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Mutations des realisations d'un projet de renovation urbaine: la Cite an III à  Ouagadougou au Burkina Faso (1987- 2008 )


par Bapandi Donatien IDANI
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM ) Burkina Faso - Master II en management des projets 2008
Dans la categorie: Géographie
   

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3.3.2.4. L'assainissement

Le plan d'urbanisme de la cité an III avait prévu les fosses septiques comme sys-
tème de collecte des eaux usées. Parallèlement à cela, certains usagers (les habi-

tants des villas principalement) ont fait creuser par leurs propres moyens des puits perdus pour servir à cet effet. Le tableau 13 nous donne un aperçu des modes d'évacuation conventionnelles utilisés à la cité an III aussi bien en villa qu'en appartement et les différents taux d'utilisation.

Tableau 13: Modes ou voies d'évacuation des eaux usées

Type de logement

Modes d'évacuation

Proportion

Appartement

Fosses septiques exclusivement

65%

 

35%

Villa

Fosses septiques exclusivement

35%

 

21,66%

 

3,33%

 

10%

 

31,67%

 

3,33%

 

Source : Résultats d'enquête, IDANI B.Donatien, 2008

L'analyse des données du tableau ci-dessus nous indique que 60,83% des résidents de la cité an III (soit 56,66% des usagers des villas et 65% de ceux des appartements) utilisent exclusivement des modes d'évacuation des eaux usées soucieux de la préservation de l'environnement (fosses septiques et puits perdus). Dans certains cas, les eaux usées sont aussi déversées dans la cour (35% des cas pour les appartements et 3,33% des cas pour les villas). Dans d'autres cas (les villas essentiellement), elles sont utilisées pour l'arrosage des plantes (10%) ou jetées dans la rue (31,67%) ou dans les caniveaux (3,33%). Ces constats sont d'autant plus criards que nous sommes dans une zone résidentielle habitée par des cadres très instruits.

Les nuisances de telles pratiques sur l'environnement sont évidentes. On imagine les conséquences qu'elles peuvent avoir sur le plan de l'hygiène collective.

L'incompétence des services de ramassage des ordures ménagères (services d'hygiène) caractérisée par leur irrégularité dans la prestation a été la cause de la résiliation de leur contrat avec le CEGECI. L'enlèvement des ordures ménagères ne relève donc plus du rôle du CEGECI qui, à l'approche du terme des contrats de location-vente, se désengage de plus en plus de la gestion de la cité. Cela, conduit naturellement les résidents à trouver diverses stratégies pour assurer l'élimination de leurs ordures. Certains ménages font appel à des prestataires de services d'hygiènes reconnus et à de ramasseurs informels qui collectent à domicile et en moyenne une fois par semaine leurs ordures ménagères et les transportent jusqu'au centre de pré-collecte des déchets situé sur côté ouest du terrain de sport pour les bons soins des services compétents de la municipalité.

Photo 12: Vue du centre de pré-collecte des déchets situé coté-est du grand terrain de la cité an III

Source : Prise de vue réalisée par IDANI B.Donatien en 2008

De nos jours, le ramassage des ordures à la cité an III est assuré en partie par deux entreprises (Burkina Propre et SOS Paspanga) utilisant des engins motorisés contre rémunération de 2000F CFA par mois et par des dames (informels) qui passent régulièrement avec des charrettes à traction animale ramasser les ordures à 1000 FCFA le mois. Environ 80% des ménages de cité an III (soit 80% de ceux vivant en appartement et 80% de ceux des villas) sollicite leurs services.

Les ménages non usagers des services de collecte des déchets qui représentent 20% de l'effectif total (à raison de 10% pour les appartements et 10% pour les villas), quand, ils ne vont pas eux même déposer leurs ordures au niveau des bacs (5% des ménages), les enfouissent dans des fosses septiques (11,40% des ménages) ou dans des puits perdus (1,65% des ménages) qu'ils ont fait creuser à cet effet. Les moins

soucieux de la préservation de l'environnement (1,95% des ménages) jette littéralement leurs ordures dans la rue.

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