Comme chez toutes les plantes vasculaires terrestres, l'eau
nécessaire aux processus vitaux des arbres forestiers est puisée
dans le sol par les racines et la plus grande partie est évaporée
(transpirée) dans l'atmosphère à travers les stomates des
feuilles après avoir transité par les vaisseaux ligneux des
racines, du tronc et des branches sous forme de sève brute. Une
très faible proportion seulement de cette eau est incorporée
à la biomasse ou redistribuée dans les différents organes
de l'arbre sous forme de sève élaborée (Mousain, 1998 ;
Plassard et al., 2000).
L'arbre fonctionne donc grossièrement comme une
mèche conduisant l'eau du sol vers l'atmosphère, la force motrice
du flux étant la différence de potentiel de l'eau entre le sol
(négatif) et l'atmosphère (très fortement
négatif).
La disponibilité de l'eau est le premier facteur de
l'environnement qui limite la production forestière. Or, les
associations ectomycorhiziennes, qui impliquent des modifications profondes des
caractéristiques structurales et fonctionnelles des racines, sont
à priori susceptibles de modifier l'efficacité
d'acquisition et d'utilisation de l'eau par les arbres. (George et Marschner,
1995).
Les champignons ectomycorhiziens, intimement associés
aux tissus du végétal au niveau des racines, contribuent
indirectement à cette régulation en modifiant la nutrition
minérale de l'arbre ou son équilibre hormonal (Matumoto-Pintro,
1996).
Le premier mécanisme par lequel la symbiose est
favorable à la régulation hydrique des arbres est donc son effet
sur leur nutrition minérale. Si un champignon est
particulièrement efficace pour la fourniture de phosphore
(élément-clé des métabolismes
énergétiques impliqués dans les ajustements actifs) ou de
potassium (impliqué dans les changements osmotiques rapides), il
permettra indirectement à l'arbre de mieux gérer l'eau.
La symbiose contribue donc, à partir des racines,
à déterminer les concentrations en régulateurs hydriques
dans l'arbre entier, jusqu'aux feuilles qui sont le siège de la
régulation stomatique. Dans beaucoup d'expériences, on remarque
d'ailleurs que la fertilisation phosphatée a le même effet que les
ectomycorhiziennes pour améliorer le comportement hydrique de jeunes
plants (Guehl et Garbaye, 1990 ; Coleman et al., 1990).
Le but de ce point est de comprendre comment la symbiose
ectomycorhizienne l'utilisation de l'eau par les arbres et les
conséquences pour la conservation et la gestion des forêts.
Cependant, lorsque l'eau est facilement disponible dans le sol, que la demande
transpiratoire existe et que les apex et les ectomycorhizes sont temporairement
inactifs (George et Marschner, 1995).