI-MBUYI et l'Assistant Marcel MUENGULA-MANYI pour la
direction et l'encadrement de ce travail.
Nous pensons à notre mère LANDU MAKETA, et
à tous nos frères, cousins, cousines, neveux et nièces,
ainsi qu'aux familles MULEMESA et LASSE, qu'ils trouvent ici l'expression de
notre profonde gratitude.
Nous disons merci à tous nos amis et connaissances,
particulièrement à Eli KANIONIO, Guelord TSHOKUTA, Olivier VUNDA,
Abdoul MAVUNGU, Guelord NSUANDA, Danny LOFINDA, Joël MUKENDI et Fifi
KUMUTIMA. Nous témoignons particulièrement notre gratitude
à notre amie Bobeth NANIWAMBOTE pour son attachement
indéfectible.
Nos remerciements vont jà l'endroit de Mr André
MBUYU et Mr Louison MUNGU pour leurs soutiens et encouragements.
Enfin, que toutes les personnes non mentionnées
ci-dessus, et qui ont contribué d'une manière ou d'une autre,
à rendre agréable et fructueuse l'une ou l'autre de nos cinq
années d'études universitaires, veuillent bien trouver ici,
l'expression de notre profonde gratitude.
Jean Claude MUWO
RESUME
Une étude a été menée sur
l'évaluation du niveau d'attaque de la striure brune
du manioc (CBSD) au plateau des Batéké dans la ville de
Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Au total 6
localités : Mutiene, Bwantaba, Mbankana, CADIM, Mongata et Kingawa
avaient été prospectées. Dans chaque localité, 5
champs choisis au hasard avaient fait l'objet d'analyses phytosanitaires.
Les résultats obtenus ont révélé
que la CBSD était présente dans les localités de Bwantaba,
Mbankana, CADIM et Mongata, tandis qu'elle était absente dans les
localités de Mutiene et Kingawa. La plus forte incidence de la maladie
était de 49%, enregistrée à Bwantaba alors que la plus
faible incidence était de 9%, enregistrée à Mongata. La
sévérité de la CBSD la plus élevée
était évaluée à la cote 3, observée dans les
localités de Bwantaba, Mbankana et la cité de CADIM alors que la
plus faible sévérité équivalant à la cote 2
avait été notée dans la localité de Mongata.
L'analyse de l'incidence de la maladie par
variété de manioc a révélé que la plus forte
incidence soit 70% a été enregistrée chez la
variété Mahungu tandis que les variétés Zizila et
Likando avaient exprimé la plus faible incidence, soit 20% des sujets
attaqués. La plus forte sévérité de la CBSD par
variété équivalait à la cote 3 et avait
été enregistrée chez les variétés Mvuama,
TME 419, Likando, Sadisa, Mahungu, Kingawa, Mambungu et Mbankana, alors que la
plus faible sévérité moyenne équivalait à la
cote 2 et avait été enregistrée chez les
variétés RAV et Zizila.
L'analyse des facteurs agro-environnementaux a permis de
conclure que ces facteurs n'ont pas influencé de manière
significative, le développement de la CBSD dans les différents
champs prospectés. Au regard de l'kge des champs, on a noté que
les champs âgés de 1 à 6 mois n'avaient pas
présenté les symptômes de la CBSD contrairement aux champs
âgés de 7 à 12 mois, et de plus de 12 mois.
1
INTRODUCTION
Le manioc appartient au genre Manihot et
désigne à peu près une centaine d'espèces dont
l'aire d'origine se situe en Amérique du Sud, plus
précisément dans le bassin d'Amazonie. Une seule espèce
(Manihot esculenta) est cultivée pour ses racines
tubérisées. Cette espèce est considérée
comme originaire du Brésil (Rogers et Appan, 1973).
Le manioc est considéré comme une plante
rustique, présentant de grandes facultés d'adaptation à
des conditions écologiques variées, souvent défavorables
pour d'autres espèces de culture. Sa culture s'étend
approximativement entre 30° de latitude Nord et Sud, et dans ces limites,
jusqu'à 2000 m d'altitude au plus. La production satisfaisante du manioc
dépend également de la variété, des soins
culturaux, de la qualité du matériel de plantation, de
l'époque de plantation et de l'état phytosanitaire de la
plantation (Sylvestre et Arraudeau, 1983).
Dans la plupart des pays humides du monde, excepté la
Thaïlande; le manioc est une source importante d'hydrates de carbone. A
l'échelle mondiale, l'Afrique demeure la zone de plus forte production,
mais elle est rattrapée par l'Asie, dont la production autres fois
inférieure à celle de l'Amérique latine, la dépasse
maintenant largement (FAO, 2000).
La République Démocratique du Congo (RDC) se
classe à la 5eme place au monde après le Nigeria, le
Brésil, la Thaïlande, et l'Indonésie et à la
2ème place en Afrique après le Nigeria, sur base de
tonnes des racines produites par an. Le Manioc en RDC, est la principale
denrée de base et constitue à la fois une source de revenus pour
environ 70% de la population (FAO, 2001). La production locale satisfait la
demande nationale, et ne connait pas officiellement l'importation contrairement
au Maïs et au riz qui connaissent un accroissement dans l'importation.
Les données statistiques de la FAO (2000) indiquent
qu'en RDC, la production des racines tubéreuses du manioc qui
était évaluée à 19.4 millons de tonnes en 1995 est
descendue à 15.8 millions de tonnes en 2000. Les causes de cette baisse
de production et de faibles rendements du manioc en milieu paysan sont
multiples. On peut citer à titre illustratif la baisse de
fertilité des sols, l'usage des variétés
dégénérées et pratiques culturales non
performantes, auxquelles s'ajoutent les attaques des ravageurs et maladies qui
entrainent d'énormes pertes de rendement en champ.
Parmi les maladies, Ntawuruhunga & Legg (2007) soulignent
que des attaques de la mosaïque africaine, African cassava
mosaïque virus (ACMV) et de la striure brune du manioc, Cassava
brown streak virus (CBSV), apparaissent actuellement comme des contraintes
majeures de la culture du manioc, avec des grandes conséquences
économiques. Dans le contexte de la RDC, pareille situation est de
nature à perpétuer davantage l'insécurité
alimentaire dans ce pays connaissant des guerres civiles à
répétition.
2
situation sanitaire du manioc dans plusieurs zones
agro-écologiques de la RDC et d'autres pays africains reste alarmante.
Dans le cas de notre travail, les hypothèses suivantes peuvent
être évoquées :
- le virus de la striure brune du manioc est présent dans
les champs paysans installés au plateau des Batéké ;
- les variétés améliorées en
diffusion au plateau des Batéké, de même que les
variétés locales ne possèdent pas la résistance
face à la striure brune du manioc et sont l'objet d'attaque par cette
dernière.
Le présent travail se situe dans le contexte de
l'évaluation du niveau d'attaque de la striure brune du manioc au
plateau des Batéké. L'objectif est d'analyser l'incidence et la
sévérité de cette maladie dans les champs paysans
installés dans les localités paysannes situées au plateau
des Batéké. Les résultats de ce travail, nous permettront
de se rendre compte de la situation actuelle et de formuler les recommandations
utiles pour la protection de la culture du manioc contre cette maladie. Ce
travail comporte trois chapitres. Le premier chapitre se rapporte à la
revue de la littérature, le deuxième chapitre traite du
matériel et méthodes, et le troisième chapitre
présente les résultats et discussion. La conclusion et quelques
perspectives mettent un terme à ce travail.
3
Chapitre 1. REVUE DE LA LITTERATURE
1.1. Origine de la striure brune du manioc
La striure brune du manioc (Cassava Brown Streak Disease :
CBSD) a été signalée et décrite pour la
première fois par Storey en 1936 en Afrique de l'Est, plus
précisément dans l'ancien territoire de Tanganyika (Tanzanie,
actuellement) (Hillocks, 1997 ; Maruthi et al., 2005). C'est une
maladie endémique dans toutes les zones côtières de
l'Afrique de l'Est, en partant du Nord-Est du Kenya à la Mozambique
(Hillocks, 1997; Maruthi et al., 2005) en passant par la Tanzanie
(Maruthi et al., 2005), et qui, s'est répandue jusqu'aux basses
altitudes du Nyasaland (Malawi, actuellement) (Hillocks, 1997) et de l'Ouganda
(Calvert et Thresh, 2002 ; Maruthi et al., 2005). La striure brune du
manioc dans ces zones y est endémique (Hillocks & Jennings, 2003).
Bien que cette maladie ait été signalée vers les
années 1930, elle a reçu beaucoup moins d'attention que la
mosaïque du manioc en raison de sa distribution restreinte (Hillocks &
Jennings, 2003).
En RDC, la CBSD fut signalée pour la première
fois dans les localités de Tshela, Ngimbi et Kisantu (province du
Bas-Congo), et dans les zones périphériques de la ville de
Kinshasa plus précisément au plateau des Batéké.
Plus tard elle a été signalée dans le territoire de Mbanza
Ngungu (Mahungu et al., 2003).
1.2. Agent causal
Des études moléculaires menées sur
l'agent pathogène de la CBSD ont permis de classer ce dernier dans la
famille de Potyviridae et genre Ipomovirus. C'est un virus
à ARN dont les particules virales de longueur variant de 650 à
690 nm, sont allongées et filamenteuses (Lennon et al., 1986 ;
), et contiennent des inclusions en forme de roue de fuseau
caractéristique de Potyvirus (Harrison et al., 1995).
1.3. Propagation et dissémination
A la découverte de la CBSD, Storey, (1936) cité
par Hillocks, 1997; Hillocks & Jennings, 2003, avait démontré
que la maladie était transmissible par greffage et que ses
symptômes pourraient être produits sur des plantes ne
présentant pas des symptômes de mosaïque. En
conséquence, et en l'absence de tout agent pathogène visible,
l'agent causal était supposé être un virus. Selon les
mêmes auteurs, l'inoculum du virus était instable et restait
contagieux pendant moins de 24 h à 20°C. Son pouvoir infectieux se
perdait lorsque sa concentration était diluée 1000 fois avec de
l'eau. Il a été démontré que la propagation en
champ de l'agent infectieux de la CBSD se fait principalement par les boutures
(Thresh et al. 1994 ; Ntawuruhunga et Legg, 2007) et
secondairement, d'un plant malade à un plant sain par la mouche blanche
Bemisia tabacii (Hillocks et al. 1999 ; Legg et Raya, 1998 ;
Ntawuruhunga et Legg, 2007). Cependant, d'autres auteurs attribuent
également la propagation vectorielle du virus au B. afer plus connu sous
le nom de B. hancockii (Thresh et al. 1994 ; Calvert et Thresh,
2002).
4
Le virus de la CBSD peut aussi se transmettre par greffage et
que les boutures issues de plants atteints produiraient des plants dont les
feuilles développeront les symptômes caractéristiques de la
maladie.
1.4. Symptômes de la CBSD
Les symptômes de la CBSD se manifestent sur toutes les
parties (feuilles, tige et racines tubéreuses) de la plante. Sur les
feuilles, on observe en premier lieu une chlorose apparaissant sur les nervures
secondaires, puis affecte les nervures tertiaires. Par ailleurs, la chlorose
peut également apparaître sous forme des taches circulaires sur
les nervures principales des feuilles. Sur la tige, les symptômes sont
difficiles à reconnaître et ne se manifestent que sous certaines
conditions. On observe sur les jeunes tiges, des lésions de couleur
brune ou pourpre et des nécroses sur des cicatrices laissées par
la défoliation et qui, entraine un die-back. Sur les racines
tubéreuses, les symptômes sont variables à
l'extérieur, mais peuvent apparaître sous forme de petites
fissures ou trous à la surface de l'écorce. Les symptômes
internes apparaissent sous forme de stries nécrosées (Calvert et
Thresh, 2002; Hillocks & Thresh, 2003). On note également que
l'utilisation des boutures affectées par la maladie entraine le
développement rapide des symptômes sévères surtout
lorsque la culture du manioc est entreprise dans des bas fonds (Calvert et
Thresh, 2002).
Le niveau de gravité des symptômes de la CBSD
dépend des conditions environnementales, du stade de croissance de la
plante par rapport au moment de son infection et du niveau de
sensibilité des variétés (Calvert et Thresh, 2002;
Hillocks & Thresh, 2003). Dans certaines conditions environnementales non
élucidées, il a été constaté que certaines
variétés de manioc n'exprimaient pas les symptômes maladifs
ou elles les expriment à un ~ge plus avancé de leur croissance.
Sur d'autres variétés de manioc, les symptômes foliaires
peuvent ne pas exister sur les plants atteints. Chez ces dernières, les
pertes sont plus sévères que chez les variétés
ayant exprimé les symptômes à un âge très
jeune (Calvert et Thresh, 2002).
1.5. CBSD et rendement du manioc
Les pertes de rendement du manioc dues à la CBSD
peuvent ~tre d'ordre qualitatif ou quantitatif. Les pertes quantitatives sont
souvent minimes par rapport aux pertes qualitatives pouvant atteindre 100%. En
effet, les pourritures qui surviennent à la suite de la présence
de nécroses dans les racines tubéreuses rendent ces
dernières impropres à la consommation et à la
commercialisation (Hillocks, 1997). Le niveau de pertes de rendement varie
d'une zone à une autre, et peut atteindre jusqu'à 70%. A titre
d'exemple, on a signalé des pertes de 50% en Tanzanie alors qu'elles
étaient de 60% au Malawi (Muhanna et al., 2002).
1.6. Lutte contre la CBSD
La lutte contre la CBSD passe par l'utilisation du
matériel végétal sain et des variétés de
manioc résistantes, et la pratique de phytosanitation qui consiste
à l'arrachage et destruction des plants attaqués.
5
Chapitre 2. MATERIEL ET METHODES
2.1 Milieu d'étude
2.1.1 Localisation
Notre étude a été menée au plateau
des Batéké, situé dans la commune de Maluku, ville
province de Kinshasa. Les coordonnées géographiques
prélevées au niveau du Centre d'Appui pour le
Développement Intégral /Mbankana (CADIM, en sigle) indiquent les
coordonnées suivantes : 4°27'48" de latitude Sud, 16°11'47" de
longitude Est et 580 m d'altitude.
2.1.2 Sol et végétation
Le sol du plateau des Batéké est sablonneux
présentant un profil pédologique du type A-C. C'est un sol
comprenant un horizon A1 humifère et un horizon C1 marquant la
transition entre A1-C, c'est-à-dire formé d'un horizon
superficiel réparti directement sur la roche mère (Makoko et
al., 1994). La végétation est essentiellement herbeuse et on
y trouve quelques galeries forestières.
2.1.3 Climat
Le plateau des Batéké jouit de l'influence
générale du climat caractéristique de la ville province de
Kinshasa. Cette dernière est caractérisée par un climat du
type Aw4, selon la classification de Koppen. Il s'agit d'un climat tropical
humide avec deux grandes saisons : une saison sèche qui dure 4 mois
(allant de la seconde moitié du mois de Mai à la première
moitié du mois de Septembre) et une saison pluvieuse d'une durée
de 8 mois (allant de la seconde moitié du mois de Septembre à la
première moitié du mois de Mai). La température moyenne
annuelle est de 25°C, l'humidité relative de l'air est maximale en
Avril et Mai, tandis qu'elle est minimale en Août, Septembre et Octobre.
La moyenne annuelle des précipitations est de l'ordre de 1500 mm
(Crabbe, 1980). Dans le tableau 1 sont consignées les données
climatiques ayant prévalu au cours de la période
expérimentale, soit de Janvier à Mai 2011.
Tableau 1. Données climatiques ayant prévalu au
cours de la période expérimentale
Mois
|
Température (°C)
|
Humidité relative (%)
|
Pluviométrie (mm)
|
Minimale
|
maximale
|
|
Janvier
|
19,5
|
30,4
|
88
|
12
|
Février
|
20,4
|
30,2
|
87
|
6,2
|
Mars
|
20,4
|
31,8
|
81
|
4,7
|
Avril
|
18,5
|
32,3
|
83
|
5,12
|
Mai
|
20,4
|
32
|
84
|
5,6
|
Moyenne
|
20
|
31,3
|
84,6
|
6,7
|
Source : Centre météorologique du CADIM, 2011.
6
L'analyse du tableau 1 renseigne que les données qui y
sont consignées sont caractéristiques des conditions de saison
sèche. La moyenne des températures minimales était de
20°C alors que celle des températures maximales était de
31,3°C. L'humidité relative était de 846% alors que la
pluviométrie moyenne de la période expérimentale
était de 67 mm.
2.2 Matériel
Au cours de nos enquêtes conduites dans les champs paysans
du plateau des
Batéké, 13 différentes
variétés de manioc, dont 9 variétés
améliorées à savoir: RAV Zizila,
Disanka, Mvuama, TME 419 Sadisa, Mahungu, Mbankana et Mvuazi,
et 4 variétés locales dénommées Mufu yi munzo,
Likando, Kingawa et Mambungu avaient été
répertoriées. Dans le tableau 2 sont consignées les
différentes variétés de manioc rencontrées dans les
champs prospectés, dont l'interprétation sera faite dans la
présentation des résultats.
Tableau 2. Différentes variétés de manioc
rencontrées dans les champs prospectés
N° du Champ
|
Mutiene
|
Bwantaba
|
Mbankana
|
cités CADIM
|
Mongata
|
Kingawa
|
1
|
Mufu yi munzo
|
TME 419
|
Mahungu
|
TME 419
|
RAV
|
Kingawa
|
2
|
RAV
|
Zizila
|
Kingawa
|
RAV
|
Likando
|
Likando
|
3
|
Zizila
|
TME 419
|
RAV
|
Mvuama
|
Kingawa
|
Kingawa
|
4
|
Disanka
|
Likando
|
Mambungu
|
Mahungu
|
TME 419
|
Kingawa
|
5
|
Mvuazi
|
Sadisa
|
Mbankana
|
Sadisa
|
Kingawa
|
Zizila
|
2.3 Âge de champ
Les champs enquêtés étaient regroupés
en 3 catégories en fonction de leurs
âges, comme suit : les champs âgés de 1
à 6 mois, les champs âgés de 7 à 12 mois et en fin
des champs âgés de plus 12 mois.
2.4. Méthodologie d'enquête et choix de
sites expérimentaux
La présente étude avait été
conduite sous forme d'enquêtes épidémiologiques dans les
champs paysans installés au plateau des Batéké. Au total 6
villages : Mutiene, Bwantaba, Mbankana, cités CADIM Mongata et Kingawa,
avaient été choisis comme sites à
enquêter. Le choix de ces sites avait été
fait de manière aléatoire. Dans chaque village, 5
champs paysans choisis au hasard avaient été
visités. La distance entre 2 champs voisins
prospectés était d'au moins 1 Km et dans chaque
champ, 30 plants à travers deux diagonales
étaient sélectionnés pour observer les
symptômes de la striure brune au niveau des feuilles,
puis déterrés pour identifier les symptômes
dans les racines, selon la méthodologie décrite par
Ntawuruhunga et al., (2007). Le contrôle
phytosanitaire était précédé par des
échanges avec
les propriétaires des champs pour avoir des informations
sur ; le milieu, les conditions culturales et celles susceptibles de nous
guider pour repérer les sujets malades.
7
Cette enquête a été menée en deux
phases, dont la première s'est déroulée du 26 au 29 Mars
2011, sur les quatre premiers villages cités et la deuxième du 16
au 18 Avril 2011, pour les deux derniers villages.
2.5. Variables observées
Au cours de cette étude, les observations avaient
porté sur les variables pathologiques (incidence,
sévérité et gravité de la CBSD) et les facteurs
agroenvironnementaux. L'identification des sujets malades se faisait en premier
lieu par l'observation des symptômes externes sur les organes
aériens de la plante. En l'absence de tout symptôme visible sur
les organes aériens, l'identification des plants attaqués
était rendue possible grâce à la méthode
proposée par Bakelana (2009, communication personnelle). Elle consiste
à découper transversalement, chacune des racines
tubéreuses récoltées sur 30 pieds de manioc et à
observer la présence des nécroses. L'incidence de la maladie est
appréciée par la proportion des plants présentant des
racines tubéreuses attaquées. La sévérité
était évaluée à partir d'une échelle de
cotation allant de 1 à 5 proposée par l'Institut International
d'Agriculture Tropicale (IITA, 2010) où 1 = une racine tubéreuse
apparemment saine ; 2 = moins de 2% d'attaque au niveau de la racine
tubéreuse ; 3 = 2-10% d'attaque de la racine tubéreuse ; 4 =
11-30 ou 40% d'attaque de la racine tubéreuse par des nécroses ;
et 5 = attaque de plus de 50% de la racine tubéreuse. Sur chaque plant,
la gravité de la CBSD représentait la proportion des feuilles
présentant les symptômes de la maladie. Elle était
calculée à l'aide de la formule suivante :
Gravité de la maladie= .
Les facteurs agro-environnementaux analysés portaient
sur la localisation de champs, le type et l'origine du matériel
végétal utilisé, l'ge de la plantation, la topographie du
terrain, l'usage et le type de fertilisant, la dose de fertilisant
employé, la pratique et le nombre d'ét~tage, le type de
conduite culturale (association culturale ou monoculture), le type de
culture associée et les soins culturaux apportés à la
culture.
8
Chapitre 3. RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Appréciation des symptômes
foliaires
Tout au long de nos enquêtes
épidémiologiques, aucun symptôme foliaire de CBSD n'a
été observé sur les différentes
variétés de manioc cultivées dans les localités
prospectées. Cette absence de symptôme foliaire avait rendu
impossible la détermination de la variable gravité de la maladie
qui exprime la proportion des feuilles portant des signes distinctifs de
maladie considérée. Pareille difficulté avait
été révélée dans la province du Bas-Congo
par Bakelana (2010) et dans certaines autres localités du plateau des
Batéké par Bizunga (2010).
3.2 Incidence et sévérité de la
CBSD par localité
Les résultats relatifs à l'incidence et à la
sévérité de la CBSD dans chaque site sont illustrés
respectivement par la figure 1 et la figure 2.
Fig. 1. Incidence de la CBSD dans les différentes
localités
L'analyse de la figure 1 révèle de
manière générale que l'incidence de la CBSD varie d'une
localité à une autre. La plus forte incidence de la maladie soit
49% a été enregistrée dans la localité de Bwantaba,
suivie de 47% à Mbankana, 45% aux cités CADIM et 9% à
Mongata. Dans les sites de Mutiene et Kingawa, aucun signe maladif n'a
été enregistré dans les champs prospectés.
9
Fig. 2. Sévérité de la CBSD dans les
différentes localités
Au regard de la sévérité de la maladie
par localité, on a noté que la plus forte
sévérité de la CBSD équivalait à la cote 3.
Cette dernière a été enregistrée dans les
localités de Bwantaba, Mbankana et la cité CADIM. La faible
sévérité de la CBSD correspondait à la cote 2 avait
été enregistrée dans la localité de Mongata. Dans
les localités de Mutiene et Kingawa, aucun signe distinctif de la CBSD
n'avait été observé, d'où l'attribution de la cote
1 correspondant jà l'absence apparent des symptômes
caractéristiques de la maladie.
3.3 Incidence et sévérité de la
CBSD par variété
Les résultats relatifs à l'incidence et la
sévérité de la CBSD tels qu'enregistrées sur chaque
variété de manioc rencontrée dans les localités
prospectées sont illustrés par les figures 3 et 4.
10
Fig. 3. Incidence de la CBSD observées chez les
différentes variétés de manioc
L'analyse de la figure 3 révèle que le niveau
d'incidence de la CBSD varie selon la variété en présence.
Il sied de noter en premier lieu que les variétés Mufu yi munzo,
Disanka et Mvuazi, n'avaient pas exprimé des symptômes de la CBSD
tout au long de la durée de nos enquêtes
épidémiologiques. Cependant, chez les variétés
ayant présenté des symptômes de CBSD, on a noté une
incidence de 70% chez la variété Mahungu, 60% chez TME 419, 55%
chez Mbankana, 45% chez Kingawa, 40% chez Mvuama et Sadisa, 30% chez Mambungu,
27% chez RAV, et 20% chez Zizila et Likando. Les résultats
illustrés par la figure 3 font état de fortes incidences de la
CBSD au plateau des Batéké. Nos résultats sont
différents jà ceux révélés par Bakelana
(2010) qui avait évalué l'incidence de la CBSD dans la province
du Bas-Congo à 10%. Cependant, nos résultats corroborent les
observations faites par Legg (1999) au Kenya oil l'incidence de la CBSD pouvait
atteindre 60% des plants de manioc dans un champ paysan.
11
Fig. 4. Severite de la CBSD enregistree sur les differentes
varietes de manioc
L'analyse de la figure 4 révèle qu'à
l'instar de l'incidence, la sévérite de la CBSD varie d'une
variété à une autre. Les resultats illustres par la figure
4 indiquent que la cote 3 a ete enregistree sur 8 varietes de manioc à
savoir : Mvuama, TME 419, Likando, Sadisa, Mahungu, Kingawa, Mambungu et
Mbankana, alors que la cote 2 a ete enregistree sur les varietes RAV et Zizila.
La cote 1 correspondant à un plant de manioc apparemment sain a ete
notee chez les varietes Mufu yi munzo, Disanka et Mvuazi qui n'avaient pas
exprimé des signes maladifs de CBSD. Une etude conduite au plateau des
Bateke par Bizunga (2010) dans des zones agricoles situées en dehors de
notre périmètre d'étude, avait indiqué la
présence de cette maladie dans les champs paysans oil son incidence
variait de 17 à 35% alors que sa cote de severite variait entre 2 et 3,
voire même atteindre la cote 4.
3.4. Facteurs agro-environnementaux
Les resultats relatifs aux facteurs agro-environnementaux
enregistres dans les differents sites sont consignes dans le tableau 2.
12
Tableau 3. Fréquence (%) de différents facteurs
agro-environnementaux prélevés dans les
différents sites prospectés
|
|
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Caractéristiques des champs
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Site prospecté
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Mutiene
|
Bwantaba
|
Mbanka na
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CADIM
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Mongata
|
Kingawa
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Nombre de champs
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n=5
|
n=5
|
n=5
|
n=5
|
n=5
|
n=5
|
Localisation du champ
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|
|
|
Plantation en foret
Jardins autour des cases Plantation en savane
|
- - 100
|
- - 100
|
- - 100
|
- - 100
|
-
-
100
|
- - 100
|
Matériel végétal
utilisé
|
|
|
|
|
|
|
Variété(s)locale(s)
Variété(s)améliorée(s)
|
20 80
|
20 80
|
40 60
|
- 100
|
60 40
|
80 20
|
Origine du matériel
végétal
|
|
|
|
|
|
|
Centre de Recherche
ONG ou Association paysanne Cultures antérieures
|
40 40 20
|
20 40 40
|
29 14 57
|
25 25 50
|
14 14 72
|
20 - 80
|
Âge de la plantation
|
|
|
|
|
|
|
De 1 à 6 mois De 7 à 12 mois Plus de 12 mois
|
- 80 20
|
- 40 60
|
- 20 80
|
- 60 40
|
20 40 40
|
20 20 60
|
Topographie du terrain
|
|
|
|
|
|
|
Pente
Vallée
Sommet d'une colline Plat
|
20 -
-
80
|
- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
Techniques culturales
|
|
|
|
|
|
|
Plantation fertilisée
|
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|
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|
OuiNon
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
Type de fertilisant utilisé
|
|
|
|
|
|
|
Organique Minéral
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100 -
|
100 -
|
100 -
|
100 -
|
100 -
|
100 -
|
Dose utilisée
|
|
|
|
|
|
|
Recommandé par SENAFIC Aléatoire
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
- 100
|
Etêtage
|
|
|
|
|
|
|
OuiNon
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100 -
|
100 -
|
100 -
|
100 -
|
100 -
|
100 -
|
Nombre d'étêtage
|
|
|
|
|
|
|
Une fois Deux fois Trois fois Plus de trois fois
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- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
- - - 100
|
Association culturale
|
|
|
|
|
|
|
OuiNon
|
100 -
|
80 20
|
80 20
|
100 -
|
100 -
|
- 100
|
Culture associée au manioc
|
|
|
|
|
|
|
Céréales
Légumineuses
Plantes à racines et tubercules Autres (à
préciser)
|
40 -
-
60
|
80 20 -
-
|
80 -
-
20
|
80 -
20 -
|
80 -
20 -
|
- - - -
|
13
3.4.1. Situation des plantations
L'analyse du tableau 3 révèle que, sur
l'ensemble des villages enquetés, 100 % des champs se situaient dans la
savane. Au regard de la topographie du terrain, il ressort de nos
résultats que, à Mutiene, 20% de champs paysans sont
installés sur un terrain en pente et 80% de champs sont installés
sur un terrain plat. Dans les autres sites prospectés, les
différents champs rencontrés étaient installés sur
des terrains plats.
3.4.2. Type et origine du matériel
végétal utilisé et âge des champs
L'analyse du type de matériel végétal
révèle ce qui suit : à Mutiene, les variétés
locales représentaient 20% alors que les variétés
améliorées constituaient 80% ; à Bwantaba, on a
enregistré 20% de variétés locales et 80% de
variétés améliorées ; à Mbankana, 40% de
variétés locales et 60% de variétés
améliorées ; dans les différentes cités de CADIM,
100% de matériel végétal étaient constitués
des variétés améliorées ; à Mongata, on a
noté 40% de variétés locales et 60% de
variétés améliorées et à Kingawa, on avait
enregistré 80% de variétés locales et 20% de
variétés améliorées.
En se référant à l'origine du
matériel végétal, on a noté à Mutiene que
40% de matériel végétal provenaient des centres de
recherche (INERA et IITA), les autres 40% provenaient des ONG et associations
paysannes et 20% provenaient des cultures antérieures ;
à Bwantaba, 20% de matériel provenaient des
centres de recherche, 40% provenaient des ONG et 40% provenaient des cultures
antérieures ; à Mbankana, 29% de matériel
végétal provenaient des centres de recherche, 14% provenaient des
ONG et 57% provenaient des cultures antérieures ; dans les cités
de CADIM, 25% de matériel végétal provenaient des centres
de recherche, 25% provenaient des ONG et 50% provenaient des cultures
antérieures ;
à Mongata, 14% de matériel provenaient des
centres de recherche, 14% provenaient des ONG et 72% provenaient des cultures
antérieures et à Kingawa, 20% de matériel
végétal provenaient des centres de recherche et 80% provenaient
des cultures antérieures.
Au regard des informations consignées dans le tableau 2
(Chapitre 2), on note qu'au total 13 variétés sont
cultivées dans les 6 sites prospectés. Il ressort de ces
informations que, sur les 30 champs prospectés, 20% étaient
constitués de la variété Kingawa, 13,3% de la
variété RAV, 13,3% de TME 419, 10% de la variété
Zizila, 10% de la variété Likando, 6,6% de la
variété Mahungu, 6,6% de la variété Sadisa, 3,3% de
la variété Mambungu, 3,3% de la variété Disanka,
3,3% de la variété Mvuama, 3,3% de variété Mufu yi
munzo, 3,3% de la variété Mbankana et 3,3% de la
variété Mvuazi.
Il ressort de l'analyse faite au sujet des facteurs 'Type et
origine du matériel végétal, que les
variétés locales et améliorées avaient toutes
exprimé les symptômes de la maladie à des degrés
divers. Dans toutes les localités prospectées, la
fréquence du matériel végétal obtenu à
partir d'un Centre de recherche ou une ONGD n'a pas franchi le seuil de 50%. La
plupart des agriculteurs s'approvisionnent à partir de leurs champs
précédemment installés. Un constat similaire a
été fait en Tanzanie par Msabaha et al. (1988), qui, ont
expliqué ce comportement des agriculteurs, par l'absence d'institution
adéquate chargée de la promotion et de la distribution du
matériel végétal sain dans les zones agricoles où
sont installées les cultures de manioc.
14
En tenant compte de l'age des champs, il ressort du tableau 3
qu'au site de Mutiene, 80% de champs étaient agés 7 a 12 mois et
20% de champs étaient agés de plus de 12 mois ; au site de
Bwantaba, 40% de champs étaient agés de 7 a 12 mois et 60% de
champs étaient agés de plus de 12 mois ; a Mbankana, 20% de
champs prospectés étaient agés de 7 a 12 mois et 80% de
champs agés de plus de 12 mois ; dans les cités de CADIM, 60% de
champs étaient agés de 1 a 6 mois et 40% étaient
agés de plus de 12 mois ; a Mongata, 20% de champs rencontrés
étaient agés de 1 a 6 mois, 40% de champs étaient
agés de 7 a 12 mois et 40% de champs étaient agés de plus
de 12 mois et a Kingawa, 20% de champs étaient agés de 1 a 6
mois, 20% agés de 7 a 12 mois et 60% étaient agés de plus
de 12 mois.
En ce qui concerne l'incidence de la CBSD en fonction de
l'kge, sur 30 champs enquêtés, 13 champs, soit 43% des champs
n'ont pas présenté l'incidence; dont 2 champs, soit 6,6% des
champs agés de 1 a 6 mois ; 6 champs, soit 20% des champs agés de
7 a 12 mois et 5 champs, soit 16,6% des champs agés de plus de 12 mois.
Et 17 champs, soit 57% des champs ont présenté l'incidence de la
CBSD, dont 6 champs, soit 20% des champs kgés de 7 à 12 mois et
11 champs, soit 36,6% des champs agés de plus de 12 mois. Aucun champ
agé de 1 à 6 mois n'a manifesté l'incidence de la striure
brune du manioc. Ceci revient a dire que la maladie a été
très sévère sur des champs plus agés (plus de 12
mois), (Voir annexe 2).
3.4.3. Techniques culturales
A propos de l'usage et du type de fertilisant, il ressort de
nos résultats que l'ensemble de paysans (100%) font usage de la
matière organique qu'ils enfouissent dans le sol au moment du labour. La
quantité de la matière organique enfouie n'est pas
quantifiée et son utilisation n'est faite qu'une seule fois au moment de
la préparation du terrain. Il ressort de nos observations que la
pratique d'ét~tage est généralisée dans tous les
champs prospectés et 100% des champs ont connu l'étitage plus de
3 fois. Selon les informations recueillies sur terrain, l'ét~tage se
pratique principalement pour la récolte des feuilles destinées a
la consommation directe et /ou a la vente.
Il sied de préciser qu'aucun cas d'association
culturale du manioc avec une autre culture n'a été signalé
dans la localité de Kingawa. Dans les autres localités, la
pratique d'association culturale est en vogue, et leur fréquence varie
d'une localité à une autre. On a noté que le manioc
était associé soit a une légumineuse, une
céréale ou encore, a une plante a racines et tubercules.
L'analyse des cultures associées au manioc en fonction des
localités, renseigne qu'au site de Mutiene, l'association manioc #177;
solanacées est pratiquée a 60% tandis que l'association manioc
#177; céréales est pratiquée a 40% ; au site de Bwantaba,
l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80%
alors que la fréquence d'association du manioc aux légumineuses
est de 20% ; au site de Mbankana, l'association manioc #177;
céréales est pratiquée a 80% pendant que l'association du
manioc aux solanacées est pratiquée a 20% ; dans les
différentes cités du CADIM et de la localité de Mongata,
l'association manioc #177; céréales est pratiquée a 80%
tandis que l'association du manioc a une plante a racines et tubercules est
pratiquée a 20%. Selon les informations recueillies sur terrain,
l'association manioc a autres cultures est souvent pratiquée à la
première année culturale, c'est-a-dire après l'ouverture
du terrain alors que l'association manioc #177; céréales est
souvent pratiquée a la seconde année culturale. Il sied de
préciser que pour tous les champs associant le manioc à d'autres
cultures,
15
aucun champ n'a fait l'objet d'association au moment de nos
enquetes, car toutes cultures associées au manioc ont
généralement un cycle végétal d'environ 3 mois.
L'influence des pratiques culturales dans le
développement des maladies des cultures a fait l'objet de plusieurs
études. Une étude menée par Monde (2010), a
révélé que l'incidence de la mosaïque africaine du
manioc était maintenue à un niveau bas dans un
écosystèm e discontinu par rapport à un
écosystème continu. Selon Altieri (1986), une
maladies. Le même auteur évoque égalem ent
que cette pratique culturale constitue une
barrière physique à la dissémination des
pathogènes aériens ou leurs vecteurs. Dans le présent cas,
des forts degrés d'incidence et de sévérité ont
été enregistrés. Nos résultats ne corroborent pas
le constat fait par Altieri (1986). Le niveau élevé de la CBSD
dans les champs attaqués s'expliquerait par l'absence d'une
résistance totale chez les différentes variétés qui
y sont cultivées.
Une étude menée par Ariyo et al (2005)
sur la mosaïque africaine du manioc a révélé que la
pratique d'étetage de feuilles de manioc entraînait une
augmentation d'incidence et de sévérité de la maladie. Au
cours de nos enquêtes, il a été noté que les
différents champs prospectés avaient été
étêtés plusieurs fois. Selon ces auteurs, cette
pratique favoriserait la contamination des plants sains à partir de la
sève des plants malades. Ce qui, par conséquent, expliquerait la
présence des fortes incidences de la CBSD chez les différentes
variétés de manioc cultivées au plateau des
Batéké.
16
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
La présente étude avait pour objectif,
l'évaluation du niveau de la striure brune du manioc dans 6
localités de Mbankana. La méthodologie de cette étude
consistait à analyser l'incidence et la sévérité de
la CBSD dans les différents champs paysans. L'incidence de la CBSD
était évaluée par la proportion des plants de manioc
attaqués par la maladie et la sévérité était
appréciée sur les racines tubéreuses de manioc à
l'aide d'une échelle de cotation allant de 1 à 5.
Les résultats obtenus au cours de cette étude
ont confirmé la présence de la CBSD dans 4 localités :
Bwantaba, Mbankana, cités CADIM et Mongata. Cependant, la maladie
n'avait pas été observée dans les villages de Mutiene et
Kingawa. La présence de cette maladie a été rendue
possible par l'observation des nécroses au niveau des racines
tubéreuses.
En tenant compte des sites prospectés, l'analyse de
l'incidence a révélé que le plus fort niveau de la CBSD
avait été enregistré à Bwantaba, tandis que le
faible niveau avait été observé à Mongata. Lors
qu'on se réfère à la sévérité de la
maladie, la cote la plus élevée a été
enregistrée aux sites de Bwantaba, Mbankana, et cités CADIM,
alors que la plus faible cote était de 2, enregistrée au site de
Mongata.
L'évaluation du niveau de la maladie par rapport aux
variétés cultivées, la plus forte incidence a
été enregistrée chez la variété Mahungu,
tandis que la plus faible incidence était observée chez les
variétés Zizila et Likando. La plus forte
sévérité de la CBSD était enregistrée sur
les variétés ; Sadisa, Mvuama, TME419, Likando, Mahungu, Kingawa,
Mambungu et Mbankana, alors que les variétés ; Zizila et RAV
avaient exprimé la plus faible sévérité de la
maladie soit la cote 2. L'analyse des facteurs agro-environnementaux a permis
de conclure que ces facteurs n'ont pas influencé de manière
significative, le développement de la CBSD dans les différents
champs prospectés. Au regard de l'ge des champs, on a noté que
les champs ~gés de 1 à 6 mois n'avaient pas
présenté les symptômes de la CBSD contrairement aux champs
âgés de 7 à 12 mois, et de plus de 12 mois.
Il ressort de ces résultats que, les
variétés améliorées de même que les
variétés locales sont l'objet d'attaque par la striure brune et
ceci prouve à suffisance que les variétés
rencontrées ne possèdent pas une résistance totale face
à cette maladie. Cela peut être vrai, car les travaux sur
l'amélioration génétique concernant l'induction de la
résistance contre la striure brune sont entrepris dans les pays
d'altitude d'Afrique de l'Est où la maladie est reconnue
endémique (Storey, 1936). Et dans notre pays l'accent est beaucoup plus
mis sur la mosaïque du manioc.
Il s'avère nécessaire de retenir que la CBSD est
une maladie émergente en RDC qui mérite une attention
particulière. Il n'existe pas assez d'informations qui permettront de
cerner avec certitude l'impact de cette maladie sur les cultures de manioc dans
les différentes zones agro-écologiques où se cultive le
manioc. A l'heure actuelle, une mise en pratique des techniques de
phytosanitation par les agriculteurs permettra de lutter à moyen
17
terme contre cette maladie. Des études pouvant ~tre
conduites d'une part, dans le cadre d'évaluer des pertes des rendements
occasionnées par les attaques de ce virus dans cette zone et d'autre
part, sur la diversité génétique de l'agent
pathogène responsable de cette maladie permettront d'établir
l'épidémiologie et la phytogéographie de ce virus par
rapport à ceux qui sévissent dans des pays tels que le Kenya, la
Tanzanie et l'Ouganda.
18
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21
ANNEXES
Annexe 1. Photos
Photos 1: Début de nécrose sur les racines dans la
variété Mahungu correspondant à la cote 2, à
Mbankana
2
Annexe 2 : Tableau représentant
l'incidence en fonction de l'ge des champs
Age des champs
Villages 1-6 mois 7-12 mois Plus de 12 mois
Mutiene RAV, Zizila, Mufu yi munzo
Disanka et Mvuama
Bwantaba TME 419* et Sadisa* TME 419*, Zizila*,
et Likando*
Mbankana Mahungu* Kingawa*,
Mambungu*, RAV* et Likando*
Cités CADIM TME 419*, RAV* et Mahungu* et Sadisa*
Mvuama*
Mongata Kingawa RAV et Kingawa Likando*et TME
419*
Kingawa Kingawa Likando Kingawa, Kingawa et
Zizila
Légende :
(* ) Champ présentant de l'incidence de la CBSD.
|