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Mutations des realisations d'un projet de renovation urbaine: la Cite an III à  Ouagadougou au Burkina Faso (1987- 2008 )


par Bapandi Donatien IDANI
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM ) Burkina Faso - Master II en management des projets 2008
Dans la categorie: Géographie
   

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4.2.2.3. Les mesures à appliquer à la cité an III

Le samedi 25 juillet 2009, aux alentours de 19 heures dans le secteur n°17 de Ouagadougou, un bâtiment à trois niveaux toujours en construction s'est écroulé comme un château de cartes. Selon des habitants du quartier, c'est pendant que les ouvriers s'activaient à couler le béton du 3ème niveau, que la tragédie est survenue. Dans son affaissement, le bâtiment a endommagé d'autres constructions justes à côté. Des ouvriers qui y travaillaient ont été ensevelis. Les sapeurs-pompiers, arrivés sur les lieux, ont pu extraire un cadavre et huit blessés qui ont été immédiatement transportés à l'hôpital.

Le même samedi 25 juillet 2009, un autre immeuble de type R + 3 en construction
aux abords de l'Avenue Kwame N'Krumah s'est effondré dans la nuit vers 23
heures, sur dix-sept ouvriers en train de couler du béton, faisant deux disparus et

beaucoup de blessés évacués au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.

Le lundi 12 septembre 2011 aux environ de 23 heures dans le quartier Ouaga 2000, un troisième immeuble s'écroulait alors que plusieurs personnes se trouvaient sur les lieux faisant 22 victimes dont trois morts. Suite à cela, le conseil des ministres a donné des instructions au ministère de l'habitat et de l'urbanisme pour un contrôle plus rigoureux des constructions.

L'observation du paysage urbain des réalisations du projet « Cité An III » plus d'une vingtaine d'années après l'occupation des logements indique que celles-ci subissent diverses modifications de la part des usagers. Le constat général qu'on peut faire est que la plupart des changements intervenus et ceux en cours répondent de moins en moins aux règlements d'urbanisme, d'autant plus que les usagers modifient le plus souvent sans autorisation. Pire, ils le font avec des constructeurs sans qualification, en marge des instances spécialisées du bâtiment. Le désir manifeste de réaliser des édifices à moindre coût semble donc l'emporter sur le respect des normes et le souci de la durabilité.

Afin de prévenir la cité an III et ses usagers d'éventuels cas malheureux comme ceux-ci-dessus cités, un ensemble de mesures mérite d'être observé et appliqué. Cela devrait commencer par l'exigence par les services compétents (commune de Ouagadougou, CEGECI, DGUTF, Direction Générale du contrôle des opérations d'aménagement et de construction, centre de facilitation des actes de construire, etc.) du respect des procédures administratives (permis de construire), des normes techniques (sondage du sous-sol pour les bâtiments à niveau) et bien sûr de la qualité des matériaux de construction (ciment, fer...).

Par ailleurs, les résidents, presque maintenant tous propriétaires de leur logement, se doivent de mettre en place une structure compétente de gestion à l'image de l'ex association des résidents. Le CEGECI désengagé, C'est à elle que devrait désormais incomber la gestion de la cité avec toutes ses infrastructures et équipements. Pour l'atteinte de ses objectifs, cette structure devrait travailler en étroite collabora-

tion avec la commune. Pour ce faire, une gestion communautaire et rationnelle s'imposera, afin de pouvoir offrir un cadre de vie sain et agrémenté à cette zone résidentielle.

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