Première Partie Rétrospective : Capital Risque et
financement des PME
Chapitre 1 Le Financement des PME
1.1
Introduction
Les PME se trouvent souvent confrontées à une
panoplie d'handicaps notamment dans les premières phases de leur
existence. Elles sont parfois même évincées du financement
bancaire et ne trouvent leur salut que grâce à un financement par
fonds propres. Toute fois, les écheveaux de PME, qui submergent le monde
entier, pourraient servir à tisser la trame du nouveau tissu industriel
destiné à se substituer à l'ancien qui souffre d'une usure
certaine1(*).
1.2
Modes de financement des PME
Les caractéristiques des PME quelles soient
quantitatives ou qualitatives mettent en évidence la différence
existante entre la petite et la grande firme. Cette différence nous
laisse penser qu'il existe une logique financière propre à cette
catégorie d'entreprises, car comme le constate Mr Michel
Marchesnay2(*) « la théorie financière de la
petite firme reste à élaborer ».
En effet les PME en Tunisie, disposent pour financer leur
croissance à long et moyen terme, non seulement des ressources propres
(autofinancement, augmentation du capital), ressources extérieures
(leasing, ressources bancaires) mais aussi d'autres types des ressources
créées par l'Etat tel que (FOPRODI, FONAPRAM et les SICAR).
D'autre part, nos PME peuvent recourir à des sources
étrangères qui ont pour origine soit des organismes financiers
multinationaux soit les pays avec lesquels la Tunisie entretient des relations
de coopération économique et financière soit enfin et avec
rareté le marché financier international. Outre ces ressources
les PME peuvent obtenir des crédits à court terme afin de
financer leur exploitation (les crédits mobilisables, les crédits
de trésorerie.....).
On peut financer les entreprises par les différentes
alternatives suivantes :
1.2.1 Par des fonds propres de
l'entrepreneur
Les PME tunisiennes se caractérisent en dépit
des améliorations récentes par une faiblesse de leurs structures
financières telle que constatée par Mr Hédi Djilani3(*)
« la situation fragile des petites et moyennes entreprises en Tunisie
est due essentiellement à l'insuffisance des fonds
propres »4(*).
Ce manque en fonds propres des entreprises tunisiennes n'est
pas du au hasard. Il découle de l'histoire (entreprises familiales), de
la politique volontariste des pouvoirs publics en matière de
développement (aller vite), comme d'un appétit pour le risque le
moins élevé des banques et du peu de respect qu'elles ont
manifesté de l'orthodoxie financière. Mais il découle
aussi d'une contrainte objective : un marché de fonds propres et de
capitaux longs qui reste exigu et
« sélectif »5(*).
« L'autofinancement représente la richesse
créée par l'entreprise. Il constitue sa ressource interne
essentielle destinée à financer en tout ou en partie les
investissements, l'accroissement des besoins en fond de roulement et à
accroître les liquidités »6(*).
« L'autofinancement est la machine qui permet de
transformer l'énergie (l'argent) en travail (la
valeur) »7(*). En d'autres termes, l'autofinancement est
représenté par la différence entre la CAF et la
distribution des dividendes mis en paiement au cours de l'exercice. Il est
traduit par les actionnaires par une augmentation de la valeur de leurs actions
et donc par des plus- values. Toute entreprise assurant son
développement exclusivement par l'autofinancement n'aura pas besoin de
recourir ni à ses actionnaires ni au marché financier.
* 1 De Morel B.L ; Les PME
britanniques : un nouvel élan, La Lettre Sofaris, N°10-
Février 1989
* 2 Michel Marchesnay : «
notes de lecture sur les petites entreprises » ; Revue d'économie
industrielle n°11, 1er trimestre1980 page 144.
* 3 Président de
l'UTICA
* 4 L'économiste
maghrébin : Quinzaine du 30/06/2004 au 14/07/2004.
* 5Etude sur le financement des
entreprises UTICA 2001.
* 6 Jossette Peyard
« analyse financière » 8éme
édition.
* 7 Pierre Vernimmen
« finance d'entreprise » 4ème
édition.
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