4.3 Observations sur le
capital risque en Tunisie
Les observations suivantes concernant l'environnement, la
pratique du capital-risque et la réglementation.
4.3.1 L'environnement
Deux types de « pression » influencent
l'activité du capital-risque à l'heure actuelle, et dans les
années à venir : il convient bien entendu de les prendre en
compte.
4.3.1.1 Les pressions
culturelles
Elles sont connues : l'attachement du dirigeant à son
entreprise et sa forte réticence au processus de cession : ses
difficultés à accepter un « partage du pouvoir » avec
un partenaire extérieur, ce qui est l'essence même de la pratique
du capital-risque. Les prises de participation majoritaires sont donc
très rares et peu acceptées.
Mais en même temps, plusieurs dirigeants de SICAR ont
souligné que des évolutions dans les comportements culturels se
font sentir, liées au renouvellement des générations, aux
modifications des comportements des plus jeunes et à l'arrivée de
nouveaux promoteurs, parfois plus ouverts. Ces modifications comportementales
vont faire évoluer progressivement les techniques du capital-risque et
la nature des opérations (augmentation des opérations de
transmission notamment).
Le marché français du capital-risque a connu ces
évolutions il y a une vingtaine d'années (les premières
opérations de LBO datent de la période 1985-1990 lorsque est
apparu le besoin de transmission pour les dirigeants de PME de l'après
guerre).Le marché marocain du capital risque est en train
progressivement de les connaître.
4.3.1.2 Les pressions
démographiques et économiques
Développer la création d'entreprise est un
impératif national. L'ensemble des opérateurs met l'accent sur
cet objectif national prioritaire en matière de politique
économique.
Le taux de création d'entreprise est jugé
aujourd'hui insuffisant en Tunisie. Un effort tout particulier doit être
fait dans les prochaines années, le nombre d'étudiants atteignant
sur la période 2005-2008 le pic de 550000 : se posera pour eux le
problème de l'insertion sur le marché du travail. L'objectif pour
le pays est de créer 70000 entreprises en 5 ans.
Plus généralement, l'ensemble des entreprises se
prépare à l'ouverture à l'économie internationale
avec la mise en place début 2008 de l'accord d'association avec l'Union
Européenne. Dans ce contexte, l'accord est général pour
renforcer les fonds propres des entreprises et stimuler fortement la
création d'entreprise.
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