RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DES
UNIVERSITES ET DES CENTRES UNIVERSITAIRES REGIONAUX
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE THIES ECOLE NATIONALE SUPERIEURE
D'AGRICULTURE DEPARTEMENT PRODUCTIONS ANIMALES
11 1111 111 111111'111111 1111111 111111
Evaluation d'une expérience de
réintroduction
d'autruches en élevage semi-intensif au
Sénégal
Présenté par :
Monsieur Amadou NDIAYE
Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur
Agronome Spécialisation : Productions Animales
Soutenu le 04 mars 2011 devant le jury composé de
:
Dr Ahmed Tidiane DIALLO, Directeur de l'ENSA,
Président,
Dr Mamadou Thiam DIOP, Chef du département
Productions Animales, Membre,
Dr Mamadou Tandiang DIAW, Enseignant-Chercheur à
l'ENSA, Rapporteur,
M. Moustapha Sy, Directeur technique de SENAUTRUCHE,
Membre,
Dr Doune Pathé NDOYE, Inspecteur Régional
de l'Elevage de Thiès, Membre,
M. Francis Bouba DALAMBAYE Directeur National de HEIFER
Sénégal, Membre
DEDICACES
Après avoir rendu grâce à DIEU, exalté
soit-Il et prié sur Son Prophète,
Je dédie ce travail :
? A ma lumière spirituelle Cheikhoul Khadim, Cheikh
Ahmadou
BAMBA ;
· A mes deux parents, pour tout leur sacrifice à mon
endroit, qu'ALLAH leur accorde une longue vie et la joie dans les deux mondes
;
· A ma tante Astou Diouf pour son aide permanente;
· A ma femme, pour sa sollicitude;
· A mon frère et ma soeur pour leur soutien
permanent;
· A mon frère Moustapha Sy, qu'ALLAH te place parmi
Ses bien-aimés ;
· A Soxna Mai Ka, Michael Diedhiou et Malick Diop pour leur
accueil chaleureux, et l'ensemble de leurs conseils,
· A l'ensemble du Daara Nouroul Mahanhidi, la
lumière des instituts, et du Daara Mawahibou Nafihu, que DIEU vous place
parmi les serviteurs sincères du Serviteur du Prophète (Psl);
· A la 25eme promotion de l'ENSA, "On est
ENSEMBLE;";
· A l'ensemble des élèves
ingénieurs de l'ENSA;
REMERCIEMENTS
Mes remerciements et ma gratitude vont :
· A Monsieur le Directeur de l'ENSA Dr Ahmed T.
DIALLO;
· Au directeur des études de l'ENSA Dr Saliou
NDIAYE et à travers lui tout le corps enseignant et le personnel de
l'ENSA, pour la qualité de la formation reçue;
· Au chef de département Productions animales de
l'ENSA Dr Mamadou Thiam DIOP;
· Au Dr Abdoulaye DIENG, Enseignant/Chercheur
à l'ENSA;
· A mon encadreur Dr Mamadou Tandiang DIAW pour
son soutien et pour sa disponibilité;
· A Monsieur Souleymane DIENG pour ses conseils et
les nombreuses heures sacrifiées pour la réussite de ce
travail;
· A Monsieur Bassirou MBACKE, Directeur de
SENAUTRUCHE SUARL pour son soutien;
· A mes maitres de stage Messieurs Sidy DIOP et
Moustapha SY pour leur soutien;
· Aux membres du jury de par leur disponibilité et
leur contribution à l'amélioration de ce document ; et enfin
· A tous ceux qui ont contribué à la
réussite de ce travail.
RESUME
L'élevage d'autruches (Struthio camelus)
offre de nombreuses opportunités de surcroit dans un pays comme le
Sénégal qui fait partie de sa zone écologique naturelle.
Des essais de réintroductions y ont été tentés sur
le plan touristique mais de manière désorganisée. En 2007,
la société SENAUTRUCHE a investi, en collaboration avec des
populations villageoises, dans l'élevage semi-intensif d'autruches. Des
enquêtes au niveau des villages ayant participé à cette
expérience ont été faites avec, par la suite une
expérimentation sur la valorisation par l'autruche d'un aliment à
15,7% de protéines brutes pour un niveau énergétique de
9,9 MJ.EM/kg.MS, afin de déterminer des stratégies efficaces
contre l'ingestion de sable. La réintroduction de l'autruche s'est
heurtée à l'inexpérience des populations, à une
phase préparatoire trop courte et à une conduite de
l'élevage pas toujours en conformité avec les exigences de cet
élevage. Néanmoins avec près de 78% d'autruchons qui ont
atteint l'âge de 3 mois, l'expérience a été
jugée satisfaisante et ouvre des perspectives pour des projets
similaires. Quant à l'ingestion de sable, les résultats de
l'Utilisation Digestive des Nutriments (UDN) impliquent qu'elle serait
limitée par l'emploi de la mélasse et la couverture du sol par du
Panicum maximum.
Mots-clés: autruche, élevage
semi-intensif, population villageoise, réintroduction, sable
ABSTRACT
The breeding ostrich (Struthio camelus) offer many
opportunities to countries like Senegal which is part of its ecological natural
zone. Experiencies of reintroductions have been tried there, on the tourist
plan but in a disorganised way. In 2007, the society SENAUTRUCHE has invests,
in collaboration with rural populations, semi-intensive breeding of ostriches.
Surveys to villager experience have been realized with, and an experiency on
the valorization of the diet which composition is 15.7% of Crude Protein for a
level of Metabolizable Energy of 9.9 MJ/kg.MS, in order to determine efficient
strategy to control sand consumption. The reintroduction of the ostrich itself
was not adequate due to the population's inexperiences, a short time
preparatory and sometimes a way of breeding which doesn't respect the animal's
exigencies. Nevertheless 78% of the ostriches reach the age of 3 months old,
the experience has been judged convenable and open possibilities for similar
projects. To reduce sand consumption, results of the Digestive Utilization
Nutrient (UDN) show that it would been useful to use treacle and to cover soil
with Panicum maximum.
Keys words: ostrich, semi-intensive breeding,
rural population, reintroduction, sand
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AGV: Acides Gras Volatils
ANOVA: Analyse de la Variance
AOAC: Association of Official Analytical
Chemists CB: Cellulose Brute
Ce : Cendre
C.I.O.: Congrès International
Ornithologique DAN : Digestibilité Apparente des
Nutriments ENSA: Ecole Nationale Supérieure
d'Agriculture FAPPO: Ferme Agropastorale de Pout
GOANA: Grande Offensive Agricole pour la
Nourriture et l'Abondance MAPA: Ministère de
l'Agriculture, de la pêche et de l'Alimentation MF:
Matière fraiche
MG: Matière Grasse
MO: Matière Organique
MS: Matière sèche
NF: Nutriments Fécaux
NI: Nutriments Ingérés
PB: Protéines Brutes
SAS : Statistical Analysis System
SUARL: Société Unipersonnelle
à responsabilité limitée
UDN : Utilisation Digestive des Nutriments
USAID:
DEDICACES I
REMERCIEMENTS II
RESUME III
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX VII
LISTE DES FIGURES VII
INTRODUCTION 1
1.Contexte de l'étude 2
2. Les Objectifs de l'étude 3
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 4
1. Biologie de l'Autruche 5
1.1. Systématique 5
1.2. Morphologie 6
1.3. Anatomie et physiologie 8
1.4 Milieu naturel et écologie 10
1.5 Reproduction 11
2/ L'élevage des autruches 11
3. Les produits de l'élevage 13
3.1. Les reproducteurs 13
3.2. Le cuir 13
3.3. La viande 13
3.4. Les plumes 13
3.5 La graisse 14
3.6. Le Tourisme 14
PARTIE B : METHODOLOGIE 15
1.L'élevage d'autruches en milieu paysan 16
1.1. Elaboration du questionnaire 16
1.2. Echantillonnage 16
2.L'expérimentation sur l'ingestion de sable 17
2.1 Matériel 17
2. 2. Méthode 18
2.2.1 Installation des box 18
2.2.2 Le dispositif 18
2.2.3 Conduite de l'expérimentation 20
2.3 Les limites de l'étude 21
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSION 22
1. Elevage d'autruches en milieu paysan au Sénégal
23
1.1. Avant l'arrivée des autruchons 23
1.2. Les premiers mois d'élevage 24
1.2.1 L'alimentation 25
1.2.2 La prophylaxie 26
· La prophylaxie sanitaire 26
· La prophylaxie médicale 26
1.2.3 La mortalité 29
1.3 Discussion 30
2 L'expérimentation sur l'ingestion de sable 34
2.1. Résultat de l'expérimentation 34
2.2. Discussion 34
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 36
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 38
ANNEXES 41
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : systématique de l'autruche selon le CIO 5
Tableau 2 :Classification de l'espèce Struthio camelus et
de ses sous-espèces 6
Tableau 3 - Taille du cheptel des principaux pays à
élevage d'autruches 12 Tableau 4: Comparaison entre la
productivité des bovins et des autruches Erreur ! Signet non
défini.
Tableau 5: Taille de l'échantillon enquêté
par village et par sexe .. Erreur ! Signet non défini.
Tableau 6: Caractéristiques des blocs 19 Tableau 7 : Apports
alimentaires recommandés pour les autruchons au démarrage en %
de
MS comparés aux apports de l'aliment
pré-démarrage utilisé (Gosso, 2003) 25
Tableau 8 : Principales pathologies lors de l'élevage des
autruchons de 0 à 3 mois 28
Tableau 9: Taux de mortalité par village: 29
Tableau 10 : Taux de mortalité par sexe et par village
30
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : tube digestif d'Autruche 8
Figure 2 : Fréquence (en %) des maladies les plus
rencontrées au niveau de chaque village 29
Figure 3 : Digestibilité des nutriments 34
Introduction
Evaluation d'une expérience de réintroduction
d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal
INTRODUCTION
1. Contexte de l'étude
La domestication de l'autruche remonte à la plus haute
antiquité (Guittin, 1985), mais c'est en 1775, que la première
ferme d'élevage d'autruches a été mise en place dans le
sud de l'Afrique, prés du Cap (Smit, 1963). La production d'autruches
s'est fortement diversifiée, de la production de plumes, à la
vente de reproducteurs, de viande, de cuir et vers le tourisme. C'est ainsi que
son élevage est intéressant de par la grande diversité des
produits, l'efficacité de production et de reproduction mais
également la rentabilité potentielle élevée.
Du fait que le Sénégal appartient aux zones
écologiques favorables à l'autruche, l'animal a existé en
grand nombre dans le pays (communication personnelle). Cependant, le braconnage
a décimé l'animal le reléguant au rang d'espèces
menacées au Sénégal (USAID, 2008). Il y'a quelques
années, trois autruches sauvages ont été capturées
dans la zone sylvo-pastorale du Ferlo, mais n'ont pas survécu par la
suite. Actuellement des traces d'autruches sauvages y ont été
retrouvées, sans pour autant que la présence des animaux ne
puisse être confirmée de visu.
L'élevage d'autruches possède l'avantage au
Sénégal de ne pas être confronté à un
problème d'acclimatation. C'est fort de cela que des essais de
réintroductions ont été tentés depuis 1993, au
niveau du parc de Hann et dans la réserve de Bandia, mais
également dans certaines fermes privées comme l'Exploitation
Maraichère de Pout (EMAP) devenu Ferme Agropastorale de Pout (FAPPO).
Cependant, elles se sont faites de manière sporadique et avec un nombre
d'animaux trop peu important. De plus l'unique activité visée
était le tourisme et non une production exportable.
La société SENAUTRUCHE créée en
2007 avait tenté un nouveau genre de réintroduction, avec un
nombre beaucoup plus important d'animaux, pour un élevage semi-intensif.
Les méthodes employées par SENAUTRUCHE visaient une production
exportable et le repeuplement des zones anciennement peuplées par
l'autruche.
Ce travail intitulé « Evaluation d'une
expérience de réintroduction d'autruches en élevage
semi-intensif au Sénégal» se propose
d'étudier les opportunités et les contraintes liées
à l'installation d'un élevage semi-intensif d'autruches par
l'étude du cas de SENAUTRUCHE SUARL.
Le présent document fait d'abord la compilation des
informations disponibles sur les autruches qui sera suivie de la
méthodologie adoptée pour collecter des données sur
Evaluation d'une expérience de réintroduction
d'autruches en élevage semi-intensif au Sénégal
INTRODUCTION
l'expérience de populations rurales en matière
d'élevage d'autruchons et la levée de certaines contraintes
rapportées. La présentation des résultats ainsi que leurs
discussions permettront en synthèse de conclure ce travail avec des
recommandations.
2. Les Objectifs de l'étude
L'objectif global de cette étude est d'évaluer une
expérience de réintroduction d'autruches en élevage
semi-intensif au Sénégal. Pour se faire, il faudra étudier
:
v' les atouts et les contraintes liées à
l'élevage d'autruchons par des populations rurales; et
v' de façon plus spécifique le
phénomène de la consommation de sable par les autruches et
trouver les moyens d'y remédier.
PARTIE A
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Biologie de l'Autruche
1.1. Systématique
Les grands oiseaux terrestres non volants, connus sous le nom
générique de « ratites » (un terme qui n'a plus de
valeur systématique), sont l'objet de controverses multiples quant
à leur classification. Ils sont souvent regroupés en un ordre
unique, celui des Struthioniformes (organisation systématique retenue
ici), mais certains auteurs considèrent qu'ils se répartissent en
cinq ordres distincts (les Struthioniformes pour l'autruche, les
Zhéiformes pour les deux espèces de nandous, les Casuariiformes
pour les trois espèces de casoars, les Dromaiiformes pour l'émeu,
et les Aptéryformes qui réunit les quatre espèces de kiwis
ou aptéryx).
Selon la classification du C.I.O. (Congrès International
Ornithologique) la systématique de l'autruche (Struthio
camelus) est donnée par le tableau 1.
Tableau 1 : systématique de l'autruche
selon le CIO
Règne
|
Animal
|
Embranchement
|
Chordés
|
Sous embranchement
|
Vertébrés
|
Classe
|
Oiseaux
|
Ordre
|
Struthioniformes
|
Famille
|
Struthionidées
|
Genre
|
Struthio
|
L'ordre des Struthioniformes comprend 4 sous-ordres : les
Struthiones, les Rheae, les Casuarii, les Apteryges.
Le sous-ordre des Struthiones comprend le seul genre
Struthio, constitué d'une seule espèce, l'autruche,
Struthio camelus (Lowe en 1931 cité par Corneille et Lebailly,
1998). Depuis la disparition de la dernière autruche d'Arabie
Struthio camelus syriacus (Rotchild, 1919 cité par Corneille et
Lebailly, 1998), tuée en Syrie en 1924, l'espèce Struthio
camelus ne compte que quatre (4) sous-espèces: S. camelus
camelus (Struthio camelus camelus), S. camelus
massaicus, S. camelus molybdophanes, S. camelus
australis (tableau 2).
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Tableau 2 :Classification de l'espèce
Struthio camelus et de ses sous-espèces (Mayr, 1979; Guittin, 1985 ;
Masson, 1992)
Sous-espèces
|
Noms vernaculaires
|
Localisation
|
S. camelus camelus
|
Autruche d'Afrique du Nord
|
Sahel, Mauritanie,
Nord Est de l'Ethiopie et Soudan
En voie d'extinction
|
S. camelus massaicus
|
Autruche des Massais Autruche d'Afrique de l'Est
|
Kenya, Tanzanie
|
S.camelus molybdophanes
|
Autruche des Somalis
|
Du Nord Est de l'Ethiopie au Kenya
|
S. camelus australis
|
Autruche d'Afrique du Sud
|
Namibie, Botswana, Zimbabwe, Afrique du Sud, Australie du Sud
|
1.2. Morphologic
1.2.1. Généralités
L'autruche est le plus gros oiseau du monde et le plus grand
oiseau terrestre. Elle se déplace en marchant. Elle peut atteindre 2,5 m
de haut et peser 150 kg (Cornette et Lebailly, 1998). Son espérance de
vie est d'environ 70 ans à l'état sauvage et 40 ans en
captivité (Anonyme, 2010a).
L'autruche a perdu sa capacité à voler du fait
de modifications anatomiques telle la disparition de ses clavicules, mais aussi
le caractère simplifié de son squelette ainsi que de la
musculature de ses ailes (Corneille et Lebailly, 1998).
Les caractères les plus typiques de l'autruche par
rapport aux autres oiseaux sont la taille et le fait qu'elle ne possède
que deux doigts tournés vers l'avant (Anonyme, 2010a).
1.2.2. La tête
La tête de l'autruche est très petite. Le cerveau
est de taille très réduite. Les yeux de l'autruche, faisant
saillie des deux côtés de la tête, occupent les deux tiers
de sa tête. Ils lui permettent d'avoir une vision
périphérique. (Corneille et Lebailly, 1998).
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.2.3. Le cou
Il est relativement long (1m au repos), flexible et mobile
dans toutes les directions, ce qui permet à l'autruche de s'en servir
comme organe de préhension. De tous les oiseaux, l'autruche est celui
qui a le plus long cou (Corneille et Lebailly, 1998).
1.2.4. Les ailes
Au cours des millénaires, l'autruche a
évolué en une créature restant à terre, dont les
ailes ont perdu leur capacité de vol. Bien que petites, les ailes
peuvent s'étendre sur plus de 3 mètres, ce qui permet à
l'autruche de garder l'équilibre lorsqu'elle court et tourne (Doyen et
Setruk, 1995).
1.2.5. Les pattes
Les autruches sont les seuls oiseaux disposant seulement de
deux doigts, dont le plus grand, le doigt intérieur possède un
ongle en forme de griffe. Le doigt extérieur, bien que réduit,
est essentiel à l'équilibre de l'animal. Malgré la
puissance des coups de pied, les pattes sont très sensibles aux
fractures (Corneille et Lebailly, 1998).
1.2.6. Le corps
Le tronc est ramassé. Le corps est recouvert de plumes
molles et tombantes, se raréfiant à mipoitrine pour laisser
à découvert une callosité cornée (Valardi, 1962
cité par Corneille et Lebailly, 1998).
La peau, produit le plus recherché chez l'autruche, est
épaisse et donne après tannage un cuir de très bonne
qualité. De sa qualité dépend la rentabilité de
l'élevage (Corneille et Lebailly, 1998).
1.2.7. Le plumage
Les plumes de l'autruche tombent naturellement toute
l'année si on ne les enlève pas régulièrement. Le
plumage de l'autruche présente des variations avec l'âge, le sexe
et l'espèce (Corneille et Lebailly, 1998).
1.2.8. Le dimorphisme sexuel
Le dimorphisme sexuel est important chez l'autruche. En effet,
outre le plumage, la femelle se distingue aussi par des dimensions toujours
inférieures à celles du mâle. De plus la femelle est muette
(sauf quelques sifflements durant l'accouplement), alors que le mâle
émet le « booming » qui est un son spécifique
émis pendant la période sexuelle.
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 1.3. Anatomie et
physiologie
1.3.1. Le système digestif
Le bec de l'autruche est adapté pour couper l'herbe et
la végétation. Le mouvement rapide de la tête permet
d'arracher les végétaux. Les aliments peuvent s'accumuler dans un
petit sac situé au fond de la gueule. Le contenu de cette poche est
ensuite dégluti par un mouvement de la tête vers le haut.
L'autruche ne dispose pas de dent et la salive produite ne contient aucune
enzyme (Madeiros et Riches, 1994).
L'autruche n'a pas de jabot. L'oesophage est une grande poche
dilatée gris-brun, de 14 × 30 à 30 × 40 cm (Fowler,
1991; Skadhauge et al., 1984).
L'oesophage prend fin au proventricule ou estomac glandulaire.
Ce dernier est un large réservoir dans lequel la nourriture est
stockée et où commence la digestion. Il dispose d'une garniture
de glandes digestives, environ 300, qui secrètent de l'acide
chlorhydrique et des enzymes, dont la pepsine. La poche suivante de l'estomac
est le gésier ou ventricule, de couleur gris-brun qui mesure de 12
× 16 à 30 × 40cm, et pèse environ 2 kg (Fowler, 1991;
Skadhauge et al., 1984).
A l'intérieur du gésier, 1,5 kg de gravier de la
taille d'une bille peuvent être trouvé. La paroi musculaire du
gésier se contracte et écrase les billes entre elles, conduisant
au broyage des aliments. Les graviers ne sont pas excrétés par le
pylore, ils s'usent progressivement et doivent être remplacés.
Sans ces graviers, l'autruche ne peut survivre. Il faut veiller à lui en
fournir constamment (Madeiros et Riches, 1994). La protéolyse gastrique
continue dans le ventricule dans un milieu acide fort (pH: 2,2). La figure 1
est une vue d'ensemble du tractus digestif de l'autruche
|
1) Proventricule
2) Gésier (ventricule)
3) Petit intestin
4) Cæcum
5) Gros intestin
|
Figure 1 : tube digestif d'Autruche (Anonyme,
2011a)
|
|
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le chyme traverse ensuite le petit intestin constitué du
duodénum, du jéjunum et de l'iléon.
Le gros intestin, constitué des caeca qui sont pairs,
du colon-rectum et du cloaque, distingue l'autruche en tant qu'herbivore
strict. Le cloaque est constitué du coprodeum, de l'urodeum et du
proctodeum. Le sphincter musculaire séparant le coprodeum de l'urodeum,
permet à l'autruche d'être le seul oiseau capable d'uriner et de
déféquer de manière distincte. Les digestats transitent
très lentement dans le gros intestin, permettant une digestion efficace
des fibres végétales par fermentation microbienne. Les
bactéries anaérobies produisent des acides gras volatils (AGV)
qui sont la source principale du métabolisme. L'efficacité des
AGV est meilleure que pour les ruminants classiques (Swart et al.,
1988a).
L'absorption des nutriments est quasi-totale, comme la
réabsorption de l'eau. Cette grande efficacité de la digestion et
l'absorption des aliments dans le colon permettent à l'autruche de
survivre dans des conditions désertiques en se nourrissant d'aliments
à valeur nutritive faible. Le rectum aboutit au coprodeum du cloaque par
un sphincter (Corneille et Lebailly, 1998).
Le pancréas, de couleur jaune à rouge pale repose
dans le mésentère (Bezuidenhout, 1986). Le foie de couleur
bleu-marron, pèse environ 2 kg chez les autruches adultes (Fowler,
1991).
Le temps de transit global moyen des aliments est d'environ 40
heures. Il est indépendant du poids de l'animal (Swart et al.,
1988b). Les digestats restent ainsi retenus toute la nuit dans l'intestin
postérieur. Les premières fèces évacuées au
lever sont quantitativement les plus importantes de la journée (Swart
et al., 1988b).
1.3.2 Le système respiratoire
L'autruche a deux poumons de couleur rose clair. Chacun
aboutit à 5 sacs aériens en communications directes avec les
principaux os du squelette. La relative fragilité osseuse en constitue
un inconvénient (Corneille et Lebailly, 1998).
1.3.3. Le système reproducteur
La femelle de l'autruche possède deux ovaires mais seul
le gauche est totalement développé et fonctionnel. Pour le
mâle, les deux testicules sont situés au dessus des reins .Il
dispose d'un phallus rétractile qui lui permet de déposer le
sperme à l'entrée de l'oviducte de la femelle (Corneille et
Lebailly, 1998).
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.4 Milieu naturel et écologie
L'écologie des autruches dans leur milieu demeure
encore mal connue. Les données disponibles montrent une profonde
similitude entre les modes de vie naturel et ceux observés en
captivité dans les grands ranches d'Afrique du sud où
l'élevage extensif est pratiqué (Corneille et Lebailly, 1998).
La répartition de l'autruche à l'état
sauvage est purement africaine. Selon les régions d'Afrique qu'elle
fréquente, l'autruche peut habiter des milieux sensiblement
différents, mais toujours caractérisés par leur aspect
dégagé autorisant un champ de vision étendu (Anonyme,
2010b).
1.4.1 L'organisation sociale
La vie communautaire des autruches est un des systèmes
sociaux les plus compliqués du monde animal selon Guittin (1985). Au
sein des familles, généralement des sex ratio de 1:1 à 1:5
(polygamie) sont observés mais il est possible de voir des sex ratio de
2:1 voire 3:1 (Corneille et Lebailly, 1998).
1.4.2. Le régime alimentaire en conditions
naturelles
En dehors de la période de reproduction, l'autruche
consacre la plus grande partie de la journée à la recherche de sa
nourriture. Elle se nourrit principalement de végétaux, dont
l'apport énergétique est médiocre. Pour compenser, elle en
consomme d'énormes quantités, et se nourrit aussi bien de
graines, de feuilles, de racines, de bourgeons, de pousses, de fleurs ou de
fruits (Corneille et Lebailly, 1998).
Pour assurer son entretien, elle consomme chaque jour environ
5 à 6 kg de matière fraiche (MF) à 30% de matière
sèche (MS) composée approximativement de 24% de fibres brutes
(FB), 12% de protéines brutes (PB), 16% de cendres (Ce) et 3% de
matières grasses (MG) (O'Malley, 1995).
Bien que son régime soit à dominante phytophage
(à base de végétaux), l'autruche est néanmoins
omnivore (Anonyme, 2010b).
De plus, l'autruche a besoin de beaucoup d'eau. Quand elle
n'en trouve pas, elle se rabat sur des plantes grasses salées et
juteuses (halophytes) et sur des fruits (Corneille et Lebailly, 1998). Les
autruches ont connu une évolution les menant vers une adaptation
à l'économie hydrique (Gosso, 2003). Elles ont une forte
capacité de réhydratation, (consommation de 12 à 14 litres
en trois heures, soit 17% de sa masse corporelle) sans se mettre en danger
(Withers, 1993).
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.4.3. Elevage et conséquences sur le comportement
alimentaire
L'élevage implique le maintien en captivité des
autruches. Ceci a pour conséquence un espace de vie limité, une
nourriture de meilleure qualité et d'accès facile, et des
prédateurs inexistants. Certains troubles du comportement en
résultent dus à l'ennui et au stress (Gosso, 2003).
Les autruchons ont une nette préférence pour les
aliments de couleur verte, correspondant à l'alimentation herbivore des
autruches et dans une moindre mesure ceux de couleur blanche. Ceci pourrait
expliquer la coprophagie des jeunes qui ingèrent des fientes d'adultes
couramment recouvertes d'urates chez les autruches sauvages (Gosso, 2003).
L'influence de la captivité sur les autruches est
fonction de la taille du groupe, du sexe et de la taille de l'individu (Mc
Keegan, 1997). L'allotissement en grand troupeau serait responsable d'une
diminution de la vigilance notamment des mâles, qui à
l'état sauvage sont voués à la protection du groupe, et
à une augmentation de la fréquence des coups de bec portés
sur le sol (Mc Keegan, 1997).
1.5 Reproduction
La maturité sexuelle des femelles est atteinte vers
l'âge de 2 à 3 ans. Les mâles sont plus tardifs et n'entrent
en reproduction qu'à l'âge de 3 à 4 ans. La durée
moyenne pendant laquelle les accouplements sont productifs est estimée
à une vingtaine d'années (Corneille et Bailly, 1998).
2/ L'élevage des autruches
Il existe trois modes d'élevage de l'autruche:
· Le mode extensif où dès le plus
jeune âge, environ 3 à 4 mois, les autruchons sont sortis sur de
grandes parcelles et leur nourriture est essentiellement issu du
pâturage. Ce système est majoritaire en Afrique du Sud
(Campodonico et al., 1992);
· Le mode intensif où les animaux sont mis
dans les meilleures conditions possibles afin d'optimiser la production.
L'aliment sous forme de concentrés est distribué dans des auges.
Il s'agit de l'élevage le plus répandu en France; et enfin,
· Le mode semi-intensif qui est un système
intermédiaire, dans lequel les animaux sont parqués dans des
enclos extérieurs de taille moyenne. Les animaux pâturent pendant
la saison de pousse de l'herbe. La qualité et la quantité de la
pâture sont régulièrement
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
vérifiées pour pouvoir, en cas de
nécessité, apporter un aliment complémentaire. Le reste de
l'année, l'éleveur distribue l'aliment à son troupeau dans
des auges.
Le tableau 3 est une synthèse de la répartition
des élevages d'autruches dans le monde. Tableau 3 -
Taille du cheptel des principaux pays à élevage
d'autruches
Pays
|
Année
|
Cheptel
|
Référence
|
AFRIQUE
|
|
|
|
· Afrique du Sud
|
1995
|
575 000
|
O'Malley (1995)
|
· Zimbabwe
|
1993
|
15 000
|
COA (1994)
|
· Namibie
|
1993
|
7 000
|
COA (1994)
|
AMERIQUE DU NORD
|
|
|
|
· Canada
|
1995
|
17 000
|
COA (1994)
|
· USA
|
1995
|
60 000
|
USDA (1995)
|
|
|
182 000
|
O'Malley (1995)
|
OCEANIE
|
|
|
|
· Australie
|
1995
|
36 000
|
O'Malley (1995)
|
ASIE
|
|
|
|
· Israel
|
1993
|
20 fermes
|
COA (1994)
|
· China
|
2002
|
80 000
|
Horbanczuk (2004)
|
· Japon
|
2004
|
60 fermes
|
Horbanczuk (2004)
|
· Korea
|
2004
|
25 fermes
|
Horbanczuk (2004)
|
EUROPE
|
|
|
|
· France
|
1995
|
1 500
|
Dupuis (1995)
|
· Pays Bas
|
1994
|
5 000
|
Anonyme (1994)
|
· Grande Bretagne
|
1994
|
1 000
|
COA (1994)
|
· Belgique
|
1997
|
4 à 5 000
|
(Corneille et Lebailly, 1998)
|
· Allemagne
|
1994
|
1 500
|
Sturm (1994)
|
· Italie
|
1994
|
1 200
|
Sturm (1994)
|
|
L'élevage d'autruches suscite un intérêt
de plus en plus grandissant chez de nombreux pays notamment africains comme le
Ghana, le Benin. Le Sénégal a connu un retard par rapport aux
pays de la sous région qui possèdent déjà plusieurs
fermes à élevage intensif d'autruches (2 au Benin d'après
Agossou en 2006). L'élevage d'autruches méconnu au
Sénégal, est pourtant considéré dans le monde
entier comme un élevage offrant une grande gamme de produits, une
rentabilité élevée.
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
3. Les produits de l'élevage
Au fil du temps, la production d'autruches s'est fortement
diversifiée.
3.1. Les reproducteurs
A l'heure actuelle, la vente de reproducteurs reste la
première source de recettes pour la majorité des éleveurs
européens et nord américains. Le prix d'achat varie selon
l'âge, justifié par la diminution du risque de mortalité
avec l'âge. A l'approche de l'âge de reproduction, les prix
augmentent aussi car l'animal peut être rapidement productif (Corneille
et Lebailly, 1998).
3.2. Le cuir
Le cuir d'autruche est très recherché en
maroquinerie et en haute couture. Il est souple et d'excellente qualité.
En maroquinerie, il est classé dans les cuirs exotiques comme celui du
Kangourou, de l'alligator ou du serpent (Corneille et Lebailly, 1998).
En 1994, 150 000 à 180 000 cuirs étaient
disponibles sur le marché mondial. Ils provenaient à 75%
d'Afrique du Sud, d'Israël (5%) et Namibie (5%) (Corneille et Lebailly,
1998).
L'Asie est la plus importante consommatrice de peau d'autruches
dans le monde (Horbanczuk, 2004).
3.3. La viande
Partout dans le monde, l'autruche est une viande conciliant
gastronomie et diététique. Elle est appréciée comme
viande rouge à très faible teneur en graisse et comme substituant
à la viande de boeuf pour lutter efficacement contre l'excès de
cholestérol (Ghenasia, 1994).
L'Afrique du Sud et Israël sont les deux principaux
fournisseurs de viande d'autruche. L'estimation du tonnage de viande
exportée en 1994 a été estimée entre 1200 à
1800 tonnes pour l'Afrique du Sud et 60 à 80 tonnes pour Israël
(COA, 1994a).
3.4. Les plumes
Le plumage varie en fonction de l'âge, du sexe et de
l'espèce .Seul le plumage de l'adulte intéresse le producteur de
plumes. La mue intervient de 18 à 24 mois et ce n'est qu'un an plus tard
que les plumes peuvent être exploitées (Corneille et Lebailly,
1998).
Le principal producteur reste l'Afrique du Sud et
secondairement Israël, la Namibie, le Kenya et le Zimbabwe. La
majorité de leurs productions (85%) est exportée vers
l'Amérique du Nord, l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie (Corneille et
Lebailly, 1998).
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
3.5 La graisse
Elle est utilisée dans l'industrie cosmétique
et possèderait des propriétés anti-inflammatoires
naturelles (Ndam, 2002). Une autruche adulte peut en fournir environ une
quinzaine de kilogrammes, dont la valeur estimée à l'unité
d'après Ndam (2002), est de 20 Euros à Milan (Italie).
3.6. Les oeufs
Les oeufs pèsent environ 1,6 kg et sont comestibles. La
coquille est très épaisse et peut être ornementée
pour en faire des objets décoratifs.
3.7. Le Tourisme
Les autruches sont des animaux attractifs, qui
intéressent bon nombre de touristes. La plupart des parcs
renommés en possèdent. Les revenus issus du tourisme peuvent
être intéressants à condition d'offrir une gamme
complète de services aux touristes (Corneille et Lebailly, 1998).
4. La Société SENAUTRUCHE
SENAUTRUCHE SUARL est une société privée
créée en 2007 avec pour objectifs de :
· Installer la première ferme d'élevage
d'autruches en mode semi-intensif;
· Faire une production exportable;
· Repeupler les zones écologiques anciennement
peuplées par l'animal.
Elle est basée dans la ville de Kebemer dans le
département du même nom.
PARTIE B
METHODOLOGIE
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE B : METHODOLOGIE
1. L'élevage d'autruches en milieu paysan
Pour garantir la durabilité d'une
réintroduction des autruches au Sénégal, il est
nécessaire de le faire par l'intermédiaire des populations. C'est
conscient de cela que SENAUTRUCHE a décidé d'impliquer les
populations environnantes au projet, en confiant l'élevage de ces
autruchons de l'âge d'un jour à 3 trois mois. L'objectif
était dans un premier temps de les familiariser aux autruches, dans un
second temps de pouvoir déterminer les contraintes à une
diffusion plus large.
1.1. Elaboration du questionnaire
Après les entretiens avec la direction de SENAUTRUCHE,
un questionnaire a été élaboré et testé au
niveau de deux familles. Les résultats avaient permis de faire des
corrections pour aboutir au questionnaire final (annexe 1).
1.2 . Echantillonnage
Différentes rencontres ont été
effectuées pour faire l'échantillonnage avec la direction de
SENAUTRUCHE, et toutes les personnes ayant participé à ce
programme d'élevage d'autruchons au niveau des villages (producteurs,
personnel de la société, etc.).
Du fait que le nombre de villages a été
réduit et pour obtenir des informations fiables et
représentatives, il a été décidé de cibler
au moins la moitié des familles suivant la disponibilité des
responsables de l'élevage. Au final, près de 45% des familles
ayant reçu des autruchons ont été enquêtées ;
avec des disparités selon les villages (tableau 5).
Tableau 4: Taille de l'échantillon
enquêté par village et par sexe
Villages Distance par Nombre de Echantillon Hommes Femmes
rapport à la ferme familles (famille)
|
Diokoul Diavrine
|
2,5 km
|
17
|
7
|
3
|
4
|
Nguer Nguer
|
3,0 km
|
9
|
4
|
3
|
3
|
Ya diana
|
0,2 km
|
12
|
6
|
2
|
2
|
Total
|
-
|
38
|
17
|
8
|
9
|
Pourcentage
|
-
|
-
|
44,7%
|
47,1%
|
52,9%
|
|
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE B : METHODOLOGIE
2. L'expérimentation sur l'ingestion de
sable
A la suite de l'installation des autruches dans les camps
à SENAUTRUCHE en Juillet 2008, des troubles du comportement alimentaire
ont été constatés chez les animaux, résultant de
certains reflexes non acquis pendant les 3 premiers mois de leur vie. Le
trouble le plus remarquable a été l'ingestion de sable par les
autruches qui, selon les hypothèses des techniciens de SENAUTRUCHE,
auraient entrainé plusieurs pertes. Les autopsies
réalisées sur des cadavres d'autruches avaient corroboré
cette hypothèse avec du sable qui a été retrouvé
dans les voies digestives. En effet, le sable provoquait un remplissage
excessif des caeca, ce qui entraine une diminution importante de leurs
fonctions (Huchzermeyer, 1994). Ceci débouchait sur un engouement qui se
manifeste par une anorexie, des fèces sous forme de petites balles
dures, une croissance ralentie voire stoppée et enfin la mort (Gosso,
2002). Pour diminuer le phénomène d'ingestion de sable,
différentes stratégies ont été envisagées
par les experts de SENAUTRUCHE. Il s'agissait:
· de bacs à fourrages contenant de la mélasse
qui devrait servir de lubrifiant aux voies digestives ;
· d'objets de distraction censés détourner
l'attention de l'animal avec comme conséquence la diminution du temps
passé à ingérer du sable; et enfin,
· d'un tapis fourrager de Panicum maximum pour
couvrir tout le sol.
Une comparaison entre les différentes stratégies
énumérées ci-dessus a été faite à
travers une étude d'utilisation digestive des nutriments dans le cadre
de la présente expérimentation.
2.1 Matériel
Des autruches (Struthio camelus) âgés
de 30 mois ont été utilisées dans le cadre de cette
expérimentation. Elles faisaient partie des oiseaux importés
d'Afrique du sud en 2008 par SENAUTRUCHE. Un même nombre de males et de
femelles a été choisi.
Le reste du matériel a été constitué
:
· de Panicum maximum variété Mombasa
(matériel végétal), planté 7 à 8 mois avant
le début de l'expérimentation ;
· de la mélasse en provenance de l'ENSA ;
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE B : METHODOLOGIE
· de l'aliment autruche de SENAUTRUCHE dont la teneur en
Energie métabolisable (EM) et protéines brute (PB) a
été estimée après analyse au laboratoire à
respectivement 9,88 MJ/kg.MS et 15,7% ;
· de six ballons (de football) en plastique de couleur
verte ;
· d'une balance à pile;
· de sachets et d'autocollants pour collecter les
fèces et noter les informations comme l'origine et la date;
· d'un pyromètre pour le suivi de la
température et de l'hygrométrie.
2. 2. Méthode
Il s'agissait pour l'expérimentation de
déterminer l'impact négatif du sable sur les autruches et en
même temps de montrer la meilleure stratégie pour diminuer
l'ingestion de sable à travers une étude de valorisation des
nutriments de l'aliment. L'essai a été conduit dans le site de
SENAUTRUCHE situé dans la zone de Kébémer. Les
paramètres environnementaux (température et hygrométrie)
ont été quotidiennement enregistrés avec 3 mesures (6h,
13h et 18h).
2.2.1 Installation des box
Des box individuels (12) ont été
installés avec des dimensions de 6 m sur 4 m correspondant à une
superficie de 24 m2 soit 3 fois supérieure aux normes
imposées (8 m2 par animal d'après la MAPA). Du
grillage métallique a été utilisé pour
délimiter les box où, une porte (80 cm de large) et une
fenêtre (40 cm x 50 cm) ont été aménagées
pour faciliter les interventions et diminuer les entrées
fréquentes qui seraient facteurs de stress. Un filet de 4 m de long sur
1,5 m de large a été utilisé pour créer une zone
ombragée vers la partie arrière du box. L'objectif était
de reproduire les conditions naturelles car en cas de forte chaleur les
autruches ont tendance à s'abriter en dessous des arbres. Au niveau de 3
box, des bacs y ont été placés à 1,6 m du sol,
permettant une préhension aisée des aliments. Dans trois autres,
du Panicum maximum a été préalablement
installé.
2.2.2 Le dispositif
Douze (12) autruches ont été répartis en
4 blocs de 3 répétitions chacun. Afin d'éviter les combats
assez fréquents chez les individus de même sexe, cette
répartition a été faite de façon à avoir des
autruches de sexe opposé côte à côte.
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE B : METHODOLOGIE
Les autruches choisies pour l'expérimentation
offraient l'avantage d'avoir atteint l'âge adulte car ayant plus de 199
jours (Cooper et al., 2004). Les animaux sélectionnés
ont été en bonne santé et ont été parmi les
plus dociles. Ils ont été pris dans trois camps
différents, mais assez proches des box, pour minimiser le stress
provoqué par un long déplacement.
L'aliment fabriqué par SENAUTRUCHE a été
distribué durant toute la phase expérimentale à tous les
animaux à hauteur de 2,5 kg par sujet comme rapporté par Kreibich
et Sommer (1995) pour des autruches âgés de plus de 30 mois. Dans
le lot témoin (Lot 1), les animaux n'avaient reçu que cet aliment
et ont été laissés à eux-mêmes ; alors qu'au
niveau du Lot 2, des ballons (2 par box ou par répétition) de
couleur verte, servant d'objets de distractions, ont été mis
à la disposition des autruches, luttant ainsi contre l'ennui. Pour les
mêmes raisons, chez les animaux du Lot 3, des bacs de couleur verte
remplis de fourrage de Panicum maximum ont été
utilisés avec de la mélasse comme lubrifiant pour les voies
digestives. Tenant compte du caractère herbivore de l'autruche et du
fait qu'elle passe ses journées à se nourrir de
végétaux dans la nature, du Panicum maximum a
été choisi pour couvrir le sol chez les animaux du Lot 4. Cela
devrait permettre non seulement de diminuer l'accès des autruches au
sable, mais également d'offrir un apport énergétique et de
diminuer l'ennui (tableau 6).
Tableau 5: Caractéristiques des
blocs
Lots
Objets de distraction Fourrage, mélasse Tapis
fourrager de Panicum
Absents
Présents
Absents
Absents
Lot 1
Absents
Absents
Présents
Absents
Lot 2
Lot 3
Lot 4
Absent
Absent
Absent
Présent
Après la mise en place des bacs à fourrage
(à 11h de la matinée), de la mélasse a été
diluée dans l'eau de boisson à hauteur de 100 g pour 10 litres.
Le poids de mélasse choisi a été justifié par des
observations effectuées durant la semaine d'adaptation. En effet, il a
été constaté qu'au-delà de cette concentration (100
g pour 10 litres), la couleur trouble de l'eau avait un effet répulsif
sur les autruches. De plus, au niveau de chaque box du bloc devant recevoir les
animaux du Lot 4, une évaluation de la biomasse fourragère a
été faite en réalisant des fauches à l'aide d'un
carré de rendement.
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE B : METHODOLOGIE
2.2.3 Conduite de l'expérimentation
Une phase pré-expérimentale d'une semaine a
été observée pour habituer les autruches dans leur
nouvel environnement et déterminer la quantité de mélasse
à diluer dans l'eau de boisson.
Durant la période expérimentale (une semaine),
l'aliment a été distribué en deux prises avec, pour la
matinée (vers 9h) et l'après midi à 16h, des
quantités respectives de 1,5 kg et 1 kg. L'eau, quant-à elle a
été distribuée 4 fois par jour (8h, 11h, 16h et 18h) avec
10 litres par service pour chaque autruche. Une fois par semaine, des graviers
ont été donnés aux animaux.
Une désinfection a été
réalisée au niveau de chaque box avec du Gresyl dilué
à 5%. Ce dernier a été badigeonné sur le grillage
et aspergé au niveau du sol. Un vide sanitaire de 2 semaines a
été observé.
· Collectes des fèces et analyses
chimiques
Les fèces ont été ramassées
quotidiennement, puis mises dans des sachets en papier. Ces derniers ont
été numérotés selon le traitement, le numéro
de l'individu et la date de collecte. Du fait du nettoyage des abreuvoirs et
des mangeoires, de la distribution de l'aliment et de l'eau qui prennent
beaucoup de temps, la collecte des fèces se faisait vers 16h. Les
sachets ont été étalés sur une paillasse
placée sous une serre pour séchage.
A la fin de l'essai, les échantillons ont
été conduits au niveau du laboratoire de bromatologie de l'ENSA
de Thiès pour déterminer la valeur nutritive de l'aliment et
celle résiduelle au niveau des fèces. Pour chaque
répétition ou animal, les échantillons (7 au total) ont
été regroupés puis broyés et
homogénéisés. Un échantillon a ensuite
été prélevé et les analyses chimiques qui ont
porté sur la matière sèche (MS), la matière
organique (MO), les cendres (Ce), les extraits éthérés
(EE) ou matières grasses (MG), la cellulose brute (CB) et les
protéines brutes (PB) ont été faites conformément
aux méthodes de l'AOAC (1990).
L'utilisation digestive des nutriments (UDN) de l'aliment a
été calculée à partir de la formule suivante : UDN
(en %) = ((NI - NF) / NI) x 100 où NI et NF désignent
respectivement les teneurs en nutriment ingéré et
fécal.
· Analyse des données
Les données brutes ont d'abord été
traitées sur Excel pour une simple statistique descriptive. Pour l'UDN,
elle a été analysée en utilisant une analyse de la
variance à un seul facteur (Proc ANOVA) de SAS (2000). Le modèle
utilisé incluait l'effet du traitement, de la répétition
et de leur interaction (traitement*répétition) et a
été le suivant :
Y = ì + ái + âj + áâij +
Eijk
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE B : METHODOLOGIE
Avec ì: moyenne générale
ái: effet du traitement i (présence ou absence
d'objets de distraction, de mélasse, etc.) âj: effet de la
répétition j
áâij: effet de l'interaction entre le traitement i
et les répétitions j
Eijk: écart résiduel aléatoire
2.3 Les limites de l'étude
Cette étude présente des limites liées
aux difficultés de manipulations des autruches, la rareté ou la
quasi-inexistence de projets de promotion d'élevage d'une telle
espèce en milieu paysan et l'éloignement du laboratoire pour le
conditionnement des fèces récoltés.
? La manipulation des autruches
Toute intervention sur l'autruche adulte est limitée
par les réactions imprévisibles de l'animal face à la
présence humaine. Le stress qui en ait consécutif a pour
conséquence l'agressivité ou une grande peur des autruches qui,
même dans leur course peuvent heurter des objets et se fracturer. C'est
pour de telles raisons que les animaux n'ont pas été
pesés.
De plus, pour l'expérimentation qui devrait permettre
de proposer la meilleure pratique pour limiter l'ingestion de sable chez ces
animaux, l'idéal aurait été de pousser l'essai à
l'extrême et d'évaluer les pertes. Malheureusement ceci n'a pas
été possible du fait de la valeur précieuse de ces animaux
que SENAUTRUCHE n'était pas prête à sacrifier.
? L'unique cas de SENAUTRUCHE
Pour l'évaluation des contraintes à
l'introduction et l'adoption d'élevage d'autruches au
Sénégal, l'idéal aurait été d'enquêter
sur plusieurs projets comme celui de SENAUTRUCHE. Malheureusement, cette
société est la seule à oser confier ses autruches à
des éleveurs. Ceci constitue une limite en ce sens que d'une
localité à une autre les contraintes et/ou opportunités
peuvent fortement varier.
? L'éloignement du laboratoire d'analyses par rapport
à la ferme
Elle constituait également une limite à cette
étude en ce sens que les matières fécales
récoltées pour chaque animal ont été
conservés dans une serre aménagée à cet effet ;
alors que l'idéal aurait été de les conduire au labo pour
les conserver à l'étuve 60°C.
PARTIE C
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Elevage d'autruches en milieu paysan au
Sénégal
L'expérience de SENAUTRUCHE est riche en informations
par rapport à la problématique de réintroduction de
l'autruche au Sénégal. Les résultats obtenus lors de cette
étude sont présentés de façon chronologique par
rapport à la mise en place de l'élevage : avant l'arrivée
des sujets et durant les trois premiers mois d'élevage. La discussion de
ces résultats devrait conduire à évaluer les contraintes
pour l'amélioration de la gestion des élevages d'autruches.
1.1. Avant l'arrivée des autruchons
Un responsable du suivi des autruchons parmi les exploitants a
été choisi au niveau de chaque village. Il était
chargé de faciliter la communication entre SENAUTRUCHE et les
villageois.
Des rencontres préparatoires ont été tenues
au niveau des villages et avaient permis de discuter avec les exploitants
agricoles sur :
· La prophylaxie sanitaire et médicale (nettoyage
des abris, des abreuvoirs, des mangeoires, etc.); et
· La distribution de l'aliment (quantité d'aliments
et d'eau à donner suivant la période d'élevage).
Deux jours avant l'arrivée des autruchons, le
matériel a été installé dans les maisons choisies.
Il s'agissait de << serre » (Photo 1), de << rings »
(Photo 2), de << pneus » pour la stabilisation des << green
house », de jerricanes de 20 litres servant de mangeoires et d'abreuvoirs
(Photo 3), de filets ou << nets » (Photo 4) et du détergent
pour le nettoyage.
Photo 1 : Autruchons sur un filet Photo 2 :
<< Rings » distribués aux producteurs
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Photo 3 : Préparation des mangeoires
et abreuvoirs à partir de jerricanes
|
Photo 4 : Autruchons sur nourrissant au niveau
|
|
d'une mangeoire
|
|
La veille de l'arrivée, le sol a été
balayé soigneusement, pour enlever les bouts de bois ainsi que tout type
de débris néfastes aux autruchons. Les filets ont
été déposés sur le sol, pour empêcher les
oiseaux d'atteindre le sable.
1.2. Les premiers mois d'élevage
Il s'agit des 3 premiers mois d'élevage des autruchons
qui dès leurs arrivés ont été
réceptionnés dans leur caisse (Photo 5) par les familles
éleveurs. Chaque éleveur devait recevoir un lot de 30 autruchons
à l'exception du village de Diokoul Diavrine où certains
éleveurs avaient reçu des lots de taille inférieure car
étant les derniers à être visité dû
essentiellement à la distance de celui-ci par rapport à
SENAUTRUCHE.
Photo 5 : Arrivée des autruchons dans des
caisses
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Durant cette période, un accent particulier a
été apporté dans le suivi de la distribution de l'aliment
et de l'eau, de la prophylaxie, mais également du respect des consignes
de la société aux éleveurs.
1.2.1 L'alimentation
Durant le premier mois d'élevage, l'aliment
démarrage pour poulet de chair d'une société de la place a
été utilisé. La distribution de cet aliment se faisait le
matin (vers 7h) après nettoyage du matériel et vers 18h. Les
mangeoires ont ensuite été remplies à ras bord pour une
distribution à volonté.
Après 25 jours d'élevage, les retards de
croissance observés sur les animaux ont poussé la
société à recommander aux éleveurs de changer
d'aliment. Un aliment pré-démarrage pour autruchons
importé d'Afrique du sud a été utilisé durant toute
la période d'élevage des paysans. Le tableau 7 donne les apports
alimentaires recommandés pour les autruchons (Gosso, 2003), en
comparaison avec les valeurs théoriques de celui de la
société.
Tableau 6 : Apports alimentaires
recommandés pour les autruchons au démarrage en % de MS
comparés aux apports de l'aliment pré-démarrage
utilisé (Gosso, 2003)
Composition
|
Aliment pré-démarrage de la
société
|
Apport recommandé pour des autruchons
|
EM (Kcal/kg de MS)
|
3200
|
3100 à 2900
|
Protéines Brutes (%)
|
23,7
|
20 à 18
|
Cellulose Brute (%)
|
5%
|
4 à 10
|
Matières Grasses (%)
|
5%
|
2 à 3 (maximum)
|
Calcium (%)
|
-
|
1,4 à 2,5
|
Ca/P
|
-
|
1,7 à 2
|
|
Pour la distribution de l'eau, le remplissage permanent des
abreuvoirs a été observé. Au niveau de certains villages
où la disponibilité en eau était limitée (Nguer
Nguer et Ya Diana), SENAUTRUCHE devait quotidiennement fournir de l'eau
à partir de Diokoul Diavrine aux paysans, pour la bonne gestion de leur
élevage. Cependant certains éleveurs ont évoqué
à ce niveau des difficultés qui les avaient amenées
même utilisé l'eau des puits.
Chaque semaine, des graviers ont été
donnés aux autruchons. Ceci étant indispensable au bon
fonctionnement du système digestif, comme pour la plupart des oiseaux.
La taille des graviers donnés était égale à la
taille de l'ongle se situant au niveau des pattes des autruches.
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS 1.2.2 La
prophylaxie
· La prophylaxie sanitaire
Un nettoyage méticuleux du sol au niveau des serres
pour enlever les débris et les bouts de bois a été
observé. En effet, les éleveurs devaient veiller à ce
qu'aucun débris ne soit présent au niveau de l'aire de parcours
des autruchons.
De plus, un filet a été étendu sur le
sol pour empêcher les autruchons d'ingérer du sable qui pourrait,
à un certain niveau, entrainer des pertes importantes. Le << net
>> a régulièrement été échangé
par un autre plus propre (neuf ou lavé auparavant) et lavé avec
de l'eau et du détergent. Chaque semaine, de nouveaux << nets
>> ont été donnés et les anciens
récupérés par SENAUTRUCHE. Chaque jour, les abreuvoirs et
les mangeoires ont été lavés avec de l'eau et du
détergent avant la distribution de l'aliment et l'eau.
Une salle de mise en quarantaine a également
été mise en place dans chaque village pour des animaux atteints
de maladies jugées à risque de contagion.
· La prophylaxie médicale
V' Le traitement
Dès leur réception, les autruchons ont
reçu de l'ADVOCIN en intramusculaire pour assurer une protection contre
les bactéries et autres micro organismes. Les autruchons ont
également reçu un antistress dans l'eau de boisson dès
leur arrivée.
V' La prophylaxie médicale
curative
Au niveau de chaque village, le lazaret
représenté par une maison choisie dans la localité par les
éleveurs a été mise en place. Les autruchons malades ont
été récupérés par SENAUTRUCHE qui selon la
gravité de la maladie (fracture par exemple) pouvait l'acheminer au
lazaret.
La pathologie la plus fréquente au niveau des 3
villages se manifestait par une paralysie des pattes. L'ensemble des
élevages enquêtés ont été touchés
(100%). Les individus malades ont de plus en plus de mal à se
déplacer, à se nourrir correctement et sont exposés aux
chocs avec les autres autruchons, finissaient le plus souvent par mourir.
La constipation a également été
très fréquente. En effet, plus du tiers des élevages
enquêtés (34,35%) ont été touchés par
l'engouement. Le tableau 8 donne les caractéristiques
des différentes pathologies qui ont été
observées au niveau des élevages. La fréquence des
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
maladies a été calculée à partir du
rapport entre le nombre d'autruchons malades par village et celui reçu
au niveau de chaque village.
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Tableau 7 : Principales pathologies lors de
l'élevage des autruchons de 0 à 3 mois
Pathologies
|
Etiologie
|
Fréquence des
élevages touchés
|
Pronostic
|
Traitement
|
Engouement Coliques aigues, diarrhées
|
· Ingestion de fruits de Niim
· Ingestion de sable
· Ingestion d'objets, débris
· Ennui
· Stress
· Poussins nourris dès l'éclosion
(Campodonico et al., 1992)
· Consommation trop importante d'eau
|
33,3%
|
Peut entrainer la mort
|
· Mélasse et/ ou huile
· Antibiotiques
· Gastrocinetiques (Gildsleider, 1993)
· Mise à la diète immédiate
· Verifier les quantites d'eau consommée par les
poussins
|
Paralysie
|
· Mauvaise manipulation de l'animal par
l'éleveur
· Poids trop important du a suralimentation
· Carence ou déséquilibre en Ca et P
(Huchzermeyer, 1994)
· Carence en vitamines du complexe B ou en vitamine D
· stress
|
100,0%
|
Peut entrainer la mort
|
? Les pattes sont
attachées légèrement
· Apport vitaminé en Ca et P
|
Fractures, blessures
|
· Peur, stress entrainant la course des animaux
· Les sols dallés ont entrainé des chutes
· Carence ou déséquilibre en Ca et P
(Huchzermeyer, 1994)
|
6,7%
|
Autruchons abattus de suite
|
· Un spray est utilisé pour désinfecter
les blessures
· Eviter les causes de peur, de stress
|
Cécité
|
? Carences Vitamines B,
B6 pour cécité
|
13,3%
|
Peut entrainer la mort si l'animal n'arrive plus
à se nourrir
|
· Collyre utilisé
|
|
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Des disparités ont également été
observées sur la répartition spatiale de ces pathologies (figure
2). En effet, l'engouement a été surtout enregistré dans
le village de Ya diana avec prés de 61% des cas observée ; alors
que les rares cas de cécités et de fractures ont respectivement
été enregistrés dans les villages de Diokoul Diavrine et
Nguer Nguer.
0
0
Ya diana
20,95
11,43
0
1,08
Diokoul
7,57
7,57
4,17
Nguer Nguer
0
Paralysie Engouement Cecite
Fractures
5,83
16,67
0
25
20
5
15
10
Figure 2 : Fréquence (en %) des maladies
les plus rencontrées au niveau de chaque village
1.2.3 La mortalité
Les villages de Ya diana et Nguer Nguer ont connu les taux de
mortalité les plus élevés avec respectivement plus de 25
et 26% ; alors que le village de Diokoul Diavrine a enregistré les plus
faibles mortalités avec en moyenne 15% (Tableau 9).
Tableau 8 Taux de mortalité par
village:
Villages
|
Nombre d'autruchons reçu
|
Autruchons ayant atteint l'âge de 3 mois
|
Nombre de morts
|
Taux de mortalité (%)
|
Ya diana
|
210
|
154
|
56
|
25,8
|
Diokoul Diavrigne
|
185
|
157
|
28
|
15,1
|
Nguer Nguer
|
120
|
89
|
31
|
26,7
|
Total
|
515
|
400
|
115
|
22,3
|
|
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Le tableau 10 illustre le taux de mortalité selon le
sexe de l'éleveur. Si une égalité parfaite a
été observée au niveau de la mortalité moyenne
enregistrée chez les hommes et les femmes, il n'en demeure pas moins que
les pertes sembleraient être plus élevées chez les hommes
uniquement au niveau du village de Nguer Nguer.
Tableau 9 : Taux de mortalité par sexe et
par village
Villages
|
Taux d'exploitant par sexe (en %)
|
Taux de mortalité (en %) par
éleveur
|
Nombre d'autruches morts par
éleveur
|
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Ya diana
|
50,0
|
50,0
|
5,8
|
20,0
|
3,5
|
28,7
|
Diokoul Diavrine
|
42,9
|
57,1
|
3,2
|
11,9
|
3,0
|
5,5
|
Nguer Nguer
|
50,0
|
50,0
|
24,8
|
1,9
|
17,3
|
1,3
|
Moyenne
|
47,6
|
52,4
|
11,3
|
11,3
|
7,9
|
11,8
|
|
1.3 Discussion
Les difficultés rencontrées par les
éleveurs ont été de divers ordres et pourraient être
expliquées par des défaillances dans le choix des villages et des
éleveurs, dans la formation aux techniques d'élevage de cette
espèce et dans le suivi des élevages. En effet, pour le suivi,
l'inexpérience des populations associé au fait que la phase
préparatoire a été courte montrent que les producteurs
n'avaient pas réalisé l'ampleur du travail (soins
méticuleux, permanence du suivi). Certains cas de colique et/ou de
diarrhée ont été attribués à des objets
jetés par les enfants laissés seuls avec les autruchons. De plus,
les fractures et certaines blessures observées chez les animaux ont
été mises sur le compte du manque d'expérience dans la
manipulation des autruchons. Les mauvaises odeurs consécutives au
placement des serres au milieu des maisons ont énormément
gênées les éleveurs et expliqueraient les
difficultés dans le suivi permanent des animaux.
Les serres ont été placées au milieu des
habitations pour faciliter la lutte contre les vols et les attaques des chiens
errants. Ceci serait à l'origine de certaines troubles telles que le
stress et ses conséquences sur le comportement alimentaire, mais
également d'engouement. De plus, au niveau des concessions, ces serres
ont été installées sous les arbres. En effet, ce programme
d'élevage d'autruchons en milieu paysan s'était
déroulé en pleine saison sèche chaude et, par rapport aux
recommandations pour cet animal (Corneille et Lebailly, 1998), l'ombre
créée devait servir d'aire de repos. La forte présence de
« niim », communément appelé Azadiracta
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
indica, dont les fruits mûrs en chute ont
été ingérés par les animaux pourraient expliquer la
prédominance des cas d'engouement au niveau du village de Ya Diana.
Par ailleurs, les retards de croissance constatés chez
les autruchons, après les 25 premiers jours d'élevage, par les
techniciens de SENAUTRUCHE pourraient être expliqués par une
infection du sac vitellin. En effet, chez les autruches, durant les 2
premières semaines de la vie, les réserves contenues dans leur
sac vitellin, doivent absolument être consommées. Ces
réserves représentent 40% du poids de naissance. Le sac vitellin
est une réserve de nutriments qui permet aux autruchons de survivre
pendant quatre à cinq jours sans se nourrir (Guittin, 1985). Le fait de
les nourrir trop tôt, les emmène à moins puiser dans ces
réserves. Et si ces dernières ne sont pas utilisées, des
troubles pathologiques peuvent apparaitre notamment une infection ou une
rétention du sac vitellin.
De plus, un défaut d'adaptation des autruchons à
l'aliment et aux types de mangeoires pourrait également être
évoqué. En effet, il est recommandé de mettre dans chaque
lot d'autruchons, un autruchon plus âgé, ayant acquis les bons
reflexes alimentaires (Guittin, 1983) et qui permettrait aux oisillons de
distinguer très tôt les mangeoires ainsi que la forme et la
couleur des aliments à consommer. Dans la nature, les autruches
génitrices jouent ce rôle. Tous les animaux étant de
même âge durant ce programme, les troubles du comportement
alimentaire observés tels que la consommation d'objets divers et le
picage entre congénères pourraient être attribuées
à ce phénomène ainsi que les troubles comme l'engouement
(près de 35% des élevages enquêtés).
Il faut rappeler qu'après les 25 premiers jours
d'élevage des autruchons, les techniciens de la société
avait attribué ces retards de croissance à l'aliment
distribué et avaient opéré un changement qui a du forcer
les animaux à se réadapter. En effet, un aliment
pré-démarrage d'une société de la place a
été utilisé au début de ce programme. Le changement
d'aliment après les 25 premiers jours d'élevage, a du forcer les
autruchons à se réadapter et à relancer leur croissance.
Pourtant, les valeurs nutritives de l'aliment pré-démarrage mis
en cause sur la croissance des animaux répondaient aux normes (Corneille
et Lebailly, 1998). Le changement de mangeoires avec l'emploi de pneus à
la place des jerricanes de 20 litres, déformées par les coups de
becs des animaux, pourrait également avoir un effet négatif sur
la consommation même s'il est moins vraisemblable avec le temps de
réadaptation.
Il faut également souligner la distribution de
l'aliment au niveau des villages. En effet, elle se faisait à
volonté, contrairement aux recommandations de Guittin (1985), avec
pour
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
conséquence une croissance
accélérée des animaux avec l'aliment importé et des
difficultés dans les déplacements du à des
problèmes de pattes. L'ensemble des élevages
enquêtés ont été touchés par ces paralysies
qui seraient liées à un développement
disproportionné de la partie abdominale de l'animal par rapport à
la puissance motrice de ses pattes. L'aliment doit être distribué
en quantité limitée et en plusieurs repas (5 à 6) pour, en
plus, faciliter le transit intestinal et limiter l'ennui des poussins. De plus,
la distribution régulière de graviers et de fientes d'autruches
adultes n'a pas été respectée par tous les exploitants.
Ceci serait à l'origine des cas de coliques et de diarrhées. Les
fientes permettent d'ensemencer leur tube digestif améliorant leur
capacité digestive, et dans le même temps stimulent leurs
défenses immunitaires (Guittin, 1985).
La distribution de l'eau de boisson a également
été une difficulté notamment dans le village de Nguer
Nguer. En effet, la société devrait approvisionner en eau les
éleveurs à partir du village de Diokoul Diavrigne. Des jerricanes
de 20 litres d'eau étaient délivrés chaque jour aux
éleveurs ; cependant face aux déficits, les éleveurs ont
utilisé l'eau des puits au niveau de Nguer Nguer et Ya Diana où
les mortalités on été les plus importantes avec
respectivement 25,8% et 26,7%. En effet, les micro-organismes présents
dans l'eau des puits pourraient également expliquer certains troubles
observés notamment les diarrhées fréquentes.
Malgré toutes les contraintes, les résultats
obtenus par les exploitants villageois ont été satisfaisants. En
effet, près de 78% des autruchons importés d'Afrique du Sud ont
atteint l'âge de trois mois. Ce qui est supérieur aux moyennes des
autruchons éclos vivants à l'âge de trois mois au niveau
des élevages intensifs en Région Wallonne (70%) et aux Etats Unis
(60%), mais inférieur à la moyenne des élevages intensifs
d'Afrique du Sud qui est de 80% (Corneille et Lebailly, 1998; Van der
Vijver,1992). De plus l'objectif initial qui était de familiariser les
populations a l'autruche a été atteint.
Pourtant cette étude montre que les résultats
obtenus par SENAUTRUCHE pourraient facilement être amélioré
à travers l'habitat, l'aliment et la conduite de l'élevage. En
effet, des défaillances sur la préparation des éleveurs
ont été observées. Elles seraient dues au temps de
préparations très court pour sensibiliser suffisamment les
volontaires sur les normes d'élevage de cet animal dont les
intérêts sont multiples.
Aujourd'hui, il est clair qu'au Sénégal et
notamment dans la zone du Bassin arachidier où ce programme a
été mené, l'élevage d'autruchons pourrait
être envisagé avec succès. Toutefois, par rapport
à la durée de vie de cet animal et à la longueur de la
période d'élevage, les
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
contraintes inhérentes à la période de
plus de 3 mois doivent être solutionnées. Parmi celles-ci
l'ingestion de sable. Un certain nombre de stratégies censé lever
la contrainte, avait fait l'objet d'une expérimentation à travers
une évaluation de l'utilisation digestive des nutriments.
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
2 L'expérimentation sur l'ingestion de sable
2.1. Résultat de l'expérimentation
Les résultats sur l'utilisation digestive des
nutriments n'ont révélé aucune différence
significative sur la MS (p = 0,464 ; R2 = 0,29), les PB (p = 0,676 ;
R2 = 0,18) et la CB (p = 0,120 ; R2 = 0,66). Les
autruches élevés dans les box où le Panicum
maximum a été installé, ainsi que les animaux ayant
reçu de la mélasse dans leur eau de boisson, valorisent mieux la
MG (p = 0,001 ; R2 = 0,88), de la MO et de l'EM (Annexe 2). Aucune
différence significative n'a cependant été observée
pour l'UDN chez les animaux du lot témoin et ceux élevés
dans des box avec les objets de distractions (Figure 3).
UDN (en %)
100,00
40,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Témoin Avec jouets Avec Mélasse Avec P. maximum a
a
a
b b
ab
a
d
c
b
b
b
dMS dMO dPB dCB dMG dEM
Les nutriments
Figure 3 : UDN chez des autruches ne recevant que
l'aliment SENAUTRUCHE (Témoin), des autruches qui en plus de l'aliment
témoin ont été mis en élevage dans des box avec des
objets de distractions (Avec jouets), avec de la mélasse
Pour chaque nutriment, les moyennes n'ayant pas de lettre en
commun sont significativement différentes au seuil P < 0,05
2.2. Discussion
Les plus fortes rétentions de MO observées chez
les animaux élevés dans les box où le sol a
été couvert par le Panicum maximum et ceux des lots
ayant reçu la mélasse dans leur eau de boisson pourraient
être expliquées par l'effet positif de la mélasse et du
tapis herbacé. En effet, la mélasse agirait sur les voies
digestives et jouerait un rôle de lubrifiant avec comme
Contribution à l'étude de la mise en place
d'un élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE C : RESULTATS ET DISCUSSIONS
conséquence une élimination du sable
ingéré. Et avec la couverture du sol par le P. maximum,
la prise de sable a été presque nulle. Cette hypothèse est
en conformité avec les teneurs très élevés de
cendre dans les fèces et qui pourraient être liés au sable
ingéré et éliminé par le biais de la
mélasse. Il faut également souligner les teneurs en Ce dans le
P. maximum qui est ingéré par les animaux et qui n'est
pas comptabilisé dans les calculs.
De plus, les protéines sont également très
valorisées par les autruches avec près de 80% d'utilisation
digestive au niveau de chaque lot.
Les très bonnes utilisations digestives de la MG et de
façon générale de l'EM par les animaux des box où
le sol est couvert par un tapis fourrager et ayant reçu la
mélasse dans leur eau de boisson pourraient être expliquées
par la présence de foins. En effet, ce dernier pourrait, en ralentissant
le temps de transit, permettre une digestion plus complète, sans compter
une partie des MG des foins se retrouvant au niveau des fèces et qui
n'ont pas été comptabilisés au départ (MG du foin
de P. maximum). Ceci pourrait également expliquer les
différences observées sur la valorisation de l'énergie.
Il ressort donc que les stratégies les plus efficaces
pour lutter contre le phénomène d'ingestion seraient
l'utilisation d'un tapis fourrager de P. maximum comme couverture du
sol et l'emploi de mélasse dans l'eau de boisson. Il serait
intéressant de combiner les deux stratégies pour pouvoir
évaluer le degré de synergie entre les deux. Mais il serait
également utile que des recherches précises soient
effectuées sur les quantités optimales de mélasse à
donner.
L'utilisation de jouets s'est révélée
comme peu efficace face à l'ingestion de sable. Son emploi en
complément, rendra probablement plus efficace les stratégies avec
tapis herbacé et/ou avec mélasse.
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La réintroduction de l'autruche telle que
tentée par SENAUTRUCHE est intéressante à plus d'un titre.
L'implication des populations est un gage de durabilité de la
réintroduction. De plus, de nouvelles perspectives se sont ouvertes aux
populations impliquées dans le projet avec notamment une diversification
de leurs activités, une amélioration de leurs revenus. Les
recherches sur la levée de contraintes à l'élevage
d'autruches comme l'ingestion de sable, sont indispensables à
l'implantation pérenne de la production semi-intensive puis intensive de
ces oiseaux au Sénégal. Le développement d'initiatives
similaires à celles de SENAUTRUCHE offrira à l'Etat, une
opportunité de pouvoir repeupler les zones écologiques où
l'animal est menacé ou a disparu, de contribuer à la satisfaction
de la demande en viande d'une population grandissante, et dans le même
temps de redynamiser le secteur de l'élevage en favorisant les
investissements en amont et en aval de la production d'autruches.
Pour de futures introductions d'autruches en milieu paysan les
recommandations suivantes ont été formulées ; en effet, il
faut:
· une phase préparatoire (formation) suffisamment
longue pour permettre aux exploitants de bien intégrer la conduite de
l'élevage. Notamment la diète à respecter lors des
premiers jours pour permettre une résorbation du sac vitellin;
· un strict respect des normes internationales en
élevage d'autruches (alimentation, prophylaxie) par l'exploitant;
· un choix de l'emplacement des serres intégrant
aussi bien le confort de l'exploitant que de l'oiseau. C'est-à-dire
étant placés au niveau des maisons dans une partie où les
odeurs seront assez loin de l'espace de vie des exploitants, et assez calme
pour les autruchons. Sans pour autant être éloigné de sorte
que l'aspect sécuritaire (lutte contre les vols et les chiens errants)
et le suivi méticuleux ne soient pas négligés ;
· tenir un journal clair et précis des
activités qui devront être réalisées
quotidiennement. Ceci aussi bien pour l'exploitant, selon la langue
maitrisée (arabe, français) que pour les experts chargés
du suivi ; et enfin
· motiver les exploitants par une
rémunération selon le niveau de performance par exemple le nombre
d'autruchons vivants à la fin de l'élevage.
De plus, pour les exploitations confrontées au
problème d'ingestion de sable, nous recommandons la couverture de
l'aire de parcours des autruches par une espèce fourragère
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
comme le P. maximum ou à défaut,
d'utiliser de la mélasse dans l'eau de boisson. Ces stratégies
amélioreraient même la valorisation de certains nutriments comme
la MG, la MO et l'EM ; cependant des études de digestibilités
devraient être réalisées pour apporter plus de
précision sur la valorisation de l'aliment.
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
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ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire
Généralités
Identification du responsable de l'élevage
Nom: Prénom: Village:
1) A quelle date sont arrivés les autruchons?
2) Quel est le nombre d'autruchons que vous avez reçu ?
3) Quel est la durée du séjour des autruchons chez
vous ?
Aspect alimentation
4) Quels sont les types d'aliment que vous avez utilisés
?
5) Sur quelle période avez-vous utilisée l' (les)
aliment (s) ?
6) Quelles sont les types de mangeoires utilisés?
7) Quelles sont les types d'abreuvoirs utilisés?
8) Quel est le mode d'alimentation que vous avez
appliqué?
a) A volonté des que les mangeoires sont vides
b) A des heures choisies
c) Au hasard
9) Quelles sont les quantités données aux
autruchons ?
a) Sans mesure (mangeoire rempli a ras bord)
b) Précises
10) Quel est l'évolution des quantités d'aliment
données au cours de l'élevage?
11) Quel est le mode de distribution de l'eau
a) à volonté
b) à des heures précises
c) au hasard
12) D'où provient l'eau, quelle est sa qualité?
13) Avez-vous donné les graviers aux autruchons?
Aspect prophylaxie sanitaire et prophylaxie
médicale
14) A-t-on effectue une préparation du logement des
autruchons (désinfection, choix des abris...)?
15) Effectuez-vous le nettoyage des abris?
a) Non
b) Si oui, comment? A quelle fréquence?
16) De quel moyen usez-vous pour les nettoyer
(détergents, etc...) ?
17) Les mangeoires sont ils systématiquement lavés
avant de remettre l'aliment?
18) Faites vous de même pour les abreuvoirs?
19) Quelles sont les maladies que vous avez eues à
constater lors de l'élevage? Ont-elles entrainé la mort?
20) Les autruchons ont-ils été vaccines tout au
long de l'élevage?
21) Existe-t-il un lieu de mise en quarantaine?
22) Combien d'individus ont été touché ?
En cas d'urgence
23) En cas de problèmes, cherchiez-vous à le
résoudre vous-même? Si oui par quel moyen?
24) En cas de manque d'aliment, ou de déclaration de
maladies, ou autre problème appeliez-vous les responsables
automatiquement, ou attendiez vous leur prochain passage ?
25) Quel est le temps d'attente avant l'intervention des
responsables du projet:
a) De suite b) quelques heures après c) à leur
prochain passage
Les contraintes
26) Quelles sont les difficultés rencontrées ?
27) Compte tenu de cette expérience, quelles sont les
recommandations que vous avez à formuler pour améliorer une
initiative similaire dans l'avenir?
Annexe 2 : Les résultats de l'analyse
statistique
The SAS System 07:01 Tuesday, February 15, 2011 4
The ANOVA Procedure
Dependent Variable: udms
Sum of
Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F
Model 3 155.9433682 51.9811227 0.96 0.4637
Error 7 380.0022500 54.2860357
Corrected Total 10 535.9456182
R-Square Coeff Var Root MSE udms Mean
0.290969 10.42177 7.367906 70.69727
Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F
trt 3 155.9433682 51.9811227 0.96 0.4637
Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F
Model 3 882.183485 294.061162 0.90 0.0485
Error 7 2275.904533 325.129219
Corrected Total 10 3158.088018
R-Square Coeff Var Root MSE udmo Mean
0.279341 26.80153 18.03134 67.27727
Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F
trt 3 882.1834848 294.0611616 0.90 0.0485
Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F
Model 3 8.33083485 2.77694495 0.53 0.6760
Error 7 36.68698333 5.24099762
Corrected Total 10 45.01781818
R-Square Coeff Var Root MSE udpb Mean
0.185056 2.855132 2.289323 80.18273
Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F
trt 3 8.33083485 2.77694495 0.53 0.6760
Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F
Model 3 1346.821235 448.940412 17.84 0.0012
Error 7 176.137183 25.162455
Corrected Total 10 1522.958418
R-Square Coeff Var Root MSE udmg Mean
0.884345 6.159611 5.016219 81.43727
Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F
trt 3 1346.821235 448.940412 17.84 0.0012
Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F
Model 3 748.105172 249.368391 3.23 0.1198
Error 5 386.286117 77.257223
Corrected Total 8 1134.391289
R-Square Coeff Var Root MSE udcb Mean
0.659477 17.02056 8.789609 51.64111
Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F
trt 3 748.1051722 249.3683907 3.23 0.1198
Source DF Squares Mean Square F Value Pr > F
Model 3 4967.740483 1655.913494 3.08 0.0128
Error 5 2688.695717 537.739143
Corrected Total 8 7656.436200
R-Square Coeff Var Root MSE udem Mean
0.648832 30.69385 23.18920 75.55000
Source DF Anova SS Mean Square F Value Pr > F
trt 3 4967.740483 1655.913494 3.08 0.0128
Annexe 3 : Données concernant la
température et
l'hygrométrie pendant
l'expérimentation
Date
|
Température
|
Hygrométrie
|
8H
|
13H
|
18H
|
8H
|
18H
|
9 Nov. 2010
|
ND
|
31
|
25
|
60
|
60,5
|
10 Nov. 2010
|
26
|
ND
|
33
|
31
|
33
|
11 Nov. 2010
|
30
|
35
|
33
|
28
|
26
|
12 Nov. 2010
|
28
|
ND
|
ND
|
18
|
ND
|
13 Nov. 2010
|
27
|
31
|
28
|
28
|
44
|
14 Nov. 2010
|
28
|
33
|
24
|
25
|
58
|
15 Nov. 2010
|
ND
|
36
|
ND
|
60
|
ND
|
ND : Non Déterminé
|