1.1.3. Diagnostic biologique
Un diagnostic rapide et un traitement correct des cas sont les
principaux objectifs des programmes de lutte dans les zones d'endémie
palustre car une erreur de diagnostic entraîne une morbidité et
une mortalité accrues. Aussi, l'accès à une
détection rapide et précise des parasites du paludisme contribue
à la promotion d'un usage rationnel des médicaments qui sont de
plus en plus coûteux dans la plus part des zones d'endémie.
Différentes méthodes diagnostiques sont
actuellement disponibles. Ce sont : le diagnostic direct et le diagnostic
indirect.
1.1.3.1. Diagnostic direct : frottis et goutte
épaisse
L'examen microscopique d'un frottis sanguin et d'une goutte
épaisse demeure la méthode de référence en termes
de sensibilité et de spécificité. Il permet de confirmer
la
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maladie, d'identifier l'espèce plasmodiale en cause et
d'évaluer la parasitémie, ce qui conditionne à la fois le
pronostic et la conduite thérapeutique (Siala et al., 2010).
Le diagnostic biologique en pratique courante est toujours un
diagnostic direct. Iiconsiste à rechercher les formes
asexuées du parasite (trophozoïtes, schizontes, rosaces et
mérozoïtes) dans les hématies. C'est un
diagnostic d'urgence et les résultats doivent être obtenus dans
les 2 heures qui suivent la réception du prélèvement. Les
techniques utilisées sont le frottis sanguin et la goutte épaisse
colorés par la méthode de Giemsa qui teinte le cytoplasme en bleu
et le noyau en rouge et qui permettent respectivement le diagnostic de
l'espèce et la quantification des parasites (Gachot et al.,
2004).
La goutte épaisse réalise une concentration,
elle permet d'examiner une plus grande quantité de sang et donc de
dépister une parasitémie faible. Cependant, l'identification de
l'espèce est difficile. Le délai de plusieurs heures qu'elle
nécessite est un inconvénient pour un diagnostic qui doit
être porté d'urgence. Le frottis, au contraire, peut être
coloré immédiatement et permet un diagnostic précis
d'espèce. L'association frottis-goutte épaisse doit être
systématique. Elle se pratique volontiers sur la même lame lors
d'enquêtes épidémiologiques.
1.1.3.2. Diagnostic indirect
La technique traditionnelle de diagnostic basée sur la
coloration par le Giemsa, permet un diagnostic de certitude mais
nécessite de posséder un microscopiste qualifié. C'est
pour tenter de pallier ces inconvénients que des techniques de
diagnostic indirect ont été mises au point. Ce sont :
> la sérologie (Immunofluorescence indirecte) ;
> la microscopie de fluorescence (Quantitative Buffy Coat)
;
> la recherche d'antigènes (tests diagnostiques rapides
ou TDR) ;
> la recherche d'acides nucléiques spécifiques
(PCR).
Concernant les tests diagnostiques rapides du paludisme,
parfois appelés " bandelettes réactives " ou " systèmes de
diagnostic rapide " détectent les antigènes spécifiques
(protéines) produits par les parasites du paludisme. Ces
antigènes sont présents dans le sang des personnes
infectées, que l'infection soit récente ou non. Le test
diagnostique rapide signale leur présence par un changement de couleur
sur une bandelette de nitrocellulose. Certains de ces tests ne peuvent
détecter qu'une seule espèce (Plasmodium falciparum),
habituellement en repérant la protéine riche en histidine (HRP2)
ou la lactate-déshydrogénase (pLDH) spécifique au
parasite. D'autres détectent une ou plusieurs des trois autres
espèces de parasites du paludisme qui infectent l'homme, en
décelant divers autres antigènes. Les tests
diagnostiques rapides se trouvent couramment dans trois
formats. La forme la plus simple est celle d'une bandelette qui est
placée dans des puits contenant du sang et/ou une solution tampon. La
bandelette de nitrocellulose peut être placée dans une
cassette en plastique ou sur une carte. Les cassettes et les
cartes coûtent souvent plus chères mais sont plus simples
d'utilisation. Les TDR ont une sensibilité (affirmer le paludisme)
excellente car dépassant les 95% (OMS, 2004).
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