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Mutations des realisations d'un projet de renovation urbaine: la Cite an III à  Ouagadougou au Burkina Faso (1987- 2008 )


par Bapandi Donatien IDANI
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM ) Burkina Faso - Master II en management des projets 2008
Dans la categorie: Géographie
   

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2.1.2.3. Le dédommagement et le déguerpissement de la population de Bili-

bambiliLe déguerpissement de Bilibambili a pour le moins été brusque. En effet après le kiti des coordonnateurs du Faso, le 24 Aout 1985, portant sur la décision de la création de la cité an III, c'est le 25 Août 1985 que des représentants du Conseil National de la Révolution (CNR) rencontrent les populations pour leur faire part de

la décision de détruire leur quartier afin d'y bâtir une cité moderne. Les protestations de ceux-ci n'y firent rien et l'opération est maintenue pour le 1er Octobre, soit un délai de 37 jours pour évacuer le quartier.

Dès le 02 Septembre, les techniciens du ministère des finances commencent les évaluations qui prirent fin le 17 Septembre 1985. Après ces évaluations c'est le fond de l'habitat qui fut sollicité pour indemniser les populations à déguerpir. A cet effet, et compte tenu de ses disponibilités financières, le dédommagement s'est effectué en plusieurs tranches suivant les critères suivants :

- Pour les investissements inferieurs à 1.500.000 francs CFA, le dédommagement à consister à payer aux déguerpis le montant des investissements en plus d'une parcelle ;

- Pour les investissements supérieurs à 1.500.000 francs CFA, le dédommagement s'est résumé à l'attribution d'une villa plus éventuellement une indemnité compensatrice lorsque le montant des investissements du déguerpis était supérieur au cout de la villa. A ce niveau, il convient de noter que 18 propriétaires, compte tenu de la correspondance de leurs investissements aux exigences du cahier de charges ont pu conserver leur villa ;

- Pour les propriétaires de maison non-résidents (qui les avait mis en location) le dédommagement s'est fait à 100% en espèce et sans parcelle.

Compte tenu de l'urgence du déguerpissement, les habitants du quartier étaient relogés par les soins de la Direction du Peuple au Logement (DPL) dans les différentes maisons inoccupées qu'elle avait réquisitionnées dans la capitale ; cela, en attendant le 5 Février 1986, la décision de construire la cité de Signonghin, cité devant servir de trame d'accueil aux déguerpis de Bilibambili et éventuellement à d'autres déguerpis relogés par l'Etat.

C'est effectivement le 1er octobre 1985 que les tracteurs de la démolition firent leur entrée à Bilibambili pour raser la quasi-totalité des habitations. Il a fallu deux mois jours pour jour pour l'enlèvement de l'importante quantité de terre produite par les démolitions et l'exécution des travaux de terrassement.

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