1.4 Milieu naturel et écologie
L'écologie des autruches dans leur milieu demeure
encore mal connue. Les données disponibles montrent une profonde
similitude entre les modes de vie naturel et ceux observés en
captivité dans les grands ranches d'Afrique du sud où
l'élevage extensif est pratiqué (Corneille et Lebailly, 1998).
La répartition de l'autruche à l'état
sauvage est purement africaine. Selon les régions d'Afrique qu'elle
fréquente, l'autruche peut habiter des milieux sensiblement
différents, mais toujours caractérisés par leur aspect
dégagé autorisant un champ de vision étendu (Anonyme,
2010b).
1.4.1 L'organisation sociale
La vie communautaire des autruches est un des systèmes
sociaux les plus compliqués du monde animal selon Guittin (1985). Au
sein des familles, généralement des sex ratio de 1:1 à 1:5
(polygamie) sont observés mais il est possible de voir des sex ratio de
2:1 voire 3:1 (Corneille et Lebailly, 1998).
1.4.2. Le régime alimentaire en conditions
naturelles
En dehors de la période de reproduction, l'autruche
consacre la plus grande partie de la journée à la recherche de sa
nourriture. Elle se nourrit principalement de végétaux, dont
l'apport énergétique est médiocre. Pour compenser, elle en
consomme d'énormes quantités, et se nourrit aussi bien de
graines, de feuilles, de racines, de bourgeons, de pousses, de fleurs ou de
fruits (Corneille et Lebailly, 1998).
Pour assurer son entretien, elle consomme chaque jour environ
5 à 6 kg de matière fraiche (MF) à 30% de matière
sèche (MS) composée approximativement de 24% de fibres brutes
(FB), 12% de protéines brutes (PB), 16% de cendres (Ce) et 3% de
matières grasses (MG) (O'Malley, 1995).
Bien que son régime soit à dominante phytophage
(à base de végétaux), l'autruche est néanmoins
omnivore (Anonyme, 2010b).
De plus, l'autruche a besoin de beaucoup d'eau. Quand elle
n'en trouve pas, elle se rabat sur des plantes grasses salées et
juteuses (halophytes) et sur des fruits (Corneille et Lebailly, 1998). Les
autruches ont connu une évolution les menant vers une adaptation
à l'économie hydrique (Gosso, 2003). Elles ont une forte
capacité de réhydratation, (consommation de 12 à 14 litres
en trois heures, soit 17% de sa masse corporelle) sans se mettre en danger
(Withers, 1993).
Contribution à l'étude de la mise en place d'un
élevage semi-intensif d'autruches au Sénégal
PARTIE A : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.4.3. Elevage et conséquences sur le comportement
alimentaire
L'élevage implique le maintien en captivité des
autruches. Ceci a pour conséquence un espace de vie limité, une
nourriture de meilleure qualité et d'accès facile, et des
prédateurs inexistants. Certains troubles du comportement en
résultent dus à l'ennui et au stress (Gosso, 2003).
Les autruchons ont une nette préférence pour les
aliments de couleur verte, correspondant à l'alimentation herbivore des
autruches et dans une moindre mesure ceux de couleur blanche. Ceci pourrait
expliquer la coprophagie des jeunes qui ingèrent des fientes d'adultes
couramment recouvertes d'urates chez les autruches sauvages (Gosso, 2003).
L'influence de la captivité sur les autruches est
fonction de la taille du groupe, du sexe et de la taille de l'individu (Mc
Keegan, 1997). L'allotissement en grand troupeau serait responsable d'une
diminution de la vigilance notamment des mâles, qui à
l'état sauvage sont voués à la protection du groupe, et
à une augmentation de la fréquence des coups de bec portés
sur le sol (Mc Keegan, 1997).
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