LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution comparée des IDE et de la
croissance économique dans certaines Régions.
Tableau 2 : Récapitulatif des signes attendus
Tableau 3 : Détermination du retard optimal
Tableau 4 : Résultats des tests ADF
Tableau 5 : Résultats des tests de PP
Tableau 6 : Résultats du test de
co-intégration de Johansen
Tableau 7: Synthèse des résultats de
l'estimation du MCE et des tests de causalité au sens de Granger
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution des IDE au Burkina Faso (en
dollar US) de 1970 à 2008
Graphique 2 : Comparaison entre les flux d'IDE (en
dollar US) entrants au Burkina Faso, en Cote d'Ivoire et au
Sénégal de 1970 à 2008
Graphique 3 : Evolution comparée des IDE et du
PIB (en dollar US) au Burkina Faso
RESUME
L'investissement direct étranger (IDE) est une
activité à travers laquelle un investisseur résidant dans
un pays donné obtient un intérêt durable et une influence
significative dans la gestion d'une entité résidante dans un
autre. La présente étude a pour objet d'examiner la nature de la
relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique au
Burkina Faso. Il ressort de cette étude, qu'il n'existe pas de
causalité, aussi bien à court qu'à long termes, de l'IDE
vers la croissance économique et cela, malgré la prise en compte
du contexte politique et des mesures économiques. Cependant, la
croissance économique agit significativement sur l'IDE, uniquement dans
le long terme. Par ailleurs, un environnement politique et économique
favorable est à même d'influencer positivement la nature de cette
relation causale.
Mots clés : Investissements directs
étrangers, croissance économique, causalité
ABSTRACT
Foreign direct investment is an activity in which a resident
investor in one country obtains a lasting interest and a significant influence
in the management of a resident entity in another. The present study in
intended to examine the nature of the causal relation between FDI and economic
growth in Burkina Faso. It is clear that there is no causal relationship, both
short and long term between FDI and economic growth and that, despite taking
into account the political and economic measures. However, economic growth
affects FDI only in the long term, moreover, an enabling political and economic
environment are able to influence the nature of the causal relationship.
Key words: Foreign direct investment, economic growth and
causality
ix
1
INTRODUCTION GENERALE
Dans les années 70, la situation économique et
sociale de la plupart des pays africains était chaotique DEMBELE (2008).
En effet, les infrastructures de communication étaient pratiquement
inexistantes, la couverture sanitaire et le niveau d'éducation
étaient très faibles. A ces problèmes, se greffait
également la raréfaction du financement concessionnel due
à l'accroissement des pressions politiques exercées sur les
budgets d'aide publique des pays industrialisés. Par ailleurs, les
prêts officiels accordés par les institutions
multilatérales (FMI et la Banque mondiale) étaient limités
en raison des critères d'exposition maximale1 BALIMOUNOUNE
(2004). Face à toutes ces contraintes, il est clair que les conditions
nécessaires étaient absentes pour jeter les bases d'un
développement durable.
A l'instar des autres pays africains au Sud du Sahara, le
Burkina Faso vivait aussi dans le dénuement car à son
indépendance en 1960, il a hérité d'une économie
basée sur l'agriculture d'exportation. De ce fait, il dépendait
de la Métropole pour la majorité des produits
manufacturés. De même, le secteur industriel était
très limité et les infrastructures de base (transport,
électricité et système éducatif) peu
développées. Cela laissait relativement peu de place à
l'initiative privée. Par conséquent, la question de
réalisation d'une croissance autoentretenue devient capitale. Elle se
manifeste avec acuité en ce sens que la croissance économique
forte et durable demeure un objectif intermédiaire indispensable
à atteindre. Sa réalisation est nécessaire pour assurer le
développement économique et réduire la
pauvreté DOLLAR et al. (2001). Dès lors,
à travers sa politique économique, le Cadre stratégique de
lutte contre la pauvreté (CSLP) et la Stratégie de croissance
accélérée et de développement durable (SCADD)
considèrent la croissance économique comme l'un des meilleurs
moyens de réduction de la pauvreté. Si désormais, la
croissance économique figure comme un objectif primordial à
atteindre dans les économies sous développées, comment s'y
prendre pour parvenir à cette fin?
Les théories de la croissance endogène ont
stimulé les recherches visant à identifier les principaux
facteurs explicatifs des différences de taux de croissance entre pays.
De telles recherches ont montré que l'accumulation du capital physique
constitue l'un des principaux fondements de la croissance économique.
Cette assertion est soutenue par GUILLAUMONT
1 Le niveau d'endettement était devenu
insoutenable et la corruption avait pris de l'ampleur.
et al. (1999). Ces derniers estiment que la faiblesse de
l'investissement constitue une contrainte majeure à
l'accélération de la croissance des pays de l'Afrique au Sud du
Sahara. Face à la faiblesse de l'épargne nationale
conjuguée au poids insoutenable de l'endettement, les Etats africains se
sont résolument tournés vers la recherche d'autres sources de
financement pour stimuler les investissements nationaux. Parmi celles-ci,
figurent les Investissements directs étrangers (IDE) qui vont devenir la
principale source de financement extérieur devant l'Aide publique au
développement (APD) et les prêts accordés sur les
marchés financiers, DIEDHOU (2005).
Aux premières heures des indépendances, certains
Pays en développement (PED), méfiants à l'égard des
IDE, ont souvent pris des mesures pour les décourager activement CHEN et
al. (1995). A l'époque, en raison de l'histoire coloniale récente
de nombreux pays et du comportement parfois blessant de certains investisseurs
étrangers, cette méfiance était très souvent
justifiée. De nos jours, ce comportement de suspicion est
remplacé par une politique de promotion visant à drainer de flux
substantiels d'IDE, OMAN (2000). Le changement d'attitude a été
en partie rendu possible grâce à un environnement
économique mondial de plus en plus libéral et à une
littérature abondante vantant les mérites des IDE. En effet,
plusieurs spécialistes2 accordent aux IDE une place
importante à l'émergence des PED. Des organismes internationaux,
des politiciens et une grande majorité des économistes
présentent également les IDE comme une solution miraculeuse aux
problèmes chroniques des pays pauvres, POKOU (2005). Par ailleurs,
l'effet positif des IDE sur la croissance économique est devenu presque
conventionnel, en témoignent les efforts déployés par
certains PED (Sénégal, Côte d'Ivoire et le Benin) pour
attirer autant que possible les investissements étrangers, ZARZOUR
(2006). N'étant pas resté à la marge, le Burkina Faso a
aussi adopté des politiques visant à renforcer
l'attractivité des IDE. Parmi celles-ci, on peut citer : la
révision du code des investissements3, la simplification des
procédures administratives et le dynamisme de certains secteurs
d'activités accueillant l'essentiel des IDE (le secteur minier en
particulier). Ces reformes ont été accompagnées par
l'émergence du secteur bancaire et du secteur de la
télécommunication dans l'ensemble des pays de l'Union
économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Malgré la
mise en oeuvre de ces différentes politiques, économiques et
sociales qui devraient permettre au secteur privé d'impulser
l'économie par l'accroissement des IDE, le Burkina Faso tout comme
certains PED, n'a pas atteint un niveau de croissance
2 Il s'agit de DUNNING (1993), CAVES (1996), GRAHAM et
KRUGMAN (2000), MORAN (1998), LALL (2000), etc.
3 Loi N° 62/95/ADP du 14 Décembre
1995 et révisés en 2010 : loi N° 007-2010.
3
soutenue lui permettant d'enrayer la pauvreté. Cette
situation suscite un regain d'intérêt sur l'analyse de la relation
de causalité entre les IDE et la croissance économique.
WANG (2002) étudie la causalité IDE-croissance
économique en Chine. Il trouve que les IDE ont un impact positif sur la
croissance économique. De MELO (1997), prenant appui sur un
échantillon de 32 pays de l'Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE) et hors OCDE, met en exergue
l'effet positif des IDE sur la croissance économique des pays
bénéficiaires.
En revanche, l'étude réalisée sur l'Inde
par CHAKRABORTY et al. (2002), montre que les IDE ne causent pas la croissance
économique au sens de Granger mais que c'est plutôt la croissance
économique qui attire les IDE. MISHRA et al. (2001) confirment ce
résultat en soulignant que de façon générale, c'est
la croissance économique d'un pays qui entraîne les IDE.
A l'aide d'un test de causalité au sens de Granger,
DEMBELE (2008) a déduit que les informations antérieures sur le
niveau des IDE ne permettent pas une meilleure prévision du niveau de la
croissance économique en Côte d'Ivoire.
L'étude menée par LIU et al. (2002) sur la
Chine, révèle à long terme, une relation causale
bidirectionnelle entre les IDE et la croissance économique. FERIDUN
(2004) a quant à lui, abouti à une relation causale
unidirectionnelle des IDE vers la croissance économique en
Indonésie.
En utilisant des données de panel pour les pays de
l'UEMOA, KOUPKO (2005) déduit que le capital humain et l'ouverture
économique sont les plus importants déterminants des IDE. Ils
concluent que l'impact des IDE sur la croissance économique
dépend des potentialités du pays en capital humain.
Comme on peut le constater, il existe un foisonnement
d'analyses empiriques sur la relation IDE-croissance économique.
Cependant, ces études sont dans leur majorité
réalisées dans les pays qui accueillent l'essentiel des IDE. En
ce qui concerne le cas spécifique du Burkina Faso, il existe peu
d'études récentes sur la question. L'originalité de la
présente étude réside dans le fait qu'elle intègre
le contexte politico-économique pour expliquer la relation de
causalité entre l'IDE et la croissance économique. Ce travail
pourrait aider les décideurs à mieux cerner l'importance du
contexte politique et des mesures économiques dans la définition
des stratégies d'attraction des IDE.
A cet égard l'étude s'interroge principalement
sur la relation de causalité entre l'IDE et la croissance
économique au Burkina Faso. Plus spécifiquement, elle tente
d'appréhender l'impact du contexte politique et des mesures
économiques dans la définition de cette causalité.
L'objectif général de cette étude est
d'enrichir les travaux précédents à travers l'examen de la
relation de causalité entre l'IDE et la dynamique de la croissance
économique au Burkina Faso. A cet objectif général, se
greffe un objectif spécifique ; il s'agit de capter l'impact des
Programme d'ajustement structurel (PAS), de la stabilité politique, de
la dévaluation du FCFA et des effets combinés des trois faits
précités sur cette relation de causalité.
Afin d'apporter des éléments de réponses
pertinentes à notre problématique, l'étude s'appui sur
trois hypothèses:
+ les IDE causent la croissance économique;
+ la croissance économique cause les IDE ;
+ le contexte politique et les mesures économiques
influencent significativement la relation de causalité entre l'IDE et la
croissance économique.
Le reste de l'étude est organisé en trois
chapitres. Le premier chapitre présente l'état des lieux des IDE
au Burkina Faso. Les controverses théoriques et empiriques sur la
relation IDEcroissance économique feront l'objet du deuxième
chapitre. Le troisième chapitre aborde l'analyse empirique de la
relation de causalité entre l'IDE et la croissance économique.
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