République Algérienne Démocratique et
Populaire Ministere de l'Enseignement Supérieure et de la Recherche
Scientifique ?????????? UNIVERSIT'E DR. YAHIA FAR`ES DE
M'ED'EA FACuLT'E DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
M'EMOIRE
présentéen vue de l'obtention du
DIPL àOME DE MASTER EN MATH'EMATIQUES
Spécialité: Analyse et Modélisation
Mathématique par
BELL L bderrahmane & BENTERKI
bdessalem
Titre:
Les fractals et leur géométrie
Date de soutenance : 30 Juin 2011
Composition du Jury :
|
|
|
Président :
|
KOuADIK Smain
|
Maître de Conférences
|
UYFM
|
Rapporteur :
|
ALLECHE Boualem
|
Maître de Conférences
|
UYFM
|
Examinateur :
|
DEKAR Lies
|
Maître de Conférences
|
UYFM
|
Examinateur :
|
OuKIL Walid
|
Maître Assistant
|
UYFM
|
Invité:
|
ABDELLAH EL-HADJ Abdellah
|
Maître de Conférences
|
UYFM
|
«Je dédie ce tra- vail a` ma mere, a` mon
pere, a` mon frere et a` mes soeurs et a` tous mes amis.»
BELLAL Abiterrahmane
«Je dédie ce travail a` mes parents qui
m'ont fait confiance et m'ont soutenu tout au long de mes
études.»
?
BENTERKI Abitessalem
Remerciements
Le docteur ALLECHE Boualem a acceptéd'être notre
directeur de th`ese et nous a dirigéavec passion et
enthousiasme. Il nous a initiéa` la recherche et nous a soutenu pendant
toute la durée de ce travail. Qu'il soit assuréde trouver ici
notre profonde reconnaissance.
?
Le docteur KOuADIK Smain nous a fait l'honneur et le plaisir de
présider notre jury de soutenance. Nous lui exprimons toute notre
gratitude.
?
Nos vifs remerciements vont au docteur DEKAR Li`es et a` M.
OuKIL Walid d'avoir acceptéde lire notre travail et au docteur ABDELLAH
EL-HADJ Abdellah, directeur du laboratoire
«Mécanique, Physique et Modélisation
Mathématique» d'avoir mis a` notre disposition les moyens du
laboratoire et d'avoir acceptéde faire partie de ce jury.
?
Nous tenons a` exprimer aussi notre profonde reconnaissance a`
tous nos enseignants qui nous ont accompagnétout au long de nos
études. Sans eux, ce travail n'aurait certainement jamais pu voir le
jour.
Nous remercions également tous nos amis et en particulier
Hamza, Rachid, Madjid, Mustapha, ... qui nous ont aidé, chacun a` sa
mani`ere, dans un cadre mathématique ou autre.
Enfin, merci a` toutes nos familles pour leur amour et leur
soutien constant.
R'esum'e
La question de construire les fractales interesse les chercheurs
depuis plusieurs annees, et la methode des systemes des fonctions iterees (IFS)
est actuellement tres utilisee.
Le but de notre travail est de presenter les fractals et leur
geometrie et d'introduire les methodes de construction basees sur la notion des
systemes de fonctions iterees (IFS) et en particulier ceux des multifonctions.
Nous avons eteamenes, dans cette these, a` donner les notions de base de
topologie et de theorie de la mesure de l'espace euclidien IV necessaires a`
l'etude des fractals. Nous avons ensuite introduit les notions de dimension de
Hausdorff et la dimension topologique pour bien cerner la definition
mathematique des fractals et nous avons presentela geometrie des fractales
ainsi que quelques exemples celebres et leur programmation sous
Matlab®.
Enfin, nous nous sommes interesses aux systemes de fonctions
iterees (IFS) qui permettent de construire aisement les objets fractals et nous
avons presentela technique des IFS sur les multifonctions.
Mots-clefs
Fractal, dimension de Hausdorff, dimension topologique,
mesures de Hausdorff, systeme de fonctions iterees, les multifonctions, mesure
exterieure.
Abstract
The questions of fractal's constructions interest the researchers
since many years and the method of iterated functions systems is currently very
used.
Our work is in order to present the fractals and their
geometry and to introduce the method of construction based on iterated
functions systems (IFS) and in particular, those on multifunctions. To do this,
we have given in this thesis some notions on topology and on measure theory of
the Euclidien space IV necessary to the study of fractals. We have then
introduced the notions of Hausdorff dimension and that of topological dimension
to give the mathematical definition of fractals. The geometry of fractals and
some well known examples and their program in Matlab® have been also
presented.
In the last part of this thesis, we were interested in the IFS
technics and in particular those on multifunctions.
Keywords
Fractal, Hausdorff dimension, topological dimension, Hausdorff
measure, iterated functions systems, multifunctions, outer measure.
Table des matières
Remerciements iii
Résuméiii
Notations et symboles ix
Introduction xi
1
|
Mesures et structures boréliennes
1.1 Mesure positive
1.2 Mesure extérieure
|
1 1
5
|
|
|
1.2.1 Prolongement d'une mesure
|
7
|
|
|
1.2.2 Exemples de mesures extérieures
|
9
|
2
|
Dimension et mesures de Hausdorff
|
11
|
|
2.1
|
Mesures de Hausdorff
|
11
|
|
2.2
|
Dimension de Hausdorff
|
19
|
|
2.3
|
Calculs des dimensions
|
23
|
3
|
Dimension topologique
|
33
|
4
|
La géométrie des fractals
|
37
|
|
4.1
|
Système de fonctions itérées
|
38
|
|
|
4.1.1 Dimensions des ensembles auto-similaires
|
47
|
|
|
4.1.2 Système de fonctions itérées affines
dans R2
50
|
|
|
4.2
|
Système de fonctions itérées complexes
|
54
|
4.2.1 Les ensembles de Julia 55
4.2.2 L'ensemble de Mandelbrot 61
4.3 Systeme de fonctions it'er'ees sur les multifonctions 65
Conclusion et perspectives 71
Programmes sur les fractals 72
.1 L'ensemble de Cantor 72
.2 Courbe de von Koch 73
.3 Triangle de Sierpenski 74
.4 Fougere de Barnsley 76
.5 Poussiere de Cantor 77
.6 Tapis de Sierpenski 78
.7 L'ensemble de Julia 80
.8 L'ensemble de Mandelbort 81
R'ef'erences bibliographiques 82
Table des figures
2.1 Graphe de 7(8(F) 20
2.2 L'ensemble triadique de Cantor 23
2.3 La courbe de von Koch 25
2.4 La courbe de Koch quadratique de type 1 26
2.5 La courbe de Koch quadratique de type 2 27
2.6 Le flocon de von Koch 28
2.7 Le triangle de Sierpinski 28
2.8 Recouvrements du triangle de Sierpinski 29
2.9 Le tapis de Sierpinski 30
2.10 L'éponge de Menger 30
2.11 La courbe de Peano 31
3.1 Poussière de Cantor 36
4.1 Exemple d'auto-similarité 38
4.2 La courbe de Koch quadratique modifié 49
4.3 La fougère de Barnsley 54
4.4 Ensemble de Mandelbrot 62
Notations et symboles
Symboles Description
Ø L'ensemble vide.
:= Par définition
voln Le volume n-dimensionelle.
diam Diamètre
P(E) L'ensemble des parties de E.
A L'adhérence de A.
?A La frontière de A.
Gä L'itersection dénombrable des ouverts.
Fó L'union dénombrable des
fermés.
u|A La restriction de u sur M.
B Une tribu.
B(E) La tribu borélienne de E.
u Une mesure positive.
u* La mesure extérieure.
M = {A E P(E) : A est u*-mesurable}.
L1 La mesure extérieure de Lebesgue dans R1.
Ln La mesure extérieure de Lebesgue dans Rn.
Hs La mesure de recouvrement s-dimensionnelle.
ä
Hs La mesure de Hausdorff s-dimensionnelle.
dimT La dimension topologique.
dimH La dimension de Hausdorff.
(x) La fonction gamma d'Euler.
K(E) L'ensemble des compacts de E.
Symtholes Description
dH Distance de Hausdorff dans /C(E).
J(f) L'ensemble de Julia de fonction f.
CHAPITRE 0
INTRODUCTION
P
lUSIEURS personnes ont une idée de la signification du
mot «fractal» mais peu savent vraiment de quoi il s'agit.
Inventépar Benoàýt Mandelbrot, ce mot signifie a` la fois
«brisé» et «irrégulier» et sert a`
représenter géométriquement des objets dont la forme est
extrêmement irrégulière.
Dans les années 70, le champ d'action des
mathématiques a pris une nouvelle dimension par l'ajout de la
géométrie fractale. Depuis, il a
étédémontréque les fractals peuvent servir de
modèle pour représenter la géométrie de la nature
et ont des applications dans plusieurs domaines (théorie des nombres,
système dynamique, mécanique, mouvement Brownien, applications
physiques, ... etc [voir [8, 9]]).
Cette thèse, qui se veut être une introduction et
une modeste contribution a` la compréhension de la complexitédes
fractals, consiste a` présenter les fractals et leur manière de
construction par une méthode simple due a` J. E. Hutchinson et
perfectionnée par Michael Barnsley.
Notre travail se subdivise en quatre chapitres.
Le premier présente les outils mathématiques de
base qui seront utilisés tout au long de ce travail. Il sera
consacréau rappel de quelques notions de topologie, de mesures et de
mesures extérieures.
Le second est dédiéaux mesures de Hausdorff qui
sont des mesures extérieures et a` leurs principales
propriétés. La notion de mesure de Hausdorff est plus
générale que celle de Lebesgue, et malgréla
difficultéde calculer la mesure de Hausdorff d'un objet fractal, on
peut
xii
connaitre sa dimension de Hausdorff beaucoup plus facilement.
Le troisieme chapitre est consacr'e a` l''etude de la
dimension topologique qui est primordiale pour la d'efinition math'ematique des
objets fractals. Nous y avons pr'esent'e la dimension topologique pour un
espace topologique quelconque, et comme tous les fractals 'etudi'es sont
exclusivement dans Rn, nous avons pr'esent'e «la forme
simplifi'ee» de la dimension topologique sur les espaces m'etrisables.
Le quatrieme chapitre a` servi pour d'efinir les objets
factals qui sont des objets dont la dimension de Hausdorff est strictement
sup'erieure a` la dimension topologique. Ce chapitre est subdivis'e en trois
parties.
- La premiere sert a` pr'esenter les systemes de fonctions
it'er'ees (IFS) qui constituent une facon de construire les
fractals. Et pour le faire, nous avons 'et'e amen'es a` pr'esenter quelques
rappels sur les espaces m'etriques complets, la distance de Hausdorff et le
th'eoreme de point fixe de Banach. Nous avons donn'e la dimension de certains
ensembles auto-similaires et la m'ethode num'erique pour la d'eterminer ainsi
que les algorithmes pour d'eterminer les attracteurs de ces IFS.
- La deuxieme partie est consacr'ee a` deux ensembles
fractals sur C (les ensembles de Julia et l'ensemble de Mandelbrot) et a` leurs
propri'et'es topologiques et g'eom'etriques.
- La troisieme partie traite des questions plus r'ecentes et de
la g'en'eralisation des IFS a` l'espace des multifonctions.
A la fin du document et en utilisant les systemes de fonctions
it'er'es (IFS), nous avons pr'esent'e des programmes permettant de visualiser
la construction des fractals sous Matlab®.
CHAPITRE 1
MESURES ET STRUCTURES BOR'ELIENNES
n
iEI
Dans ce chapitre, nous donnons quelques notions de base qui
serons utilisées tout au long de cette th`ese. Nous
commencons tout d'abord par un rappel sur la théorie de la
mesure qui joue un ràole important dans l'étude des fractals.
Section 1.1
Mesure positive
Soit E un ensemble quelconque (généralement, nous
travaillons sur un espace euclidien n-dimensionnel, Rn).
Une collection non vide A de parties de E est dite :
- algèbre sur E si elle contient 0 et E, stable par
passage au complémentaire et par union finie (i.e. pour tout A, B ? A,
on a : Ac ? A et A ? B ? A).
- ó-algèbre ou bien tribu sur E si elle contient 0
et E, stable par passage au complémentaire et par union
dénombrable.
Si B est une tribu sur E, le couple (E, B) est
appeléespace mesurable. Les parties de E qui sont (
resp. ne sont pas) des 'el'ements de B sont
dites mesurables (resp. non mesurables). Soient E et I deux ensembles. Pour
tout i ? I, on se donne une tribu Bi sur E. Alors Bi = {A ? E : A ? Bi, ?i ?
I} est encore une tribu sur E. Cette stabilitépar intersection
des tribus permet de définir la notion de tribu engendr'ee
par une partie C ? P(E) comme la plus petite tribu contenant C. On la note
óE(C) ou ó(C).
On rappelle qu'une «topologie» sur E est la
donnée d'une famille de parties de E, appelées «ouverts
de E», contenant 0 et E, stable par union (quelconque) et stable par
intersection finie. L'ensemble E, muni de cette famille de parties, est
alors appeléun «espace topologique». On appelle tribu
bor'elienne (ou tribu de Borel) sur un espace topologique E, la tribu
engendr'ee par l'ensemble des ouverts de E, cette tribu sera
not'e B(E). Les 'el'ements de B(E) sont appel'es les boréliens de E.
Dans le cas E = Rn, cette tribu est donc not'e B(Rn).
Il est clair (Rudin [29, p. 11]) que les ferm'es de E sont des
bor'eliens puisque par d'efinition ce sont les compl'ementaires des ouverts de
E. De màeme, les r'eunions d'enombrables de ferm'es et les intersections
d'enombrables d'ouverts constituent des bor'eliens fort importants, auxquels on
a respectivement donn'e a` la suite de Hausdorff le nom de Fa et G8.
Les lettres F et G sont utilis'es pour d'esigner respectivement les ferm'es et
les ouverts ; ó se rapporte a` la r'eunion, ä se rapporte a`
l'intersection. Par exemple, tout intervalle semi-ouvert [a, b[ est un G8 mais
'egalement un Fa dans R.
Soit C une partie de P(E) contenant 0. Une mesure positive sur C
est une application u : C ? R+ v'erifiant :
? u(0) = 0.
? u est ó-additive, c'est-`a-dire que pour toute famille
(An)nEN ? C de parties deux a` deux
disjointes, (i.e. An n Am = 0, si n =6 m)
et telle que U
nEN
|
An ? C, on ait
|
u( U
nEN
|
X
An) =
nEN
|
u(An). (1.1)
|
Si B est une tribu sur E et si u est une mesure positive sur B,
le triplet (E, B, u) est appel'e espace mesur'e.
Proposition 1.1.1 (Propri'et'es des mesures) Soit (E, B, u) un
espace mesuré. La mesure u vérifiéles quatres
propriétés suivantes
? Monotonie : Soit A, B ? B, A ? B, alors
u(A) .<, u(B). (1.2)
? ó-sous-additivité: Soit
(An)nEN ? B, alors
u( U
nEN
|
An) ... E
nEN
|
u(An). (1.3)
|
? Continuitécroissante : Soit
(An)nEN ? B, tel que An ? An+1, pour tout n ?
N, alors
u(U
nEN
|
An) = lim
n-+oo
|
u(An) = sup
nEN
|
u(An). (1.4)
|
T Continuitedecroissante : Soit (An)n?N ? B, tel que
An+1 ? An, pour tout n ? N, et tel qu'il existe n0 ? N,
u(An0) < 8, alors
\
u(
n?N
|
An) = lim
n?8
|
u(An) = inf u(An). (1.5)
n?N
|
D'EMONSTRATION :
1. Monotonie. Soit A, B ? B, A ? B. On a B = A ? (B\A) et A n
(B\A) = Ø. Comme A ? B et B\A = BnAc ? B, l'additivitede u
(voir 1.1) donne u(B) = u(A)+u(B\A) > u(A), car u prend ses valeurs
dans R+.
Noter aussi que u(B\A) = u(B) - u(A) si 0 6 u(A) 6 u(B) < 8
(mais cette relation n'a pas de sens si u(A) = u(B) = 8).
2. ó-sous additivite. Soit (An)n?N ? B. On veut montrer
que u(?n?NAn) 6 E u(An).
n?N
On pose B0 = A0 et, par recurrence sur n, Bn =
An \(?in-0 1Bi) pour n
> 1. Par recurrence sur n on montre que Bn ? B pour tout n en
remarquant que, pour n > 1, Bn = An n (nin0
1B). La construction des Bn assure que Bn n
Bm = Ø si n =6 m et ?n?NAn = ?n?NBn. Pour verifier cette
derni`ere propriete, on remarque que Bn ? An
donc ?n?NBn ? ?n?NAn. Puis, si x ? An et x ?/ ?in-0 1 Bi, on a
alors x ? Ann(nin-0 1B) =
Bn. Ceci prouve que ?n?NAn ? ?n?NBn et donc,
finalement,?n?NAn = ?n?NBn.
On utilise maintenant la ó-additivitede u et la monotonie
de u (car Bn ? An) pour
ecrire u(?n?NAn) = u(?n?NBn) = E u(Bn) 6 E
u(An).
n?N n?N
3. Continuitecroissante. Soit (An)n?N ? B, tel que An
? An+1, pour tout n ? N. Par
monotonie de u, on a u(An+1) > u(An), pour tout n
? N, et donc lim
n?8
|
u(An) =
|
sup u(An) ? R+. On pose A = ?n?NAn et on definit la
suite (Bn)n?N par B0 = A0 et
n?N
Bn = An\An-1 pour tout n > 1 (noter que An-1 ?
An). On a A = ?n?NAn = ?n?NBn, Bn ? B pour tout n ? N et
Bn n Bm = Ø si n =6 m.
La ó-additivitede u nous donne
u(A) = u(U
n?N
|
X
Bn) =
n?N
|
u(Bn) = lim
n?8
|
Xn p=0
|
u(Bp)
|
donne
|
Pn p=0
|
u(Bp) = u(An) et donc u(A) = lim
n?8
|
u(An).
|
Puis, comme An = ?np=0Bp, l'additivitede u
(qui se deduit de la ó-additivite) nous
4. Continuitédécroissante. Soit (An)n?N ? B, tel
que An+1 ? An, pour tout n ? N, et telle qu'il existe n0 ? N,
u(An0) < 8.
Par monotonie, on a u(An+1) 6 u(An) pour
tout n ? N et donc lim
n?8
|
u(An) =
|
inf u(An) ? R+. On a aussi, par monotonie, u(A) 6
u(An), pour tout n ? N, avec
n?N
A = nn?NAn. Comme u(An0) < 8, on a aussi
u(An) < 8 pour tout n > n0 et u(A) < 8. On pose
Bn = An0\An = An0nAcn ? B, pour tout n > n0. La suite
(Bn)n>n0 est croissante (Bn ? Bn+1 pour tout n n0) et B
= ?n.0Bn = ?n?n0An0\An = An0\ nn>n0 An =
An0\A.
La continuitecroissante donne
u(An0\A) = u(B) = lim n?8 u(Bn)
= lim n?8
|
u(An0\An) (1.6)
|
Comme A ? An0, on a u(An0\A) = u(An0)
-u(A) (car u(A) 6 u(An0) < 8, on utilise ici la
remarque a` la fin de la preuve de la monotonie). De màeme, comme
An ? An0 (pour n n0), on a u(An0\An) = u(An0) -
u(An) (car u(An) 6 u(An0) < 8).
En
utilisant une nouvelle fois que u(An0) < 8, on
deduit de (1.6) que u(A) = lim
n?8
|
u(An).
111
|
Une mesure u sur B est dite finie si u(E) < +8. Une
probabilitésur B est une mesure sur B telle que u(E) = 1.
Soit (E, B,u) un espace mesure. On dit que A est
négligeable s'il existe un ensemble B ? B tel que A ? B et u(B) = 0. Si
toutes les parties negligeables sont mesurables, on dit que u est complete ou
que (E, B, u) est complet.
Soit E un espace topologique, une mesure u sur B(E) est dite
mesure borélienne sur E si elle est localement finie,
c'est-`a-dire ; chaque x ? E admet un voisinage ouvert Ux tel que
u(Ux) < +8. (voir [1, 5, 13] pour plus de details)
Soit u une mesure borelienne sur un espace topologique E. On
dit que u est une mesure réguliere si pour tout B ? B(E) on a :
sup{u(F) : F ? B, F fermede E} = u(B)
= inf{u(O) : B ? O,O ouvert de E}
On peut consulter (Rudin [28, p. 303]) pour voir qu'une mesure
u sur E est reguli`ere si et seulement si pour tout B ? B(E) et tout å
> 0, il existe un ouvert O et un fermeF tels que F ? B ? O et
u(O) - å 6 u(B) 6 u(F) + å. (1.7)
Section 1.2
Mesure ext'erieure
D'efinition 1.2.1 On appelle mesure exterieure sur E, une
application u* : P(E) -? R+ verifiant :
X u*(Ø) = 0.
® (ó-sous-additivite) u*( U
nEN
|
An) 6 E
nEN
|
u*(An) pour tout
{An}nEN ? P(E).
|
(c) (monotonie) A ? B u*(A) 6 u*(B).
Une partie A ? E sera dite u*-mesurable (au sens de
Caratheodory) si
VX ? P(E), u*(X) = u*(X n A) +
u*(X n Ac) (1.8)
En vertu de ®, A est u*-mesurable si et seulement
si
VX ? P(E), u*(X) > u*(X n A) +
u*(X n Ac) (1.9)
Th'eor`eme 1.2.2
Soit u* une mesure exterieure sur E. La collection M des
parties u*-mesurables forme une tribu sur E et la
restriction de u* sur M est une mesure positive. De plus, l'espace
mesure(E, M, u*|M) est complet.
D'EMONSTRATION :
- Il est claire que Ø ? M et que Ac ? M, VA ?
M.
- Soit A1, A2 ? M. Montrons que A1 n A2 ? M
Soit X ? M. En utilisant la u*-mesurabilitede A1 et
A2 et la ó-sous-additiviteon obtient :
u*(X) = u*(X n A1) + u*(X n
Ac1)
= u*(X n A1 n A2) + u*(X n A1 n
Ac 2) + u*(X n Ac 1 n A2) + u*(X n
Ac 1 n Ac 2)
> ue(X n A1 n A2) + u*(X n [(A1 n
Ac 2) ? (Ac1 n A2) ?
(Ac1 n Ac2)])
> u*(X n (A1 n A2)) + u*(X n (A1 n
A2)c)
Alors A1 n A2 ? M. On conclut que M est stable par reunion
finie et par intersection finie.
- Soit (An) une suite dans M deux a` deux disjoint.
Posons A = U
nEN
|
An. Montrons que
|
A ? M et u*(A) = E
nEN
|
u*(An).
|
Soit X ? P(E). Comme A1 ? M, on a
u*(X n (A1 ? A2)) = u*((X n (A1 ? A2)) n
A1) + u*((X n (A1 ? A2)) n Ac1) =
u*(X n A1) + u*(X n A2)
Par recurrence, on obtient pour tout n :
u* X n
Ai) = u*(X n Ai) (1.10)
ni=1
[n i=1
Donc, pour tout n :
>
Pn i=1
u*(X) > u*(X n Sni=1 Ai) + u*(X n (Uni=1
Ai)c) u*(X n Ai) + u*(X n Ac)
00
D'o`u u*(X) > i=1 u* (X n Ai) + u* (X n
Ac) > u* (X n A) + u* (X n Ac) d'après la
ó-sous-
additivite de u*. Donc A ? M.
Il s'en suite que u* (X) = u* (X n A) + u*(X n
Ac). En prenant X = A, on obtient
00
u*(A) = i=1 u*(Ai). (1.11)
On vient donc de demontrer que M est stable par reunion
denombrable disjointe et que u* est un mesure positive sur M.
- Reste a` demontrer que M est une tribu. Soit maintenant
(Bn) une suite dans M. On pose An = Bn\
?n1 Bi. Alors ?nENAn = ?nENBn et donc ?nENBn ? M. On conclut donc
que M est une tribu.
On vient de demontrer que M est une tribu et que u =
urM est une mesure positive sur M.
- Montrons maintenant que (E, M, u) est complet. Pour cela, il
suffit de montrer que pour tout A ? P(E) si u*(A) = 0, alors A ?
M.
Soit A ? P(E) tel que u*(A) = 0. On a pour tout B ?
P(E) :
u*(B n A) + u*(B n Ac) =
u*(B n Ac) 6 u*(B)
d'o`u A ? M.
111
1.2.1 Prolongement d'une mesure
Le theorème de prolongement le plus celèbre et
le plus utilisea etedemontrevers 1914 par Caratheodory, qui a` cette occasion a
developpele concept important de mesure exterieure ou mesure de
Caratheodory.
Th'eor`eme 1.2.3 (Carath'eodory)
Soient E un ensemble, A une alg`ebre sur E et u une mesure
positve sur A. Soit u* : P(E) ? R+ definie par
8u*(A) := inf { E u(An) : (An)
suite dans A avec A ? U An (1.12)
n=1 n?N
Alors
1. u* est une mesure exterieure sur E avec
u*|4 = u,
2. ó(A) ? M,
3. u*|ó(A) est un prolongement de u en une
mesure positive sur ó(A) (not'ee ue et appelee extension de
Caratheodory de la mesure u).
D'EMONSTRATION :
1. Montrons que u* est une mesure exterieure. En effet :
- u*(Ø) = u(Ø) = 0.
- Si A ? A' clairement u*(A) 6 u*(A').
- Soit (An) une suite de partie de E. Posons A = U
|
An. Montrons que u*(A) 6
|
n?N
Si pour un n, u*(An) = +8, la formule est
verifie. Supposons que pour tout n, u*(An) < +8.
Soit 6 > 0 et pour chaque n, soit (Bnk)k dans A tel
que An ? U Bnk
k
et E u(Bkn) <
u*(An) + 6/2n. On a A ? U U
Bnk et donc
k n k
u* (A) 6 E E u(Bkn)6E (* (An) +
6/2n) 6 E u*(An) + 6.
n k n n
D'o`u u*(A) 6 E
n
|
u*(An). Il est aisede voir que
u*|4 = u.
|
2. Montrons que A ? M. Soit A ? A et B ? P(E).
A-t-on u*(B) ?-. u*(B n A) +
u*(B n Ac) ? Si u*(B) = +Do, c'est
'evident.
Supposons que u*(B) < +Do. Soit å > 0 et
(An)n dans A telle que B ? U
n
|
An avec
|
E u(An) 6 u*(B) + å. On a B n A ?
U (An n A) et B n Ac ? U (An n
Ac) donc
n n n
u*(B n A) + u*(B n Ac) 6
En u(An n A) + En u(An n Ac)
= En(u(An n A) + u(An n
Ac))
= En u(An) 6 u*(B) + å
D'o`u u*(B) > u*(B n A) +
u*(B n Ac). Donc A ? M.
3. Comme M est une tribu qui contient A, on a ó(A) ? M.
Comme u*|M est une mesure sur M (d'apr`es 1.2.2), ue =
u*|:(A) est une mesure sur ó(A) qui est un prolongement de u en une
mesure sur ó(A).
111
Comme nous l'avons vu, le th'eor`eme de prolongement de
Carath'eodory et la Proposition 1.2.2 permettent de construire une tribu M sur
laquelle la mesure ext'erieure u* est automatiquement ó-additive. Le
crit`ere de Carath'eodory que nous allons voir plus loin, est une condition
d'apparence relativement simple qui entraine que M contient la tribu
bor'elienne. C'est le crit`ere que l'on utilise traditionnellement pour
construire les mesures de Hausdorff dans 1[In, que nous 'etudierons
plus tard.
Soit E un ensemble quelconque. Une m'etrique d sur E est une
application d : E×E ? IR+ v'erifiant pour tout x, y, z ? E :
0 d(x, y) = 0 ? x = y. 0 d(x, y) = d(y, x).
0 d(x, z) 6 d(x, y) + d(y, z).
Un espace m'etrique est un couple (E, d) o`u E est un ensemble
muni d'une m'etrique d. S'il existe un hom'eomorphisme de E sur un
espace m'etrique on dit que E est un espace m'etrisable.
D'efinition 1.2.4 Soit u* une mesure ext'erieure sur un espace
m'etrique (E, d) :
- On dit que u* est une mesure ext'erieure bor'elienne si tout
bor'elien est u*-mesurable, i.e. B(E) ? M.
- Une mesure ext'erieure u* est de type m'etrique si pour tous
A, B ? E tels que d(A, B) := inf{d(x, y)/x ? A et y ? B} > 0
on ait u*(A U B) = u*(A) +
u*(B).
Th'eor`eme 1.2.5 (Crit`ere de Carath'eodory)
Soit u* une mesure ext'erieure sur un espace m'etrique (E, d). Si
u* est de type m'etrique, alors u* est bor'elienne.
D'EMONSTRATION :
Il suffit de prouver que tout fermeF C E est
u*-mesurable, i.e. verifie
VX E P(E), u*(X) > u*(X n F) +
u*(X n Fc)
On peut supposer u*(X) < +cc. Posons X0 := {x E X :
d(x, F) > 1} et
1 1
Xk := {x E X : k +1 d(x, F)
} k
Il est clair que d(Xk, Xk+2) > 0, pour tout k, par
consequent
Xm j=0
|
m
u*(X2j) = u*(U
j=0
|
X2j) 6 u*(X) < +cc,
|
ce qui entraine en particulier que la serie
|
P8
j=0
|
u*(X2j) converge. De même
|
P8
j=0
|
u*(X2j+1)
|
converge. Notons Pm :=
U2km41Xk = (Umj=0X2j) U
(Umj=0X2j+1). Observons que X n Fc = Pm U
(U8k=2m+2Xk) puisque F est ferme.
Donc u*(X n Fc) 6
u*(Pm) +
|
P8
k=2m+2
|
u*(Xk), et comme u*(Xk) converge, on a
|
u*(X n Fc) 6 lim u* (Pm).
m?+8
D'autre part, comme d(Pm, X n F) > 0 on a
u*(X n F) + u*(Pm) =
u*((X n F) U Pm) 6 u*(X). Ces deux
inegalites entrainent
u*(X n F) + u*(X n Fc) 6
u*(X n F) + lim u* (Pm) 6 u* (X).
m?+8
111
1.2.2 Exemples de mesures ext'erieures
Voici quelques exemples de mesures et de mesures exterieures qui
seront utilises dans la suite du document :
Exemple 1.2.6 Mesure de comptage :
irg. Elle est aussi une mesure
ext'erieure
Pour tout sous-ensemble A de Rn, La mesure de comptage
n'est autre que la fonction «cardinal» de A, a` valeurs dans
N ? {+8}.
Exemple 1.2.7 Mesure ext'erieure de Lebesgue dans R :
La mesure ext'erieure de Lebesgue, ou longueur, d'une partie A de
R est d'efinie comme l'infimum des sommes des longueurs des
intervalles recouvrant A :
i=1 i=1
L1(A) := inf {E(bi - ai) : A ? U]ai, bi[ (1.13)
Pour les intervalles ferm'es ou ouverts, on a L1(]a,
b[) = L1([a, b]) = b-a. Si A =U
i
|
[ai, bi]
|
des intervalles finies (d'enombrables) disjoints, on a
L1(A) = E
i
|
(bi - ai).
|
Exemple 1.2.8 Mesure ext'erieure de Lebesgue dans Rn
:
Si A = {(x1, . . . ,xn) ? Rn : ai 6 xi 6
bi}, le n-dimensionelle volume de A est donn'e par
voln(A) = (b1 - a1)(b2 - a2) · ·
· (bn - an). On d'efinit alors la mesure ext'erieure de Lebesgue dans
Rn par
{
Ln(A) = inf voln(Ai) : A ? U Ai
i=1 i=1
|
(1.14)
|
Exemple 1.2.9 Restriction d'une mesure :
Soit u une mesure dans Rn et E un sous-ensemble
bor'elienne de Rn. On d'efini une mesure í dans
Rn s'appelle la restriction de u sur E, par í(A) = u(E n A)
pour tout ensemble A.
Nous verrons dans le chapitre suivant les mesure de Hausdorff qui
sont essentielles dans l''etude des fractals.
CHAPITRE 2
DIMENSION ET MESURES DE HAUSDORFF
Dans ce chapitre, nous etudions les mesures de Hausdorff et leurs
proprietes pour introduire la dimension de Hausdorff qui s'appellera plus tard
la dimension des fractals.
Section 2.1
Mesures de Hausdorff
Pour un sous-ensemble non vide U de l'espace euclidien
Rn de dimension n, on definit le diamètre de U, notediam(U),
par : diam(U) := sup{|x - y| : x, y ? U} o`u | · | est la distance
euclidienne usuelle.
Si un ensemble F est recouvert par une collection denombrable
d'ouverts {Ui} de diamètre
00
au plus 8, c'est-`a-dire F ? Ui avec 0 < diam(Ui)
68pour tout i, on dit que {Ui} est un
i=1
8-recouvrement de F.
Soit F un sous-ensemble de Rn et soit s un reel
positif. Pour tout 8 > 0, on definit
00
H;s5(F) := inf {á(s) · E (diam(Ui))
s
vols(Br)
i=1
2
o`u á(s) := rs
ðs/2
= (s 2 +1) (voir [3, p. 327]) avec (t) =
+00f
0
}: {Ui} est 8 - recouvrement de F (2.1)
e-xxt-1dx verifie
(1) = 1, (12) = vð, (t + 1) = t(t)
et vols(Br) signifie le volume de la boule
de rayon r en dimension s.1
1. Cette formule est pour s ? N, mais si l'on cherche a` d'efinir
des dimensions s non enti`eres, il est naturel d'utiliser la màeme
formule pour á(s).
D'efinition 2.1.1 Soient F ? Rn, 0 -<, s < +8 et
0 < 8 < +8. On d'efinit la mesure de Hausdorff s-dimensionnelle
Hs de F par
Hs(F) := lim
ä--0
|
Hsä(F) = sup
ä>0
|
Hsä(F) (2.2)
|
avec la convention Hs(F) = +8 pour s < 0.
Remarque 2.1.2
- Comme Hsä(F) est clairement une
fonction decroissante de 8, l'existence de lim
Hsä(F)
ä--0
est assuree, et cette limite est un supremum et peut àetre
egal a` 0 ou a` +8.
- Cette mesure est appelee aussi la mesure de Hausdorff spherique
(Falconer [8, 9]).
Les propositions suivantes donnent les premi`eres proprietes des
mesures de Hausdorff.
Proposition 2.1.3 Pour tout s ?-. 0 et tout n ? N, la
fonction F 7? Hs(F) est une mesure ext'erieure sur
Rn et d'efinit une mesure sur la tribu bor'elienne
B(Rn).
D'EMONSTRATION :
Il est clair que Hs(Ø) = 0 et que Hs
est une fonction croissante d'ensembles. On verifie facilement que
Hsä(U
kEN
|
Ak) ,<..E
kEN
|
Hsä(Ak)
|
En passant a` la limite 8 ? 0 dans le terme de gauche, et en
utilisant l'inegaliteHsä ,<..
Hs dans le terme de droite, on trouve
Hs(U
kEN
|
Ak) ,<..E
kEN
|
Hs(Ak) (2.3)
|
La fonction Hs est donc sous-additive : c'est bien une
mesure exterieure, definie sur l'ensemble de toutes les parties de
Rn.
Soit M la tribu des ensembles Hs-mesurables, au
sens de l'enoncedu Theor`eme 1.2.2 ; on sait que Hs definit une
mesure sur M. Pour verifier que M contient toutes les parties boreliennes, on
utilise le crit`ere de Caratheodory presenteau Theor`eme 1.2.5. Soient donc A
et B deux parties de Rn verifiant d(A, B) > 0, on cherche a`
montrer que
Hs(A ? B) = Hs(A) + Hs(B).
(2.4)
Pour tout 8 < d(A, B)/2, un ensemble de diam`etre 8 ne peut
couper a` la fois A et B. Si l'on se donne un recouvrement de A?B par des
ensembles de diam`etre au plus 8, on pourra donc en
extraire des sous-recouvrements disjoints de A et B en
considérant d'une part les ensembles qui coupent A, d'autre part ceux
qui coupent B. On déduit que Hsä(A?B) =
Hsä(A)+Hsä(B),
et la conclusion en découle par passage a` la limite.
111
Proposition 2.1.4 Si F ? 118n et ë > 0,
alors
Hs(ëF) = ësHs(F) o`u
ëF = {ëx : x ? F} (2.5)
D'EMONSTRATION :
Si {Ui} est un ä-recouvrement de F, alors {ëUi} est un
ëä-recouvrement de ëF. D'o`u
Hsëä(ëF) 6 á(s)
|
(diam(2 ëUi) )s ës á(s)
cE° (diam(Ui))s
Hëä(ëF) 6
ësHsä(F)
) 2 )
i=1 i=1
|
comme l'inégalitéest valable pour tout
ä-recouvrement {Ui}, en faisant tendre ä ? 0, on obtient
Hs(ëF) = lim
ä--0
|
Hsä(ëF) = lim
ä--0
|
Hsëä(ëF) 6
ës lim
ä--0
|
Hsä(F) =
ësHs(F).
|
En remplacant ë par 1/ë et F par ëF on obtient
l'autre inégalité, d'o`u le résultat.
111
Un raisonnement similaire donne une estimation de la mesure de
Hausdorff sur l'effet de transformations sur les ensembles.
Proposition 2.1.5 Soit F ? 118n et soit f : F ?
118m une application lipschitzienne, i.e. |f(x) - f(y)| 6
c|x - y|, ?x,y ? F (2.6) pour une constante c > 0. Alors, pour tout s
> 0
Hs(f(F)) 6 csHs(F) (2.7)
D'EMONSTRATION :
Si {Ui} est un ä-recouvrement de F, comme |f(F n Ui)| 6 c|F
n Ui| 6 c|Ui|, on a que {f(F n Ui)} est un å-recouvrement de f(F), o`u
å = cä.
Donc á(s) Ei
|
(diam(f(F n Ui)))s cs á(s) Ei 2
(diam(Ui))s
2 . .
, anis]. en prenant d'abord
|
(diam(Ui))s
l'infinimum sur les 6-recouvrements, on a
Hså(f (F)) < cs · á(s) Ei
2 , ensuite, comme l'in'egalit'e est vraie pour tout 8-recouvrement, en
prenant l'infinimum sur ceux-ci, on
obtient Hså(f(F)) <
csHsä(F). Quand 8 ? 0 on a 6 ? 0
aussi, d'o`u le r'esultat. El
Si f est une isom'etrie, i.e. |f(x) - f(y)| = |x - y|, alors
Hs(f(F)) = Hs(F). Donc, la mesure de Hausdorff est
invariante par translation (i.e. Hs(F + z) = Hs(F) o`u F
+ z = {x + z : x ? F}).
Rappellons qu'une mesure ext'erieure est dite r'eguli`ere si,
pour tout ensemble A, il existe un ensemble u*-mesurable X tel que A
? X et u*(A) = u*(X).
Le lemme suivant est utile pour la suite. Voir Falconer[8, p. 4]
pour la d'emonstration. Lemme 2.1.6 Si u* est une mesure exterieure r'eguli`ere
et si {Ai}i est une suite croissante d'ensembles, alors
lim k8u*(Ai) = u*(limAi).
(2.8)
i--
i?8
Th'eor`eme 2.1.7 (R'egularit'e de la mesure de Hausdorff)
Soit s > 0 et soit A ? Illn une partie quelconque.
Alors
1. Il existe un ensemble Gä not'e G avec A ? G et tel
que
Hs(G) = Hs(A) (2.9)
2. Si A est Hs-mesurable et Hs(A) < +8,
alors il existe un ensemble Fó not'e H avec H ? A et
tel que
Hs(H) = Hs(A). (2.10)
D'EMONSTRATION :
1. Si Hs(A) = +8 alors Illn est
l'ensemble ouvert de Mesure (de Hausdorff) infinie. Supposons que
Hs(A) < +8. Pour tout k, on a Hs1/k(A) <
Hs(A) < +8, et on choisit {Ui,k}i un 2/k-recouvrement de A,
ouverts, telle que
X8
i=1
|
~diam(Ui,k) ~s '31 s ( ) + < k'A / k1
á(s) 2
|
On pose alors
[Ok := Ui,k, G := n Ok.
iEN k>1
Il est clair que G contient A, et d'autre part pour tout k on
a
7-1s2/k(G) 6
|
00
i=1
|
~diam(Ui,k) ~s '31 s ( A
6 1/k k') + k1
á(s) 2
|
Il s'ensuit que 7-1s(G) 6 7-1s(A), d'o`u la
conclusion.
2. Soit A est 7-1s-mesurable et 7-1s(A)
< +Do. Par la partie 1 du theor`eme on definit des
ouverts Ok avec A ?
|
00
k=1
|
00
Ok telle que 7-1s( n
k=1
|
Ok \A) = 7-1s( n
k=1
|
Ok)-7-1s(A) = 0. Comme
|
00
tout ouvert de Rn est un Fó, on
suppose que Ok = Fi,k pour tout k, avec {Fi,k}k
i=1
suite de fermes croissante. Gràace au Lemme 2.1.6
ci-dessus
lim
i-00
|
7-1s(A n Fi,k) = 7-1s(A n Ok) =
7-1s(A).
|
Pour tout E > 0 et k > 1 on choisit ik tel que
7-1s(A\Fik,k) < 2-kE.
On pose F :=
|
00
k=1
|
Fik,k ; on a alors
|
00
7-1s(F) > 7-1s(A n F) >
7-1s(A) - 7-1s(A\Fik,k) > 7-1s(A)
- E.
k=1
Comme F ?
|
00
k=1
|
00
Ok, alors 7-1s(F\A) 6 7-1s( n
k=1
|
Ok\A) = 0. Par la partie 1, il existe un
|
ensemble G, intersection denombrable d'ouverts, de mesure
nulle, tel que F\A ? G. Alors Få := F\G est
contenu dans A, c'est une intersection denombrable de fermes, et
7-1s(Få) > 7-1s(F) -
7-1s(G) = 7-1s(F) > 7-1s(A) - E.
On conclut en posant H := S00 F1/k.
k=1
111
Soit A ? Rn de demi-diam`etre r. Il est clair que
le volume de A est 'egal a` á(n)rn si A est une boule, mais
que peut-on dire dans le cas g'en'eral? On est tent'e de penser que A est
inclus dans une boule de rayon r ou r + 6 avec 6 > 0 arbitrairement petit,
mais ce n'est pas forc'ement le cas, comme le montre l'exemple d'un triangle de
càot'e 1 dans R2 et de diam`etre 1. Cependant, l'in'egalit'e
isodiam'etrique ci-dessous assure que le volume d'un tel ensemble est
inf'erieur ou 'egal a` celui d'une boule de màeme rayon.
Th'eor`eme 2.1.8 (In'egalit'e isodiam'etrique)
Soit A ? Rn un ensemble Lebesgue-mesurable, et r son
demi-diam`etre. Alors
voln(A) 6 á(n)rn. (2.11)
Lemme 2.1.9 'Etant donneun cube Q et 6 > 0, on peut ecrire
o`u les Bj sont des boules fermees de rayon au plus 6,
disjointes, et N est un ensemble Lebesgue-negligeable.
Th'eor`eme 2.1.10 (Propri'et'es des mesures de Hausdorff)
X H0 est la mesure de comptage, i.e. H0(A) =
E
1.
pEA
® H1(A) = L1(A), ?A ? R.
(c) Hs(A) = 0, ?A ? Rn si s > n. T
Hn(A) = Ln(A), ?A ? Rn.
D'EMONSTRATION :
X Soit p ? Rn. Pour tout 8 > 0, par d'efinition, on
a H0({p}) = 1.
® Soient A ? R et 8 > 0. On va montrer que
L1(A) > H1ä(A) et puis L1(A) 6
H1ä(A). On a
L1(A) = inf {E(bi - ai) : A ? ]ai, bi[
i=1 i=1
00
{ 00
= inf E(bi -- ai) : A c U]ai, bi[, 0 <
bi - ai 6 8
i=1 i=1
> H1ä(A)
Pour l'autre in'egalit'e, supposons A ? U
iEN
|
Ui, ai:= inf Ui et bi := sup Ui. On obtient
|
diam(Ui) = bi - ai et donc
00 00
H1ä (A) = infá(1) Vbi - 2 ai : A ?
U[ai, bi], 0 < bi - ai 6 ä {
L--,
i=1 i=1
00 00
( X [
i=1 i=1
= inf (bi - ai) : A ? [ai, bi], 0 < bi - ai 6 ä
Soit å > 0 et supposons que {Ui} soit un
ä-recouvrement de A satisfaisant
00
]ai, bi[
i=1
00
P i=1
et
(bi-ai) < H1ä(A)+å. Soient ai := ai-
2iå+1 , et bi := bi+ å
2i+1 . Alors, on a A ?
L1(A) 6
|
00
i=1
|
(bi - ai) 6
|
00
i=1
|
(bi - ai) +
|
00
i=1
|
2i < H1
å ä(A) + 2å
|
. Pour
m m
(c) On va recouvrir le cube unit'e n-dimensionnelle Q = [0,
1]n ? Rn par mn petits cubes Qm,k(1 6 k 1
mn) avec des cotes de longueur (m ? N* et de
diamètre) vn
> 0, on choisit m tel que n
m
|
< ä. Pour s > n, on a
|
Hsä(Q) 6 á(s)
X mn~vn ~s
2m
k=1
= á(s)
vn s
2sms-n
Pour m ? +8, on obtient Hsä(Q) = 0 pour tout
ä > 0. Alors Hs(Q) = 0. Comme Rn est un r'eunion
d'enombrable des translations du cube unit'e, alors
Hs(Rn) = 0.
T Soit {Ui} un ä-recouvrement de A. Gràace a`
l'in'egalit'e isodiam'etrique 2.1.8, on a
Ln(A) 6
|
00
i=1
|
voln(Ui) 6 á(n)
|
X00 ~diam(Ui) ~n
2
i=1
|
En passant a` l'infinimum, on voit que Ln(A) 6
Hnä(A), et donc Ln(A) 6 Hn(A).
Il nous reste a` montrer l'in'egalit'e inverse.
Soit maintenant A un ensemble Lebesgue-mesurable, on choisit une
famille {Ui} de cubes Qi recouvrant A telle que
00
i=1 voln(Qi) 6 Ln(A) + ä,
o`u 8 > 0 est arbitrairement petit. Pour de tels cubes, on
peut trouver une constante cn, dépendant uniquement de n,
telle que
á(n)r(Qi)n =
cnvoln(Qi)
On déduit que Hn 6
cnvoln.
Pour chaque Qi on introduit une famille de boules
(Bi,j)j>1 et un ensemble négligeable Ni vérifiant les
conclusions du Lemme 2.1.9; en particulier, Hn(Ni) 6 cn
· 0 = 0. On a donc
Hn(A) 6
|
X8
i=1
|
Hn(Qi) =
|
X8
i=1
|
(E
j>1
|
Hn(Bi,j) + Hn(Ni))
|
X8
i=1
X8
i=1
X j>1
Bi,j) =
E8
6
i=1
voln(U
j>1
voln(Bi,j) =
voln(Qi) 6 Ln(A) + 8
111
Lemme 2.1.11 Soit A ? Illn et supposons que 0 6 s <
t < +8 et 8 > 0. Alors :
Hsä(A) >
8s-tHtä(A). (2.13)
D'EMONSTRATION :
Soit {Ui} un 8-recouvrement de A. Comme diam(Ui)s =
diam(Ui)s-t · diam(Ui)t et
diam(Ui)s-t > 8s-t, alors
Hsä(A) >
8s-tHtä(A).
111
Selon le Lemme 2.1.11, on a le théor`eme suivant :
Th'eor`eme 2.1.12
Soit A ? Rn et supposons que 0 6 s < t < +8.
Alors :
1. Hs(A) < +8 = Ht(A) = 0.
2. Ht(A) > 0 = Hs(A) = +8.
06 On peut le montrer facilement
si nous utilisons (2.13)
D'EMONSTRATION :
1. Soit ä > 0 et supposons que {Ui}i?N satisfait diam(Ui)
6 ä et
á(s) ·
E8 ( 2 )diam(Ui))s
6 7-1sä
(A) + 1 6 7-1s(A) + 1
i=1
On obtient
|
7-1tä(A) 6 á(s) ·
|
X8 ~diam(Ui) ~t
2
i=1
|
á(t)
= · á(s) ·
á(s)
|
X8 ~diam(Ui) ~s ~diam(Ui) ~t-s
2 2
i=1
|
:((st)) (7-1s(A) + 1) · (2ä)t s
·
Pour ä ? 0, on obtient 7-1t(A) = lim
ä?0
|
7-1tä(A) = 0.
|
2. l'assertion 2 est une consequence immediate de 1.
111
Section 2.2
Dimension de Hausdorff
D'apr`es le Theor`eme 2.1.12, la mesure s-dimensionnelle d'un
ensemble vaut d'abord l'infini pour s petit, puis zero si s d'epasse un certain
seuil, qui est precisemment la dimension de l'ensemble. Alors on a la
definition suivante :
D'efinition 2.2.1 La dimension de Hausdorf f2 d'un
ensemble F est donn'ee par :
dimH(F) := sup{s : 7-1s(F) = +8} = inf{s :
7-1s(F) = 0}. (2.14)
On a donc
(
+8 si s < dimH(F)
7-1s(F) = (2.15)
0 si s > dimH(F)
La dimension de Hausdorff satisfait les proprietes suivantes :
2. Que certains auteurs appellent «dimension de
Hausdorff-Besicovitch».
Hs(F)
+8
0
dimH(F)
FIGURE 2.1 --- Graphe de Hs(F) en fonction de s pour
un ensemble F Th'eor`eme 2.2.2 (Propri'et'es de la dimension de
Hausdorff)
1. A ? B = dimH(A) 6 dimH(B) 3. (Monotonie)
2. dimH (U Ai) = sup dimH(Ai). (Stabilit'e d'enombrable)
8
1. Si A ? 118n un ensemble d'enombrable, alors
dimH(A) = 0.
2. Si A ? 118n un ensemble ouvert, alors dimH(A) =
n.
3. dimH([0, 1]n) = n.
D'EMONSTRATION :
i=1
1. A ? B implique que Hs(A) 6 Hs(B). Donc
on a dimH(A) = sup{s : Hs(A) = +8} 6 sup{s : Hs(B) = +8}
= dimH(B).
8
2. Une cons'equence imm'ediate de la monotonie donne dimH ( U Ai
I ?-. dimH(Ai), pour
i=1
tout 1 6 i 6 8. Alors
dimH
|
[ 8
i=1
|
Ai)> sup 16i68dimH(Ai).
|
Dans l'autre càot'e, si s > sup
16i68
|
dimH(Ai), alors Hs(Ai) = 0 pour tout 1 6 i 6 8.
Donc
|
3. si A ? iRn alors dimH(A) 6 n.
~
U Ai) = 0, qui donne i=1
dimH
|
[ 00 i=1
|
Ai)6 sup 16i600dimH(Ai).
|
00
3. Supposons A = {ai}. On a H0({ai}) = 1 et de plus
Hs({ai}) = 0 pour tout s > 0
i=1
et i > 1. Ca implique que dimH({ai}) = 0 et par la
partie 2 du theoreme, on a
dimH(A) = sup
16i600
|
dimH({ai}) = 0.
|
4. Comme A ? 118n, alors dimH(A) 6 n, et comme A
contient une boule n-dimensionnelle (car tout ouvert de Illn est un
reunion denombrable de boules ouvertes n-dimensionnelles et bornees), alors
dimH(A) > n. D'o`u l'egalite.
5. D'apres la partie 4 du Theoreme 2.1.10, on a
Hn([0, 1]n) = Ln([0, 1]n) = 1 et
par la partie 3 du màeme Theoreme, on a Hs([0,
1]n) = 0, ?s > n. Alors
dimH([0, 1]n) = inf{s : Hs([0,
1]n) = 0} = n.
El
Proposition 2.2.3 Soit F ? Illn et soit f : F ?
Illm une application lipschitzienne de constante c > 0.
Alors, pour tout s > 0, on a
dimH(f(F)) 6 dimH(F) (2.16)
D'EMONSTRATION :
Si s > dimH(F), alors par la Proposition 2.1.5, on a
Hs(f(F)) 6 csHs(F) = 0 car Hs(F) =
0. Donc si Hs(f(F)) = 0, alors s > dimH(f(F)).
Ainsi, si s > 0 et s > dimH(F), alors s > dimH(f(F)).
Donc dimH(f(F)) 6 dimH(F).
El
Corollaire 2.2.4 Soit f : F ? Illm une application
bi-lipschitzienne, i.e.
? 0 < c1 6 c2, c1|x - y| 6 |f(x) - f(y)| 6 c2|x - y| (2.17)
Alors
dimH(f(F)) = dimH(F). (2.18)
Ce corollaire d'evoile une proprietefondamentale de la
dimension de Hausdorff. «C'est l'invariance de la dimension de
Hausdorff par des applications bi-lipschitziennes». Ainsi, deux ensembles
de dimensions differentes ne peuvent avoir d'applications bi-lipschitziennes
entre eux.
En general, la dimension donne certaines proprietes
topologiques de l'ensemble. Par exemple, chaque ensemble de dimension plus
petite que 1 est totalement discontinu comme le montre la proposition
suivante.
Rappellons qu'un espace E est dit totalement discontinu si la
composante connexe de chacun de ses points est l'ensemble reduit a ce point.
Proposition 2.2.5 Un ensemble F ? Rn avec dimH(F) <
1 est totalement discontinu.
D'EMONSTRATION :
Soient x et y deux points distincts de F. Definissons une
application f : Rn ? [0, 1[ par f(z) = |z - x|. Comme f est
contractante car |f(z) - f(w)| < |z - w|, on obtient par la
Proposision 2.2.3 que dimH(f(F)) .<, dimH(F) < 1. Ainsi, f(F) est un
sous-ensemble de R de mesure H1 ou longueur nulle et a donc un
complement dense. Choisissons r avec r ?/ f(F) et 0 < r < f(y),
il s'ensuit que
F = {z ? F :|z - x| < r} ? {z ? F :|z - x| > r}
Donc F est la reunion de deux ouverts disjoints, l'un contenant x
et l'autre y, donc x et y appartiennent a` deux composantes connexes
differentes de F.
Th'eor`eme 2.2.6 (Dimension des graphes)
Soit f : Rn ? Rm une fonction
lipschitzienne et soit A une partie mesurable de Rn. On note
G(f, A) = {(x, f(x)) : x ? A} le graphe de f sur A. Alors
dimH(G(f, A)) = n si Ln(A) > 0 (2.19)
Remarque 2.2.7
- De manière generale, la dimension de Hausdorff d'un
graphe est superieure ou egale a` la dimension de l'espace de depart ; elle
peut être strictement superieure pour des applications qui sont seulement
Hàolderiennes (ou encore moins regulières) et pas
Lipschitziennes.
Section 2.3
Calculs des dimensions
4. L1(C) = L1(
|
T00
k=1
|
Ck) = lim
k-+oo
|
L1 (Ck) = kli>m00 (23) = 0.
|
Nous allons a` present calculer les dimensions de Hausdorff de
quelques ensembles simples et bien connus. Commençons par l'exemple
utilisepar Hausdorff lui-même pour illustrer sa notion de dimension.
Exemple 2.3.1 L'ensemble triadique de Cantor :
L'ensemble triadique de Cantor est d'efinit comme la limite
des ensembles ferm'es Ck, o`u C0 = [a, b] (prenant [a, b] = [0, 1]) et
Ck est obtenu a` partir de Ck_1 en supprimant le tiers
(ouvert) central de chacune des composantes connexes de Ck_1.
L'ensemble r'esultant est clairement de mesure de Lebesgue nulle
4, on peut se demander quelle est sa dimension.
FIGURE 2.2 - Premi`eres etapes de la construction de l'ensemble
triadique de Cantor
Th'eor`eme 2.3.2
log 3.
Soit C l'ensemble triadique de Cantor. Alors dimHC
=log 2 La dimension de Hausdorff est dejàplus
difficile a` calculer. Par ailleurs, on peut faire un calcul heuristique simple
en tirant parti de la construction auto-similaire de l'ensemble C et la
proposition de changement d'echelle 2.1.4.
CALCUL HEURISTIQUE :
L'ensemble de Cantor se divise en sa partie gauche
Cg = C n [0, 3 1] et sa partie droite Cd =
Cn[23,1], toutes deux egales a` l'ensemble de Cantor
multiplie par un facteur 31. Comme C est reunion
disjointe de ces deux parties, C = Cg ? Cd. On a pour tout s >
0
2
H8(C) = H8(Cg) +
H8(Cd) = (3 1)8 H8 (C) + (31)8 H8 (C) =
38H8 (C)
ce qui impose 3s = 2, i.e. s =
log 2
log 3.
On peut le faire par un calcul rigoureux mais avec moins des
conditions.
CALCUL :
Notons Ck la reunion des intervalles de longueur 3-k,
appeles intervalles fondamentaux,
lors de la k`eme etape dans la construction de C
= T8 Ck. Soit {Ui} le recouvrement de C
k=0
composede 2k intervalles de longueur
3-k. Comme C est compact (voir [4]), on peut toujours supposer que
les Ui forment une collection finie de sous-intervalles fermes de [0, 1].
Ainsi, en supposant que ce recouvrement est celui pour lequel l'infinimum est
atteint, on trouve :
Hs(C) = lim
k?8
|
1-k s
k (C) = lim á(s) · 2k · (- 2 )
. ?
k8
|
k
Apr`es rearrangement des termes, Hs(C) = á(s)
lim . Or, cette limite tend vers 0
2s k?k8 ( 2 3s
2 8 pour verge 1, et elle 32s
lorsque 3 1lle di a l'infini > 1. Autrement dit,
elle se situe entre 0
et +8 lorsque 2
= 1, c'est-`a-dire pour s = log 2 Donc, la dimension de
Hausdorff de
3s log 3
log 3.
Remarque 2.3.3
- La methode de calcul «heuristique» utilisedans le
Theor`eme 2.3.2 donne la vraie reponse pour la dimension de plusieurs ensembles
auto-similaire.
l'ensemble triadique de Cantor est log 2
Exemple 2.3.4 La courbe de von Koch :
On obtient la courbe de Koch par it'erations a` partir du
segment [0, 1] en remplacant le tiers central par un
triangle 'equilat'eral de cot'e le tiers qu'on enl`eve, puis en
recommencant cette op'eration a` l'infini sur chaque
segment de la figure obtenue.
Th'eor`eme 2.3.5 Soit K la courbe de Koch. Alors dimHK = log 4
log 3.
CALCUL HEURISTIQUE :
La courbe de von Koch se divise en quatre partie egaux a` la
courbe de von Koch multiplie1 par un facteur 3. On a pour
tout s > 0
Hs(K) = 4 ·
Hs(13K) = 4 Hs(K)
3s
11 Z'
FIGURE 2.3 - Premi`eres etapes de la construction de la courbe de
von Koch ce qui impose 3s = 4, i.e. s = log 4
log 3.
CALCUL :
Soit {UiI le recouvrement de K composede 4k
intervalles de longueur 3-k. Ainsi, en supposant que ce recouvrement
est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on trouve :
7-1s(K) = lim
k?8
|
7-1s3-k (K) = lim á(s) · 4k
(32k) s = lim á(s) ( 38)
4
koo k--oo 28
?
|
4 4
Or, cette limite tend vers 0 lorsque < 1, et elle diverge a
l'infini pour > 1. Autrement
3s 3s
dit, elle se situe entre 0 et +Do lorsque 4 = 1, c'est-`a-dire
pour s = log 4. Donc, la dimension
3s log 3
log 3.
Exemple 2.3.6 La courbe de Koch quadratique (type 1) :
On obtient La courbe de Koch quadratique (type 1) par
it'erations a` partir du segment [0, 1] en remplacant le
tiers central par trois cot'es d'un carr'e, puis en recommencant
cette op'eration a` l'infini sur chaque segment de la figure
obtenue.
de Hausdorff de la courbe de von Koch est log 4
Th'eor`eme 2.3.7
Soit K1 la courbe de Koch quadratique de type 1. Alors dimHK1 =
log 5
log 3.
CALCUL HEURISTIQUE :
La courbe de Koch quadratique de type 1 se divise en cinq parties
egales a` la courbe de 1
Koch quadratique multipliepar un facteur 3. On a pour
tout s > 0
5
7-1s(K1) = 5 ·
7-1s(3K1) = 3s 7-1s(K1
11 Z'
FIGURE 2.4 - Premi`eres 'etapes de la construction de la courbe
de Koch quadratique 1
ce qui impose 3s = 5, i.e. s =
|
log 5
|
|
log 3.
|
CALCUL :
Soit {UiI le recouvrement de K1 compos'e de 5k
intervalles de longueur 3-k. Ainsi, en supposant que ce recouvrement
est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on trouve :
7-1s(K1) = lim
k?8
|
k
7-1s-k (K1) = lim á(s) · 5k
(32k )s = li k-- 28 m á(s) ( 38)
5
k?8 oo
|
5 8 pour < 35s
Or, cette limite tend vers 0 lorsque 3 1 et elle
diverge a l'infini > 1. Autrement
dit, 5
elle se situe entre 0 et +cc lorsque = 1, c'est-`a-dire pour s =
log 5 Donc, la dimension
3s log 3
log 3.
Exemple 2.3.8 La courbe de Koch quadratique (type 2) :
On obtient la courbe de Koch quadratique (type 2) par
iterations a` partir du segment [0, 1] en le partageant sur
huit segments de màeme longueur et en joignant les points suivants
de Hausdorff de la courbe de Koch quadratique de type 1 est log
5
consecutivement :
p0=(0,0)
|
p1=(0.25,0)
|
p2=(0.25,0.25)
|
p3=(0.5,0.25)
|
p4=(0.5,0)
|
p5=(0.5,-0.25)
|
p6=(0.75,-0.25)
|
p7=(0.75,0)
|
p8=(1,0),
|
puis en recommencant cette operation a` l'infini sur
chaque segment de la figure obtenue.
11 Z'
FiGuRE 2.5 - Premi`eres etapes de la construction de la courbe de
Koch quadratique 2 Th'eor`eme 2.3.9
log 4 2
Soit K2 la courbe de Koch de type 2. Alors dimHK2 =log
8 3 CALCuL HEuRisTiQuE :
La courbe de Koch quadratique de type 2 se divise en huit partie
egales a` la courbe de
1
Koch quadratique multipliepar un facteur 4. Pour tout
s > 0
7-1s(K2) log 8
|
=
=
|
8 ·
3 2
|
1
7-1s(4
|
=4s87-1s(K1)
|
|
impose 4s 8, i.e.
ce qui = s =
log 4
|
CALCuL :
Soit {UiI le recouvrement de K1 composede 8k
intervalles de longueur 4-k. Ainsi, en supposant que ce recouvrement
est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on trouve :
7-1s(K2) = lim 7-1s4-k(K2) = lim k?8 k?8
|
8k (
4-k s ..m á(s) ( 8
)k
á(s) · = 11
2 k?8 2s 4s)
|
8 8
4s
Or, cette limite tend vers 0 lorsque 4s < 1 et elle diverge a`
l'infini pour > 1. Autrement
8
dit, elle se situe entre 0 et +Do lorsque = 1, c'est-`a-dire
pour s = log 8. Donc, la dimension
4s log 4
de Hausdorff de la courbe de Koch quadratique de type 2 est 3.
2
Exemple 2.3.10 Le flocon de von Koch :
Le flocon de Koch s'obtient de la même facon
que la courbe de von Koch 2.3.4, en partant d'un triangle equilateral au lieu
d'un segment de droite, et en effectuant les modifications en orientant les
triangles vers l'exterieur.
FIGURE 2.6 - Premi`eres étapes de la construction d'un
flocon de von Koch
Th'eor`eme 2.3.11
Soit FK un flocon de von Koch. Alors dimHF K =log
4
log 3.
CALCUL :
Comme le flocon de Koch est une réunion finie des courbes
de von Koch FK =
3
U Ki et
i=1
par la propriété2 du Théor`eme 2.2.2 on a
:
3
log 4
dimH(FK) = dimH U Ki = sup dimH(Ki) = dimH(K) = log 3
15i53 i=1
Exemple 2.3.12 Le triangle de Sierpinski :
On obtient le triangle de Sierpinski par iterations a` partir
d'un triangle equilateral duquel on enl`eve le triangle central, i.e. celui
dont les sommets sont les milieux des cotes du triangle de depart, et on
recommence cette operation a` l'infini sur chaque triangle restant.
FIGURE 2.7 - Premi`eres étapes de la construction d'un
triangle de Sierpinski
Th'eor`eme 2.3.13
log 2.
Soit S le triangle de Sierpinski. Alors dimHS =log
3
CALCUL :
On voit que le recouvrement optimal utilise des boules de
diam`etre 8 = 2 · v3. Notons
2k
que 8 tend vers 0 lorsque k tend vers l'infini. Dans chaque cas,
on utilise 3k boules. Ainsi, en
supposant que ce recouvrement est celui pour lequel l'infinimum
est atteint, on trouve
FIGURE 2.8 - Recouvrements d'un triangle de Sierpinski
Hs(S) = lim
ä-.0
|
Hsä(S) = lim
k-.00
|
s
v3
á(s) · 3k 2k 3 = V3 · a(s) ( 2s)
|
Or, cette limite tend vers 0 lorsque 3 3 < 1 et elle diverge
a` l'infini pour > 1. Autrement
2s 2s
dit, elle se situe entre 0 et +8 lorsque 3 = 1, c'est-`a-dire
pour s = log 3 Donc, la dimension
2s log 2
log 2.
Exemple 2.3.14 Le tapis de Sierpinski :
L'id'ee de l'ensemble de Cantor est de couper un segment en
parties 'egales, d'enlever une de ces parties, et de recommencer.
C'est cette id'ee qui pr'eside aux tapis de Sierpinski que nous allons
examiner.
de Hausdorff du triangle de Sieprinski est log 3
Th'eor`eme 2.3.15
Soit S le tapis de Sierpinski. Alors dimHS = log 8log 3.
FIGURE 2.9 - Premieres étapes de la construction d'un
tapis de Sierpinski
Voir l'exemple prochain pour le calcul concernant cet exemple.
Exemple 2.3.16 L'éponge de Menger :
On obtient l'éponge de Menger par itérations a`
partir d'un cube qu'on découpe en 27 cubes de cotés le tiers du
premier, puis on enlêve le petit cube central et les 6 cubes ayant une
face commune avec lui, on recommence cette opération a` l'infini sur
chaque cube restant. Avec d'autre maniêre si chaque face de
l'éponge de Menger est un tapis de Sierpinski.
Théorème 2.3.17
log 20
Soit M l'éponge de Menger. Alors dimHM =
FIGURE 2.10 - Premieres étapes de la construction de
l'éponge de Menger
log 3 .
D'une maniere générale, McMullen, est dans [22],
démontre que la dimension de Hausdorff d'une carpette de Sierpinski
généraliséR qui définie par
( 00X ! }
\' 00
xk yk
R = nk , : (xk, yk) ? A (2.20)
mk
k=1 k=1
o`u A c {(a, b) : 0 6 a < n, 0 6 b < m, n m} telle que
dimH(R) = logm
|
m-1 P
j=0
|
)
tlogn m o`u
j
|
log r
tj est le nombre de i tels que (i, j) ? A. Si n = m, on a dimH(R)
= avec r = |A|.
log n
11 Z'
Pour l'exemple 2.3.14, on a n = m = 3 et r = 8 et pour l'exemple
2.3.16 on prend n = m = 3 et r = 20.
Exemple 2.3.18 La courbe de Peano :
On obtient la courbe de Peano par it'erations a` partir du
segment [0,1] en le partageant sur neuf segments de màeme longueur et en
joignant les points suivants cons'ecutivement :
p0 = (0,0) p1 = (13,0) p2 =
(13,13)
p3 = (23,13) p4 =
(23, 0) p5 =(13, 0)
p6 = (31, 3) p7 =(23, 3)
p8 = (23, 0)
p9 = (1, 0).
puis en recommencant cette op'eration a` l'infini sur
chaque segment de la figure obtenue.
FIGURE 2.11 - Premi`eres étapes de la construction de la
courbe de Peano
Th'eor`eme 2.3.19
log 9
Soit P la courbe de Peano. Alors dimHP =log 3
|
= 2.
|
CALCUL :
De même facons, soit {Ui} le recouvrement de
P compos'e de 9k intervalles de longueur 3-k. Ainsi, en
supposant que ce recouvrement est celui pour lequel l'infinimum est atteint, on
trouve :
7-1s(P) = lim
ä?0
|
7-1sä(P) = lim
k?8
|
k
á(s) . 9k (3 k) = lim
á(s) ( 9 ) .
2 k?8 2s 3s
|
Cette limite se situe entre 0 et +oo lorsque 9 = 1, c'est-h-dire
pour s = log 9. Donc, la
3s log 3
dimension de Hausdorff de la courbe de Peano est 2.
CHAPITRE 3
DIMENSION TOPOLOGIQUE
«Dimension nf.(latin dimensio) 'Etendue mesurable d'un
corps dans tel ou tel sens»
-Larousse 2003-
Pour définir la dimension topologique, nous avons besoin
de rappeler quelques notions sur les espaces topologiques.
Un espace topologique E est dit T0-espace si pour tout x, y E E,
x =6 y, il existe un ouvert contenant uniquement un des deux points et pas
l'autre.
Il est dit T1-espace si pour tout x, y E E, x =6 y il existe
deux ouverts U et V tels que x E U, y E/ U, x E/ V et y E V . Autrement dit, si
pour tout x E E, on a {x} est un fermé. Il est clair que tout T1-espace
est un T0-espace.
Un espace topologique E est dit T2-espace ou espace de
Hausdorff1 si pour tout couple (x, y) de points distincts, il existe
deux ouverts disjoints U et V contenant respectivement x et y. Il est clair que
tout T2-espace est un T1-espace.
De plus, E est dit regulier si, pour tout x E E et pour tout
ferméF C E tel que x E/ F, il existe deux ouverts U et V tels que x E U,
F C V et U n V = 0. S'il est T1- espace et régulier, on dit que E est
T3-espace. Il est clair que tout T3-espace est un T2-espace.
Un espace topologique E est dit compl`etement regulier si, pour
tout x E E et pour tout ferméF C E tel que x E/ F, il existe une
fonction continue f : E -+ [0,1] telle que
1. Que certains auteurs appellent «espace
séparé».
1 1
f (x) = 0 et f (y) = 1 pour tout y E F. Comme U = f-1([0,
2 [) et V = f -1(] 2, 1]) sont deux
ouverts de E et x E U, F C V avec UnV = 0, tout espace
completement regulier est regulier.
On dit que E est T31 2-espace ou espace de
Tychonoff s'il est T1-espace et completement regulier.
Proposition 3.0.20 Soit E un espace topologique. On a alors :
T3 1 2 = T3 = T2 = T1 = T0.
Soit E un espace topologique. On appelle recouvrement ouvert
de E une famille (Oi)i?I de parties ouvertes de E telles que E = Ui?IOi.
Si (Oi)i?I et (O0j)j?J sont des recouvrements de E, on dit que
(O j)j?J est un rafinement de (Oi)i?I si
Vj E J,?i E I, tel que O0 jC Oi (3.1)
Un recouverement (Oi)i?J de E est dit
sous-recouvrement d'un autre recouvrement (Oi)i?I de E si J C I. En
particulier, chaque sous-recouvrement est un rafinement.
Un espace topologique E est dit compact si E est un espace de
Hausdorff et de tout recouvrement ouvert de E on peut extraire un
sous-recouvrement fini.
Un ensemble A d'un espace topologique E est dit
fonctionnellement ferm'e si A = f-1(0) pour une certaine
fonction continue f : E [0, 1]. Clairement, tout ensemble fonctionnellement
fermeest un ferme.
Le complementaire d'un ensemble fonctionnellement fermede E
s'appele fonctionnellement ouvert. Clairement, tout ensemble fonctionnellement
ouvert est un ouvert. La reunion denombrable et l'intersection finie
d'ensembles fonctionnellement ouverts sont des fonctionnellement ouverts. (voir
[7] pour plus de details)
On appelle recouvrement fonctionnellement ouvert (resp.
ferm'e) d'un espace topologique E toute famille de fonctionnellement ouverts
(resp. fermes) de E qui est un recouvrement de E.
Rappelons qu'une base d'un espace topologique E est une famille
d'ouverts B de E tel que pour tout ouvert U de E, il existe une sous
famille B' de B tel que U = U B.
B?B0
? Tout espace z'ero-dimensionnel est un
Tq i -espace
Un espace topologique E est dit zéro-dimensionnel si E est
un Ti-espace non vide et admet une base de parties a` la fois
ouvertes et fermées (clopen en anglais).
Un espace topologique E est dit fortement
zéro-dimensionnel s'il est de Tychonoff non vide et tout recouvrement
fini fonctionnellement ouvert {Ui}16i6k de E contient un rafinement ouvert fini
tel que vinVj = Ø si i L j. Il est claire que le rafinement m
contient des parties a` la fois ouvertes et fermées. On
conclut que tout espce fortement zérodimensionnel est un espace
zéro-dimensionnel.
Soit F une famille de parties d'un ensemble E. Un ordre d'une
famille F est le plus grand entier n tel que la famille F contient n+1
ensembles avec intersection non vide ou «+8» s'il n'existe pas
d'entier. Par covention, une famille est d'ordre -1 si elle est vide. Il est
clair qu'elle est d'ordre 0 si elle contient des ensembles deux a` deux
dijoints. L'ordre d'une famille F est notépar ordF.
D'efinition 3.0.21 (Dimension topologique) Soit E un espace de
Tychonoff et soit n un entier > -1, on dit que :
? dimTE = -1 si E = Ø.
? dimTE = 0 si E est un espace fortement
zéro-dimensionnel.
? dimTE 6 n si tout recouvrement fini fonctionnellement ouvert O
de E admet un rafinement fini fonctionnellement ouvert O' avec ord O' 6 n.
? dimTE = n si dimTE 6 n et l'inégalitédimTE 6 n -
1 n'est pas vérifié. ? dimTE = +8 si
l'inégalitédimTE 6 n n'est pas vérifiépour tout
n.
Le nombre dimTE s'appelle dimension topologique de
Cech-Lebesgue de l'espace E.
Remarque 3.0.22
- Le nombre dimTE est un entier > -1.
- Si E et F deux espaces homéomorphe, alors dimTE =
dimTF.
- Si M un sous-espace de E alors dimTM 6 dimTE.(voir [7] pour
plus de détails)
Nous nous restreindrons dans la suite de ce document a`
l'étude de la dimension topologique sur les espaces métrisables
seulement. On peut alors définir la dimension topologique de la
facons suivante :
BELLAL ? LEs FRAcTALs ET LEuR GgoMgTRiE ?
BENTERKI
D'efinition 3.0.23 Soit E un espace m'etrisable a` base
d'enombrable. On d'efinit la dimension topologique de E par
r'ecurrence :
? dimTE = --1 si E = O.
? dimTE = 0 si sa topologie admet une base de parties a` la
fois ouvertes et ferm'ees, soit encore une base de parties a`
fronti`ere vide (ou de dimension -1). On dit aussi que E est
totalement discontinu.
? dimTE .<, n si sa topologie admet une base
d'ouverts a` fronti`ere de dimension au plus n -- 1.
? dimTE = n s'il est de dimension au plus n mais n'est pas de
dimension au plus n -- 1. ? dimTE = +oo s'il n'existe pas de
n tel qu'il soit de dimension au plus n.
Exemple 3.0.24
? Les points sont de dimension topologique 0.
? Les courbes sont de dimensions topologique 1.
? La dimension topologique d'une surface est 2.
? La dimension topologique d'un volume est 3.
Exemple 3.0.25 Poussi`ere de Cantor :
La dimension topologique de poussi`ere de Cantor est 0.
FIGURE 3.1 - Premières étapes de la construction
du Poussière de Cantor
CHAPITRE 4
LA G'EOM'ETRIE DES FRACTALS
«The most beautiful thing we can experience is
the mysterious. It is the source of all true art and
science.» -Albert Einstein-
Benoit Mandelbrot (1982) a défini des objets
spéciaux qui s'appelent des fractals par «A subset of
Illn is a fractal if its topological dimension is less than its
fractal dimension 1». Apr`es cette phrase, nous avons la
définition suivante.
D'efinition 4.0.26 Un fractal est un objet dont la dimension de
Hausdorff est strictement supérieure a` la dimension topologique.
Exemple 4.0.27 - Comme la dimension topologique du poussi`ere de
Cantor de l'exemple
3.0.25 est 0 et sa dimension de Hausdorff est 1 (voir [9, p.
34]), alors la poussi`ere de Cantor est un objet fractal.
- Les objets d'efinis dans la section § 2.3 sont tous des
fractals.
Remarque 4.0.28 Un fractal est un objet qui a les deux
propriétés suivantes :
air Irrégulier a` toutes les échelles
(i.e. si, même en le regardant de plus en plus pr`es (par exemple avec un
zoom), il apparaàýt toujours irrégulier (non lisse))
air Auto-similaire (i.e. s'il se décompose en un
nombre fini de parties, toutes ces parties sont similaires a` l'objet
principale).
1. Elle signifie la dimension de Hausdorff, et
malgrél'existence de plusieures dimensions (Minkowski, packing, ...), la
dimension de Hausdorff possède les bonnes propriétés
mathématiques et exprime le mieux possible la dimension fractale
recherchée pour beaucoup de sous-ensembles intéressants.
Exemple 4.0.29
1
1. Le triangle de Sierpenski T contient trois copies similaires
a` T avec un facteur 2.
2. La courbe de von Koch K contient quatre copies similaires a`
K avec un facteur 1
3.
FiGuRE 4.1 - Exemple d'auto-similarit'e On peut dire alors
qu'un fractal est un objet dont chaque 'el'ement est aussi un objet fractal.
Section 4.1
Syst`eme de fonctions it'er'ees
Les systemes de fonctions it'er'ees (IFS) constituent une
facon de construire des fractales. Leur principe repose sur le
th'eoreme du point fixe dans les espaces m'etriques. Quelques rappels sur les
espaces m'etriques sont maintenant donn'es.
D'efinition 4.1.1 Soit (E, d) un espace métrique. Une
application S : E --+ E est dite contraction sur E s'il existe un nombre c avec
0 < c < 1, tel que :
d(S(x), S(y)) .<, c · d(x, y), Vx, y E E
(4.1)
Le nombre c est appeléfacteur de contraction de S. Une
contraction est donc une application continue.
Si on a l'égalitéd(S(x), S(y)) = c · d(x,
y), Vx, y E E. Alors S transforme les ensembles en des ensembles similaires et
est appellée une similarit'e.
Soit (xn)n?N une suite de points d'un espace metrique
(E, d). Elle est dite suite de Cauchy
si
?å > 0, ?NE E N, ?n, m > NE :
d(xn, xm) < å. (4.2)
Dans un espace metrique (E, d) toute suite convergente est une
suite de Cauchy, mais la reciproque n'est pas vraie en general. Pour cela on
definit un espace complet comme etant un espace metrique (E, d) tel que toute
suite de Cauchy dans E est convergente dans E.
On definit maintenant une metrique sur les sous-ensembles de
E. On note K(E) l'ensemble de tous les sous-ensembles compacts non vides de E.
Pour a E E, et A, B E K(E), on definit la distance entre a et B par
d(a, B) := min{d(a, b) : b E B} (4.3)
et la distance entre A et B par
06 dist(A, B) =6 dist(B, A).
dist(A, B) := max{d(a, B) : a E A} (4.4)
Notons que dist ne definit pas une distance sur K(E). Dans la
suite du document, on notera dist par d.
Lemme 4.1.2 Soient (A, B, C) E K3(E) alors
d(A U B,C) = max{d(A, C), d(B, C)} (4.5)
D'EMONSTRATION :
d(A U B, C) = max{d(x, C) : x EAU B}
= max{max{d(x, C) : x E A}, max{d(x, C) : x E B}} =
max{d(A, C), d(B,C)}.
On appelle 8-voisinage d'un ensemble A E K(E) l'ensemble des
points a` distance inferieure a` 8 > 0 de A, il est note
Vä(A) := {x E E : ?a E A, d(x, a) < 8} (4.6)
BELLAL i' LES FRACTALS ET LEUR G'EOM'ETRIE '
BENTERKI
D'efinition 4.1.3 On munit K(E) d'une structure d'espace
metrique en definissant la distance de Hausdorff dH(A, B) de deux
sous-ensembles A et B de K(E) comme etant le plus petit nombre 8 tel
que le 8-voisinage de A contient B et vice-versa :
dH(A, B) := inf{8 > 0,A ? Vä(B) et B ? Vä(A)}
(4.7)
On peut aisement verifier que
dH(A, B) := max{d(A, B), d(B, A)} (4.8)
La distance de Hausdorff dH verifie les proprietes suivantes.
Pour tous A, B, C ? K(E), on a OO dH(A, B) > 0 avec egalitesi, et seulement
si, A = B,
® dH(A, B) = dH(B, A),
(c) dH(A, B) 6 dH(A, C) + dH(C, B)
Lemme 4.1.4 Soient (A, B, C, D) ? K4(E) alors
dH(A U B,C U D) 6 max{dH(A,C), dH(B,D)}. (4.9)
D'EMONSTRATION :
dH(A U B,C U D) = max{d(A U B,C U D),d(C U D, A U B)}
= max{max{d(A, C U D), d(B,C U D)}, max{d(C, A U B), d(D, A U
B)}} 6 max{max{d(A, C), d(B, D)}, max{d(C, A), d(D, B)}}
= max{dH(A, C), dH(B, D)}.
111
D'efinition 4.1.5 Soit S ? E un sous-ensemble de l'espace
metrique (E, d). La partie S est dite precompacte si, pour tout
å > 0, il existe un ensemble fini de points {yi}ni=1 ? S
tel que, pour tout x ? S, on a d(x, yi) < å, pour un certain
yi ? {yi}ni=1.
Th'eor`eme 4.1.6
Soit ? E o`u (E, d) est un espace metrique complet. Alors, a est
compact si et seulement si a est fermeet precompact.
Lemme 4.1.7 Soit (E, d) un espace métrique,
{An}8n=1 une suite de Cauchy de points de K(E), et soit
{nj}8 j=1une suite d'entiers telle que ni < nj, ?i < j. S'il
existe une suite de Cauchy {xnj ? Anj} dans (E, d), alors il existe
une suite de Cauchy {exn ? An}8n=1 telle que
xn = xnj, ?j ? N.
D'EMONSTRATION :
Construisons la suite {exn ? An}8n=1 de la
facon suivante :
- Pour chaque n ? {1, ... ,n1}, prenons exn ? {x ?
An : d(x, xn1) = d(xn1, An)}. Ce point existe
car An est compact.
- De màeme, pour chaque j ? {1, 2, ...} et chaque n ? {nj
+ 1, ... ,nj+1}, prenons exn ? {x ? An : d(x, xnj+1) =
d(xnj+1, An)}.
Montrons que cette suite a les proprietes souhaitees.
- Par construction, exn ? An.
- De plus, exnj = xnj. En effet, pour n1, on a
choisi exn1 ? {x ? An1 : d(x,xn1) = d(xn1,An1)}. Mais,
d(xn1,An1) = 0 car xn1 ? An1 et d(x,xn1) = 0 ? x = xn1.
D'o`u exn1 =xn1 et de màeme exnj+1 = xnj+1.
Enfin, {exn ? An}8n=1 est une suite de
Cauchy. En effet,
?å > 0, ?N1 : nj,nk > N1 d(xnk,xnj) <
å/3
?å > 0, ?N2 : m, n > N2 dH(Am,
An) < å/3
Soit N = max{N1, N2} et m,n > N avec nj < n < nj+1, N
< nk < m < nk+1 alors
d(exn, exm) = d(exn,
xnj+1) + d(xnj+1, xnk+1) +d(xnk+1, exm)
= d(xnj+1, An) + å/3 + d(xnk+1,
Am)
= d(Anj+1, An) + å/3 + d(Ank+1, Am)
= dH(Anj+1, An) + å/3 + dH(Ank+1, Am)
= å 111
Proposition 4.1.8 Si (E, d) est un espace métrique
complet, alors (K(E), dH) est aussi un espace métrique
complet.
D'EMONSTRATION :
Soit {Xn} une suite de Cauchy dans K(E). Alors il
existe une suite ån ? 0 et un entier N ? N tels que ?m, n >
N, dH(Xm, Xn) < ån donc ?m, n > N,
Xm ? Vån(Xn).
|
kv Prenant ån = 1/2n
|
On pose X = {x ? E : ?(xn) ? Xn et x est
valeur d'adh'erence de (xn)}. Montrons que X ? K(E) i.e. que X est
compact et non-vide.
On va commencer par montrer que X est ferm'e. Soient y ? X et
(yn) une suite de X tendant vers y. Pour chaque entier m,
ym est limite d'une suite (xn) tel que xn ?
Xn. On choisit maintenant pour chaque ym un point
xnm ? Xnm de la suite (xn) correspondante pour
construire une sous-suite (xnm) telle que d(xnm,
ym) ? 0 quand m ? Do. Pour satisfaire a` la d'efinition de X, on
d'efinit une suite (xk) a` partir de la sous-suite (xnm) o`u l'on
choisit xk quelconque dans Xk si k n'appartient pas a` l'ensemble des
nm. Alors
dH(xnm, y) C dH(xnm, ym)
| ·Nor · }
?0 m?8
|
+ dH(ym, y) | {z }
?0 m?8
|
.
|
Donc y est valeur d'adh'erence de (xk) donc y ? X . Ainsi X ? X
donc X est ferm'e. De plus, comme X est ferm'e dans E qui est complet, X est
complet.
Montrons que X est pr'ecompact. Soit å > 0. Il existe
clairement N tel que X ? Vå(XN). Pour tout y ? X, il
existe xn ? XN tel que d(y, xn) < å. Pour n >
N, comme Xn est compact, on peut le recouvrir par un nombre fini de
boules B(zi, å) de centres zi ? Xn et de rayons å. Les
boules de centres zi et de rayons 2å recouvrent donc X. On supprime les
zi inutiles, ceux pour lesquels B(zi, 2å) n X = Ø.
Il reste les zi pour, i ? {1, . . . , M}. On d'etermine alors,
pour tout i ? {1, . . . , M}, un 'el'ement z0 i de X tel que d(zi,
z0i) < 2å (car on a supprim'e les zi inutiles).
Les boules B(z0i, 4å) forment alors un recouvrement
fini de X qui est donc pr'ecompact.
Il convient de montrer que X est non-vide, ce qui sera fait en
même temps que de montrer la convergence des Xn vers X au sens
de la distance de Hausdorff. Il faut voir que pour tout å > 0 il
existe un N tel que pour n > N, on ait X ?
Vå(Xn) ce qui a d'ejà'et'e vu, et
Xn ? Vå(X). Pour ce faire, on se fixe x ?
Xn avec n tel que ån < å. On
considère alors
n0 > n
|
t.q
|
ån0 < å/21
|
et
|
xn0 ? Xn0 : d(x,xn0) <
å/21
|
n1 > n0
|
t.q
|
ån1 < å/22
|
et
|
xn1 ? Xn1 : d(x, xn1) < å/22
|
|
...
|
|
|
|
np > np-1
|
t.q
|
ånp < å/2p+1
|
et
|
xnp ? Xnp : d(x, xnp) <
å/2p+1
|
...
La suite des xnp est de Cauchy dans (E, d) qu'il est
complet donc elle converge vers un certain y ? X car y est (la seule) valeur
d'adh'erence de la suite (xnp) o`u xnp ?
Xnp ; on
peut a` nouveau completer la suite des xn pour
np 6 n 6 np+1, il suffit de prendre un point quelconque
de Xn.
En sommant les distances, on obtient que d(x, y) < 6 donc x
? Vå(X), par suite on a l'inclusion Xn ?
Vå(X). X est non vide, car pour tout 6 > 0, il existe
Xn ? Vå(X). La suite de Cauchy {Xn}
converge donc vers X ? K(E) au sens de Hausdorff, dH(Xn, X) ? 0
quand n ? 8, donc (K(E), dH) est complet.
111
Lemme 4.1.9 Soit S : E -? E une contraction sur l'espace
m'etrique (E, d), alors S renvoie K(E) dans lui-màeme.
D'EMONSTRATION :
Soit F un sous-ensemble compact non-vide de E, alors F ? K(E).
'Evidemment, S(F) = {S(x) : x ? F} est non-vide. Montrons que S(F) est
compact. Prenons une suite de points {yn = S(xn)}8n=1
infinie dans S(F). Alors, on a une suite de points {xn}8n=1 infinie
dans F. Mais F est compact alors il existe une sous-suite
{xnk}8k=1 convergeant vers un element disons x0 de F. Par
continuitede la contraction, la sous-suite {ynk = S(xnk)}8k=1 devra
converger vers S(x0) ? S(F).
111
Lemme 4.1.10 Soit S : E -? E une contraction de facteur c sur
l'espace m'etrique (E, d), alors la transformation S : K(E) ? K(E)
d'efinie par
S(B) = {S(x) : x ? B}, ?B ? K(E) (4.10)
est une contraction sur (K(E), dH) de facteur c.
D'EMONSTRATION :
Soit B, C ? K(E) alors,
dH(S(B), S(C)) = max{d(S(B), S(C)), d(S(C), S(B))} 6 max{c ·
d(B, C), c · d(C, B)}
6 c · max{d(B, C), d(C, B)}
= c · dH(B, C).
El
Lemme 4.1.11 Soit (E, d) un espace m'etrique et soit
{Sn : n = 1, 2, ... , N} un ensemble de contractions sur
(K(E), d7i) dont le facteur de contraction est cn pour
chaque n. Si on d'efinit S : K(E) -? K(E) par
N
S(B) = U Sn(B) (4.11)
n=1
alors S est une contraction sur K(E) de facteur c =
max{cn : n = 1, 2, ... , N}.
D'EMONSTRATION :
Demontrons le lemme pour N = 2. Soit B, C ? K(E) alors,
d7i(S(B), S(C)) = d7i(S1(B) ? S2(B), S1(C) ? S2(C))
6 max{d7i(S1(B), S1(C)), d7i(S2(B), S2(C))} 6
max{c1d7i(B, C), c2d7i(B, C)}
= c · d7i(B, C), c = max{c1, c2}
Le cas N > 2 se montre par induction.
III
Th'eor`eme 4.1.12 (Th'eor`eme de point fixe de Banach)
Soit (E, d) un espace m'etrique complet et soit S : E -? E une
application contractante. Alors S a un unique point fixe xS ? E,
c-`a-d : S(xS) = xS, et de plus, pour tout x ?
E, lim
n-+oo
|
Sn(x) = xS o`u Sn(x) = S(S(· ·
· S
-v.-
n fois
|
(x)), et on a
|
1
6
1 - c
d(x, S(x))
cn
d(Sn (x), xS) 6 1 - cd(S(x), x).
(4.12)
D'EMONSTRATION :
Soit S contractante de facteur de contraction c. Soit x ? E.
Soient n,m deux entiers. Alors
d(Sn(x), Sm(x)) 6 c ·
d(Sn-1(x), Sm-1(x)) 6 cmin{n,m}d(x,
S|m-n|(x))
Or, d'apres l'inegalitetriangulaire,
d(x, Sk(x)) 6 d(x, S(x)) + d(S(x), S2(x)) +
· · · + d(Sk-1(x), Sk(x)) 6 (1 +
c + c2 + · · · + ck-1)d(x, S(x))
Il vient alors
d(Sn(x), Sm(x)) 6 cmin{n,m} 1 1-
cd(x, S(x)) (4.13)
Le membre de droite de cette inegalitepeut àetre rendu
aussi petit que l'on veut, a` condition de choisir n,m suffisamment grands.
La suite (Sn(x))n?N est donc de Cauchy. Comme l'espace
est complet, cette suite converge dans E vers un point xS =
lim
n?8
contractante, elle est continue, de sorte que
|
Sn(x). Comme S est
|
S(xS) = S( lim Sn(x)) = lim n?8 n?8
|
Sn+1(x) = xS
|
De plus, xS est unique. En effet, si yS est un autre point fixe,
alors d(xS, yS) = d(S(xS), S(yS)) 6 c · d(xS, yS), et donc d(xS,
yS) 6 0 donc d(xS, yS) = 0 et par suite xS = yS
cn
- cd(S (x), x).
pour (4.13) avec m = 0 on trouve d(Sn(x), xS) 6
1
111
D'efinition 4.1.13 Un systeme de fonctions iterees ou IFS
consiste en un espace metrique complet (E, d) et un ensemble fini de
contractions Sn : E ? E de facteurs cn pour n =
{1, 2, ... , N}. On note l'IFS par {Sn, n = 1, 2, ... , N} et
son facteur de contraction est c = max{c1 , c2, . . . ,cN}.
Th'eor`eme 4.1.14 (Hutchinson)
Soit {Sn, n = 1, 2, ... , N} un IFS dans (E, d) d'un
facteur de contraction c = max{c1, c2, . . . , cid -. La
transformation S : K(E) ? K(E) definie par :
N
S(B) = U Sn(B), ?B ? K(E) (4.14)
n=1
est une contraction sur l'espace (K(E), 4.1) de facteur c. Son
unique point fixe qui s'appelle l'attracteur A ? K(E) est
N
A = S(A) = U Sn(A) (4.15)
n=1
est donnepar
|
A = lim
k?8
|
Sk(B), ?B ? K(E) (4.16)
|
et
cn
dH(Sn(B), A) 6 1 cdH(S(B), B). (4.17)
En particulier, pour n = 0, on obtient
d7i(B, A) .<, 1 1 cd7i(S(B), B). (4.18)
D'EMONSTRATION :
La preuve de ce théorème est immédiate par
le Lemme 4.1.11, et théorème de point fixe 4.1.12 et puisque K(E)
est complet.
Exemple 4.1.15 Ensemble classique de Cantor :
Soit l'espace m'etrique (R,| · |). Consid'erons l'IFS {S1,
S2} o`u
1 1 2
3
S1(x) = 3x, S2(x) = 3x + , ?x ? IR
1
1. V'erifions que c'est un IFS et que son facteur de contraction
est c = 3 .
pour cela il faut avoir :
- Un espace m'etrique complet. On a IR est un espace m'etrique
complet muni de la distance usuelle.
- Un nombre fini de contractions. Ici ce sont : 1
0 S1(x) = 3, Soient x, y ? IR, alors,
d(S1(x), S1(y)) = |x 3 - Y3|
= 13.d(x, y)
1
1
® S2 = 3
2
et S1 est en effet une contraction de facteur c1 =
3.
x +
3, soient x, y ? IR alors
d(S2(x), S3(y))
|
= =
|
|
|
2
|
23
|x3 + -
1
3. |x - y|
|
Y3
-
|
3|
|
= 13.d(x, y)
donc S2 est une contraction de facteur c2 = 3, alors
un facteur de contraction
1
c = max{c1, c2} = max{1 3, 1 3}
= 1 3
2. Soit C0 = [0, 1]. Calculons Ck = Sk(C0), k = 1, 2,
...
C1 = S(C0) = S1(C0) ? S2(C0)
= S1([0,1]) ? S2([0, 1])
= 13[0,1] ? 1 3[0,1] + 2 3
= [0,13]? [2 3,1]
C2 = S(C1) = S1(C1) ? S2(C1)
=
|
S1([0,
|
13]
|
? [2 3,
|
1])
|
? S2([0,
|
13]
|
?
|
[2 3,
|
1])
|
=
|
31[0, 13]
|
?
|
[23, 1]
|
?
|
31[0, 13] ?
|
[23,
|
1]
|
+
|
23
|
= [0, 19] ? [2 9, 13]
? [23, 79] ? [89, 1]
· · ·
Ck = S(Ck-1) = S1(Ck-1) ? S2(Ck-1)
= 1 3Ck-1? {13Ck-1 + 23}
Il s'ensuit que lorsque n tend vers l'infini, on retrouve
l'ensemble classique de Cantor. L'attracteur (l'ensemble classique de
Cantor) de cet IFS est :
A = lim
k?8
= lim
k?8
|
Sk(C0)
3Ck-1 ? {1
1 3Ck-1 + 2 3}
|
= 13A ? {13A + 2
3}
4.1.1 Dimensions des ensembles auto-similaires 2
L'un des avantages d'utilisation de l'IFS est que la dimension
de l'attracteur est facilement calculable en termes de contractions. En prenant
maintenant des similarites S1, . . . , SN : E ? E avec E un espace
metrique complet, on peut utiliser le theoreme suivant dont la demonstration
est dans [9, p. 130].
Th'eor`eme 4.1.16
Soient Si des similarites de rapports ci < 1, i = 1, . . . ,
N. S'il existe un ensemble non-vide ouvert et borneV tel que
V ? [N Si(V ) (4.19)
i=1
2. Que certains auteurs appellent «Dimension
d'homothétie ».
2
et les Si(V ), i = 1, . . . ,N sont deux a` deux disjoints, alors
pour l'attracteur F de l'IFS {S1, . . . , SN}v'erifiant
N
F= Si(F) (4.20)
i=1
on a dimH(F) = s o`u le nombre s est solution de l''equation
N
i=1 csi = 1 (4.21)
De plus, pour cette valeur de s, on a 0 < Hs(F)
< 8.
|
|
|
Par exemple, pour l'ensemble triadique de Cantor, on prend V =]0,
1[. On a V ?
|
2
U
i=1
|
Si(V )
|
x +
avec S1 = 3
1 x et S2 = 1
3
C1)s 1 s log 2
2 3) log 3
3. On a alors dimHC = s avec s est solution de
l''equation
N
Si F = U Si(F) avec l'union «presque disjointe», on
a
i=1
Hs(F) =
|
N i=1
|
Hs(Si(F)) =
|
N i=1
|
csiHs(F)
|
Si nous savons que 0 < Hs(F) < 8 on trouve
l''equation (4.21).
Pour r'esoudre l''equation (4.21), on utilise les m'ethodes
num'eriques comme par exemple la m'ethode de Newton (voir [6, p. 885]) qui
trouve le z'ero de la fonction g o`u
N
g(x) = i=1 cxi - 1 (4.22)
de d'eriv'e
g'(x) =
|
XN i=1
|
log ci · cx (4.23)
i
|
Alors, on trouve s tel que
ENi=1 cixk - 1
x0 = 0, xk+1 = xk - N s = limx k.
Ei
log ci · cxk k--oo
i
Si on prend par exemple la courbe de Koch quadratique modifi'e
Km (Figure 4.2) qui obtient par it'erations a` partir du segment [0,
1] en le partageant sur cinq segments et en joignant les points suivants
cons'ecutivement :
11 Z'
FIGURE 4.2 - Premi`eres etapes de la construction du courbe de
Koch quadratique modifie
1 1
Le fractal Km verifiel'equation (4.20) avec c1 = c3 =
c5 = 3et c2 =c4 = 5. La methode
de Newton donne la solution de l'equation (4.21), qui est de la
forme
1)8 1)8
3 (3 + 2 (5 = 1, (4.24)
alors on trouve s tel que
s = lim xk.
3 log (s)(3 1,)xk
+ 2log (5 1) · (51)xk ,
x0 = 0, xk+1 = xk
3 Girk + 2 (5)xk _ 1
k-+oo
k
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
xk
|
0
|
0.6140
|
1.0563
|
1.2447
|
1.2714
|
1.2719
|
1.2719
|
1.2719
|
Donc, la valeur s = dimH(Km) 1.2719.
Si les transformations Si du Theor`eme 4.1.16 ne sont que des
contractions on obtient egalement des variantes.
Proposition 4.1.17 Soient S1, . . . , SN des contractions avec ci
< 1 pour chaque i. Suppo-
sons que F soit invariant pour les Si : F =
|
N
U
i=1
|
Si(F). Alors dimH(F) < s o`u
|
N i=1
|
c8i = 1.
|
p1 p0 = (0, 0) = (1 0) p2 = (1
1)
21
3,5
p3 = (3, 5) p4 = (3, 0)
p5 = (1, 0).
puis en recommencant cette operation a` l'infini sur
chaque segment de la figure obtenue.
4.1.2 Syst`eme de fonctions it'er'ees affines dans
Ill2
Une application f : 1[82 ? 1[82 est dite
affine si elle est de la forme
f(x) = Lx + b (4.25)
avec L une application lineaire, donnetoujours par des matrices,
et b ? 1[82. Cette application est alors de la forme
l1,1 l1,2 x b1
f x y ) l2,1 l2,2 ) y ) + b2
Une rotation d'un angle è est donnepar la matrice
orthogonale
O = cos è - sin è
sinè cosè
(4.26).
Th'eor`eme 4.1.19 (Th'eor`eme de collage)
Soient F ? K(E) et 6 > 0. Soit {Sn,n = 1,2, ... ,
N} un IFS de facteur de contractant c = max{cn,n = 1, ...
N}, et soit S : K(E) -? K(E) d'efinie dans l''equation (4.11) tel que
d(F, S(F)) < 6 (4.27)
Alors A l'attracteur de IFS v'erifie :
di-t(F, A) .<, 1 6 c (4.28)
D'EMONSTRATION :
En prenant B = F dans l'equation (4.18), on obtient
1 1 c
di-t(F, A) .<, di-t(S(F),F)
6
1 - c
Si L = c · O alors f est une similaritede facteur c.
Th'eor`eme 4.1.18
Si l'application affine f dans (4.25) une contraction alors son
point fixe est xf = (I - L)-1b.
BELLAL i' LES FRACTALS ET LEUR G'EOM'ETRIE '
BENTERKI
Le théoreme du collage porte donc bien son nom : pour
approcher un objet par l'attracteur d'un IFS, il suffit que l'union des images
de l'objet par les applications de l'IFS soit proche de l'objet.
Exemple 4.1.20 Poussi`ere de Cantor :
Considerons l'IFS {S1, S2, S3, S4} o`u
x 1 0 x
4 0
S1 4 ) 2
S2
x y
|
) 1 ! ! 1
4 0 x
= + 4
0 1 y 0
4
|
!.
|
1 0 x 34
S4
(
x
1 ) y) + 4
41)
4
On verifie facilement que {S1, S2, S3, S4} est un IFS de facteur
c = 1. Exemple 4.1.21 La courbe de von Koch :
4
U Si avec
i=1
La courbe de von Koch K (Figure 2.3.4) est obtient au moyen de
fonction F = les Si sont des similarite de facteur 31 donne
par
S1
1 0 x 0
! .
; 3 0 3y ) 0) .
S2 x
!= \6 16 ) 3
y
66
! 1 N/3 1
= 6 N/3 6) x + 2N/3 .
1
-6 6 y 6
S3 x
y
1 0 x
S4 x = 3 ) H .
y 0 3 ) 1 Y
3 0
La suite des iterees {Si : 1 .<, i .<, 4}
forme un IFS de cette fractale.
x 4
1 0 2
X 1
S3 4 ) y) 34)
1 - N/3 x 1
0
BELLAL LEs FRAcTALs ET LEuR GgoMgTRiE
BENTERKI
1
3,
Si on choisit B l'intervale d'unite sur l'axe des x, alors
d(B,S(B)) = 4v dH(B, S(B)) = 1
d(S(B), B) = . Par la relation (4.17) on trouve
dH(Sn(B), K)
2v3 3n(1 1 - 1/3)dH(S(B),B) =
1
4 · 3n-1v3.
M'ethodes de construction des attracteurs :
D'apres le Theoeme 4.1.14, il existe un unique attracteur. Mais
comment le construire? ALGORITHME 1 :
Soient {S1, . . . , SN} un IFS dans E et A leur attracteur.
O Soit k = 0 et choisissons, arbitrairement, un compact non vide
P0 de E.
N
® On calcul Pk+1 = S(Pk) = U
i=1
|
Si(Pk).
|
(c) Si k au-dessous un seuil donne, retour a` ®, sinon
arràet.
Le seuil de l'algorithme dependre par le facteur de contraction c
et la distance entre l'ensemble de depart P0 et l'attracteur A. On a
si k > log(å/dH (P0, A))
dH(Pk, A) < ckdH(P0, A) < å,
.
log c
Cependant, cet algorithme n'est pas tres efficace car il exige
beaucoup de calculs. Pour remedier a` ce probleme, on procede un algorithme
stochastique comme suivant : ALGORITHME 2 : (s'appele aussi «Chaos
game»(voir [27, p. 22]))
Soit {S1, . . . , SN} un IFS et attachons a` chaque Si une
probabilitepi de telle sorte que
m Soit k = 1 et choisissons un point y0 de E.
® On choisit au hasard une des fonctions Si (la
probabiliteque Si soit choisie est pi).
(c) On calcul yk = Si(yk-1).
CD Si k au-dessous un seuil donne, retour a` ®, sinon
arràet.
D'efinition 4.1.22 Un IFS avec probabilites est un IFS {S1, . . .
, SN} avec des probabilit'es p1, . . . , pN attach'ees aux fonctions
S1, . . . , SN.
Exemple 4.1.23 Le triangle de Sierpinski :
1
L'IFS de ce fractal contient trois similarités affines Si
de factaeur 2 o`u Si(x) = Lix + bi
avec
Attachons les probabilités 0.2, 0.3 et 0.5 a` S1, S2 et S3
respectivement. On obtient un IFS avec probabilités que l'on peut
représenter sous forme de tableau.
)
0 b2 0.5 ) 14
0 , 0 b3 = N/3 .
4
L1 = L2 = L=
0 0.50.5 0
i
|
l1,1
|
l1,2
|
l2,1
|
l2,2
|
b1
|
b2
|
pi
|
1
|
0.5
|
0
|
0
|
0.5
|
0
|
0
|
0.2
|
2
|
0.5
|
0
|
0
|
0.5
|
0.5
|
0
|
0.3
|
3
|
0.5
|
0
|
0
|
0.5
|
1 4
|
43
|
0.5
|
|
Avec cette méthode, on arrive a` construire des fractals
de la nature.
Exemple 4.1.24 La foug`ere de Barnsley :
L'IFS de cette fractale contient quatre contractions affines Si(1
< i < 4) at Si(x) = Lix +bi avec
,
, ,
L1 = 0 0 ) 0.5
=0 0.160 b1 0
0.849 0.037
0.
L2 =
-0.037 0.849 b2 0.183075
!
L3 = 0.197 -0.226
0.400
, b3 =
0.226 0.197 0.049
.
-0.15 0.283 0.575
0.260 0.237 ) b4 =
-0.084
L4 =
)
Attachons les probabilités 0.01, 0.85, 0.07 et 0.07 a` S1,
S2, S3 et S4 respectivement. On obtient un IFS avec probabilités que
l'on peut représenter sous forme de tableau.
i
|
l1,1
|
l1,2
|
l2,1
|
l2,2
|
b1
|
b2
|
pi
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0.16
|
0.5
|
0
|
0.01
|
2
|
0.849
|
0.037
|
-0.037
|
0.849
|
0.075
|
0.183
|
0.85
|
3
|
0.197
|
-0.226
|
0.226
|
0.197
|
0.400
|
0.049
|
0.07
|
4
|
-0.15
|
0.283
|
0.260
|
0.237
|
0.575
|
-0.084
|
0.07
|
FiGuRE 4.3 - La fougère de Barnsley
Section 4.2
Syst`eme de fonctions it'er'ees complexes
Soit f : C -? C une fonction polynàomiale de degrén
> 2, i.e.
f(z) =
|
Xn i=0
|
aizi : ai ? C et an =6 0 (4.29)
|
et soit la suite des itérées
(fk)k>0 avec fk est k-fois compositions de f, on dit que z
est un point fixe de f si f(z) = z et fk(z) = z, ?k ? N. On dit que
z est un point périodique de f s'il existe p > 2 tel que fp(z) = z et
fpk(z) = z avec k ? N. On appelle le nombre p la période de z
et l'ensemble {z, f(z), . . . , fp-1(z)} une orbite d'un point
p-périodique. La suite (fk(z))kEN peut
aussi converger vers un point fixe ou une orbite d'un point
p-périodique.
Si f est une fonction analytique, soit w un point
p-périodique de f. On pose A = (fp)'(w) et on dit que
- w est un point attractif si 0 6 |A| < 1.
- w est un point répulsif si |A| > 1.
De plus, w est un point neutre si |A| = 1.
4.2.1 Les ensembles de Julia
D'efinition 4.2.1 L'ensemble de Julia de f, noteJ(f) est
l'adherence de l'ensemble des points periodiques repulsifs de f. Et on
appelle le complement de J(f) noteF(f) = C\J(f) l'ensemble de
Fatou.
Exemple 4.2.2 Soit f une fonction definie par f(z) =
z2, ainsi fk(z) = z2k. Les points
p-p eriodique de f verifient :
fp(z) = z ? z2p = z
? z2p-1 = 1
Alors z est de la forme z = e2ðiè et donc
(e2Ðiè)2p-1 = 1. Alors è(2p - 1) ? N et donc
2iÐk
z ? {e2p-1, 0 = k = 2p - 2}
Ce sont des points repulsifs, car pour un tel z0 p-periodique, on
pose zk = fk(z0) (0 .<.. k < p)
(fp)'(z0) = [f(fp-1)]0(z0) = f0(fp-1(z0))(fp-1),(z0)
f0(fk(z0))
=
p-1II k=0
=
|
p-1II k=0
|
2zk = 2p
|
p-1II k=0
|
zk
|
|(fp)0(z0)| = 2p > 1
L'ensemble de Julia J(f) est donc le cercle unite|z| = 1.
D'efinition 4.2.3 Soit U un ouvert de C et soit gk : U ? C une
famille de fonctions analytiques. La famille {gk} est dite normale sur
U si, toute suite extraite de {gk} admet une sous-suite qui converge
uniformement sur tout compact K ? U, soit vers une fonction analytique
bornee, soit vers 8, i.e.
lim
k,l?8
|
sup
z?K
|
|gnk(z) - gnl(z)| = 0 ou lim
k?8
|
inf
z?K
|
|gnk(z)| = 8.
|
8 8
une famille normale, alors U gk(U)
= C ou il existe un w ? C tel que U gk(U) =
C\{w}.
k=1 k=1
La famille {gk} est normale au point w s'il existe un ouvert V de
U contenant w tel que {gk} soit une famille normale sur V .
Th'eor`eme 4.2.4 (Montel)
Soit {gk} une famille de fonctions analytiques complexes sur un
ouvert U. Si {gk} n'est pas
D'efinition 4.2.5 Soit f : U ? C une fonction complexe, on
d'efinie :
J0(f) = {z ? C : la famille {fk}k?N n'est pas
normale en z}. F0(f) = {z ? C : la famille {fk}k?N est
normale en z}.
On remarque que F0(f) est un ouvert, et donc J0(f) est
fermédans C.
Lemme 4.2.6 Soit f un polynàome et soit r = max{1,
|
2 +v.n-1 1,, .1 Laj=0 I "'.7
I } Alors, pour tout |z| = |an|
|
r, on a |f(z)| = 2|z|. De plus, on a k?8 lim
fk(z) = 8 et donc (fk)k?N converge uniform'ement
dans V = {z ? C :|z| = r} = C\B(0,r).
D'EMONSTRATION : Si |z| = r, on a
|an||z| -
|
Xn- 1 j=0
|
|aj||z|j-n+1 = |an||z| -
|
Xn- 1 j=0
|
|aj| = 2.
|
Donc |f(x)| = |z|n-1(|an||z|
-
|
n-1P j=0
|
|aj||z|j-n+1) = 2|z|.
|
De plus, si |f(x)| = 2|z|, on trouve par récurrence que
|fk(x)| = 2k|z| ? 8 et alors
Proposition 4.2.7 Soit f une fonction d'efinie comme (4.29) on a
:
1. J0(f) =6 Ø.
2. J0(f) est compact.
3. J0 est invariant par f et f-1, c`a-d J0 = f(J0) =
f-1(J0). D'EMONSTRATION :
1. Supposons que J0(f) = Ø. Alors, pour chaque r >
0, la famille {fk} est normale sur la boule ouvert B(0, r). Comme f
est un polynàome, on peut choisir r assez grand pour que B(0, r)
contienne un point z pour lequel |fk(z)| ? 8, et également un
point fixe w pour f, avec fk(w) = w, ?k ? N. Une sous-suite de
{fk} ne peut alors converger uniformément ni vers une
fonction analytique bornée ni vers 8 sur tout compact de B(0, r) qui
contient a` la fois z et w, ce qui contredit la normalitéde
{fk}.
2. Comme le degréde f = 2, on peut trouver r
(d'après le Lemme 4.2.6) tel que |f(z)| > 2|z| si |z| > r
d'o`u |fk(z)| > 2kr si |z| > r.
Ainsi, fk(z) ? 8 uniformément sur l'ouvert
V = {z ? C : |z| > r} = C\B(0, r). Par définition, {fk}
est normale sur V , donc V ? C\J0(f). On obtient alors que J0(f) ? B(r, 0) donc
il est borné, et par suite compact.
3. Il est équivalent de montrer que le
complément F0(f) est invariant. Soit V un ouvert avec {fk}
normale sur V . Comme f est continue, f-1(V ) est un ouvert. Soit
(fk%) une sous-suite de {fk}. Alors (fk%+1)
admet une sous-suite (fk0%+1) uniformément
convergente sur les compacts de V . Si D est un compact de f-1(V ),
alors (fk0%+1) converge uniformément sur f(D),
donc (fk0%) converge uniformément sur D.
Ainsi, {fk} est normale sur f-1(V ),
donc F0 ? f-1(F0) et f(F0) ? F0. Les deux autres inclusions
s'obtiennent de la même manière, en utilisant que f est une
application ouverte.
Proposition 4.2.8 J0(fm) = J0(f) ?m ? N.
D'EMONSTRATION :
Il suffit de montre F0(fm) = F0(f), Si chaque suite
extraite de {fk} admet une sous-suite uniformément
convergente sur un ensemble donné, c'est aussi vraie pour {fmk}k>1.
Donc F0(f) ? F0(fm).
Si K est un compact et {gk} une famille convergeant
uniformément sur K vers une fonction bornée ou vers 8, il en est
de même pour {h ? gk} pour tout polynàome h.
Ainsi, si {fmk}k>1 est normale sur un ouvert V , la
famille
{fmk+r}k>1 l'est aussi, pour r ? {0, . . . ,p -
1}. Mais toute suite extraite de {fk}k>1 contient une
infinitéde termes de la suite (fmk+r)k>1 pour un entier r
avec 0 = r = p-1, qui admet une sous-suite uniformément convergente sur
les compacts de V .
Donc {fk} est normale, et F0(f) ?
F0(fm).
Lemme 4.2.9 Soit f un polynàome de degrén et soit U
un voisinage d'un point w ? J0(f). Alors
oo
W := fk(U) = C\{z0}
k=1
telle que z0 ? F0(f) et est indépendant de w et de U.
D'EMONSTRATION :
Par definition de J0, la famille {fk} n'est pas
normale en w, la premi`ere partie decoule donc du Theor`eme de Montel 4.2.4,
donc existe un point z0 ? C verifie que W = C\{z0}. Soit zi (1 < i < n)
les racines de l'equation f(z)-z0 = 0. Si zi ? W pour tout i ? {1, ... ,n}, on
a z0 = f(zi) ? f(W) ? W, impossible car z0 ?/ W donc zi ?/ W, Comme C\W est au
plus un seul point z0, alors zi = z0 (1 = i = n) et f(z) - z0 = c.(z -
z0)n.
Supposon que |z - z0| = r :=
(2|c|)-1/(n-1).on a
|f(z) - z0| = |c|.|z - z0|n |c|
2|c|.|z - z0| =1 -
2 z0|,
1 r
et |fk(z) - z0| = 2k 2k
< . On deduire que fk(z) est converge uniformement
sur le
disque B(z0, r) qui contient z0, alors {fk}k=1 est
normale en z0.
Th'eor`eme 4.2.10
Soit U un ouvert qui v'erifie U n J0 =6 Ø, et soit w ?
une infinit'e de valeurs de k. D'EMONSTRATION :
|
S8 k=1
|
fk(U), alors f-k(w) n U =6 Ø
pour
|
Si W = S8 fk(U) =6 C, soit z0 qu'il definie
dans Lemme 4.2.9, et k1 = min{k : w ?
k=1
fk(U)}, alors il existe z1 ? U tel que :
fk1(z1) = w.
Dans le cas W = C\{z0}, on a z1 =6 z0 car fk1(z0) =
z0 =6 w. Donc z1 ? W, par recurrence on peut construiseune suite
(kj)8j=0 croissant et autre suite (zj)8j=0 ? C verifie
f-k(zj)n U =6 Ø.
Th'eor`eme 4.2.11
Pour tout w ? J0(f) alors :
[8
J0(f) =
k=1
|
f-k(w). (4.30)
|
D'EMONSTRATION :
Si w ? J0(f), alors f-k(w) ? J0(f) par la Proposition
4.2.7, donc
[8
k=1
|
f-k(w) ? J0
|
[8
k=1
|
f-k(w) ? J0
|
00
Soit U un ouvert rencontre J0 on a d'après le Lemme 4.2.9
w E U f-k(U) et donc
k=1
00 00
U f-k(w) n U =6 0 et J0 c U f-k(w).
k=1 k=1
|
|
Proposition 4.2.12 J0 est un ensemble parfait, i.e. ferm'e et
sans points isol'es.
D'EMONSTRATION :
Soient w E J0(f) et U un voisinage de w. Il faut montrer que U
contient d'autres points de J0(f). On considère trois cas
separemment.
(a) w n'est pas un point periodique de f : Par le
Theorème 4.2.11 on a U n J0(f) =6 0, k > 1, U n f-k(w) =6
0, donc U contient un point different de w car w n'est pas un point fixe ou
periodique.
(b) f(w) = w point fixe de f : Si f-1(w) = w,
alors comme dans la demonstration du Lemme 4.2.9, w E/ J0(f). Il existe donc un
point v =6 w avec f(v) = w et contient dans J0 par invariance de
f-1. Donc par la Proposition 4.2.7 (3), on trouve U n
f-k(v) =6 0 pour un k > 1.
(c) fp(w) = w pour un p > 1 : Par la Proposition 4.2.8, J0(f)
= J0(fp), donc en appliquant (b) a` fp, on voit que U contient d'autres points
de J0(fp) = J0(f) different de w.
On deduire que J0 sans points isoles et comme il est ferme, il
est parfait.
Th'eor`eme 4.2.13
Soit f une fonction polynàomiale de degr'e n > 2, alors
J0(f) = J(f).
D'EMONSTRATION :
Soit w un point repulsif de f de periode p, donc w est un
point fixe repulsif de g = fp. Supposons que Igkl est normale en w ;
alors w possède un voisinage ouvert V sur lequel une sous-suite
(gki) converge uniformement vers une fonction analytique finie g0
(elle ne peut pas converger vers Do car gk(w) = w Vk).
Comme g est analytique, la derivee converge egalement
(gki)'(z) -+ g0'(z) si z E V . Or la formule de derivation d'une
composee donne que |(gki)'(w)| = |(g'(w))ki -+ Do car w
est un
point fixe repulsif, |g'(w)| > 1. Ceci contredit la finitude
de g00(w), donc {gk} ne peut àetre
normale en w.
Ainsi w ? J0(g) = J0(fp) = J0(f) par la Proposition 4.2.8. De
plus, J0(f) est ferme, donc J(f) ? J0(f).
Soit K = {w ? J0(f) tel qu'il existe z =6 w avec f(z) = w et
f'(z) =6 0}. Supposons que w ? K. Gràace au Theoreme 4.2.14 ci-dessous
Il existe alors un voisinage ouvert V de w sur lequel on peut trouver
localement une inverse analytique f-1 : V ? C\V tel que
f(f-1(z)) = z pour z ? V . Definissons une famille de fonctions
analytiques {hk} sur V par
fk(z) - z
f-1(z) - z
.
hk(z) =
Soit U un voisinage ouvert de w avec U ? V . Comme w ? J0(f),
la famille {fk} n'est pas normale et donc par definition, la famille
{hk} n'est pas normale sur U. Par le Theoreme de Montel 4.2.4, hk(z) doit
prendre la valeur 0 ou 1 pour un certain k et z ? U. Dans le premier cas,
fk(z) = z pour un z ? U ; dans le second cas, fk(z) =
f-1(z) donc fk+1(z) = z pour un z ? U. Donc U
contient un point periodique de f, d'o`u w ? J(f). On a montreque
K ? J(f) et donc K ? J(f) = J(f).
De plus K contient tous les points de J0(f) sauf un nombre fini.
Comme J0(f) ne contient pas de point isolepar la Proposition 4.2.12, donc J0(f)
= K ? J(f).
Th'eor`eme 4.2.14
Soit f une fonction holomorphe sur un voisinage de point z0 ? C
tel que f'(z0) =6 0. Il existe un voisinage U de z0, et un
voisinage V de w0 = f(z0) avec U n V = Ø et une application
holomorphe unique f sur V tel que
|
ef(w0) = z0 et
|
w = f(z) ? z = ef(w). ?z ? U
D'efinition 4.2.15 Soit w un point fixe attractive de f (tel que
w ? C ou w = 8). On d'efinie l'ensemble
A(f,w) := {z ? C : k?8 lim fk(z) = w}
le bassin d'attraction de w.
On peut deduire que A(f, w) = f-k(A(f,w)).
Th'eor`eme 4.2.16
Si w un point fixe attractive de f, alors A(f,w) est un ouvert et
A(f,w) ? F0.
Pour la preuve voir [11, p. 115].
Th'eor`eme 4.2.17
Si w est un point fixe attactive de f ou si w = 8 alors ?A(f,w) =
J(f), o`u ?A(f, w) la fronti`ere de l'ensemble A(f, w).
D'EMONSTRATION :
(i) J(f) ? ?A(f,w)? : Soit z ? J(f). Par la Proposition 4.2.7
(3) on a fk(z) ? J(f) pour tout k ? N et ne converge pas vers un
point fixe attractif w, donc z ?/ A(f, w) , et on a pour tout U est un
voisinage de z, l'ensemble fk(U) contient des points de A(f, w)
pour un certain k par le Lemme 4.2.9, donc U n f-k(A(f, w)) = U
n A(f, w) =6 Ø, on d'eduire donc z ? ?A(f,w).
(ii) ?A(f,w) ? J(f)? : On suppose que z ? ?A(f,w)/J(f), alors
il existe un ouvert voisinage U de z et la suite {fk}k?N admet une
sous-suite convergente soit vers une fonction analytique, soit vers w = 8.
Cette sous-suite converge vers w sur V nA(f, w), donc elle est
converge w dans V qui contient z, alors z ? A(f, w) ce qui contredit z ?
?A(f,w).
4.2.2 L'ensemble de Mandelbrot
On va etudier les ensembles de Julia des polynàomes de la
forme
fc(z) = z2 + c
En choisissant bien á et â et en posant h(z) =
áz + â avec á =6 0, on peut obtenir n'importe quelle
fonction quadratique f en conjuguant fc avec h tel que
á
á2z2 + 2áâz +
â2 + c - f(z) = h-1(fc(h(z))) =
â
Comme h est une similitude, l'ensemble de Julia de toute fonction
quadratique f presente la màeme structure que celui de fc
pour un certain c ? C.
Si on calcul l'inverse de fonction fc pour z =6 c, on
obtient les valeurs #177;(z - c)1/2 sont appelees les
deux branches de f c -1(z).
On rappel qu'un lacet est une courbe fermee, de classe
C1 et simple (i.e., sans point d'auto-intersection), et le terme
huit est pour une courbe ferm'ee de classe C1 avec un unique point
d'auto-intersection.
D'efinition 4.2.18 On définit l'ensemble de Mandelbrot
comme l'ensemble des param`etres
c pour lesquels l'ensemble de Julia de fc est
connexe
M = {c ? C, J(fc) est connexe}.
FIGURE 4.4 - Ensemble de Mandelbrot
Cette definition n'est pas pratique, on obtient une autre en
utilisant le lemme suivant. Lemme 4.2.19 Soit C un lacet dans le plan
complexe.
(i) Si c est a` l'intérieur de C, alors f c
-1(C) est un lacet, avec l'intérieur de fc
-1(C) est l'image réciproque de l'intérieur
de C.
(ii) Si c est un point de C, alors fc
-1(C) est un huit, et l'image réciproque de
l'intérieur de C est l'intérieur des deux lacets.
D'EMONSTRATION :
On a f-1
c (z) = #177;(z - c)1/2 et (fc
-1)'(z) = #177;21(z - c)-1/2 qui est non-nul si z =6 c. Ainsi, si on
choisit une des branches de f-1
c , l'ensemble fc -1(C) est localement une
courbe de classe
C1.
(i) Supposons que c soit a` l'interieur de C. Prenons un point
initial w sur C et choisissons l'une des deux valeurs f-1
c (w). En faisant varier continàument f-1
c (z) quand z decrit C, le point fc
-1(z) trace une courbe de classe C1. Quand z retourne en
w, f c -1(w) prend sa seconde valeur. Si z traverse C
encore une fois, f-1
c (z) continue a` decrire une courbe C1, qui se
referme quand z retourne en w pour la seconde fois.
Comme c ?/ C, on a 0 ?/ fc -1(C), donc
f'c(z) =6 0 sur f c -1(C). L'application
fc est donc localement une bijection de classe C1, au
voisinage des points de f-1 c(C). En particulier, z ?
fc -1(C) ne peut àetre un point
d'auto-intersection de fc -1(C), sinon fc(z) serait un
point d'auto-intersection de C.
Comme fc est une application continue qui envoie le
lacet f-1
c (C), et aucun autre point, sur le lacet C, le
polynàome fc doit aussi envoyer respectivement l'interieur et
l'exterieur de f-1
c (C) sur l'interieur et l'exterieur de C. Les deux branches de
f-1 csont donc correspondre l'interieur de C avec
l'interieur de f-1
c (C).
(ii) On le prouve d'une mani`ere similaire a` (i), en remarquant
que si C0 est un arc de courbe de classe C1 passant par c, alors
f-1
c (C0) consiste en deux arc de courbes passant par 0, qui
s'intersectent, ce qui donne le point d'auto-intersection et le huit.
Th'eor`eme 4.2.20
L'ensemble de Mandelbrot est un ensemble des param`etres c pour
lesquels l'orbite {fk(0)}8k=1 est
born'e, i.e. M = {c ? C, {fkc (0)}k=1 est born'e }.
D'EMONSTRATION :
On montre d'abord que si {fkc (0)} est
borne, alors J(fc) est connexe. Soit C un cercle dans C centrea`
l'origine, assez grand pour que tous les points {fkc (0)}
soient a` l'interieur de C, pour que fc -1(C) soit dans
l'interieur C , et fkc (z) ? 8 pour tout z dans
l'exterieur de C. Comme c = fc(0) est a` l'interieur C,
d'apr`es le Lemme 4.2.19 (i) fc -1(C) est un lacet
contenu dans l'interieur C. De màeme, fc(c) =
f2c (0) est a` l'interieur C de C et f-1
cenvoie l'exterieur de C sur l'exterieur de fc
-1(C), donc c est a` l'interieur de fc -1(C).
Donc fc -2(C) est un lacet contenu dans l'interieur de
fc -1(C). Ainsi de suite {fc -k(C)}
consiste en une suite de lacets, chacun contenant le suivant dans son
interieur.
Soit K l'ensemble fermedes points qui sont a` l'interieur ou sur
les lacets fc -k(C) pour tout k. Si z ? C\K, un certain
iterefkc (z) sera a` l'exterieur de C et donc
fkc (z) ? 8. On a A(f, 8) = {z ? C : lim fk c (z) ? 8} =
C\K.
k?8
D'apr`es le Theor`eme 4.2.17, J(fc) est la
fronti`ere de C\K, qui est bien sir aussi la fronti`ere de K. Mais K est
l'intersection d'une suite decroissante de fermes simplement connexes, donc K
est simplement connexe et sa fronti`ere est donc aussi connexe. Donc
J(fc) est connexe.
On montre que si J(fc) connexe alors
{fkc (0)} est borne. Il est equivalent de montrer que
J(fc) n'est pas connexe si {fkc (0)} n'est pas
borne. Soit C un cercle assez grand pour que fc -1(C)
soit a` l'interieur de C, que tous les points z a` l'exterieur de C tel que
fk(z) ? cc et tel que pour un certain p, le point fp-1
c (c) = fpc (0) ? C avec fc
k(0) a` l'interieur ou a` l'exterieur de C, selon que k est plus petit ou
plus grand que p. Comme dans la premi`ere partie, on construit une suite
d'ensembles {fc -k(C)}, chacun contenant le suivant dans
son interieur.
Toutefois, l'argument ne tient plus quand on arrive au lacet
fc 1-p(C), car c ? fc 1-p(C) et le
Lemme 4.2.19 (i) ne s'applique pas, Par le Lemme 4.2.19 (ii), on obtient que H
:= fc -p(C) est un huit a` l'interieur du lacet
fc 1-p(C), avec fc envoyant l'interieur de
chaque partie de H dans l'interieur de fc 1-p(C).
L'ensemble de Julia J(fc) doit àetre a` l'interieur des
lacets de H, car les autres points sont iteres vers cc. Comme J(fc)
est invariant par fc -1 , des parties de J(fc) doivent
àetre contenues dans chaque lacet de H. Ainsi, le huit H rend
J(fc) non connexe.
Th'eor`eme 4.2.21
Soit |c| > 41(5 + 2v6), alors
J(fc) est totalement discontinu, et est attracteur (au sens de
(4.15)) par les contractions donn'ees par les deux branches de f c -1
(z) = #177;(z - c)1/2 pour z proche
de J(fc). De plus si c grand
2 log 2
dimH(J(fc)) '-'
log 4|c|.
Th'eor`eme 4.2.22
Si |c| < 41 alors J(fc) est
une courbe ferm'ee simple.
4 1 1
Il faudrait ensuite etudier les cas oii. < |c| <
4(5 + 2v6), mais ils sont plus difficiles car fc
a plusieurs points periodiques et nous ne les traiterons pas.
Les cas les plus d'elicats sont quand c est sur la fronti`ere
de l'ensemble de Mandelbrot, on a d'apr`es [23, 24, 25] qui sont assurent que
dimH(Jc) = 2 . De plus, signalons cependant qu'il existe un resultat
affirmant que la fronti`ere de l'ensemble de Mandelbrot est un fractal avec
dimH?M = 2.
Syst`eme de fonctions it'er'ees sur lAction 43'
multifonctions
|
Dans cette section, on introduit la methode de l'IFS sur l'espace
des fonctions a` valeurs ensemblistes ou multifunctions.
Rappellons qu'une multifonction F : X Y est une fonction de X
vers P(Y ) ou 2Y . On appelle graphe de F l'ensemble
graph F := {(x, y) E X × Y : y E F(x)}. (4.31)
Si F(x) est un ferme, compact ou convexe on dit que F est ferme,
compact ou convexe respectivement. Notons F : X ? K(Y ) les multifonctions a`
valeur compact.
Soit (X, B, au) un espace mesurefini; une
multifonction F : X Y est dite mesurable si
pour tout ouvert O ? Y on a
F-1(O) := {x E X : F(x) n O =6 Ø} E B.
(4.32)
Une fonction f : X ? Y est une selection de F si f(x) E F(x), ?x
E X. Dans la suite on suppose que Y est compact et F(x) est compact pour tout x
E X. On definit
F(X,Y ) := {F : X ? K(Y )}. (4.33)
On definit deux metriques dans F(X, Y ); la premiere est
d8(F, G) := sup
x?X
|
dH(F (x), G(x)) (4.34)
|
et la deuxieme avec au une mesure finie et p > 1 par
? f 1/p
dp(F, G) :=
dH(F (x), G(x))pdau(x) . (4.35)
X
Proposition 4.3.1 L'espace (F(X,Y ),d8) est un espace
metrique complet.
D'EMONSTRATION :
Il est evidament claire que d8(F, G) = 0 ssi F = G et
d8(F, G) = d8(G, F). De plus, pour F, G, H ? F(X, Y ) on
a
d8(F, G) = sup
x?X
|
dH(F(x), G(x))
|
6 sup
x?X
|
(dH(F(x), L(x)) + dH(L(x), G(x)))
|
6 sup
x?X
|
dH(F(x),L(x)) + sup
x?X
|
d(L(x), G(x))
|
= d8(F, L) + d8(L, G).
Pour montrer qui l'est complet, soit Fn une suite
de Cauchy de F(X, Y ) alors pour å > 0 il existe n0(å)
tel que pour m,n > n0(å) on a d8(Fn,
Fm) < å. Alors pour tout x ? X on a dH(Fn(x),
Fm(x)) 6 å et la suite Fn(x) est de Cauchy dans K(Y
). Comme elle est complet il exist A(x) tel que dH (Fn(x), A(x)) ? 0
quand n ? +8. Alors pour tout x ? X et pour tout n,m > n0(å) on trouve
dH(Fn(x), Fm(x)) 6 å, et pour m ? +8 on a
dH(Fn(x), A(x)) 6 å et donc
d8(Fn, A) 6 å.
111
Proposition 4.3.2 dp est un (pseudo-) m'etrique dans
F(X,Y ).
DEMONSTRATION :
Elle est clair que dp(F, G) = 0 si et seulement si
dH(F(x), G(x)) = 0 pour u-presque partout, alors si et seulement si F(x) = G(x)
pour presque tout x ? X. De plus, que dp est symetrique. Pour
l'inegalite triangulaire, soit F, G, H ? F(X, Y ) on a (`a, l'aide de
l'inegalite de Minkowski : 11f + gIlLp 6 11 f 11Lp + 11g11Lp (voir [13]))
? 1/p
?
? dp(F,G) =
X
?
6 ?
I ? dH(F (x), G(x))pdu(x)
I [dH(F(x), H(x)) + dH(H(x), G(x))]pdu(x)
) 1/p
X
?
6 ?
I 1/p
d7.1(F (x), H (x))P diu(x)) + I
dHi(H (x), G(x))p du(x)
= dp(F, H) + dp(H , G).
X
X) 1/p
On trouve que dp est un pseudo-metrique pour des
fonctions differentes sur un ensemble u-negligeable qui sont de distance
nulle.
Proposition 4.3.3 Soit Y un intervale compact de IR et
supposons que F(x) soit convexe pour tout x ? X et pour tout F ? F(X,Y
). Supposons que tout F ? F(X, Y ) soit mesurable. Alors (F(X,Y
),dp) est complet.
D'EMONSTRATION :
Pour montrer qu'il est complet, soit Fn une suite
de Cauchy d'elements de F(X, Y ), alors, pour tout E > 0, il existe n0(E)
> 0 tel que, pour tout m, n > n0(E), on ait dp(Fn, Fm) <
E. Comme Fn(x) est compact et convexe, alors
Fn(x) = [min Fn(x), max Fn(x)]. Les fonctions
ö*n(x) = min Fn(x) et
ö**n (x) = max Fn(x) sont mesurables
et
1ö*n(x) ?
ö*m(x)1L, C dp(Fn,
Fm) 1ö**n (x) ?
ö**m(x)1L, C dp(Fn,
Fm)
et donc ö*n et
ö**n sont de Cauchy dans Lp(X). Alors il existe
ö* et ö** tel que
ö*n ? ö* et
ö**n ? ö** avec la metrique usuel
dans Lp. Si on construit F(x) = [ö*(x), ö**(x)]
alors
? Z
dp(Fn, F ) = ? dH(Fn(x),
F(x))pdu(x)
?1/p
= (Imax{|ö;1(x) ? ö*(x)|p,
|ö**n(x) ? ö**(x)|pu
}d(x)
?
?1/p
?
?1/p1/p
1|ö,(x) ? ö,(x)|pdu(x) 1|ö,7(x) ?
ö**n(x)|pdu(x)
X X
? ?
?
Dans la suite, on definit deux types d'operateurs de l'IFS sur
F(X, Y ).
L'op'erateur «Union» :
Soient Si : X ? X sont des fonctions de X dans X et öi : K(Y
) ? K(Y ) sont des contractions au sens de la distance de Hausdorff de facteurs
ci < 1 avec i ? {1,. . . , N}. On
définit T : F(X,Y ) ? F(X, Y ) par
N
T(F)(x) := öi(F(S11(x))). (4.36)
i=1
Proposition 4.3.4 Si c = max{ci : 1 6 i 6 N} < 1. Alors T est
une contraction sur l'espace (F(X, Y ), d8)
D'EMONSTRATION : Soient F, G ? F(X,Y )
6 sup
x?X
|
max
16i6N
|
dH(öi(F(S-i
|
1(x))), öi(G(Si1(x))))
|
6 sup
x?X
|
max
16i6N
|
ci dH(F(S-i
|
1(x)), G(S-1
i (x)))
|
6 c sup
z?X
|
dH(F(z), G(z))
|
= c d8(F,G).
|
~
|
d8(T(F), T(G)) = sup
x?X
|
dH
|
[ N i=1
|
öi(F(Si1
|
(x))),
|
N i=1
|
öi(G(Si1(x))))
|
Proposition 4.3.5 Supposons que du(Si(x)) 6 si du(x) avec si >
0. Alors
dp(T(F),T(G)) 6 E
16i6N
|
!1/p
cp i si dp(F,G).
|
D'EMONSTRATION : Soient F, G ? F(X,Y )
)
dp(T(F),T(G)) = (.1 U öi(F(ST1(x))),
U öi(G(ST1(x))) ) du(x)
16i6N 16i6N
X
Z max d (öi(F(Si1
(x))),öi(G(Si1(x))))p du(x)
X
?
6 ?
?1/p
?
?1/p
?
? Z
6 ?1maxN cP dH(F(Si1(x)),
G(Si1(x)))p du(x)
X
Soit Mi c Si(X) defini par
Mi = {x E X : dH(F (S-1
i (x)), G(S-1
i (x))) dH(F (S-1
j (x)), G(S-1 j(x))) Vj}
L'ensemble Mi contient tous les points pour lesquels la
i`eme image donne la plus grande distance de Hausdorff. Alors
?1/p
?
? dp(T(F),T (G)) 6 E cYidH (F (x)),
G(S11(x)))p du(x)
16i6N Mi
Z
X cp dH ~F (S-1
i (x)), G(ST1(x)))p du(x)
i
16i6NSi(X)
?1/p
??
?
?
6 ?
?
6 ?
|
ZX cp i si dH(F(z), G(z))p du(z)
16i6N X
|
?1/p
?
|
E=
16i6N
|
!1/p
cp i si dp(F,G).
|
~
L'op'erateur «Somme» :
Avec les màemes donnees que dans l'operateur
«Union». On definit T : T(X,Y ) -+ T(X, Y ) par
T(F)(x) := E
|
pi(x)öi(F(Si1 (x))) (4.37)
|
16i6N
avec la somme dependant de x o`u x E Si(X) et E
16i6N
|
pi(x) = 1.
|
Proposition 4.3.6 d8(T(F),T(G)) 6 sup E pi(x) ci)
d8(F,G).
x?X 1`i`N
D'EMONSTRATION : Soient F, G E T(X, Y )
d8(T(F), T(G)) = sup
x?X
|
EdH
16i6N
|
X
pi(x)öi(F(Si1 (x))),
16i6N
|
pi(x)öi(G(Si1 (x))))
|
sup > pi(x) cidH(F (S-1
i (x)), G(S-1
i (x)))
x?X 16i6N
sup E pi(x) ci) d8(F, G).
~
x?X16i6N
Lemme 4.3.7 Soit ai E ,i = 1, . . . , N. Alors
~~~~~
|
X 16i6N
|
ai
|
~~~~~
|
6C(N)p E
16i6N
|
|ai| ,
|
avec C(N) = N(p-1)/p.
Proposition 4.3.8 Soient pi = supx pi(Si(x)) et si
> 0 tel que du(Si(x)) 6 sidu(x). Alors
dp(T(F), T(G)) 6 C(N) E
i
|
!1/p
cp i sp i pp dp(F, G).
i
|
Pour la preuve voir [16].
Conclusion et perspectives
Les travaux pr'esent'es dans cette thèse concernent les
fractals et plus particulièrement la th'eorie qui permet de les
g'en'erer par la technique des systèmes de fonctions
itérées (IFS).
Après l'avoir appliqu'ee a` (R, R2 et C),
nous avons regard'e son application a` l'espace plus g'en'eral des
multifonctions qui a` des applications dans des domaines informatiques et
notamment celui de la compression des images (voir [16]).
Plusieurs questions se r'evelent d'ores et
d'ejàint'eressantes.
- Quelles sont les conditions sur un espace pour pouvoir y
construire des fractals?
- Y-a-t-il une m'ethode g'en'erale d'int'egration de fonctions
mesurables sur un ensemble de type fractal?
- Que se passe t-il si les contractions de l'IFS sont des
multifonctions?
- Quelles sont les op'erations (somme, produit, sous-espaces,
...) qui pr'eservent la propri'et'es d'être fractal?
Cette thèse nous a permis 'egalement d'acqu'erir des
comp'etences en topologie et en th'eorie de la mesure pour pouvoir acc'eder a`
des problèmes de s'elections et de cross-s'elections mesurables dans le
cadre des multifonctions ou dans celui des groupes topologiques en
g'en'eral.
ANNEXE
PROGRAMMES SUR LES FRACTALS
Dans cette annexe, nous avons présentéquelques
programmes sous Matlab® servant a` illustrer la construction des
différents types de fractals. Nous avons présentéla
construction
de fractals selon la technique des systèmes de fonctions
itérées (IFS). Nous avons appliquécette
méthode a` l'aide des approches probabiliste seulement.
Section .1
L'ensemble de Cantor
function Cantor shg
clf reset
set(gcf,'color','white','menubar','none', ...
'numbertitle','off','name','Fractal Cantor')
x = 1/2 ;
h = plot(x,'.'); black = [0 0 0];
set(h,'markersize',1,'color',black,'erasemode','none');
axis([0 1 0 1]) axis off
stop = uicontrol('style','toggle','string','stop', ...
'background','white');
drawnow
p = [ .8 .9];
cnt = 1;
tic
while -get(stop,'value')
r = rand;
if r < p(1)
x = 1/3*x ; else
x = 1/3*x + 2/3;
end
set(h,'xdata',x); drawnow
cnt = cnt + 1;
end
t = toc;
s = sprintf('%8.0f points in 7.6.3f seconds',cnt,t);
text(0.25,0,s,'fontweight','bold');
set(stop,'style','pushbutton','string','close','callback','close(gcf)')
Section .2
Courbe de von Koch
function Koch_curve
shg
clf reset
set(gcf,'color','white','menubar','none', ...
'numbertitle','off','name','Fractal Koch curve') x = [1; 0];
h = plot(x(1),x(2),'.');
red = [1 0 0];
set(h,'markersize',1,'color',red,'erasemode','none'); axis([0 1
-0.5 1])
axis off
stop = uicontrol('style','toggle','string','stop', ...
'background','white');
drawnow
p = [ 0.15 .35 .5 1];
A1 = [ 1/3 0; 0 1/3];
A2 = [ 1/6 -sqrt(3)/6; sqrt(3)/6 1/6]; b2 = [1/3; 0];
A3 = [ 1/6 sqrt(3)/6; -sqrt(3)/6 1/6]; b3 = [0.5; sqrt(3)/6];
A4 = [ 1/3 0; 0 1/3]; b4 = [2/3; 0];
cnt = 1;
tic
while ~get(stop,'value')
r = rand;
if r < p(1)
x = A1*x ;
elseif r < p(2)
x = A2*x + b2;
elseif r < p(3)
x = A3*x + b3;
else
x = A4*x+b4;
end
set(h,'xdata',x(1),'ydata',x(2)); drawnow
cnt = cnt + 1;
end
t = toc;
s = sprintf ('%8.0f points in %6.3f seconds',cnt,t);
text(.25,-.5,s,'fontweight','bold');
set(stop,'style','pushbutton','string','close','callback','close(gcf)')
Section .3
Triangle de Sierpenski
function Sierpinski
shg
clf reset
set(gcf,'color','white','menubar','none', ...
'numbertitle','off','name','Fractal Sierpenski') x = [0; 0];
h = plot(x(1),x(2),'.');
darkblue = [0 0 1];
set(h,'markersize',1,'color',darkblue,'erasemode','none'); axis([0 1 0 1])
axis off
stop = uicontrol('style','toggle','string','stop', ...
'background','white');
drawnow
p =
|
[ 0.2
|
0.3
|
0.5];
|
|
A = [
|
.5
|
0; 0
|
.5];
|
|
b2 =
|
[0.5;
|
0];
|
b3 = [1/4;
|
sqrt(3)/4];
|
cnt = 1;
tic
while ~get(stop,'value')
r = rand;
if r < p(1)
x = A*x ;
elseif r < p(2)
x = A*x + b2; elseif r < p(3)
x = A*x + b3 ;
end
set(h,'xdata',x(1),'ydata',x(2));
drawnow
cnt = cnt + 1;
end
t = toc;
s = sprintf('%8.0f points in %6.3f seconds',cnt,t);
text(0.25,-0.01,s,'fontweight','bold');
set(stop,'style','pushbutton','string','close','callback','close(gcf)')
Section .4
Foug`ere de Barnsley
function fern
shg
clf reset
set(gcf,'color','white','menubar','none', ...
'numbertitle','off','name','Fractal Fern') x = [.5; .5];
h = plot(x(1),x(2),'.');
darkgreen = [0 2/3 0];
set(h,'markersize',1,'color',darkgreen,'erasemode','none');
axis([0.3 0.8 0 1])
axis off
stop = uicontrol('style','toggle','string','stop', ...
'background','white');
drawnow
p = [ .85 .92 .99 1];
A1 = [ 0 0 ; 0 .16]; b1 = [0.5; 0];
A2 = [ .849 .037; -.037 .849]; b2 = [0.075; 0.183];
A3 = [ .197 -.226; .226 .197]; b3 = [0.4; 0.049];
A4 = [-.15 .283; .260 0.237]; b4 = [0.575; -0.084];
cnt = 1;
tic
while ~get(stop,'value') r = rand;
if r < p(1)
x = A1*x + b1;
elseif r < p(2)
x = A2*x + b2;
elseif r < p(3)
x = A3*x + b3;
else
x = A4*x;
end
set(h,'xdata',x(1),'ydata',x(2));
drawnow
cnt = cnt + 1;
end
t = toc;
s = sprintf('7.8.0f points in 7.6.3f seconds',cnt,t);
text(-1.5,-0.5,s,'fontweight','bold');
set(stop,'style','pushbutton','string','close','callback','close(gcf)')
Section .5
Poussi`ere de Cantor
function Cantordust
shg
clf reset
set(gcf,'color','white','menubar','none', ...
'numbertitle','off','name','Fractal Cantordust') x = [.5; .5];
h = plot(x(1),x(2),'.');
black = [0 0 0];
set(h,'markersize',1,'color',black,'erasemode','none'); axis([-3
3 0 10])
axis off
stop = uicontrol('style','toggle','string','stop', ...
'background','white');
drawnow
p =
A = [ b2 =
|
[ 0.5 .25 [0.25;
|
.72 0;
0];
|
.89 1];
0 .25]; b1 = [0;
b3 = [0.5; 0.75];
|
0.5]; b4 =
|
[0.75;
|
0.25];
|
cnt = 1;
tic
while ~get(stop,'value')
r = rand;
if r < p(1)
x = A*x + b1; elseif r < p(2)
x = A*x + b2; elseif r < p(3)
x = A*x + b3; else
x = A*x;
end
set(h,'xdata',x(1),'ydata',x(2));
drawnow
cnt = cnt + 1;
end
t = toc;
s = sprintf('7.8.0f points in 7.6.3f seconds',cnt,t);
text(.2,-.05,s,'fontweight','bold');
set(stop,'style','pushbutton','string','close','callback','close(gcf)')
Section .6
Tapis de Sierpenski
function tapis_de_Sierpinski
shg
clf reset
set(gcf,'color','white','menubar','none', ...
'numbertitle','off','name','Fractal tapis de Sierpinski') x = [0; 0];
h = plot(x(1),x(2),'.');
blue = [0 0 1];
set(h,'markersize',1,'color',blue,'erasemode','none');
axis([0 1 0 1])
axis off
stop = uicontrol('style','toggle','string','stop', ...
'background','white');
[ .1
|
.3
|
.5
|
.6 .75 .85
|
.9
|
1];
|
|
[ 1/3
|
0;
|
0
|
1/3];
|
b2 =
|
[0;
|
1/3];
|
|
[0; 2/3];
|
b4 =
|
[1/3;
|
0];
|
b5 =
|
[1/3;
|
2/3];
|
[2/3;
|
0];
|
b7 =
|
[2/3;
|
1/3]; b8 = [2/3; 2/3];
|
drawnow p = A = b3 = b6 =
cnt = 1;
tic
while ~get(stop,'value')
r = rand;
if r < p(1)
x = A*x;
elseif r < p(2)
x = A*x + b2; elseif r < p(3)
x = A*x + b3; elseif r< p(4)
x = A*x+b4; elseif r< p(5)
x = A*x + b5; elseif r< p(6)
x= A*x + b6; elseif r<p(7)
x= A*x + b7;
else
x= A*x + b8;
end
set(h,'xdata',x(1),'ydata',x(2));
drawnow
cnt = cnt + 1;
end
t = toc;
s = sprintf('7.8.0f points in 7.6.3f seconds',cnt,t);
text(.2,-.05,s,'fontweight','bold');
set(stop,'style','pushbutton','string','close','callback','close(gcf)')
Section .7
L'ensemble de Julia
7.7.L'ensemble Julia avec c=-.745429
col=30;
m=400;
cx=0;
cy=0;
l=1.5;
x=linspace(cx-l,cx+l,m); y=linspace(cy-l,cy+l,m);
[X,Y]=meshgrid(x,y);
c= -.745429;
Z=X+i*Y;
for k=1:col;
Z=Z.^2+c;
W=exp(-abs(Z));
end
colormap prism(256)
pcolor(W);
shading flat;
axis('square','equal','off');
Pour voir d'autre ensemble de Julia il suffit modifier le nombre
c o`u le polynàome Z. Par exemple prenant c=0.32+0.034i et Z=Z.^3+c.
Section .8
L'ensemble de Mandelbort
col=20;
m=400;
cx=-.6;
cy=0;
l=1.5;
x=linspace(cx-l,cx+l,m); y=linspace(cy-l,cy+l,m);
[X,Y]=meshgrid(x,y);
Z=zeros(m);
C=X+i*Y;
for k=1:col;
Z=Z.^2+C;
W=exp(-abs(Z));
end
colormap copper(256); pcolor(W);
shading flat;
axis('square','equal','off');
Pour voir d'autre ensemble de Mandelbort il suffit modifier le
polynàome Z. Par exemple prenant Z=Z.^3+c.
R'ef'erences bibliographiques
[1] Alleche B. Quelques résultats sur la consonance, les
multi-applications et la séquentialité. Th`ese de Doctorat (PhD)
mathématiques, Universitéde Rouen, 1996.
[2] Barnsley M. F. Fractals Everywhere. Academic Press, Boston,
5ème edition, 1993.
[3] Berger M. A Panoramic View of Riemannian Geometry. Springer,
France, 2002.
[4] Bourbaki N. Topologie générale Chapitres 1-4.
'Eléments de mathémtique. SpringerVerlag Berlin, 2007.
[5] Bouziad A. and Calbrix J. Théorie de la mesure et
l'intégration. Universitéde Rouen, 1993.
[6] Bronshtein I.N. Semendyayev K.A. Musiol G. et Muehlig H.
Handbook of Mathematics. Springer-Verlag Berlin, 5ème
edition, 2007.
[7] Engelking R. General Topology. Heldermann Verlag Berlin,
1989.
[8] Falconer K.J. The Geometry of Fractal Sets. Cambridge
University Press, Cambridge, 1985.
[9] Falconer K.J. Fractal Geometry. Mathematical Foundations and
Applications. Wiley, New York, 2ème edition, 1990.
[10] Gerald E. Measure, Topology, and Fractal Geometry.
Springer, 2ème edition, 2008.
[11] Helmberg G. Getting acquainted with fractals. Walter de
Gruyter, 2007.
[12] Henrikson J. Completeness and total boundedness of the
Hausdorff metric. 1999.
[13] Herbin R. et Gallouët T. Mesure et Integation.
Universitéde Provence, 2008.
[14] Hutchinson J. Fractals and self-similarity. Indiana Journal
of Mathematics 30, pages 713747, 1981.
[15] Julia G. M'emoire sur l'it'eration des fonctions
rationnelles. Journal de math'ematiques pures et appliqu'ees, 8(1) :p. 47-246,
1918.
[16] Mendivil F. et Vrscay E.R. La Torre D. Iterated function
systems on multifunctions. 2004.
[17] La Torre D. et Mendivil F. Iterated function systems on
multifunctions and inverse problems. 2004.
[18] Lajoie J. La g'eom'etrie fractale. Master's thesis,
Universit'e du Qu'ebec a` trois-rivi`eres, 2006.
[19] Mandelbrot B. B. Fractal aspects of the iteration of z
-+ Az(1 -- z) for complex A, z. Ann. N. Y. Acad. Sci., 357
:249-259, 1980.
[20] Mandelbrot B. B. The Fractal Geometry of Nature. Freeman,
San Francisco, 1982.
[21] Marian G. et Constantin P.N. Chaotic dynamical systems. An
introduction. University of Craiova, Universitaria Press, 2002.
[22] McMullen C. The Hausdorff dimension of general Sierpi'nski
carpets. Nagoya Math. J., 96,1-9, 1984.
[23] McMullen C. Area and Hausdorff dimension of Julia sets of
entire functions. Transaction of the American mathematical society, 300(1),
March 1987.
[24] Mitsuhiro S. The Hausdorff dimension of the boundary of the
Mandelbrot set and Julia sets. April 1991.
[25] Olivier B. et Michel Z. Quelques r'esultats sur la
dimension de Hausdorff des ensembles de Julia des polynàomes
quadratiques. Fundamenta mathematicae, 151, 1996.
[26] Olivier E. Les dimensions fractales. Master's thesis,
2006.
[27] Peter M. Fractal geometry. From self-similarity to Brownian
motion. Universit·at Kaiserslautern, 2000/2001.
[28] Rudin W. Principles of Mathematical Analysis. Dunod,
3`eme edition, 1976.
[29] Rudin W. Analyse r'eelle et complexe. Cours et exercices.
Dunod, 3`eme edition, 1987.
For this thesis, we have used the LATEX 2E
packages of the society ma- thematics of France.
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