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Mutations des realisations d'un projet de renovation urbaine: la Cite an III à  Ouagadougou au Burkina Faso (1987- 2008 )


par Bapandi Donatien IDANI
Institut africain de professionnalisation en management (IAPM ) Burkina Faso - Master II en management des projets 2008
Dans la categorie: Géographie
   

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4..2.2.4. Quelques suggestions pour les éventuels futurs projets

En Afrique, il est difficile de prévoir le nombre de personnes d'une maison sans se mettre en marge des habitudes et coutumes. Les concepteurs du projet « cité an III » avaient déclaré pour cette opération « parvenir à offrir des logements décents aux cadres de l'administration, à assainir le quartier populaire de Bilibambili et à contribuer à l'embellissement de la ville.

Cependant, une politique de l'habitat nécessite des données précises sur les besoins présents et futurs des populations, mais aussi sur la structure des logements existants et la prise en compte de toutes les critiques formulées à leur encontre. Ainsi, il serait souhaitable que les promoteurs immobiliers conçoivent des types de logements en tenant compte des variables suivantes:

· La composition du ménage

· Les disponibilités financières ou possibilités d'auto-construction

· Le profil socio-économique des potentiels bénéficiaires

· Les fonctions de chaque élément du logement

· La possibilité d'entreprendre des extensions

Aussi, dans le souci d'une densification urbaine réelle, les constructions à niveaux devraient être encouragées. A ce propos, il est clair que les nouvelles constructions se feront en hauteur, que ce soit à Ouagadougou ou ailleurs. L'extension à l'infini d'une ville bâtie de plein pied n'est plus possible. L'exode rurale, les diverses autres formes de migrations et les surcouts engendrés par l'étendue du réseau d'assainissement rendent cette extension absurde. Cela, d'autant plus que nous sommes dans un espace urbain ou des quartiers anciens ne sont pas entièrement assainis. C'est alors que l'option de construire en hauteur s'impose pour réduire

l'étalement de la ville. Au-delà de cette considération économique et écologique,
les urbains ne désirent pas forcement être loin du centre pour profiter des services

mais tiennent aussi à un certain confort domestique ou du moins à une commoditéofferte par l'habitat horizontale et la cour. Concevoir des habitations en hauteur,

mais qui tiennent compte des contraintes telles que l'usage, les habitudes et les représentations. Concevoir des habitations totales (habitation intégrant à la fois usage, habitude, et représentation), tel devra être le rôle des architectes intervenant dans ces espaces. Pour ce faire, l'apport des sciences humaines est essentiel.

Bien entendu, « l'habitation totale » ne saurait être qu'un idéal car d'une part, les différentes contraintes citées plus haut varient selon la génération, le sexe, la couche sociale, etc. D'autre part, elles sont en constante transformation et réinvention. On ne peut donc que s'en approcher. Les projets de construction verticale ne pourront que tendre vers un état d' « habitation totale », état impossible à atteindre à cause justement de cette réinvention permanente.

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