Les défis à l'exportation de l'huile d'olive en Tunisie( Télécharger le fichier original )par Ramzi Aissaoui Institut supérieur de gestion de Sousse - Tunisie - Maà®trise en commerce international 2009 |
ConclusionLe présent chapitre nous a donné une idée générale sur l'état du marché mondial de l'huile d'olive avec la précision des principaux producteurs, consommateurs et exportateurs. Les pays du pourtour méditerranéen sont considéré les leaders du marché mondial, malgré la fluctuation de la part des exportations et des productions de chaque pays. Les différentes caractéristiques du marché au niveau de la production, la qualité et les prix ont été aussi soulignées. Dans le deuxième chapitre, nous nous intéresserons de plus prés à cette branche en Tunisie. Deuxième ChapitreLe secteur de l'huile d'olive en TunisieIntroduction :L'huile d'olive est d'une grande importance pour l'économie Tunisienne. En effet : « l'oléiculture est une activité dotée d'une dimension à la fois économique, sociale et culturelle, ce secteur représente un énorme patrimoine pour la Tunisie et constitue sans doute l'un des principaux secteurs stratégiques pour l'économie nationale en général et de l'agriculture en particulier »27(*). Dans ce deuxième chapitre nous allons essayer de présenter les principales caractéristiques de ce secteur. Pour se faire, nous allons en premier lieu donner une idée générale sur l'huile d'olive et son origine en Tunisie ainsi que sur son importance (section 1). En deuxième lieu, nous allons essayer de présenter le rôle de ce secteur en particulier dans l'agriculture, dans l'emploi, dans le PIB et dans l'exportation (section 2). Section 1 : Présentation du secteur de l'huile d'olive en TunisieDans cette section nous allons présenter le secteur de l'huile d'olive en Tunisie, son origine, son importance et la place de la Tunisie sur le marché international, ainsi que son rôle dans l'agriculture, dans l'emploi, dans le PIB et dans l'exportation . I- Origine de l'huile d'olive en Tunisie :1. Histoire de l'olivier : L'huile d'olive est l'huile provenant uniquement du fruit de l'olivier, il est connue depuis la préhistoire puisque des amphores qui devaient contenir ce liquide, ont été retrouvées autour du bassin méditerranéen. En effet, de nombreuses civilisations méditerranéennes se relayèrent à travers l'histoire pour propager la culture de l'olivier : phénicienne, grecque, carthaginoise, romaine et arabe. La culture de l'olivier en Tunisie date du VIIIe siècle av. J.-C, avant même la fondation de Carthage par la reine Didon. Les Phéniciens étaient les pionniers de la culture de l'olivier en Afrique du nord28(*). A l'époque des Carthaginois, une véritable culture de l'olivier avait commencé à se répandre suite aux avantages accordés aux paysans qui créaient des olivettes. Les Romains développèrent davantage la culture de l'olivier en intensifiant l'irrigation sur cette terre à la pluie peu abondante, la technique de l'extraction de l'huile comme en témoignent les fouilles de Suféitula (Sbeïtla) et de Thysdrus (El Jem), ainsi que les mosaïques Romaines trouvées à Sousse, démontre que cette culture était déjà assez étendue sur l'ensemble du territoire tunisien. Les Arabes d'Andalousie s'installèrent en Tunisie profitant des facilités offertes à l'époque pour acquérir des fermes et cultiver l'olivier. Depuis les Phéniciens et à travers toutes les civilisations qui ont marqué l'histoire de la Tunisie, le liquide doré occupait une large place dans l'économie du pays et constitue un secteur majeur, elle est également le premier produit agricole exporté. La Tunisie est le pays oléicole le plus important du Sud de la Méditerranée. Si l'on exclut l'Union européenne, la Tunisie est la grande puissance mondiale dans le secteur de l'huile d'olive. Ce pays déploie de grands efforts de restructuration, de modernisation et d'amélioration de la qualité de ses huiles, accompagnés d'une considérable expansion de surfaces. 2. Patrimoine et localisation : Aujourd'hui, le patrimoine oléicole tunisien est estimé à plus de 65 millions29(*) d'arbres qui couvrent une superficie de 1.6 millions d'hectares soit 30% des terres agricoles et près de 19% des superficies mondiales consacrées à l'olivier. La Tunisie occupe ainsi le quatrième poste au niveau mondial en nombre d'arbres et le second en superficie. La densité moyenne des plantations varie entre 100 et 150 oliviers/ha30(*) en régime irrigué et atteint 40 oliviers/ha en régime pluvial dans les oliveraies destinées à l'élaboration d'huile. Quant aux oliveraies consacrées à l'élaboration des olives de table, la densité moyenne est de 200 oliviers/ha en régime irrigué et de 100 oliviers/ha en régime pluvial. En général, on considère que pour 100 oliviers par hectare au nord, on a 60 oliviers/ha au centre et 20 arbres/ha au sud31(*). Il existe actuellement 2 000 ha plantés en hyper intensif, avec une production moyenne de 7 à 8 tonnes par ha. Les oliveraies irriguées, qui produisent la meilleure qualité d'huile, représentant 2% du total et sont localisées dans le centre (Kairouan) et le sud-ouest (Sidi Bouzid). Le patrimoine variétal tunisien est constitué d'une grande variété de cultivars. Parmi les variétés à huile, on peut citer «Chemlali», «Chetoui», «Oueslati», «Gerboua», «Zalmati», «Zarazi», «Barouni» et «Chemlali de Gafsa». En ce qui concerne les variétés à olives de table, on peut citer «Meski», «Besbesi», «Bidh el Haman», «Limli» et «Limouni». Néanmoins, les oliveraies sont constituées essentiellement de deux variétés principales :
Les populations d'olivier sont présentes dans toutes les régions du pays, du Nord au Sud, où les oliviers sont cultivés en association avec d'autres cultures: céréales au Nord, agrumes et vignobles sur la péninsule de Cap Bon et monoculture stricte dans les zones méridionales (Sousse, Mahdia, Sfax, etc.). Dans les régions du nord ( Tunis, Ariana, Ben Arous, Nabeul, Bizerte, Beja, Jendouba, Kef, Siliana et Zaghwan) l'olivier occupe des superficies de 177.6 milles hectares34(6.579 millions de pieds), au centre (Sousse, Monastir, Mahdia, Kairouan, Sidi Bouzid et Kasserine) s'étale sur 1133.7 milles hectares33(*) (34.227 millions de pieds), au Sud (Sfax, Gafsa, Médenine, Gabes, Tozeur et Tatawine), l'olivier occupes des superficies de 299.9 milles hectares34 (15.069 millions de pieds) et par suite concentrent près de 90 % de la surface cultivée du pays. Évolution de la superficie oléicole (en hectares)
Source : COI Superficie totale consacrée à l'oléiculture en 2000 (en ha34(*))
Source : COI * 27 Source : 10éme colloque des orientations stratégiques de l'économie Tunisienne, p 1, 1997 * 28 Source : ONH * 29 Source : ONH * 30 Source : COI * 31 COI * 32 Source : COI * 33 ONH * 34 Hectares |
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