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Evaluation d'une expérience de réintroduction d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Amadou NDIAYE
Université de Thiès Sénégal - Ingénieur agronome 2011
  

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RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DES UNIVERSITES
ET DES CENTRES UNIVERSITAIRES REGIONAUX

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE THIES
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D'AGRICULTURE
DEPARTEMENT PRODUCTIONS ANIMALES

11 1111 111 111111'111111 1111111 111111

Evaluation d'une expérience de réintroduction

d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal

Présenté par :

Monsieur Amadou NDIAYE

Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome
Spécialisation : Productions Animales

Soutenu le 04 mars 2011 devant le jury composé de :

Dr Ahmed Tidiane DIALLO, Directeur de l'ENSA, Président,

Dr Mamadou Thiam DIOP, Chef du département Productions Animales, Membre,

Dr Mamadou Tandiang DIAW, Enseignant-Chercheur à l'ENSA, Rapporteur,

M. Moustapha Sy, Directeur technique de SENAUTRUCHE, Membre,

Dr Doune Pathé NDOYE, Inspecteur Régional de l'Elevage de Thiès, Membre,

M. Francis Bouba DALAMBAYE Directeur National de HEIFER Sénégal, Membre

DEDICACES

Après avoir rendu grâce à DIEU, exalté soit-Il et prié sur Son Prophète,

Je dédie ce travail :

? A ma lumière spirituelle Cheikhoul Khadim, Cheikh Ahmadou

BAMBA ;

· A mes deux parents, pour tout leur sacrifice à mon endroit, qu'ALLAH leur accorde une longue vie et la joie dans les deux mondes ;

· A ma tante Astou Diouf pour son aide permanente;

· A ma femme, pour sa sollicitude;

· A mon frère et ma soeur pour leur soutien permanent;

· A mon frère Moustapha Sy, qu'ALLAH te place parmi Ses bien-aimés ;

· A Soxna Mai Ka, Michael Diedhiou et Malick Diop pour leur accueil chaleureux, et l'ensemble de leurs conseils,

· A l'ensemble du Daara Nouroul Mahanhidi, la lumière des instituts, et du Daara Mawahibou Nafihu, que DIEU vous place parmi les serviteurs sincères du Serviteur du Prophète (Psl);

· A la 25eme promotion de l'ENSA, "On est ENSEMBLE;";

· A l'ensemble des élèves ingénieurs de l'ENSA;

REMERCIEMENTS

Mes remerciements et ma gratitude vont :

· A Monsieur le Directeur de l'ENSA Dr Ahmed T. DIALLO;

· Au directeur des études de l'ENSA Dr Saliou NDIAYE et à travers lui tout le corps enseignant et le personnel de l'ENSA, pour la qualité de la formation reçue;

· Au chef de département Productions animales de l'ENSA Dr Mamadou Thiam DIOP;

· Au Dr Abdoulaye DIENG, Enseignant/Chercheur à l'ENSA;

· A mon encadreur Dr Mamadou Tandiang DIAW pour son soutien et pour sa disponibilité;

· A Monsieur Souleymane DIENG pour ses conseils et les nombreuses heures sacrifiées pour la réussite de ce travail;

· A Monsieur Bassirou MBACKE, Directeur de SENAUTRUCHE SUARL pour son soutien;

· A mes maitres de stage Messieurs Sidy DIOP et Moustapha SY pour leur soutien;

· Aux membres du jury de par leur disponibilité et leur contribution à l'amélioration de ce document ; et enfin

· A tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce travail.

RESUME

L'élevage d'autruches (Struthio camelus) offre de nombreuses opportunités de surcroit dans un pays comme le Sénégal qui fait partie de sa zone écologique naturelle. Des essais de réintroductions y ont été tentés sur le plan touristique mais de manière désorganisée. En 2007, la société SENAUTRUCHE a investi, en collaboration avec des populations villageoises, dans l'élevage semi-intensif d'autruches. Des enquêtes au niveau des villages ayant participé à cette expérience ont été faites avec, par la suite une expérimentation sur la valorisation par l'autruche d'un aliment à 15,7% de protéines brutes pour un niveau énergétique de 9,9 MJ.EM/kg.MS, afin de déterminer des stratégies efficaces contre l'ingestion de sable. La réintroduction de l'autruche s'est heurtée à l'inexpérience des populations, à une phase préparatoire trop courte et à une conduite de l'élevage pas toujours en conformité avec les exigences de cet élevage. Néanmoins avec près de 78% d'autruchons qui ont atteint l'âge de 3 mois, l'expérience a été jugée satisfaisante et ouvre des perspectives pour des projets similaires. Quant à l'ingestion de sable, les résultats de l'Utilisation Digestive des Nutriments (UDN) impliquent qu'elle serait limitée par l'emploi de la mélasse et la couverture du sol par du Panicum maximum.

Mots-clés: autruche, élevage semi-intensif, population villageoise, réintroduction, sable ABSTRACT

The breeding ostrich (Struthio camelus) offer many opportunities to countries like Senegal which is part of its ecological natural zone. Experiencies of reintroductions have been tried there, on the tourist plan but in a disorganised way. In 2007, the society SENAUTRUCHE has invests, in collaboration with rural populations, semi-intensive breeding of ostriches. Surveys to villager experience have been realized with, and an experiency on the valorization of the diet which composition is 15.7% of Crude Protein for a level of Metabolizable Energy of 9.9 MJ/kg.MS, in order to determine efficient strategy to control sand consumption. The reintroduction of the ostrich itself was not adequate due to the population's inexperiences, a short time preparatory and sometimes a way of breeding which doesn't respect the animal's exigencies. Nevertheless 78% of the ostriches reach the age of 3 months old, the experience has been judged convenable and open possibilities for similar projects. To reduce sand consumption, results of the Digestive Utilization Nutrient (UDN) show that it would been useful to use treacle and to cover soil with Panicum maximum.

Keys words: ostrich, semi-intensive breeding, rural population, reintroduction, sand

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AGV: Acides Gras Volatils

ANOVA: Analyse de la Variance

AOAC: Association of Official Analytical Chemists CB: Cellulose Brute

Ce : Cendre

C.I.O.: Congrès International Ornithologique DAN : Digestibilité Apparente des Nutriments ENSA: Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture FAPPO: Ferme Agropastorale de Pout

GOANA: Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance MAPA: Ministère de l'Agriculture, de la pêche et de l'Alimentation MF: Matière fraiche

MG: Matière Grasse

MO: Matière Organique

MS: Matière sèche

NF: Nutriments Fécaux

NI: Nutriments Ingérés

PB: Protéines Brutes

SAS : Statistical Analysis System

SUARL: Société Unipersonnelle à responsabilité limitée

UDN : Utilisation Digestive des Nutriments USAID:

DEDICACES I

REMERCIEMENTS II

RESUME III

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS IV

LISTE DES TABLEAUX VII

LISTE DES FIGURES VII

INTRODUCTION 1

1.Contexte de l'étude 2

2. Les Objectifs de l'étude 3

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 4

1. Biologie de l'Autruche 5

1.1. Systématique 5

1.2. Morphologie 6

1.3. Anatomie et physiologie 8

1.4 Milieu naturel et écologie 10

1.5 Reproduction 11

2/ L'élevage des autruches 11

3. Les produits de l'élevage 13

3.1. Les reproducteurs 13

3.2. Le cuir 13

3.3. La viande 13

3.4. Les plumes 13

3.5 La graisse 14

3.6. Le Tourisme 14

PARTIE B : METHODOLOGIE 15

1.L'élevage d'autruches en milieu paysan 16

1.1. Elaboration du questionnaire 16

1.2. Echantillonnage 16

2.L'expérimentation sur l'ingestion de sable 17

2.1 Matériel 17

2. 2. Méthode 18

2.2.1 Installation des box 18

2.2.2 Le dispositif 18

2.2.3 Conduite de l'expérimentation 20

2.3 Les limites de l'étude 21

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSION 22

1. Elevage d'autruches en milieu paysan au Sénégal 23

1.1. Avant l'arrivée des autruchons 23

1.2. Les premiers mois d'élevage 24

1.2.1 L'alimentation 25

1.2.2 La prophylaxie 26

· La prophylaxie sanitaire 26

· La prophylaxie médicale 26

1.2.3 La mortalité 29

1.3 Discussion 30

2 L'expérimentation sur l'ingestion de sable 34

2.1. Résultat de l'expérimentation 34

2.2. Discussion 34

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 36

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 38

ANNEXES 41

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : systématique de l'autruche selon le CIO 5

Tableau 2 :Classification de l'espèce Struthio camelus et de ses sous-espèces 6

Tableau 3 - Taille du cheptel des principaux pays à élevage d'autruches 12 Tableau 4: Comparaison entre la productivité des bovins et des autruches Erreur ! Signet non défini.

Tableau 5: Taille de l'échantillon enquêté par village et par sexe .. Erreur ! Signet non défini. Tableau 6: Caractéristiques des blocs 19 Tableau 7 : Apports alimentaires recommandés pour les autruchons au démarrage en % de

MS comparés aux apports de l'aliment pré-démarrage utilisé (Gosso, 2003) 25

Tableau 8 : Principales pathologies lors de l'élevage des autruchons de 0 à 3 mois 28

Tableau 9: Taux de mortalité par village: 29

Tableau 10 : Taux de mortalité par sexe et par village 30

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : tube digestif d'Autruche 8

Figure 2 : Fréquence (en %) des maladies les plus rencontrées au niveau de chaque village 29

Figure 3 : Digestibilité des nutriments 34

Introduction

Evaluation d'une expérience de réintroduction d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal

INTRODUCTION

1. Contexte de l'étude

La domestication de l'autruche remonte à la plus haute antiquité (Guittin, 1985), mais c'est en 1775, que la première ferme d'élevage d'autruches a été mise en place dans le sud de l'Afrique, prés du Cap (Smit, 1963). La production d'autruches s'est fortement diversifiée, de la production de plumes, à la vente de reproducteurs, de viande, de cuir et vers le tourisme. C'est ainsi que son élevage est intéressant de par la grande diversité des produits, l'efficacité de production et de reproduction mais également la rentabilité potentielle élevée.

Du fait que le Sénégal appartient aux zones écologiques favorables à l'autruche, l'animal a existé en grand nombre dans le pays (communication personnelle). Cependant, le braconnage a décimé l'animal le reléguant au rang d'espèces menacées au Sénégal (USAID, 2008). Il y'a quelques années, trois autruches sauvages ont été capturées dans la zone sylvo-pastorale du Ferlo, mais n'ont pas survécu par la suite. Actuellement des traces d'autruches sauvages y ont été retrouvées, sans pour autant que la présence des animaux ne puisse être confirmée de visu.

L'élevage d'autruches possède l'avantage au Sénégal de ne pas être confronté à un problème d'acclimatation. C'est fort de cela que des essais de réintroductions ont été tentés depuis 1993, au niveau du parc de Hann et dans la réserve de Bandia, mais également dans certaines fermes privées comme l'Exploitation Maraichère de Pout (EMAP) devenu Ferme Agropastorale de Pout (FAPPO). Cependant, elles se sont faites de manière sporadique et avec un nombre d'animaux trop peu important. De plus l'unique activité visée était le tourisme et non une production exportable.

La société SENAUTRUCHE créée en 2007 avait tenté un nouveau genre de réintroduction, avec un nombre beaucoup plus important d'animaux, pour un élevage semi-intensif. Les méthodes employées par SENAUTRUCHE visaient une production exportable et le repeuplement des zones anciennement peuplées par l'autruche.

Ce travail intitulé « Evaluation d'une expérience de réintroduction d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal» se propose d'étudier les opportunités et les contraintes liées à l'installation d'un élevage semi-intensif d'autruches par l'étude du cas de SENAUTRUCHE SUARL.

Le présent document fait d'abord la compilation des informations disponibles sur les
autruches qui sera suivie de la méthodologie adoptée pour collecter des données sur

Evaluation d'une expérience de réintroduction d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal

INTRODUCTION

l'expérience de populations rurales en matière d'élevage d'autruchons et la levée de certaines contraintes rapportées. La présentation des résultats ainsi que leurs discussions permettront en synthèse de conclure ce travail avec des recommandations.

2. Les Objectifs de l'étude

L'objectif global de cette étude est d'évaluer une expérience de réintroduction d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal. Pour se faire, il faudra étudier :

v' les atouts et les contraintes liées à l'élevage d'autruchons par des populations rurales; et

v' de façon plus spécifique le phénomène de la consommation de sable par les autruches et trouver les moyens d'y remédier.

PARTIE A

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1. Biologie de l'Autruche

1.1. Systématique

Les grands oiseaux terrestres non volants, connus sous le nom générique de « ratites » (un terme qui n'a plus de valeur systématique), sont l'objet de controverses multiples quant à leur classification. Ils sont souvent regroupés en un ordre unique, celui des Struthioniformes (organisation systématique retenue ici), mais certains auteurs considèrent qu'ils se répartissent en cinq ordres distincts (les Struthioniformes pour l'autruche, les Zhéiformes pour les deux espèces de nandous, les Casuariiformes pour les trois espèces de casoars, les Dromaiiformes pour l'émeu, et les Aptéryformes qui réunit les quatre espèces de kiwis ou aptéryx).

Selon la classification du C.I.O. (Congrès International Ornithologique) la systématique de l'autruche (Struthio camelus) est donnée par le tableau 1.

Tableau 1 : systématique de l'autruche selon le CIO

Règne

Animal

Embranchement

Chordés

Sous embranchement

Vertébrés

Classe

Oiseaux

Ordre

Struthioniformes

Famille

Struthionidées

Genre

Struthio

L'ordre des Struthioniformes comprend 4 sous-ordres : les Struthiones, les Rheae, les Casuarii, les Apteryges.

Le sous-ordre des Struthiones comprend le seul genre Struthio, constitué d'une seule espèce, l'autruche, Struthio camelus (Lowe en 1931 cité par Corneille et Lebailly, 1998). Depuis la disparition de la dernière autruche d'Arabie Struthio camelus syriacus (Rotchild, 1919 cité par Corneille et Lebailly, 1998), tuée en Syrie en 1924, l'espèce Struthio camelus ne compte que quatre (4) sous-espèces: S. camelus camelus (Struthio camelus camelus), S. camelus massaicus, S. camelus molybdophanes, S. camelus australis (tableau 2).

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Tableau 2 :Classification de l'espèce Struthio camelus et de ses sous-espèces (Mayr, 1979; Guittin, 1985 ; Masson, 1992)

Sous-espèces

Noms vernaculaires

Localisation

S. camelus camelus

Autruche d'Afrique du Nord

Sahel, Mauritanie,

Nord Est de l'Ethiopie et Soudan

En voie d'extinction

S. camelus massaicus

Autruche des Massais Autruche d'Afrique de l'Est

Kenya, Tanzanie

S.camelus molybdophanes

Autruche des Somalis

Du Nord Est de l'Ethiopie au Kenya

S. camelus australis

Autruche d'Afrique du Sud

Namibie, Botswana, Zimbabwe, Afrique du Sud, Australie du Sud

1.2. Morphologic

1.2.1. Généralités

L'autruche est le plus gros oiseau du monde et le plus grand oiseau terrestre. Elle se déplace en marchant. Elle peut atteindre 2,5 m de haut et peser 150 kg (Cornette et Lebailly, 1998). Son espérance de vie est d'environ 70 ans à l'état sauvage et 40 ans en captivité (Anonyme, 2010a).

L'autruche a perdu sa capacité à voler du fait de modifications anatomiques telle la disparition de ses clavicules, mais aussi le caractère simplifié de son squelette ainsi que de la musculature de ses ailes (Corneille et Lebailly, 1998).

Les caractères les plus typiques de l'autruche par rapport aux autres oiseaux sont la taille et le fait qu'elle ne possède que deux doigts tournés vers l'avant (Anonyme, 2010a).

1.2.2. La tête

La tête de l'autruche est très petite. Le cerveau est de taille très réduite. Les yeux de l'autruche, faisant saillie des deux côtés de la tête, occupent les deux tiers de sa tête. Ils lui permettent d'avoir une vision périphérique. (Corneille et Lebailly, 1998).

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.2.3. Le cou

Il est relativement long (1m au repos), flexible et mobile dans toutes les directions, ce qui permet à l'autruche de s'en servir comme organe de préhension. De tous les oiseaux, l'autruche est celui qui a le plus long cou (Corneille et Lebailly, 1998).

1.2.4. Les ailes

Au cours des millénaires, l'autruche a évolué en une créature restant à terre, dont les ailes ont perdu leur capacité de vol. Bien que petites, les ailes peuvent s'étendre sur plus de 3 mètres, ce qui permet à l'autruche de garder l'équilibre lorsqu'elle court et tourne (Doyen et Setruk, 1995).

1.2.5. Les pattes

Les autruches sont les seuls oiseaux disposant seulement de deux doigts, dont le plus grand, le doigt intérieur possède un ongle en forme de griffe. Le doigt extérieur, bien que réduit, est essentiel à l'équilibre de l'animal. Malgré la puissance des coups de pied, les pattes sont très sensibles aux fractures (Corneille et Lebailly, 1998).

1.2.6. Le corps

Le tronc est ramassé. Le corps est recouvert de plumes molles et tombantes, se raréfiant à mipoitrine pour laisser à découvert une callosité cornée (Valardi, 1962 cité par Corneille et Lebailly, 1998).

La peau, produit le plus recherché chez l'autruche, est épaisse et donne après tannage un cuir de très bonne qualité. De sa qualité dépend la rentabilité de l'élevage (Corneille et Lebailly, 1998).

1.2.7. Le plumage

Les plumes de l'autruche tombent naturellement toute l'année si on ne les enlève pas régulièrement. Le plumage de l'autruche présente des variations avec l'âge, le sexe et l'espèce (Corneille et Lebailly, 1998).

1.2.8. Le dimorphisme sexuel

Le dimorphisme sexuel est important chez l'autruche. En effet, outre le plumage, la femelle se distingue aussi par des dimensions toujours inférieures à celles du mâle. De plus la femelle est muette (sauf quelques sifflements durant l'accouplement), alors que le mâle émet le « booming » qui est un son spécifique émis pendant la période sexuelle.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 1.3. Anatomie et physiologie

1.3.1. Le système digestif

Le bec de l'autruche est adapté pour couper l'herbe et la végétation. Le mouvement rapide de la tête permet d'arracher les végétaux. Les aliments peuvent s'accumuler dans un petit sac situé au fond de la gueule. Le contenu de cette poche est ensuite dégluti par un mouvement de la tête vers le haut. L'autruche ne dispose pas de dent et la salive produite ne contient aucune enzyme (Madeiros et Riches, 1994).

L'autruche n'a pas de jabot. L'oesophage est une grande poche dilatée gris-brun, de 14 × 30 à 30 × 40 cm (Fowler, 1991; Skadhauge et al., 1984).

L'oesophage prend fin au proventricule ou estomac glandulaire. Ce dernier est un large réservoir dans lequel la nourriture est stockée et où commence la digestion. Il dispose d'une garniture de glandes digestives, environ 300, qui secrètent de l'acide chlorhydrique et des enzymes, dont la pepsine. La poche suivante de l'estomac est le gésier ou ventricule, de couleur gris-brun qui mesure de 12 × 16 à 30 × 40cm, et pèse environ 2 kg (Fowler, 1991; Skadhauge et al., 1984).

A l'intérieur du gésier, 1,5 kg de gravier de la taille d'une bille peuvent être trouvé. La paroi musculaire du gésier se contracte et écrase les billes entre elles, conduisant au broyage des aliments. Les graviers ne sont pas excrétés par le pylore, ils s'usent progressivement et doivent être remplacés. Sans ces graviers, l'autruche ne peut survivre. Il faut veiller à lui en fournir constamment (Madeiros et Riches, 1994). La protéolyse gastrique continue dans le ventricule dans un milieu acide fort (pH: 2,2). La figure 1 est une vue d'ensemble du tractus digestif de l'autruche

 

1) Proventricule

2) Gésier (ventricule)

3) Petit intestin

4) Cæcum

5) Gros intestin

Figure 1 : tube digestif d'Autruche (Anonyme, 2011a)

 

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Le chyme traverse ensuite le petit intestin constitué du duodénum, du jéjunum et de l'iléon.

Le gros intestin, constitué des caeca qui sont pairs, du colon-rectum et du cloaque, distingue l'autruche en tant qu'herbivore strict. Le cloaque est constitué du coprodeum, de l'urodeum et du proctodeum. Le sphincter musculaire séparant le coprodeum de l'urodeum, permet à l'autruche d'être le seul oiseau capable d'uriner et de déféquer de manière distincte. Les digestats transitent très lentement dans le gros intestin, permettant une digestion efficace des fibres végétales par fermentation microbienne. Les bactéries anaérobies produisent des acides gras volatils (AGV) qui sont la source principale du métabolisme. L'efficacité des AGV est meilleure que pour les ruminants classiques (Swart et al., 1988a).

L'absorption des nutriments est quasi-totale, comme la réabsorption de l'eau. Cette grande efficacité de la digestion et l'absorption des aliments dans le colon permettent à l'autruche de survivre dans des conditions désertiques en se nourrissant d'aliments à valeur nutritive faible. Le rectum aboutit au coprodeum du cloaque par un sphincter (Corneille et Lebailly, 1998).

Le pancréas, de couleur jaune à rouge pale repose dans le mésentère (Bezuidenhout, 1986). Le foie de couleur bleu-marron, pèse environ 2 kg chez les autruches adultes (Fowler, 1991).

Le temps de transit global moyen des aliments est d'environ 40 heures. Il est indépendant du poids de l'animal (Swart et al., 1988b). Les digestats restent ainsi retenus toute la nuit dans l'intestin postérieur. Les premières fèces évacuées au lever sont quantitativement les plus importantes de la journée (Swart et al., 1988b).

1.3.2 Le système respiratoire

L'autruche a deux poumons de couleur rose clair. Chacun aboutit à 5 sacs aériens en communications directes avec les principaux os du squelette. La relative fragilité osseuse en constitue un inconvénient (Corneille et Lebailly, 1998).

1.3.3. Le système reproducteur

La femelle de l'autruche possède deux ovaires mais seul le gauche est totalement développé et fonctionnel. Pour le mâle, les deux testicules sont situés au dessus des reins .Il dispose d'un phallus rétractile qui lui permet de déposer le sperme à l'entrée de l'oviducte de la femelle (Corneille et Lebailly, 1998).

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.4 Milieu naturel et écologie

L'écologie des autruches dans leur milieu demeure encore mal connue. Les données disponibles montrent une profonde similitude entre les modes de vie naturel et ceux observés en captivité dans les grands ranches d'Afrique du sud où l'élevage extensif est pratiqué (Corneille et Lebailly, 1998).

La répartition de l'autruche à l'état sauvage est purement africaine. Selon les régions d'Afrique qu'elle fréquente, l'autruche peut habiter des milieux sensiblement différents, mais toujours caractérisés par leur aspect dégagé autorisant un champ de vision étendu (Anonyme, 2010b).

1.4.1 L'organisation sociale

La vie communautaire des autruches est un des systèmes sociaux les plus compliqués du monde animal selon Guittin (1985). Au sein des familles, généralement des sex ratio de 1:1 à 1:5 (polygamie) sont observés mais il est possible de voir des sex ratio de 2:1 voire 3:1 (Corneille et Lebailly, 1998).

1.4.2. Le régime alimentaire en conditions naturelles

En dehors de la période de reproduction, l'autruche consacre la plus grande partie de la journée à la recherche de sa nourriture. Elle se nourrit principalement de végétaux, dont l'apport énergétique est médiocre. Pour compenser, elle en consomme d'énormes quantités, et se nourrit aussi bien de graines, de feuilles, de racines, de bourgeons, de pousses, de fleurs ou de fruits (Corneille et Lebailly, 1998).

Pour assurer son entretien, elle consomme chaque jour environ 5 à 6 kg de matière fraiche (MF) à 30% de matière sèche (MS) composée approximativement de 24% de fibres brutes (FB), 12% de protéines brutes (PB), 16% de cendres (Ce) et 3% de matières grasses (MG) (O'Malley, 1995).

Bien que son régime soit à dominante phytophage (à base de végétaux), l'autruche est néanmoins omnivore (Anonyme, 2010b).

De plus, l'autruche a besoin de beaucoup d'eau. Quand elle n'en trouve pas, elle se rabat sur des plantes grasses salées et juteuses (halophytes) et sur des fruits (Corneille et Lebailly, 1998). Les autruches ont connu une évolution les menant vers une adaptation à l'économie hydrique (Gosso, 2003). Elles ont une forte capacité de réhydratation, (consommation de 12 à 14 litres en trois heures, soit 17% de sa masse corporelle) sans se mettre en danger (Withers, 1993).

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.4.3. Elevage et conséquences sur le comportement alimentaire

L'élevage implique le maintien en captivité des autruches. Ceci a pour conséquence un espace de vie limité, une nourriture de meilleure qualité et d'accès facile, et des prédateurs inexistants. Certains troubles du comportement en résultent dus à l'ennui et au stress (Gosso, 2003).

Les autruchons ont une nette préférence pour les aliments de couleur verte, correspondant à l'alimentation herbivore des autruches et dans une moindre mesure ceux de couleur blanche. Ceci pourrait expliquer la coprophagie des jeunes qui ingèrent des fientes d'adultes couramment recouvertes d'urates chez les autruches sauvages (Gosso, 2003).

L'influence de la captivité sur les autruches est fonction de la taille du groupe, du sexe et de la taille de l'individu (Mc Keegan, 1997). L'allotissement en grand troupeau serait responsable d'une diminution de la vigilance notamment des mâles, qui à l'état sauvage sont voués à la protection du groupe, et à une augmentation de la fréquence des coups de bec portés sur le sol (Mc Keegan, 1997).

1.5 Reproduction

La maturité sexuelle des femelles est atteinte vers l'âge de 2 à 3 ans. Les mâles sont plus tardifs et n'entrent en reproduction qu'à l'âge de 3 à 4 ans. La durée moyenne pendant laquelle les accouplements sont productifs est estimée à une vingtaine d'années (Corneille et Bailly, 1998).

2/ L'élevage des autruches

Il existe trois modes d'élevage de l'autruche:

· Le mode extensif où dès le plus jeune âge, environ 3 à 4 mois, les autruchons sont sortis sur de grandes parcelles et leur nourriture est essentiellement issu du pâturage. Ce système est majoritaire en Afrique du Sud (Campodonico et al., 1992);

· Le mode intensif où les animaux sont mis dans les meilleures conditions possibles afin d'optimiser la production. L'aliment sous forme de concentrés est distribué dans des auges. Il s'agit de l'élevage le plus répandu en France; et enfin,

· Le mode semi-intensif qui est un système intermédiaire, dans lequel les animaux sont parqués dans des enclos extérieurs de taille moyenne. Les animaux pâturent pendant la saison de pousse de l'herbe. La qualité et la quantité de la pâture sont régulièrement

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

vérifiées pour pouvoir, en cas de nécessité, apporter un aliment complémentaire. Le reste de l'année, l'éleveur distribue l'aliment à son troupeau dans des auges.

Le tableau 3 est une synthèse de la répartition des élevages d'autruches dans le monde. Tableau 3 - Taille du cheptel des principaux pays à élevage d'autruches

Pays

Année

Cheptel

Référence

AFRIQUE

 
 
 

· Afrique du Sud

1995

575 000

O'Malley (1995)

· Zimbabwe

1993

15 000

COA (1994)

· Namibie

1993

7 000

COA (1994)

AMERIQUE DU NORD

 
 
 

· Canada

1995

17 000

COA (1994)

· USA

1995

60 000

USDA (1995)

 
 

182 000

O'Malley (1995)

OCEANIE

 
 
 

· Australie

1995

36 000

O'Malley (1995)

ASIE

 
 
 

· Israel

1993

20 fermes

COA (1994)

· China

2002

80 000

Horbanczuk (2004)

· Japon

2004

60 fermes

Horbanczuk (2004)

· Korea

2004

25 fermes

Horbanczuk (2004)

EUROPE

 
 
 

· France

1995

1 500

Dupuis (1995)

· Pays Bas

1994

5 000

Anonyme (1994)

· Grande Bretagne

1994

1 000

COA (1994)

· Belgique

1997

4 à 5 000

(Corneille et Lebailly, 1998)

· Allemagne

1994

1 500

Sturm (1994)

· Italie

1994

1 200

Sturm (1994)

 

L'élevage d'autruches suscite un intérêt de plus en plus grandissant chez de nombreux pays notamment africains comme le Ghana, le Benin. Le Sénégal a connu un retard par rapport aux pays de la sous région qui possèdent déjà plusieurs fermes à élevage intensif d'autruches (2 au Benin d'après Agossou en 2006). L'élevage d'autruches méconnu au Sénégal, est pourtant considéré dans le monde entier comme un élevage offrant une grande gamme de produits, une rentabilité élevée.

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PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3. Les produits de l'élevage

Au fil du temps, la production d'autruches s'est fortement diversifiée.

3.1. Les reproducteurs

A l'heure actuelle, la vente de reproducteurs reste la première source de recettes pour la majorité des éleveurs européens et nord américains. Le prix d'achat varie selon l'âge, justifié par la diminution du risque de mortalité avec l'âge. A l'approche de l'âge de reproduction, les prix augmentent aussi car l'animal peut être rapidement productif (Corneille et Lebailly, 1998).

3.2. Le cuir

Le cuir d'autruche est très recherché en maroquinerie et en haute couture. Il est souple et d'excellente qualité. En maroquinerie, il est classé dans les cuirs exotiques comme celui du Kangourou, de l'alligator ou du serpent (Corneille et Lebailly, 1998).

En 1994, 150 000 à 180 000 cuirs étaient disponibles sur le marché mondial. Ils provenaient à 75% d'Afrique du Sud, d'Israël (5%) et Namibie (5%) (Corneille et Lebailly, 1998).

L'Asie est la plus importante consommatrice de peau d'autruches dans le monde (Horbanczuk, 2004).

3.3. La viande

Partout dans le monde, l'autruche est une viande conciliant gastronomie et diététique. Elle est appréciée comme viande rouge à très faible teneur en graisse et comme substituant à la viande de boeuf pour lutter efficacement contre l'excès de cholestérol (Ghenasia, 1994).

L'Afrique du Sud et Israël sont les deux principaux fournisseurs de viande d'autruche. L'estimation du tonnage de viande exportée en 1994 a été estimée entre 1200 à 1800 tonnes pour l'Afrique du Sud et 60 à 80 tonnes pour Israël (COA, 1994a).

3.4. Les plumes

Le plumage varie en fonction de l'âge, du sexe et de l'espèce .Seul le plumage de l'adulte intéresse le producteur de plumes. La mue intervient de 18 à 24 mois et ce n'est qu'un an plus tard que les plumes peuvent être exploitées (Corneille et Lebailly, 1998).

Le principal producteur reste l'Afrique du Sud et secondairement Israël, la Namibie, le Kenya et le Zimbabwe. La majorité de leurs productions (85%) est exportée vers l'Amérique du Nord, l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie (Corneille et Lebailly, 1998).

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PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

3.5 La graisse

Elle est utilisée dans l'industrie cosmétique et possèderait des propriétés anti-inflammatoires naturelles (Ndam, 2002). Une autruche adulte peut en fournir environ une quinzaine de kilogrammes, dont la valeur estimée à l'unité d'après Ndam (2002), est de 20 Euros à Milan (Italie).

3.6. Les oeufs

Les oeufs pèsent environ 1,6 kg et sont comestibles. La coquille est très épaisse et peut être ornementée pour en faire des objets décoratifs.

3.7. Le Tourisme

Les autruches sont des animaux attractifs, qui intéressent bon nombre de touristes. La plupart des parcs renommés en possèdent. Les revenus issus du tourisme peuvent être intéressants à condition d'offrir une gamme complète de services aux touristes (Corneille et Lebailly, 1998).

4. La Société SENAUTRUCHE

SENAUTRUCHE SUARL est une société privée créée en 2007 avec pour objectifs de :

· Installer la première ferme d'élevage d'autruches en mode semi-intensif;

· Faire une production exportable;

· Repeupler les zones écologiques anciennement peuplées par l'animal.

Elle est basée dans la ville de Kebemer dans le département du même nom.

PARTIE B

METHODOLOGIE

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE B : METHODOLOGIE

1. L'élevage d'autruches en milieu paysan

Pour garantir la durabilité d'une réintroduction des autruches au Sénégal, il est nécessaire de le faire par l'intermédiaire des populations. C'est conscient de cela que SENAUTRUCHE a décidé d'impliquer les populations environnantes au projet, en confiant l'élevage de ces autruchons de l'âge d'un jour à 3 trois mois. L'objectif était dans un premier temps de les familiariser aux autruches, dans un second temps de pouvoir déterminer les contraintes à une diffusion plus large.

1.1. Elaboration du questionnaire

Après les entretiens avec la direction de SENAUTRUCHE, un questionnaire a été élaboré et testé au niveau de deux familles. Les résultats avaient permis de faire des corrections pour aboutir au questionnaire final (annexe 1).

1.2 . Echantillonnage

Différentes rencontres ont été effectuées pour faire l'échantillonnage avec la direction de SENAUTRUCHE, et toutes les personnes ayant participé à ce programme d'élevage d'autruchons au niveau des villages (producteurs, personnel de la société, etc.).

Du fait que le nombre de villages a été réduit et pour obtenir des informations fiables et représentatives, il a été décidé de cibler au moins la moitié des familles suivant la disponibilité des responsables de l'élevage. Au final, près de 45% des familles ayant reçu des autruchons ont été enquêtées ; avec des disparités selon les villages (tableau 5).

Tableau 4: Taille de l'échantillon enquêté par village et par sexe

Villages Distance par Nombre de Echantillon Hommes Femmes

rapport à la ferme familles (famille)

Diokoul Diavrine

2,5 km

17

7

3

4

Nguer Nguer

3,0 km

9

4

3

3

Ya diana

0,2 km

12

6

2

2

Total

-

38

17

8

9

Pourcentage

-

-

44,7%

47,1%

52,9%

 

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PARTIE B : METHODOLOGIE

2. L'expérimentation sur l'ingestion de sable

A la suite de l'installation des autruches dans les camps à SENAUTRUCHE en Juillet 2008, des troubles du comportement alimentaire ont été constatés chez les animaux, résultant de certains reflexes non acquis pendant les 3 premiers mois de leur vie. Le trouble le plus remarquable a été l'ingestion de sable par les autruches qui, selon les hypothèses des techniciens de SENAUTRUCHE, auraient entrainé plusieurs pertes. Les autopsies réalisées sur des cadavres d'autruches avaient corroboré cette hypothèse avec du sable qui a été retrouvé dans les voies digestives. En effet, le sable provoquait un remplissage excessif des caeca, ce qui entraine une diminution importante de leurs fonctions (Huchzermeyer, 1994). Ceci débouchait sur un engouement qui se manifeste par une anorexie, des fèces sous forme de petites balles dures, une croissance ralentie voire stoppée et enfin la mort (Gosso, 2002). Pour diminuer le phénomène d'ingestion de sable, différentes stratégies ont été envisagées par les experts de SENAUTRUCHE. Il s'agissait:

· de bacs à fourrages contenant de la mélasse qui devrait servir de lubrifiant aux voies digestives ;

· d'objets de distraction censés détourner l'attention de l'animal avec comme conséquence la diminution du temps passé à ingérer du sable; et enfin,

· d'un tapis fourrager de Panicum maximum pour couvrir tout le sol.

Une comparaison entre les différentes stratégies énumérées ci-dessus a été faite à travers une étude d'utilisation digestive des nutriments dans le cadre de la présente expérimentation.

2.1 Matériel

Des autruches (Struthio camelus) âgés de 30 mois ont été utilisées dans le cadre de cette expérimentation. Elles faisaient partie des oiseaux importés d'Afrique du sud en 2008 par SENAUTRUCHE. Un même nombre de males et de femelles a été choisi.

Le reste du matériel a été constitué :

· de Panicum maximum variété Mombasa (matériel végétal), planté 7 à 8 mois avant le début de l'expérimentation ;

· de la mélasse en provenance de l'ENSA ;

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE B : METHODOLOGIE

· de l'aliment autruche de SENAUTRUCHE dont la teneur en Energie métabolisable (EM) et protéines brute (PB) a été estimée après analyse au laboratoire à respectivement 9,88 MJ/kg.MS et 15,7% ;

· de six ballons (de football) en plastique de couleur verte ;

· d'une balance à pile;

· de sachets et d'autocollants pour collecter les fèces et noter les informations comme l'origine et la date;

· d'un pyromètre pour le suivi de la température et de l'hygrométrie.

2. 2. Méthode

Il s'agissait pour l'expérimentation de déterminer l'impact négatif du sable sur les autruches et en même temps de montrer la meilleure stratégie pour diminuer l'ingestion de sable à travers une étude de valorisation des nutriments de l'aliment. L'essai a été conduit dans le site de SENAUTRUCHE situé dans la zone de Kébémer. Les paramètres environnementaux (température et hygrométrie) ont été quotidiennement enregistrés avec 3 mesures (6h, 13h et 18h).

2.2.1 Installation des box

Des box individuels (12) ont été installés avec des dimensions de 6 m sur 4 m correspondant à une superficie de 24 m2 soit 3 fois supérieure aux normes imposées (8 m2 par animal d'après la MAPA). Du grillage métallique a été utilisé pour délimiter les box où, une porte (80 cm de large) et une fenêtre (40 cm x 50 cm) ont été aménagées pour faciliter les interventions et diminuer les entrées fréquentes qui seraient facteurs de stress. Un filet de 4 m de long sur 1,5 m de large a été utilisé pour créer une zone ombragée vers la partie arrière du box. L'objectif était de reproduire les conditions naturelles car en cas de forte chaleur les autruches ont tendance à s'abriter en dessous des arbres. Au niveau de 3 box, des bacs y ont été placés à 1,6 m du sol, permettant une préhension aisée des aliments. Dans trois autres, du Panicum maximum a été préalablement installé.

2.2.2 Le dispositif

Douze (12) autruches ont été répartis en 4 blocs de 3 répétitions chacun. Afin d'éviter les combats assez fréquents chez les individus de même sexe, cette répartition a été faite de façon à avoir des autruches de sexe opposé côte à côte.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE B : METHODOLOGIE

Les autruches choisies pour l'expérimentation offraient l'avantage d'avoir atteint l'âge adulte car ayant plus de 199 jours (Cooper et al., 2004). Les animaux sélectionnés ont été en bonne santé et ont été parmi les plus dociles. Ils ont été pris dans trois camps différents, mais assez proches des box, pour minimiser le stress provoqué par un long déplacement.

L'aliment fabriqué par SENAUTRUCHE a été distribué durant toute la phase expérimentale à tous les animaux à hauteur de 2,5 kg par sujet comme rapporté par Kreibich et Sommer (1995) pour des autruches âgés de plus de 30 mois. Dans le lot témoin (Lot 1), les animaux n'avaient reçu que cet aliment et ont été laissés à eux-mêmes ; alors qu'au niveau du Lot 2, des ballons (2 par box ou par répétition) de couleur verte, servant d'objets de distractions, ont été mis à la disposition des autruches, luttant ainsi contre l'ennui. Pour les mêmes raisons, chez les animaux du Lot 3, des bacs de couleur verte remplis de fourrage de Panicum maximum ont été utilisés avec de la mélasse comme lubrifiant pour les voies digestives. Tenant compte du caractère herbivore de l'autruche et du fait qu'elle passe ses journées à se nourrir de végétaux dans la nature, du Panicum maximum a été choisi pour couvrir le sol chez les animaux du Lot 4. Cela devrait permettre non seulement de diminuer l'accès des autruches au sable, mais également d'offrir un apport énergétique et de diminuer l'ennui (tableau 6).

Tableau 5: Caractéristiques des blocs

Lots

Objets de distraction Fourrage, mélasse Tapis fourrager de Panicum

Absents

Présents

Absents

Absents

Lot 1

Absents

Absents

Présents

Absents

Lot 2

Lot 3

Lot 4

Absent

Absent

Absent

Présent

Après la mise en place des bacs à fourrage (à 11h de la matinée), de la mélasse a été diluée dans l'eau de boisson à hauteur de 100 g pour 10 litres. Le poids de mélasse choisi a été justifié par des observations effectuées durant la semaine d'adaptation. En effet, il a été constaté qu'au-delà de cette concentration (100 g pour 10 litres), la couleur trouble de l'eau avait un effet répulsif sur les autruches. De plus, au niveau de chaque box du bloc devant recevoir les animaux du Lot 4, une évaluation de la biomasse fourragère a été faite en réalisant des fauches à l'aide d'un carré de rendement.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE B : METHODOLOGIE

2.2.3 Conduite de l'expérimentation

Une phase pré-expérimentale d'une semaine a été observée pour habituer les autruches dans
leur nouvel environnement et déterminer la quantité de mélasse à diluer dans l'eau de boisson.

Durant la période expérimentale (une semaine), l'aliment a été distribué en deux prises avec, pour la matinée (vers 9h) et l'après midi à 16h, des quantités respectives de 1,5 kg et 1 kg. L'eau, quant-à elle a été distribuée 4 fois par jour (8h, 11h, 16h et 18h) avec 10 litres par service pour chaque autruche. Une fois par semaine, des graviers ont été donnés aux animaux.

Une désinfection a été réalisée au niveau de chaque box avec du Gresyl dilué à 5%. Ce dernier a été badigeonné sur le grillage et aspergé au niveau du sol. Un vide sanitaire de 2 semaines a été observé.

· Collectes des fèces et analyses chimiques

Les fèces ont été ramassées quotidiennement, puis mises dans des sachets en papier. Ces derniers ont été numérotés selon le traitement, le numéro de l'individu et la date de collecte. Du fait du nettoyage des abreuvoirs et des mangeoires, de la distribution de l'aliment et de l'eau qui prennent beaucoup de temps, la collecte des fèces se faisait vers 16h. Les sachets ont été étalés sur une paillasse placée sous une serre pour séchage.

A la fin de l'essai, les échantillons ont été conduits au niveau du laboratoire de bromatologie de l'ENSA de Thiès pour déterminer la valeur nutritive de l'aliment et celle résiduelle au niveau des fèces. Pour chaque répétition ou animal, les échantillons (7 au total) ont été regroupés puis broyés et homogénéisés. Un échantillon a ensuite été prélevé et les analyses chimiques qui ont porté sur la matière sèche (MS), la matière organique (MO), les cendres (Ce), les extraits éthérés (EE) ou matières grasses (MG), la cellulose brute (CB) et les protéines brutes (PB) ont été faites conformément aux méthodes de l'AOAC (1990).

L'utilisation digestive des nutriments (UDN) de l'aliment a été calculée à partir de la formule suivante : UDN (en %) = ((NI - NF) / NI) x 100 où NI et NF désignent respectivement les teneurs en nutriment ingéré et fécal.

· Analyse des données

Les données brutes ont d'abord été traitées sur Excel pour une simple statistique descriptive. Pour l'UDN, elle a été analysée en utilisant une analyse de la variance à un seul facteur (Proc ANOVA) de SAS (2000). Le modèle utilisé incluait l'effet du traitement, de la répétition et de leur interaction (traitement*répétition) et a été le suivant :

Y = ì + ái + âj + áâij + Eijk

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE B : METHODOLOGIE

Avec ì: moyenne générale

ái: effet du traitement i (présence ou absence d'objets de distraction, de mélasse, etc.) âj: effet de la répétition j

áâij: effet de l'interaction entre le traitement i et les répétitions j

Eijk: écart résiduel aléatoire

2.3 Les limites de l'étude

Cette étude présente des limites liées aux difficultés de manipulations des autruches, la rareté ou la quasi-inexistence de projets de promotion d'élevage d'une telle espèce en milieu paysan et l'éloignement du laboratoire pour le conditionnement des fèces récoltés.

? La manipulation des autruches

Toute intervention sur l'autruche adulte est limitée par les réactions imprévisibles de l'animal face à la présence humaine. Le stress qui en ait consécutif a pour conséquence l'agressivité ou une grande peur des autruches qui, même dans leur course peuvent heurter des objets et se fracturer. C'est pour de telles raisons que les animaux n'ont pas été pesés.

De plus, pour l'expérimentation qui devrait permettre de proposer la meilleure pratique pour limiter l'ingestion de sable chez ces animaux, l'idéal aurait été de pousser l'essai à l'extrême et d'évaluer les pertes. Malheureusement ceci n'a pas été possible du fait de la valeur précieuse de ces animaux que SENAUTRUCHE n'était pas prête à sacrifier.

? L'unique cas de SENAUTRUCHE

Pour l'évaluation des contraintes à l'introduction et l'adoption d'élevage d'autruches au Sénégal, l'idéal aurait été d'enquêter sur plusieurs projets comme celui de SENAUTRUCHE. Malheureusement, cette société est la seule à oser confier ses autruches à des éleveurs. Ceci constitue une limite en ce sens que d'une localité à une autre les contraintes et/ou opportunités peuvent fortement varier.

? L'éloignement du laboratoire d'analyses par rapport à la ferme

Elle constituait également une limite à cette étude en ce sens que les matières fécales récoltées pour chaque animal ont été conservés dans une serre aménagée à cet effet ; alors que l'idéal aurait été de les conduire au labo pour les conserver à l'étuve 60°C.

PARTIE C

RESULTATS ET DISCUSSIONS

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Elevage d'autruches en milieu paysan au Sénégal

L'expérience de SENAUTRUCHE est riche en informations par rapport à la problématique de réintroduction de l'autruche au Sénégal. Les résultats obtenus lors de cette étude sont présentés de façon chronologique par rapport à la mise en place de l'élevage : avant l'arrivée des sujets et durant les trois premiers mois d'élevage. La discussion de ces résultats devrait conduire à évaluer les contraintes pour l'amélioration de la gestion des élevages d'autruches.

1.1. Avant l'arrivée des autruchons

Un responsable du suivi des autruchons parmi les exploitants a été choisi au niveau de chaque village. Il était chargé de faciliter la communication entre SENAUTRUCHE et les villageois.

Des rencontres préparatoires ont été tenues au niveau des villages et avaient permis de discuter avec les exploitants agricoles sur :

· La prophylaxie sanitaire et médicale (nettoyage des abris, des abreuvoirs, des mangeoires, etc.); et

· La distribution de l'aliment (quantité d'aliments et d'eau à donner suivant la période d'élevage).

Deux jours avant l'arrivée des autruchons, le matériel a été installé dans les maisons choisies. Il s'agissait de << serre » (Photo 1), de << rings » (Photo 2), de << pneus » pour la stabilisation des << green house », de jerricanes de 20 litres servant de mangeoires et d'abreuvoirs (Photo 3), de filets ou << nets » (Photo 4) et du détergent pour le nettoyage.

Photo 1 : Autruchons sur un filet Photo 2 : << Rings » distribués aux producteurs

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Photo 3 : Préparation des mangeoires et
abreuvoirs à partir de jerricanes

Photo 4 : Autruchons sur nourrissant au niveau

 

d'une mangeoire

 

La veille de l'arrivée, le sol a été balayé soigneusement, pour enlever les bouts de bois ainsi que tout type de débris néfastes aux autruchons. Les filets ont été déposés sur le sol, pour empêcher les oiseaux d'atteindre le sable.

1.2. Les premiers mois d'élevage

Il s'agit des 3 premiers mois d'élevage des autruchons qui dès leurs arrivés ont été réceptionnés dans leur caisse (Photo 5) par les familles éleveurs. Chaque éleveur devait recevoir un lot de 30 autruchons à l'exception du village de Diokoul Diavrine où certains éleveurs avaient reçu des lots de taille inférieure car étant les derniers à être visité dû essentiellement à la distance de celui-ci par rapport à SENAUTRUCHE.

Photo 5 : Arrivée des autruchons dans des caisses

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Durant cette période, un accent particulier a été apporté dans le suivi de la distribution de l'aliment et de l'eau, de la prophylaxie, mais également du respect des consignes de la société aux éleveurs.

1.2.1 L'alimentation

Durant le premier mois d'élevage, l'aliment démarrage pour poulet de chair d'une société de la place a été utilisé. La distribution de cet aliment se faisait le matin (vers 7h) après nettoyage du matériel et vers 18h. Les mangeoires ont ensuite été remplies à ras bord pour une distribution à volonté.

Après 25 jours d'élevage, les retards de croissance observés sur les animaux ont poussé la société à recommander aux éleveurs de changer d'aliment. Un aliment pré-démarrage pour autruchons importé d'Afrique du sud a été utilisé durant toute la période d'élevage des paysans. Le tableau 7 donne les apports alimentaires recommandés pour les autruchons (Gosso, 2003), en comparaison avec les valeurs théoriques de celui de la société.

Tableau 6 : Apports alimentaires recommandés pour les autruchons au démarrage en % de MS comparés aux apports de l'aliment pré-démarrage utilisé (Gosso, 2003)

Composition

Aliment pré-démarrage
de la société

Apport recommandé
pour des autruchons

EM (Kcal/kg de MS)

3200

3100 à 2900

Protéines Brutes (%)

23,7

20 à 18

Cellulose Brute (%)

5%

4 à 10

Matières Grasses (%)

5%

2 à 3 (maximum)

Calcium (%)

-

1,4 à 2,5

Ca/P

-

1,7 à 2

 

Pour la distribution de l'eau, le remplissage permanent des abreuvoirs a été observé. Au niveau de certains villages où la disponibilité en eau était limitée (Nguer Nguer et Ya Diana), SENAUTRUCHE devait quotidiennement fournir de l'eau à partir de Diokoul Diavrine aux paysans, pour la bonne gestion de leur élevage. Cependant certains éleveurs ont évoqué à ce niveau des difficultés qui les avaient amenées même utilisé l'eau des puits.

Chaque semaine, des graviers ont été donnés aux autruchons. Ceci étant indispensable au bon fonctionnement du système digestif, comme pour la plupart des oiseaux. La taille des graviers donnés était égale à la taille de l'ongle se situant au niveau des pattes des autruches.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS 1.2.2 La prophylaxie

· La prophylaxie sanitaire

Un nettoyage méticuleux du sol au niveau des serres pour enlever les débris et les bouts de bois a été observé. En effet, les éleveurs devaient veiller à ce qu'aucun débris ne soit présent au niveau de l'aire de parcours des autruchons.

De plus, un filet a été étendu sur le sol pour empêcher les autruchons d'ingérer du sable qui pourrait, à un certain niveau, entrainer des pertes importantes. Le << net >> a régulièrement été échangé par un autre plus propre (neuf ou lavé auparavant) et lavé avec de l'eau et du détergent. Chaque semaine, de nouveaux << nets >> ont été donnés et les anciens récupérés par SENAUTRUCHE. Chaque jour, les abreuvoirs et les mangeoires ont été lavés avec de l'eau et du détergent avant la distribution de l'aliment et l'eau.

Une salle de mise en quarantaine a également été mise en place dans chaque village pour des animaux atteints de maladies jugées à risque de contagion.

· La prophylaxie médicale

V' Le traitement

Dès leur réception, les autruchons ont reçu de l'ADVOCIN en intramusculaire pour assurer une protection contre les bactéries et autres micro organismes. Les autruchons ont également reçu un antistress dans l'eau de boisson dès leur arrivée.

V' La prophylaxie médicale curative

Au niveau de chaque village, le lazaret représenté par une maison choisie dans la localité par les éleveurs a été mise en place. Les autruchons malades ont été récupérés par SENAUTRUCHE qui selon la gravité de la maladie (fracture par exemple) pouvait l'acheminer au lazaret.

La pathologie la plus fréquente au niveau des 3 villages se manifestait par une paralysie des pattes. L'ensemble des élevages enquêtés ont été touchés (100%). Les individus malades ont de plus en plus de mal à se déplacer, à se nourrir correctement et sont exposés aux chocs avec les autres autruchons, finissaient le plus souvent par mourir.

La constipation a également été très fréquente. En effet, plus du tiers des élevages enquêtés
(34,35%) ont été touchés par l'engouement. Le tableau 8 donne les caractéristiques des
différentes pathologies qui ont été observées au niveau des élevages. La fréquence des

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

maladies a été calculée à partir du rapport entre le nombre d'autruchons malades par village et celui reçu au niveau de chaque village.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Tableau 7 : Principales pathologies lors de l'élevage des autruchons de 0 à 3 mois

Pathologies

Etiologie

Fréquence
des élevages
touchés

Pronostic

Traitement

Engouement
Coliques
aigues,
diarrhées

· Ingestion de fruits de Niim

· Ingestion de sable

· Ingestion d'objets, débris

· Ennui

· Stress

· Poussins nourris dès l'éclosion (Campodonico et al., 1992)

· Consommation trop
importante d'eau

33,3%

Peut entrainer
la mort

· Mélasse et/ ou huile

· Antibiotiques

· Gastrocinetiques (Gildsleider, 1993)

· Mise à la diète
immédiate

· Verifier les quantites d'eau consommée par les poussins

Paralysie

· Mauvaise manipulation de
l'animal par l'éleveur

· Poids trop important du a suralimentation

· Carence ou déséquilibre en Ca et P (Huchzermeyer, 1994)

· Carence en vitamines du complexe B ou en vitamine D

· stress

100,0%

Peut entrainer
la mort

? Les pattes sont

attachées légèrement

· Apport vitaminé en Ca et P

Fractures,
blessures

· Peur, stress entrainant la
course des animaux

· Les sols dallés ont entrainé des chutes

· Carence ou déséquilibre en Ca et P (Huchzermeyer, 1994)

6,7%

Autruchons
abattus de
suite

· Un spray est utilisé pour désinfecter les blessures

· Eviter les causes de
peur, de stress

Cécité

? Carences Vitamines B,

B6 pour cécité

13,3%

Peut entrainer
la mort si
l'animal
n'arrive plus à
se nourrir

· Collyre utilisé

 

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Des disparités ont également été observées sur la répartition spatiale de ces pathologies (figure 2). En effet, l'engouement a été surtout enregistré dans le village de Ya diana avec prés de 61% des cas observée ; alors que les rares cas de cécités et de fractures ont respectivement été enregistrés dans les villages de Diokoul Diavrine et Nguer Nguer.

0

0

Ya diana

20,95

11,43

0

1,08

Diokoul

7,57

7,57

4,17

Nguer Nguer

0

Paralysie Engouement Cecite

Fractures

5,83

16,67

0

25

20

5

15

10

Figure 2 : Fréquence (en %) des maladies les plus rencontrées au niveau de chaque village

1.2.3 La mortalité

Les villages de Ya diana et Nguer Nguer ont connu les taux de mortalité les plus élevés avec respectivement plus de 25 et 26% ; alors que le village de Diokoul Diavrine a enregistré les plus faibles mortalités avec en moyenne 15% (Tableau 9).

Tableau 8 Taux de mortalité par village:

Villages

Nombre
d'autruchons
reçu

Autruchons ayant
atteint l'âge de 3 mois

Nombre
de morts

Taux de
mortalité (%)

Ya diana

210

154

56

25,8

Diokoul Diavrigne

185

157

28

15,1

Nguer Nguer

120

89

31

26,7

Total

515

400

115

22,3

 

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Le tableau 10 illustre le taux de mortalité selon le sexe de l'éleveur. Si une égalité parfaite a été observée au niveau de la mortalité moyenne enregistrée chez les hommes et les femmes, il n'en demeure pas moins que les pertes sembleraient être plus élevées chez les hommes uniquement au niveau du village de Nguer Nguer.

Tableau 9 : Taux de mortalité par sexe et par village

Villages

Taux d'exploitant
par sexe (en %)

Taux de mortalité
(en %) par éleveur

Nombre d'autruches
morts par éleveur

 

Femmes

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

Ya diana

50,0

50,0

5,8

20,0

3,5

28,7

Diokoul Diavrine

42,9

57,1

3,2

11,9

3,0

5,5

Nguer Nguer

50,0

50,0

24,8

1,9

17,3

1,3

Moyenne

47,6

52,4

11,3

11,3

7,9

11,8

 

1.3 Discussion

Les difficultés rencontrées par les éleveurs ont été de divers ordres et pourraient être expliquées par des défaillances dans le choix des villages et des éleveurs, dans la formation aux techniques d'élevage de cette espèce et dans le suivi des élevages. En effet, pour le suivi, l'inexpérience des populations associé au fait que la phase préparatoire a été courte montrent que les producteurs n'avaient pas réalisé l'ampleur du travail (soins méticuleux, permanence du suivi). Certains cas de colique et/ou de diarrhée ont été attribués à des objets jetés par les enfants laissés seuls avec les autruchons. De plus, les fractures et certaines blessures observées chez les animaux ont été mises sur le compte du manque d'expérience dans la manipulation des autruchons. Les mauvaises odeurs consécutives au placement des serres au milieu des maisons ont énormément gênées les éleveurs et expliqueraient les difficultés dans le suivi permanent des animaux.

Les serres ont été placées au milieu des habitations pour faciliter la lutte contre les vols et les attaques des chiens errants. Ceci serait à l'origine de certaines troubles telles que le stress et ses conséquences sur le comportement alimentaire, mais également d'engouement. De plus, au niveau des concessions, ces serres ont été installées sous les arbres. En effet, ce programme d'élevage d'autruchons en milieu paysan s'était déroulé en pleine saison sèche chaude et, par rapport aux recommandations pour cet animal (Corneille et Lebailly, 1998), l'ombre créée devait servir d'aire de repos. La forte présence de « niim », communément appelé Azadiracta

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

indica, dont les fruits mûrs en chute ont été ingérés par les animaux pourraient expliquer la prédominance des cas d'engouement au niveau du village de Ya Diana.

Par ailleurs, les retards de croissance constatés chez les autruchons, après les 25 premiers jours d'élevage, par les techniciens de SENAUTRUCHE pourraient être expliqués par une infection du sac vitellin. En effet, chez les autruches, durant les 2 premières semaines de la vie, les réserves contenues dans leur sac vitellin, doivent absolument être consommées. Ces réserves représentent 40% du poids de naissance. Le sac vitellin est une réserve de nutriments qui permet aux autruchons de survivre pendant quatre à cinq jours sans se nourrir (Guittin, 1985). Le fait de les nourrir trop tôt, les emmène à moins puiser dans ces réserves. Et si ces dernières ne sont pas utilisées, des troubles pathologiques peuvent apparaitre notamment une infection ou une rétention du sac vitellin.

De plus, un défaut d'adaptation des autruchons à l'aliment et aux types de mangeoires pourrait également être évoqué. En effet, il est recommandé de mettre dans chaque lot d'autruchons, un autruchon plus âgé, ayant acquis les bons reflexes alimentaires (Guittin, 1983) et qui permettrait aux oisillons de distinguer très tôt les mangeoires ainsi que la forme et la couleur des aliments à consommer. Dans la nature, les autruches génitrices jouent ce rôle. Tous les animaux étant de même âge durant ce programme, les troubles du comportement alimentaire observés tels que la consommation d'objets divers et le picage entre congénères pourraient être attribuées à ce phénomène ainsi que les troubles comme l'engouement (près de 35% des élevages enquêtés).

Il faut rappeler qu'après les 25 premiers jours d'élevage des autruchons, les techniciens de la société avait attribué ces retards de croissance à l'aliment distribué et avaient opéré un changement qui a du forcer les animaux à se réadapter. En effet, un aliment pré-démarrage d'une société de la place a été utilisé au début de ce programme. Le changement d'aliment après les 25 premiers jours d'élevage, a du forcer les autruchons à se réadapter et à relancer leur croissance. Pourtant, les valeurs nutritives de l'aliment pré-démarrage mis en cause sur la croissance des animaux répondaient aux normes (Corneille et Lebailly, 1998). Le changement de mangeoires avec l'emploi de pneus à la place des jerricanes de 20 litres, déformées par les coups de becs des animaux, pourrait également avoir un effet négatif sur la consommation même s'il est moins vraisemblable avec le temps de réadaptation.

Il faut également souligner la distribution de l'aliment au niveau des villages. En effet, elle se
faisait à volonté, contrairement aux recommandations de Guittin (1985), avec pour

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

conséquence une croissance accélérée des animaux avec l'aliment importé et des difficultés dans les déplacements du à des problèmes de pattes. L'ensemble des élevages enquêtés ont été touchés par ces paralysies qui seraient liées à un développement disproportionné de la partie abdominale de l'animal par rapport à la puissance motrice de ses pattes. L'aliment doit être distribué en quantité limitée et en plusieurs repas (5 à 6) pour, en plus, faciliter le transit intestinal et limiter l'ennui des poussins. De plus, la distribution régulière de graviers et de fientes d'autruches adultes n'a pas été respectée par tous les exploitants. Ceci serait à l'origine des cas de coliques et de diarrhées. Les fientes permettent d'ensemencer leur tube digestif améliorant leur capacité digestive, et dans le même temps stimulent leurs défenses immunitaires (Guittin, 1985).

La distribution de l'eau de boisson a également été une difficulté notamment dans le village de Nguer Nguer. En effet, la société devrait approvisionner en eau les éleveurs à partir du village de Diokoul Diavrigne. Des jerricanes de 20 litres d'eau étaient délivrés chaque jour aux éleveurs ; cependant face aux déficits, les éleveurs ont utilisé l'eau des puits au niveau de Nguer Nguer et Ya Diana où les mortalités on été les plus importantes avec respectivement 25,8% et 26,7%. En effet, les micro-organismes présents dans l'eau des puits pourraient également expliquer certains troubles observés notamment les diarrhées fréquentes.

Malgré toutes les contraintes, les résultats obtenus par les exploitants villageois ont été satisfaisants. En effet, près de 78% des autruchons importés d'Afrique du Sud ont atteint l'âge de trois mois. Ce qui est supérieur aux moyennes des autruchons éclos vivants à l'âge de trois mois au niveau des élevages intensifs en Région Wallonne (70%) et aux Etats Unis (60%), mais inférieur à la moyenne des élevages intensifs d'Afrique du Sud qui est de 80% (Corneille et Lebailly, 1998; Van der Vijver,1992). De plus l'objectif initial qui était de familiariser les populations a l'autruche a été atteint.

Pourtant cette étude montre que les résultats obtenus par SENAUTRUCHE pourraient facilement être amélioré à travers l'habitat, l'aliment et la conduite de l'élevage. En effet, des défaillances sur la préparation des éleveurs ont été observées. Elles seraient dues au temps de préparations très court pour sensibiliser suffisamment les volontaires sur les normes d'élevage de cet animal dont les intérêts sont multiples.

Aujourd'hui, il est clair qu'au Sénégal et notamment dans la zone du Bassin arachidier où ce
programme a été mené, l'élevage d'autruchons pourrait être envisagé avec succès. Toutefois,
par rapport à la durée de vie de cet animal et à la longueur de la période d'élevage, les

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

contraintes inhérentes à la période de plus de 3 mois doivent être solutionnées. Parmi celles-ci l'ingestion de sable. Un certain nombre de stratégies censé lever la contrainte, avait fait l'objet d'une expérimentation à travers une évaluation de l'utilisation digestive des nutriments.

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

2 L'expérimentation sur l'ingestion de sable

2.1. Résultat de l'expérimentation

Les résultats sur l'utilisation digestive des nutriments n'ont révélé aucune différence significative sur la MS (p = 0,464 ; R2 = 0,29), les PB (p = 0,676 ; R2 = 0,18) et la CB (p = 0,120 ; R2 = 0,66). Les autruches élevés dans les box où le Panicum maximum a été installé, ainsi que les animaux ayant reçu de la mélasse dans leur eau de boisson, valorisent mieux la MG (p = 0,001 ; R2 = 0,88), de la MO et de l'EM (Annexe 2). Aucune différence significative n'a cependant été observée pour l'UDN chez les animaux du lot témoin et ceux élevés dans des box avec les objets de distractions (Figure 3).

UDN (en %)

100,00

40,00

90,00

80,00

70,00

60,00

50,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Témoin Avec jouets Avec Mélasse Avec P. maximum a a

a

b b

ab

a

d

c

b

b

b

dMS dMO dPB dCB dMG dEM

Les nutriments

Figure 3 : UDN chez des autruches ne recevant que l'aliment SENAUTRUCHE (Témoin), des autruches qui en plus de l'aliment témoin ont été mis en élevage dans des box avec des objets de distractions (Avec jouets), avec de la mélasse

Pour chaque nutriment, les moyennes n'ayant pas de lettre en commun sont significativement différentes au seuil P < 0,05

2.2. Discussion

Les plus fortes rétentions de MO observées chez les animaux élevés dans les box où le sol a été couvert par le Panicum maximum et ceux des lots ayant reçu la mélasse dans leur eau de boisson pourraient être expliquées par l'effet positif de la mélasse et du tapis herbacé. En effet, la mélasse agirait sur les voies digestives et jouerait un rôle de lubrifiant avec comme

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS

conséquence une élimination du sable ingéré. Et avec la couverture du sol par le P. maximum, la prise de sable a été presque nulle. Cette hypothèse est en conformité avec les teneurs très élevés de cendre dans les fèces et qui pourraient être liés au sable ingéré et éliminé par le biais de la mélasse. Il faut également souligner les teneurs en Ce dans le P. maximum qui est ingéré par les animaux et qui n'est pas comptabilisé dans les calculs.

De plus, les protéines sont également très valorisées par les autruches avec près de 80% d'utilisation digestive au niveau de chaque lot.

Les très bonnes utilisations digestives de la MG et de façon générale de l'EM par les animaux des box où le sol est couvert par un tapis fourrager et ayant reçu la mélasse dans leur eau de boisson pourraient être expliquées par la présence de foins. En effet, ce dernier pourrait, en ralentissant le temps de transit, permettre une digestion plus complète, sans compter une partie des MG des foins se retrouvant au niveau des fèces et qui n'ont pas été comptabilisés au départ (MG du foin de P. maximum). Ceci pourrait également expliquer les différences observées sur la valorisation de l'énergie.

Il ressort donc que les stratégies les plus efficaces pour lutter contre le phénomène d'ingestion seraient l'utilisation d'un tapis fourrager de P. maximum comme couverture du sol et l'emploi de mélasse dans l'eau de boisson. Il serait intéressant de combiner les deux stratégies pour pouvoir évaluer le degré de synergie entre les deux. Mais il serait également utile que des recherches précises soient effectuées sur les quantités optimales de mélasse à donner.

L'utilisation de jouets s'est révélée comme peu efficace face à l'ingestion de sable. Son emploi en complément, rendra probablement plus efficace les stratégies avec tapis herbacé et/ou avec mélasse.

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La réintroduction de l'autruche telle que tentée par SENAUTRUCHE est intéressante à plus d'un titre. L'implication des populations est un gage de durabilité de la réintroduction. De plus, de nouvelles perspectives se sont ouvertes aux populations impliquées dans le projet avec notamment une diversification de leurs activités, une amélioration de leurs revenus. Les recherches sur la levée de contraintes à l'élevage d'autruches comme l'ingestion de sable, sont indispensables à l'implantation pérenne de la production semi-intensive puis intensive de ces oiseaux au Sénégal. Le développement d'initiatives similaires à celles de SENAUTRUCHE offrira à l'Etat, une opportunité de pouvoir repeupler les zones écologiques où l'animal est menacé ou a disparu, de contribuer à la satisfaction de la demande en viande d'une population grandissante, et dans le même temps de redynamiser le secteur de l'élevage en favorisant les investissements en amont et en aval de la production d'autruches.

Pour de futures introductions d'autruches en milieu paysan les recommandations suivantes ont été formulées ; en effet, il faut:

· une phase préparatoire (formation) suffisamment longue pour permettre aux exploitants de bien intégrer la conduite de l'élevage. Notamment la diète à respecter lors des premiers jours pour permettre une résorbation du sac vitellin;

· un strict respect des normes internationales en élevage d'autruches (alimentation, prophylaxie) par l'exploitant;

· un choix de l'emplacement des serres intégrant aussi bien le confort de l'exploitant que de l'oiseau. C'est-à-dire étant placés au niveau des maisons dans une partie où les odeurs seront assez loin de l'espace de vie des exploitants, et assez calme pour les autruchons. Sans pour autant être éloigné de sorte que l'aspect sécuritaire (lutte contre les vols et les chiens errants) et le suivi méticuleux ne soient pas négligés ;

· tenir un journal clair et précis des activités qui devront être réalisées quotidiennement. Ceci aussi bien pour l'exploitant, selon la langue maitrisée (arabe, français) que pour les experts chargés du suivi ; et enfin

· motiver les exploitants par une rémunération selon le niveau de performance par exemple le nombre d'autruchons vivants à la fin de l'élevage.

De plus, pour les exploitations confrontées au problème d'ingestion de sable, nous
recommandons la couverture de l'aire de parcours des autruches par une espèce fourragère

Contribution à l'étude de la mise en place d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

comme le P. maximum ou à défaut, d'utiliser de la mélasse dans l'eau de boisson. Ces stratégies amélioreraient même la valorisation de certains nutriments comme la MG, la MO et l'EM ; cependant des études de digestibilités devraient être réalisées pour apporter plus de précision sur la valorisation de l'aliment.

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ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire

Généralités

Identification du responsable de l'élevage

Nom: Prénom: Village:

1) A quelle date sont arrivés les autruchons?

2) Quel est le nombre d'autruchons que vous avez reçu ?

3) Quel est la durée du séjour des autruchons chez vous ?

Aspect alimentation

4) Quels sont les types d'aliment que vous avez utilisés ?

5) Sur quelle période avez-vous utilisée l' (les) aliment (s) ?

6) Quelles sont les types de mangeoires utilisés?

7) Quelles sont les types d'abreuvoirs utilisés?

8) Quel est le mode d'alimentation que vous avez appliqué?

a) A volonté des que les mangeoires sont vides

b) A des heures choisies

c) Au hasard

9) Quelles sont les quantités données aux autruchons ?

a) Sans mesure (mangeoire rempli a ras bord)

b) Précises

10) Quel est l'évolution des quantités d'aliment données au cours de l'élevage?

11) Quel est le mode de distribution de l'eau

a) à volonté

b) à des heures précises

c) au hasard

12) D'où provient l'eau, quelle est sa qualité?

13) Avez-vous donné les graviers aux autruchons?

Aspect prophylaxie sanitaire et prophylaxie médicale

14) A-t-on effectue une préparation du logement des autruchons (désinfection, choix des abris...)?

15) Effectuez-vous le nettoyage des abris?

a) Non

b) Si oui, comment? A quelle fréquence?

16) De quel moyen usez-vous pour les nettoyer (détergents, etc...) ?

17) Les mangeoires sont ils systématiquement lavés avant de remettre l'aliment?

18) Faites vous de même pour les abreuvoirs?

19) Quelles sont les maladies que vous avez eues à constater lors de l'élevage? Ont-elles entrainé la mort?

20) Les autruchons ont-ils été vaccines tout au long de l'élevage?

21) Existe-t-il un lieu de mise en quarantaine?

22) Combien d'individus ont été touché ?

En cas d'urgence

23) En cas de problèmes, cherchiez-vous à le résoudre vous-même? Si oui par quel moyen?

24) En cas de manque d'aliment, ou de déclaration de maladies, ou autre problème appeliez-vous les responsables automatiquement, ou attendiez vous leur prochain passage ?

25) Quel est le temps d'attente avant l'intervention des responsables du projet:

a) De suite b) quelques heures après c) à leur prochain passage

Les contraintes

26) Quelles sont les difficultés rencontrées ?

27) Compte tenu de cette expérience, quelles sont les recommandations que vous avez à formuler pour améliorer une initiative similaire dans l'avenir?

Annexe 2 : Les résultats de l'analyse statistique

The SAS System 07:01 Tuesday, February 15, 2011 4

The ANOVA Procedure

Dependent Variable: udms

Sum of

Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F

Model 3 155.9433682 51.9811227 0.96 0.4637

Error 7 380.0022500 54.2860357

Corrected Total 10 535.9456182

R-Square Coeff Var Root MSE udms Mean

0.290969 10.42177 7.367906 70.69727

Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F

trt 3 155.9433682 51.9811227 0.96 0.4637

Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F

Model 3 882.183485 294.061162 0.90 0.0485

Error 7 2275.904533 325.129219

Corrected Total 10 3158.088018

R-Square Coeff Var Root MSE udmo Mean

0.279341 26.80153 18.03134 67.27727

Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F

trt 3 882.1834848 294.0611616 0.90 0.0485

Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F

Model 3 8.33083485 2.77694495 0.53 0.6760

Error 7 36.68698333 5.24099762

Corrected Total 10 45.01781818

R-Square Coeff Var Root MSE udpb Mean

0.185056 2.855132 2.289323 80.18273

Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F

trt 3 8.33083485 2.77694495 0.53 0.6760

Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F

Model 3 1346.821235 448.940412 17.84 0.0012

Error 7 176.137183 25.162455

Corrected Total 10 1522.958418

R-Square Coeff Var Root MSE udmg Mean

0.884345 6.159611 5.016219 81.43727

Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F

trt 3 1346.821235 448.940412 17.84 0.0012

Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F

Model 3 748.105172 249.368391 3.23 0.1198

Error 5 386.286117 77.257223

Corrected Total 8 1134.391289

R-Square Coeff Var Root MSE udcb Mean

0.659477 17.02056 8.789609 51.64111

Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F

trt 3 748.1051722 249.3683907 3.23 0.1198

Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F

Model 3 4967.740483 1655.913494 3.08 0.0128

Error 5 2688.695717 537.739143

Corrected Total 8 7656.436200

R-Square Coeff Var Root MSE udem Mean

0.648832 30.69385 23.18920 75.55000

Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F

trt 3 4967.740483 1655.913494 3.08 0.0128

Annexe 3 : Données concernant la température et

l'hygrométrie pendant l'expérimentation

Date

Température

Hygrométrie

8H

13H

18H

8H

18H

9 Nov. 2010

ND

31

25

60

60,5

10 Nov. 2010

26

ND

33

31

33

11 Nov. 2010

30

35

33

28

26

12 Nov. 2010

28

ND

ND

18

ND

13 Nov. 2010

27

31

28

28

44

14 Nov. 2010

28

33

24

25

58

15 Nov. 2010

ND

36

ND

60

ND

ND : Non Déterminé






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984