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Suivi de l'application de la loi à  l'aide la méthode MIST au Parc national des plateaux Bateke et dans sa périphérie (Gabon )

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par Fred Merlin NGAKAMA MABAKA
Ecole nationale des eaux et forêts/ Gabon - Ingénieur des techniques des eaux et forêts 2011
  

Disponible en mode multipage

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    ECOLE NATIONALE
    DES EAUX ET FORETS

     
     
     
     

    DIRECTION DES ETUDES

    DEPARTEMENT DE FAUNE ET AIRES PROTEGEES

    Mémoire

    Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques des Eaux et Forêts

    SUIVI DE L'APPLICATION DE LA LOI A L'AIDE DE
    LA METHODE MIST AU PARC NATIONAL DES
    PLATEAUX BATEKE ET DANS SA PERIPHERIE

    Présenté et soutenu
    Par :
    NGAKAMA MABAKA Fred Merlin

    Sous la direction de :

    Directeur de mémoire Maître (s) de mémoire

    M. AGONDOGO Martial M. YOBO NZENGUE Hermann

    Master 2 en Techniques et Méthodes Ingénieur des Techniques des Eaux

    De Gestion de l'Information et Forêts

    Environnementale Point Focal MIST à WCS-Plateaux

    Enseignant à l'ENEF Batéké

    Mémoire

    Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Techniques des Eaux et Forêts

    SUIVI DE L'APPLICATION DE LA LOI A L'AIDE DE
    LA METHODE MIST AU PARC NATIONAL DES
    PLATEAUX BATEKE ET DANS SA PERIPHERIE

    Présenté et soutenu
    Par :
    NGAKAMA MABAKA Fred Merlin

    Sous la direction de :

    Directeur de mémoire Maître (s) de mémoire

    M. AGONDOGO Martial M. YOBO NZENGUE Hermann

    Master 2 en Techniques et Méthodes Ingénieur des Techniques des Eaux

    De Gestion de l'Information et Forêts

    Environnementale Point Focal MIST à WCS-Plateaux

    Enseignant à l'ENEF Batéké

    Année académique 2010-201

    Table de matières

    LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES 6

    LISTE DES FIGURES 7

    LISTE DES TABLEAUX 7

    Introduction 8

    Chapitre 1 : Généralités 10

    I.1 Présentation de la Wildlife Conservation Society 10

    I.1.1. Projet WCS Plateaux Batéké 10

    I.1.2. Différentes activités du projet WCS Plateaux Batéké 10

    I.2 Généralité sur la procédure MIST et le suivi de la loi (n° 016/01 ; 11

    I.2.1 Généralité sur la procédure MIST 11

    I.2.2 Généralité sur le suivi l'application de la loi 12

    I.3 Présentation du site d'étude 13

    I.3.1 Historique du Parc National des Plateaux Batéké 13

    I.3.2 Situation géographique du PNPB 14

    I.3.3 Caractéristiques biophysiques 14

    Chapitre 2 : Méthodologie 17

    II.1 Méthode 17

    II.1.1 Différents types de patrouilles 17

    II.1.2 Protocole de collecte des données 17

    II.2 Matériel 19

    II.2.1 Matériel de terrain 19

    II.2.2 Matériel de bureau 19

    Chapitre 3 : Résultats et interprétations 20

    III.1. Données récoltées pendant le stage 20

    III.1.1. Effort de patrouille 20

    III.1.2. Observations sur les activités humaines 20

    III.1.3. Indices de faune 21

    III.2. Bilan de novembre 2010 à juillet 2011 22

    III.2.1. Effort de patrouille 22

    Quelques engins de chasse saisis 24

    III.2.3. Indices de faune 24

    Chapitre 4 : Discussions 27

    IV.1. Effort de patrouille 27

    IV.2. Indices sur les activités humaines 27

    IV.3. Indices sur la faune 28

    Chapitre 5 : Recommandations 29

    V.1. Sur le type de patrouilles 29

    V.2. Sur la stratégie de surveillance 29

    V.3. Sur la mise pratique au niveau national 30

    Conclusion 31

    Bibliographie 32

    Annexes 34

    REMERCIEMENTS

    Au terme de ces trois années d'études, je tiens à remercier ceux qui de près ou de loin m'ont apporté leur aide.

    Mes remerciements s'adressent à l'ensemble du corps enseignant de l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts (ENEF) ainsi qu'au personnel de la Wildlife Conservation Society, pour avoir accepté de mon suivre durant cette période de stage.

    Je pense tout particulièrement à :

    > Monsieur AGONDOGO Martial, Enseignant à l'ENEF pour avoir accepté d'être le Directeur de mémoire de ce modeste travail,

    > Monsieur YOBO NZENGUE Hermann, Point Focal MIST Plateaux Batéké, Maître de mémoire pour son encadrement et ses conseils qui m'ont été d'un grand apport;

    > Monsieur ABA'A NSEME Rostand, Coordonnateur Technique des Stages (CEDAMM), pour m'avoir initié aux outils de traitement des données, formé sur les outils de navigation;

    > Monsieur MIBAMBANI Aimé Serge, Assistant Technique LEM à WCS pour ses conseils et sa contribution à la réalisation de ce mémoire ;

    > Monsieur MAGANGA BANDZOUTSI Hermann Willy pour ses orientations dans la rédaction de ce mémoire;

    > Monsieur MBITA NGAKAMA Fréderic et Madame LISSOKO Nathalie pour leur soutien moral, matériel et financier.

    LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

    ANPN : Agence Nationale des Parcs Nationaux ARU : Audio Recording Unit

    CBFP : Congo Bassin Forest Partenership (Partenariat pour les Forets du Bassin du Congo)

    CEB : Compagnie Equatoriale du Bois

    CEDAMM : Centre Educatif Docteur Alphonse MACKANGA MISSANDZOU

    GPS : Global Positioning System

    GRNBC : Gestion des Ressources Naturelle à Base Communautaire

    GIZ : Coopération allemande

    MEF: Ministère des Eaux et Forêts

    MEFEPEPN : Ministère de l'Economie forestière, des Eaux, de la Péche, de l'Environnement et de la Protection de la Nature

    MIST : Management Information SysTem MINEF: Ministère de l'Economie Forestière PFNL : Produit Forestier Non Ligneux

    PNPB : Parc National des Plateaux BatékéPR: Présidence de la République

    UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature USAID: United States Agency for International Developpement WCS: Wildlife Conservation Society

    WWF: World Wide Fund (fond mondial pour la nature) MM: Millimètre

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Localisation du PNPB 14

    Figure 2: Fiche patrouille mobile 18

    Figure 3: Fiche poste fixe 19

    Figure 4: Proportion des véhicules fouillés ayant franchis la barrière 20

    Figure 5: Localisation des signes illégaux dans les patrouillées de Novembre 2010 à Juillet 2011 22

    Figure 6: Part des signes d'activités illégales en périphérie du PNPB 23

    Figure 7: Différents types d'engins de chasse enregistrés 23

    Figure 8: Repatition des munitions selon le type de chasse 24

    Figure 9: Part des espèces protégées entière dans l'ensemble des saisies 26

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Détail du gibier saisi pendant notre stage 21

    Tableau 2: Carcasses observées entre Novembre 2010 et Mai 2011 24

    Tableau 3: Gibier entier enregistré par espèces 25

    Introduction

    Les forêts d'Afrique centrale et occidentale, avec leur multitude d'espèces animales et végétales, constituent l'un des grands trésors du monde, et représentent l'un des biens les plus précieux de nombreux pays d'Afrique équatoriale (WHITE et EDWARDS, 2000).

    Les forêts africaines couvrent encore une immense surface, de la Guinée à l'ouest aux côtes de l'Afrique orientale, mais elles subissent de nombreuses pressions dues à l'action de l'homme. La création des aires protégées et des parcs nationaux se positionne comme l'un des moyens pour freiner cette pression sur les ressources naturelles en vue d'atteindre les objectifs de gestion durable. Les équipes de gestion de ces aires protégées ont donc un rôle crucial à jouer dans la conservation de la biodiversité (WHITE et EDWARDS, 2000).

    Situé en Afrique centrale, le Gabon héberge de nombreuses espèces animales rares et même endémiques. Il représente de ce fait, l'une des réserves de faune les plus variées et les plus importantes d'Afrique. Malheureusement, on assiste, au Gabon, à la recrudescence du braconnage et de la contrebande qui menacent ainsi dangereusement la faune nationale (CHRISTY, 2006).

    Afin de réduire l'impact de la pression humaine sur la faune et la flore, et de préserver celles-ci pour notre bien et celui des générations futures, le Gabon s'est doté d'un arsenal juridique fort contraignant : la Loi n°16/2001 du 31 Décembre 2001 portant Code Forestier en République Gabonaise, qui fixe les modalités de gestion durable de sa biodiversité en vue d'accroître sa contribution au développement économique, social, culturel et scientifique (article 2, Loi n°16/2001), ainsi que la Loi n°003/2007 du 27 août 2007 relative aux Parcs Nationaux.

    C'est dans ce sens que des brigades de lutte anti-braconnage ayant pour mission l'information, la sensibilisation et faire appliquer les dispositions légales en matière des Eaux et Forêts ont été créées (Décret n°1746/PR du 29 décembre 1983 portant organisation et attributions du Ministère des Eaux et Forêts). Malheureusement il est difficile aujourd'hui, d'évaluer les efforts consentis par l'Etat et les résultats en matière de gestion de nos écosystèmes. De plus, il nous est difficile d'avoir des données précises sur le volume de gibier chassé par espèce et par région au Gabon.

    L'utilisation d'un outil de gestion de la faune et de la flore (initiée par WCS et l'ANPN dans les Parcs Nationaux) pourrait apporter à ces difficultés un début de solution ; il s'agit de l'outil Management Information SysTem (en français : Système de Gestion de l'Information) (MIST). En effet, c'est un outil conçu pour fournir des informations actualisées pour la planification des missions, la prise de décision et l'évaluation des efforts consentis par le gouvernement en matière de protection de la biodiversité.

    C'est dans ce cadre que nous avons effectué une étude sur le suivi de l'application de la loi à l'aide de la méthode MIST au Parc National des Plateaux Batéké et dans sa périphérie. Ainsi, l'objectif de notre étude est de collecter des informations liées aux activités illégales dans le parc et sa zone périphérique, afin de réaliser la cartographie des signes de pression anthropique, d'actualiser la base de données du monitoring de l'application de la loi au PNPB. Les questions qu'on peut se poser face à cette étude sont les suivantes :

    ü Quels sont les différents signes d'activités illégales enregistrées ?

    ü Quelles sont les menaces qui pèsent ?

    ü Quel bilan peut-on faire par rapport à l'utilisation de la procédure MIST ?

    Pour répondre à ces questions, le travail s'articulera d'abord sur les généralités, ensuite nous présenteront la méthodologie utilisée pour la collecte, les résultats obtenus, les discussions et enfin quelques suggestions et une conclusion.

    Chapitre 1 : Généralités

    I.1 Présentation de la Wildlife Conservation Society

    La Wildlife Conservation Society (WCS), fondée à New York en 1895, est présente depuis plusieurs décennies en Afrique pour préserver le patrimoine naturelle en coopération avec les gouvernements, les institutions scientifiques et les habitants. Le premier président de cette organisation, William HORNADAY, a commencé à travailler à la sauvegarde des rhinocéros blancs d'Afrique du Sud en 1920. En 1959, le biologiste Georges SCHALLER a initié les études des gorilles de montagne au Congo. Au milieu des années 1970, WCS a entrepris des études des écosystèmes à grande échelle en Afrique de l'Est. Aujourd'hui, elle finance des projets de recherche, de formation et de conservation appliquée dans 20 pays africains (WHITE et EDWARDS, 2000).

    Présente au Gabon depuis les années 80, WCS a notamment accompagné le Gouvernement du Gabon dans la création de ses treize parcs nationaux en 2002.

    Aujourd'hui, la WCS est installée dans neuf des treize parcs du pays, grâce aux divers projets qu'elle met en place : Plateaux Batéké, Waka, Mayumba, Ivindo, Lope, Birougou, Loango, Monts de Cristal et Akanda.

    I.1.1. Projet WCS Plateaux Batéké

    Le Projet WCS-Plateaux Batéké est établi dans la province du Haut-Ogooué (Franceville). Ce Projet a débuté en avril 2004 dans le cadre du projet régional « Congo Basin Forest Partnership » (CBFP) de la Coopération Américaine (USAID), qui finance l'essentiel de ce projet (CALAQUE, 2005).

    I.1.2. Différentes activités du projet WCS Plateaux Batéké

    > Le Processus de Gestion des Ressources Naturelles à Base Communautaire (GRNBC)

    On entend par GRNBC l'ensemble des moyens et processus participatifs et intégrés par les lesquels les communautés de base peuvent gérer légalement et durablement leurs ressources naturelles pour satisfaire leurs besoins. Cela se fait grace à l'utilisation d'outils adéquats de planification, en partenariat avec des organismes de conservation et de développement, et en collaboration avec différents représentants de l'Etat. Cette activité s'intéresse principalement aux communautés disposées à travailler avec WCS via ce projet. Elle a été mise en place à cause de la dégradation des ressources naturelles par les communautés elles mêmes, la politique de

    décentralisation de l'Etat, mais aussi la situation de pauvreté des communautés villageoises. C'est donc un moyen pour favoriser le développement communautaire.

    > Le suivi écologique des éléphants de forêt au niveau des salines, baïs et Plages

    Il a été mis en place afin de coupler des actions de recherche et de conservation pour comprendre l'écologie de l'éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis) et son rôle dans le fonctionnement du système écologique particulier des Plateaux Batéké. Cette activité vise la sauvegarde, la protection et une connaissance des sites clés utilisés par les éléphants de forêt, à travers des études d'observation directe sur plate-forme en périphérie du PNPB, et les appareils d'enregistrement acoustique (A.R.U) des éléphants. En ce moment, le suivi se fait dans le paysage forestier Batéké (Parc et zone périphérique), à Ivindo (bai de Langoué), et dans les concessions forestières de la CEB à Lastourville (baïs de Milolé) et sur la mosaïque de Loango. Dans la zone des Plateaux Batéké, le suivi est réalisé au niveau des baïs d'Ikengué et Djobo, et dans les salines de Késsala et Djoumou.

    > Appui au suivi de l'application de la loi sur la faune à travers la procédure MIST

    Le Programme WCS-Gabon appuie depuis son implantation l'action gouvernementale au bénéfice de la gestion durable de son riche patrimoine naturel qui n'est pas exempt de menaces (MIBAMBANI et STARKEY, 2010). Cet important soutien de WCS se manifeste sur ses sites par une série d'activités variées. Depuis près de 2 ans, WCS initie les acteurs partenaires de la conservation à l'utilisation d'un outil de suivi de la loi sur la protection des ressources naturelles. Cet outil regroupe deux phases : la collecte et le traitement de données par le logiciel MIST (MIBAMBANI et STARKEY, 2010).

    Cet outil sert à stocker et gérer les données de lutte anti-braconnage, de suivi écologique, d'utilisation des ressources naturelles et des visiteurs. Il aide à la gestion de la base de données des patrouilles, la planification du déploiement de celles-ci, et à l'adaptation des stratégies de conservation en fonction de l'information fournie par les données (BOUNDJA et THOMAS, 2010).

    I.2 Généralité sur la procédure MIST et le suivi de la loi (n° 016/01 ; n°03/2007)

    I.2.1 Généralité sur la procédure MIST

    MIST de l'anglais Management Information SysTem (en français : Système de Gestion de l'Information) est logiciel initié en 1997 par l'Uganda Wildlife Authority/GTZ en Ouganda avec l'assistance technique d'Ecological Software Solutions.

    C'est un outil conçu pour fournir aux gestionnaires des informations actualisées (spatiotemporelles) pour la planification des missions, la prise de décision et le suivi de la loi sur la protection de la faune et de la flore.

    La procédure MIST a été initiée en 2008 grâce à un accord entre WCS et l'ANPN. Deux sites ont donc été retenus pour tester le programme : les Parcs Nationaux de la Lopé et de Loango. Le Projet MIST au Gabon vise à renforcer le suivi de l'application de la loi sur la faune et la flore. C'est un système économique qui offre un accès rapide sur les menaces et l'efficacité des patrouilles. Il permet également d'améliorer le suivi de l'efficacité des mesures d'application de la loi dans et à l'extérieur des aires protégées.

    I.2.2 Généralité sur le suivi l'application de la loi

    Au sens large, une "loi" est une disposition normative et abstraite posant une règle juridique d'application obligatoire. Elle fixe les règles de conduite générale à observer dans la société. La loi a une portée générale, de ce fait elle est appuyée par des décrets d'application qui précisent les modalités ou les conditions son application (Dictionnaire numérique ENCARTA, 2008). Tout comportement ou acte strictement interdit par une loi constitue donc une infraction et est sanctionné par une peine prévue par celle-ci (Dictionnaire numérique ENCARTA, 2008). C'est-à-dire une activité humaine réalisée en désaccord avec la loi qui régit le fonctionnement d'un domaine précis.

    Dans le cadre de notre étude, il s'agira d'utiliser la loi relative aux parcs nationaux dans le PNPB et le code forestier dans sa zone périphérique dans le but de mettre un frein aux activités illégales sur la faune et la flore. Ressortir les faiblesses de la loi et voir dans quelle mesure il serait possible de pallier ces manquements. D'autres textes juridiques seront également utilisés, il s'agit notamment des décrets numéros 162/PR/MEF déterminant les modalités de constations et de répression de certaines infractions en matière des Eaux et Forêts; 163/PR/MEF fixant les conditions de détention, de transport et de commercialisation des espèces animales sauvages, de trophées et de produit de chasse; et 164/PR/MEF règlement le classement et les latitudes d'abattage des espèces animales.

    I.3 Présentation du site d'étude

    I.3.1 Historique du Parc National des Plateaux Batéké

    La région des Plateaux Batéké a été proposée pour l'établissement d'une nouvelle aire protégée dans le livre de Chris WILKS, La conservation des écosystèmes forestiers du Gabon, publié en 1990 par l'UICN. Trois raisons justifiaient cette proposition :

    v' un écosystème particulier (mosaïque savane-forêt), non représenté dans les autres régions du Gabon ;

    v' la présence de mammifères peu répandus au Gabon, notamment le céphalophe de Grimm, le chacal à flancs rayés et la mangouste ichneumon ;

    v' et, principalement, une avifaune nettement différente de celle des savanes à hautes graminées du sud-ouest (vallées de la Ngounié et de la Nyanga) et sud-est du Gabon (région de Franceville).

    Cette proposition n'a pas été suivie par l'administration des Eaux et Forêts et aucune procédure visant au classement de cette partie des Plateaux Batéké n'a été initiée. La présence de plusieurs villages en périphérie de l'aire proposée et les activités humaines (principalement la chasse) exercées à l'intérieur de cette zone peuvent avoir constitué des obstacles à une procédure de classement (CALAQUE, 2005).

    Le Parc National des Plateaux Batéké (PNPB, 2050 km2) fait partie des treize (13) parcs nationaux créés le 30 août 2002 par décret présidentiel (Décret n° 609/PR/MEFEPEPN du 30 août 2002, portant classement du Parc National des Plateaux Batéké) annoncée lors du sommet de la terre de Johannesburg pour la protection des échantillons de tous les principaux écosystèmes gabonais (11% du territoire) à des fins de conservation de la biodiversité et contribuer au développement économique du Gabon via le tourisme de nature

    Cette décision s'appuie sur l'évaluation des aires protégées commanditée et supervisée par le Ministère de l'Economie Forestière (actuel Ministère des Eaux et Forets) et réalisée par WCS et la Direction de la Faune et de la Chasse (CALAQUE, 2005).

    I.3.2 Situation géographique du PNPB

    Figure 1: Localisation du PNPB

    Le PNPB est situé, à l'extrême Sud-Est du Gabon (Carte 2). Il se trouve entre les latitudes (S 1,96442°) et (S 2,12621°), et les méridiens (E 13,75974°) et (E 14,2981°). On le localise dans la province du Haut Ogooué, à cheval entre le Département des Plateaux (Léconi) et celui de la Mpassa (Franceville). Il est également frontalier du Congo (CALAQUE, 2005).

    I.3.3 Caractéristiques biophysiques

    Le PNPB est recouvert, plus ou moins d'Ouest en Est, de forét dense, puis de savane arbustive et enfin de savane herbacée. Ces savanes constituent au moins deux tiers (2/3) de la surface du parc et elles sont entrecoupées de forêt-galerie. En plus de la M'passa qui traverse le parc du Sud au Nord par son milieu, on trouve plusieurs de ses affluents (Djoumou, Ntchoulou, ...). Plus au sud, l'habitat des Plateaux Batéké repose sur un vaste complexe de dunes géantes, composé de sable éolien (CALAQUE, 2005).

    v' La flore

    La végétation comprend une forét dense humide dans les plaines notamment dans l'Ouest et le Nord-Ouest du PNPB (VAN de WEGHE, 2008). L'habitat de la zone d'étude est donc très

    diversifié, plus de 800 échantillons ont été récoltés et plus de 300 espèces sont déjà identifiées (CALAQUE, 2005). Au Nord, plusieurs types de forêts (forêt mixte secondaire, forêt marécageuse, forêt à marantacées, forêt à liane) appartiennent au bloc forestier du Bassin du Congo (BOUT, 2008). Les arbres dominants dans la savane sont Annona senegalensis, Hymenocardia acida, Crossopteryx febrifuga et Maprounea africana. La couverture herbacée est dominée par Hyparrhenia diplandra, Trachypogon thollonii, Ctenium newtonii, Bulbostylis laniceps, Sporobolus congoensis et Andropogon schirensis. Les savanes sont coupées d'îlots de forêt ou de forêt-galerie riches en Milletia laurentii (wenge) , Anthostemma aubryanum (assongho), Pentaclethra eetveldeana (engona), Vitex doniana, Uapaca aludosa, Xylopia aethiopica (okala), Dacryodes buettneri (ozigo), Ancistrophyllum sp., et, au centre et dans l'Ouest, dominées par l'Aucoumea klaineana (okoumé). Les zones inondables et les marécages sont dominés par Mitragyna ciliata (bahia) et diverses espèces herbacées telles que Rynchospora corymbosa (CALAQUE, 2005).

    1' La faune

    Le PNPB, avec sa mosaïque de forêt-savane abrite à la fois une faune de savane et une faune de forêt. Dans la partie forestière du parc (Ouest) et dans plusieurs zones de forêt galerie, on retrouve les mammifères tels que l'éléphant de forét (Loxodonta africana cyclotis), les buffles (Syncerus caffer nanus), les potamochères (Potamochoerus porcus), des primates dont les deux anthropoïdés (Gorilla gorilla gorilla et Pan troglodytes) et le cercopithèque de Brazza (Cercopithecus neglectus), des céphalophes.

    Des espèces rares sont observées au niveau des savanes, notamment le céphalophe de Grimm, aussi appelé ntsa (Sylvicapra grimmia), le chacal à flancs rayés (Canis adustus), la mangouste ichneumon (Herpestes ichneumon) et l'oryctérope (Orycteropus afer), et, principalement, une avifaune nettement différente de celle des savanes à hautes graminées du sud-ouest (vallées de la Ngounié et de la Nyanga) et sud-est du Gabon (région de Franceville), (CALAQUE, 2005).

    1' Le climat

    Dans la région de Franceville, la pluviométrie annuelle moyenne est de l'ordre de 1800 à 2000 mm, mais sur les plateaux elle est plus élevée et atteint 2000 à 2250 mm. C'est une zone de haute pluviométrie (VAN de WEGHE, 2008). Sur le plan de la distribution mensuelle des pluies, la province du Haut-Ogooué connait un régime tropical de transition avec une saison sèche bien marquée en juin, juillet et août, et une longue saison de pluie allant de septembre à mai. Les périodes les plus pluvieuses sont centrées sur novembre et mars. La température moyenne est comprise entre 25 et 26°C (VAN de WEGHE, 2008).

    v' Le relief

    A l'extrême sud-est du Gabon, le Parc National des Plateaux Batéké (PNPB) se situe au coeur d'une région formée d'immenses accumulations de sable, recouvertes de savanes entrecoupées de forêt-galerie. Ces collines sableuses sont parfois entaillées de cirques d'érosions spectaculaires, ajoutant des touches de couleurs vives à ces paysages à dominante verte, jaune ou fauve. Ces vastes étendues offrent de magnifiques points de vue sur un paysage dont l'ouverture, le calme et l'immensité contrastent avec les écosystèmes de forét dense humide qui couvrent en grande partie le pays (ROGER et al. 2006)

    Chapitre 2 : Méthodologie

    II.1 Méthode

    Les missions de surveillance ou de Lutte Anti-Braconnage (LAB), au cours desquelles sont collectées les données destinées à la procédure MIST, sont organisées par les institutions gouvernementales (Ministère des Eaux et Forets et Agence Nationale Parcs Nationaux). Toute mission de surveillance ou LAB devrait récolter les données avec au moins les points GPS et l'ensemble de données se rapportant à ce point.

    II.1.1 Différents types de patrouilles

    Pour la collecte de données, il existe trois types de patrouilles ; à savoir patrouille mobile, patrouille intelligente et poste fixe :

    > Patrouille mobile:

    Ce sont des actions de collecte menées en mouvement, donc se faisant soit à pied, soit à bord d'une embarcation (véhicule, bateau, quad, pirogue...).

    > Patrouille intelligente

    Encore appelées constats, elles sont déclenchées à partir d'une information venant d'un tiers. Les patrouilleurs se rendent ainsi sur place pour collecter avec détails l'information rapportée. > Poste fixe

    Contrôle, surveillance organisé à un point de passage des usagers (Personnes à pied, en voiture, en pirogue, à vélo, etc.).

    II.1.2 Protocole de collecte des données

    A chaque type de patrouille correspond un protocole de collecte de données : > Patrouille mobile

    La collecte de données lors des patrouilles en mouvement se focalise sur cinq thèmes (figure 2) : Position, Paysage, Activités humaines, Mammifères, Reptiles.

    Chaque observation est géoréférencée à l'aide d'un GPS, et occupe une ligne (index) dans la

    fiche en mouvement. L'observation d'une carcasse d'un animal ou d'un signe d'une activitéhumaine nécessite la collecte des informations supplémentaires qui ne peuvent pas suffire dans
    une ligne de la fiche mobile. A cet effet, il est prévu, une fiche détaillée sur les activités humaines (annexe 1) et sur les dépouilles/carcasses (annexe 2)

    Figure 2: Fiche patrouille mobile

    .

    > Patrouille Poste fixe

    La collecte des données doit être également normalisée (c'est-à-dire que les informations à relever sont déjà prédéfinies par le protocole MIST) pour permettre une analyse et une comparaison spatio-temporelle. Il ériger une barrière avec des cônes sur toute la largeur de la voix. Il faut également relever l'heure de pose et de levée de la barrière et les coordonnées géographique du lieu ou se trouve la barrière (figure 3).

    Ensuite, effectuer la fouille des véhicules dans les deux sens de la voix, à la recherche des produits forestiers transporter illégalement.

    Une fiche « Détail des saisies » est utilisée pour l'enregistrement des produits saisis après une fouille avec infraction (annexe 3).

    En guise de rappel, les patrouilles intelligentes utilisent les mêmes fiches les patrouilles mobiles.

    Figure 3: Fiche poste fixe

    II.2 Matériel

    Le matériel qui nous a permis de mener cette étude se résume en matériel de terrain et matériel de bureau.

    II.2.1 Matériel de terrain

    v' Fiches de terrain pour la collecte de données ;

    V' GPS pour le marquage des points (coordonnées) ;

    v' Planches de terrain comme support des fiches ;

    v' Torches et piles pour la fouille des véhicules pendant la nuit ; v' Véhicule pour les déplacements

    v' Appareil photo pour prendre des photos.

    II.2.2 Matériel de bureau

    v' Ordinateur pour la saisie et le traitement des données ;

    v' Logiciel Dnr Garmin pour le téléchargement des données du GPS à l'ordinateur ; v' Logiciel MS Excel pour le traitement des données récoltées ;

    v' Logiciel Arc view GIS 3.2 pour la réalisation des cartes.

    Chapitre 3 : Résultats et interprétations

    Dans cette partie, nous présentons les résultats de l'étude que nous avons effectuée de mai 2011 à juillet 2011. Cette étude nécessitait deux phases : une phase de terrain et une phase analyse des données déjà disponibles.

    La phase de terrain nous a permis de récolter des données suivant la procédure MIST en périphérie du parc. Cette phase a duré cinq jours et quatre nuits et nous a permis d'obtenir les données résumées dans les annexes 5 et 6.

    A notre arrivée, il existait déjà dans la base de données MIST des informations récoltées depuis novembre 2010. La deuxième phase de notre étude consistait donc à faire l'analyse des ces données et faire une synthèse des missions de suivi de l'application de la loi via MIST.

    III.1. Données récoltées pendant le stage

    III.1.1. Effort de patrouille

    Pour cette patrouille, une distance de 500 kilomètres a été parcourue par tous les membres de l'équipe. Les axes empruntés étaient Franceville-Bongoville-Léconi et Franceville-Késsala. Cette patrouille a duré cinq jours et quatre nuits, comme cela avait été prévu dans l'ordre de mission. Et le contrôle s'est effectué durant les cinq jours, avec l'ensemble des membres de l'équipe.

    III.1.2. Observations sur les activités humaines

    > Poste fixe de Kéllé

    L'essentiel de cette mission s'est effectué à Kéllé sur l'axe Franceville-Léconi. Au cours de cette mission nous avons enregistré 481 véhicules, 5% de ces véhicules (figure 4) n'ont pas été contrôlé. Les véhicules non contrôlés étaient des ambulances, des véhicules militaires, mais aussi ceux d'autorités, notamment militaires. Au total 25 voitures n'ont pas été fouillées.

    Figure 4: Proportion des véhicules fouillés ayant franchis la barrière

    > Signes de chasse

    La fouille systématique de certains véhicules a permis la saisie de six armes à feu de type calibre 12 à un coup (simplex, Baïkal) et quatorze munitions de type savane en circulation irrégulière. Ce faible nombre d'engins de chasse enregistré pourrait être du à l'unique mission de terrain et principalement sur le même axe. En effet aucune autre mission n'a été effectuée dans le PNPB.

    III.1.3. Indices de faune

    > Details du gibier saisi

    Tableau 1: Détail du gibier saisi pendant notre stage

    Espèces

    Partie

    Quantité

    Etat

    Statut

    Atherurus armatus

    Entier

    1

    Frais

    Ordinaire

    Cephalophus dorsalis

    Entier

    4

    Frais

    Ordinaire

    Cephalophus dorsalis

    Morceaux

    3

    Frais

    Ordinaire

    Cephalophus monticola

    Entier

    6

    Frais

    Ordinaire

    Cercopithecus solatus

    Entier

    1

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Hyemoschus aquaticus

    Entier

    3

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Potamochoerus porcus

    Moitié

    1

    frais

    Partiellement
    protégée

    Tragelaphus scriptus

    Entier

    1

    Frais

    Partiellement
    protégée

    Le tableau 2 ci-dessus, nous donne quelques espèces animales saisies par les agents. On retrouve dans cette liste des espèces intégralement protégées telles que le chevrotain aquatique

    (Hyemoschus aquaticus) et le cercopithèque à queue de soleil (Cercopithecus solatus) ; le céphalophe bleu (Cephalophus monticola) et le céphalophe à dos noir (Cephalophus dorsalis) semblent les espèces les plus braconnées. Néanmoins les effectifs des espèces telles que le chevrotain aquatique (Hyemoschus aquaticus) ne sont pas à négliger, car cela témoigne de la pression exécrée sur les espèces protégées.

    III.2. Bilan de novembre 2010 à juillet 2011

    III.2.1. Effort de patrouille

    En neuf mois, quarante-cinq jours de mission (dont trente-deux nuits) ont été effectués. La taille moyenne d'une équipe de patrouille était de cinq membres. La figure 2 ci-dessous présente les zones déjà patrouillées ; elle montre en outre que les missions de surveillance et de LAB ne sont effectuées que dans une seule zone du parc (centre ouest). En effet, seules les données des missions du 11 novembre 2010, du18 au 21 novembre 2010 et du 17 au 24 février 2011 nous donnent des informations sur certaines zones du parc. Zones dans lesquelles des carcasses d'éléphants ont été identifiées par des équipes de terrain de la WCS et de l'ANPN.

    > Activités illégales observées

    La figure 6 ci-dessous présente les principaux signes d'activités illégales observées dans le PNPB et sa zone périphérique. Elle met en relief la part de chaque activité humaine dans la pression que pourrait subir le PNPB. En effet, elle montre que les scieries artisanales implantées dans la zone périphérique du parc rassemblent 68% des activités illégales.

    On dénombre au total trois cent quatre-vingt (380) scieries artisanales dans la zone patrouillée.

    Figure 6: Part des signes d'activités illégales en périphérie du PNPB

    > Signes de chasse

    Figure 7: Différents types d'engins de chasse enregistrés

    La figure 7 ci-dessus met en relief la part de chacun des engins de chasse utilisés par les populations en périphérie du parc. Au total quarante-quatre armes à feu de type calibre 12 uniquement ont été enregistrés. De plus, chacune de ces armes portent un numéro de série en dépit du fait certains numéros ont subi des modifications. Aucune arme de fabrication artisanale n'a été enregistrée au cours des différentes missions, par contre nous avons enregistré des balles fabriquées artisanalement. Ces balles sont obtenues en faisant fondre les graines des doubles «0»

    dans un moule pour en obtenir un seul, nous avons également enregistré 23 munitions de type chevrotine (figure 8).

    Figure 8: Répartition des munitions selon le type de chasse

    Quelques engins de chasse saisis

    Photo (YOBO, 2011)

    III.2.3. Indices de faune

    > Sommaire des carcasses observées

    Tableau 2: Carcasses observées entre Novembre 2010 et Mai 2011

    Aire
    Protégée

    Observation

    Type

    Remarques

    Total

    PNPB

    Eléphant

    Carcasse

     

    Rapport de patrouille

    5

    classe d'age

    5

    · Adulte

    3

     

    2

     

     
     
     

    Age de la carcasse

    5

     

    1

     

    2

     

    2

     

    5

     

    5

     

    5

     

    1

     

    4

     

    5

     

    5

     

    5

     

    5

     

    Il apparaît dans le tableau 2 que les carcasses observées sont essentiellement celles d'éléphant. On note également l'absence de défenses sur chacune des cinq dépouilles. Deux de ces carcasses sont celles de jeune, on note aussi la présence d'au moins une femelle parmi les animaux décimés.

    > Détails du gibier saisi

    Tableau 3: Gibier entier enregistré par espèces

    Espèces

    Partie

    Quantité

    Etat

    Statut

    Atherurus armatus

    Entier

    1

    Frais

    Ordinaire

    Cephalophus dorsalis

    Entier

    4

    Frais

    Ordinaire

    Cephalophus monticola

    Entier

    6

    Frais

    Ordinaire

    Cercopithecus

    Entier

    1

    Frais

    Intégralement

    solatus

     
     
     

    protégée

    Hyemoschus aquaticus

    Entier

    3

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Tragelaphus scriptus

    Entier

    1

    Frais

    Partiellement
    protégée

    Les missions effectuées entre novembre 2010 et juin 2011 ont permis la saisie de soixante dix-huit (78) gibiers entiers, toutes espèces confondues (tableau 2). On retrouve dans cette saisie des espèces protégées en nombre élevé. En effet, les individus d'espèces protégées représentent 18% des saisies effectuées, cela s'ajoutent des morceaux ou quartiers de gibiers issus d'espèces protégées comme le montre le tableau ci-dessus. Cela voudrait dire que pour dix gibiers saisis, plus de deux individus intègrent l'une des listes des espèces protégées (figure 9).

    Figure 9: Part des espèces protégées entière dans l'ensemble des saisies

    Quelques espèces saisies

    Photo (YOBO, 2011)

    Chapitre 4 : Discussions

    IV.1. Effort de patrouile

    La figure 5 ressort les zones patrouillées depuis novembre 2010. Elle montre en outre que les zones les plus contrôlées se trouvent à l'extérieur du parc. Les zones Nord, Nord-Ouest, Nord-Est, Est, Sud, Sud-Ouest et Sud-Est du parc n'ont jamais été contrôlées. En effet, seules les données des missions du 11 novembre, du 18 au 21 novembre 2010 et du 17 au 24 février 2011, nous donnent des informations sur certaines zones du parc. Zones dans lesquelles des carcasses d'éléphants ont été identifiées (tableau 2).

    A l'origine, il avait été prévu quinze jours de missions par mois (YOBO, 2011). Cent trente cinq jours de missions auraient du être effectués depuis novembre 2010, seuls 45 jours (et 32 nuits) de missions ont été effectivement réalisées ; soit 33,33% du temps prévus. Cela serait du principalement à des difficultés d'ordre logistique (YOBO, 2011). Pour la collecte des données liée à notre étude, nous n'avons effectué que cinq jours de terrain en quarante cinq jours ; soit 120 heures de collecte de données.

    IV.2. Indices sur les activités humaines

    Les activités enregistrées se situaient toutes pour la plupart dans la zone périphérique du Parc. Nous y avons observée l'abattage illégal et le sciage des certaines d'espèces végétales, okoumé en particulier. On dénombre au total trois cent quatre-vingt (380) « scieries artisanales » dans la zone patrouillée (figure 5 et 6). Ce qui a pour conséquence, une nuisance sonore qui pourrait à terme avoir une incidence sur la distribution de la faune dans cette région. En effet, la pollution sonore entraine des pertes de territoire de reproduction, ainsi que les zones d'alimentation de la faune sauvage, notamment aviaire (THIRION et al, 2010). Il existe donc une relation entre l'augmentation du bruit et la diminution de la densité de la faune dans une zone donnée.

    Quarante-quatre armes à feu de type calibre «12» et 340 munitions en circulation illégale ont été enregistrées. De plus, chacune de ces armes portent un numéro de série en dépit du fait certains numéros ont subi des modifications. Aucune arme de fabrication artisanale n'a été enregistrée au cours des différentes missions, contrairement une étude menée en RCA qui a montré que les populations de l'Ouest Gbaza, Kopou, Moulé, Kanaré utilisent des arbalètes, des armes à feu mais, de fabrication artisanale (DETHIER et GUIRGHI, 2000). Par contre, nous avons enregistré des balles fabriquées artisanalement. Ces balles préfabriquées et les chevrotines sont destinées à la grande chasse ; ceci montre que la grande chasse est pratiquée dans cette région. La présence des carcasses d'éléphants dépourvues de défenses dans le parc prouve que les dispositions du code forestier relatives à la grande chasse ne sont pas observées.

    Le décret 164/PR/MEF réglementant le classement et les latitudes d'abattage fixe les quantités de gibiers pouvant être chassées par jour et par personne. Pour les espèces ordinaires telles que le céphalophe bleu (Cephalophus monticola) par exemple, un maximum de deux gibiers par personne et par jour est autorisé. Cela voudrait dire que si l'on rencontre par exemple un groupe de dix chasseurs issus de la même maison avec vingt céphalophes bleus, on devrait simplement les encourager à respecter scrupuleusement cette norme.

    IV.3. Indices sur la faune

    L'administration des Eaux et Foréts et l'ANPN ont encore des difficultés à faire appliquer les dispositions légales en matière de gestion des ressources naturelles, la faune sauvage en particulier. Des espèces de faune sont constamment abattues, sans distinction de sexe ou de statut de l'animal et ce, même dans les aires protégées.

    Le braconnage d'éléphants pour sa chair, sa queue et son ivoire est pratiqué partout dans le pays, surtout dans les zones frontalières au Cameroun, au Congo et de la Guinée Equatoriale (HUIJBREGTS, 1999 ; LAHM, 2002 ; ELLA, 2003). Dans la région des Plateaux Batéké (zone frontalière), cinq carcasses d'éléphants ont été découvertes entre novembre 2010 et mai 2011, 30 autres dans la réserve de Wonga Wongué. Pendant la même période, une dizaine de braconniers ont été saisis grâce au concours du Projet Appui à l'Application de la Loi sur la Faune (AALF) à Libreville en possession de trophées d'éléphants (Rapport AALF, Janvier 2011). Le braconnage atteint des niveaux alarmants dans beaucoup de régions d'Afrique centrale. Une analyse en 2009 des sites MIKE montre que l'Afrique centrale reste la région ayant la pression la plus élevée de braconnage sur le continent (De MEULENAER, 2010). Il faut donc également renforcer les efforts de suivi de la faune (grande faune surtout) en augmentant les effectifs des agents de terrain, et notamment dans les aires protégées.

    En effet, les braconniers s'intéressent d'avantage aux aires prorogées, en raison de la forte densité d'espèces animales, notamment l'éléphant de forêt. Une étude au Ghana (JACHMANN, 2008) a montré que les braconniers avaient tendance à concentrer leurs efforts sur des aires ayant des densités d'éléphants élevées. L'étude a noté qu'il faudrait des efforts de patrouille beaucoup plus grands dans les forêts par rapport aux sites de savane afin de réduire le braconnage à des niveaux acceptables.

    Chapitre 5 : Recommandations

    V.1. Sur le type de patrouilles

    La procédure MIST prévoit deux types de patrouilles : patrouille Poste Fixe et patrouille Mobile. La taille minimale d'une équipe de patrouille, étant de cinq membres, ne permet pas d'effectuer des fouilles systématiques -dans le cas des postes fixes- à toutes les heures de la journée. Il serait bien de l'augmenter à huit et instituer un système de rotation.

    Le constat fait est que les fouilles ne s'effectuaient que très tôt le matin et dans la soirée, ce serait à ces périodes qu'il y aurait du trafic de produits forestiers.

    S'agissant des patrouilles mobiles, nous pensons qu'associées aux photo-pièges, elle permettra d'obtenir des meilleurs résultats.

    En effet, les photo-pièges sont un projet-pilote développé par WCS. Dissimuler à l'une des entrées d'un parc, il permet de photographier tout être vivant qui traverserait son champ d'action. Ainsi, les indélicats pourront être pris en flan grand délit d'infraction.

    V.2. Sur la stratégie de surveillance

    Pour obtenir de meilleurs résultats dans le cadre suivi de l'application de la loi forestière, il faudrait au moins arriver à effectuer, au pire des cas, quinze jours de missions par mois dans les aires protégées. Ainsi, la présence quasi permanente des agents aura pour effet de réduire l'entrée dans le parc de façon illégale. Pour avoir une estimation de la quantité des produits forestiers non ligneux qui sont constamment sortis (Marantacée, Gnetum africanum et le Gnetum bucholzianum ...) prévoir une balance dans le matériel MIST pour évaluer le volume de Marantacée et Gnetum spp sorti des forêts.

    La préservation de notre biodiversité exige l'utilisation de ressources humaines plus importante. Disposer des agents aux entrées des grands centres urbains, car c'est le lieu même de la destination finale des produits forestiers illégaux. STEEL (1994) nous apprend que 500 tonnes de viande de brousse sont vendues annuellement sur les trois principaux marchés (Mont-Bouet, Oloumi et Nkembo) ; et ce gibier chassé en campagne passe par des intermédiaires pour être écoulé en ville (BAHUCHET, 2000).

    La présence de munitions relatives à la grande chasse devrait pousser les agents à effectuer des LAB au sein même des marchés de Franceville, notamment Poto-Poto (Potos), ceci à la recherche des munitions de types « balle " ou « chevrotine ".

    V.3. Sur la mise pratique au niveau national

    MIST est un outil conçu pour fournir aux gestionnaires des aires protégées des informations actualisées pour la planification, la prise de décision et le suivi de la loi sur la protection de la faune et de la flore. Il permet suivre l'équipe de mission, de voir les zones patrouillées mais aussi les efforts effectués. La procédure MIST vient compléter certaines études faites dans le parc dans la mesure où elle permet de relever également des données du paysage qui pourraient être utilisées dans le développement de l'écotourisme.

    Sa mise en application à l'échelle nationale permettra au Secrétariat de l'ANPN et aux responsables de l'administration des Eaux et Forets de connaître en temps réel, de gérer les rencontres illicites dans les aires protégées et en zone périphérique, et d'y affecter des ressources humaines et matérielles en conséquence.

    Conclusion

    La conservation et la gestion durable des ressources naturelles dont l'importance se révèle de nos jours, sont essentielles pour assurer la pérennité de la biodiversité. La préservation de notre biodiversité exige l'utilisation de ressources humaines, matérielles et financières importantes. D'où la nécessité de multiplier les campagnes de sensibilisation et communiquer avec les populations riveraines, car elles sont les gestionnaires au quotidien de ces ressources.

    Le suivi des ressources naturelles est un outil indispensable à l'orientation et à l'atteinte des objectifs de la conservation. MIST permet à la fois de suivre la gestion de ressources naturelles et les activités anthropiques. Il permet, à partir de son interface base de données, de générer des rapports périodiques sur les indices de la faune et des activités illégales.

    Au terme de cette étude, il convient de dire que très peu de personnes sont suffisamment informées par rapport aux objectifs de conservation et de gestion durable des ressources naturelles. Au total 78 gibiers entiers dont 18% d'individus protégées ont été saisis, ainsi que 44 armes à feu et 340 munitions (dont 23 pour la grande chasse). De plus la présence, dans le parc, des carcasses d'éléphants dépourvues de défenses montre une fois de plus que les braconniers concentrent leurs efforts vers les aires protégées. Face à ce qui précède, les autorités en charge de la gestion des aires protégées (Ex DGEF) sont vivement invitées à prendre toutes les mesures nécessaires, afin de limiter le massacre des espèces par des populations, sans foi ni loi, non souvent originaires des zones dans lesquelles cette chasse illégale est pratiquée.

    Bibliographie

    1. BAHUCHET, S., 2000. La filière viande de brousse. Les peuples des forêts tropicales aujourd'hui, volume II. Bruxelles, 34p. PDF

    2. Bibliothèque numérique ENCARTA 2008.

    3. Bibliothèque numérique WCS-Gabon [en ligne]. Présentation de WCS-Gabon. [consultée le 06 juin 2011]. Disponible sur internet, accès : http://www.wcs-gabon.org.

    4. BOUNDJA R.P & THOMAS H., 2010. Guide pratique d'utilisation de la base de données MIST pour la gestion des données de Lutte Anti-Braconnage, 47 p. PDF.

    5. CALAQUE, R., 2005. Présentation du Parc National des Plateaux Batéké & du projet WCS Gabon Plateaux Batéké. 35p ; PDF

    6. CHRISTY P., 2006. La protection de la faune sauvage : mémento juridique, 22 p. PDF.

    7. DE MEULENAER, T. (2010). `MIKE and elephants at the 15th meeting of the Conference Parties to CITES (CoP15; Doha, 13-25 March 2010)'. Pachyderm 47: 107- 110.

    8. Décret n 1746/PR du 29 décembre 1983 portant organisation et attributions du Ministère des Eaux et Forets.

    9. Décret n° 609/PR/MEFEPEPN, du 30 août 2002, portant classement du parc national des plateaux Batéké

    10. DETHIER, M., et GHUIRGHI, A., 2000. Etude de la chasse villageoise dans le secteur Quest (route Mambélé-Ndelé) de la zone d'intervention du projet ECOFAC. Rapport d'activité, 98p.

    11. ELLA AKOU, M., 2003. Braconnage d'éléphants dans la zone transfrontalière Cameroun-Gabon, Localité Nord-est et Quest de la réserve de Minkébé. Rapport de stage de fin d'étude. Ecole de Faune de Garoua, Cameroun.

    12. HARRAP'S COMPACT., 1997. Dictionnaire Anglais-Français/Français-Anglais, 555.

    13. HUIJBREGTS, B., 1999a. Elephant poaching in the northern parts of the Minkébé forest Gabon. Mission Report, 17 January to 09 February 1999.

    14. JACHMANN, H. (2008). `Illegal wildlife use and protected area management in Ghana'. Biological Conservation 141: 1906-1918.

    15. LAHM, S.A., 2002. L'orpaillage au nord-est du Gabon. Historique et analyse socioéconomique. Etude multidisciplinaire pour le Centre National de Recherche Scientifique et Technique et le CARPE. Libreville, Gabon.

    16. LETOUZEY R., 1982. Manuel de botanique forestière -Afrique tropicale. Tome 1. Centre Technique Forestier tropical. V H 1978

    17. Loi n° 03/2007 du 11 septembre 2007, relative aux parcs nationaux; Multipress, Libreville.

    18. Loi n° 16/2001 du 31 décembre 2001, portant code forestier en République Gabonaise; Multipress, Libreville.

    19. MIBAMBANI S. et STARKEY R., 2010. MIST-Sites WCS Gabon: Procedure-MIST, 5 p. PDF

    20. Projet AALF, Janvier 2011. Rapport d'activité. Libreville, 5p.

    21. ROBINSON J. G., 2003. Creating a canopy for Conservation in Central Africa. RFA Number 623-03-019 Technical Application - WCS

    22. ROGER A. et al., 2006. Une évaluation du potentiel écotouristique du parc national des plateaux Batéké, 18 p. PDF

    23. STEEL, E. A., 1994. Etude sur le volume et la valeur du commerce de la viande de brousse au Gabon. Enquête WWF 1993-1994. Libreville. PDF.

    24. THIRION J.M., DORE F, SEROT J., 2010. Impact de la pollution sonore sur la faune, 6p.

    25. VAN de WEGHE V. J. P., 2008. Les parcs nationaux du Gabon : plateaux Batéké, Wildlife Conservation Society, 272 p

    26. WHITE L. EDWARDS A., 2000. Conservation en foret pluviale africaine: méthode recherche, Wildlife Conservation Society, 456 p.

    Annexes

    Annexe 1 : Fiche détails sur les activités humaines

    Annexe 2 : Fiche Dépouille/Carcasse

    Annexe 3 : Fiche Détails de saisi

    Annexe 4 : Détail des saisies effectuées entre novembre 2010 et juin 2011.

    Espèces

    Partie

    Quantité

    Etat

    Statut

    Cephalophus monticola

    Entier

    43

    Frais

    Ordinaire

    Hyemoschus aquaticus

    Entier

    6

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Cephalophus dorsalis

    Entier

    10

    Frais

    Ordinaire

    Sylvicarpa grimmia

    Entier

    1

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Cephalophus oglibyi

    Entier

    1

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Potamochoerus porcus

    Entier

    3

    Frais

    Partiellement
    protégée

    Tortue sp

    Entier

    1

    Frais

    Ordinaire

    Nandinia binotata

    Entier

    2

    Frais

    Ordinaire

    Atherurus armatus

    Entier

    7

    Frais

    Ordinaire

    Civettictis civetta

    Entier

    1

    Frais

    Ordinaire

    Cercopithecus solatus

    Entier

    2

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Tragelaphus scriptus

    Entier

    1

    Frais

    Partiellement
    protégée

    Hyemoschus aquaticus

    Morceaux

    3

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Cephalophus sylvicultor

    morceaux

    6

    Frais

    Partiellement
    protégée

    Tortue

    Morceaux

    3

    Frais

    Ordinaire

    Cephalophus dorsalis

    Morceaux

    7

    Frais

    Ordinaire

    Potamochoerus porcus

    Quartier

    5

    Fumées

    Partiellement
    protégée

    Cephalophus spp

    Morceaux

    21

    Fumées

    Inconnu

    Annexe 5 : Détail des saisies effectuées au moi de juin 2011

    Espèces

    Partie

    Quantité

    Etat

    Statut

    Cephalophus monticola

    Entier

    6

    Frais

    Ordinaire

    Hyemoschus aquaticus

    Entier

    3

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Cephalophus dorsalis

    Entier

    4

    Frais

    Ordinaire

    Atherurus armatus

    Entier

    1

    Frais

    Ordinaire

    Cercopithecus solatus

    Entier

    1

    Frais

    Intégralement
    protégée

    Tragelaphus scriptus

    Entier

    1

    Frais

    Partiellement
    protégée

    Cephalophus dorsalis

    Morceaux

    3

    Frais

    Ordinaire

    Potamochoerus porcus

    Moitie

    1

    frais

    Partiellement
    protégée

    Annexe 6 : Engins de chasse saisis pendant notre stage

    Engins de chasse

    Nombre

    Référence

    Lieu

    Calibre 12

    1

    08061040

    Kéllé

    Calibre 12

    1

    94128290

    Kéllé

    Calibre 12

    1

    07011265

    Kéllé

    Calibre 12

    1

    410350

    Kéllé

    Calibre 12

    1

    30503

    Léconi

    Calibre 12

    1

    A1207656

    Kéllé

    Double « zéro »

    14

    Savane

    Kéllé

    (Photo: YOBO, 2010 et 2011)

    Annexe 7 : Images de quelques saisies en périphérie du Parc National des Plateaux Batéké






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille