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La marginalisation des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port- au- Prince de 2010 à  2012

( Télécharger le fichier original )
par CENANFILS Junior
Université d'état d'Haà¯ti - Licence en anthropologie et sociologie 2007
  

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UNIVERSITÉ D'ÉTAT D'HAÏTI

(UEH)

FACULTÉ D'ETHNOLOGIE

(FE)

DÉPARTEMENT D'ANTHROPOLOGIE ET DE SOCIOLOGIE

Thèmes : Jeunesse, Trajectoire et Marginalité

Sujet : La marginalisation des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-
Prince de 2010 à 2012
PROMOTION JACQUES ROUMAIN : 2007-2011

Mémoire de licence

PRÉSENTÉ PAR : JUNIOR CENANFILS, POUR L'OBTENTION DU GRADE DE LICENCIÉ EN ANTHROPOLOGIE ET SOCIOLOGIE

SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR LOUIS ILIONNOR, PH, D.

Novembre 2012

Remerciements

Je manque de mots pour exprimer mes sentiments de gratitude envers tous ceux et toutes celles qui m'ont encouragé dans mon projet de recherche ainsi que dans ma décision de rester dans le monde universitaire. Je voudrais remercier tout d'abord le professeur Ilionor LOUIS pour sa confiance envers moi et mon projet, malgré les multiples difficultés auxquelles, on s'est confronté durant la recherche. Son acceptation de me prendre sous son aile m'a ouvert les portes d'un projet et d'un avenir que j'avais longtemps révé d'entreprendre, tout en estimant ne pas être à la hauteur.

Ma gratitude va bien entendu à trois personnes. Mes parents à qui je dédie ce travail qui n'est que l'iceberg d'années de soutien inconditionnel pour me permettre à bien mener mes études. Mon ami frère Jean Licius DORISCA, qui m'a su encourager à chaque fois que je donne l'air de ralentir le travail. La troisième personne que je tiens à remercier du fond du coeur est Marielle E. MOISE, qui a constitué mon premier élan d'exigence et support, elle m'a accueillie chez elle comme un ami, un fils et dont je ne cesse de découvrir les richesses d'une femme de coeur et éclairée.

A la Faculté d'Ethnologie, je souhaite également exprimer ma reconnaissance à Maxwell BELFLEUR, Dr. Jacques JOVIN, John Picard BYRON, Lucien MAUREPAS pour leur écoute et leur encouragement. Je voudrais aussi remercier les amis de près ou de loin qui m'avaient soutenu dans le cadre de ce travail de recherche.

Enfin, merci à toutes les personnes qui m'ont soutenue en relisant ce travail ou en trouvant le mot juste ou les bonnes méthodes pour me donner du courage et de l'énergie : Vermonde René Saintil, James ROMAIN, Lourdemie EMILE et tous ceux que j'oublie.

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 2

TABLE DES MATIERES 3

AVANT-PROPOS 7

INTRODUCTION GENERALE 8

PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ÉTUDE 11

CHAPITRE I: LE CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE 12

1. PROBLEMATIQUE DE LA MARGINALISATION DES JEUNES 12

1.1. L'ampleur du phénomène 12

1.2. Les dimensions du phénomène 12

1.3. Hypothèse fondamentale 14

1.4. Les objectifs de la recherche 14

1.5. Justification 15

1.6. Les intérêts de l'étude 15

1.7. Délimitation du sujet 16

1.8. Les causes de la marginalité juvénile 17

1.9. Proportions du phénomène 18

1.10. ANALYSE THÉORIQUE 18

1.11. Que signifie la jeunesse dans « les pays du Sud » ? 22

1.12. Difficulté naissante d'analyse scientifique de la jeunesse 23

1.13. Naissance d'une sociologie de la jeunesse aux Etats-Unis 23

1.14. La France en matière de la sociologie de la Jeunesse 24

CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL 26

1. CADRE CONCEPTUEL 26

1.1 Socialisation 26

1.2. Sous-développement 27

1.3. Exclusion Sociale 27

1.4. Marginalité 27

1.5. Déviant 29

1.6. Délinquant 29

1.7. Urbanisation 29

1.8. Zone marginale 30

1.9. Aire métropolitaine 30

1.10. Bidonville 30

1.11. Intégration sociale 31

CHAPITRE III : DE LA MARGINALITÉ, ÉTATS-UNIS, LA FRANCE, AMÉRIQUE LATINE :

PERSPECTIVE THÉORICO-HISTORIQUE 32

1. Perspective 32

1.1. Marginalité avancée, débrouillardise et survie quotidienne 32

1.2. Marginalité et exclusion 34

1.3. Pauvreté marginale, inclusion à la marge et stratégie de survie 35

1.4. Informalité, masse marginale et déséquilibre systémique 36

DEUXIÈME PARTIE : CADRE MÉTHODOLOGIQUE 38

CHAPITRE IV : MISE EN CONTEXTE 39

1.1. La jeunesse comme objet d'étude 39

1.2. De la jeunesse à la difficulté de reconnaissance sociale 39

1.3. Recherche sur la jeunesse en Haïti 40

1.4. Des débats contradictoires autour de la définition du concept de jeunesse 42

1.5. Présentation de l'aire Métropolitaine : son contenu socio démographique 43

1.6. Configuration sociohistorique de la ville de Port-au-Prince 47

CHAPITRE V : LE CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 50

1. DELIMITATION DU CHAMP DE L'ETUDE: LA POPULATION CIBLEE, LES QUARTIERS RETENUS POUR L'ENQUETE 50

1.1. Population ciblée 51

1.2. Les observations de terrains 51

1.3. Présentation des quartiers retenus pour l'enquête 51

2. LA DOCUMENTATION: LE QUESTIONNAIRE, LA COLLECTE DE DONNEES, LES ENTRETIENS, LES HISTOIRES DE VIE ET L'ANALYSE DE CONTENU 52

2.1. La documentation 52

2.2. La collecte des données 53

2.3. Le questionnaire 53

2.4. Des entretiens individuels 53

2.5. L'histoire de vie 54

2.6. L'analyse de contenu 54

3. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES : LIMITE ET DIFFICULTE DE L'ETUDE 54

3.1. Traitement et analyse des données collectes 54

TROISIÈME PARTIE : DES PRINCIPAUX RESULTATS DE L'ENQUETE AUX

INTERPRETATIONS DES RESULTATS DE L'ANALYSE 56

CHAPITRE I: LES PRINCIPAUX RESULTATS DE L'ENQUETE 57

1. PROFIL DES SUJETS DE L'ENQUETE 57

2.1. Analyse qualitative 57

2.2. Impact du phénomène de la marginalité juvénile sur la société de Port-au-Prince 57

2.3. Présentation de l'Histoire de vie de Cassandre 58

2.4. Présentation de l'Histoire de vie de Valdemara 63

2.5. Présentation de l'histoire de vie de Jannina 66

CHAPITRE II : DE L'ANALYSE DES RESULTATS 69

1. SITUATION DE MARGINALITE AU PROCESSUS DE MARGINALISATION 69

1.1. Inventaire de la recherche 70

1.2. Interprétation et résultat des Focus Groupes 71

1.3. Des conditions de vie précaires ou la nature même de cette marginalité 72

1.4. Des activités juvéniles ou éléments caractérisant cette mise a l'écart 72

CONCLUSION GENERALE 74

BIBLIOGRAPHIES 78

ANNEXE 81

LISTE DES ACRONYMES 81

GUIDE D'ENTRETIEN 82

AVANT-PROPOS

La jeunesse, étant considérée, comme une période transitoire, est devenue la catégorie la plus marginalisée pour sa pleine croissance accélérée dans une société fermée et dépourvue de structure d'accueil. Cette croissance démographique n'est quand méme pas sans effet, puisque les mécanismes de subsistances et de survie de base ne peuvent pas garantir l'avenir de cette population dépendante. Voilà pourquoi, elle révèle l'exclusion du monde de l'emploi, de l'éducation, et du logement. De ce fait, l'errance et l'exode rural sont des stratégies qualifiant sommairement la trajectoire de vie des jeunes d'un endroit à un autre, surtout avec la dislocation familiale, la perte du sens symbolique enfant et père, les normes et les valeurs. Leur vie est tout simplement précaire. L'objectif de cette étude est de faire une sorte d'inventaire de leur histoire de vie, et éventuellement en étudiant la situation des jeunes de cité neuf et les jeunes de Poste Marchand, tout en identifiant distinctement leur trajectoire sociale, résidentielle, scolaire, emploi, pouvant expliquer leur état de marginalisation juvénile.

Introduction Générale

Parmi, les différents problèmes qui sévissent au sein de la société haïtienne, depuis ces longues dernières années, tant sur les plans : social, politique, économique, la question de marginalité des jeunes se révèle être d'une importance capitale, surtout quand elle nous permet de comprendre et d'interpréter la totalité de la réalité historique des jeunes à travers le temps et l'espace.

D'aucuns partent de l'interprétation de la situation marginale, en vertu d'une généalogie dichotomique, créole/bossale, rural/urbain, ce qui mérite d'être analysé en profondeur, en dépit, de sa consistance, puisqu'une appréhension linéaire de la réalité sociale, ne saurait être qu'insignifiant à la marche évolutive du système. A ce point, il s'agit seulement de saisir l'imaginaire sociologique de l'haïtien.

De cette considération, l'étude sur la marginalité des jeunes au sein de la population qui habite les quartiers populaires, présentée ici constitue un puissant outil capable de répondre à cet objectif. Elle permet de mettre en évidence des multiples aspects que vivent les jeunes de la zone métropolitaine.

Nous allons nous évertuer à expliquer ce phénomène, en vertu d'une méthode explorant les histoires de vies des jeunes. Tout en développant un rapport d'interprétation de la notion de jeune, saisi trop arbitrairement, tant par nos différents penseurs que par nos sociologues. Nous essaierons de saisir dans une certaine mesure non seulement leur tranche d'age, mais aussi nous expérimenterons en mettant en question l'ordre établi et l'engouement du désir du changement, dans sa transversalité et sa pluralité. Disons l'établissement d'un rapport entre l?Cge biologique et l?~ge social.

Ce mémoire de recherche de terrain est d'une importance capitale, parce qu'il portera l'étiquette d'un document de référence pour le personnel du pouvoir politique, tant au niveau de la participation et de l'intégration, qu'autour d'une nouvelle thématique de la reconstruction de Port-au-Prince. Ces différentes orientations peuvent être utilisées par d'autres chercheurs. Elles faciliteront la mise en oeuvre d'une prise en compte minimum de participation jeune, itinérant, déviant.

Cette recherche devrait être la représentation d'un ensemble d'efforts réalisés en vue d'appréhender la situation de marginalisation des jeunes des quartiers populaires.

Cette enquête n'a nullement l'ambition de prétendre identifier de fond en comble les différents problèmes de cette nouvelle réalité `?post- séisme??, mais plutôt d'être soucieux de partager cette compréhension, sous un oeil alarmant d'une société qui continuellement se désagrège.

Nous avons choisi les jeunes de 15 à 25 ans, principalement ceux dans les quartiers populaires, en raison, du fait que le milieu social de comportement à risque élevé est plus approprié de saisir le sens de cette thématique à la faveur de sa structure sociale.

L'objet de cette recherche est d'étudier le phénomène de la marginalité des jeunes à Port-au-Prince, en fournissant des éléments d'explication pouvant servir de possibilités politico-sociales en matière d'intégration. Egalement, expliquer et analyser le phénomène de la marginalité juvénile dans des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, en fonction de la trajectoire scolaire de ce dernier, compte tenu de leur histoire de vie.

La démarche utilisée se chevauche entre la revue documentaire et l'enquête de terrain. La revue documentaire nous a permis d'abord de fixer les concepts et cerner l'orientation de la recherche, ensuite de compiler des informations complémentaires (statistiques, études, programmes ou projets...) sur la problématique en question.

La méthode privilégiée est celle de l'analyse qualitative. Celle-ci établit des liens entre les informations recueillies, dans le but de comprendre la structure ou les processus sous-jacents. Et elle permet également via l'analyse de contenu la description objective systématique et qualitative. Ainsi, elle est de contenu manifeste des communications ayant pour but d'interpréter les informations du dire des acteurs ou de leur effet de parole.

Ce document contient trois parties :

- La première partie comporte trois chapitres qui sont consacrés à la partie théorique et conceptuelle de la recherche. il sera question du contexte dans lequel se place notre grand thème, la marginalité juvénile. Dans le premier chapitre nous exposons un ensemble de réflexions liées aux problèmes soulevés dans l'étude, ainsi que l'hypothèse établie. Le deuxième chapitre contient la particularité d'établir de

manière systématique les concepts qui sont utilisés dans cette étude. Le troisième

chapitre expose différentes réflexions sur la marginalisation dans le monde.

- La deuxième partie du mémoire consistera à la présentation du quatrième chapitre qui sera une mise en contexte du travail de recherche pour son attrait distinctif à définir le cadre approprié de la recherche, par rapport à la situation sociodémographique et même sociographique de la population choisie. Le cinquième chapitre contient le cadre méthodologique qui constitue le type de stratégie pour la collecte des données que nous allons utiliser pour la recherche.

- Enfin la troisième et dernière partie sera consacrée à l'analyse et l'interprétation des résultats de la recherche. Il s'agit concrètement d'abord de répondre à des questions que nous nous étions posées et objectifs que nous nous étions assignés au préalable et ensuite de voir si les résultats obtenus sont à méme d'expliquer le phénomène de la marginalité juvénile.

Que cette étude puisse répondre au besoin pressant de ce changement urgent de la situation d'exclusion des jeunes de notre pays vers l'instauration de la dignité d'un lendemain qui chante.

PREMIÈRE PARTIE: CADRE THÉORIQUE

ET CONCEPTUEL DE L'ÉTUDE

CHAPITRE I: LE CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE

Introduction

Dans ce premier chapitre, nous allons essayer de poser le problème de la marginalité juvénile en fonction de ces différents paramètres présentés dans un mémoire de recherche qui rentre dans le cadre d'un travail académique. Les idées développées sont les suivantes : la problématique de la marginalisation des jeunes, les objectifs de la recherche, la justification du sujet, les hypothèses de la recherche, les délimitations, les intérêts de ce travail, ainsi une analyse théorique.

1. Problématique de la marginalisation des jeunes

1.1. L'ampleur du phénomène

En Haïti, les conditions de vie de la majorité de la population se sont grandement détériorées et l'élément fondamental composant cette majorité s'appelle : « la jeunesse », issue de toute part, victime de la grossesse précoce qui accélère la croissance démographique. En effet, l'étroitesse du marché du travail, la faiblesse du revenu et les difficultés d'accès aux services sociaux de base tels que : le logement, l'éducation, la santé posent de façon aiguë le problème de la satisfaction des besoins essentiels d'une population de jeune toujours dans l'attente.

1.2. Les dimensions du phénomène

Par définition, la problématique de la marginalisation de la jeunesse peut s'entendre comme une sorte de pauvreté à double volet : culturel et économique. Ce qui la met, dans une condition de soumission et de dépendance, plus conventionnellement par rapport à une certaine systématisation de l'incapacité dans les sphères sociales ou d'immaturité comme préjugé.

Voilà pourquoi, avec la responsabilité de la nouvelle génération d'homme et de femme sur le plan politique, depuis les vingt dernières années, la jeunesse devant une réalité autre que la soumission ou la dépendance envers ses prédécesseurs opte pour la mission de la libération nationale, en pleine économie libérale. L'essence de cette jeunesse est caractérisée par l'exclusion, le chômage et un dégout du patriotisme sous forme de conflit de génération. Le rapport de (L'IHSI/RGPH, 2003) nous dit que la jeunesse représente plus de 50% de la

population haïtienne, dont 2/3 d'entre eux n'ont pas d'accès à l'éducation et la formation professionnelle.1

Cette situation marginale renvoie à une certaine méconnaissance de soi, ou même à un dépaysement, quand bon nombre de jeunes se migrent vers l'étranger. Cet état de fait est dü à un problème interne de l'emploi, ou familial. C'est pourquoi en Guyane française le rapport au flux migratoire des jeunes haïtiens nous permet de saisir, « comment les jeunes migrants à la croisée du familial et du générationnel se recompose en combinant identité et appartenance ».2

En fait, sur une population urbaine des Jeunes, 1.795.267 individus à Port-au-Prince (2003), soit 21%, du département de l'Ouest, plus de 50% des 15 à 34 ans sont dans le chômage, leur pouvoir d'achat est très faible, sans compter la moitié des jeunes filles qui sont tombées dans la prostitution et dans le plaçage précoce. Un fort taux de séroprévalence au VIH/ SIDA est enregistré chez les jeunes de 15 à 34 ans, puisque les 59% dès, premières naissances sont enregistrées dans la catégorie des jeunes filles/ femmes de 14 à 34 ans (ECVH-2001). Sans oublier, les cas récurrents d'avortement dans les hôpitaux ou du moins des cas de bébés innocemment jetés dans les trous égouts de la capitale.

Ces difficultés nous rappellent que toutes sociétés ont leurs problèmes et ils ne datent pas d'hier. Le phénomène de la marginalité juvénile est une pathologie sociale qui a ses racines au sein même de la structure et de l'organisation de la société. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a profondément saccagé le département de l'Ouest, des nouveaux territoires de sans-abris ont été créés. Le niveau de consommation de drogues, d'alcool et autres accoutumances chimiques augmente de plus en plus dans cette catégorie sociale.

Les quartiers font la une des journaux, envahis par les ONG et les autres organismes tant publics que privés. Les plus vulnérables sont accusés de tous les maux du monde, dès fois appelés « zone de non droit ». La question de « la marginalisation des jeunes dans les camps » devient une nouvelle catégorie d'analyse centrale des problèmes sociaux en Haïti. A cet effet, l'on peut se demander: Les jeunes ont-ils consciences qu'ils sont exclus de l'organisation du pouvoir politique ? Leurs trajectoires sociales les rendent-ils marginaux ? Et quel est le sens de ce

1 Voir IHSI, Caractéristiques socioéconomiques des jeunes en Haïti, Port-au-Prince, 2009 P10-30

2 Calmont, André, Trajet socio-identitaire chez les jeunes issus de la migration haïtienne en Guyane, Cuadernos interculturales, ano 5no 9 2007, P9

concept ? Pourquoi y a-t-il des jeunes qui sont tantôt d'un endroit, soit en province ou en ville, ou tantôt dans un autre ? Pourquoi cet état de chose? Quels peuvent être les facteurs explicatifs d'un tel phénomène? Est-ce que la cause de ce phénomène est à rechercher dans les représentations sociales de ces jeunes, dans leurs discourä leurs façons de parler, de vivre ou dans les conditions de vie ? En somme, il s'avère méthodique de nous situer en fonction d'une interrogation cruciale de recherche : Comment expliquer la marginalité des jeunes dans l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince, particulièrement dans les quartiers défavorisés ?

1.3. Hypothèse fondamentale

La marginalisation des jeunes dans les quartiers défavorisés est due consécutivement à leur trajectoire scolaire mouvementé et difficile. En fonction de leur milieu d'origine sociale certains de ces jeunes ont connu le décrochage qui a son tour les empêchent d'intégrer d'autre structure de la société. Ne pouvant continuer leur processus de socialisation, d'autres deviennent, soient des déviantä soient des délinquants asservis par les normes des groupes auxquelles ils appartiennent. Cette marginalité des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince s'explique par leur condition de vie, de sous-culture et de précarité économique.

1.4. Les objectifs de la recherche

Objectif général

Étudier le phénomène de la marginalité des jeunes à Port-au-Prince, en fournissant des éléments d'explication pouvant servir de possibilités politico-sociales en matière d'intégration.

Objectifs spécifiques

Dresser un inventaire en analysant le phénomène de la marginalité juvénile dans des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, en fonction de la trajectoire scolaire de ce dernier, compte tenu de leur histoire de vie.

1.5. Justification

Notre présent travail s'inscrit dans le cadre d'une importante contribution à la réalisation d'un problème exaspérant, tant dans les pays pauvres ou sous-développés que dans les pays riches ou avancés. Ici, dans un pays comme Haïti, la marginalisation des jeunes fait l'objet d'une vive précarité à double volet : culturel et économique. En effet, la façon de penser est devenue différente : les jeunes se trouvent en face d'une nouvelle mode de socialisation c'est ce que l'on appelle ; une socialisation marginale, d'où ils trouvent leur propre solidarité.

En outre, dans une situation caractérisée par la forte précarité, les jeunes inventent leur propre culture et s'identifient à leur propre catégorie. Par rapport, à la norme conventionnellement admise, il s'agit d'une entité pris dans un contexte situationnel et conjoncturel. De ce fait, les jeunes ou encore les jeunes jugés « marginaux » font partie d'une catégorie spécifique. Aujourd'hui, le sujet est justement ressenti et analysé comme si les recherches méritent d'être poursuivies et diffusées de manière systématique. Selon la logique optimiste du postulat scientifique : « un problème identifié est à moitié résolu ». Disons de l'ampleur de ce phénomène que toutes les conditions sont réunies pour une mise en oeuvre concrète et efficace de projets en faveur d'une vie harmonieuse des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Ce qui justifie le choix de ce sujet est lié au fait que nous aimerions voir que ces jeunes intègrent la société.

Il reste à joindre la dimension d'une politique concertée et coordonnée qui s'inscrit dans la durée, en fonction du temps de l'échelle des jeunes. Notre intérêt, ici est de penser à une intégration totale dans cette société en créant des centres ou institutions spécialisées ou en essayant de faire ce qui les aide par la suite à construire leurs citoyennetés.

1.6. Les intérêts de l'étude

Considérons ces deux points comme l'objet de cette partie : intérêt académique, intérêt scientifique.

Intérêt académique

Sans nul doute, ce travail que nous construisons rentre dans l'obligation de notre mémoire de
sortie à la Faculté d'Ethologie pour l'obtention de la licence. Pour y parvenir, nous avons fait

d'importantes acquisitions ou de sérieux enrichissements intellectuels. Il s'agit d'une exigence académique.

Intérêts scientifiques

A cet effet, il est très relatif de préciser que la marginalisation des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, comme tout autre phénomène social doivent s'étudier dans ses différents compartiments. Il est d'une évidence que la sociologie nous permettra de cerner un tel phénomène, en vertu de quelques-unes de ses théories, jusqu'ici utilisées dans le but de saisir son impact réel au sein de la société globale. De quelques recherches faites jusque-là, en la matière ne nous permettrait pas de les taxer de systématique, en rapport à la marginalité dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. C'est dans cette optique que, nous nous sommes donnés la peine de construire un inventaire du problème, tout en contribuant à apporter un type d'explication sociologique lié à ce phénomène pris dans son contexte actuel.

1.7. Délimitation du sujet

Il faut préciser que notre travail s'inscrit dans le cadre général de la sociologie politique. Ce qui veut dire qu'elle se borne à saisir la dynamique d'interaction entre les jeunes et leur trajectoires sociales, en tenant compte des autres paramètres sociopolitiques susceptibles d'expliquer le malaise des jeunes par leurs stratégies de vie, des acteurs au sein du milieu dans lequel, ils évoluent : vie de précarité sous toutes ses formes. Notre délimitation se situe au niveau géographique. Il est pratiquement impossible pour qu'un travail d'une telle envergure académique et au niveau de licence puisse couvrir toute la superficie de la République d'Haïti s'élevant à 27. 750km2. Et aussi, il est également impossible de couvrir toute la zone métropolitaine. Pour ce faire, nous sommes bien obligés de mener notre étude dans les limites de l`aire métropolitaine de Port-au-Prince notamment sous l'angle de deux quartiers séparément choisis en fonction de leurs asymétries, à savoir : cité Neuf et poste Marchand.

1.8. Les causes de la marginalité juvénile

Le rapporteur des Nations unies, Gumisai MUTUME, (Grand rapports de l'ONU] [Liens de l'ONU pour l'Afrique] explique qu'en Afrique, le problème du chômage des jeunes est plus complexe que dans d'autres régions du monde3. Selon le Président du Kenya, Mwai Kibaki :

« Les économies dont la croissance est lente ne peuvent créer suffisamment d?emplois pour absorber le grand nombre de jeunes diplômés qui arrivent sur le marché chaque année ».

À cet effet, cette population marginale ne fait que se jeter dans une logique de stratégie de survie, puisque les trajectoires sociales par rapport à l'éducation, l'emploi et la misère extreme, mettent leur vulnérabilité à nue et obstruent encore leur avenir. De ce fait, une photographie d'un des pays du Sud est pareille à n'importe quel coin de rue de la capitale d'Haïti ; la ministre Nigérienne et l'OIT n'en ignorent pas. En 2003, Mme. Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des finances du Nigeria dit que : «Des jeunes hommes et des jeunes femmes traînent dans les rues sans avoir grand-chose à faire, conduisent des taxis-motos ... et dans certains cas se livrent à des activités criminelles» D'après l'Organisation internationale du Travail (OIT, 2006), si l?on réduisait de moitié le taux de chômage des jeunes dans le monde, l?économie mondiale pourrait s?accroître « de 2 200 à 3 500 milliards de dollars ».

C'est pourquoi, l'étude de la marginalisation des jeunes en milieu urbain, bidonvillisé, rurbanisé, phénomène encore plus criant surtout après le passage du séisme dévastateur de l'année de 2010, interpelle la conscience scientifique qui nous permet d'expliquer ce problème, en tant que fait social, à part entier, pris dans un contexte juvénile ou sous l'angle de leur trajectoire sociale. La zone métropolitaine de Port-au-Prince est bel et bien envahie par différentes catégories de la population, spécifiquement les jeunes, en état de vulnérabilité, vivant sous les tentes, sous les places publiques, dans des conditions de vie précaire, des quartiers dévastés. En outre, le problème de cloisonnement d'fige qu'il y a eu entre les jeunes et les vieux parait etre encore plus crucial de l'étudier.

3 Afrique Renouveau, Vol. 20#3 (Octobre 2006) article, « jeunesse africaine cherche emploi, à la recherche des solutions urgentes pour des raisons armées des jeunes chômeurs » P.6

1.9. Proportions du phénomène

La marginalisation des jeunes, spécifiquement dans les quartiers populaires ou les zone dites sensibles, les quartiers dits difficiles dans l'aire Métropolitaine de Port-au-Prince, s'explique par les éléments classiques suivants : les jeunes des rues, les jeunes en condition de vie difficile, la déviance, la délinquance et enfin les marginaux s'imposent véritablement comme un « problème social ».

La précarité économique et la forme d'invention de stratégie de survie, de sous culture de ces catégories (des jeunes) nous interpelle la conscience. Ainsi cette perspective d'appréhension est conçue comme un état de délabrement social. En effet, les différents quartiers de la zone métropolitaine, la bidonvilisation et autre forme de prostration sociale nous met en face d'une nouvelle réalité de contre-société ou une sorte de haine de notre propre société.

Le problème des jeunes parait être tellement profond, autant qu'il sape méme les bases des institutions établies. Ce phénomène ne cesse pas de prendre différente tournure et ceci sous une vague vertigineuse, tel que : les enfants des rues, les jeunes aux comportements déviants, les gangs armées, les jeunes qui abandonnent leur maison ou leur famille, les bandits, les assassins, les tueurs à gages, la prostitution des mineures, etc. Bref, les jeunes en difficultés tout court...

1.10. ANALYSE THÉORIQUE

Depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, la jeunesse s'entend au sens d'immaturité ou du symbolisme les qualités de la maturité et ce n'est qu'à la fin du 16ème siècle que l'on commence à le définir comme celui qui a gardé les caractères physique et moraux de la jeunesse. Bien qu'il soit toujours associé aux notions d'irresponsabilité, d'étourderie, de folie, etc.

Selon Philipe Ariès, le premier qui a livré une réflexion à la fois historique et Anthropologique de l'enfance dans les sociétés traditionnelles occidentales ; estimant que celle-ci se représentait mal cet age de la vie, l'assimilant très rapidement au monde adulte. Le passage de l'enfance à l'age adulte se faisait selon lui très tôt sans qu'une étape puisse être qualifiée de jeunesse.4

4 Ariès, Philipe, L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime, Paris, éditions Seuil, 1975, P316.

19 Donc, la définition inspirée des textes de l'Antiquité enfance, jeunesse et vieillesse commencent par s'imposer. Au tournant du 16ème siècle, il semble qu'au niveau de la représentation des âges, il y a plusieurs tranches. l'on se réfère souvent aux textes de l'Antiquité pour distinguer six ages différents : l'enfance (jusqu'à 7 ans), la pueritia ( jusqu'à 14 ans), le tiers age aussi appelé l'adolescence (jusqu'à 21 à 28 ans, à en croire les sources), la jeunesse ( jusqu'à 45 ou 50 ans), la senecté et la vieillesse.

Là, les considérations psychologiques liées à l'individu ne sont pas examinées puisqu'il s'agit des définitions fondées sur le cycle vital. La jeunesse n'est qu'une phase d'attente, de dépendance, d'incertitude et les jeunes sont vus souvent comme des errants et des impatients. Il faut dire qu'ici, c'est une conception des familles riches, où il y a effectivement une logique de transmission des biens du père au fils, alors que dans les familles populaires la jeunesse n'a pas d'existence pratique, puisque les enfants sont soumis précocement au travail du père ou du maitre jusqu'à l'age adulte.

La fin du 17ème siècle a été pour la jeunesse une nouvelle façon de vivre par rapport à la constitution majeure du rôle que l'éducation en a joué dans le souci de tempérer les passions en faisant tenir leur rang à ceux qui occupent une position privilégiée dans la société, vu ses emportements et ses excès. C'est pourquoi, à la fin de ce siècle, il y a eu un changement considérable du point de vue, de ce que représentent les jeunes, les premiers signes d'une évolution du sentiment parental avec une augmentation de la tendresse familiale et de la discussion entre sphère publique de représentation et sphère privée d'intimité. C'est ce qui va contribuer à fonder la forme moderne de la jeunesse sur l'idée de l'éducation de l'enfant, par le biais de la famille. En effet, cet idéal pédagogique n'arrive pas à imposer, au-delà de l'idéal mondain, que le mérite puisse supplanter la naissance.

Pour introduire à ce siècle (le 18ème siècle), Olivier Galland peint cette période comme une hymne à la jeunesse :

« Malgré les écarts de la jeunesse [w] c?est toujours l?ige le plus aimable et le plus brillant de la vie ; n?allons donc pas ridiculement estimer le mérite des saisons par leur hiver, ni mettre la partie la plus triste de notre être au niveau de la plus florissante.[~] ceux qui parlent en faveur de la vieillesse, comme sage, mure et modérée, pour faire rougir la jeunesse, folle et débauchée, ne sont pas des justes appréciateurs de

20 la valeurs des choses ; car les imperfections de la vieillesse sont assurément en plus grand nombre et plus incurables que celles de la jeunesse »5.

Dans « l'Encyclopédie » de Diderot (1751), un renversement significatif s'opère bien que l'on continue à attribuer à la jeunesse des tendances à la légèreté et au manque de réflexion. Il y a tout un passage entre l'éducation mondaine et l'éducation nationale qui met l'accent sur les compétences individuelles avec les besoins d'un pays. Ce nouveau projet d'éducation qui remet en cause le privilège du sang et la qualité individuelle et sociale, là où l'idéologie du mérite va connaitre une véritable progression. Il faut préciser qu'au cours de cette période que c'est pour la première fois que la jeunesse est perçue comme force de progrès, où l'aspiration du changement est manifeste. Rappelons bien l'invention de la machine à calculer par Blaise Pascal à 16 ans.

Le 19ème siècle a vu l'émergence de la juvénilité et la mise en place dans les sphères publiques et privées d'un fort dispositif d'encadrement de jeunes. En 1830, il y a eu un bouleversement à la fois social et géographique qui accélère la constitution d'une nouvelle forme d'indépendance de la jeunesse qui se manifeste dans une agitation sociale entretenue par des particules, telles : étudiants, jeunes diplômés et employés. Face aux mouvements de jeunesse, tout au long de ce siècle, les détenteurs de la morale bourgeoise (homme politique, notables, religieux, médecins) discutent sur la démoralisation de la jeunesse et la nécessité de l'encadrer. D'autres parts, l'on voit la jeunesse comme la jeunesse comme un personnage collectif incarnant simultanément les craintes et les espoirs de la société, le signe d'une menace pour l'ordre social et d'un renouvellement de la jeunesse pour la promotion d'un nouvel idéal.

Au début du 20ème siècle, une nouvelle réalité se présente pour la jeunesse. Les jeunes sont victimes d'un excès d'idéalisme, insatisfaits, frustrés et mélancoliques. Face à tout ce constat, la psychologie, en tant que science naissante, va se donner pour objectif d'analyser les émois et les débordements de l'adolescence ce qui va renouveler sa façon de penser. Pour la première fois, elle est reconnue scientifiquement comme phase de vie, différenciée de l'enfance mais non assimilée à cet état d'adulte inaccompli que qualifiait l'ancienne notion de jeunesse. A travers les lectures de ce siècle, il parait que la jeunesse n'est plus pensée comme une simple catégorie mais comme un processus de maturation psychologique et de socialisation.6

5 Galland, Ollivier, Sociologie de la jeunesse, Paris, Armand Colin, 2001, P24

6 Ibid.P28.

21 Avec le 21ème siècle, Qui nous met en face d'une société fondée sur la technologie et le développement économique, Marcel Rioux a fait de la jeunesse une préoccupation au centre de sa réflexion, c'est pourquoi, il s'interroge sur les groupes sociaux, qui par leur action, vont faire changer la société et qui ont déjà commencé à le faire changer ? Dans son hypothèse étayée par les arguments conceptuels de classe sociale et de génération sociale ; il nous montre que la classe ouvrière a perdu son pouvoir de contestation à mesure qu'elle a réussi à intégrer la nation pour laisser l'affaire à une autre catégorie qu'est la jeunesse, sous sa forme de conflit génération sociale. Dans sa perspective de rapprochement des jeunes, des ouvriers, il montre qu'ils luttent tous, pour une meme conception de l'homme et la société, différente de celle des adultes. C'est pourquoi, la révolte des jeunes et leurs frasques dans la délinquance juvénile et comme il se devait d'associer ce type de déséquilibre social à la pauvreté et à la misère.7

Les conflits de génération dans les sociétés industriellement avancées, est de moins en moins un conflit d'intéret. Dans les sociétés traditionnelles, l'éducation des adolescents était assez simple. Or, dans les sociétés contemporaines, ces rôles sont sans cesse redéfinis. Bon nombre d'adulte ressemble à la jeunesse. Les jeunes ne voulant pas se joindre trop vite à la guerre au couteau qui livrent les adultes inventent d'autres stratégies à caractères marginal:

L?inadaptation de la jeunesse à la vie collective, son opposition aux conditions de l?existence dite <<adulte>> se manifestent dans les pays les plus industrialisés du monde contemporain. Un peu partout dans le monde, une minorité de jeunes, réunis en groupe <<informel>>, vit en marge, développe des conduites agressives, attire l?attention du public et des observateurs par voies qui se situent en dehors de l?ordre établi. On consacre des conférences au malaise de la jeunesse, à sa révolte<< sans cesse>>.tout se passe comme si la société en était réduite à constater le malaise et à mettre au point des moyens de répression.8

John Barron Mays interprète des similitudes dans leurs conduites d'un état d'esprit commun aux jeunes et qu'on a qualifié consciemment hostile et dépressif. De ces deux groupes qui sont entré en conflit en fonction des critères d'antan, distinguant l'adulte de l'adolescence, apparaissent ces critères : 1) de même que l'adulte se reconnait par le métier et la profession, une grande proportion d'adolescents possèdent déjà une activité économique ; 2) la responsabilité

7 Rioux, Marcel, Jeunesse et société contemporaine, collection les classiques, les classiques en sciences, PUM, Montréal no 6 P50

8 Ibidem

politique et la capacité d'adaptation sont à la fois l'apanage des deux ; 3) la question d'autonomie n'est plus seulement l'affaire des adultes ;4) les étudiants tout comme les adultes se marient et mènent une vie sexuelle légitime. Cette tendance juvénile à enfoncer la ligne de démarcation entre l'adulte et la jeunesse en contribuant à construire une sous-culture.

1.11. Que signifie la jeunesse dans « les pays du Sud » ?

Il est possible que les données des pays du Sud, en la matière se révèlent beaucoup plus pauvre que pour le contexte occidental. Penchons-nous tout simplement sur le panorama du 20ème siècle, puisqu`après nous allons donner les détails liés à la définition de la jeunesse, tout en précisant son sens au contexte propre dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, dans les quartiers populaires.

A partir des années 1960 à 1970, pour la majorité des anciennes colonies, sauf l'Afrique du Sud où la mission d'avant-gardiste nationaliste de la jeunesse a duré jusqu'aux années 1990. Il faut préciser que les sociétés du Sud sont des sociétés à forte hiérarchies, ce qui veut dire qu'elles s'organisent en fonction des classes d'age bien défini. Bien avant l'émergence d'une catégorie de jeunes dans le cadre de la construction des nations filles du colonialisme ou de l'impérialisme, la jeunesse est assimilée à l'enfance, par opposition à l'age adulte.

Selon Mamadou Diouf et René Collignon dans le contexte de la guerre froide et de division du monde en deux camps, la mission historique de la jeunesse se confirma, agir au nom de l'ensemble de la société pour porter un discours de rupture et la promesse d'un lendemain meilleur9.

La jeunesse en tant que groupe social a émergé de l'opposition aux puissances hégémoniques et, suite à la baisse d'intensité de cette opposition, les fondements de la jeunesse sont apparus pluriels et instables. Elle est pratiquement en pleine recomposition. Acteurs de leur propre construction en tant que groupe social ayant des fondements indépendants d'un quelconque contexte social, historique ou politique.

9Mamadou Diouf / René Collignon, Les jeunes du Sud et le temps du monde : identité et conflit et adaptation, in autrepaart, no 18, 2011P.7

Pour certains, il y a une certaine similitude entre la difficile émergence de la jeunesse en tant que catégorie sociale bien différencié au « nord » comme au « sud », puisqu'il y a une difficulté de reconnaissance de la jeunesse, en tant qu'objet de recherche légitime.

1.12. Difficulté naissante d'analyse scientifique de la jeunesse

L'ouvrage collectif sur les jeunes en Afrique dirigé par H. d'Almeida-Topor, C. CoqueryVidrovitch et O. Georg illustre l'intér~t de l'anthropologie en la matière. La jeunesse en soie a été vue comme un mauvais objet :

« Les jeunes n?étaient pas en eux-mêmes un champ d?études intéressant Les Anthropologues ont eu tendances à se plier à cette tradition et, recevant leurs informations des vieux, se sont eux-mêmes bien peu préoccupés de prendre les jeunes comme objet d?étude d?observation. La plupart de chercheurs ont négligé les jeunes en tant que tels, comme sujet en somme négligeable, peu important sur le plan politique comme celui de la vie quotidienne. D?où le retard pris en ce domaine. »

A partir des examens d'étude sur la question de la jeunesse, on observe des déséquilibres dans l'intéret porté par les différentes disciplines à cette catégorie de population. Que ce soit l'Histoire, l'Anthropologie et la Sociologie chacune de ces conceptions peuvent servir à aborder la jeunesse que dans le cadre des travaux consacrés à l'éducation, à la démographie, à la famille, à la santé, l'intégration des enfants au sein des classes d'ages, l'emploi et la délinquance.

1.13. Naissance d'une sociologie de la jeunesse aux Etats-Unis

De manière progressive la sociologie de la jeunesse aux Etats-Unis postule que cette étape du cycle de vie constitue un moment différencié de socialisation en fonction des groupes sociaux. L'Anthropologue américaine Margaret Mead peut etre considérée comme l'une des pionnières des recherches sur la jeunesse, alors qu'elle s'intéressait déjà, à ce que devint l'un des termes centraux de l'école culturaliste : l'analyse de la personnalité sociale de l'adolescent dans des sous-groupes culturels donné avec une différenciation selon le sexe.

C'est autour de la question de la délinquance juvénile que se produit l'ouvrage le plus significatif de la sociologie de la jeunesse. C'est ce qui fait que les concepts de sous- culture délinquante, de personnalité ont pu s'imposer d'un cadre d'élargissement, notion à laquelle furent attribuées des définitions diverses. Selon le sociologue Américain Talcott Parson, la youth culture combine des éléments appartenant à l'adolescence et d'autres appartenant à l'adulte et que ce serait dans

l'incertitude découlant de la confrontation avec les adultes et la société que les jeunes adopteraient une culture relativement différenciée comprenant un système distinct de relations sociales et de comportements.

Les hypothèses analytiques de S.N. Eisenstadt, sur la sociologie de la Jeunesse, sur la place de ce groupe dans la société, dépendent de deux facteurs de base :

· L'organisation de la division du travail (plus elle est simple, plus l'age sera un critère influent dans l'allocation des rôles) ;

· Et la qualité sociale valorisée (sagesse, expérience, force, vigueur, etc.), incarnée symboliquement par un âge ;

En fait, il pense que les groupes d'age se développent quand la famille ou les groupe de parenté ne constituent pas l'unité de base de la division du travail et ne garantissent pas l'accès à un statut social de plein exercice10.

1.14. La France en matière de la sociologie de la Jeunesse

Méme si, c'est aux Américains que l'on doit, le développement du courant de la sociologie de la jeunesse. Il fallait faire un coup de pied en France pour saisir le sens de son développement bien que tardivement.

Le premier qui a défini l'éducation comme processus de socialisation de la jeunesse est le célèbre Emile Durkheim, à partir des années 1922. Tout en ignorant la réalité juvénile. Puis il a a donné à la psychologie le droit de comprendre la nature infantile ou juvénile de ce phénomène.11 Les auteurs français ont eu une telle attitude, il faut dire que c'est qu'ils ont été formés à l'école de psychologie et peu enclins à développer des approches sociologiques, la sociologie Américaine de la jeunesse les dépasse dans ce domaine. Pour Jean-Claude Chamboderon (1966 :51), il faut dénoncer les deux illusions qui entourent la question juvénile en contribuant à alimenter la spéculation autour de la question des jeunes :

· D'abord, l'illusion de la nouveauté qui veut faire croire à l'avènement d'une nouvelle génération et de nouveau comportements ;


· Ensuite l'illusion culturaliste qui veut faire croire au caractère extensif et homogène de la culture juvénile ;

Pour Jean-Claude, cette culture jeune n'est qu'un conformisme adopté pour vivre une indétermination statuaire alors que pour les culturalistes il s'agit de l'expression symbolique d'un système de valeurs et d'une échelle de prestige en rupture avec les normes et les rôles adultes. L'auteur précurseur d'un ensemble de thèmes de la culture ou de la sous-culture juvénile, avança l'idée que la culture juvénile pouvait orienter la culture de masse et surtout l'infiltrer en rajeunissant les modèles dominants (EDGARD Morin 1962 :52). Selon le sociologue Français E. Morin, la promotion de la culture juvénile constituerait donc une réorientation du système de valeurs vers les thèmes de changement culturel et de la modernité. Les approches de Chamboderon et de Morin semblent soulever la question de la pertinence sociologique de la catégorie des jeunes en se demandant s'il s'agit réellement d'un groupe social doté d'une certaine unité de représentation et d'attitudes directement liées à l'age. Ne déniant pas sa valeur d'analyse sociologique des questions d'age mais limitant celle-ci à une étude des luttes de classement. Pierre Bourdieu (1984 :277) semble vouloir répondre par sa célèbre formule : « la jeunesse n'est qu'un mot ». Plus loin, à partir des années 80, c'est le sociologue Français Olivier Galland qui a posé les problématiques de la jeunesse les plus novatrices en vue de comprendre cette catégorie sociologique de fond en comble. Le modèle traditionnel entre dans la vie d'adulte à la rupture de celle-ci, la désynchronisation de l'étape classique du cycle de vie, le problème de l'allongement de la jeunesse découlant de l'instabilité professionnelle (chômage, l'allongement de la durée des études, précarisation économique, etc.) l'instabilité personnelle ( retardement de l'age du mariage, augmentation du concubinage, difficulté d'accès à l'autonomie personnelle, etc.) et parallèlement selon Olivier se sont le développement des activités culturelles et sportives, des réseaux de sociabilités qui occupent une place propre à cette phase dans le cycle de vie des individus.

I. Conclusion

Les points de départ que nous venons de passer en revue constituent le socle théorique de la position d'un problème à étudier. Nous essayerons d'énumérer toute une typologie de réalités, tout en soulevant un ensemble de problèmes que confrontent les jeunes dans les quartiers populaires.

CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL

I. Introduction

Dans ce chapitre on entend définir un ensemble de concepts liés à notre objet d'étude. Une partie de ces concepts sert de support théorique dans le cadre de cette étude. L'autre partie semble définir l'attrait empirique du cadre méthodologique et empirique envisagé. Ainsi constitué, nous voulons opter pour une recherche impliquant les déterminants des critères objectifs que nécessite toute recherche sociologique.

1. Cadre conceptuel

On entend par concept12 une abstraction, une pensée, un moyen de connaissance qui n'est autre un domaine de connaissance lié au réel. Deux mouvements caractérisent donc un concept. D'une part, quand celui-ci touche l'activité pratique, sensible au moyen des êtres singuliers. D'autre part, quand il atteint par abstraction l'universel en délaissant les aspects particuliers, contingents. C'est ce que Lefebvre entend par la formation d'un concept que l'on a pénétré au-delà de l'immédiat sensible, de l'apparence, du phénomène dans un degré supérieur d'objectivité.

La logique d'un concept est une logique de l'essence de la qualité essentielle. Il va sans dire que le terme Concept abrite des oppositions et nourrit des conflits entre les empiristes et les nationalistes. Pour les premiers, la généralité du concept résulte de la somme d'expérience, des situations, des frustrations observées, d'où l'on abstrait certaines propriétés qui leur étaient communes. Au contraire, pour les seconds, la généralité du concept résulte dans sa définition méme, c'est-à-dire dans l'existence d'une propriété essentielle, abstraite, commune à toutes les situations qui relèvent du concept.

1.1 Socialisation

Pour Elias Nobert, la socialisation est le processus d'intériorisation des normes du milieu. Pour
P. Bourdieu, la socialisation s'effectue à travers les habitus de classe. Mais contre cette
conception sur-socialisée de l'homme, qui depuis Emile Durkheim jusqu'à Talcott Parsons, il est

12 GRAWITZ, M. Méthode des sciences sociales. Paris Dalloz, 10e éditions. 1990.p.17

envisagé que l'individu est un idiot culturel totalement prisonnier des cadres de socialisation, la sociologie contemporaine met en avant une conception plus complexe de ce concept13.

1.2. Sous-développement

État d'une économie dans laquelle il n'y a pas eu un accroissement cumulatif de la richesse par tête. Selon l'expression de F. Perroux les coüts de l'homme (alimentation, instruction, santé) ne sont pas satisfaits.14

1.3. Exclusion Sociale

La notion d'exclusion sociale recouvre tout un ensemble de phénomènes qui ont fait l'objet d'étude dans de nombreuses recherches. Le terme d'exclusion sociale fait son apparition en 1974 et désigne alors les dernières poches de grande pauvreté qui subsistent dans une société qui s'enrichit. La catégorie s'élargit au cours des années 80 avec l'apparition du chômage de longue durée, des difficultés d'insertion des jeunes et des problèmes des banlieues dite difficiles. Ce débat montre tout d'abord que l'exclusion sociale ne se conçoit plus à côté de la société, dont l'origine doit être cherchée chez l'individu.

1.4. Marginalité

Du point de vu étymologique, la marginalité se définit comme la situation d'un individu ou d'un

groupe d'individus se trouvant en marge de la société dans laquelle ils vivent. Ce concept s'inscrit dans le binôme normalité/déviance.

Les définitions attribuées à la marginalité, sont équivoques et suscitent un intérêt fondamental. La marginalité revêt donc une double dimension d'auto-mise à l'écart soit volontaire ou involontaire dans la société.


· La première est d'ordre à se lier à la notion de déviance désignant le phénomène touchant les personnes ayant un comportement qui s'écarte des règles admises de la société. Les individus déviants ne sont alors pas vus comme subissant leur marginalité mais comme acteurs centraux de celle-ci. Howard Becker(1963) a parlé de « carrière »

13 D.Wrong, over socialised conception of man in modern sociology, American sociological review, vol.26 no 2, 1961

14 Frédéric, Teulon, Vocabulaire économique, PUF, #2624 1991, P114

concernant la marginalité qui s'apparente alors à une sorte de contre-culture et/ou à un contrepouvoir qui peut prétendre à une centralité nouvelle ou disposition opposée et volontaire.

? La deuxième renvoie plus à la notion d'exclusion définie comme la mise à l'écart de certaines catégories de personnes qui vivent en dehors des conditions d'existence dans la société identifiée comme normale et qui subissent donc cette marginalité ;

Le choix d'un recours à la notion de marginalité dans le cadre de cette étude dans les quartiers populaires dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ou en milieu urbain n'est indépendante des conditions de production de celle-ci.

En effet, cette notion a été forgée pour les besoins de la réflexion urbaine moderne, afin de comprendre ce qui n'entre pas dans la norme et identifier ce qui constitue tant un symptôme social qu'une problématique individuelle. Le diagnostic de marginalité s'impose à la fois aux marginaux et à leurs témoins et un lien s'opère car le sentiment de marginalité vécu après l'individu est entretenu par le regard social qui se pose sur lui.

Ceci-dit, par bien des aspects, l'on peut être amené à penser que la marginalité est une notion vague bien plus qu'un concept car elle englobe des figures sociales diverses, présentes ou passées.

Nous pensons que, dans des conditions bien précises, celle-ci est à même de participer à notre réflexion sur la jeunesse urbaine, dans les quartiers populaires de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, car comme le note Marc Verniere (1973 :587-605), la marginalité comporte deux idées fondamentales :

1. Son caractère relatif (un phénomène n'est marginal que par rapport à un autre qui constitue la référence de base) ;

2. Et le nombre infini de degrés dans cette situation marginale, plus ou moins éloignée de la limite normale15 ;

Ces deux dimensions sont très importantes pour nos recherches étant donné que la première (sa
relativité) établit un lien très clair avec la définition d'une norme qui est souvent celle des

15 Vernière, Marc, à propos de la Marginalité, réflexion illustrées par quelques enquêtes en milieu urbain et suburbains africain, In Cahier d'études Africaines, no 51,1973, P587-605

dominants et que la deuxième (sa gradation) va nous permettre de juger de la validité du paradigme de crise de la jeunesse.

Cependant, la notion de marginalité recouvre des réalités multiples, renvoyant à des situations qui semblent difficilement comparables. Les catégories sociales concernées sont donc aussi nombreuses qu'il y a d'espaces sociaux différenciés, ce qui rend les choses d'autant plus complexes dans un milieu urbain en changement constant et accéléré.

1.5. Déviant

Le déviant peut se définir comme un membre d'un groupe déterminé qui seul ou en compagnie d'une minorité, choisit plus ou moins délibérément de transgresser les normes de ce groupe sur le plan pratique ou sur le plan idéologique, en provoquant contre lui les réactions plus ou moins violentes de la majorité conformiste. Talcott parsons distingue deux sorte de déviance par excès de conformité (l'une passive, ritualiste, taillonne ; l'autre active, perfectionniste), et deux sortes de déviance par manque de conformité (l'une passive comme celle du clochard, l'autre active comme celle du rebelle)16.

1.6. Délinquant

Celui, celle qui a commis une infraction (crime, délit ou contraventionnelle). Délinquant primaire, celui qui, pour la première fois, a été convaincu de délit.

1.7. Urbanisation

L'urbanisation est un processus de transformation d'une population rurale en une population urbaine, en un changement de mode de vie. C'est un changement démographique et spatial ayant des impacts sur la vie de la société en général du point de vue culturel, politique, social et économique. Elle est censée suivre le processus d'industrialisation qui exige un minimum d'agglomération urbaine pour satisfaire ses besoins en main d'oeuvre.

Selon les géographes, l'urbanisation est considérée comme un processus par lequel se structure un ensemble d'habitats.

16David Vitoroff , Dictionnaire de la psychologie sociale, 1970

1.8. Zone marginale

La notion de zone marginale est utilisée pour décrire un espace géographique écologiquement pauvre ne bénéficiant pas d'infrastructures et de services urbains, c'est une zone d'exclusion dans l'armature urbaine. Les maisons sont de très bas standard, ce sont des taudis, des ajoupas, mal équipés et se caractérisent par l'insalubrité des terrains parfois marécageux ou exposés au bord des ravines sur lesquels sont érigées des maisons de fortune habitées par des gens à faible revenu.

1.9. Aire métropolitaine

La notion d'aire métropolitaine se réfère à l'extension des villes dans l'espace physique du territoire. Elle est souvent utilisée pour expliquer l'expansion rapide d'une grande ville sur des aires contiguës qui reçoivent une utilisation urbaine du sol. C'est une zone plus ou moins étendue qui embrasse la capitale d'un pays, la métropole d'une région ou une grande ville.

L'aire métropolitaine est aussi une partie d'espace bi-dimentionnel comprenant plusieurs sous- régions de second rang du point de vue administratif (communes et sections communales). Une grande ville est considérée comme métropole dans la mesure où elle présente des fonctions complexes et un certain niveau économique et social par rapport au reste de la région. Elle comprend un noyau central qui peut être une ville, une métropole régionale ou la capitale d'un pays ayant le monopole politique, administratif, industriel et commercial d'une part et d'autre part plusieurs autres agglomérations urbaines de rang inférieur. La population de l'aire métropolitaine s'est constituée à partir de la migration campagne-ville et compte au moins 400.000 habitants. Cette population est souvent confrontée à des problèmes de toutes sortes dont logements, services sociaux et équipements urbains.

1.10. Bidonville

C'est une agglomération d'abris, de construction sommaires réalisées à partir de matériaux de récupération (bidons, tôles, etc.) et dont les habitants vivent dans des conditions difficiles et peu hygiéniques, notamment à la périphérie des grandes villes (dict. Larousse illustré 1977).

1.11. Integration sociale

L'intégration sociale désigne un processus d'adaptation d'un individu à une structure sociale donnée. D'un point de vue social, c'est une insertion signifiant que les individus concernés ont accès à l'emploi, au logement, à la protection sociale. L'intégration sociale s'oppose donc à la marginalisation et à la ségrégation. Il s'agit d'accéder à un certain droit, sans remettre en cause leurs spécificités culturelles.

Conclusion

L'ensemble de ces concepts que nous évoquons dans cette étude constitue le cadre approprié de théorisation de l'objet d'étude. Ainsi définis, ces concepts traduisent notre approche compréhensive du phénomène de la marginalisation dans les quartiers populaires. Quand la spécificité touche surtout les cités poste Marchands et cité Neuf. Donc, la consistance de cette recherche trouve toute sa contenance dans l'ampleur et l'observation des groupes marginalisés.

CHAPITRE III : DE LA MARGINALITÉ, ÉTATS-UNIS, LA

FRANCE, AMÉRIQUE LATINE : PERSPECTIVE THÉORICO-

HISTORIQUE

Introduction

Plus d'un admet que chaque discipline a sa conception de la marginalité, puisqu'elle est en fait, une réalité des sociétés. Pour Fassin (1996 :246), la marginalité est conçue comme une notion différente de la pauvreté qui est considérée comme un état de fait ne préjugeant les mécanismes qui la produisent. En effet, comment cette notion nous permettrait-elle de comprendre et de mieux interpréter la situation des jeunes dans l'aire Métropolitaine de Port-au-Prince, particulièrement dans les quartiers défavorisés ? Tout au long de ce chapitre nous envisagerons de répondre à cette question.

1. Perspective

Selon Fassin (1996) les populations décrites comme marginales représentent la majorité de la population des villes, par la mise à l' écart du marché formel de l'emploi, leur exclusion des dispositifs de protection sociale, leur position excentrée dans la géographie urbaine. Au début des années 90, Fassin montre qu'il y a trois conceptions de la marginalité, en raison de la nuance sociopolitique. D'où l'on diversifie les notions pour qualifier un méme phénomène. Underclass aux États-Unis, exclusion sociale en France et marginalidad dans les pays d'Amérique latine ce qui renvoie à la résultante de ces trois configurations: haut/bas, dedans/dehors, centre /périphérie.

1.1. Marginalité avancée, débrouillardise et survie quotidienne

Aux États-Unis, le concept de marginalité prend le nom de <<underclass>>, le concept trouve son origine chez Gunnar Myrdal, d'où son étymologie suédoise, <<onderklass>> désignant dans la langue littéraire du 19eme siècle, la classe inférieure et marquait l'opposition entre le haut et le bas de l'échelle sociétale, qualifiée (Wacquant, 1960). La société Américaine a été nourrie d'une fiction libre ouverte où chacun peut atteindre la mobilité sociale pourvu qu'il soit animée d'une simple volonté, (Myrdal 1963 :38) démontrant qu'une bonne partie de la classe ouvrière est hors de portée, par la combinaison des progrès continus de la productivité avec la généralisation de l'enseignement supérieur. Selon Myrdal, il y a une affectation des politiques sociales en matière de logement, de couverture sociale et d'aménagement social, donc ce qui le

conduit à dire que l?underclass est à la fois blanche et noire, rural et urbaine. Aulletta (1982) place dans l'univers de l?underclass quatre catégories de gens qu'il appelle les <<ratés sociaux>>. Il cite les pauvres qui cherchent de l'aide sociale, les criminels des rues qui terrorisent la plupart des villes, les vagabonds, les sans domiciles fixes et les malades mentaux. Il faut préciser que l'analyse portait beaucoup plus sur le comportement des individus et non à titre d'objet de croyance collective à élucider comme le rappelle Loïc Wacquant (1996 :248-249), l'underclass est plus qu'un catégorème au lieu d'une catégorie sociologique, c'est-à-dire un instrument d'accusation publique. C'est un agrégat bigarré composé de catégorie foncièrement hétéroclite, sa perception est comme une menace, physique, morale et fiscale, à l'intégrité de la société humaine.

Les thématiques abordées par Wacquant (2006:243) sont des propositions de types idéaux, telles qu'elles sont : le salariat, la croissance économique, la stigmatisation territoriale, la perte de lien avec les lieux de résidence, la disparition des moyens de subsistance collective, et la fragmentation sociale. C'est pourquoi, il parle de <<la marginalité avancée>> pour qualifier notre société contemporaine (les grands pays du Nord) différente de celle observée dans les pays du Sud. Selon lui, c'est une désocialisation insidieuse de la masse salariale. La logique de la marginalité avancée que parle Wacquant est une nouvelle marginalité qui est différente du modèle de la marginalisation dans le cadre des pays de la périphérie, caractéristique de son inadaptation et son arriération économique. Elle est plutôt une sorte de dualisation des sociétés occidentales comme la France et les États-Unis, mais pas au même titre que la théorie du structuro-fonctionnalisme d'années 1960, de T. Parson, qui postulait le changement à travers le passage d'une société traditionnelle précapitaliste à une société capitaliste moderne capable d'intégrer déviant et marginaux.

Cesari dans son essai portant sur la situation économique de certaines villes des pays industrialisés démontre comment la croissance des inégalités est à la base de l'utilisation de la violence comme stratégie de subsistance et de fragmentation territoriale urbaine. Abordant la fonction du gang dans les ghettos, Cesari affirme qu'il était l'une des formes les plus anciennes d'organisation sociale de la communauté urbaine pauvre aux États-Unis. Les trafics illégaux sont devenus un moyen de survie économique (Cesari, 2003 :119). L'individu qui entre dans une

gang est motivé par des raisons économiques ; un moyen de gagner l'argent le plus rapidement que possible.

1.2. Marginalité et exclusion

La trajectoire des marginaux dans l'histoire française est souvent caractérisée par la débrouille, et la combine. Par ailleurs, le sens actuel de ce mot remonte aux années post 1968. Donc ce sont les populations qui avaient le mode de vie marquée par le vagabondage, la mendicité, la criminalité et les métiers infâmes qui portent cette étiquette (Castel, 1996 :33). Selon Castel, il existe trois situations qui se présentent comme qualitativement différente, puisque le facteur de pauvreté n'est pas déterminant dans le processus de la marginalité :

> La pauvreté intégrée qui est une pauvreté travailleuse, c'est-à-dire des personnes en dépit du fait de ne pas être au chômage peuvent être considérées comme pauvre ;

> L'indigence imprégnée qui relève des secours, liée à l'insertion communautaire, en d'autres termes, toutes ces populations qui subsistent à partir des organismes communautaires ;

> L'indigence désaffiliée, marginalisée ou exclue, qui ne trouve une place ni dans l'ordre du travail, ni dans l'ordre communautaire.

Thomas, dans cette même perspective des exclus en France, émet la thèse que le concept d'exclusion a été utilisée au point de remplacer celui de la pauvreté, elle est une notion résultant de la combinaison des théories sociologiques et économiques de tendance diverses. Selon Thomas (1997 :15) :

« la notion d?exclusion englobe des formes de description, d?analyse et d?explication des phénomènes de pauvreté variée. Celles-ci sont issues d?une part, d?approches sociologiques diverses de la tradition des enquêtes de médecins hygiénistes à celles de budget et aux travaux ethnographiques. D?autre part, elles s?appuient sur diverses théories économ iques : des visions classiques et néoclassiques en termes de résidu aux formes marxistes et néomarxistes en termes de sous prolétariat ».

Dumas et Séguier (1999), pour identifier les populations marginalisées, se référent aux individus et aux groupes qui ne parviennent pas à respecter les systèmes de conduite en vigueur à la société. En outre, ces auteurs ne confondent pas marginalisation avec exclusion ou pauvreté. Marginalisation ou population défavorisée, dans la logique Castelienne, même repoussoir n'est

synonyme d'exclusion. Ce qui est différent pour d'autre région du monde : les États-Unis et Amérique Latine.

1.3. Pauvreté marginale, inclusion à la marge et stratégie de survie

Les déterminants de la marginalisation, dans ce sens, sont plus externes et s'expliquent à travers les rapports de l'Etat avec ces populations. Aumercier (2003) utilise le concept<<enfermer dehors>> pour décrire les rapports entre ces personnes et le <<SAMU social>> dont la mission consiste a opéré des interventions d'urgence auprès de cette population. Le sujet est enfermé dans son refus on ne peut lui reconnaitre sa capacité subjective de définir ses propres besoins et de les exprimer. Selon lui : une inclusion forcée comme individu drapé dans son refus, dans son dédain, dans sa belle marginalité ou dans l'une des multiples identités nationales, ethniques ou religieuses disponible sur le marché (Aumercier, 2004 :125,127).

Paugam, dans une perspective plus large, parle de <<rapports sociaux à la pauvreté>> par rapport à l'exclusion. Il distingue trois types de rapports sociaux à la pauvreté : pauvreté intégrée, pauvreté marginale, et pauvreté disqualifiante. Il ne met pas vraiment accent sur la notion de la marginalité, c'est pourquoi nous allons seulement considérer son concept de pauvreté marginale, par souci de précision et d'accentuation. Paugam (1996 :396), le type de rapport social à pauvreté connu sous la dénomination pauvreté marginale est lié à deux catégories sociales : une petite frange de la population constituée au niveau de la conscience collective inadaptée à la civilisation moderne. Pour Simmel (1984), les catégories sociales marginalisées ou exclues peuvent être perçues comme des étrangers ou des intrus chaque fois qu'elles désirent intégrer les groupes dominants dans leur territoire ou accéder à leurs intéréts. Pour ces auteurs Bourdieu(1993), Merrien (1997), Paugam(1996, McAll(1996), les populations marginalisées sont constituées des démunies notamment des gens qui dépendent de l'aide sociale pour leur subsistance.

La vie de famille des populations pauvres touche à bien des activités illicites comme la prostitution, la drogue, les évasions fiscales, ce que l'on appelle majoritairement : les activités informelles. De Bellaing (2003), relève diverses catégories de populations constituant les pauvres et les misérables en mettant l'accent sur les stratégies informelles de survie qu'elles développent, dans son essai portant sur l'économie de la pauvreté et économie de la misère en France. L'auteur affirme que pour subsister, particulièrement dans des banlieues qui sont parfois

la scène de violence, les populations pauvres pratiquent le don, qui, selon lui, n'est pas économique. L'autre donne à son voisin un peu d'huile, un peu de soupe, etc ; il les reçoit et il les lui rend. Selon lui, cet échange réciproque assure la survie, d'où l'expression d'<<assurance de survie>>.

1.4. Informalité, masse marginale et déséquilibre systémique

Les populations marginalisées pour subsister, peu importe le pays dans lequel elles se trouvent, recourent à des activités informelles de subsistance. Cependant, l'informalité ne veut pas pour autant dire marginalité. Tout au début des années 1990, les catégories d'analyse utilisées pour expliquer l'informalité ont été, entre autre, la dépendance des pays de la périphérie par rapport à ceux du centre, la pénétration du capital dans le secteur rural, la faiblesse du capitalisme latino Américain qui absorber l'excédent de main d'oeuvre et la formation d'une armée de réserve industrielle. De nos jours, l'ensemble des activités informelles est attribuée moins au capitalisme qu'à la mondialisation qui provoquerait des effets encore pires que le capitalisme des décennies écoulées telles : la croissance des inégalités entre le travail et capital. Ces populations vivant des activités informelles et marginalisées en fonction des rapports sociaux et économiquement dominants, disposent toujours de leur force de travail, qui est selon Chevalier (1990), l'unique source de revenu familial.

Stavenhagen (1973), traitant sept thèses erronées sur l'Amérique Latine au cours des années 70 affirme qu'à l'origine, le terme de population marginale était utilisé pour désigner les habitants des bidonvilles qui vivent dans des baraquements à la périphérie des principales cités d'Amérique Latine. Ainsi, il évoque trois critères pour définir la marginalité en Amérique Latine :

> Etre marginal ne signifie pas être à côté ou en dehors du processus de développement économique, et le terme ne s'applique pas à des populations qui, simplement sont restées à la merci des secteurs modernes, comme le voudraient certaines théories dualiste à la mode.

> La marginalité ne tend pas disparaitre avec le développement de l'agriculture, de l'industrie et de l'économie en général ;

> La marginalité est au contraire un phénomène inséparable du genre de développement que connait l'Amérique Latine, elle est méme engendrée par ce développement, et en constitue donc un sous-produit.

Vekemans et Fuenzalida, (1969) ont défini les populations marginalisées en Amérique Latine comme étant des populations qui ne sont pas intégrées ou qui sont reléguées au dernier rang de l'échelle sociale ou qui y sont exclues. Dans cette même logique F. Dubet (1989), affirme que les vieux problèmes de la marginalité a été relégué au rang de théorie à moyenne portée en Amérique. Il parle de préférence en lieu et place de marginalisation « d'intégration fragmentée »17. Il touche dans sa recherche deux grands axes théoriques de la marginalité : la théorie dualiste liée au secteur traditionnel qui est menacée de désorganisation et les théories de la polarisation qui est rattachée au secteur moderne, plein de développement. Lomnitz(1975), oppose à la thèse de Lewis (1966) traitant ce phénomène comme étant la culture de la pauvreté, explique par la faiblesse des liens sociaux sous ses différents paramètres. Pour elle, au lieu de la culture de la pauvreté, c'est plutôt la condition de l'insécurité chronique de l'emploi et du revenu qui constitue le facteur déterminant de l'existence des marginaux. Elle (Lomnitz, 1975 :29), définit le pays comme un écosystème, c'est-à-dire un système global de ressources et de conditions de vie ou toute évolution déséquilibrée, telle l'industrialisation accélérée, provoque des tensions économiques et démographiques internes susceptibles d'engendrer des processus migratoires, ce qui marginalise certaine couches de la population.

Conclusion

La perspective historique de cette recherche est liée à ses différents travaux déjà développés à ce sujet. Ainsi construit, nous envisageons de définir ces aspects dans les parties qui suivront ce chapitre. Car, il sera nettement défini en fonction des outils empiriques qui permettront d'envisager la possibilité d'expérimenter l'ensemble des observations que nous avons choisies.

17 Dubet, François, la Galère : Jeunes en survie, Paris Editions, Fayard

DEUXIÈME PARTIE : CADRE

MÉTHODOLOGIQUE

CHAPITRE IV : MISE EN CONTEXTE

La jeunesse en tant que catégorie à part entière a fait l'objet d'une difficile reconnaissance sociale et scientifique dont l'analyse nous permet de dégager certains postulats de base pour une étude ayant cette catégorie sociale comme objet. Dans ce chapitre nous voulons faire la contextualisation tout en postulant que notre recherche s'inscrit dans un contexte géographique bien spécifique.

1. La jeunesse urbaine des quartiers populaires dans l'aire Métropolitaine de Port-au-Prince

Le choix des quartiers populaires de la zone Métropolitaine de Port-au-Prince, nous rappelle quelques données générales à ce sujet qui constitue autant de repères nécessaires au fil de cette analyse. Ainsi en envisageant des jeunes des quartiers populaires, nous éperons aboutir à un ensemble de résultats pouvant nous aider à réfléchir sur la marginalisation des gens dans les quartiers.

1.1. La jeunesse comme objet d'étude

La notion de « jeunesse », renvoie à une pluralité de représentations sociales et scientifiques, dont il nous faut retracer les principales lignes de force afin de soulever certains postulats quant à la conception sous-jacente de notre recherche. Nous allons choisir comme représentation formelle, une distinction entre la reconnaissance sociale de leur mode de vie et l'analyse scientifique de la jeunesse. Dans ce cas, il est pratiquement certains que la jeunesse doit être analysée avec les mêmes outils théoriques « au nord comme au sud », sans l'aborder sous une forme de division.

1.2. De la jeunesse à la difficulté de reconnaissance sociale

En tant que catégorie sociale à part entière, la jeunesse constitue l'aspect historique d'une génération qui se renouvelle au fil du temps. Il faut rappeler les principaux détours des façons de penser la jeunesse, c'est-à-dire par l'étude de l'évolution du concept et de son contenu social. Ce qui nous permettrait aujourd'hui de mieux cerner les représentations actuelles de la jeunesse. Puisqu'il s'agirait de différente conception s'inspirant les unes des autres. Les représentations

actuelles sont le fruit du croisement entre les multiples conceptions de leur existence que nous devrions détailler très brièvement.

1.3. Recherche sur la jeunesse en Haïti

L'enquête sur la Jeunesse réalisée par FAFO/IHE en 2009 et le fonds des Nations-unies en Haïti

pour la population (UNFPA), nous laisse certains indicateurs de compréhension explicite sur la question. La croissance démographique chez les Jeunes a été particulièrement accélérée en milieu urbain à plus de 6% l'an. A ce rythme, la population urbaine des Jeunes, 1.795.267 individus en 2003, devrait doubler d'ici en 2015. Le poids de la population des Jeunes (15-24 ans révolus), après avoir atteint un sommet en 2005 (21,9%) a amorcé une tendance à la baisse. selon les estimations de projections de population (IHSI-CELADE), où il sera de 20,9 % à 15% en 2050. La concentration urbaine est plus forte chez les Jeunes qu'au niveau de la population totale : 1) Près de la moitié des Jeunes, soit 48,9%, réside en milieu urbain contre 40% dans l'ensemble de la population. 2) Plus de 60% de la population urbaine chez les Jeunes se retrouve dans le département de l'Ouest contre 53 % dans l'ensemble de la population. Les Jeunes filles représentent un pourcentage de 52,9% de la population des Jeunes de 15 à 24 ans. Un tiers des Jeunes de 15 à 24 ans révolus, soit 33,1%, vit dans le plaçage. Un peu plus d'un dixième, soit 12,3%, dans le mariage et 4,6%, dans le « Vivavèk » (Vivre avec). Le pourcentage de Chefs de ménages s'élève respectivement à 1,7% chez les Adolescents (es) de 15 à 19 ans révolus et à 10,4 % chez les Jeunes de 20 à 24 ans révolus. Plus de la moitié des jeunes a déménagé au moins une fois.

La fécondité des Adolescentes est plus faible en Haïti que dans d?autres pays comme le Guatemala, le Nicaragua et, plus près de nous, la République Dominicaine, ainsi que le révèlent les enquêtes récentes de type DHS. Cette considération demeure tout aussi bien valable quant à la contribution relative des Adolescentes dans la fécondité totale, comparativement aux autres pays de la région.

La contribution relative des Jeunes femmes de 15 à 24 ans dans la fécondité totale varie de 30,9 à 28,9% dans l'Ouest et l'Aire Métropolitaine de Port-au-Prince, elle se situe à 26%. Le poids de la fécondité des Jeunes dans la fécondité totale se révèle, en conséquence, suffisamment stable (27 à 28 % dans l'ensemble), malgré une légère baisse observée dans l'EMMUS II (1994-1995). Un pourcentage moindre de Jeunes, 33%, soit un tiers, est scolarisé en milieu rural contre plus de

la moitié, soit 53%, en milieu urbain. Près de 20 %, soit 18,1%, des Jeunes de 15 à 24 ans révolus, n'ont aucun niveau d'instruction. Un peu plus d'un tiers (37,5%) se retrouvent au niveau du primaire et 42,8% au niveau du secondaire. La part relative des Jeunes à l'Université est insignifiante : moins de 1%. De la population en age de travailler: 59% dans l'ensemble, mais 67% en ville et 55% en campagne se trouvent dans la classe 15 à 64 ans. 35% des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage. Le taux de chômage est plus élevé dans les villes et chez les femmes. Le chômage (ouvert et occulte) est de 51%. 1/3 des jeunes occupés sont dans le commerce et 1/3 dans l'agriculture. Plus de la moitié des jeunes entre 15 et 24 ans travaillent à leur compte, avec 17% de plus qui travaillent pour l'entreprise familiale. 18% des jeunes de tous ages (10-24 ans) ont des activités générant des revenus. 60% des jeunes actifs travaillent à plein temps. Des grossesses non désirées dont les impacts du point de vue sociétal s'étendront sur le long terme (le cas des enfants de la rue très fortement exposés à la délinquance juvénile) - la fréquence des décès maternels liée à l'immaturité physiologique des Adolescentes, l'infection aux IST dont le VIH/SIDA due à des comportements sexuels atypiques de la part des Adolescents (es) et des Jeunes ( par exemple, la non utilisation à volonté de préservatifs lors de rapports sexuels), des avortements pratiqués dans des conditions irrégulières, l'abandon scolaire associé à la maternité précoce ou à l'attention soutenue que la jeune mère devra accorder à son enfant, cette déperdition scolaire expliquant aussi la perte de certaines années de vie active. Le taux de séroprévalence du VIH/Sida indique que 2,3% des jeunes filles de 20 à 24 ans révolus seraient séropositives ainsi que 0,9 % des adolescentes de 15 à 19 ans révolus. Dans l'ensemble, le taux de séropositivité serait de 1,5 % chez les Jeunes filles de 15 à 24 ans révolus et se situerait en-deçà du niveau observé chez l'ensemble des femmes en age de procréer (2,3%). Comparativement au sexe masculin, la séropositivité serait plus élevée chez les Adolescentes de moins de 20 ans et les femmes de 20 à 24 ans révolus : 0,9% contre 0,1% dans le premier cas et 2,3 % contre 1,1 % dans le second cas. La différenciation est forte, tant du point de vue de la connaissance complète que de celui de la prévalence du VIH/SIDA chez les Jeunes, en regard des critères comme le quintile de bien-être économique, le type d'activité économique, le niveau d'instruction et le secteur de résidence. Le degré de confiance chez la jeunesse haïtienne est généralement faible : 28% pensent qu?ils peuvent faire confiance à la plupart des gens. Des différences nettes entre les filles et les garçons : 23% contre 32%. Des différences nettes entre les zones urbaines et rurales: 18% contre 35%. 58% de la population haïtienne ont accès à une source d'eau améliorée.

(OMD). De grandes différences entre les zones urbaines et rurales : 93% contre 41%. 1/4 de ménages utilisent des infrastructures d'assainissement améliorées, soit deux fois plus dans les zones urbaines (35%) que dans les zones rurales (17%) (OMD). Moins de la moitié des ménages haïtiens vivent dans un quartier doté d'un réseau électrique, soit 88% dans les zones urbaines et 18% dans les zones rurales. Plus d'une personne sur quatre dispose d'un téléphone portable. Dans les zones urbaines, 42% des interrogés ont un cellulaire contre 18% dans les zones rurales. (OMD). Une personne sur trois dans les zones urbaines mentionne avoir accès à l'internet contre 4% dans les zones rurales. Au total, 14% de la population haïtienne ont accès à l'internet. (OMD). Donc, nous avons essayé systématiquement de relever un inventaire et de traiter les différents aspects du problème de la marginalité des jeunes par rapport à ses moyens existentiels et de ses conditions de survie. Toujours est-il, que nous allons confronter ses relevées théoriques à la réalité actuelle du terrain lié à notre cadre opératoire de réflexion.

1.4. Des débats contradictoires autour de la définition du concept de jeunesse

Dans le contexte actuel, il est certain que la définition de la jeunesse actuelle en Haïti semble se conformer à la définition que veut lui accorder le sociologue français, Pierre Bourdieu : « la jeunesse est une construction sociohistorique qui apparait comme une catégorie sociale dans le contexte d?une idéologie, d?un nationalisme ou d?une disposition nationaliste, d?une éducation ». Plus loin, il nous dit avec précision, que les inégalités chez les jeunes génèrent des approches du concept très différente.

L'histoire de la jeunesse ou des jeunes a toujours été prise en comparaison avec la vieillesse ou les vieux. Il s'est toujours présenté sous un angle purement dichotomique : jeunes/vieux et jeunesse/ vieillesse. Sans pour autant vouloir effectivement établir une différence entre jeune/jeunesse et vieux/vieillesse.

La jeunesse est la période de la vie qui s'étend de l'enfance à l'age adulte. Cette définition correspond moins à une étape du développement physique et psychologique qu'à un statut social. En fait ce qu'on nomme la jeunesse varie considérablement d'un type de société à l'autre, d'un groupe à l'autre et elle n'est devenu un fait social massif que depuis quelques décennies.18 Dans

18 Philipe, Ariès, L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime, Paris Editions Seuil 1975.

les sociétés traditionnelles, la jeunesse désigne une période brève et précise de la vie, scandée par rites de passage et des cérémonies initiatrices qui donnent aux sujets des statuts clairs et reconnus.

Dans le langage courant on parle des « jeunes » pour désigner des adolescents ou des jeunes adultes. Mais cela ne nous éclaire pas sur ce groupe d'individus.

Parler de la marginalité chez les jeunes renvoie à la question : « de quels jeunes s'agit-il ? » Car dans toutes les classes sociales nous trouvons des jeunes marginaux, des délinquants, des toxicomanes et même des assassins.

1.5. Présentation de l'aire Métropolitaine : son contenu socio démographique

Remarque d`ensemble

Haïti vit en ce début du siècle, une pression démographique énorme, compte tenu des ressources disponibles. Avec un taux de croissance qui s`est passé de 1,42% à 2,08% en l`an 2000, la croissance de la population s`est nettement accélérée au cours de ces vingt(20) dernières années pour atteindre un effectif de plus de 8(huit) million d`habitant aujourd`hui. En effet, la spatialité a été répartit comme suit :

« Au Recensement Général de la Population et de l?Habitat de 2003, Haïti compte une population de 8 373 750 habitants. Moins de 2/5 de cette population (37 %) habitent l?Ouest, département où se trouve la capitale du pays. L?Artibonite (16 %) et le Nord (10 %) représentent après l?Ouest les départements les plus peuplés de l?ensemble du pays Le poids de chacun des autres départements se situe entre 4% et 7% de l?ensemble. Près de soixante pour cent de la population de l?ensemble du pays (59,2 %) vivent en milieu rural. Moins de 2/3 de la population urbaine de l?ensemble du pays (évaluée à 40,8%) résident dans le département de l?Ouest ».

Figure I : Répartition de la population totale de l'Ensemble du Pays

So

urce : RGPH - 2003

Au taux de croissance actuelle et en l`absence de politique publiques conséquente, Haïti comptera, selon les projections, près de 20(vingt) million d`habitants d`ici l`an 2040. Haïti a l`une des populations les plus jeunes au monde, avec 40% de la population âgée de moins de quinze (15) ans. Selon IHSI(2003), la structure pyramidale totale se répartit comme suit :

« La population haïtienne présente une structure jeune. Plus de la moitié de la population a moins de vingt et un (21) ans. Les personnes âgées de moins de quinze (15) ans représentent 36,5 % de la population, celles de 15 à 64 ans 58,3 %, tandis que la population âgée de 65 ans et plus est de 5,1 %. La moitié de la population de l'ensemble du pays est constituée de femmes. Cette légère différence s'observe aux âges actifs particulièrement entre dix (10) et trente neuf (39) ans. Au niveau des milieux de résidence, cet excédent est beaucoup plus prononcé ot) l'on compte 86 hommes pour 100 femmes en milieu urbain et 98 hommes pour 100 femmes en milieu rural ».

Figure II : Pyramide des âges de la population totale de l'Ensemble du Pays en 2003

Structure par âge et sexe

Source : RGPH - 2003

Les jeunes âgées de moins de 20 ans représentent plus de la moitié de la population, soit 52% environ, et ceux de moins de 25 ans près de 62%. Considérons l`exemplification de ce tableau d`approximation :

Tableau I : structure d`âge de la population Haïtienne

Groupe d`âge

% de la population

% cumulé

0-14

39.9

39.9

15-20

11.8

51.7

21-25

10

61.7

26-30

8

69.7

31-35

5.8

75.5

36-64

20.7

20.7

65 et +

3.8

100

Source : tableau construit à partir des données provisoires de EBCM 99-00 de l`IHSI

Cette structure met exergue la grande jeunesse de la population haïtienne. Elle permet déjà de voir l`impact qu`aura le facteur démographique sur l`effort à consentir pour le développement économique et social lorsqu`on tient compte de la charge énorme que représentent les jeunes de 0- 25 ans (40%- 52% de la population) pour les pouvoirs publics et la société civile. L`indice de dépendance démographique, calcule en tenant compte des jeunes seulement, s`établit à 0.70, soit 70 inactifs pour chaque 100 actifs.

Ce rapide survol de la situation démographique met en évidence non seulement la richesse potentielle du pays que constitue sa jeunesse, mais également les menaces pour le développement économique et social dans le cas du maintien du statu quo - caractérisé par le chômage, le sous-emploi, la faiblesse des revenus, la pauvreté et le manque criant d`opportunités économiques - lequel risque d`affecter irrémédiablement la capacité de la société Haïtienne de se reproduire et de croitre. Il indique surtout les défis à relever, des maintenant, quant aux investissements publics à consentir dans l`éducation du groupe d`âge 0-25 ans, quand l`initiation d`une politique économique opportune d`augmentation de revenu national par la création de nouvelles richesses.

Tableau II : répartition de la population Haïtienne par groupe d'âge de (2009-2010)

Groupe d'âge

2009

 

2010

 
 

Effectif

Pourcentage

Effectif

Pourcentage

0-14 ans

3 600 697

36,3

3 617 279

35,8

15-64 ans

5 894 095

59,4

6 028 527

59,8

65 et plus

428 451

4,3

439 458

4,4

Ensemble

9 923 243

100,0

10 085 214

100,0

Source : IHSI, décembre 2009

Entre les phénomènes démographiques (fécondité, mortalité, migration) et les divers facteurs du développement socioéconomiques, il existe, en effet, tout un réseau de relation multiples et réciproques : le volume, la composition, la distribution géographique et la croissance de la population ont des implications directes sur les niveaux et les structures de production, de consommation d`épargne, d`investissement et jouent par conséquent une influence déterminante sur les variables de croissance et de développement. D`un autre côté, les structures économiques, c`est à dire les modes de production et de reproduction des conditions matérielles d`existence et

les niveaux de vie qui en découlent, expliquent dans une très large part les patrons socio culturels, les probabilités de survivre ou de mourir, les schémas et comportements vis-à-vis de la procréation, ainsi que la concentration relative et la mobilité spatiale de la population.

L`impact de la croissance démographique se fait sentir avec le plus évident acuité à Port-au-Prince : absence de planification urbaine, occupation anarchique de l`espace, conversion des rues et des chaussées en marchés publics, insalubrité générale, bidonvilisation accélérée de presque tous les quartiers à vocation résidentielle, manque d`espace vert, des parcs récréatifs et de centres sportifs, faiblesse criantes de infrastructures de drainage, d`évacuation des eaux usées, de collectes des résidus solides, de distributions d`eau potable, tout contribue à une nette impression de surpopulation.

Port-au-Prince a environ un demi-million de personne de l`effectif de la population, victime du séisme du 12 janvier. Plus de trois cent mille sont mort officiellement, sous les décombres, des milliers de personnes sont amputées, des centaines de milliers sont déplacés, des maisons, des hôpitaux, des écoles, des cathédrales, des édifices publics détruits.

En effet, nous subdivisons ce chapitre de l'air métropolitain de Port-au-Prince en deux sections sous formes de configuration.

· Configuration sociohistorique

· De la relativité de Port-au-Prince

1.6. Configuration sociohistorique de la yille de Port-au-Prince

L'actuelle capitale de la République d'Haïti, Port-au-Prince est dévastée par le séisme du 12 Janvier 2010. Situé dans le département de l'ouest de l'ile d'Haïti des Grandes Antilles, au fond du golfe de la Gonâve, au carrefour des voies maritimes et terrestre reliant le Nord et le sud du Pays. Moreau de Saint Mery nous rappelle que le commandant du Vaisseau le Prince, sous les ordres d'Oberville arrive à l'ile Anglaise de Nieves, jeta l'ancre dans un port appelé communément l'Hôpital, qu'il nomma plus tard du méme nom du vaisseau : Port-au-Prince.

· En 1749, effectivement on a fondé Port-au-Prince, tout comme son nom, son architecture a changé plusieurs fois sous le coup des intempéries à la seule différence son nom aujourd'hui reste encore le même. Elle a passée de la ville en pierre à la ville

en bois, de la ville en bois à la ville en béton et de la ville en béton pour une architecture plus sécurisante. Elle a connu aussi plusieurs types de plan, tels : le plan en Damier et la ville Royale. Alors, Port-au-Prince est devenu Port-au-crime, suite à une résolution du club des amis de la convention en janvier 1793. A l'occasion de la de la signature de la déclaration de la liberté des noirs, le commissaire civil Polvérel dénomma la capitale Port-Républicain au mois de septembre de sa fonction dans la colonie.

· En 1804, la capitale a repris son nom de Port-au-Prince et un an après avec la montée de Rivière Hérard au pouvoir, encore elle est devenue Port-Républicain. A cette époque- là, Port-au-Prince ne comptait que deux grands quartiers : Morne à Tuff, la ville du Roi, les militaires et le gouverneur et Bel-air, la ville de l'intendant et le négoce.

· De 1879 à 1953, les autres quartiers et ville d'ordre d'importance se dessine à Port-au-Prince. Selon Jean Claude Orphée (1997 :28), l'année de 1960 marque le processus de la bidonvilisation de Port-au-Prince et le phénomène de morcellement anarchique des grandes propriétés. Cette structure de zonage de Port-au-Prince nous conduit a identifié l'existence de trois catégories des groupes sociaux : haut, moyen, bas, les unes plus aisées que les autres.

· Les gens aisés19, les grands commis de l'Etat, les entrepreneurs et grands commerçants qui ont de très grands revenu mensuels.

· Les éléments de la couche moyenne20, parfois aises et aussi de la masse, qui sont ; cadre moyens, les intellectuels, certains politiciens, profession libérale, etc....

· Les gens de la masse21 qui ne peuvent même pas subvenir à leur besoins fondamentaux. Ils sont majoritairement des chômeurs et menant des activités économiquement insignifiant sans prestiges.

<< (...), La ville accapare tous les avantages économiques et commerciaux au détriment des
métropoles régionales qu'elle contribue à faire dépérir. Elle bénéficie les grosses infrastructures
modernes : aéroport, Wharf, parc industriel. Cet à Port-au-Prince, en effet s'installe, la plupart

19 Cette première catégorie habite à Montagne Noire, Kenskoff, Laboule, Thomassin, Pétion-ville, Musseau, morne Hercule, Montana, bourdon etc....

20 Cette deuxième catégorie habite à Ravine pintade, Carrefour, Côte-plage, Lalue, Thorlande

21 Cette catégorie purement marginale habite carrefour feuille, Martissant, poste marchand, champs-de-Mars, belair, cite soleil, la saline, cité-l'Eternel, cité-liberté etc....

des institutions de service les plus importantes : électricité d'Haïti (EDH), centrale autonome métropolitain d'eau, potable, télécommunication, hôpital de l'université d'Etat d'Haïti, université d'Etat d'Haïti, les principaux d'hôpitaux privés, les principales cliniques, les collèges les plus réputés, les principales écoles professionnelles et techniques, etc....Jean Michel Gabriel (1995 : 96-97)>>. En outre, malgré ces facteurs limitatifs au progrès du pays reste encore le centre par rapporta la périphérie. A ce niveau limitatif et de concentration à outrance des institutions à Port-au-Prince constitue l'exode rural, la majeure partie de la population vient se réfugier à Port-au-Prince, en dépit des déboires, l'ensemble de la main d'oeuvre salarial se concentre à port au prince. Puisque Port-au-Prince a toujours joue au détriment de la population des provinces à cause de ses poids culturel, politique et socioéconomique, la croissance démographique propulse à un rythme sans pareil, à en croire ce tableau :

Tableau III : Croissance de la population urbaine de Port-au-Prince de (2000-2010)

Milieu de

résidence

Population/année

 
 

Taux moyen annuel en %
par

année

 

Variation relative en % par année

 
 

2000

2005

2010

2000-05

2005- 10

2000-05

2005- 10

Urbain

3 346671

4018159

4817666

3,72

3,73

20,1

19,9

Total

3 346671

4018159

4817666

____

___

___

___

Source : IHSI, décembre 2009

Chapitre v : Le cadre méthodologique22 de l'étude

Introduction

Dans ce chapitre, nous allons préciser la méthodologie et le type de stratégie pour la collecte des données que nous allons utiliser pour la recherche. C'est pourquoi, nous avons divisé notre cadre méthodologique en trois parties : une première qui contient la délimitation du champ de l'étude, c'est-à-dire identifié le type de population ciblée, les quartiers retenus pour l'enquête. Une deuxième partie qui tient compte de la documentation, le questionnaire, la collecte des données, les entretiens, les histoires de vie et l'analyse de contenu. En dernier lieu, nous avons pu procéder au traitement et analyse des données collectées, limites et difficulté de l'étude.

1. Délimitation du champ de l'étude: la population ciblée, les quartiers retenus pour l'enquête

Le cadre représentatif de cette recherche est une stratégie théorique de recherche, qui n'a rien à voir avec l'analyse des méthodes quantitatives, mais de préférence, il nous permet de construire une analyse interprétative en vertu de l'histoire de vie des jeunes de Poste-marchand et Cité neuf. Cet échantillon comprend deux dimensions : la délimitation du champ de la recherche et la population d'étude.

Etudier le phénomène de la marginalité des jeunes dans les quartiers populaires dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince se révèle être une tâche difficile par rapport au vaste champ de la recherche. Donc, nous essayons de délimiter comparativement notre travail de recherche aux habitants de poste-Marchand et de cité neuf.

22 Pour réaliser cette étude nous avons utilisé un ensemble de recherche documentaire pour mieux saisir le thème, tout en construisant une revue de littérature et de cerner la problématique de la marginalité des jeunes. Nous avons aussi effectué des travaux de terrain ; ce qui nous a permis de saisir le sens de l'analyse sociologique, en vertu de l'histoire de vie de ces jeunes qui sont sans abris. En effet, le contenu de cette recherche a été objectivé par le biais de ces différents outils, liés à la démarche qualitative : la documentation, le questionnaire, l'entretien individuel et approfondis, l'histoire de vie et l'analyse de contenu. Il faut préciser que notre méthodologie est constituée d'un enchevêtrement dialogique de fond et de forme.

1.1. Population ciblée

Ce sont donc les jeunes de 15 à 25 ans des quartiers populaires qui nous intéressent dans le cadre de cette recherche.

Compte tenu de l'ampleur de l'étude et le choix de terrain, nous avons opté pour un entretien de taille réduite. Nous avons enfin divisé le quartier trois tranches où l'on a fait circuler un questionnaire sur un total de neuf personnes en raison de trois personnes par tranches.

1.2. Les observations de terrains

Les observations effectuées dans les quartiers de poste- Marchand et de cité neuf nous ont permis d'établir une certaine différence de formes entre l'ensemble des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et de ceux sous-étude. Elles ont été conduites sous forme de question et réponse avec les jeunes habitants les quartiers. Cet exercice d'observation de terrain est construit sur la présentation de deux quartiers retenus faisant partie de l'enquête. Il est reparti comme suit :

1.3. Présentation des quartiers retenus pour l'enquête

Localisation des deux quartiers choisis et situation générale. Les quartiers de Poste-Marchand et de Cité Neuf appartiennent respectivement aux communes de Port-au-Prince de la région Métropolitaine.

A côté de la situation générale de ces quartiers, il y a la base de critères précis de choix de ces derniers que nous avons adopté pour l'élaboration d'une démarche :

1. Construire une vision large de la situation marginale des jeunes dans le sens de la recherche d'une certaines hétérogénéité

2. Ces quartiers-là, à première vue peuvent être considérés comme des sous-quartiers ou de la résultante des autres quartiers aussi précaire qu'eux, les entourant. En fait, c'est une manière stratégique de pouvoir trouver une sorte de synthèse d'idée du dire des habitants. Supposons que ces quartiers participent dans une espèce d'amalgame ou subir méme les effluves de ces abords.

3. Identification des paramètres en fonction de l'objet de étude, des jeunes sans initiative aucune ; la marginalité par rapport à leur trajectoire scolaire.

4. Visites, observations de la situation de ces deux quartiers et repérage d'informant-clé pour la réalisation des entrevues de groupe

Dans le cadre d'une approche succincte d'histoire de vie des jeunes liées à un domaine de vie spécifique : la trajectoire scolaire, nous avons réduit notre terrain de recherche le plus simple que possible, pour en faire une déduction qualitative dans une dynamique d'interprétation de ceux que ces jeunes voient et pensent d'eux-mêmes. Ce qui en réalité traduirait leur état de marginalité par rapport à la société. Notre préoccupation première est pouvoir trouver des jeunes, de manière aléatoire, qui peut en fait expliquer leur propre histoire dans le sens du vécu au quotidien.

De la situation générale de ces deux quartiers : Poste-Marchand est situé à quelque mètre de Fort-National et se trouve en plein coeur de l'ancienne ville sur les collines surplombant la baie de Port-au-Prince. Il s'agit d'un quartier dégradé et dense du centre-ville, phénomène courant observé dans le processus de mutation socioéconomique issues de l'urbanisation accélérée.

Cité Neuf, il est sur les piedmonts du Morne l'Hôpital massif de la selle, soit dans la zone d'extension du sud-est de l'aire Métropolitaine. De par leur position périphérique, ce type de quartier est généralement mal raccordé à l'ensemble des réseaux existants tel le drainage, système d'adduction d'eau, la voirie etc..., la présence des failles et la proximité des ravines le sur-plantant pas mal de danger.

Bref, très généralement, les jeunes de ces quartiers sont extrêmement distants de leur propre environnement et de leur voisins, ils ne font pratiquement confiance à personne et leur trajectoire scolaire c'est d'aller vers un autre monde que celui de les leur, en construire une autre structure d'accueil, s'étendre vers un autre horizon.

2. La documentation: le questionnaire, la collecte de données,
les entretiens, les histoires de vie et l'analyse de contenu

2.1. La documentation

Par la consultation des archives et des publications officielles, et des ouvrages traitant la question
et des questions connexes, nous avons pu recueillir des informations de base sur notre sujet,
dépasser la question d'age comme fait social stable pour laisser parler le vécu des acteurs,

comprendre la réalité des jeunes par rapport de vie particulière, sans pour autant omettre leur histoire en propre.

Cette partie de recherches, nous a permis, d'une part, d'avoir un dépouillement préalable de la plupart des documents écrits existant sur le sujet, d'autre part, d'aborder un vaste cercle de problèmes un bon nombre de questions historique jeunesse y relative, dans l'espoir de parvenir à tirer au clair tous les faits et à comprendre dans ses fondements mêmes la dialectique du phénomène. Enfin, de situer les thèmes à évoquer, de les recenser, et de les définir pour mieux orienter les demandes de précision à la phase de l'observation des faits. Ce processus a été fait dans la consultation régulière dans les bibliothèques y compris les propositions ou les recommandations de lecture du Directeur de mémoire. Cela nous permet de mieux fonder les bases théoriques d'analyse et de l'interprétation de notre recherche

2.2. La collecte des données

Pour ce faire, deux techniques de cueillette ont été utilisées : le questionnaire et l'entretien individuel et approfondis.

2.3. Le questionnaire

Technique d'enquête qui permet de recueillir des informations en interrogeant les sujets. Le questionnaire répond à la nécessité de construire, à partir d'un ensemble de réponses des indicateurs préalablement définis en fonction de la méthodologie de recherche. Il s'agit d'un questionnaire semi-ouvert ; juste pour permettre aux gens qu'on va interviewer d'être vraiment dans leur assiette et être plus à l'aise à nous raconter leur vie. Nous pensons que le fait qu'il s'agit des questions à moitié ouverte, il y aura quand une possibilité de bien pouvoir s'accommoder aux interviewés et on laisse le choix et que la personne ne sent pas trop gêné.

2.4. Des entretiens individuels

Méthode de collecte de l'information dans laquelle l'enquêteur interroge en face à face le sujet. La collecte peut être exhaustive (on enregistre exactement tout ce que dit le sujet) ou precodée (on ne retient que des éléments de discours définis à l' avance par le protocole de recherche.

2.5. L'histoire de vie

Cette méthode ou technique est une stratégie nous permettant de constituer les trajectoires de vie de l'acteur en vertu de son histoire sociale et vie au quotidien. Pour amasser des informations en profondeur sur un aspect du vécu des jeunes, nous avons opté pour cette technique. Particulièrement, ce qui nous préoccupe en dehors des faits, c'est la façon dont les jeunes vivent, la question de la trajectoire scolaire des jeunes. Elle permet de prendre tous les détails, de récupérer certaines particules du passé de l'acteur dans son présent pour en construire une hypothèse d'interprétation de la condition du jeune marginal.

2.6. L'analyse de contenu

L'analyse de contenu est une technique de recherche pour la description objective systématique et quantitative. Elle est de contenu manifeste des communications ayant pour but d'interpréter les informations du dire des acteurs. Précisément cette analyse s'articulera autour de la méthode qualitative.

3. Traitement et analyse des données collectées : limite et difficulté de l'étude

3.1. Traitement et analyse des données collectes

Les informations collectées sur le terrain au cours des entretiens individuels et approfondis par le biais d'un questionnaire ont été enregistré sur un magnétophone, dans le souci d'une reproduction, tel quel. Au cours des entrevues, nous avons pris des notes ; ce qui a permis d'élaborer un journal de terrain, après chaque interview. En fait, l'analyse de contenu se fait sur les notes prises du journal de terrain et, aussi, sur l'enregistrement de certaines données. Etant donné qu'il est du ressort de l'analyse qualitative ; cela va se faire d'un raisonnement par induction : à partir des faits observés et notés, où l'on dégagera les idées générales qui peuvent mener à un modèle d'explication. Par conséquent, nous allons les regrouper comme suit :

- Considérer toutes les sources d'informations, mettre par écrit, les notes personnelles, mot à mot, une entrevue informelle.

- Situer dans leur contexte, selon le milieu duquel, elles sont tirées.

- Souligner les indices qui viennent en confirmation aux informations retenues.

Puisque pour ce travail de recherche, nous utiliserons que le logiciel Microsoft Word. Donc notre analyse va se porter sur une certaines combinaison vers l'horizontal, ce qui veut dire classer les informations semblables en fonction de leurs pertinences.

3.2. Les limites de la recherche et les difficultés rencontrées

Notre démarche peut se révéler insignifiant pour interpréter toutes les dimensions de la condition de vie des jeunes en situation de Marginalité. Puisqu'il s'agit seulement d'une histoire de vie de quelque jeune dans une population en état de vulnérabilité. Certes, c'est une analyse de fond et de forme de marginalité, mais il se fait dans un contexte de forte précarité, sur des catégories sociales qui sont des jeunes de 15- 25 ans et seulement sur des données recueillis liés à des outils spécifiques. Il est évident que l'on mentionne qu'il n'y a pas vraiment de travail de recherche réalisée dans cette même perspective, particulièrement par nos écrivains haïtiens de nos universités haïtiennes. De plus, les activités de recherches dans les quartiers, surtout en milieux de haute sensibilité et à précarité ouverte, les difficultés d'aborder les gens sur des thèmes scientifiques, sans que l'on ne leur apporte pas à manger, où à se loger sont encore très difficiles.

Conclusion

Donc, le cadre méthodologique de la recherche nous a permis de mieux situer notre pensée sur le sujet en question et d'expliquer en méme temps l'outil technique utilisé pour l'analyse et l'interprétation.

TROISIÈME PARTIE : DES PRINCIPAUX

RÉSULTATS DE L'ENQUETE AUX

INTERPRÉTATIONS DES RÉSULTATS DE

L'NALYSE

CHAPITRE I: LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE L'ENQUETE

Introduction

Dans ce chapitre nous avons fait le choix de présenter trois typologies d'entretien provenant du Focus groupe réalisé à Poste-Marchand et à Cité Neuf. Ces entretiens ont été choisis en raison de leur profil et de leur caractère distinctif, car chacun des participants provient d'une typologie de famille différente, ensuite leur tranche d'age n'est pas similaire. Ainsi que leur condition de vie. La présentation d'un tableau donnera suite à ce travail.

1. Profil des sujets de l'enquête

Pour la réalisation de cette enquête nous avons fait le choix d'un cadre méthodologique pouvant étudier la trajectoire des jeunes qui vivent dans les quartiers populaires, particulièrement dans les quartiers de Poste Marchand et de cité Neuf. Ces jeunes sont identifiés en fonction d'un critère d'age de 15 à 25 ans.

2.1. Analyse qualitative

Il s'agit là de faire une précision. Nous n'allons pas étendre notre recherche sur tous les jeunes dans les quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En fonction du discours et de ce que représentent ces jeunes au sein des communautés, nous nous efforçons de les étudier avec leur effet de parole. Malgré tout, Nous nous sommes heurtés à des difficultés de tailles, il n'est pas du tout facile pour ces jeunes de raconter leur propre histoire de vie, surtout s'ils font partie d'un groupe organisé. Et de plus, il est très rare aussi de rencontrer des jeunes disponibles pour une telle conversation s'il fait partie d'un groupe dans les quartiers dont nous avons visités. Par conséquent, il est venu à l'esprit d'utiliser une démarche nous servent à considérer environs une douzaine de jeunes des deux quartiers. Mais nous devons préciser que nous présenterons que les histoires de vie qui correspondent le mieux à notre objet d'étude.

2.2. Impact du phénomène de la marginalité juvénile sur la société de Port-au-Prince

Si l'on considère la population des jeunes dans toute son intégralité qui ne jouit d'aucun développement physique, de loisir et de développement psychosocial congruent à cause des conditions socioéconomiques précaires de leurs parents et familles, il n'est pas exclus qu'on pose le problème des trajectoires scolaires difficiles. Le trouble et le retard accumulés dans le cadre

d'un développement physique et psychologique de l'individu dü à une trajectoire scolaire difficile, ont un impact majeur sur la société. Sous quelque forme que ce soit, cette société ne peut prétendre ignorer ou ne pas subir ces problèmes qui affectent les jeunes. La société subit ce problème surtout quand on pense à tous ces jeunes, consciemment ou inconsciemment qui vivent en marge d'elle. Elle est appelée à leur vivre davantage encore, quand ces jeunes ne pourront remplir valablement leur rôle au sein du corps social et deviendront assurément un lourd fardeau pour la société en générale.

Tableau #1 -Présentation du contenu des Conditions de vie des jeunes de l'entretien

Conditions de vie des jeunes Typologie de famille Dispositifs Milieu social Age

matériels

Personnages

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cassandre

 
 

Famille élargie Débrouillard Poste-Marchand 25ans

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Valdemara

 
 

Monoparentale Débrouillard Cité Neuf 19 ans

 
 
 
 
 
 
 
 

Janina

 
 
 

Nucléaire Fonctionnaire Cite Neuf 20 ans

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Enquête par entretien provenant d'une recherche qualitative

2.3. Présentation de l'Histoire de vie de Cassandre

Cassandre est une jeune fille de 25 ans qui habite dans la cité de poste-marchand à quelques mètres du Fort National, un autre quartier populaire dans la méme zone. C'est là qu'elle est née. Elle a fait ses études primaires et secondaires dans la zone. Elle entretient de très bonne relation avec les gens du quartier. Elle est très respectée. Elle vit en famille avec sa mère et sa grandmère bien entouré. Elle s'est fait inscrire à l'école de droit pour qu'elle puisse devenir juriste. Ii

arrive que son choix soit vraiment original par rapport au reste de la famille, qui elle, majoritairement ne connait que des comptables et des gestionnaires. Voilà, pourquoi, sa mère compte sur elle pour défendre la famille dans une société remplie d'inégalité et d'injustice.

Ses grands parents viennent d'Anse-à-vau. Son père vient de Léogane et sa mère de Thomassin. Ils se sont installés dans la cité depuis plus de vingt ans. Et c'est bel et bien là, qu'elle a grandi dans le sein de sa mère et de sa grand-mère. Elle nous a avoué, quand elle laissera la cité, elle partira pour vivre soit à Thomassin ou à Pétion ville, dans un quartier où il fait beau de vivre. Plus de scandale ou de bruit. Là où, il y a plus ou moins de tranquillité et de calme. Cassandre est élevée dans une famille Catholique. Et pourtant, elle fréquente plutôt l'église des Pentecôtistes. C'est là qu'elle nous dit qu'elle se sent plus à son aise. Cassandre est croyante, elle croit fermement en Dieu, son Dieu est celui qui peut tout faire pour lui. A son avis, c'est grace à lui qu'elle est arrivée là, aujourd'hui étudiante à la Faculté de Droit de Port-au-Prince, car elle vient d'une cité. Selon elle :

« Tout ce que je demande à Dieu, il le fait pour moi. Dieu m?a fait réussir mon examen du Baccalauréat et il m?a permis de trouver un petit boulot et c?est lui qui m?a fait rentrer à une Faculté, où je suis en train de faire mon étude de Droit ».

Cassandre est une jeune demoiselle très active dans sa communauté, elle fait partie de deux organisations de base de la zone. L'une d'entre elles est une organisation féministe, connue sous le nom de (OFLP), organisation des femmes en lutte pour le progrès. Cette organisation est située à Fort-National, une localité non loin de Poste-Marchand. Et l'autre est (PSA), Pépinière des stars en action. Ainsi, elle nous dit que son organisation féministe est légèrement politique, où l'on discute des idées politiques et fait aussi des services communautaires, tandis que l'autre est plus à caractère sociale. Drôle de compréhension pour une femme comme Cassandre qui fait partie des organisations communautaires, elle n'a pas beaucoup d'ami ou presque pas. Elle nous dit qu'elle ne raconte pas ses affaires à quiconque. Car, on ne peut faire confiance à personne. Selon elle, quand on raconte quelque chose à quelqu'un, au lieu de vous comprendre et de vous apporter une aide quelconque. On vous dénigre et vous dire des médisances. « C?est pourquoi, je préfère être seule et ne rien raconter à quiconque. Si ce n?est pas pour une affaire plus ou moins objective comme ce que nous faisons-là. » Entre autres, elle a une seule amie fille, jusqu'à

preuve du contraire elle est sa vraie amie d'enfance et de camarade de classe, depuis à l'école en classe de neuvième secondaire. Sa vie a connue des chocs et des entre-balancements perpétuels, comme celui d'avec son ex-petit ami, qui l'a abandonnée comme un ennemi, pour des intérets égoïstes. Cette triste situation est due à la campagne électorale de Jude CELESTIN, où il a rencontré quelqu'un qui a de l'argent qui habite dans les hauteurs. Comme stratégie, il a dii etre jaloux d'elle, pour n'importe quoi (...), c'est le monde à l'envers. De cette simagrée, elle était obligée de prendre une décision par rapport à tout cela. Bien heureusement pour elle, elle n'avait pas eu d'enfant avec lui. « Comme cela, on se quitte ! » Cependant, selon elle :

« Je ne peux m?empêcher de reconnaitre que c?est grace à lui que je travaillais à l?USAID. En fait, le contrat a pris fin, je ne travaille pas pour l?instant. Je me consacre à l?étude universitaire. Toutefois, je suis à la recherche d?un boulot pouvant me permettre de reproduire ma vie. Je fais la communication

J?avais fait aussi un stage dans le temps à Télé-Timoun, qui n?a pas en effet, débouché sur de l?emploi. »

Manifestement nous devons comprendre que l'enquete par entretien exige beaucoup plus l'effet de parole du sujet avec la possibilité de diriger le travail vers ces différents objectifs choisis. Et lorsque nous avons demandé à Cassandre de nous exposer l'histoire de sa vie, son parcours individuel, elle nous a raconté ceci :

Quand j?étais enfant et jusqu?à l?age de l?adolescence, je jouais la pratique du jeu de « Marelle, Pinche et aussi j?aimais sauter à la corde », sorte de jeu d?enfance ou de loisir enfantine pour se distraire ou construire sa propre autonomie du sujet. J?ai vécu toute ma vie avec ma mère elle représente tout pour moi ! C?est elle qui m?a appris les notions élémentaires de la vie. La bienséance, la politesse, aimer les gens même s?ils ne vous aiment pas. Apprendre à dire bonjour et au revoir. A l?age de douze ans, un chagrin m?était tombé dessus, drôle explication, mais, il s?agit de la séparation scolaire entre les camarades de classe et les promotions. Ma première communion, est un geste noble et d?une très grande importance. C?était la première fois que l?on m?a fait une fête d?une telle envergure (.) En grandissant, il m?est arrivé une très grosse inquiétude de vie, en classe terminale. Je devrais trouver ma fiche d?examen du Baccalauréat à l?école là où

j?étais. Mais puisqu?il s?agit d?une école privée (..), alors que je n?avais pas encore payé le mois, j?ai failli rater mon examen de Baccalauréat.au Collège. A cette époque-là, c?était mon plus gros cauchemar. Très personnellement, je suis respectueuse et sage en meme temps. Je m?intéresse toujours à mes amies, à l?école surtout. Je conseille les rappelle souvent que j?ai grandi avec ma mère et non avec mon père. » Pour savoir si elle entretenait differentes relations avec des ONG, ou l?Etat, elle nous répondit :

« Particulièrement, j?ai développé une forte passion pour l?école dès ma toute petite enfance. Et je crois que c?est par là que doit commencer le changement de ce pays. Pour assurer ma survie, j?étais obligée de chercher un boulot, en meme temps j?allais à l?école. Je travaillais au Ministère condition féminine comme agent brigadière pour la sensibilisation des gens dans les camps des sans-abris. Quelques temps après la fin de ce contrat, j?ai travaillé comme « dispacher », dans une compagnie de sécurité, de distribution pour organiser la sécurité. Aujourd?hui, mon aspiration est de devenir une grande personnalité de ce pays, une grande juriste. Ce choix est déterminé par un ensemble de constat de maltraitance du sexe féminin. Je déteste énormément la manière dont on traite les femmes. Et le pire en Haïti, si on n?a pas d?argent on est rien du tout. Car, seul l?argent qui compte.

En fait, Je n?ai eu aucune relation particulière avec les grands commis de l?Etat, de l?ONG, peut-être dans le gouvernement précédent du Président René Préval. En termes de rapport externe, l?ancienne ministre de la condition féminine a eu une troupe de Danse, où je savais danser pour elle. Je dansais le folklore. Bien évidemment, cette relation est caractérisée par la danse rien que de la danse. Je souhaite trouver un travail stable dans une bonne institution me permettant de changer de quartier. Plus simplement, je n?aime pas mon quartier ; un dicton créole nous dit : « le quartier où n?élève, on n?évolue pas là-dedans ».

Si je dois faire un bilan de ma vie entre 15 ans à 25 ans, j?ai eu une expérience de travail vraiment instable. Le respect de ma personnalité dans le quartier que j?ai grandi. Je suis fière de ma mère, elle qui m?a donné les premiers rudiments de l?éducation. Elle a quatre enfants, deux filles et deux garçons. Moi, je ne suis pas de meme père qu?eux. Nous vivons à Poste-Marchand, c?est là se trouve notre Maison de famille. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 est un

évènement majeur marquant tout le monde, surtout les couches les plus vulnérables de la société haïtienne. A ma connaissance, mes parents savent lire et écrire. Ma mère était à l?école de la République du Panama. Elle a eu le niveau de troisième secondaire. En fait, mes parents ont reçu une éducation familiale. La dernière enfant de ma mère est en élémentaire I. Ma Mère est commerçante, elle vend du petit commerce, un marchand détaillant. Notre famille est plus ou moins unie même si mon Père est pratiquement absent de la maison. Ma Mère a eu un autre mari. Dans le temps ma mère travaillait dans une compagnie privée et elle été révoquée en 1996. De la « factorie », elle ne travaille plus sous des rémunérations Mon Père m?envoie de l?argent que rarement, c?est juste pour dire que je ne l?entends presque plus Bref, ma famille a une maison, une grande maison. Certes notre maison est plus spacieuse que les autres de la même impasse. Là, je suis de la famille Placide. Notre maison est en toiture de tôle, elle est en mur, elle a une cuisine et des toilettes. Il y a trois barrières de la cour de la maison à trois endroits différents. Ce qui me plait bien évidemment, c?est que toute ma famille tant bien que mal me soutient, en tant jeune fille, et respecte aussi mon choix d?étudier le droit D?ailleurs, elle croit je serai la seule à pouvoir la défendre .

Ma première rentrée scolaire se faisait à l?~ge de trois ans, je suis allée à l?école de très tôt et je suis encore à l?école, à l?université, bien sr. Ma première classe contrairement aux autres était la Kindergaten à Saint Nicolas, et j?étais à l?école Nationale Horace et Théard avenue Pouplard. Après mon certificat j?étais aux brevets du Chili. Après quoi, je devais laisser cet endroit pour rentrer au Collège de la Renaissance. J?ai étudié la communication à la fondation Aristide pour la Démocratie. Je crois que j?apprécie ce métier de communication, puis j?ai trouvé la formation gratuite. Ma seule motivation dans la vie est que mes enfants, si j?en aurai, ne souffrent pas comme j?en ai souffert moi-mrme. Pour moi, rien n?est plus jolie qu?aller à l?école. L?école est une belle chose. Quand quelqu?un va à l?école, il a du respect, gr~ce à cela il est possible qu?il soit accédé à un poste de haut niveau social.

Ce qui m?intéresse particulièrement, c?est d?accéder à une classe sociale : la mobilité sociale. En tant que jeune, je peux dire que je suis l?avenir de mon pays Dans dix ans j?espère ltre l?une des plus grandes cheffes de ce pays L?une des plus grand-chose que j?ai reçu, c?est l?éducation que ma mère m?a donné : parler en français, qui me donne l?aspiration d?rtre parmi les grands L?école est le premier besoin de socialisation de tout individu dans la société La société

haïtienne est corrompue. Pour un simple boulot, on propose de d?entrer en rapport sexuel, ce que l?on appelle de l?immoralité des gens, à la jeunesse. Moi, je ne travaille pas, ce sont mes parents qui me donnent de l?argent On n?aime pas vraiment les gens dans cette société Ici, les gens détestent sans le savoir la question du progrès A mon sens, j?ai finalement compris que tous les jeunes du pays n?ont pas les mêmes facteurs de chance. Et je m?explique : certains n?ont pas d?encadrement ; d?autres se sont livré, à eux-mêmes ; Les gens qui ne vont pas à l?école verront leur échec, après au moins cinq (5) ans à dix (10) ans Il n?y a plus de confiance, de vrais amis Quelqu?un qui est jeune est à la fleur de l?~ge. Tout ce que l?on a à réaliser, on le fait pendant que l?on est jeune, au moment de la vieillesse, on n?y peut rien. Pour moi, c?est le facteur d?~ge qui différencie un jeune d?un vieux, ce n?est ni le discours, ni la somme d?argent que l?on possède. Certes, le discours des jeunes est différent du discours des vieux En fait la jeunesse dit : les vieux ont échoué et les vieux répondent que le temps s?en va sans possibilité de retour~ »

A cet effet, Cassandre propose tout simplement de construire des écoles professionnelles permettant aux jeunes d'accéder à l'emploi. Il faut encadrer les jeunes, les apprendre á penser á mieux réfléchir et l'État a un très grand rôle á jouer dans cela.

2.4. Présentation de l'Histoire de vie de Valdemara

« Je suis Valdemara. J?ai 19 ans J?habite à cité Neuf, Carrefour. Mes parents viennent de la province, ma mère de Jacmel et mon père de Miragoane. J?ai l?habitude d?aller à Jacmel, mais je n?ai jamais eu la chance d?aller à Miragoane. Je suis de croyance protestante, je marche dans les assemblées de Pentecôtiste. J?adore faire des débats entre amis, sans pour autant être membre de groupe ou de quelconque parti de la communauté. Les trois quart du temps, on s?assoit en famille pour partager nos rêves, nos aspirations et nos visions de la société. Moi et ma famille, nous sommes très rapprochés, puisque ma mère a toujours pris du temps pour m?inculquer certaines choses que je ne maitrise pas encore. Ma mère est une conseillère pour moi. La chose est le fait que mon père, lui, il n?est pas avec nous Mais cela ne nous empêche pas d?rtre très proche.» C'est ainsi que cet adolescent commença á nous raconter le 8 octobre dans la Zone de cité Neuf au milieu de la matinée son parcours en relatant sa trajectoire sociale et ses appartenances religieuses dans son milieu social. Pour nous expliquer son parcours individuel il nous déclara avec effroi qu'il n'avait pas d'amis, à qui partager ses idées. Il ne considère que

son camarade qui était en classe terminale avec lui comme son meilleur ami. Pour connaitre l'évolution de ses activités amoureuses et son parcours individuel il nous confia que :

« Je ne suis pas marié ni placé. Difficile pour le moment de parler de ma situation amoureuse, puisque je n?ai pas de petite amie. En termes d?activités, j?ai l?accoutumance d?aider mes camarades à résoudre leur devoir de classe. Je suis toujours disponible pour aider les gens de mon quartier, même si ordinairement je ne participe pas vraiment dans les activités de la zone. Il m?est pratiquement difficile, de gagner de l?argent puisque je viens à peine de terminer mes études classiques. Pour l?instant je vis au frais de mes parents. C?est eux qui me donnent de l?argent Tout ce que je sais faire de manière particulière, c?est ce que j?appellerai mon engouement pour travailler les notes de cours, en état de solitude.

Ce que je retiens de mon enfance comme souvenir c?est que quand j?avais l?~ge de trois ans Alors que mes frères allaient à l?école, ma mère ne pouvant me laisser seul à la maison, elle m?emmenait avec elle, à cause de son petit commerce.

A l?école, on savait beaucoup fouetter les élèves, c?est pourquoi je travaillais dur avec l?idée de ne jamais me laisser fouetter par les professeurs. Pour se faire, j?ai d travailler dur, en plus je nourris toujours le rêve de devenir médecin bientôt Et c?est pour cela que je lutte, je dirais. Je suis un jeune homme, simple, sympathique, cool, positif J?aime le progrès et je déteste les choses négatives. A partir de 15 ans, je commence par laisser de côté mes vieilles habitudes (la négligence avec mes sacs d?école) pour voir la réalité autrement. Je me suis résolu à comprendre qu?il y a un seul issu pour moi : c?est l?école. C?est pourquoi, je donne tout mon temps à cela. Et je crois aussi, que c?est par le moyen de l?éducation que je peux réaliser ma vie.

En classe de philosophie, nous avons eu la chance d?avoir comme parrain de graduation le commissaire Senatus, avec qui nous avons fait une très bonne liaison sociale. Pour moi, il est considéré comme une sorte de pont entre nous et la possibilité de pouvoir continuer nos rêves d?études et de pouvoir intégrer la société vraiment.

Ma famille a quatre enfants, ils sont tous des garçons. Ils ont tous terminé leur étude classique. Ma famille est séparée. Mon père vit seul dans une maison à Delmas et ma mère vit avec nous dans la cité. Il vient nous voir rarement. Mon père n?était jamais là pour nous Dans le temps, il travaillait à Ouanaminthe, il est toujours dehors, donc il est resté comme cela. Voilà pourquoi,

je ne connais pas grand-chose de lui, il est plus facile pour moi de parler de ma mère. Comment ils se sont croisés à Port-au-Prince. J?ai souvent entendu ma mère dire ; qu?elle était venue habiter chez sa tante en ville et de là il a peut-être rencontré mon père. Ma mère a été adoptée par sa tante. Après la distance qui sépare ma famille, l?évènement le plus cruel qui l?a marquée est le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Mes parents savent lire et écrire. Comme profession mon père est contremaitre et ma mère est commerçante. Ma famille a une maison qui a été saccagée lors du séisme. Ma famille est plus ou moins stable. Pour survivre, ma mère pratique le petit commerce.

C?est à l?~ge de trois que je suis allé à l?école pour la première fois, j?étais au Kindergaten. J fais mes études primaires au collège mixte la Trinité, le secondaire au lycée Antenor Firmin. J?étais au collège éducatif d?Haïti, puis au lycée de carrefour feuille. Il ne m?est jamais arrivé de refaire les classes. Deux choses me marquent quand j?étais écolier : j?ai été motivé en classe par l?amour d?une jeune fille, l?enjeu c?est que lorsqu?on aime une jeune fille qui est dans la mrme école que toi, il faut s?évertuer davantage pour réussir les classes, sous peine de ne pas perdre la relation. Le malheur je jouais beaucoup en classe au Morpion ce qui m?a valu la peine d?être expulsée un beau jour.

Les diplômes ou les scolarités secondaires veulent dire beaucoup pour moi. Premièrement cela signifie que mes efforts n?étaient pas vain et deuxièmement, cela symbolise le point de départ de mes rêves à concrétiser. Maintenant si je rentre à l?université, j?ai en main mes deux papiers à remettre. Je souhaite vivement continuer à étudier, terminer la classe de philo n?est que le commencement.

En tant que jeune, il est important de cultiver une attitude positive en ce qui a trait à la vie et la société Dans les décennies qui suivent je me vois médecin. En général, pour qu?on soit quelqu?un dans la vie, il fallait avoir été à l?école sous quelque forme que ce soit En outre, la jeunesse devrait se comporter comme étant le modèle de la société. Pour cela, elle devrait trouver l?encadrement des plus anciens et de pouvoir à une étude supérieure. Il fallait qu?il y ait des universités accessibles, des possibilités de canalisation dans des choses positives.

2.5. Présentation de l'histoire de vie de Jannina

Bazile Janina a vingt ans. Elle habite à cité Neuf. Elle vit en famille avec ses parents et elle est casanière. Elle sort seulement pour aller à l'école ou pour aller à l'église. Ses parents veillent sur elle, en gros on a toujours un oeil fixé sur sa personne. Donc, elle n'est pas vraiment libre. Elle n'aime pas trop parler de la religion c'est trop controversée. En effet, elle croit qu'il y a un créateur à qui l'on doit respect et adoration tout simplement, sans pour autant admettre l'importance d'une religion ou d'une autre. Pour plaire à ses parents, elle est obligée de suivre la voix de ce l'on appelle les protestants. Elle ne fait partie d'aucun groupement qu'ils soient politiques, syndicales, ou sociaux.

En termes de rapports familiaux et/ou interpersonnels, elle nous dirait qu'elle est très personnelle presque dans tous le sens. Elle est tres méfiante ce qui veut dire elle ne fait presque confiance à personne. Elle n'est pratiquement pas à l'aise avec ses amis y compris sa famille. Pour elle, elle ne vit pas dans une vraie famille. A aucun moment, elle n'a pas eu un pere ou une mere qui s'assoit avec elle pour lui partager des idées entre enfant et parent. Tout simplement on est là, on vit. C'est comme-ci on était dans l'armée. Elle n'a pas d'ami dans le quartier où elle habite. Tout uniment, elle a quelqu'un à qui elle savait partager des idées et demander des conseils, cependant elle n'habite pas le quartier. Elle est du côté de Torcell. Elle est un peu tres directe, tres soucieuse en meme temps très catégorique. Elle n'est ni mariée ni placée. Elle n'a pas d'enfant et non plus elle n'a pas de situation amoureuse. Elle avait déjà fait une première expérience qui n'a pas réussi. Dieu seul connait ses rêves et peut les faire réussir. Elle ne participe à aucune activité au sein de la communauté. Tout ce qu'elle fait, c'est rester chez soi, fait souvent la télévision, la musique, étudier ses leçons de cours et aller à l'église. Rien d'autres ! Pour gagner de l'argent, elle ne fait rien, elle vit aux dépens de ses parents. Tout ce qui l'intéresse pour l'instant c'est pouvoir entrer à l'université De manière toute spéciale, je travaille de la broderie, les crochets, une sorte de pratique artisanale.

Voilà comment elle nous a relaté son parcours individuel :

« Quand j?étais gosse, je savais jouer beaucoup la marelle, le saut à la corde, monté à la bicyclette, faire le largo, etc~Je voulais vivre et partager mes aspirations avec mes parents. Mon plus grand rêve, c?était de les voir voyager à l?étranger, avec mes cousins et cousines. A l?rge de vingt, jétais quelqu?un qui cherchait à comprendre ce

que c?était la vie, l?organisation même de la société en général. Je me suis fait inscrire dans plusieurs facultés, cependant mon plus grand rêve c?est de me voir un médecin ou un architecte. Je n?ai aucun espoir de réussir à un quelconque concours, il y a, à mon avis, beaucoup trop d?adversaires qui cultive le même objectif que moi. Je suis fière de moi, mes temps ne se passent pas dans la rigolade comme c?est le cas pour certaines filles. Je peux dire que j?ai une jeunesse réussie. De l?enfance à l?adolescence, c?est pratiquement la même chose, hormis qu?à un certain moment, je ne vivais pas avec ma mère, elle m?a laissé entre les mains de mon père. Cette courte séparation m?a profondément dominée, mais ils se sont repris, pour l?instant c?est pratiquement différent et c?était comme un choc pour moi ».

Pour ce qui est de ses relations sociales, il y a son parrain qui était le substitut du gouvernement à qui elle avait l'habitude de parler de la politique. Ce qui caractérisait ce genre de relation était à la fois familial et politique. Jannina nous expose sa trajectoire de familiale et scolaire ainsi :

« Ma famille a deux enfants légitimes. Moi, personnellement, je vis en famille. Je ne pose toujours pas la question, comment ils se sont arrivés ici, à Port-au-Prince. L?un des évènements le plus fatal qui a marqué ma vie et ma famille entière est la disparition de nom oncle. Je me souviens, j?étais enfant à l?ege de six ans, mon oncle était sorti pour un petit tour en ville ; et jusqu?à présent il n?est jamais revenu, et personne ne sait où il est pour l?instant. Mes parent savent lire et écrire, mon père était au lycée Anténor Firmin et ma mère au lycée des jeunes filles. Leur niveau d?étude est de 3ème et seconde. Les enfants de ma famille sont toutes allées à l?école. Ma mère est couturière et mon père travaille à l?ONU. Ma famille est stable et ne se déplace pas de temps en temps. Ma

Je suis allée à l?école pour la première fois à l?ege de trois ans. J?étais rentrée au Kindergaten. Je viens à peine de terminer mes études classiques, j?étais au collège CIM, Coeur immaculé de Marie. Il s?agit d?une école Congréganiste. C?est à l?école des soeurs que j?ai appris la broderie et le crochet. Ce qui me parait comme un objet de motivation dans la vie est la façon dont mes parents ont vécu difficilement, que je ne souhaite pas vivre. C?est ce qui me pousse moi-même à conjuguer des efforts afin de pouvoir faire mieux. Mon centre d?intérêt personnel, c?est de

pouvoir apprendre davantage les matières que l?on dispense en classe. De primaire, j?étais aux collèges Sainte-Anne à notre dame de lourdes, de secondaire, j?étais au Marianne au CIM.

Je n?ai pas refait les classes, pourtant j?ai perdu une année scolaire, pas à cause de la

médiocrité, mais plutôt à cette époque en classe, il y avait une question de caisse d?épargne. Quand mes parents me donnent de l?argent au moment des recréations, je les épargne. Puis un beau jour, je suis tombée malade à cause de la malnutrition. Ce qui m?a valu le prix d?une année à l?hôpital. »

Du point de vue de ses représentations sociales, Jannina est à la fois objective en même temps. Elle pense couramment qu'elle est l'avenir du pays. Dans les décennies qui suivent, elle se voit comme un médecin, quelqu'un qui est utile à sa société. Du point de vue de l'éducation, elle pense il y a ses bons et ses mauvais côtés : on fait de nouveaux amis, des nouvelles connaissances, mais dès fois, l'école ne donne aucune possibilité pour pouvoir aller plus loin dans nos études. La jeunesse se dégrade au jour le jour en Haïti, il est certains qu'aucune disposition n'est prise pour l'aider en tant qu'avenir du pays. Pour cela, elle doit d'abord etre encadrée par la famille, et l'état.

Conclusion

La présentation des histoires de vie des jeunes dans ce chapitre constituent pour nous dans cette recherche le point central sur lequel l'on doit se positionner pour admettre l'attrait empirique d'un travail qui nous a suscité l'effort d'expérimenter les formes de marginalisation de la société. Nous savons maintenant la position de certains d'entre eux en raison d'un fait alarmant, c'est qu'ils attribuent à l'Etat la responsabilité d'intégrer la société.

CHAPITRE II : DE L'ANALYSE DES RÉSULTATS

Introduction

Les idées qui sont exposées dans ce chapitre nous permettent de dresser un inventaire provenant de l'enquête que nous avons menée dans les zones de postes Marchand et de cité Neuf. Une autre partie du travail se situe sur les caractères distinctifs des objectifs que nous avons fixés dans notre étude. La particularité de l'inventaire c'est qu'il nous donne l'impression de déterminer les rapports de marginalité sous la forme d'une coercition interne qu'exerce la société sur les individus.

1. Situation de marginalité au processus de marginalisation

Le seuil de marginalités donc fonction de « la norme » propre à chaque espace social ce qui révèle la difficulté de raisonner en termes de marginalité(en tant qu'état). De ce fait, comme le verrons plus en détails par la suite, il nous semble beaucoup plus porteur d'analyser la marginalisation (en que processus) car celle-ci revêt des dimensions communes à l'ensemble des sociétés, quel que soit le conteste et les espaces sociaux différenciés qui la composent. Essayons de ne pas centrer notre réflexion sur le résultat (la marginalité) mais sur le processus qui mènent à cette situation (la marginalisation).

1,1, Inventaire de la recherche

Tableau#2

Zone de l'Enquête

Personnages

Sexe

Age

Trajectoire Scolaire

Typologie

Poste- Marchand

Myriam

Féminin

21 ans

CIM (Coeurs Immaculés de Marie)

Monoparentale

Poste-Marchand

David

Masculin

21 ans

Collège Ronsard

Famille reconstituée

Poste Marchand

Hilaire

Masculin

23 ans

Lycée Anténor Firmin

Monoparentale

Poste Marchand

Mica

Masculin

25 ans

Lycée Toussaint/ Décrochage scolaire

Famille reconstituée

Poste marchand

Cassandre

Féminin

25 ans

Collège René Descartes

Famille élargie

Cité Neuf

Alex

Masculin

19 ans

Collège de l'espoir

Monoparentale

Cité Neuf

Vanessa

Féminin

17 ans

Coeurs-Unis Lycée Jean Jacques

Monoparentale

Cité Neuf

Martineau

Féminin

21 ans

Lycée Jacmel

Famille élargie

Cité Neuf

Jhonny

Masculin

25 ans

Lycée Daniel Fignole/ Bacc I
Décrochage scolaire

Famille reconstituée

Cité Neuf

Jason

Masculin

20 ans

Collège les Philosophes réunis

Famille élargie

Cité Neuf

Janina

Masculin

20 ans

CIM Coeur Immaculés de Marie

Nucléaire

Cité Neuf

Valdemar

Masculin

19 ans

Lycée Anténor Firmin

Monoparentale

Feuille de codage 5 :

Du profilage social des jeunes

Solidarité Fermé/ouvert

Profilage social Zone prédilection Sentiment

d'appartenance religieuse

Rapport interpersonnels Relations sociales

Provenance sociale Croyance religieuse ou

type de croyance

Éléments de contenu

Née dans la cité Protestant Entre famille Fermé

Province Protestant Entre famille Fermé

En ville Catholique Entre famille Ouvert

En ville Protestant Entre famille Fermé

Province Croyant Entre ami Fermé

Province Entre famille Fermé

En ville Croyant Entre ami Ouvert

Conception profondément chrétienne

Approche

Personnages

Vanessa

Alex

Cassandre

Jannina

Jason

Jhonny

Hilaire

Total

Remarques

1.2. Interprétation et résultat des Focus Groupes

Ordinairement, l'interprétation des résultats de l'enquête se fait tout d'abord au niveau de la typologie de famille que nous avons retrouvée. Cinq des jeunes interrogés proviennent de famille monoparentale, les autres sont de types nucléaires ou élargie. Cela traduit l'idée beaucoup d'entre eux ont été grandis soit par leur mère après avoir été abandonné par leur père ou par leur membre de famille qui s'en soucie de leur formation. Les jeunes dans les quartiers populaires qui ont eu le peu de moyen d'aller à l'école ne peuvent se permettre d»étudier dans une école de la communauté, et cela implique plusieurs raisons: peur d'avoir le méme comportement des autres jeunes de la zone qui eux-mémes n'ont eu cette chance ; pouvoir accéder à un esprit de mobilité

sociale ; faire des amis qui ne sont pas de la méme classe qu'eux ; La description de ce premier tableau des trajectoires scolaires nous permet de saisir un élément fondamental qui est de comprendre le niveau du déterminisme culturel de ces jeunes et de ces acquis dans une société ou la reproduction scolaire implique des inégalités. Le tableau #2 présente une haute variation des jeunes d'une école à une autre et ils sont tous pratiquement arrivés au niveau secondaire, sauf Cassandre. Et la feuille de codage nous montre que tous ils sont croyants, partageant une croyant en un être suprême.

1.3. Des conditions de vie précaires ou la nature même de cette

marginalité

La jeunesse en Haïti est confrontée à de sérieuses difficultés, particulièrement les jeunes qui

vivent dans les quartiers populaires. Pour ce qui fait partie de notre interview, il est dit dans le deuxième tableau, de manière descriptive la nature même de cet état de marginalité. Laquelle est expliqué par rapport une condition de vie précaire :

· Famille monoparentale

· Sentiment quotidien de méfiance

· Vivre avec une pensée en dehors du quartier commun, ne participant pas à des activités de la communauté.

· Se trouvant sans emploi

A cet effet, l'explication la plus simple est le fait qu'il s'agit d'un état de vie instable où le sujet se trouve incessamment à refaire la même chose, stagner, sans compter les trois quart de réflexion ou de décision ne dépendent pas du sujet en question.

1.4. Des activités juvéniles ou éléments caractérisant cette mise à l'écart

Le schéma du troisième tableau présente empiriquement les détails non seulement prouvant le cadre limité des activités jeunes pris dans son contexte de marginalité de vision limité. Pour certains jeunes, ce qui nous définit au sein de la communauté en dépit des problèmes sont plutôt simple :

· Créer des petites fêtes de vacances ;

? L'esprit de partage et la participation de tout le monde ? La cotisation du peu que l'on a

Les séries d'activités sont le foot, la lecture, la télévision, avoir l'accoutumance d'aider ses camarades à résoudre leur devoir de classe. D'autres, tombent dans la drogue ou l'alcool dans l'idée de fuir leur milieu.

Conclusion

Le dernier tableau nous montre que les jeunes acceptent l'influence qu'exerce la société sur eux surtout dans l'application des normes de coercition qui les permettent de s'adapter aux différents principes établis. Pour eux la solution à leur problème d'intégration sociale est donc répréhensiblement liée au manque de l'organisation de l'Etat.

Conclusion Générale

L'objectif de cette recherche était d'étudier le phénomène de la marginalité des jeunes de Port-au-Prince, en fournissant des éléments d'explication pouvant servir de possibilités politicosociales en matière d'intégration sociale. De façon plus claire, nous avons essayé d'expliquer et d'analyser le phénomène de la marginalité des jeunes dans des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au- Prince, en fonction de leur trajectoire scolaire.

En rapport avec l'analyse des données recueillies lors des enquêtes par entretiens et celle fournie par le questionnaire des histoires récit de vie de ces jeunes, nous avons trouvé bon nombre d'éléments qui confirment nos présupposés de départ. L'étude montre que ces jeunes se sentent dans une réalité de dépendance de leur prédécesseur, parents, amis et autres. Donc, le critère du milieu social joue un rôle fondamental, puisqu'ils sont tous en constante réalité d'évasion. Ainsi, la marginalité est déterminée par le mode de condition de vie et de la manière dont ils s'entendent à l'école. Si le problème est posé en termes d'intégration dans la société, la recherche se focalise plus particulièrement sur les individus ou les groupes marginaux.

Les sociologues ont tenté de définir le phénomène de la marginalité, en s'appuyant sur les concepts de déviance ou de contrôle sociale. Ainsi, la marginalité est :

> Conçue par rapport à une norme, ce qui n'est pas sans poser des problèmes épistémologiques.

> Elle correspond à une situation perçue négativement au niveau de l'individu du groupe et de la société.

Cette dimension que revêt l'approche spatio-temporelle du concept de marginalité dans notre étude constitue pour nous son caractère distinctif. En effet, le marginal est perçu comme un individu en interaction dynamique avec son environnement socioculturel constituant à la fois les membres de son groupe d'appartenance et ceux du hors-groupe.

Compte tenu des problèmes jusque-là énumérés et des facteurs qui rendent possibles la marginalité juvénile, il devient par conséquent, nécessaire de prendre des mesures tout à fait appropriés en vue de pallier cette condition précaire de vie des gens au sein des quartiers, surtout quand il s'agit des jeunes. Toutefois, l'enquête nous aurait permis aux décideurs de s'inspirer de cet ensemble de propositions les plus fréquents. Pour ce faire :

> Encadrer les jeunes au sein méme de leur famille d'origine de sorte qu'ils ne trouvent errant à l'intérieur de ces communautés

> Mettre sur pied des structures d'accompagnement juvénile

> Redéfinir les ordres des priorités liés à la culture et à l'économie, puisque selon certains le carnaval pourrait un espace de moralité où l'on pourrait parfaire certains maux qui rongent notre société

> Repenser l'éducation dans une perspective de jeunesse et aussi en fonction de leur milieu social approprié

> Intégration sociale des jeunes par la culture de masse, le loisir et l'emploi communautaire

Notre hypothèse de départ a subi pas mal de variation qui pourrait nous envoyer à une certaine considération préliminaire. Il s'agissait d'expérimenter l'idée que la marginalisation des jeunes dans les quartiers défavorisés était due consécutivement à leur trajectoire scolaire mouvementée et difficile. En fonction de leur milieu d'origine sociale certains de ces jeunes ont connu le décrochage qui a son tour les empéchent d'intégrer d'autre structure de la société. Comme c'est le cas de Mica et de Jhonny. Pour les autres qui ne peuvent pas continuer leur processus de socialisation, ils deviennent, soient des déviants, soient des délinquants asservis par les normes des groupes auxquelles ils appartiennent. Cette marginalité des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince s'explique par leur condition de vie, de sous-culture et de précarité économique.

Le problème de la marginalité des jeunes au sein des quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, victime du séisme du 12 janvier 2010, constituait pour nous le cadre d'observation sur laquelle nous sommes partis pour justifier le choix du cadre spatiotemporel dans lequel s'inscrit cette receherche. Nous avons essayé dans une certaine mesure, de faire apparaitre l'espace social et la famille comme des agents responsables de cette marginalité due aux trajectoires scolaires. Considérons à ce niveau trois éléments d'analyse :

1) Le milieu social, l'environnement

> Vivre en dehors de la communauté

> Avoir une perception que le milieu où l'on construirait les élémentaires de la socialisation est mauvais

> Des pratiques illicites au vu et au de su des jeunes

2) La famille ou le cadre de vie

> N'avoir aucune discussion sur l'avenir pouvant encourager la jeunesse entre parents et enfants

> L'insolvabilité, le non-emploi, l'irrespect entre père et mère

> Etre seul à pouvoir prendre une décision, sans le support de ses plus proches

3) Le cadre de l'apprentissage

> Une formation qui ne prend en compte, les conditions d'évolutions, de vie de l'apprenant

> Des discours lui faisant croire que là où il vit est mauvais, anormal et il doit partir loin de chez soi

Rappelons à ce sujet l'approche sociologique de la marginalité qui a été introduite pour la première fois en sociologie par R. Park (1928), qui considère la structure de la personnalité du marginal sur la marginalité sociale ou processus de marginalisation. E.V. Stonequist (1937), tenta d'inventorier les divers traits caractéristiques d'une personnalité marginale. En effet, ces deux auteurs considèrent le changement social comme des conditions essentielles de la marginalité. Leurs travaux de recherche étaient donc portés sur l'inadaptation ou l'adaptation des individus aux structures sociales globales.

Actuellement, il est généralement admis que la marginalisation et la marginalité sont liées par des rapports dialectiques autre que l'étude de la personnalité marginale et focalisant ses travaux sur la situation marginale. Lucchini (1977), s'appuyant sur les travaux du Dr. Lockwood (1964) qui établit la différence entre intégration sociale (intégration dans la société) et intégration systémique (intégration de la société qui renvoie au concept de cohésion sociale). Lucchini rappelle que la situation marginale d'un groupe social ou d'un individu est elle-même un facteur

de maintien des processus de marginalisation. Le sociologue Latino-Américain T. Vascino (1976) distingue deux approches complémentaires de la marginalité.

Si le problème est posé en termes d'intégration de la société, la recherche porte essentielle sur la structure de la société globale et la notion de pouvoir et de domination sont alors des concepts centraux. Le fondement du problème est plus complexe que l'on puisse l'imaginer, nous avons espéré que ce travail à contribuer à l'élargissement d'un dialogue nécessaire entre tous ceux qui s'intéressent à la problématique de la trajectoire des jeunes dans ce pays.

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PNUD/ministère de la planification et de la coopération externe << projet d`assistance préparatoire pour la promotion d`emplois productifs et la lutte contre l`exclusion sociale>>. P 81-82

Ministère de la planification et de la coopération (avril 1996) ? proposition d`une stratégie de lutte contre la pauvreté. P. 19

ANNEXES

Liste des acronymes

TDT : tremblement de terre

IHSI : institut haïtien de statistique

CELADE : Centro américano de demografia

EMMUS : Enquêtes Mortalité, morbidité et utilisations des services IST : Infection sexuellement transmissible

VIH : Virus inmunodefiscience humaine

SIDA : syndrome inmunodéficience acquis

OMD : organisation mondiale de développement

RGPH : répartition de la population totale de l'ensemble du pays EBCM : Enquête budget consommation des ménages

EDH : électricité d'Haïti

ECVH : Enquête sur les conditions de vie en Haïti

USAID: United states Agency international development ONU : Organisation des nations unis

OIT : organisation internationale du travail

ONG : organisation non gouvernementale

IHE : institute of Health Economics

UNFPA : fonds des nations unis pour la population

Guide d'entretien

Trajectoire sociale des jeunes de cites et de la rue

Les objectifs de l'étude: La présente étude vise à expliquer la marginalisation des jeunes dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, en fonction de leurs trajectoires sociales de vie et de leurs conditions sociales de bases. Et spécifiquement, nous allons identifier les paramètres explicatifs de cet état de marginalisation par rapport au logement, l'emploi et l'éducation, tout en retraçant l'histoire de vie de ces jeunes.

A. Biographie (histoire de vie)

1. Milieu d'origine

I. Zone de résidence

a. Quelle est votre zone de résidence ou vous êtes originaire quelle zone du

pays ?

II. Zone de provenance

b. D'où venez-vous, dans quelle province?

III. Zone d'habitation

c. Où est ce que vous vivez vraiment ? quelle est votre habitation ?

IV. Zone de prédilection

d. Quelle zone que vous aimez le plus ou dans quel endroit passez beaucoup plus de temps ?

2. Milieu social

I. Appartenance (religion, sociale, politique)

a. Vous appartenez à quelle religion ou quelle secte religieuse ?

b. Êtes-vous membres d'un groupe quelconque, politique, sociale,

développement, loisir, syndicat, etc. ?

II. Rapport interpersonnel (amis, famille, proche, petit ami)

c. Quel genre rapport que vous établissez avec votre famille, vos proches, et vos amis dans le milieu?

d. Avez-vous des amis, des personnes à qui vous partagez des idées, blagues, etc. ? êtes-vous mariés ou placés ?

e. Comment évolue votre situation amoureuse, avez-vous des enfants ?

f. Donnez-nous une idée de tes relations interpersonnelles ?

III. Activité (emploi rémunéré, bénévolat)

g. Qu'est-ce que vous pratiquez comme activité ? qu'est-ce que vous faites pour gagner de l'argent ? est-ce que vous travaillez ? saviez-vous participer à des activités de la zone ?

h. Savez-vous faire quelque chose de particulier ?

IV. Parcours individuel (enfance, adolescence, jeunes)

i. Où étiez-vous quand vous étiez enfant ? qu'est-ce que vous saviez faire à cet âge-là ? avec qui vous étiez ? qu'est- ce qu'on vous a appris ? vous aviez vécu où ?

j. Vous vous rappelez quand vous aviez douze ans ce que vous saviez faire ? quel est votre plus grand souvenir ?

k. Parlez-nous de vous maintenant ? qu'est-ce que vous faites vraiment comme jeune ? aimez-vous quelque chose de particulier ? quelle est votre aspiration en tant que jeune ? À présent, faites nous un petit bilan de votre jeune âge à aujourd'hui, c'est-à-dire, à partir de 15 ans ?

V. Relations sociales (groupe, l'état, ONG, autres)

l. Avez-vous une relation particulière avec quelqu'un ? dans un groupe, avec l'état ou une personne de l'état, avec un ONG ou autres ?

m. Comment est cette relation et qu'est ce qui caractérise cette relation ?

V. Langue parlée

a. Combien de langue que vous parlez ?

3. Trajectoire familiale

I. Famille et origine

b. Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre famille ?

c. Vous vivez en famille, père et mère ? est-ce que votre père vit avec votre

mère ?

d. D'où vient votre famille, votre père et votre mère ?/ et comment ont-ils pu établir, ici ?

e. Y a-t-il un événement qui vous a marqué vous et votre famille ?

II. Famille et éducation

f. Votre père et votre mère savent lire et écrire ? ont-ils été à l'école ? où ont-ils été à l'école ? quel est leur niveau d'étude ?

g. Quels genres d'éducation ont reçu vos parents ?

h. Combien d'enfant a votre famille ? sont-ils tous allés à l'école ? ils ont en quel niveau ?

III. Famille et emploi

i. Que faire votre famille pour subvenir à ses besoins ? est-elle riche ou

pauvre ? Vos parents ont-ils un job ou déjà été révoqué d'un job ? depuis quand ?

ii. combien d'argent gagne votre père ou mère dans son emploi ?

IV. Famille et logement

iii. Est-ce que votre famille a une maison ? combien de chambre elle a ?

iv. Est-ce que cette maison a une cuisine, des toilettes ? dis-nous en peu de mot l'architecture de cette maison ?

v. Votre famille est-elle nomade ou sédentaire ? a-t-elle déjà été déplacée d'un endroit à un autre ?

V. Famille et pratique quotidienne

vi. Que faire votre famille comme activité quotidienne de survie ?

vii. Quelle est votre situation personnelle dans votre famille et votre entourage ?

4. Trajectoire scolaire

I. Rentrée scolaire

a. Etes-vous ou étiez-vous à l'école ?

b. A quel age vous étiez allés à l'école pour la première fois ?

II. Classe d'accueil et formation académique, professionnelle

c. Quelle a été votre première classe ?

d. Vous étiez en Kindergaten ?

e. Quel est votre niveau scolaire ?

f. Étiez-vous dans quel type/genre d'école ?

g. Qu'est-ce que vous avez appris comme profession ?

III. Mode d'apprentissage

a. Qu'est-ce que vous avez appris et qui l'avez-vous appris ?

b. Avez-vous aimez ce que vous avez appris ? comment était cet apprentissage ? pourquoi l'avez-vous appris ?

IV. Centre d'intérêt

c. Qui vous motive dans la vie ? qu'est-ce que vous aimez vraiment à l'école? quel est votre centre d'intérêt personnel ?

V. Parcours scolaires

d. Faites nous un petit bilan de votre parcours scolaire et d'apprentissage (primaire, secondaire, etc.,) ?

e. Y a-t-il des écoles dans cette dans ce quartier ?

VI. Décrochage scolaire

h. Vous refaites souvent votre classe ou vous interrompez votre classe ? Combien de fois allez-vous à l'école et combien d'école avez-vous passez dans votre vie?

VII. Diplômes et scolarité reconnue

f. Avez-vous un diplôme ou une scolarité quelconque ? que signifie pour vous ce papier ?

g. Souhaiteriez-vous continuer vos études ? comment et pourquoi ?

5. Représentations sociales

I. Ce que les jeunes pensent d'eux-mêmes (éducation, emploi)

a. Qu'est-ce que vous pensez de vous-même ? comment vous vous concevez vous dans dix ans ?

b. Qu'est-ce que vous pensez de votre éducation, de votre façon de voir les choses, la réalité ?

c. Qu'est-ce que vous pensez de ce vous faites pour votre survie ? avez-vous un emploi qui vous donne de l'argent ?

II. Ce que les jeunes pensent des autres (les jeunes et les vieux)

d. Qu'est que vous pensez des autres par rapport à vous ?

e. Quelle différence y a-t-il entre un jeune et un adulte ou qu'est qui vous différencie des vieux ? vous pensez que c'est l'argent, l'âge ou le discours qui vous différencie des vieux ?

III. Ceux que veulent et proposent les jeunes

f. Pouvez-vous nous dire ce que veulent les jeunes par rapport à ce qu'ils sont ?

g. Proposez deux ou trois petites choses de ce que veulent les jeunes, par rapport à la culture et l'économie ?

h. Qu'est-ce que vous pensez en tant que jeune de nos institutions, de l'état, des ONG(s), des jeunes, des vieux et de la politique ?






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand