Chapitre 4. Discussions
4.1. Etat de la mycorhization des plantules de U.
kirkiana, P. angolensis et P. tinctorius
Les plants de U. kirkiana ne sont pas mycorhizes
à 10 mois d'âge (Tableau 2). On observe deux plants sur onze (11)
un début de mycorhization, mais il est difficile de confirmer cela, car
le manteau n'est pas encore développé. Seuls de petits filaments
mycéliens, caractéristiques d'un début de l'infection
ectomycorhiziens sont visibles à la loupe de 8 à 10 fois de
grossissement. L'examen macroscopique montre l'absence des racines
secondaires.
Un intense développement de la racine principale est
signalé à 10 mois d'âge des plantules semées sur un
sol du Miombo dégradé au détriment des autres
paramètres ; à savoir hauteur des plants, nombre des feuilles,
diamètre au collet et diamètre de la racine (Tableau 5). En plus,
l'examen macroscopique de la racine montre peu ou pas des racines secondaires
ectomycorhizables.
L'absence de l'ectomycorhization des plantules de U.
kirkiana dans les conditions de la pépinière serait
expliquée par trois facteurs majeurs, à savoir : (1) l'adaptation
éco-génétique entraînant une forte élongation
racinaire dans les premières années de croissance, (2) un
très faible développement des racines secondaires et (3)
l'exposition des plantules à un fort ensoleillement pour une
pépinière non ombragée. Pour l'élongation
racinaire, notre observation est en accord avec les recherches de Chidumayo
(1997) sur la croissance des arbres du Miombo en général.
L'auteur montre que dans les premières années de croissance, les
arbres du Miombo présentent une forte élongation racinaire
(racine principale) aux dépens de la biomasse aérienne
(Chidumayo, 1997). En plus la mycorhization ne s'effectue qu'aux racines
latérales qui participent efficacement dans le développement de
la racine principale (Munyanziza, 1994). Ce système racinaire (racines
latérales ou secondaires) était absent lors de l'examen
macroscopique des plantules de U. kirkiana de notre
pépinière, ce qui justifie la non mycorhization de ces
plantules.
L'exposition des plantules à un ensoleillement
affecterait le développement de l'hôte ectomycorhizien et pourrait
être un facteur qui justifierait l'absence de la mycorhization de U.
kirkiana.
4.2. Mycorhization des arbres de Uapaca kirkiana et U.
piosa en nature.
Les résultats du potentiel mycorhizien du sol
prélevé en février 2012 dans la rhizosphère de
U. kirkiana, montrent que le taux de racines mycorhizées est
compris entre 48,1 et 76,7 %. Le test à deux échantillons
appliqué pour les deux moyennes montre que le taux de mycorhization
à la profondeur de 10 à 20 cm est plus élevé et
diffère statistiquement de celui obtenu à 0-10 de profondeur (p =
0,03, tableau 8).
En saison sèche (juin 2012), le taux de mycorhization
du sol de la rhizosphère des arbres de U. kirkiana et U.
pilosa dont la moyenne du taux de mycorhization est respectivement compris
entre une moyenne de 52 à 70 % et 41,4 à 70,1 %. Pour les deux
espèces, les différences entre échantillon ne sont pas
significatives (p ? 0,05, tableaux 10 et 11).
Les estimations du pourcentage de mycorhization des racines du
sol étudié sont de 78,5 % (moyenne de 15,7 racines pour 20 g de
sol) et 100 % (moyenne 20 racines pour 20 g de sol) respectivement à la
profondeur de 0-10 cm et 10-20 cm, pour le sol de la rhizosphère de
U. kirkiana (échantillon de février).
Ce pourcentage baisse légèrement pour les
échantillons prélevés en début de la saison
sèche (juin 2012). A cette date, le pourcentage des racines
mycorhizées est compris entre 61,5 à 96,5 % (moyenne de 12,3
à 19,3 racines mycorhizées pour 20 g de sol) et ; 40 à 80
% (moyenne de 8 à 16 racines mycorhizées pour 20 g de sol)
respectivement pour U. kirkiana et U. pilosa (Tableaux 10 et
11).
Le pourcentage de mycorhization des racines (nombre des
racines mycorhizées divisé par le poids du sol, multiplié
par 100) de deux stations d'une forêt de région
tempérée est de 7,7 % et 17,2 % respectivement pour la station de
Foz de Calanda et celle de Vallivana (Diaz et al., 1994).
Le pourcentage des racines mycorhizées de nos
résultats est largement supérieur à celui obtenu par Diaz
et al. (1994) dans la forêt de pins. Ces observations
préliminaires montrent que les deux espèces de la sous famille de
Phyllanthaceae seraient plus ectomycorhizées.
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