2- Motivations
Reconnaissant l'importance stratégique et la
nécessité d'assurer une protection sociaLe à tous, iL est
Légitime de penser que La motivation qui a été La
nôtre fut en premier d'ordre naturel. Car, la recherche du
bien-être est un fait inhérent à La nature même de
l'homme. Personne n'a jamais souhaité vivre dans la
précarité et l'incertitude; tout Homme aspire à de
meiLLeures conditions d'existence. C'est-à-dire à un travaiL
capabLe de nous procurer La sécurité suffisante pour ne pas
être exposé aux besoins éLémentaires. Ceci
étant, nous avons été dirigés par un penchant
altruiste qui veut que l'Homme soit perpétueLLement au centre des
politiques de développement. D'un point de vue pLus personneL, Le
désir de comprendre queLLes pourraient être Les origines des
inégaLités sociaLes, connaissant Leurs ravages et Leurs actions
dissipatives, a été notre principaL axe de motivation. Ne dit-on
pas souvent à juste titre, que lorsqu'on connait les origines du mal
qui nous habite, il devient plus facile de le soigner. De plus, mieux
connaitre l'évolution d'un phénomène à travers le
temps permet de mieux l'apprécier dans sa situation actuelle et de mieux
l'envisager dans Le futur.
IL serait difficiLe de comprendre que des
préoccupations autres que ceLLes d'ordre social trouvent un terrain
d'expression prioritaire au sein d'une société où La
pauvreté reste dominante : « Dans l'ensemble, 43,1% d'actif
occupés sont pauvres. La pauvreté frappe les actifs
occupés du secteur informel agricole où un peu plus de la
moitié des actifs est pauvre (56,9%). Il s'ensuit que l'appartenance au
secteur informel pour un travailleur l'expose plus à la pauvreté
qu'un travailleur du secteur informel. Globalement, les revenus
générés dans le secteur informel ne permettent pas de
sortir de la pauvreté. »4. Cette anaLyse
statistique démontre que Les travaiLLeurs du secteur informeL tant
agricoLe que non agricoLe ont d'avantage besoin d'être
protégé par la société - tout au moins à
cause de Leur état de pauvreté, donc de
vuLnérabiLité - De pLus, La cohésion du tissu sociaL dans
Les pays en déveLoppement en généraL - en grande partie
à cause du grand écart
4 Extrait d'analyse portant sur la pauvreté des
actifs occupés tiré du Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi (DSCE, p.42 article 81)
existant entre Les couches de La popuLation riches et ceLLes
Les pLus pauvres - est très instabLe. Ainsi, il très courant
d'observer ici et là des remous sociaux qui dans de nombreux cas
conduisent à des guerres civiLes, causées par des revendications
à l'égalité sociale. En bref, notre motivation est
sous-tendue par deux grands axes à savoir Le choix d'étude et le
choix du cas d'étude.
2-a- Motivation du choix d'étude
TeL que nous avons intituLé notre réfLexion :
« La marche vers l'extension de la sécurité sociale au
Cameroun : L'assurance volontaire. », iL en découLe que Le
désir de retracer les avancées qu'a connu Le droit à La
protection sociaLe au Cameroun est manifeste. C'est- à- dire, dresser
une anaLyse chronoLogique et critique de La marche vers un système pLus
équitabLe de couverture sociaLe ; Le rôLe des leviers d'extension,
notamment ceLui de l'assurance voLontaire pour notre choix d'étude, est
égaLement à souLigner. Outre ce voLet historique et panoramique,
le choix de notre étude a également été
attisé par l'envie de proposer, de contribuer à
l'édification d'un système de protection sociale plus
adéquat aux réaLités contextueLLes du Cameroun. Ainsi
donc, nous ambitionnons de vous présenter l'impact que pourrait avoir
l'application d'un régime d'assurance volontaire au Cameroun sur le
processus global d'extension de la protection sociaLe, bien sûr dans La
juste vaLeur de sa faisabiLité.
Notre analyse, modeste dans ses prises de position, s'inscrit
comme un plaidoyer en faveur de la réflexion sur l'extension de La
sécurité sociaLe au Cameroun, et pLus précisément
pour l'applicabilité d'un régime de protection sociaLe voLontaire
qui, depuis Les dispositions de 1969, 1974 et suivies de ceLLes
de19845 est restée inerte. Tous Laisse à croire -
à notre profond étonnement - que La situation des travaiLLeurs
indépendants est demeurée l'enfant oublié de La
prévoyance sociaLe au Cameroun. A travers La démarche que nous
proposons, nous pensons au contraire que l'adoption d'une mesure de
sécurité sociaLe qui intègre La couverture des
travaiLLeurs indépendants pourra, à terme, contribuer à
booster La marche sociaLe engagée depuis 1956. Certes, cette mesure ne
viendra pas résoudre
5 Loi n° 69 / LF/18 du 10 Novembre 1969 en
son Art. 3 ; Loi n° 84/007 du 04 Juillet 1984
en totaLité Le probLème des
inégaLités sociaLes au Cameroun, mais eLLe offrira pLus de
possibiLités aux travaiLLeurs indépendants et à Leurs
famiLLes. VoiLà de façon simpLe pourquoi, bien que ne constituant
pas un sujet d'actualité, le choix de notre étude s'est
porté sur le cas de La protection sociaLe des travaiLLeurs
indépendants.
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