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Quelles réformes pour le système financier tunisien

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par Chokri Mammoghli / Abdelkader BOUDRIGA
Institut arabe des chefs d'entreprises Tunis - licence fondamentale de gestion  2012
  

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II- Des banques de petites tailles et peu compétitives

Les banques jouent un rTMle essentiel dans le financement de l'économie tunisienne. En effet, plus de 95% des concours à l'économie transitent par ces institutions financières.

Le financement concerne aussi bien le développement des entreprises, que le renouvellement de l'appareil productif ou de l'innovation et l'accompagnement des entreprises à l'international. Il concerne également le cycle d'exploitation. Les changements politiques et sociaux que la Tunisie est en train de vivre appellent une transformation substantielle dans les fondements même du métier de la Banque.

Les banques sont ainsi appelées à revoir le partage de la valeur créée. Du point de vue des entreprises, et en considérant les résultats de l'enquête menée, les marges réalisées par les établissements financiers sont très élevées et dénotent d'une relation de type oligopolistique dans la quelle l'acteur le plus fort, en l'occurrence la banque, est en train d'imposer ses conditions. Les taux d'intérêt sont élevés et les garanties toujours exigées.

En outre, le système bancaire tunisien composé d'une trentaine de banques, semble sur- bancarisé, et ne permettant pas, par conséquent, un financement efficient de l'économie. En effet, un tel nombre de banques, laisse supposer que celles-ci ne bénéficient pas de rendements d'échelle.

L'industrie bancaire est en effet, fragmentée et dominée par des banques de petites tailles. Les trois premières banques ne représentent que 60% des actifs du secteur contre 86% en Jordanie et plus de 90% au Maroc. Ces taux sont par contre supérieurs à ceux observés en Malaisie et en Turquie.

La fragmentation des banques constitue un double handicap. Elle les prive de réaliser les économies d'échelle et de gammes indispensables à l'amélioration de leur compétitivité. Ce faisant, elle réduit les possibilités de leur implantation à l'étranger.

A cet l première tunisienne 48 ème

effet, a banque à

pointe la place sur le plan africain (STB)

et son total de bilan 1/39 ème

représente du total de bilan de la première banque africaine (la

Standard Bank Group, Afrique du Sud). A titre de comparaison, deux banques marocaines

ème)

se classent dans le top 10 des b anques africaines. Il s'agit d' Attijari Wafa Bank (7 et du

Crédit Populaire du Maroc (10ème).

L'émergence de grandes banques tunisiennes ayant une stratégie claire d'internationalisation avec un plan de développement précis semble devenir une nécessité. Les entreprises tunisiennes sont en effet de plus en plus présentes sur les marchés européens, arabes et africains.

Des operations de croissance interne par augmentation de capital ou externe par fusions amicales et negociees devraient etre suscitees par les Autorites publiques.

A ce propos signalons quÕune operation de fusion entre la STB et la BH a ete envisagée au cours de la derniere periode. Malgre les arguments qui viennent d'être avances nous pensons quÕune telle opération, qui serait realisée dans la precipitation et sans concertation prealable, ne parait pas souhaitable. Ce genre dÕactions realisees avec empressement risquerait en effet de creer plus de problemes quÕil ne va en resoudre. La recherche de synergies serait en effet handicapée par le choc de cultures internes qui sont tres fortes dans les deux institutions, par les conflits aux niveaux des systemes dÕinformation ainsi que par la resistance aux changements organisationnels qui accompagneraient une telle operation.

LÕautre alternative consisterait à encourager (ou pousser) les banques privées à réaliser des operations de fusions. Une première solution serait dÕaugmenter le capital minimal exigé (100 Md actuellement jusquÕà 2014). Nous pensons quÕen dépit des bienfaits dÕun niveau de capitalisation élevé , cette mesure nÕaurait pas dÕincidence directe sur la taille des banques. En Afrique du Sud par exemple, le capital minimal est de 37 millions de dollars. Ceci nÕa pas empêché les banques sud africaines dÕoccuper les cinq premières places à lÕéchelle du continent. En même temps, l'internationalisation dÕAttijari Wafa Bank au Maroc sÕest faite par le biais dÕemprunts obligataires. Les leviers de la croissance semblent etre situés ailleurs quÕau niveau des fonds propres.

Tableau 4 : Classement africains des banques tunisiennes

 

2009

2010

2011

1 ere Banque africaine/

Banque Tunisienne

STB

47

44

48

39 fois

BIAT

50

42

50

41

BNA

49

47

53

42

BH

57

52

56

50

Amen Bank

67

60

60

55

ATB

69

61

70

66

Attijari

74

65

69

66

BT

83

76

83

84

UIB

89

83

53

92

UBCI

104

102

109

120

Source : Jeune Afrique, différents numéros.

Le taux de bancarisation reste cependant faible en Tunisie. La densité par agence est de 12000 habitants (Maroc : 6000 habitants par agence, pays de lÕOCDE moins de 2000 habitants par agence).

Les tableaux 5 et 6 donnent quelques indications en rapport avec le taux de bancarisation et l'inclusion financiere :

Tableau 5 : Inclusion financière (chiffres 2009)

Nombre d'agences par

100000 habitants (> 15 ans) Nombre de comptes par 1000 habitants (> 15 ans)

Nombre ATM par adulte (>15 ans)

Nombre de comptes de dépTMts par 1000 adultes ((>15 ans)

Jordanie Malaisie Maroc Afrique du sud Tunisie Turquie

16,17 11,5 11,59 8,03 13,3 17,3

160 972 296 175 315

43,25 16,64 54,85 14,26 40,98

814,23 2226,74 277,36 671,98 788,13 1851,15

Source : Banque mondiale, WDI, 2011

Le nombre d'agences par 100000 adultes a atteint selon les derniers chiffres publiés par la Banque Mondiale, 13,3 agences en Tunisie contre 11,59 au Maroc et 17,3 en Turquie. La disponibilité des services bancaires présente néanmoins, de fortes disparités entre les régions. Le tableau 6 montre que dans le centre ouest du pays, il existe une agence pour 22000 habitants alors que dans le grand Tunis ce chiffre passe à 7000 habitants. Par ailleurs, l'utilisation des services bancaires semble être tres en retard comparativement à d'autres pays ayant un niveau de développement similaire. Ainsi, le nombre de comptes pour 1000 adultes est seulement de 175 en Tunisie contre 296 en Afrique du Sud, 315 en Turquie et 972 en Malaisie. Enfin, le nombre de machines ATM est de 14,26 en Tunisie alors qu'il est supérieur à 40 dans les autres pays.

Tableau 6 : R6seau bancaire : repartition par region au 30 septembre 2011

 

Population par agence

Nombre d'agence

% Nombre
d'agences

Centre ouest

22072

92

6,71%

Grand Tunis

7001

551

40,16%

Nord ouest

14500

68

4,96%

R6gion cTMtière

9354

575

41,91%

Sud

11536

86

6,27%

Total general

12618

1372

100%

Source : APTBEF et calculs des auteurs

La derniere mesure en rapport avec la structure du secteur que nous présentons est la concentration. Le tableau 7 retrace ainsi, pour le même groupe de pays, le poids des trois premières banques sur la derniere décennie.

Tableau 7. Concentration bancaire : Total des actifs des trois premières banques en % du total du total des actifs des banques

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Moy.

Egypte

0,57

0,58

0,57

0,57

0,55

0,58

0,59

0,57

0,55

0,53

0,57

Jordanie

0,85

0,90

0,90

0,90

0,89

0,85

0,85

0,85

0,86

0,86

0,87

Malaisie

0,48

0,44

0,40

0,40

0,41

0,41

0,46

0,47

0,49

0,50

0,45

Maroc

0,53

0,62

0,63

0,64

0,68

0,66

0,66

0,78

0,91

0,91

0,71

Tunisie

0,45

0,45

0,45

0,46

0,46

0,45

0,45

0,49

0,54

0,59

0,48

Turquie

0,74

0,66

0,74

0,71

0,70

0,96

0,50

0,46

0,42

0,39

0,63

Source : Banque mondiale, Financial Development and structure Database

Il apparait que ce poids a été en moyenne de l'ordre de 48% sur l'ensemble de la décennie. Nous notons qu'il a néanmoins augmenté de manière significative à partir de 2007, passant ainsi de 49% à 59% en 2009.

Comparé aux pays du groupe, ce poids moyen apparait nettement inférieur à celui observé au Maroc oü il est égal à 71% et à celui de la Jordanie qui est de l'ordre de 87%. Ce constat confirme l'image tracée précédemment qui est celle d'un secteur fortement émietté composé d'un grand nombre de petites banques. Aucune de celles-ci ne dominant significativement le secteur. Cependant ce nombre élevé ne se traduit pas par une forte bancarisation et une grande inclusion financière. Les différentes mesures moyennes de ces deux dimensions sont relativement faibles par rapport celles d'autres pays. Leur décomposition en paramètres régionaux révèle également d'assez fortes disparités.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand