6.2.
Deuxième illustration de cas d'audit de fraude en RDC
Un réviseur comptable sous couvert de l'anonymat a
rencontré le cas suivant dans une banque de la place aujourd'hui
liquidée : Une créance vieille de plusieurs années
n'était toujours pas recouvrée par la direction de la banque et
le réviseur comptable recommanda de provisionner cette vieille
créance. La banque obtint un chèque de son client en guise de
l'acquittement de la dette. Lors de l'intérim, le réviseur se
rendit compte que ce chèque était sans provision.
Le cabinet d'audit du réviseur comptable
précité dut écrire au conseil d'administration de la
banque pour dénoncer la supercherie.
Commentaires et observations
Le refus de provisionner la créance douteuse de la
banque par son client est motivé par le fait que les dirigeants
craignaient de diminuer les résultats et par conséquent les
dividendes à distribuer aux actionnaires, dans lesquels ils
étaient intéressés.
A notre avis les réviseurs en charge de ce dossier,
auraient dû s'assurer de l'effectivité du remboursement par son
client de la dette avec ce chèque avant la publication du rapport. De
telles pratiques durent amener la banque à sa liquidation.
6.3. Conclusion de cas de fraudes
en RDC
Le professeur MABI MULAMBA relève que les entreprises
publiques ont été systématiquement vidées de leur
substance, le portefeuille de l'Etat a été bradé à
la faveur de pseudo-privatisations, les procédures régissant la
gestion des finances publiques détournées, les états
financiers de l'Etat perfidement trafiqués, les comptabilités
truquées et les manipulations monétaires servant de base à
une politique financière douteuse pendant que les structures de
contrôle étaient mises en veilleuse (42).
L'ancien premier commissaire de l'Etat Léon KENGO WA
NDONDO interpellait les cabinets d'audit internationaux, qui en ce temps
là, émettaient dans leurs rapports d'audit des opinions sans
réserves alors que les services d'information révélaient
des cas de mauvaise gestion manifeste dans les entreprises publiques.
Les réviseurs comptables de la RDC sont essentiellement
confrontés à la corruption, à la fraude fiscale et
douanière et dans des entreprises publiques comme privées, les
fraudes commises par les dirigeants dans ces entreprises publiques comme
privées consistent principalement en des cas de corruption et d'octroi
des avantages indus ou excessifs aux membres des organes statutaires.
En matière de sociétés offshore,
Kankwenda, M.,J., in L'économie politique de la prédation du
Congo-Kinshasa. Des origines à nos jours 1885-2003,éd. Icredes,
Rockville Etats-Unis, p.54, 2005, écrit ce qui suit : la RDC n'est
pas en reste spécialement pendant la Deuxième République.
La création des sociétés écrans en Amérique
ou en Europe surtout pour les opérations de prédation
financière était une autre pratique courante. Ces
sociétés permettaient en particulier : l'attribution de
l'exécution des marchés obtenus, la gestion des comptes
spéciaux , la gestion d'opérations politiques louches, les
joint-ventures avec les sociétés étrangères ayant
une certaine histoire dans le pays ou simplement nouvelles, la reprise ou le
rachat des entreprises publiques ou actions de l'Etat et le blanchiment de
l'argent ou la gestion des autres intérêts avec les réseaux
mafiosi notamment la création des sociétés d'écran
de droit étranger permettant aussi le transfert des devises et le
paiement en monnaie étrangère.
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