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Evaluation d'impact du projet d'appui à  la sécurisation des systèmes de production agricole de Maradi au Niger (PASSPA / PN7 )

( Télécharger le fichier original )
par Mahaman Sani GARBA
Université Paris 1 Sorbonne / CEFEB ( centre d 'études financières économiques et bancaires ) - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion des projets et programmes de développement 2005
  

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Août 2005

CARE INTERNATIONAL AU NIGER

EVALUATION D'IMPACT DU PROJET

D'APPUI A LA SECURISATION DES

SYSTEMES DE PRODUCTION AGRICOLE

DE MARADI (PASSPA/PN7)

Mahaman Sani GARBA

Ingénieur Spécialiste en gestion des projets et programmes de développement

AVANT PROPOS

REMERCIEMENTS

Au terme de la présente étude, qu'il me soit permis de m'acquitter de l'agréable devoir de remercier tous ceux qui m'ont apporté leurs concours dans sa réalisation.

Je pense particulièrement à :

- Docteur Amadou SAYO, Directeur Adjoint de Care-Niger dont la perspicacité et l'appui ont permis la réalisation de ce travail ;

- Monsieur Jean-Claude TOUYA, Responsable de l'option « Décision publique, gestion des projets et programmes dans une économie en développement » au C.E.F.E.B dont j'ai eu le plaisir et le bonheur de recevoir l'appui du début jusqu'à la fin de ma formation.

J'exprime ma profonde gratitude à la Directrice de Care-Niger, au Directeur Jacque LEVARD et à tout le personnel du C.E.F.E.B. Veuillez recevoir l'expression de mon infinie reconnaissance.

Je pense également à :

- Monsieur Maman Sani ABDOU, chargé de la formation et de la méthodologie au Réseau Nigérien de Suivi Evaluation (RENSE), dont les conseils m'ont été très utiles ;

- Monsieur Jean Charles Rouge, chargé du programme « bonne gouvernance » à la représentation du PNUD au Niger et coordinateur national du Réseau Nigérien de Suivi Evaluation (RENSE) ;

- Monsieur Mohamed Ali, Coordinateur chargé du développement institutionnel et renforcement des capacités à la représentation de Care au Niger qui m'a favorisé l'accès à une importante documentation ;

- Madame BILKASSOUM Salamatou, Chef de Projet Equité entre les Genres et Sécurité des Conditions de vie des Ménages à Care-Niger pour l'appui logistique qu'elle ne m'a pas ménagé ;

- Madame OUSMANE Fatouma, à la Direction de l'aviation Civile du Niger, qui a effectué la première relecture de ce travail;

- Les chefs des villages visités dont l'hospitalité m'avait profondément marqué. Il s'agit de Kokki, Djinguilma, Garin Gado Saboua, Dan Makaou, Badeta, Guidan Ara, Guidan Aché, Koringo, Zodèye, Garin Koutoubou, Garin Tanko, Guidan Kata, Guidan Basso, Sakata et Garin Bajini.

Enfin, je m'en voudrais de ne pas être reconnaissant aux personnes avec qui, j'ai effectué le difficile

parcours de quinze villages lors de la présente évaluation. Il s'agit de :

- Mademoiselle Amina TOURE, Sociologue

- Monsieur Issa Moussa SOFFO, Economiste

- Monsieur Maman Damba LAOUEL Enquêteur

- Mademoiselle Kadiatou BAKA, Enquêtrice

- Madame Ali Ramatoulaye CHAIBOU, Enquêtrice

- Madame Boubacar Raïchatta DAWALAK, Enquêtrice

- Monsieur Mani Gonda, Enquêteur

- Monsieur Abdourahamane Garba, Enquêteur et Comptable

- Monsieur Yahaya Boubacar, Chauffeur

- Mademoiselle Saâda Gonda, Cuisinière

PRINCIPAUX SIGLES EMPLOYES

AMDUR Activités d'aménagements durables

APROVE Activités de production végétale

CARE Cooperative for Assistance and Relief Everywhere

MARP Méthode Active de Recherche et de Planification Participative

MECAPRO Activités de mise en contact pour l'approvisionnement en équipement

MEC-HYDRO Activités de mise en contact pour l'hydraulique MECREDIT Activités de mise en contact pour l'obtention de crédit

NORAD Agence Norvégienne d'Aide au développement

OSEP Organisations socioéconomiques paysannes

PAAPA Projet Agroforestier et d'Appui à la Production Agricole

PAGER Petites activités génératrices de revenus

PAF Projet Agroforestier

PASSPA Projet d'Appui à la Sécurisation des Systèmes de Production Agricole

SA 1 Services d'appui de type 1

SA 2 Services d'appui de type 2

SIM Soudan Interior Mission

UNC Union Nationale de Coopération

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU PROJET ET DE LA ZONE D'INTERVENTION 4

CHAPITRE 1 : LE CONTEXTE DE LA ZONE D'INTERVENTION DU PROJET 4

Section 1.1 : Les tendances socio-économiques 4

Section 1.2 Les efforts de l'Etat et des agences de développement 5

Section 1.3 Les stratégies de survie des ménages ruraux 6

Section 1.4 Les mécanismes villageois d'appui 7

Section 1.5 Les contraintes liées aux conditions de vie des ménages 7

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU PROJET 8

Section 2.1: L'historique du projet 8

Section 2.2 Les objectifs du projet 10

Section 2.3 L'approche du projet 10

Section 2.4 Les stratégies d'intervention du projet 12

Section 2.5: Les principales activités du projet 13

CHAPITRE 3: LA METHODOLOGIE D'EVALUATION DU PROJET 22

Section 3.1 : Les sources d'informations 22

Section 3.2 Le modèle d'évaluation utilisé 22

Section 3.3 : la méthode de collecte d'informations 23

Section 3.4 : Les indicateurs retenus pour l'évaluation 24

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE QUALITATIVE DE L'IMPACT DU PROJET 25

CHAPITRE 4 L'EVALUATION DES ACTIVITES D'APPUI AUX PRODUCTIONS VEGETALES 25

CHAPITRE 5 L'EVALUATION DES ACTIVITES DE MISE EN CONTACT POUR L4OBTENTION DE CREDIT 26

CHAPITRE 6 L'EVALUATION DES ACTIVITES D'AMENAGEMENTS DURABLES 29

Section 6.1 : L'évaluation des effets et impacts des activités de protection de la régénération naturelle 29

Section 6.2 : L'évaluation des effets et impacts des activités de reboisement 30

Section 6.3 L'évaluation des effets et impacts des activités de gestion des aires de pâturage 33

CHAPITRE 7 : L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES DE FORMATION. 32

Section 7.1 : L'évaluation de la formation d'animateurs et d'enquêteurs villageois 32

Section 7.2 L'évaluation de la formation en technique de fabrication du compost 33

Section 7.3 : L'évaluation de la formation à la conception et l'utilisation des foyers améliorés 34

Section 7.4 : l'évaluation de l'alphabétisation des adultes 34

CHAPITRE 8: L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES SERVICES D'APPUI DE TYPE 1 35

Section 8.1 : l'évaluation des effets et impacts des banques de céréales et de semences. 36

Section 8.2 : L'évaluation des effets et impacts des banques de produits phytosanitaires 40

CHAPITRE 9 : L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES GROUPEMENTS D'EPARGNE 40

CHAPITRE 10 L'EVALUATION DES ACTIVITES DE MISE EN CONTACT POUR L'HYDRAULIQUE 44

Section 10.1 L'évaluation des activités de mise en contact pour le fonçage ou la réhabilitation des puits 44

Section 10.2 : L'évaluation des activités d'aménagement de la mare de Guidan Kata 45

CHAPITRE 11. L'EVALUATION DES PETITES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS 46

CHAPITRE 12 L'EVALUATION ACTIVITES D'APPUI A L'EMERGENCE D4ORGANISATIONS PAYSANNES 47

TROISIEME PARTIE : L'ANALYSE QUANTITATIVE DE L'IMPACT DU PROJET 49

CHAPITRE 13 : LA NOTION DU DEGRE DE VULNERABILITE DU MENAGE 49

Section 13.1 Le statut de vulnérabilité d'un ménage 49

Section 13.2 Les critères de vulnérabilité des ménages 51

CHAPITRE 14 : L'IMPACT DU PROJET SUR LES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES 51

Section 14.1 : Présentation de l'échantillon 52

Section 14.2 : Participation des femmes aux organisations socio-économiques 52

Section 14.3 Alphabétisation de la femme 53

Section 14.4 Acquisition des terres par les femmes 54

Section 14.5 Autonomie de gestion de la production agricole des femmes 55

Section 14.6 L'évolution du niveau de dépendance économique des femmes au sein du foyer 56

Section 14.7 Allègement des charges domestiques des femmes 57

Section 14.8 Variation de revenus des femmes 59

Section 14.9 Contribution de la femme au budget familial 61

Section 14.10 Influence de la femme sur la prise de décision au sein du ménage 62

Section 14.11 L'éducation des mères 63

CHAPITRE 15 : L'IMPACT DU PROJET SUR LES CONDITIONS DE VIE DES MENAGES 67

Section 15.1 Caractéristiques de l'échantillon 68

Section 15.2 : Répartition des chefs de ménages selon les niveaux de scolarisation 68

Section 15.3 Répartition des chefs de ménages selon l'alphabétisation 68

Section 15.4 Répartition des ménages selon leur appartenance aux organisations socio-économiques 69

Section 15.5 Pratique du salariat agricole. 70

Section 15.6 les principales cultures pratiquées 71

Section 15.7 Mise en valeur des terres 73

Section 15.8 Taux de mise en valeur des terres 74

Section 15.9 Pratique de la technique de fertilisation des terres 75

Section 15.10 Production agricole 76

Section 15.11 Les rendements de la production agricole à l'hectare 80

Section 15.12 Durée de couverture de la production agricole et durée de la période de soudure. 83

Section 15.13 Les activités qui ont induit des impacts positifs sur les conditions de vie des ménages 87

Section 15.14 Activités qui ont induit des impacts négatifs pour les communautés 89

Section 15.15 Implication des ménages dans les conflits 90

Section 15.16 Evolution des critères de vulnérabilités 91

CONCLUSION GENERALE 96

RECOMMANDATIONS GENERALES 97

ANNEXES 98

Annexe I Cadre logique du projet reconstitué 98

Annexe II Les villages bénéficiaires directs des activités du projet 104

Annexe III Terme de référence de l'évaluation 106

Annexe IV Questionnaire administré aux chefs de ménages 115

Annexe V Questionnaire administré aux femmes 117

Annexe VI Guide d'entretien pour l'évaluation des activités de formation 119

Annexe VII Guide d'entretien pour l'évaluation des activités des services d'appui de type II 120

Annexe VIII Guide d'entretien pour l'évaluation des petites activités génératrices de revenus 121

Annexe IX Guide d'entretien pour l'évaluation des activités de mise en contact pour l'hydraulique 128

Annexe X Guide d'entretien pour l'évaluation des activités de production végétale 123

Annexe XI Guide d'entretien pour l'évaluation des services d'appui de type 1 124

Annexe XII Guide d'entretien pour l'évaluation des activités de mise en contact pour l'obtention de crédit 125

Annexe XIII Guide d'entretien pour l'évaluation des activités d'aménagements durables 126

Annexe XIV Calendrier de visite des villages 127

Annexe XV Liste des membres de l'équipe d'évaluation 128

BIBLIOGRAPHIE 129

SYNTHESE

Le projet d'appui à la sécurisation des systèmes de production agricole de Maradi (PASSPA) était intervenu dans les départements de Guidan Roumdji et de Madaroufa. L'économie de ces régions était en crise depuis 1992. Cette crise était caractérisée par une extrême fluctuation de la production agricole tributaire du climat et de la pluviométrie, une croissance démographique galopante et une pression sans cesse croissante sur les ressources naturelles. C'est dans ce contexte qu'était intervenu le projet. Celui-ci avait identifié 33 contraintes dans ces régions lors du diagnostic participatif. Ces contraintes relevaient principalement de la pauvreté des sols agricoles, de l'insuffisance d'eau de boisson, de l'insécurité alimentaire et des attaques des ennemis de culture. Pour pallier ces contraintes, le projet avait appuyé dix catégories d'activités à savoir : D les activités d'aménagements durables, (c) les activités de mise en contact pour l'approvisionnement en équipements agricoles, (c) les activités de mise en contact pour l'obtention des crédits, 4 les activités de mise en contact pour le fonçage et le curage des puits, ® les activités d'appui à l'émergence d'organisations socio-économiques paysannes, (c) les petites activités génératrices de revenus, 7 les activités d'appui aux productions végétales, ® les services d'appui de type 1 (banques céréalières, alphabétisation etc.) (c) les services d'appui de type 2 ( les groupements d'épargne et de crédit) et les activités de formation.

Avec cette multitude d'activités, le projet avait induit certains changements positifs à savoir : le raffermissement de la cohésion sociale, la disponibilité d'eau de boisson et parfois des vivres, l'amélioration de revenus des ménages, l'allègement de certaines tâches domestiques des femmes, l'ouverture d'esprit, etc. Toutefois, Il n'avait pas induit des changements positifs significatifs au niveau des femmes. Par ailleurs, l'opération d'octroi des crédits avait provoqué des changements négatifs chez certains bénéficiaires qui étaient contraints de brader leurs biens (champs et productions agricoles) pour rembourser les emprunts ou de fuir leurs villages afin d'éviter la prison ou l'humiliation.

En définitive, le projet a été pertinent et globalement efficace. En effet, il avait répondu à l'attente d'une tranche non négligeable des bénéficiaires en améliorant leurs conditions de vie et en participant à la protection de l'environnement.

1

INTRODUCTION

Ancienne colonie française de l'Afrique de l'Ouest, le Niger est indépendant depuis 1960. Vaste territoire enclavé de plus de 1 200 000 km2 (deux fois la France), dont la plus grande partie est couverte par le désert du Sahara, le Niger constitue le trait d'union entre l'Afrique du Nord et l'Afrique sub-saharienne. Il partage ses frontières avec sept pays qui sont l'Algérie, le Bénin, le Burkina, la Libye, le Mali, le Nigeria et le Tchad.

Le contexte général du Niger est marqué par des contraintes de tout ordre à savoir : (a) un cadre physique présentant de forts obstacles à l'extension des activités de développement, (b) un cadre humain marqué par une croissance démographique incompatible avec la croissance économique et (c) des pesanteurs socioéconomiques qui favorisent la résistance au changement. C'est dans ce contexte que le Niger reçoit l'appui des Organisations Internationales et des pays amis et généreux comme la France, afin de lutter contre la pauvreté et le sous développement. Aujourd'hui, malheureusement, plus de quarante ans après l'indépendance, les problèmes de sous développement et de pauvreté maintiennent le Niger dans la catégorie des pays les moins avancés. Classé avant dernier au monde (172ème sur 173) selon l'Indice de Développement Humain1, ce pays est actuellement plongé dans une pauvreté extrême. Une étude réalisée en 1997 par le Projet Famine Early Warning System (FEWS), financé par l'USAID, a décrit le Niger comme «vivant à la limite» de la survie humaine.

Pourtant, ce pays continue toujours à recevoir l'aide internationale à travers des projets et programmes de développement qui, le plus souvent, ne mesurent pas leurs impacts sur les conditions de vie des bénéficiaires. En effet, la plupart des décideurs de ces projets et programmes de développement se limitent dans le meilleur des cas à ne faire des évaluations qu'à la fin de l'intervention. Par conséquent, ils se contentent du constat banal et ambigu du genre « Il est trop tôt pour mesurer l'impact ». C'est ainsi que durant des décennies des projets mis en place ont pris fin sans qu'on ait cherché à mesurer les « effets structurants » qu'ils étaient censés produire sur les populations cibles.

C'est pour rompre avec ce processus que nous avons tenté d'évaluer l'impact réel du projet d'Appui à la Sécurisation des Systèmes de Production Agricole de Maradi sur les populations bénéficiaires.

La finalité de cette évaluation est de tirer les enseignements issus d'une analyse impartiale de l'intervention du projet et de faire des recommandations aux décideurs de l'ONG Care

1 Voir l'indice de développement Humain 2003 du PNUD,

2

international dans le but d'améliorer leurs futures actions. Par conséquent, les produits attendus de cette évaluation sont : (1) l'appréciation de la pérennité des activités, (2) l'identification des liens de causalité entre les changements constatés au sein des communautés et les actions engagées par le projet afin de ressortir l'ampleur des impacts positifs ou négatifs induits par l'intervention, (3) l'identification des meilleures pratiques permettant d'améliorer la conception et la gestion des activités futures.

Les questions centrales auxquelles nous chercherons des réponses à travers la présente évaluation porteront sur :

1) la pertinence du projet. Il s'agit de déterminer si le projet correspondait bien aux priorités nationales et aux besoins des bénéficiaires à l'époque de sa mise en oeuvre.

2) l'efficacité du projet. Ici, nous chercherons à connaître si le projet a produit des effets positifs attendus au niveau des ménages.

3) l'efficience du projet. Il s'agit de préciser dans quelles mesures les produits du projet traduisent une utilisation rationnelle des ressources.

4) le degré de changement. Ici, l'analyse consiste à identifier les changements positifs ou négatifs, intentionnels ou non, qui ont été induits par l'intervention du projet.

5) la viabilité des activités de développement appuyées par le projet. Cette partie de l'étude constitue l'axe central de la présente évaluation. Par conséquent une attention particulière lui sera accordée. Dans ce cadre, les principales questions porteront sur :

- l'appropriation par les bénéficiaires des technologies promues par le projet.. Il s'agit d'établir si les technologies appliquées continueront d'opérer au-delà du projet..

- la viabilité institutionnelle. La question est de juger de la pérennité des structures et des organisations mises en place.

- les aspects socioéconomiques et questions de genre concernant la motivation et la participation des bénéficiaires aux différentes activités. Ici, l'analyse consistera à vérifier si les besoins de tous les groupes constitutifs de la population bénéficiaire sont couverts par le projet et que ces groupes continuent à tirer profit du projet en ce qui concerne leur sécurité économique et leur niveau de vie. Un accent sera particulièrement mis sur la situation de la femme et des groupes vulnérables.

- l'impact sur l'environnement. La question sera de savoir si le projet a préservé ou détérioré l'environnement.

Au regard de ce qui précède, la présene évaluation s'articulera autour de trois grandes parties :

3

- La première partie présentera d'une part, le projet et sa zone d'intervention, d'autre part notre approche méthodologique de l'évaluation.

- La deuxième mettra en exergue l'analyse qualitative de la pérennité et de l'impact des activités du projet.

- Enfin, la dernière partie présentera d'abord, l'analyse quantitative de l'impact du projet sur les conditions de vie des femmes en particulier et des ménages en général, ensuite la conclusion et les recommandations générales.

PREMIERE PARTIE

LE PROJET, LA ZONE D'INTERVENTION ET L'APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L'EVALUATION.

4

CHAPITRE 1 : LE CONTEXTE DE LA ZONE D'INTERVENTION DU PROJET

Le projet d'appui à la sécurisation des systèmes de production agricole (PASSPA) de Maradi était intervenu dans les départements de Guidan Roumdji et de Madarounfa de la région de Maradi. Ces zones ont été choisies en raison de leur importance en matière de production agricole et du nombre relativement limité d'initiatives de développement recensées.

La population active est en majorité composée d'agriculteurs sédentaires et d'agro-pasteurs auxquels s'ajoutent des groupes nomades transhumant pendant la saison sèche Les départements de Madarounfa et de Guidan Roumdji comptaient respectivement 62 et 53 habitants au km2 en 1994.

Environ 30% des 820 000 ha de la superficie cultivable étaient exploitées. Le mil, le sorgho et le niébé étaient les principales cultures des quelques 60 000 exploitations agricoles de ces zones.

Dans les départements de Guidan Roumdji et de Madarounfa vivaient environ 25% des 1.600.000 têtes de bétail que comptaient la région de Maradi en 1994. Ce bétail constitué surtout de petits ruminants (caprins et ovins) représentait jusqu'à 10% des revenus des ménages et jouait un rôle très important dans leurs stratégies de survie.

Les habitants de ces zones profitaient surtout des opportunités commerciales et professionnelles créées par leur proximité à la ville de Maradi et celle des routes commerciales qui desservent le Nigeria, pays voisin.

Section 1.1 : Les tendances socioéconomiques

L'économie de la région de Maradi était en crise depuis 1992. Cette crise s'est caractérisée par une stagnation de la production agricole, un recul du secteur industriel formel, une croissance démographique galopante et un taux d'urbanisation relativement élevé. Ceci avait conduit les ménages ruraux à diversifier leurs sources de revenus extra-agricoles et à se tourner vers le secteur informel.

Près de 90% de la population de la région tiraient leurs revenus du secteur agricole. La superficie totale cultivée a triplé depuis 1972. Cependant, la production agricole pluviale n'a cessé d'enregistrer des résultats mitigés. Les cultures de contre-saison étaient pratiquées sur de petites superficies mais étaient d'une grande importance pour les ménages ruraux de Madarounfa et de Guidan Roumdji. Cependant, une part importante des revenus générés par cette activité revenait à des propriétaires autres que les ménages exploitants.

5

L'élevage était2 extensif et les troupeaux sillonnaient la région à la recherche d'eau et de pâturage. L'exportation du bétail vers le Nigeria avait considérablement chuté. Cette baisse suivie d'une angoisse perpétuelle de diminution éventuelle du bétail à cause de la sécheresse avait contraint la plupart des ménages ruraux et même les pasteurs nomades à modifier la composition de leur troupeau en privilégiant les petits ruminants. L'utilisation que les ménages faisaient du bétail est bien connue : c'est une épargne, assurance risque contre les mauvaises récoltes. Ce bétail était également utilisé pour la consommation et le transport. Bien que l'élevage permette de compléter l'alimentation des ménages ruraux en lait et en viande, il existait au niveau local très peu d'activités de transformation des produits et sous produits animaux (produits laitiers, articles en cuir, produits dérivés de la viande) pouvant générer des plus values.

La pression sans cesse croissante sur les ressources naturelles du département a aussi des conséquences sociologiques liées aux intérêts divergents des principaux groupes ethniques. En effet, les agriculteurs sédentaires d'ethnie haoussa en majorité, exploitaient une part de plus en plus importante des terres disponibles. Par conséquent, les pasteurs d'ethnie peul et tamasheq étaient contraints de déplacer leurs troupeaux vers des pâturages dont les réserves ne cessaient de diminuer. Les migrations traditionnelles des pasteurs vers le sud après les récoltes annuelles pour faire paître leurs troupeaux avaient provoqué l'hostilité des agriculteurs sédentaires à leur encontre. Ces tendances avaient accentué la marginalisation des populations nomades de la région. A ceci, s'ajoutait l'accès limité de ces populations aux services publics (soins de santé, éducation).

Section 1.2 Les efforts de l'Etat et des agences de développement

A l'instar de l'économie nationale en générale et de la production de la région de Maradi en particulier les services techniques connaissaient beaucoup de problèmes à l'époque. Par conséquent, ils étaient pratiquement incapables de fournir de façon significative un appui et une assistance aux ménages ruraux en détresse. Ces services qui manquaient de moyens et du personnel, n'étaient pas en mesure de répondre efficacement à la demande. Par ailleurs, les organisations villageoises soit avaient échoué et disparu par absence d'objectif ou d'appui, soit n'existaient que de nom. Les services techniques de l'Etat n'avaient pas été en mesure de promouvoir les moyens locaux d'auto assistance. De nombreuses organisations villageoises

2 Il l'est encore.

6

étaient plutôt directement associées aux projets d'appui initiés et financés par des agences d'aide étrangères.

L'un des défis du projet PASSPA était de rompre avec cette tendance en adoptant une approche par étapes au niveau de chaque village de sorte que la planification des activités puisse se faire en collaboration avec les villageois et non à leur place.

Section 1.3 Les stratégies de survie des ménages ruraux

Vu les conditions écologiques difficiles, la pression sans cesse croissante exercée par la démographie sur les ressources naturelles et les possibilités limitées dans le secteur primaire, les ménages ruraux étaient contraints de faire recours à une diversité d'activités génératrices de revenus pour améliorer leurs conditions de vie. Ainsi, presque tous les ménages ruraux pratiquaient la diversification des sources de revenus. Celle-ci reposait essentiellement sur un faible capital, une prise de risque limitée et un important recours à la main d'oeuvre. De 25 à 30% des revenus des ménages étaient générés par des activités menées hors exploitations agricoles et 50% provenaient d'activités non agricoles. L'élevage contribuait, bien que faiblement, à compenser l'irrégularité des revenus agricoles. Les principales sources de revenus extra agricoles étaient constituées par les services et le petit commerce du secteur informel pratiqués le plus souvent pour le compte de grands commerçants. La cueillette, les travaux agricoles rémunérés et les autres travaux ne nécessitant pas de connaissances techniques particulières étaient les principales sources de revenus annexes des ménages. Ces revenus étaient en général utilisés pour l'achat de denrées alimentaires et d'intrants agricoles.

Les activités génératrices de revenu variaient selon les sexes des pratiquants. Les hommes et les femmes pratiquaient l'élevage et l'agriculture. Toutefois les femmes pratiquaient de petits commerces relevant en majorité de la production agricole. Ces activités étaient pratiquées en général à côté du domicile. Il s'agissait de la restauration, la préparation d'huile d'arachide et les autres entreprises commerciales à petite échelle. Quant aux hommes, en plus du travail des champs, ils s'occupaient d'activités non agricoles telles que l'artisanat et le commerce, parfois sur une grande échelle.

Les stratégies des ménages en la matière étaient évidemment influencées par la possibilité d'accéder ou non aux principaux services d'appui tels que l'éducation, la formation, le crédit et l'assistance technique.

7

Section 1.4 Les mécanismes villageois d'appui

Il n'existait pas au niveau des villages des moyens ou des structures de marché qui permettaient d'assurer en temps opportun, un approvisionnement en intrants pour la production agricole et l'embouche à des prix modérés. Il en était de même pour la commercialisation des produits à un prix convenable. En conséquence, les ménages dépendaient beaucoup des structures ou des subventions de l'Etat ainsi que des transactions onéreuses des intermédiaires. Cependant, la dépendance à l'égard des structures de l'Etat ne pouvait pas se poursuivre indéfiniment et l'Etat ne pouvait pas non plus assurer un approvisionnement suffisant en temps opportun. Aussi, la dépendance à l'égard des intermédiaires réduisait considérablement la marge bénéficiaire des ménages ruraux.

En somme, la plupart des ménages n'avaient pas accès en temps voulu aux services et aux informations techniques pouvant leur permettre de prendre des décisions opportunes et efficaces en matière d'activités économiques et productives. Cette situation était aggravée par le taux d'analphabétisme élevé, les barrières linguistiques et le retrait graduel de l'appui des animateurs villageois.

Section 1.5 Les contraintes liées aux conditions de vie des ménages

Trente et trois (33) contraintes ont été identifiées lors des diagnostics participatifs au niveau des communautés cibles. Ces contraintes étaient réparties comme suit :

- 32,1% des contraintes relevaient de la pauvreté des sols agricoles associée à la difficulté d'accès à l'engrais ;

- 28,6% se rapportaient à l'insuffisance d'eau de boisson et à l'insécurité alimentaire ;

- 21,4% étaient liées aux attaques des ennemies de cultures (criquets, rats etc.), à l'insuffisance des semences et au manque de pâturage pour les animaux ;

- Les vingt-six autres contraintes restantes représentant17,9% concernaient : (1) L'insuffisance qualitative et quantitative des semences, (2) la mauvaise structure des productions agricoles, (3)l'insuffisance de pâturage, (4) le manque des plants forestiers pour les diverses utilisations, (5) les problèmes de santé animale, (6) l'insuffisance des connaissances en gestion des ressources naturelles, (7) l'insuffisance des comportements adéquats de gestion des ressources naturelles, (8) la baisse de la biodiversité floristique, (9) l'analphabétisme, (10) l'accroissement des dégâts champêtres, (11) l'érosion hydrique et éolienne, (12) L'envahissement des parcours

8

pastoraux par le cida cordifolia3, (13) l'insuffisance d'arbres et de bois, (14) les attaques des ennemies de culture, l'érosion hydrique, (15) le bradage des productions agricoles, (16) la difficulté pendant les périodes de soudure, (17) l'inaccessibilité au crédit, (18) l'insuffisance de fonds de roulement, (19) la faiblesse de l'épargne, (20) l'absence de financement des micro-projets individuels et collectifs, (21) le manque d'organisations villageoises et la léthargie des villages, (22) l'absence ou l'insuffisance de la cohésion sociale au sein des villages, (23) l'accroissement des conflits intercommunautaires, (24) le manque d'autonomie ou « d'autogérance » pour les villages, (25) le manque d'équipements et (26) les difficultés d'accès aux premiers facteurs de productions agricoles et animales.

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU PROJET

Section 2.1: L'historique du projet

De 1995 à 1999, Care Niger avait mis en oeuvre, dans les départements de Guidan Roumdji et de Madarounfa, un projet d'appui à la sécurisation des Systèmes de production Agricole (PASSPA-PN7). Ce projet avait procédé à un diagnostic participatif pour identifier les contraintes, potentialités et priorités des communautés de base.

En réalité, le projet N° 7 de Care Niger avait démarré en 1982 sous financement Norvégien par le biais de Care Norvège et de NORAD4. Le projet a connu trois (3) versions et quatre (4) phases :

- La version PAF (projet agroforestier) de 1982 à 1989 avec une première phase de 1982 à 1985 et une seconde phase de 1986 à 1989. Le PAF s'était appuyé sur une approche « appui institutionnel » pour permettre aux services de l'Etat de mettre en oeuvre des actions de protection et de régénération de l'environnement dans le département de Maradi ;

- La version PAAPA (projet agroforestier et d'appui à la production agricole) avait succédé au PAF de 1990 à 1994 en une seule phase. Le PAAPA avait tiré les leçons du PAF et avait ajouté au traditionnel volet « protection et régénération de l'environnement » un nouveau volet « appui à la production agricole ». Le PAAPA s'était basé aussi sur une approche « appui institutionnel » afin de permettre aux services de l'Etat de mettre en oeuvre des actions d'amélioration de la production agricole en plus des actions de protection et de régénération de l'environnement de Maradi ;

3 Peste végétale se répandant à partir des couloirs de passages des animaux

4 Agence Norvégienne d'Aide au Développement

9

- La version PASSPA (projet d'appui à la sécurisation des systèmes de production agricole) avait succédé au PAAPA de 1995 à 1999 en une seule phase. Le PASSPA avait tiré les leçons du PAF et de PAAPA et s'était appuyé sur les expériences de Care Niger en matière d'intervention en milieu rural.

En effet, le mode d'intervention du projet PAASPA avait constitué une rupture d'avec celui du projet PAAPA dont il émanait. Le projet PAAPA avait axé l'essentiel de son partenariat au niveau des services techniques de l'Etat qui étaient à l'époque en relation avec les producteurs pour exécuter des opérations généralement planifiées en dehors de la participation des bénéficiaires. Cependant, le PASSPA avait axé son partenariat sur les acteurs bénéficiaires villageois afin de minimiser les coûts d'intervention et consacrer l'essentiel de ses fonds au financement des actions directement profitables aux producteurs et non au financement du fonctionnement des services. Dans l'optique du PASSPA les villageois étaient appelés à planifier, sur la base de leurs propres contraintes, les types d'appui dont ils avaient besoin de la part du projet ou d'autres intervenants avec lesquels ils étaient mis en contact. Ils devaient également désigner leur représentants au forum annuel de planification afin de «défendre» leurs propositions d'actions devant une assistance comprenant les représentants des différents villages concernés, ceux du projet et ceux des services techniques.

L'appui apporté par le PASSPA aux exploitations agricoles et aux ménages reposait sur O le partage des coûts et des responsabilités en relation avec l'approche participative, le partenariat avec tous les acteurs du milieu rural,Ola formation et l'information pour favoriser l'émergence de capacités locales fortes.

Les services de l'Etat faisaient partie intégrante du monde des partenaires du PASSPA au même titre que les communautés villageoises et les autres projets et organismes de développement. Lorsque les moyens financiers disponibles au niveau du projet ne suffisaient pas à la réalisation de certaines activités, les communautés de base étaient épaulées pour adresser des requêtes à d'autres bailleurs de fonds à travers Care international. C'était le cas du micro-barrage de la mare de Guidan kata qui avait coûté plus de 28 000 000 de francs CFA5.

Le projet avait accordé une attention particulière à toutes les activités productives agricoles dans une optique d'accroissement de l'efficacité et de recherche de la sécurité agricole. Il avait axé ses interventions sur une approche participative intégrale où les communautés villageoises cibles avaient identifié et exécuté toutes les actions. Cet état de fait avait évidemment exposé le projet à couvrir une large gamme d'actions qui l'avaient parfois

5 Environ 42750 Euro

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limité à jouer un rôle d'intermédiation et de facilitation entre les communautés cibles et les autres structures d'encadrement.

Le PASSPA avait connu :cD une étude de base en mai 1996 pour la mise en place d'un système de suivi d'impact, 2 une première évaluation à mi-parcours en décembre 1996 pour mesurer la validité et l'efficacité de ses stratégies et l'adéquation de celles-ci avec les exigences de l'approche participative 3 une deuxième évaluation à mi-parcours en décembre 1998 et 4 une évaluation finale en décembre 1999.

Section 2.2 : Les objectifs du projet

Les objectifs du PASSPA étaient les suivants :

Objectif Global: «Mettre en place un système opérationnel basé sur la communauté et géré par les membres de celle-ci».

Ce système était destiné à appuyer les stratégies de survie mises en oeuvre par les ménages afin d'assurer leurs besoins alimentaires.

Objectif spécifique : «Améliorer l'efficacité des systèmes de production dans les exploitations agricoles de 14 000 ménages ruraux des départements de Guidan Roumdji et de Madarounfa». Le projet avait prévu de mettre particulièrement l'accent sur l'amélioration des activités productives agricoles, du semis au stockage et à l'utilisation finale. Cette amélioration devait accroître l'efficacité de la main d'oeuvre familiale disponible et réduire la dépendance des familles par rapport aux sources de revenus extra agricoles pour assurer leur sécurité alimentaire. Les ménages devaient donc être en mesure d'accroître leurs revenus nets et par conséquent d'améliorer leur situation économique générale.

Objectif intermédiaire N°1 «Accroître la capacité de 70 villages à gérer des services d'appui à la production agricole».

Objectif intermédiaire N°2 «Accroître la disponibilité et la qualité des informations relatives aux activités de production dans les exploitations agricoles de 14 000 ménages ruraux»

Section 2.3 L'approche du projet

Le projet avait mis en oeuvre une approche participative pour l'élaboration des plans d'actions basée sur le développement communautaire. Par développement communautaire il ne faut pas entendre ici la réalisation d'initiatives locales ou de micro projets ponctuels, mais plutôt le

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déclenchement d'un processus d'autogestion autonome, collectif, participatif, avec une dimension maîtrisable par les acteurs qui le produisent.

Cette approche impliquait la participation, entendue non comme un transfert à la population cible de fonctions, de charges matérielles et financières, mais comme un processus de prise d'initiatives et de décisions dans la définition et la mise en oeuvre des actions pendant toutes ses phases. L'approche participative dans toutes les actions et à tous les échelons d'intervention suppose la mise en oeuvre d'un choix d'alternatives simples, facilement maîtrisables et reproductibles pour un développement villageois participatif.

Pour atteindre ses objectifs, le projet avait développé une stratégie d'intervention qui devait prendre en compte non seulement la connaissance du milieu (humain et physique) par un diagnostic participatif mais aussi la recherche-action. Cette dernière devait constituer le moyen d'apprentissage des comportements et attitudes par lesquels les bénéficiaires pouvaient développer leurs capacités de formulation, de planification, d'exécution et d'évaluation d'actions à partir de leurs propres acquis (savoir et savoir-faire) et des situations concrètes.

Une approche de développement communautaire ne saurait donc être complète, qu'avec la mise en place d'une stratégie d'intervention et de mise en oeuvre des actions retenues. La programmation des activités du projet devait entrer dans cette optique, s'articuler autour des étapes ci-dessous:

· Le diagnostic participatif: Le projet voulant développer une approche participative, devrait

de ce fait s'appuyer sur un diagnostic concerté qui prenne en compte, les aspirations, les objectifs et les contraintes des communautés. A cet effet, plusieurs outils liés à la Sécurité des conditions de vie des ménages (SCVM), à la Méthode Active de Recherche et de Planification Participatives (MARP) ont été utilisés.

· L'élaboration des plans d'action villageois (PAV) en relation avec les contraintes

identifiées lors des diagnostics participatifs. Un plan d'action villageois est un ensemble de grandes activités définies par un village avec l'appui du projet de façon à résoudre les contraintes qui « assaillent » la communauté. Il devrait s'inscrire dans une période de temps bien déterminée au cours de laquelle, il pouvait être revu et corrigé.

· L'élaboration des propositions d'activités (PA) par les communautés villageoises en relation avec les plans d'actions élaborés ;

· L'analyse des plans d'actions. Elle devait se faire avec le concours des services techniques de la zone concernée. Elle consistait non seulement à étudier la faisabilité technique des actions programmées par les communautés, mais aussi, à chercher les acteurs principaux à contacter pour les actions non directement appuyées par le projet.

·

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La tenue des fora de programmation. Le forum de programmation et de planification participative est le cadre idéal qui permet au projet et à ses partenaires d'ajuster, de valider, de programmer et de planifier les propositions d'activités faites par les communautés. C'est également l'occasion de répartir les coûts et les responsabilités entre le projet et les communautés.

· La validation des résultats issus des fora. Cette étape était appelée à sanctionner les sessions du forum. Elle devait regrouper les agents du projet et les différents partenaires ayant pris part au forum. Elle devait également permettre de valider les résultats des fora, notamment par les prises d'engagements de chaque partie relatives aux activités.

· La mise en oeuvre et le suivi des activités. Cette étape devait être assurée par les animateurs villageois avec l'appui des agents du projet ou certains partenaires techniques dont le projet pouvait solliciter l'appui. Les tâches et responsabilités de chaque acteur impliqué dans une activité donnée devaient être explicitées à travers des protocoles élaborés de façon formelle.

Section 2.4 : Les stratégies d'intervention du projet

Elles étaient organisées autour de 4 axes principaux :

- la recherche d'un développement villageois participatif. En effet, le projet PASSPA devait identifier avec les structures ou organisations villageoises existantes, la gamme de stratégies utilisées par les partenaires villageois, afin d'introduire des idées et des activités qui puissent augmenter l'efficacité et la durabilité de ces stratégies. Par conséquent, ces organisations de base devaient être initiées à l'analyse des besoins qui leur permettraient d'identifier et de classer par ordre de priorité les besoins de la communauté. Cette analyse devait s'inspirer des techniques de développement participatif tels que le RRA (Rapid Rural Appraisal) ou la MARP (Méthode Active de Recherche Participative).

- la promotion du partenariat et des priorités paysannes. Les bénéficiaires directs du projet devaient constituer le principal partenaire de celui-ci. Ensuite, ceux-ci devaient identifier en collaboration avec les autres membres des communautés les prestataires de services qui apporteraient des solutions aux problèmes de niveau local. Ces prestataires étaient généralement constitués par d'ONG locales, d'entreprises du secteur privé ou des services techniques de l'Etat. Ils ont été sollicités périodiquement pour fournir un appui technique au projet sur la base d'un contrat de services spécifiques et ponctuels. Par ailleurs, il était prévu que le projet soit en relation avec d'autres organismes de développement intervenant dans la région de Maradi pour échanger leurs expériences et leçons respectives.

- la formation et l'information au développement rural pour les communautés villageoises. Les efforts en formation du projet PASSPA devaient concerner en priorité les animateurs

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villageois et les autres partenaires du projet. Cette formation devait aborder (1) les aspects techniques et méthodologiques de la recherche participative, (2) les systèmes d'appui villageois, (3) les techniques de communication et de vulgarisation, (4) les méthodes participatives d'analyse des besoins et (5) l'utilisation du matériel de vulgarisation et de diffusion.

- la priorisation des innovations paysannes et de la recherche participative dans la recherche d'une réponse aux contraintes identifiées par les communautés de base. Le projet devait élaborer, évaluer et faire la promotion des techniques agroforestières et agricoles socialement acceptables et techniquement faisables grâce aux parcelles d'innovations et des parcelles expérimentales plus contrôlées. L'objectif de la stratégie de «recherche participative» était de favoriser la participation des agriculteurs pendant les phases initiales d'identification, d'évaluation et de promotion.

Section 2.5 : Les principales activités du projet

Pour lever les contraintes liées aux conditions de vie des communautés, le projet avait soutenu dix (10) grandes catégories d'activités. Les neufs premières étaient destinées à réaliser l'objectif intermédiaire N°1. Quant à la dernière, consacrée à la formation, elle était destinée à concrétiser l'objectif intermédiaire N°2.

Sous-section 2.5.1 Les activités d'appui aux aménagements durables

Cette catégorie d'activités devait concourir à l'amélioration de l'environnement biophysique des exploitations agricoles et était constituée de cinq (5) types d'activités suivantes:

- l'aménagement des aires de pâturages ;

- la protection de la régénération naturelle ;

- le traitement des berges de Koris ;

- l'aménagement des couloirs de passage des animaux ;

- la récupération des terres de glacis.

Les activités d'aménagement durable étaient organisées par les villageois en collaboration avec le projet. La recherche d'un développement participatif villageois était au centre du processus, avec l'assemblée villageoise comme acteur principal. Dans ce genre d'action, les autorités coutumières et parfois administratives devaient jouer un grand rôle pour les tracés des couloirs de passage des animaux, le transfert des aires de pâturage et pour la légalisation des actes en tant que responsables directes de la gestion des espaces inter communautaires.

Sous-section 2.5.2 : Les activités de mises en contact pour l'approvisionnement

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Ces activités devaient renforcer le capital d'exploitation. Elles concernaient la mise en contact

et la facilitation pour l'achat d'intrants, d'équipements agricoles et d'équipements

communautaires comme le moulin.

Cette catégorie avait regroupé cinq (5) types d'activités destinées à la mise en contact

pour l'achat:

- des produits phytosanitaires ;

- des produits zoovétérinaires ;

- des semences améliorées ;

- d'équipements ;

- et de moulin.

Sous-section 2.5.3 : Les activités de mises en contact pour l'obtention du crédit

Ces activités étaient destinées à renforcer le capital d'exploitation à travers le renforcement des moyens de financement des travaux d'exploitation. Les crédits pour lesquels ces activités devaient être conduites étaient nombreux et variés. Nous pouvons les classer en cinq (5) catégories: il s'agissait (1) du crédit agricole destiné à l'achat d'équipements agricoles, d'intrants et à la consommation, (2) du crédit pour la commercialisation, (3) du crédit pour l'embouche, (4) du crédit pour le fonds de roulement et (5) du crédit pour l'élevage.

Les ménages avaient principalement accès au crédit par le biais de l'Ong Kokari (CLUSA) avec un taux d'intérêt de 15%. Les conditions d'adhésion et d'obtention du crédit étaient les suivantes :

- Reconnaissance juridique de l'organisation paysanne ;

- Apport individuel de 25% de la somme demandée ;

- 2% à payer à l'Ong Kokari pour le suivi des dossiers.

Sous-section 2.5.4 : Les activités de mise en contact pour l'hydraulique

Ces activités devaient concourir à l'amélioration de la santé humaine par la disponibilité et la suffisance d'eau potable. Elles avaient consisté en la mise en contact et la facilitation pour aménager des mares, curer, foncer ou réhabiliter des puits ou des forages.

Sous-section 2.5.5 : Les activités d'appui à l'émergence d'organisations socioéconomiques paysannes

Il s'agissait essentiellement des appuis à la création et à la légalisation des organisations paysannes. Ces organisations devaient jouer un important rôle dans l'approche du projet.

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Sous-section 2.5.6 Les petites activités génératrices de revenus

Ces activités pratiquées exclusivement par les femmes, étaient destinées à améliorer les revenus des ménages afin d'agir sur tous les facteurs de production dont la terre, le travail et le capital d'exploitation. Elles étaient surtout destinées à la transformation et à la vente des produits agricoles, aux petits commerces et à l'embouche.

Sous-section 2.5.7 Les activités d'appui aux productions végétales

Ces activités devaient agir sur le capital d'exploitation (approvisionnement en intrants) et le

travail en facilitant l'approvisionnement alimentaire pendant les périodes de soudure. Ceci

éviterait aux ménages les plus vulnérables de vendre leur main d'oeuvre afin de se consacrer à

leurs propres travaux agricoles.

Ces activités avaient concerné :

- le champ collectif des femmes ;

- le champ collectif des hommes ;

- le champ collectif des jeunes ;

- le champ collectif mixte ;

- le champ d'essai en milieu paysan portant sur des pratiques et techniques culturales ;

- le champ de multiplication des semences;

- le champ d'essai en milieu paysan portant sur la variété, la résistance, la productivité.

Les champs collectifs étaient également des terrains où le projet pouvait appuyer les

producteurs en matière de transfert de technologie dans les domaines des techniques

culturales et de l'application de la fumure.

Sous-section 2.5.8 : Les services d'appui villageois de type 1

Ils étaient au nombre de neuf (9) et avaient concerné la création et la viabilisation de:

- banques céréalières ;

- banques d'engrais

- banques de semences ;

- banques de souchets ;

- centres d'alphabétisation ;

- dépôts de produits phytosanitaires ;

- dépôts de produits zoovétérinaires ;

- pépinières villageoises ;

- boutiques villageoises.

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Les banques de céréales et de semences avaient pour objet de contribuer de façon significative à stabiliser les prix des productions agricoles dès la récolte selon l'importance de l'approvisionnement. Elles étaient également destinées à protéger les ménages très vulnérables de la vente de leurs main d'oeuvre afin de se consacrer pleinement à la conduite de leur calendrier agricole.

a) Mise en oeuvre et cycle de fonctionnement des banques céréalières

Les magasins servant de banques étaient construits par les membres des communautés qui apportaient tous les éléments nécessaires à l'exception des portes, des fenêtres et des charpentes qui étaient à la charge du projet.

Le cycle de fonctionnement des banques céréalières se présentait généralement comme suit :

- collecte des céréales pendant la récolte et/ou récupération et reconstitution du stock de céréales prêtées ;

- vente des céréales à crédit dont le remboursement se faisait avec un intérêt dont le montant était arrêté par la communauté;

- reconstitution du stock à travers le remboursement des emprunts (en nature ou en espèce avec intérêt), nouvelle collecte des céréales auprès des ménages ou au niveau des champs collectifs.

b) Mise en oeuvre et cycle de fonctionnement des banques de semences d'arachide

La mise en oeuvre et le cycle de fonctionnement des banques de semences étaient identiques à ceux des banques céréalières. Mais compte tenu de l'insuffisance des semences pour couvrir les besoins des communautés, celles-ci avaient recours au crédit avec l'appui du projet.

c) Mise en oeuvre et cycle de fonctionnement des banques d'engrais et de sécurisation des souchets

Elles présentaient le même mode de mise en oeuvre et de fonctionnement que les banques précédentes.

d) Les pépinières villageoises

Elles avaient pour objet de produire des plants pour la satisfaction des besoins de la communauté et de ses membres individuellement. L'organisation de l'activité reposait sur la désignation d'un pépiniériste par les membres d'organisations paysannes auxquelles celui-ci rendait compte de l'évolution des activités. Le cycle de fonctionnement de cette activité etaient le suivant :

- recherche et mise en place des équipements (pelles, semences et pots) ;

- désignation et formation du pépiniériste ;

- processus de production ;

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- distribution des plants collectifs et individuels.

e) Les centres d'alphabétisation

Tout comme les pépinières villageoises, les centres d'alphabétisation étaient initiés par les villageois avec l'appui du projet et des services de l'alphabétisation. Leur cycle de fonctionnement couvrait quatre (4) à cinq (5) semaines dans l'année. Ils touchaient un auditoire exclusivement composé des membres des organisations villageoises.

f) Les dépôts des produits phytosanitaires et zoovétérinaires

Ces services d'appui étaient nés des difficultés rencontrées par les communautés pour disposer des produits de traitement après une attaque des cultures par les animaux (criquets, vers de terre, gerboises etc.). Leur cycle était calé sur celui d'une campagne agricole et comprenait les étapes suivantes :

- constitution de fonds pour l'achat des produits par cotisation des membres de la communauté ; - approvisionnement ;

- gestion du produit selon la procédure arrêtée par les membres de la communauté (vente au comptant, à crédit ou troc) ;

- reconstitution des fonds et approvisionnement.

Sous-section 2.5.9: Les services d'appui villageois de type 2 constitués par des groupements d'épargne et de crédit

Ces services destinés aux femmes, étaient perçus par le projet comme un des moyens qui pouvait lui permettre d'impliquer davantage celles-ci dans le processus de développement. Les groupements d'épargne et de crédit étaient basés sur la mobilisation des ressources financières du village afin de favoriser une autonomie financière des femmes.

Il s'agissait essentiellement d'une forme d'organisation initiée par les femmes dans l'optique de mobiliser des ressources financières locales pour développer des activités économiques (le petit commerce ou l'embouche) ou répondre à certains besoins sociaux tels que les mariages et les baptêmes.

Les groupements d'épargne avaient fonctionné sur le principe de la tontine améliorée qui consistait en des cotisations hebdomadaires (de 50 à 500 Fcfa) en fonction de l'économie du village. L'épargne constituée devait permettre aux participantes de contracter de petits crédits (en cas de besoin) remboursables avec un intérêt de 5 à 10%, selon une périodicité bien définie.

On distinguait quatre (4) types de services d'appui de type 2 qui sont:

- les groupements d'épargne et de crédit pour femmes

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- les groupements d'épargne et de crédit pour hommes - les groupements d'épargne et de crédit pour jeunes - les groupements mixtes d'épargne et de crédit

Sous-section 2.5.10 : Les activités de formation

Ces activités étaient destinées à améliorer les connaissances, aptitudes et comportements des producteurs et à renforcer leur technicité.

C'était la catégorie qui avait regroupé le plus grand nombre d'activités (28).

Au sein du projet PASSPA, les activités de formation étaient coordonnées par la cellule audiovisuelle (CAV) dont le rôle était de réunir les conditions d'atteintes des objectifs suivants : (i) accroître la disponibilité des informations relatives aux activités et aux systèmes de productions et exploitations agricoles ; (ii) disposer et diffuser des informations techniques de qualité.

Ces formations destinées à renforcer les capacités des bénéficiaires étaient les suivantes:

formation des paysans en alimentation du bétail formation des paysans en dosage des engrais

formation d'animatrices et animateurs villageois formation des paysans en « compostage »

formation d'auxiliaires paravétérinaires formation d'enquêtrices et enquêteurs villageois

formation des membres des comités de gestion du initiation à la méthode active de la recherche participative

service d'appui villageois de type 1 et 2 (MARP)

le planning familial l'éducation nutritionnelle

formation de brigadiers phytosanitaires journées d'animation

formation des gérants des dépôts des produits phytosanitaires

formation des instructeurs villageois de centres d'alphabétisation

formation en protection de la régénération naturelle formation en protection des cultures et récoltes

visites de terrain dans la région du projet PASSPA formation en techniques de reboisement

formation des paysans en multiplication de semences voyages d'étude

formation en foyers améliorés formation en défense et restauration des sols

formation des agents de santé formation des auxiliaires de santé

formation de pépiniéristes villageois formation en construction sans bois

Toutes ces formations étaient dispensées, d'une part, par le projet seul quand il en avait la compétence et d'autre part, grâce à l'appui des partenaires extérieurs suivants :

- l'Union Nationale des coopératives (UNC) qui avait assuré la formation des comités de gestion et des gérants des dépôts des produits phytosanitaires et zoovétérinaires;

- l'ONG Karkara qui avait identifié et formé les animateurs villageois ;

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- la SIM6 qui s'était chargée de l'alphabétisation et de la formation des pépiniéristes

- le Service de l'élevage qui avait formé les auxiliaires paravétérinaires et les brigadiers phytosanitaires7.

Ces formations étaient reparties en deux grands groupes : les formations de type stratégique et celles de type programmatique.

Le premier groupe de formations relevait beaucoup plus de la stratégie d'intervention du projet. Il avait regroupé quatre types de formation à savoir (1) la formation d'animatrices et animateurs villageois, (2) la formation d'enquêtrices et enquêteurs villageois, (3) l'organisation des journées d'animation, (4) l'initiation des villageois à la MARP. Ces activités avaient permis au projet de progresser dans la création d'un cadre de développement villageois participatif et de partenariat dynamique.

Quant au second groupe, il était constitué d'activités conduites à la demande des communautés et avait regroupé les vingt-quatre formations restantes.

Dans son souci de pérenniser certaines activités, le projet avait formé des paysans dits de référence. Etait considéré comme paysan de référence, tout producteur ou toute productrice ayant reçu une ou plusieurs formations techniques et spécifiques lui permettant à travers son comportement, ses pratiques et son appui-conseil, d'influencer positivement les autres producteurs ou productrices de son milieu de vie. Cette influence devait surtout s'orienter vers l'amélioration de la performance des exploitations agricoles et celle de la qualité de vie des ménages. C'est ainsi qu'étaient considérées comme paysans de référence toutes les personnes résidant au village et ayant reçu au moins une formation dans un ou plusieurs domaines ci-dessous :

Agent de santé Alimentation du bétail Dosage des engrais

Auxiliaire de santé Animation villageoise Compostage

Membre de comité de gestion Education nutritionnelle Foyers améliorés

Pépiniéristes villageois Protection des cultures et récoltes Multiplication de semences

Brigadier phytosanitaire Planning familial Reboisement

Les méthodes de formation généralement utilisées par le projet ou ses partenaires étaient les suivantes : (1) formation sur place par groupe d'intérêt, (2) voyage d'études, (3) visites commentées, (4) visites inter villages, (5) ateliers, (6) conférences, (7) projection de film vidéo,

6 Soudan Interior Mission

7 Rapport de l'évaluation de la cellule audiovisuelle du projet, Boucar G et Seye, 1997.

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(8) projection de diapositives, (9) écoute collective, (10) diffusion de messages éducatifs dans les brochures, les affiches et les radios locales.

Tableau 2.1 Relations entre les activités du PASSPA et les facteurs de production visés

Catégorie d'activités soutenues par le PASSPA

Principaux facteurs de production visés par les activités

1. Aménagements des parcours pastoraux, récupération des terres de glacis, traitement des berges de koris.

Terres ;

Environnement biophysique des exploitations agricoles ;

2. Production végétales sur champs collectifs ;

Capital d'exploitation (par l'accroissement collectif de la production et des revenus à travers des champs collectifs)

3. Formation, visites, voyages, services villageois d'appui à la formation des adultes.

Travail (meilleure technicité des producteurs par l'amélioration des connaissances, aptitudes et comportements)

4. services villageois d'appui à la production agricole ;

Capital d'exploitation (approvisionnement en intrants et produits zoovétérinaires)

~ Travail (en facilitant l'approvisionnement alimentaire pendant la soudure. Les banques de céréales rendent facultatifs le salariat agricole pour les plus vulnérables qui peuvent ainsi se consacrer à la conduite de leur calendrier agricole)

5. Services villageois d'appui au financement du micro crédit par le biais de l'épargne locale

capital d'exploitation (financement de la trésorerie).

6. Mise en contact et facilitation pour l'approvisionnement en intrants et produits phytosanitaires.

Capital d'exploitation

7. Mise en contact et facilitation pour l'amélioration de l'approvisionnement en eau

Travail (impact sur la santé à travers l'amélioration de la qualité et de la quantité d'eau de boisson) ;

~ Terre (effets des aménagements sur la relation sol-eau)

8. Mise en contact et facilitation pour l'obtention du crédit rural.

Capital d'exploitation (amélioration des moyens de financement des exploitations)

9. Développement des petites activités génératrices de revenus

terre, travail, capital (l'amélioration des revenus offre la possibilité d'agir sur tous les autres facteurs de production)

10. Appui à l'émergence des organisations socioéconomiques paysannes

Environnement socioorganisationnel des ménages

 

21

A travers la multitude d'activités soutenues, le projet PASSPA est censé produire des impacts positifs sur l'état nutritionnel, alimentaire, sanitaire, économique, éducationnel, environnemental et social de la communauté cible. (voir tableau suivant)

Tableau 2.2 Catégorie d'activités et changements attendus au niveau des bénéficiaires

Groupe d'activités

Changements attendus au niveau des ménades

Changements attendus au niveau de la femme

Impact sur

- Services d'appui de type 1 (banques de céréalières, d'engrais et de semences, les pépinières villageoises etc.) - Activités de mise en contact pour approvisionnement

Disponibilité des céréales et d'intrants

Diminution des conflits intra ménages (moins de conflits liés à l'utilisation de l'épargne de la femme).

La sécurité alimentaire

- Services d'appui de type 2 Groupements d'épargnes et de crédit et les

- Petites activités

génératrices de revenus

- Augmentation du revenu des ménages,

- Accroissement du cheptel, - Réduction de la durée de la période de soudure.

- Cohésion au sein du ménage, - Réponse à certains besoins sociaux (alimentation, soins de santé, éducation des enfants etc.)

- Autonomie de la femme par rapport à certaines dépenses.

- Amélioration de la position stratégique de la femme au sein du ménage.

- Diversification des activités génératrices de revenus

- Diminution de la vente des petits ruminants qui font partie des principaux biens de la femme. -

La sécurité économique et sociale.

- Activités d'aménagements durables

- Activités de productions végétales

- Disponibilité en bois,

- Augmentation du revenu des ménages

- Augmentation de la

production et de la productivité des ressources naturelles, - Baisse de tension dans l'utilisation des parcours pastoraux.

-Disponibilité d'un moyen de contribution aux actions de développement communautaires sans ponction dans les biens du ménage.

Gain de temps chez les femmes Disponibilité d'un moyen de contribution aux actions de développement communautaires sans ponction dans les biens et l'épargne de la femme.

Accès des femmes aux terres (champ collectif)

La sécurité économique, environnementale et sociale (diminution des conflits intercommunautaires et des conflits entre agriculteurs et éleveurs).

- Activités de formation

- Renforcement du savoir.

- Renforcement de la cohésion sociale

- Amélioration de la santé humaine et animale, -Amélioration des pratiques nutritionnelles,

- Hausse du rendement agricole.

- Augmentation du taux d'alphabétisation

Maîtrise de nouvelles techniques ; Esprit d'organisation et de gestion Changement de comportement Homme/Femme

Changement de mentalité au niveau de la prise de décision, de la prise de la parole, de l'hygiène et de l'alimentation des enfants. Ouverture d'esprit suite aux voyages d'étude et aux fora d'échange.

La sécurité sanitaire, nutritionnelle, économique, sociale et éducationnelle

- Activités de mise en contact pour hydraulique

-Disponibilité en eau potable, - Baisse de la mortalité infantile due à l'absorption d'eau non potable.

Gain de temps

La sécurité sanitaire

- Activités d'appui à l'émergence d'organisations socioéconomiques paysannes

Disponibilité d'un cadre de concertation

Accès des femmes à la responsabilité communautaire,

Participation des femmes à la prise de décision au sein du ménage.

La sécurité sociale et économique

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CHAPITRE 3: LA METHODOLOGIE D'EVALUATION DU

PROJET Section 3.1 : Les sources d'informations

Les informations utiles à l'évaluation de l'impact du projet seront collectées :

~ auprès des bénéficiaires dont les témoignages seront d'une grande importance ;

~ par observation sur le terrain ;

~ et dans les documents du projet suivants où nous collecterons les données secondaires :0 le rapport de l'étude de base pour la mise en place d'un système de suivi d'impact8, le rapport sur système de suivi d'impact9, 0le rapport d'évaluation interne de novembre 199810, O le bilan des principales réalisations du projet11 O et le rapport d'évaluation finale de décembre

199912.

Section 3.2 Le modèle d'évaluation utilisé

En vue de mesurer l'impact net du projet sur les bénéficiaires, nous avons opéré un choix entre les quatre modèles d'évaluation de l'impact suivants :

® Modèle d'évaluation aléatoire avant-après projet qui donne lieu à la collecte et à la comparaison d'informations auprès des groupes touchés par le projet, à au moins deux dates différentes ;

(c) Modèle quasi expérimental avec comparaison avant-après des situations des bénéficiaires directs et celles d'un groupe témoin présentant des caractéristiques aussi proches que possible de celles des bénéficiaires ;

® Modèle de comparaison de la situation des bénéficiaires et celle d'un groupe témoin une

fois le projet exécuté ;

® Enfin, le modèle d'évaluation participative de l'impact à posteriori qui repose à la fois sur des études de cas, des données secondaires et des méthodes participatives à travers des entrevues avec les bénéficiaires. Ce modèle doit permettre aux bénéficiaires d'identifier les changements associés au projet, ceux qui en ont bénéficié, les points forts et faibles du projet.

8 Paul et Carol M. Wild, mai 1996.

9 Hassia Issa et Djimraou Aboubacar, Cellule Socio-économique, décembre 1996.

10 Djimraou Aboubacar et al, novembre 1998.

11 Cellule Socio-économique, novembre 1999.

12 Marthe fatima Diarra Doka, Gry Snnevâg et al, décembre 1999.

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Pour des raisons de coût et du temps que nécessitent les trois premiers modèles et surtout à cause de l'absence d'une base de référence concernant les bénéficiaires et des difficultés à trouver des villages témoins13, nous avons opté pour le dernier modèle.

Section 3.3 : la méthode de collecte d'informations

La collecte d'informations s'effectuera au moyen d'entretiens avec des informateurs clés, d'assemblées communautaires et d'enquêtes auprès des chefs de ménages et des femmes.

Pour ce qui est de la méthode de collecte, nous combinerons l'approche qualitative et l'approche quantitative. En effet, pour cette dernière, nous ferons recours aux enquêtes auprès des ménages bénéficiaires tirés aléatoirement au sein des différents groupes sociaux, afin d'évaluer les liens de causalité entre l'évolution observée et les actions menées par le projet à travers une appréciation chiffrée de certains indicateurs. En ce qui concerne la méthode qualitative, les entretiens avec les informateurs clés et les réunions communautaires nous permettrons de recueillir les perceptions, les appréciations et surtout les témoignages des bénéficiaires. Ceci constituera une façon d'impliquer ces derniers dans le processus d'évaluation.

Les informations servant à la présente évaluation seront collectées dans quinze (15) villages bénéficiaires directs des actions du projet.

Dans le souci d'obtenir l'adhésion des membres des communautés, la première tâche à opérer une fois arrivé dans un village, consistera à prendre contact avec les autorités coutumières en particulier le chef du village afin de présenter l'équipe, les objectifs de l'étude et les différents outils à administrer.

Après l'administration des questionnaires communautaires, des informateurs clés seront demandés pour le recensement exhaustif et la classification des ménages selon les degrés de vulnérabilité et le sexe du chef de ménage. A certains membres de ces ménages tirés aléatoirement au sein des différents groupes de vulnérabilité, seront administrés les « questionnaires ménages » et les questionnaires destinés aux femmes exclusivement. Pour répondre au souci de représentativité de l'échantillon, le nombre de ménages à enquêter par villages dépendra du nombre de ses habitants. Ainsi pour un village dont la population est inférieure ou égale à 400 habitants, 24 ménages seront enquêtés. Un ménage supplémentaire sera ajouté pour chaque 300 habitants de plus.

13 Il convient de signaler qu'actuellement il est très difficile de trouver des villages n'ayant pas connu d'interventions des projets de Care ou d'autres ONG dans les départements de Madarounfa et de Guidan Roumdji.

24

Section 3.4 : Les indicateurs retenus pour l'évaluation

A travers la multitude d'activités soutenues, le projet PASSPA était censé produire des impacts positifs sur l'états nutritionnel, alimentaire, sanitaire, économique, éducationnel, environnemental et social de la communauté cible. Les informations à collecter concerneront surtout les indicateurs clés de l'impact relatifs aux différents niveaux de sécurité. (Voir tableau ci-dessous).

Tableau 2.3 Les indicateurs retenus pour l'évaluation

NIVEAU DE SECURITE

INDICATEURS RETENUS

Sécurité économique des ménages

Le variation des statuts de vulnérabilité des ménages

La protection de la force de travail des ménages (évolution du niveau de salariat agricole)

L'évolution des revenus générés par les systèmes de production agricole,

Sécurité alimentaire

L'évolution de la production agricole

La durée de couverture de la production agricole La durée de la période de soudure

Sécurité de l'environnement

L'évolution de la fertilité des sols

L'évolution du taux de mise en valeur des terres (superficie cultivée/ superficie cultivable)

L'évolution du rendement des terres (quantité produite/ surface cultivée)

Sécurité des relations sociales

L'évolution des conflits au sein de la communauté et entre les communautés L'évolution du statut de la femme au sein du foyer (niveau de dépendance économique des femmes, niveau de contribution des femmes aux dépenses du foyer) L'évolution du statut de la femme dans la communauté (nombre de femme ayant une responsabilité dans les organisations socioéconomiques paysannes)

L'évolution des droits effectifs des femmes à utiliser, être propriétaires et hériter des terres et autres actifs productifs (pourcentage des femmes ayant acquis des actifs productifs, y compris les titres fonciers)

Sécurité nutritionnelle des enfants (impact de l'éducation nutritionnelle des mères)

La pratique de la planification familiale

La pratique de l'allaitement maternel immédiat (nombre de nouveaux-nés qui sont nourris au lait maternel dès la première heure/nombre total de nouveau-nés).

Sécurité de l'éducation élémentaire

Le taux d'alphabétisation des adultes âgés de 15 ans et plus

DEUXIEME PARTIE

L'ANALYSE QUALITATIVE DE LA PERENNITE ET DE L'IMPACT DES ACTIVITES DU PROJET.

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Nous avons mené cette analyse en réunions communautaires dans 15 villages à l'aide des guides d'entretien. Ces réunions nous ont permis de recueillir les perceptions, l'appréciations et surtout les témoignages des bénéficiaires. (voir guides d'entretien annexe VI à XIII de la page 118 à 125).

.Photo :Réunion communautaire à Garin TANKO

CHAPITRE 4 L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES D'APPUI AUX PRODUCTIONS VEGETALES

Ces activités concernaient l'exploitation des champs collectifs destinée à pallier les contraintes suivantes :

- l'insécurité alimentaire ;

- l'absence de cohésion sociale dans les villages ;

- et le manque de fonds de roulement.

Les champs collectifs étaient exploités par les hommes et les femmes de tous les niveaux de vulnérabilité.

Selon les partenaires villageois, l'exploitation des champs collectifs n'a provoqué aucun impact négatif, au contraire, elle a renforcé la cohésion sociale, la disponibilité d'argent et celle des vivres en période de soudure dans les communautés villageoises. C'est le cas du village de Djinguilma où le revenu tiré des champs collectifs avait permis de résoudre des problèmes collectifs tels que le curage des puits et l'assistance aux malades. Les adoptants des champs collectifs étaient très satisfaits, c'est en ce sens que Abdou Idi, un paysan de Djinguilma et ex membre de comité de gestion des champs collectifs disait :

« Avant l'arrivée de Care, nous ne nous étions jamais réunis pour régler des problèmes de façon

collective, mais grâce à Care et à travers l'argent tiré des champs collectifs il y avait quelques années,

dès que quelqu'un tombait malade, nous lui prêitons de l'argent pour se soigner en cas de nécessité et il

nous remboursait sans intérêt. Cela se passait également en cas de baptême. »

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L'exploitation des champs collectifs a eu un autre impact non moins important. Il s'agissait de la récupération des terres qui, jadis étaient inexploitables, car envahis par le sida cordifolia. Cette récupération a augmenté les superficies cultivables (cas du village de Dan Makaou et de Djinguilma).

Hélas, dans 100% des villages enquêtés, l'exploitation des champs collectifs a été interrompue au plus tard 4 ans après le départ du projet (en 2001 pour le village de Garin Koutoubou, 2002 pour Dan Makaou et 2003 pour Djinguilma). Les principales causes de cette interruption étaient le manque de motivation, les problèmes entre individus et même l'égoïsme. C'est dans ce cadre que Yahaya Adamou du village de Dan Makaou témoignait :

« Les gens avançaient toutes sortent de raisons pour ne pas travailler le champ collectif et pourtant

ils travaillaient les leurs. Malheureusement, à la récolte ils s'approchaient pour partager le profit,

ce que nous leur avons refusé, Cela avait suscité beaucoup de mécontentement jusqu'au point où le

chef du village ait récupéré le champ »

Photo : Visite d'un champ collectif des femmes à Zodeye

CHAPITRE 5 L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES DE MISE EN CONTACT POUR L'OBTENTION DES CREDITS.

L'obtention du crédit rentre dans le cadre du renforcement du capital et de la trésorerie des ménages. Les actions de mise en contact pour l'obtention du crédit visaient à pallier sept types de contraintes. Ces dernières étaient liées aux productions agricoles, à l'acquisition des facteurs de production, à l'amélioration des structures de l'exploitation, à la trésorerie des individus et des ménages ainsi qu'à la qualité de vie. Ces contraintes étaient :

- le manque de financement des activités agricoles ;

- l'insuffisance des productions agricoles,

- l'absence de financement des micro-projets individuels et/ou collectifs ;

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- la faiblesse de la trésorerie des ménages et des individus ;

- la faiblesse des revenus agricoles générés ;

- la difficulté d'accès aux premiers facteurs (biens et services) de production agricole ;

- la mauvaise structure des exploitations agricoles.

En effet, le niveau du capital d'exploitation est un élément discriminant entre systèmes de production. Sa manifestation la plus visible est l'acquisition d'animaux de trait, de matériels agricoles, et d'infrastructures de production. L'acquisition d'animaux d'embouche est également un processus de capitalisation, jouant parfois le rôle d'épargne surtout en ce qui concerne l'élevage des petits ruminants pratiqué par les femmes.

Par conséquent, les crédits octroyés aux organisations communautaires étaient généralement destinés à l'achat et la commercialisation des produits agricoles, l'embouche, le petit commerce tel que la vente d'huile d'arachide. Les bénéficiaires des crédits étaient essentiellement des chefs de ménages au nombre de 5449 personnes dont 35% de femmes en mars 199814.

Dans quelques rares cas, ces crédits avaient eu des effets positifs au sein des communautés villageoises. Nous pouvons citer le cas du village de Garin Tanko où les femmes continuent à tirer profit des crédits reçus depuis 1999, à travers un groupement de commercialisation d'arachide et d'huile d'arachide. Ces produits sont même exportés vers le Nigeria et le Burkina Faso. Le témoignage de Indo Ali de Garin Tanko est assez illustratif :

« Il y avait quelques années même nos proches voisins ne connaissaient pas notre village. Mais

grâce à l'intervention de Care, ce dernier est devenu célèbre suite à la vente d'arachide et de

son huile. Des véhicules venaient du Nigeria et du Burkina Faso pour se ravitailler en ces

produits. Nous ravitaillons en plus de la ville de Maradi, plus de 16 villages. Care nous a laissé

un héritage que même nos petits-enfants tireront profit s'ils en prennent soin. Nous remercions

infiniment l'ONG care et ses dirigeants».

Hadjia Rabi, une autre femme qui était partie à la Mecque grâce à la commercialisation de ce produit affirme que :

« La banque de stockage de l'arachide est la fierté de notre village. C'est la première chose que

nous montrons aux visiteurs des qu'ils rentrent dans ce village. Nous vendons de l'arachide à

plus de 15 communautés, ce qui a suscité l'intérêt des autres villages pour la

commercialisation de ce produit. »

Mais il convient de souligner que ces cas sont exceptionnels car les crédits octroyés aux communautés villageoises avaient suscité plus de désagréments que d'avantages. Ces

14 Source rapport d'évaluation interne, octobre 1998.

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désagréments ont été constatés dans 52% des villages enquêtés ayant obtenu des crédits suite à la mise en contact effectuée par Care.

Ces crédits ont eu plutôt des répercussions négatives dans plusieurs villages dont entre autres Garin Koutoubou, Guidan Ara, Guidan Kata et Guidan Aché. C'est dans ce cadre que Hamza Illo un chef de ménage de Guidan Kata affirme :

« Quand j'ai contracté la dette pour l'achat d'engrais, je ne pensais pas qu'un jour j'allais la rembourser par la pire des manières. Je m'étais dit que c'était l'argent de Care que j'avais pris. Or

Care c'est l'Etat et l'Etat ce n'est personne. Malheureusement pour éviter la honte, j'ai dû vendre mon champ qui était mon unique moyen de survie. Je vous assure que même mon petit fils ne contractera pas de dette auprès d'une institution étrangère ».

Dans le village de Garin Koutoubou, où la plupart des paysans n'avaient pas pu rembourser les crédits, la situation s'est soldée par leur interpellation à la justice, la confiscation et la vente de leurs animaux et champs pour restituer les sommes empruntées. C'est dans ce cadre que Moussa Kalla du village de Garin Koutoubou témoigne :

« Les crédits ne nous avaient apporté que des problèmes. Nous avons connu trois années

successives de mauvaises récoltes, ceci a eu pour conséquence le non-remboursement de nos

emprunts. D'ailleurs, rares étaient les chefs de ménages qui s'étaient acquitté de leurs dettes sans

trop de peines. Certains avaient bradé leurs récoltes et même leurs champs pour éviter la prison et

d'autres avaient fuit le village laissant derrière eux, femmes et enfants.

Dans ce même village de Garin Koutoubou, la gestion des crédits a suscité de sérieux conflits sociaux. C'est dans ce contexte que monsieur Chaïbou directeur de l'école du village s'est adressé à l'équipe de l'évaluation en ces termes :

« La gestion des crédits a provoqué une division sans précédent dans ce village. Cette division s'est traduite par la révolte de certains individus et l'auto proclamation d'un second chef de village qui se prétend défenseur des «opprimés». Par conséquent, il existe actuellement deux chefs de village et je vous conseille de prendre contact avec les deux si vous voulez bien tenir la réunion communautaire. Choisissez également comme lieu de rencontre l'arbre là-bas qui constitue la zone «neutre» pour marquer votre impartialité. »

Les activités de mise en contact pour l'obtention de crédit n'ont pas été pérennes suite au non-remboursement des emprunts et aux prêches des marabouts qui invitaient les bénéficiaires à ne pas contracter des dettes avec paiement d'intérêt car cela est contraire aux principes de l'islam (cas du village de Guidan Ara).

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Les principales causes de non-remboursement de crédit relevées dans la plupart des communautés étaient essentiellement, la mauvaise volonté appuyée par de faibles récoltes suite à trois années successives de faible pluviométrie (de l'année 2001 à 2003).

Recommandations

Compte tenu des répercussions négatives qu'avaient portées les opérations de crédits sur les conditions de vie des bénéficiaires, nous recommandons l'arrêt systématique de toute opération d'octroi de crédit aux paysans.

CHAPITRE 6 L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES D'AMENAGEMENTS DURABLES

Les principales contraintes visées par les activités de cette catégorie étaient :

- l'insuffisance et /ou la mauvaise qualité des pâturages ;

- la pauvreté des sols agropastoraux ;

- l'insuffisance d'arbre et de bois ;

- l'érosion hydrique.

Les activités d'aménagements durables étaient directement exécutées par les acteurs-

bénéficiaires avec un soutien du projet en matière de formations techniques et d'organisation.

Section 6.1 : L'évaluation des effets et impacts des activités de protection de la régénération naturelle

Le projet avait appuyé la protection de près de 1.900.000 arbres et jeunes plants dans 88 villages15.

La protection de la régénération naturelle est l'une des activités les plus pérennes. Elle a été jugée pertinente par tous les bénéficiaires sans distinction de sexe ou de statut de vulnérabilité. Elle est actuellement pratiquée par 98% des ménages de Garin Tanko, 96,4% des ménages de Gjinguilma, 92% des ménages de Garin kata et 83% de ceux de Garin Koutoubou. Selon l'assemblée villageoise de plusieurs communautés, l'activité a permis de lutter contre l'avancée du désert. Les arbres protégés servent de brise vent et de clôture aux champs. En plus de la fertilisation du sol, ils offrent des fruits comestibles aux paysans. C'est le cas du moringa qui est utilisé comme complément alimentaire et des feuilles de baobab utilisées dans des sauces. Ils ont joué un rôle important dans la gestion de la famine comme en témoigne le chef de village de Garin kata :

 

« Les plantes protégées avaient considérablement contribué à atténuer l'effet de cette famine sur nos ménages. Elles ont retardé la fuite ou le départ en exode de plusieurs chefs de ménages. »

15 Source : Rapport d'évaluation finale, Page 20.

30

L'engouement des paysans pour cette activité s'explique surtout par le revenu qu'elle leur procure. Monsieur Yaou Namata du village de Jinguilma témoigne :

« La protection de la régénération naturelle est la principale source de revenu de plus de 25%

des ménages de notre village. Nous sommes les fournisseurs en bois de plusieurs villages

environnants et même de la grande ville de Maradi »

Cette activité a eu un impact non moins important sur les conditions de vie des femmes en allégeant leurs tâches domestiques. La note de satisfaction se lit sur le visage de Madame Garba Housseina du village de Garin Tanko qui témoigne:

« Actuellement nous ne parcourons plus des kilomètres pour nous procurer du bois de chauffe ou de l'herbe pour nos animaux »

Section 6.2 : L'évaluation des effets et impacts des activités de reboisement

Dans le cadre des opérations de protection et d'enrichissement de la flore, 17 639 plants produits en pépinières ont été plantés dans 16 villages en fin mars 199816. Actuellement, les activités de reboisement continuent dans 84,4% des villages appuyés par le projet. Le taux de survie des arbres plantés est en moyenne de 33%. Le village de Dan Makaou a enregistré le plus fort taux avec 82%, suivi de celui de Jinguilma avec un taux de 76%. Cette activité venant en appui à celle de la protection de la régénération naturelle a eu des impacts significatifs dans plusieurs communautés à en croire cette réflexion d'un habitant de Guidan Basso :

« C'est surtout nos épouses qui profitent le plus des arbres que nous avons plantés. Non seulement

elles ne se fatiguent plus pour trouver du bois de chauffe, en plus elles se procurent de l'argent en

vendant certaines feuilles.»

Le reboisement est une activité qui avait intéressé et mobilisé plusieurs chefs de ménage, ce qui a eu comme résultats la plantation de plusieurs arbres comme en témoigne monsieur Rabiou Oumarou du village de Garin Koutoubou :

« Avant l'intervention de Care, c'est à peine que vous trouvez 10 arbres dans un champ de 6

ha, aujourd'hui vous pouvez en trouver plus de 100. Actuellement, nous ne partons plus au

marché pour acheter du bois de construction ou de chauffe, car nous en produisons nous même»

Les changements positifs évoqués par les acteurs-bénéficiaires lors de l'évaluation finale de décembre 1999 ont été rappelés comme acquis lors de la présente évaluation.. Il s'agit de

16 Rapport d'exécution des activités, 2ème semestre 1998.

31

l'accroissement de la production, l'amélioration de la fertilité des sols et l'enrichissement de la composition floristique des sols.

D'autres avantages ont été évoqués lors de la présente évaluation, il s'agit de la baisse des conflits entre agriculteurs et entre agriculteurs et éleveurs. En effet, les arbres plantés autour des champs et des aires de pâturage et/ou le long des couloirs de passages des animaux délimitent les champs et constituent des frontières visibles à ne pas franchir par les animaux ou les autres agriculteurs. Un impact très significatif a été enregistré dans le village de Dan Makaou selon le témoignage des paysans recueilli lors de la réunion communautaire.

« Grâce à l'ombrage des arbres que nous avons plantés, un marché s'est crée dans le village, ce qui nous permet d'écouler nos produits sans nous rendre à Maradi»

Pour appuyer les activités de reboisement, le projet en partenariat avec la SIM avait formé des paysans de référence pour l'entretien des pépinières destinées à la vente. L'entretien et la vente des plants continuent dans 33% des villages appuyés par le projet. Dans les autres villages, l'activité était généralement suspendue 4 ans après l'intervention du projet (en 2003). Les principales causes de l'arrêt de l'activité mentionnées sont la rareté ou le manque des plants et pots et la mévente des pépinières durant ces deux dernières années suite à l'insuffisance de pluie. Nous relevons une faible implication des femmes dans la gestion de cette activité. En effet, dans les 15 villages où le projet avait soutenu cette activité, seulement 4 femmes issues de 3 villages étaient formées pour l'entretien des pépinières. Il convient de signaler l'intérêt manifeste des femmes du village de Zodèye pour cette activité où un comité de gestion composé de 4 femmes existe actuellement.

Photo : Bois issu de la protection de la régénération naturelle à Djinguilma

Recommandation

Nous recommandons une meilleure implication des femmes dans les activités de reboisement et de l'entretien des pépinières.

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Section 6.3 L'évaluation des effets et impacts des activités de gestion des aires de pâturage et des couloirs de passages des animaux

Les aires de pâturage et les couloirs de passages des animaux entrent dans le cadre de lutte contre la divagation des animaux dans les champs et au-delà la lutte contre les conflits sociaux. Les activités d'aménagement et de gestion des aires de pâturage avaient pour objectif principal la disponibilité du pâturage pour les animaux. Elles permettent également de lutter contre les mauvaises herbes tels que le sida cordifolia. La gestion des aires de pâturage consiste à transférer celles-ci dans des champs des individus volontaires et de mettre l'aire libérée sous zone de pâturage (une sorte de permutation) pour une durée d'une année renouvelable après consentement des autorités administratives et coutumières. Cette pratique a été initiées dans 18% des communautés ayant connu l'intervention directe du projet. En mars 1998, 136,5 ha d'aires de pâturage et 39 ha de couloirs de passage ont été établies et avaient concernés 19.250 bénéficiaires dont 51% des femmes. Ces activités ont connu un succès dans presque tous les villages. Actuellement 92% des aires de pâturages aménagées sont opérationnelles. C'est dans ce cadre que Malam Moussa Halidou du village de Dan Makaou témoigne :

« Dans toute la région de Maradi, vous ne trouverez pas une aire de pâturage aussi riche que la

notre. Des éleveurs des villages éloignés viennent faire paître leurs animaux ici et des fois, ils y

restent durant des mois. Nous remercions Care de nous avoir appuyé»

Par ailleurs, les activités d'aménagement des aires de pâturage ont permis de lutter contre les conflits comme l'ont attesté plus haut, plusieurs chefs de villages. Elles ont également permis de récupérer des superficies cultivables à travers l'arrachage et l'élimination du sida cordifolia. Ce dernier est une sorte d'herbe non consommable par les animaux qui colonise très vite et sans cesse les espaces tout en empêchant le développement de toute autre herbe sur son territoire.

Remarque.

Une attention particulière doit être accordée à la lutte contre le sida cordifolia et des moyens appropriés doivent être utilisés, car il est en train de reconquérir certaines superficies récupérées.

CHAPITRE 7 : L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES DE FORMATION. Section 7.1 : L'évaluation de la formation d'animateurs et d'enquêteurs villageois

Le projet avait initié cette formation afin de créer un cadre de développement villageois participatif et de partenariat dynamique. Les animateurs et enquêteurs villageois sont censés poursuivre les investigations et la sensibilisation des populations même après le retrait du

projet. Cependant, nous relevons que dans 92% des cas les activités des animateurs et enquêteurs villageois étaient interrompues dès le départ du projet en 1999. Les principales raisons de cette interruption étaient l'émigration de certains animateurs et enquêteurs et la non-sollicitation de leurs services comme en témoigne monsieur Bassirou un ex animateur du village de Djinguilma

« Depuis le retrait du projet le chef de village m'a écarté des activités d'animation et a désigné son neveu lorsque l'ONG World Vision a sollicité mon service»

Section 7.2 L'évaluation de la formation en technique de fabrication du compost

Dans le cadre de la fertilisation organique des champs et de la valorisation des technologies paysannes le projet avait formé des producteurs à la fabrication et à l'utilisation du compost. Cette activité rentre dans le cadre d'appui aux stratégies de minimisation des risques développées par les ménages ruraux en amont de la production.

Le cumul des personnes formées aux techniques de compostage se chiffre à 85 dont 15 femmes (18%). Le compost a été appliqué à l'issue de l'adoption de la technologie sur près de 6000 hectares. Selon plusieurs témoignages, il existe une nette différence entre les champs fertilisés avec le compost qui présentent une surface très dense en culture et qui donnent de bon rendement et les autres champs.

Un fort engouement pour cette activité a été manifesté par les bénéficiaires au début de sa mise en pratique. Malheureusement, La pérennité de l'utilisation du compost prévue lors de l'évaluation finale du projet ne s'est pas avérée, car face aux difficultés de trouver la matière première (fumier), le taux d'adoption a chuté. En effet, suite à de forte demande, le fumier avait augmenté de prix. En outre, dans certains villages, l'insuffisance d'eau a été évoquée comme principale cause d'abandon de la pratique.

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Photo :: Deux camps contigus ; Non-utilisation du compost dans l'un (photo de gauche) et utilisation du compost dans l'autre (photo de droite)

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Une étude de faisabilité aurait due être menée dans certains villages afin de contrôler la disponibilité et la facilité d'accès à la matière première.

Section 7.3 : L'évaluation de la formation à la conception et l'utilisation des foyers améliorés

Cette activité est menée dans le but de pallier le problème de manque du bois de chauffe à travers l'utilisation rationnelle de celui-ci. Les foyer amélioré devait également contribuer à la réduction du temps de travail de la femme suite à une meilleure conservation et diffusion de l'énergie lors de la préparation. Malheureusement, l'utilisation des foyers améliorés a été de courte durée (deux ans au maximum) dans les villages visités. La cause principale de cet arrêt, était le manque de résistance des foyers face à l'eau de pluie. En effet, la plupart des foyers étaient construits en argile, matière qui nécessite beaucoup d'entretien pour résister à l'eau. Par ailleurs, certains préjugés étaient développés face à l'utilisation des foyers comme en témoigne Moussa Ali un chef de ménage :

« Les repas préparés avec les foyers améliorés sont moins bons que ceux préparés avec le foyer

traditionnel. En plus les foyers améliorés nécessitent des entretiens durant les saisons pluvieuses

c'est pourquoi nous les avons finalement abandonnés »

Conclusion

Les activités de conception et d'utilisation des foyers améliorés n'ont pas induit l'impact escompté au niveau des bénéficiaires. Le projet devrait dans l'avenir non seulement sensibiliser ces derniers sur l'importance d'utilisation des foyers améliorés en combattant les idées stéréotypées développées sur leurs utilisations, mais en plus, il devrait construire les foyers avec des matières résistantes comme le ciment.

Section 7.4 : l'évaluation de l'alphabétisation des adultes17

L'alphabétisation est menée pour pallier le manque d'accès à l'information et à la formation et par conséquent contribuer au renforcement des capacités locales.

Cette activité avait mobilisé un grand nombre d'auditeurs et d'auditrices de toutes les catégories de vulnérabilité. L'alphabétisation continue dans 38% des villages appuyés par Care. Cette continuité a été assurée par le biais de plusieurs Ong dont Karkara, World Vision, le PDLM (Projet de développement local de Maradi) etc. Il convient de souligner que l'activité a connu une période d'interruption généralisée suite à l'arrêt des activités de Care qui a laissé la rémunération des instructeurs à la charge des auditeurs. C'est ce qu'expliquait Monsieur Laouali Abdou du village de Jinguilma à travers cette métaphore :

17 Cette activité fait partie des services d'appui de type 1, mais nous préférons l'évaluer parmi les activités de formation.

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«Au début, en payant l'instructeur, Care nous a saisi la tête du serpent pour nous permettre de jouer avec la queue. Mais, après elle nous a lâché cette tête en nous demandant de rémunérer l'instructeur, alors nous nous sommes tous enfuis»

En ce qui concerne particulièrement les femmes, le manque de temps a été souligné comme étant la principale cause de leur abandon, suivi du mécontentement de leurs époux comme en témoigne madame Salamou du village de Zodeye :

« J'ai cessé de fréquenter le centre d'alphabétisation suite aux incessants reproches de mon mari qui me taxe de négliger mes tâches familiales »

L'ouverture d'esprit, l'éveil de conscience, le renforcement de la cohésion sociale et une meilleure gestion des activités courantes ont été mentionnés comme principaux impacts positifs par les membres des communautés lors des assemblées villageoises. Voici, quelques témoignages que nous avons recueillis dans ce cadre.

«Il y avait quelques années, je ne savais même pas lire l'heure de ma montre. Mais grâce aux séances d'alphabétisation initiée par Care, je lis des journaux et j'écris des lettres en langue locale.

D'ailleurs, j'ai gagné un poste radio en correspondant avec la radio BBC à qui j'ai envoyé beaucoup de lettres en langue locale»

Malam Hamissou de Djinguilma

« Grâce à l'alphabétisation, j'ai appris beaucoup de versets du livre saint. me les lit en arabes et je les transcris en haoussa »

En effet, mon marabout

Madame Yahouza Saratou une auditrice du village de Garin Bajini

 

« Je remercie Care de nous avoir ouvert l'esprit. Grâce à l'alphabétisation, je sais lire et écrire.

Actuellement je gère bien mes activités commerciales car j'ai un cahier dans lequel j'enregistre les noms de tous mes débiteurs et l'argent qu'ils me doivent »

Monsieur Sani Almou un commerçant de Garin Koutoubou

CHAPITRE 8: L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES SERVICES D'APPUI DE TYPE 1

Les principales contraintes visées par les services d'appui de type 1 étaient :

- l'insécurité alimentaire ;

- l'attaque des ennemis de culture ;

- l'analphabétisme ;

- l'insuffisance quantitative et qualitative des semences ;

- l'insuffisance d'arbres et de bois, le manque des plants forestiers pour diverses utilisations ;

- pauvreté des sols agricoles ;

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Section 8.1 : l'évaluation des effets et impacts des banques de céréales et de semences.

Les banques des céréales et de semences sont nées à partir des efforts propres des adhérents qui avaient soit utilisé tout ou une partie des récoltes des champs collectifs, soit constitué le capital de départ à partir des cotisations en nature au moment des récoltes.

Les banques de céréales ou de semences étaient initiées dans 52% des villages bénéficiaires directs des activités du projet.

L'un des objectifs des banques de céréales et de semences était de réduire le salariat agricole mené par les ménages très vulnérables afin qu'ils puissent pleinement se consacrer à la conduite de leur calendrier agricole.

Selon plusieurs témoignages, ces banques avaient assuré la disponibilité des vivres et des semences, même pendant les périodes de soudures. Elles avaient également renforcé la cohésion sociale au sein du village et même avec d'autres villages bénéficiaires18. La gestion des banques de céréales et d'engrais a fait tache d'huile dans plusieurs villages qui ont abrité des adoptants secondaires. En effet une banque céréalière bien ravitaillée attire beaucoup de communautés voisines. C'est le cas de la banque de Garin Koutoubou dont les bénéficiaires se trouvaient dans 14 villages environnants. Pour les communautés de Guidan Basso, Garin Tanko, Kokki, Guidan Aché, les banques des céréales constituent l'appui du projet, le plus porteur pour les ménages. C'est dans ce cadre que Monsieur Illa Kaoura témoigne :

« La simple pensée d'avoir une part du stock de mil dans la banque, me procure de la joie car je me sens en sécurité »

L'état de la banque des céréales était un «baromètre» pour le prix des céréales sur les marchés de plusieurs villages abritant des banques céréalières. C'est dans ce cadre que témoigne Madame Gado Halima du village de Guidan Basso :

« La banque céréalière était un régulateur des prix des céréales sur le marché local. Quand elle est vide, les prix montent, mais dès qu'elle est ravitaillée, les commerçants baissent les prix. Au niveau de notre banque la tia de mil se vendait à 425 Fcfa au moment où les commerçants la vendait à 600

Fcfa sur le marché »

La banque des céréales a été particulièrement utile aux femmes, en ce sens qu'elle leur avait permis de développer plusieurs activités génératrices de revenus comme en témoigne Rabi Moussa du village de Garin Bajini :

18 D'autres villages ont soit bénéficié directement des banques céréalières, en empruntant des céréales ou en s'adhérant aux activités, soit indirectement en répliquant la pratique.

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« Grâce aux emprunts d'argent auprès de la banque céréalière, beaucoup de femmes du village et

même celles des villages environnants avaient eu des fonds de roulement. Certaines d'entre elles

continuent actuellement à tirer profit de ces emprunts. Quant à moi, j'ai marié deux de mes filles

grâce à cet emprunt et j'avais même acheté 3 chèvres. Je vous souligne en passant que j'ai remboursé

mes dettes vous pouvez même le contrôler. »

Grâce aux banques céréalières, des activités d'intérêt communautaire avaient été développées

dans plusieurs villages. Nous pouvons citer entre autres :

- la réhabilitation du puits (par exemple à Guidan Basso, Badeta et Guidan Aché) ;

- l'achat de deux champs collectifs à Garin Bajini ;

- l'octroi des crédits en nature et en espèces dans presque toutes les communautés abritant les

banques céréalières.

- la vente de linceuls à Guidan Basso qui a rendu le village célèbre. En effet, le linceul est

sollicité par plus de 9 communautés voisines qui ne partent plus à Maradi pour s'en procurer.

- la création de l'école à Garin Bajini comme en témoigne Abdou Issa du village :

« Avant, chaque ménage se débattait seul pour résoudre ses propres problèmes. Aujourd'hui,

l'intervention de Care a raffermi la cohésion sociale dans le village. Cette dernière nous a permis

d'initier et d'exécuter des actions d'intérêt collectif, c'est le cas de la réhabilitation du puits et la

création de l'école que vous voyez là-bas»

Malheureusement, malgré tous les avantages que procuraient les banques des céréales et de semences, aucune banque n'a franchi le cap de l'année 2004. En effet, 37% des banques avaient cessé d'être opérationnelles en 2003, c'est à dire 4 ans après le départ du projet. C'est le cas des banques des villages de Kokki, Garin Kata, Guidan Basso, Guidan Aché etc. De plus, 28% avaient cessé d'être opérationnelles en 2002 (cas du village de Badeta, Dan Makaou, Sakata etc.). Le restant des banques (35%) avaient cessé dès 2001.

Trois principales raisons justifient l'arrêt de ces activités. Il s'agit du non-remboursement des emprunts, l'insécurité alimentaire suite à une succession de mauvaises saisons agricoles, le détournement et le manque de transparence dans la gestion des stocks.

Graphique 1 Les causes d'interruption des activités de gestion des banques de céréales et d'engrais

30%

15%

55%

Non-remboursment insécurité alimentaire Detournement

38

OLe non-remboursement des emprunts.

Dans 55% des villages enquêtés, le non-remboursement du crédit était la principale cause de l'interruption des activités Nous pouvons citer entre autres, les villages de Guidan Kata, Djinguilma, Badeta, Zodeye, Sakata, Guidan Basso, etc.

A la question de savoir pourquoi les paysans ne remboursent pas les emprunts auprès des banques céréalières et de semences, monsieur Issaka Moussa du village de Sakata nous a répondu en ces termes :

« C'est nous les paysans qui avons constitué le stock sans apport externe, par conséquent nous ne

sommes pas obligés de nous faire toutes sortes de pressions pour rembourser les emprunts surtout

en ce temps difficile. Si le projet avait apporté ne serait-ce que quelques tia de mil, nous serions

peut être gênés de ne pas rembourser nos dettes »

Constat

Cette réponse témoigne le manque de culture d'auto promotion chez les communautés bénéficiaires.

Par ailleurs, la constitution des stocks par les propres efforts des adhérents a laissé présager un gage de pérennité lors de l'évaluation finale19. Mais, vu la complexité des comportements des partenaires villageois, cela a été souligné comme l'un des facteurs explicatifs du non-remboursement des emprunts et donc de l'arrêt de l'activité dans plusieurs villages.

~ L'insécurité alimentaire

Dans 30% des villages enquêtés, l'insécurité alimentaire était la principale cause de l'interruption des activités des banques céréalières. Comme villages concernés, nous pouvons citer entre autres, Guidan Aché, Kokki, Dan Makaou où le stock des céréales a été distribué aux différents adhérents pour répondre au plus pressé après les mauvaises campagnes agricoles. C'est dans ce contexte que madame Habsou Idi de Guidan Aché témoigne :

19 Rapport d'évaluation finale, page 23

39

« Il ne nous sert a rien de stocker nos vivres dans la banque au moment où nos enfants manquent de quoi manger »

Une autre femme du même village ajoute:

« A Guidan Aché, nous sommes conscients de l'importance de la banque céréalière. Si nous avons

décidé de distribuer le stock c'est par ultime nécessité, car nous avons bien géré notre banque

céréalière. Nous prêtions les céréales uniquement en période de soudure avec un intérêt en nature de

25%, remboursable après la récolte. L'argent de la vente nous a permis de donner des crédits en

espèce avec intérêt de 10% et l'application de pénalité en cas de non-respect du délai de

remboursement. Malheureusement nous avons connu quatre années successives de mauvaises saisons

agricoles qui avaient tout remis en cause »

Un habitant du village de Kokki nous a livré son analyse pour la pérennité de cette activité :

« Malgré les difficultés vécues pendant 3 années successives de mauvaises pluviométries, nous

pouvions continuer à entretenir nos banques céréalières si les agents du projet faisaient de petites

visites pour nous rappeler qu'ils nous observent et nous apporter d'autres appuis, malheureusement

ils nous avaient abandonnés à un moment où nous avons le plus besoin d'eux »

Ce témoignage illustre que les acquis n'ont pas été consolidés au moment du départ du projet. O Le détournement et le manque de transparence dans la gestion

Dans 15% des villages enquêtés où les activités de gestion des banques céréalières ou de semences étaient interrompues, le détournement et le non-respect du règlement intérieur étaient les principales causes. C'est le cas du village de Garin Tanko et surtout de Garin Koutoubou où plusieurs membres du comité de gestion du stock ont été emprisonnés suite au détournement.

Constat

En somme, la mal gouvernance et l'absence de vision pour l'auto promotion étaient les principales causes d'interruption des activités de gestion des banques céréalières qui, pourtant étaient très bénéfiques pour les populations.

Recommandation:

Il est indéniable que le projet avait fait beaucoup d'investigations pour identifier les contraintes liées aux conditions de vie des populations et la faisabilité technique de leur résolution, mais une étude pour la compréhension des comportements des paysans et surtout de leur perception du projet doit être menée pour un changement de mentalité orienté vers l'auto promotion.

40

Section 8.2 : L'évaluation des effets et impacts des banques de produits phytosanitaires

La majorité des activités de gestion des produits phytosanitaires étaient interrompues peu après le retrait du projet. Aucune banque des produits phytosanitaires n'a franchi le cap de l'année 2001. Les principales causes de leur interruption étaient la mévente et la mauvaise qualité des produits comme en témoigne Issa Nouhou de Garin Bajini :

« Des commerçants véreux nous avaient vendu des produits de mauvaise qualité, ceci avait provoqué la mévente de ces derniers et l'arrêt de l'activité. »

Remarque

Dans la plupart des villages la mise en contact des paysans avec les fournisseurs des produits phytosanitaires n'a pas été suivie par Care. Ceci avait favorisé la vente des produits de mauvaises qualité aux communautés qui n'avaient pas les moyens de les tester avant l'achat.

Recommandation

Nous recommandons à ce que dans l'avenir Care suive et contrôle toute activité de mise en contact.

CHAPITRE 9 : L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES GROUPEMENTS D'EPARGNE ET DE CREDIT

Le groupement d'épargne et de crédit constitue l'activité la plus répandue dans les communautés partenaires du projet. En effet, cette activité est menée par 87% des communautés appuyées directement par le projet. C'est également l'activité qui a fait le plus de tâche d'huile en mobilisant le plus d'adoptants secondaires. De plus, c'est l'activité la plus pérenne car actuellement 53% des villages directement appuyés par le projet continuent à la conduire. Toutefois, elle a connu des périodes d'interruption dans plusieurs communautés (9%) suite à plusieurs années de mauvaises récoltes, mais a été vite rédynamisée soit par les communautés seules, soit par l'appui d'autres organisations telles que World Vision (à Kokki, Djinguilma), l'Unicef (à Dan Makaou) et le Projet de Développement Local de Maradi (à Garin Gado Saboua).

La pérennité de cette activité s'explique en partie par son ancrage social car c'est une activité déjà menée par les communautés sous forme de tontine traditionnelle que le projet a restructurée à travers la mise en place des règlements intérieurs et des comités de gestion. Selon les partenaires villageois, cette activité a fortement contribué à l'amélioration de leurs conditions de vie notamment à travers :

- le renforcement de la cohésion sociale ;

41

- l'amélioration des revenus des femmes ;

- l'éveil de conscience des hommes et des femmes ;

- la satisfaction des besoins d'intérêt communautaire dont la réhabilitation des puits, l'installation des moulins, la création des écoles et des mosquées, pour ne citer que ceux-ci. Plusieurs témoignages illustrent ces faits :

« Grâce au groupement d'épargne, je règle mes problèmes financiers sans faire recours à mon mari ou aux

parents. Par ailleurs notre groupement a acheté des nattes et des marmites qu'il prête aux différentes familles

en cas de cérémonie telles que le mariage, le baptême. Plusieurs villages ont apprécié notre initiative et l'ont

répliqué.» Madame Issia Aï du village de Garin Kata

« Grâce au groupement d'épargne j'ai aujourd'hui 4 vaches et 2 champs en plus des dépenses que j'ai effectuées lors du mariage de mes deux filles. Il m'a fallu vraiment de la patience, car au début nous étions 48 femmes et 24 hommes membres du groupement et celui-ci s'appelait «Wadata» (bien être). Mais plusieurs personnes se sont retirées en constatant que Care n'a pas apporté de l'argent et il ne restait que 33 femmes, par conséquent, nous avons dénommé le groupement « Hankouri» (patience). Grâce à cette patience, nous sommes aujourd'hui respectées et considérées dans le village.»

Madame Zouéra Hassane, Présidente du comité de gestion du groupement d'éparne et de crédit de Zodèye.

« La caisse d'épargne et de crédit a permis aux femmes de ce village d'effectuer des activités d'extraction et de commercialisation d'huile d'arachide qui est leur principale source de revenu. En plus, elle a renforcé la cohésion sociale car avant cette activité, les femmes ne se rencontraient qu'à l'occasion de quelques rares cérémonies. Mais maintenant, notre solidarité est renforcée, car, nous nous rencontrons fréquemment et dès que l'une s'absentait, les autres s'informaient vite de son état»

Hadjia Ousseina, de Djinguilma

« C'est grâce à cette activité que nous les femmes, avons réhabilité le puits, acheté une décortiqueuse et installé l'unique moulin du village qui est très utile pour l'allégement de nos tâches domestiques. Nous remercions Care de nous avoir appris à marcher, car aujourd'hui nous savons courir.»

Témoignage d'une femme en assemblée villageoise à Kokki

Remarque

Dans certaines communautés une coordination entre les activités soutenues par le projet a été remarquée. C'est le cas de Garin Tanko où la caisse d'épargne a permis l'achat des semences et d'un champ collectif qui à son tour ravitaille la banque céréalière.

Graphique 2 Répartition des causes d'interruption des activités des groupements d'épargne et crédit

9%

12%

30%

49%

Non-remboursment Versement irrégulier Detournement

Problèmes de personnes

42

Le ravitaillement de la banque céréalière par le champ collectif ou par la caisse d'épargne a été remarqué dans plusieurs villages (Garin Koutoubou, Zodeye etc.). Inversement, dans d'autres villages, c'est le champ collectif qui ravitaille la caisse lors de la vente des récoltes.

« Grâce à la caisse d'épargne, la cohésion entre les femmes est renforcée. Actuellement, dès qu'une femme tombe malade, tous les membres du groupement s'informent de son état et lui apportent réconfort moral et même matériel, alors qu'auparavant, plusieurs femmes tombaient malades sans que d'autres ne soient informées»

Mariama Issoufou de Zodeye

« Dans ce village, rares sont les gens qui n'ont pas emprunté de l'argent auprès du groupement d'épargne et de crédit. D'ailleurs même ceux des autres villages viennent emprunter»

Issa Haladou, un chef de ménage de Badeta

Malgré tous les avantages que procurent les groupements d'épargne et de crédit, leurs activités

étaient interrompues dans 47% des villages appuyés par le projet.

Les moments d'interruption étaient repartis comme suit :

- 4 ans après le départ du projet (en 2003) dans 43% des cas (village de Koringo, Guidan Basso,

Guidan Gado Saboua etc.)

- 2 ans après le départ du projet (en 2001) dans 29% des cas ( Guidan Kata, Guidan Ara etc.)

- 1 an après le départ du projet (en 2000) dans 28% des cas (Garin Koutoubou, Guidan Aché etc.)

Plusieurs raisons expliquent ces interruptions, à savoir :

- Le non-remboursement des emprunts (49% des cas);

- L'irrégularité dans les versements des cotisations (30% des cas) ;

- Le détournement (12% des cas).

- Le problème des personnes (9% des cas).

43

A la question de savoir pourquoi les gens ne remboursent pas leurs dettes ou sont irréguliers dans les versements des cotisations, nous avons reçu les réponses et témoignages suivants :

« je n'ai pas remboursé mes dettes, parce que j'ai vu plusieurs personnes agir de sorte sans qu'elles ne soient inquiétées »

Aïchatou Moussa de Guidan Ara

« J'ai cessé les versements parce que ma famille manquait de vivre. Vous devez savoir que nous avons connu 3 années successives de mauvaises récoltes. Or l'argent ne se garde pas quand le ventre est creux »

Réponse de Bouzoua Massoyi, femme chef de ménage à Koringo

Par ailleurs, il convient de signaler que les hommes ont été le plus mis en cause ou impliqués dans les cas de détournements même dans les villages où ils ne géraient pas l'activité (cas de Garin Koutoubou, Guidan Kata). C'est dans ce cadre que Monsieur Issia Allassan du village de Garin Koutoubou affirme :

« Si vous voulez que l'argent ne soit pas détourné, alors confiez-le aux femmes et surtout aux femmes sans Maris. Nous les hommes, nous n'avons pas peur de détourner les biens d'autrui et fuir le village tout en abandonnant nos épouses et enfants, or les femmes sont tellement attachées à leurs progénitures qu'elles ne veulent pas se séparer d'elles même pour 2 journées. »

Photo : Entretien avec le CDG du groupement d'épargne et de crédit de Zodèye.

Conclusion

Les activités des groupements d'épargne et de crédit ont renforcé la solidarité entre les femmes et amélioré leur position stratégique au sein des ménages. Cela a également été identifié lors de l'évaluation finale du projet.20

20 Voir rapport d'évaluation finale, page 32.

CHAPITRE 10 : EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES DE MISE EN CONTACT POUR L'HYDRAULIQUE

Les activités d'hydraulique avaient consisté à mettre en contact les partenaires villageois avec des institutions étatiques ou des projets de développement en vue de résoudre les contraintes d'insuffisance quantitative et qualitative d'eau de boisson pour les hommes et les animaux. Ces activités ont été menées dans 13% des villages directement appuyés par le projet et concernaient principalement, le curage des puits existants (60% des cas) et le fonçage de nouveau puits (40% des cas).

Les contraintes ont été levées dans 71% des villages visités. et cette activité a été appuyée par l'Unicef dans plusieurs villages (Sakata, Dan Makaou etc.)

Section 10.1 L'évaluation des activités de mise en contact pour le fonçage ou la réhabilitation des puits

L'activité a apporté beaucoup de changements positifs dont la réduction du temps de travail des femmes et celle des maladies liées à l'eau suite à de meilleures pratiques d'hygiène au tour des points d'eau à en croire les témoignes suivants

 

« Avant le fonçage du second puits, les femmes étaient contraintes de se lever tôt le matin des fois à 4 heures pour occuper la tête de la file d'attente autour de l'unique puits et elles ne revenaient qu'au environ de 7

heures. Grâce à ce second puits une femme peut mettre la viande dans l'huile bouillante, aller au puits et
revenir sans que sa viande ne soit grillée. »

Monsieur Yacouba Ali du village de Djinguilma.

« Grâce au second puits, les bagarres se sont raréfiées » Madame Saminou du village de Djinguilma.

Femmes en exhaure dans un village n'ayant pas Femme en exhaure dans un village ayant

connu d'intervention du projet connu l'intervention du projet

44

« Lorsqu'on n'avait qu'un seul puits personne ne se souciait de l'hygiène autour de celui-ci, car les gens utilisaient tous les moyens pour avoir de l'eau. Mais, maintenant, grâce à ce second puits, nous avons mis en place un comité de gestion qui a instauré des règlements pour plus d'hygiène autour des puits. »

Monsieur Oumarou Abdou, membre du comité de gestion des puits de Sakata

Section 10.2 : L'évaluation des activités d'aménagement de la mare de Guidan Kata

En 1998, des activités d'aménagement de la mare du village de Guidan Kata ont été menées grâce à la mise en contact opérée entre les partenaires villageois et le projet SDSA (Subvention au Développement du Secteur Agricole) financé par l'USAID. Cet aménagement a coûté 28.047.045 francs CFA (environ 42.820 Euros)21.

Les contraintes visées par cet aménagement étaientt l'ensablement et le tarissement rapide de la mare. Par conséquent, grâce à l'appui de Care un micro-barrage a été effectué avec l'appui physique des bénéficiaires. L'objectif visé était l'augmentation des surfaces cultivables et de leur rendement ainsi que la diversification des cultures pratiquées.

Selon les bénéficiaires réunis en assemblée villageoise, les résultats obtenus sont mitigés car pour certains, l'aménagement n'a pas été à la hauteur de leur espérance et pour d'autres il a induit une amélioration significative de leurs conditions de vie.

« Le projet n'a fait que parer l'ensablement de la mare au lieu de travailler dans le sens de l'augmentation significative de la durée de disponibilité d'eau. »

Oumarou Ada du village de Guidan Kata.

« Avant l'aménagement de la mare, le cours d'eau dure 3 à 4 mois. Actuellement avec le micro-barrage, la durée a augmenté d'un mois seulement ce qui fait que l'eau est disponible durant 4 à 5 mois, or nous nous attendons à une disponibilité d'au moins 9 mois pour pratiquer des cultures maraîchères »

Ousseini Agada de Guidan Kata.

« Avant l'aménagement, l'eau de la mare inondait mon champ ce qui avait pour répercussion une perte de superficie cultivable et même de rendement. Cependant, actuellement j'ai récupéré une grande superficie et je cultive plusieurs spéculations. »

Habsatou Ali de Guidan Kata.

«Avant l'aménagement j'avais deux champs que je ne cultivais pas car ils s'inondaient dès les premières pluies, actuellement non seulement je les ai récupérés, en plus, je cultive plusieurs spéculations dont le niébé, la tomate, le gombo etc.»

Illia Garba de Guidan Kata.

45

21 Rapport d'évaluation finale de la mare de Guidan Kata annexe N°3

« C'est après l'aménagement que nous avons commencé à pêcher des poissons dans la mare » Rabiou Moussa un jeune homme de Guidan Kata.

46

Photo : Visite de la mare de Guidan Kata

Constat

L'aménagement de la mare a indubitablement arrêté son ensablement et augmenté les superficies cultivables.

CHAPITRE 11. L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES PETITES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS

Les activités de cette catégorie étaient exclusivement pratiquées par les femmes. Elles étaient au nombre de quatre à savoir l'embouche, le petit commerce, la restauration et l'extraction d'huile d'arachide. Le manque d'argent (71,4% des cas) et la faiblesse de l'épargne (26,6%) sont les principales contraintes visées par ces activités. Dans le cadre de l'intervention du projet, les fonds de roulement de ces petites activités sont généralement générés par des activités plus importantes telles que la participation aux groupements d'épargne et de crédit, la banque céréalière et la protection de la régénération naturelle.

Le petit commerce (vente de galette, restauration etc.) et l'embouche sont surtout effectués de façon individuelle par les femmes. Quant à l'extraction d'huile d'arachide cette activité menée individuellement ou de façon collective a connu un grand essor suite à l'intervention du projet. Elle a également renforcé l'autonomie financière des femmes et raffermi leur cohésion sociale comme en témoignent les femmes suivantes :

« L'intervention du projet a été un point de démarrage des activités économiques pour beaucoup de femmes de ce village. Les femmes qui n'avaient pas des activités génératrices de revenus en ont eu et celles qui les avaient déjà ont développé des activités secondaires. Grâce au projet j'avais acheté un champ d'environ 2 ha, 3 chèvres et 5 moutons. Malheureusement, suite à l'insécurité alimentaire j'ai tous vendu et il ne me reste que le champ»

Madame Ousseina Alio de Badeta

47

« Grâce à l'extraction et la vente d'huile d'arachide et du tourteau, je résous mes problèmes financiers sans faire recours à mon mari, d'ailleurs, celui-ci profite de cette activité en me demandant des prêts qu'il ne rembourse pas. Par ailleurs, je vous informe que je fais partie des femmes estimées dans le village grâce à cette activités»

Madame Rabi Souley, du village de Garin Badjini

« L'activité d'extraction d'huile d'arachide a rendu notre village célèbre, nous exportons de l'arachide au Burkina faso et au Nigeria. A un moment donné, notre groupement était devenu la banque du village, car des chefs de ménages venaient fréquemment emprunter de l'argent dans la discrétion auprès du comité de gestion au lieu de voir des usuriers ou faire voix basses chez leurs parents »

Madame Aïchatou Laouali de Garin Tanko

« Grâce à cette activité, nous les femmes nous nous rencontrons fréquemment et partageons nos peines et nos joies.»

Rabi du village de Kokki.

Les petites activités génératrices de revenus menées individuellement ont été plus pérennes que celles exécutés de façons collectives par les femmes. Dans 82% des villages visités, ces dernières étaient interrompues aux environ de l'année 2003 (Quatre ans après le départ du projet) Les principales raisons de l'arrêt des activités des groupements d'extraction d'huile d'arachide étaient :

- l'incompréhension entre les membres des groupements (62%) ;

- la cherté de l'arachide suite à plusieurs années de mauvaises pluviométries et par conséquent de mauvaises récoltes ( 38%).

Conclusion

L'appui aux petites activités génératrices de revenus a fortement contribué à l'amélioration de revenus des femmes.

CHAPITRE 12 L'EVALUATION DES EFFETS ET IMPACTS DES ACTIVITES D'APPUI A L'EMERGENCE D'ORGANISATIONS SOCIOECONOMIQUES PAYSANNES

Les principales contraintes visées par la création d'organisations paysannes étaient :

- le manque d'organisations villageoises ; - l'insuffisance de la cohésion sociale ;

- le manque d'autonomie ou «d'auto-gérance » pour le village ;

48

- les difficultés d'approvisionnement et d'équipement pour le village.

Dans 87% des villages visités les organisations paysannes sont dites fonctionnelles de l'avis des communautés. En effet, elles gèrent l'héritage légué par Care telles que les groupements d'épargne et de crédit, la gestion des puits, la commercialisation d'huile d'arachide, la salubrité dans le village, en un mot elles gèrent le quotidien. Par ailleurs, des Ong telles que World Vision et l'Unicef en font recours pour bien conduire leurs activités. En effet, l'Unicef les utilisait22 pour transmettre des messages de lutte contre les mariages précoces des filles dans la région de Maradi où l'âge moyen au premier mariage de celles-ci est de 14 ans. Elle s'en sert également pour rédynamiser certaines activités telles que les banques céréalières ou les groupements d'épargne et de crédit (par exemple à Dan Makaou). C'est le cas également de World Vision qui dynamise les organisations paysannes pour la gestion des banques céréalières et les groupements d'épargne et de crédit ( à Badeta, Djinguilma, Kokki). A l'exception de quelques rares communautés (13%, exemple, Guidan Ara, Badeta), les organisations paysannes n'ont pas initié leurs propres activités.

Conclusion

Les activités pérennes sont principalement le reboisement, l'entretien des pépinières et la protection de la régénération naturelle et les groupements d'épargne et de crédit. C'est également des activités traditionnellement pratiquées qui ont fait preuve de rentabilité économique.

Constat

Dans presque toutes les communautés visitées, les populations reconnaissent l'importance indéniable de plusieurs activités mais éprouvent de sérieuses difficultés à les pérenniser.

Recommandation

Vu que la plupart des activités bénéfiques pour les populations sont interrompues suite aux recours incessants aux avantages qu'elles procurent et face au non-respect des engagements de certains bénéficiaires (cas du non-remboursement des emprunts), il est vivement conseillé aux décideurs de l'Ong Care-Niger d'engager un atelier de réflexion sur les stratégies de pérennisation des activités rentables sans pour autant compromettre les avantages qu'elles procurent aux populations23.

22 Cas de Garin Gado Saboua

23 Les règlements intérieurs ne suffisent pas à limiter les abus tels les détournements et le non-remboursement des emprunts dans des communautés en difficultés alimentaires et où la solidarité et le respect du proche sont de rigueur.

TROISIEME PARTIE

L'ANALYSE QUANTITATIVE DE L'IMPACT DU PROJET

49

Dans le cadre de l'analyse quantitative de l'impact du projet sur les conditions de vie des femmes en particulier et des ménages en général, nous avons interrogé 599 personnes dont 293 femmes. L'analyse a été menée suivant trois critères fondamentaux à savoir :le département d'appartenance du ménage ou de la personne interrogée, le sexe du chef de ménage et le degré de vulnérabilité du ménage.

Nous expliquerons dans le chapitre suivant la notion du degré de vulnérabilité du ménage

CHAPITRE 13 : LA NOTION DU DEGRE DE VULNERABILITE DU MENAGE

Section 13.1 Le statut de vulnérabilité d'un ménage

Selon la conception de Care, la vulnérabilité d'un ménage est déterminée à travers son aptitude et sa capacité à préserver et améliorer sa qualité de vie principalement dans les domaines suivant :

- la sécurité alimentaire,

- la sécurité sanitaire et nutritionnelle

- la disponibilité et l'accès à l'eau potable

- la sécurité en matière de l'éducation

- la sécurité en matière d'habitat (en respectant le contexte social de sa communauté)

- la sécurité économique ;

- etc.

En effet, les ménages sont généralement classés en trois catégories de vulnérabilité à partir du postulat qu'ils sont tous vulnérables. Ainsi, nous distinguons :

- les ménages « moyennement vulnérables » (classés A). Ces ménages font face aux crises alimentaires sans conséquence réelle sur leur sécurité alimentaire. En fait, ils peuvent même profiter des crises de part leur disponibilité monétaire (achat de biens de production à prix bradés, crédits, etc.) ou par effet d'entraînement économique (emploi de main d'oeuvre). Les effets de la crise se font sentir en terme de perte, avec un certain retard par rapport aux autres ménages. La reprise est progressive, soutenue et rapide. Au niveau de ces ménages la décapitalisation est importante pendant la résistance aux crises. (ce qui est logique puisque ces ménages disposent d'un capital important). C'est aussi des ménages qui présentent de multiples stratégies d'adaptation qui sont généralement d'ordre monétaire.

50

- Les ménages « peu vulnérables » (classés B) : Quand ces ménages sont affectés par les crises, ils recouvrent leur niveau précédent de sécurité sans trop de difficultés. C'est des ménages qui, en cas de crise alimentaire, consomment la totalité de leurs stocks alimentaires et vendent des petits ruminants. Mais de façon générale, ils arrivent à préserver leurs biens productifs. Ces ménages présentent des stratégies d'adaptation moins efficaces que les ménages A. Leur durée de rétablissement lors d'un choc est plus longue que celle des ménages A.

- Les ménages « très vulnérables » (classés C) : ce sont des ménages qui ont perdu leurs biens productifs essentiels et les stratégies de substitution ne leur offrent qu'une réversibilité partielle ou faible. Lors d'un choc, la décapitalisation est rapidement enclenchée (pertes importantes pour les ménages bien qu'elles soient faible en valeur absolue). Le processus de rétablissement est lent, long et incertain au niveau de cette catégorie de ménages. Par ailleurs, ces derniers présentent des stratégies d'adaptation à la nouvelle situation qui sont peu monétaires, moins nombreuses, peu efficaces et très dépendantes de l'efficacité des stratégies des ménages A et B. Ce sont des ménages qui font fréquemment recours à l'emprunt, à la vente de la main d'oeuvre et à la "zakat".

- Dans certains départements du Niger, comme Dakoro, il existe une quatrième classe de vulnérabilité qui est celle des ménages extrêmement vulnérables. Ces ménages ont des systèmes de vie basés sur la précarité de leurs membres dans tous les domaines (santé, habitat, capital social, sécurité alimentaire et éducation). Ils manquent généralement des biens de production.

Virtuellement, tous les ménages sont vulnérables à un degré ou à un autre, c'est ce que l'on appelle la vulnérabilité relative. Suite à un choc très fort ou à des déficits alimentaires successifs (événements fréquents au Niger ), tous les ménages voient leurs conditions de vie se dégrader. En effet, leur niveau de sécurité alimentaire fluctue et diffère d'un degré de vulnérabilité à un autre, comme l'illustre le graphique suivant.

Graphique 4 L'évolution de la sécurité alimentaire inter annuelle à l'échelle des ménages

Ménages moyennement vulnérables

Ménages vulnérables

Ménages très vulnérables

Niveau de Sécuritéalimentaire

1 2 Temps

51

Section 13.2 Les critères de vulnérabilité des ménages

Les ménages sont classés en fonctions d'un certain nombre de critères de vulnérabilité qu'ils établissent eux même.

Tableau 13.1 Critères de classification des ménages dans la région du PASSPA en 199724:

Cas des ménages dont l'agriculture est le système de production dominant

 

Ménages moyennement vulnérables Catégorie A

Ménages vulnérables Catégorie B

Ménages très vulnérables Catégorie C


·

La production agricole est suffisante


·

La production agricole est


·

Ils font recours à l'aide (dons ou


·

Ils disposent d'un fonds de commerce

 

suffisante jusqu'à la prochaine

 

zakat)


·

Ils utilisent la main d'oeuvre agricole

 

récolte


·

Ils vivent dans l'insécurité


·

Ils ont la possibilité de satisfaire


·

Ils disposent d'une unité de

 

alimentaire

 

leurs besoins sociaux

 

culture attelée


·

Ils vendent leur force de travail


·

Ils peuvent prendre en charge


·

Ils peuvent satisfaire les besoins


·

Ils partent en exode

 

d'autres ménages

 

de la famille


·

Ils disposent de peu de bétail


·

Ils possèdent des animaux


·

Ils peuvent prendre en charge


·

Ils font recours aux prêts pour faire


·

Ils possèdent des unités de culture

 

une tierce personne

 

face à certaines dépenses

 

attelée


·

Ils possèdent quelques têtes de


·

Ils sont constamment endettés


·

Ils ont des terres de cultures

 

bétail


·

Ils vendent leurs récoltes sur pieds


·

Ils disposent de force de travail au


·

Ils pratiquent le petit commerce


·

Ils consomment beaucoup de plantes

 

sein de leurs ménages


·

Ils utilisent de la main d'oeuvre agricole

 

sauvages

CHAPITRE 14 : L'IMPACT DU PROJET SUR LES CONDITIONS DE VIE DES FEMMES

Pour apprécier l'impact du projet sur la qualité de vie des femmes, nous avons interrogé 245 femmes non-chefs de ménage à travers 15 villages à l'aide du questionnaire intitulé «participation des femmes au développement». Voir annexe V, page 116.

Ces femmes ont été tirées aléatoirement au sein des différentes strates de vulnérabilité.

24 Source : document du projet d'appui à la sécurité des systèmes de condition de vie des ménages de la région de Dakora, p32.

52

Photo : enquête auprès des femmes

Section 14.1 : Présentation de l'échantillon

Parmi ces femmes, 135 (55,1%) proviennent du département de Guidan Roumdji et 110 (44,9%) appartiennent à celui de Madarounfa.

166 (67,8%) sont âgées de 15 à 49 ans, autrement dit, c'est des femmes en âge de procréer et 79 (22,2%) sont âgées de plus de 49 ans, donc des femmes en ménopause.

Graphique 5 Répartition des femmes selon les statuts de vulnérabilité de leurs maris

Moyennement vulnérable (A)

22%

Très vulnérable (C)

45%

Vulnérable (B)

33%

Les femmes enquêtées appartiennent aux ménages des différents groupes de vulnérabilité comme le montre le graphique ci-dessus.

Section 14.2 : Participation des femmes aux organisations socioéconomiques

Seulement, 67 femmes (21,6%) sont membres d'organisations socioéconomiques (contre 82% des hommes chefs de ménages25). La participation des femmes aux organisations socioéconomiques est relativement plus importante dans le département de Guidan Roumdji (30,4%) par rapport à celui de Madarounfa (23,6%). Par ailleurs, l'analyse selon le degré de vulnérabilité montre que les femmes des ménages moyennement vulnérables sont plus affiliées aux organisations (41, 5%) que celles des ménages vulnérables (17,1%) et des ménages très vulnérables (28,2%).

25 Voir chapitre suivant

53

32,8% des femmes membres d'organisations socioéconomiques détiennent des postes de responsabilité contre 41,9% des hommes chefs de ménages. Par ailleurs, les femmes moins jeunes (âgées de plus de 49 ans) sont plus responsabilisées dans les organisations que les jeunes comme le démontre le tableau ci-dessous.

Tableau 14.1 Répartition des femmes par niveau de responsabilité et par tranches d'âges

Classe d'âge de la femme

Avez-vous une responsabilité dans l'organisation ?

Effectif

%

15 à 49 ans

Oui

5

13,2%

Non

33

86,8%

Total

38

100,0%

50 ans et plus

Oui

17

58,6%

Non

12

41,4%

Total

29

100,0%

La responsabilisation de la femme dépend également du statut de vulnérabilité de son mari. Ainsi, comme le démontre le tableau ci-dessous, les femmes issues des ménages moins vulnérables sont plus responsabilisées que les autres femmes.

Tableau 14.2 Répartition des femmes par niveau de responsabilité et par niveau de vulnérabilité de leurs ménages

Statut de vulnérabilité du mari

Avez-vous une responsabilité dans l'organisation?

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Oui

12

54,5%

Non

10

45,5%

Total

22

100,0%

Vulnérable (B)

Oui

4

28,6%

Non

10

71,4%

Total

14

100,0%

Très vulnérable (C)

Oui

6

19,4%

54

 

Non

25

80,6%

 

Total

31

100,0%

Section 14.3 Alphabétisation de la femme

2% des femmes enquêtées ont été scolarisées26. La proportion des femmes scolarisées est plus importante dans le département de Guidan Roumdji (2,2%) que dans celui de Madarounfa (1,8%).27 Parmi les femmes non-scolarisées, 10,9% ont été alphabétisées. Nous remarquons que la proportion des femmes alphabétisées est moins importante que celle des hommes chefs de ménages alphabétisés (29%). Le département de Madarounfa compte plus de femmes alphabétisées (14,2%) que celui de Guidan Roumdji (8,3%). Par ailleurs, la participation des femmes âgées de moins de 49 ans aux séances d'alphabétisation est plus importante que celle des femmes moins jeunes comme l'illustre le tableau ci-dessous.

Tableau 14.3 Répartition des femmes selon la participation à l'alphabétisation par tranche d'âge

Classe d'âge de la femme

Avez-vous été alphabétisées ?

Effectif

%

15 à 49 ans

Oui

21

13,2%

Non

138

86,8%

Total

159

100,0%

50 ans et plus

Oui

5

6,3%

Non

74

93,7%

Total

79

100,0%

Par ailleurs, la participation des femmes aux séances d'alphabétisation ne dépend pas du statut de vulnérabilité de leurs maris car 11,8% des femmes issues des ménages A ont participé à ces séances contre 10,1 issues des ménages B et 11,1 du ménage C.

Parmi les femmes alphabétisées, 3,6% parviennent à lire et à écrire en langue locale28. La proportion des femmes alphabétisées sachant lire et écrire est plus importante dans le département de Guidan Roumdji (36,4%) que dans celui de Madarounfa (26,7%).

26 Signalons que cette scolarisation n'entre pas dans le cadre des activités du projet.

27 Il convient de souligner que nous ne parlons pas du taux brut de scolarisation.

28 Le haoussa est la langue locale des deux départements.

55

Section 14.4 Acquisition des terres par les femmes

Parmi les femmes enquêtées, 89,3% possèdent des champs. La proportion des femmes ne possédant pas de champs est plus importante à Madarounfa (14,7%) par rapport à celle de Guidan Roumdji (7,4%). L'analyse selon le degré de vulnérabilité du chef de ménage, révèle que 96,2% des femmes issues des ménages A possèdent des champs contre 80,2% pour les ménages B et 92,7% pour les ménages C.

Le principal mode d'acquisition des terres par les femmes est le don comme l'illustre la figure ci-dessous.

Graphique 6 Les différents modes d'aquisition des terres par les femmes

Héritage

28%

Don

61%

Achat

11%

Il convient de souligner que les femmes ont accès au terres à travers l'héritage (28% des cas).Ce moyen d'acquisition est plus important dans le département de Madarounfa (29%) par rapport à celui de Guidan Roumdji (27,2%). Quel que soit le statut de vulnérabilité du mari, le don est le principal moyen d'acquisition de la terre par la femme. En effet, dans les ménages moyennement vulnérables (A), 70,6% des femmes ont accès à la terres grâce au don, contre 60% dans les ménages vulnérables (B) et 55,9% dans les ménages très vulnérables ( C ).

Section 14.5 Autonomie de gestion de la production agricole des femmes

Une femme est autonome à gérer sa production agricole quand elle peut décider de l'utilisation à faire de cette production sans pour autant demander l'approbation de son mari.

Parmi les femmes possédant des champs, 7,8% n'ont pas une autonomie de gestion de leurs propres productions agricoles comme l'illustre le tableau ci-dessous :

Tableau 14.4 Répartition des femmes par niveau d'autonomie de gestion de leurs productions

Avez-vous une autonomie de gestion de votre propre production agricole ?

Effectif

%

Oui

201

92,2%

Non

17

7,8%

Total

218

100,0%

La proportion des femmes n'ayant pas d'autonomie de gestion de leurs productions est plus importante à Guidan Roumdji (11,2%) qu'à Madarounfa (3,2%).

56

Tableau 14.5 Répartition des femmes possédant des champs selon leur autonomie de gestion de la production et le statut de vulnérabilité de leur mari

Statut de vulnérabilité du Mari

Avez-vous une autonomie de gestion de votre propre production ?

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Oui

49

96,1%

Non

2

3,9%

Total

51

100,0%

Vulnérable (B)

Oui

62

95,4%

Non

3

4,6%

Total

65

100,0%

Très vulnérable (C)

Oui

90

88,2%

Non

12

11,8%

Total

102

100,0%

Nous remarquons que plus vulnérable est le mari d'une femme, moins autonome est celle-ci dans la gestions de sa propre production agricole comme l'illustre le tableau ci-dessous.

Section 14.6 L'évolution du niveau de dépendance économique des femmes au sein du foyer

Une femme est indépendante financièrement de son mari, si elle peut généralement satisfaire ses besoins financiers sans faire recours à lui.

Tableau 10 Evolution du niveau de dépendances économique des femmes

Evolution du niveau de dépendance économique

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage cumulé

Forte diminution

66

26,9

26,9

faible diminution

80

32,7

59,6

57

Pas de changement

51

20,8

80,4

Augmentation

48

19,6

100,0

Total

245

100,0

 

59,6% des femmes ont constaté une baisse de leur niveau de dépendance économique après l'intervention du projet dont 26,9% ont connu une forte baisse. Cependant, 19,6% ont enregistré une augmentation du niveau de dépendance économique au sein du foyer. Cette augmentation de dépendance a été plus marquée à Guidan Roumdji (61,5%) qu'à département Madarounfa (57,3%).

Graphique 7 Evolution du niveau de dépendance économique des femmes selon les status des maris

40%

40.00%

35.00%

30.00%

25.00%

20.00%

15.00%

10.00%

5.00%

0.00%

30.50%

13.20%

30.9%

31%

30.9%

15%

22%

22.7%

32%

17%

15.5%

Forte diminution Faible diminution Pas de changement Augmentation

Ménage A
Ménage B
Ménage C

L'augmentation de la dépendance a été surtout remarquée au niveau des femmes issues des ménages A (32,1%).

Remarque

Ce graphique, révèle que moins vulnérable est le chef de ménage, plus élevé est le niveau de dépendance économique de la femme.

En effet, après l'intervention du projet :

- parmi les femmes issues des ménages très vulnérables ( C) 61,8% ont remarqué une baisse de leur niveau de dépendance économique dont 30,90% ont enregistré une forte baisse,

- parmi les femmes des ménages vulnérables (B), 61% ont enregistré de baisse du niveau de dépendance dont 30,50% ont connu une forte baisse ;

- Enfin, seulement, 52,8% des femmes des ménages moins vulnérables ont connu de baisse de leur niveau de dépendance économique dont 13,2 ont enregistré de forte baisse.

Conclusion

L'intervention du projet a contribué à la diminution de la dépendance économique des femmes au sein des ménages à travers plusieurs activités.

Section 14.7 Allègement des charges domestiques des femmes

Les principales charges domestiques de la femme rurale nigérienne sont : l'exhaure, la cueillette du bois de chauffe, le pilage, la préparation des repas et l'entretien des enfants.

Les informations recueillies en assemblée villageoise ont mis en exergue une forte diminution des charges domestiques des femmes à travers notamment les activités de protection de la régénération naturelle, les activités de curage ou réhabilitation des puits, les banques céréalières etc. Cependant, les informations recueillies auprès des femmes à travers le questionnaire individuel montrent que seulement 35,7% des femmes ont constaté un allègement de leurs charges domestiques grâce aux activités du projet.

Graphique 8 Avez-vous observé un allègement de vos tâches domestiques grâce à l'intervention du projet ?

Oui

35,7%

Non

64,3%

Toutefois, l'allègement des charges domestiques des femmes a surtout été observé dans le département de Madarounfa où 45,9% des femmes ont reconnu avoir constaté un allègement de leurs tâches domestiques suite à l'intervention du projet, contre 27,4% dans le département de Guidan Roumdji. La forte proportion des femmes ayant remarqué cet allègement a été observée dans les ménages moyennement vulnérables (54,7%), contre 21% chez les ménages vulnérables et 37,3% chez les ménages très vulnérables.

Selon les femmes enquêtées, les principales activités ayant contribué à l'allègement de leurs tâches domestiques sont par ordre d'importance les groupements d'épargne et de crédit, les banques céréalières, la protection de la régénération naturelle, les activités d'hydrauliques et l'extraction d'huile d'arachide29 comme l'illustre le tableau ci-dessous.

act v té dextract on d u e darac de a

u

58

59

Quelques principales charges domestiques de la femme rurale nigérienne

Tableau 14.6 Activités ayant allégé les charges domestiques des femmes

Activités qui ont allégé les charges domestiques

Effectif

%

Groupement d'épargne

30

30,0%

Banque céréalière

23

23,0%

Protection de la régénération naturelle

19

19,0%

Activités d'hydrauliques

16

16,0%

Extraction d'huile d'arachide

12

12,0%

Total

100

100,0%

Conclusion

Les activités du projet ont favorisé l'allègement des tâches domestiques des femmes. Il convient dans l'avenir, d'oeuvrer davantage pour développer et renforcer les activités qui concourent à l'allègement des charges domestiques des femmes.

Section 14.8 Variation de revenus des femmes

38,3% des femmes ont reconnu avoir constaté une variation positive et significative de leurs revenus suite à l'intervention du projet.

Graphique 9 Avez-vous observé une variation positive et significative de votre revenu suite à l'intervention du projet ?

61,7%

Non

38,3%

Oui

Cette variation du revenu a été enregistrée dans le département de Madarounfa par 40,7% des femmes contre 36,3% dans le département de Guidan Roumdji. L'analyse par critère de

60

vulnérabilité montre que 38,5% des femmes des ménages A ont connu des variations positives et significatives de leurs revenus contre 25,9% des ménages B et 47,3% des ménages C.

Sous-section 14.8.1 Niveau de variation du revenu

L'intervention du projet a favorisé une variation relative moyenne des revenus des femmes de plus de 15,18%. L'analyse montre que c'est surtout le département de Madarounfa qui a enregistré plus de variation positive de revenu (16,74%) par rapport à celui de Guidan Roumdji (13,93).

Tableau 14.7 Niveau de variation du revenu par département

Départements

 

Variation du revenu

(%)

Guidan Roumdji

Moyenne

13,93

Madarounfa

Moyenne

16,74

L'analyse selon le statut de vulnérabilité révèle que c'est surtout les femmes des ménages C qui ont enregistré plus de variation positive du revenu par rapport aux autres ménages, comme le montre le tableau ci-dessous :

Tableau 14.8 Niveau de variation du revenu selon les statuts de vulnérabilité

Moyennement vulnérable (A)

Moyenne

16,83

Médiane

,00

Vulnérable (B)

Moyenne

8,35

Médiane

,00

Très vulnérable (C)

Moyenne

19,50

Médiane

,00

Sous-section 14.8.2 Les activités ayant contribué à l'amélioration des revenus des femmes Les activités ayant contribué à l'amélioration des revenus des femmes sont essentiellement les petites activités génératrices de revenu (dont l'extraction d'huile d'arachide) et les groupements d'épargnes et de crédit.

Tableau 14.9 Répartition des activités ayant apporté des variations positives de revenus

Activités ayant apporté des variations positives du revenu

Fréquence

%

Extraction d'huile d'arachide

33

30,8

Groupement d'épargne

30

28,0

Autres petites activités génératrices de revenus

16

15,0

Crédit fonds de roulement

7

6,5

Banque céréalière

5

4,7

Protection de la régénération naturelle

5

4,7

banque des semences

4

3,7

Champs collectifs

3

2,8

Crédit engrais

3

2,8

Crédit fonds de roulement

1

,9

Total

107

100,0

61

L'analyse selon les statuts de vulnérabilité montre que :

- dans les ménages A, c'est toujours les activités d'extraction d'huile d'arachide (31,8%), les groupements d'épargne et de crédit (22,7%) ainsi que les autres petites activités génératrices de revenu (13,8%) qui ont été citées par ordre d'importance,

- dans les ménages B, les femmes ont prioritairement cité, le groupement d'épargne et de crédit (30,9%), l'extraction d'huile d'arachide30 (20,9%) et la protection de la régénération naturelle (11,5%).

- dans les ménages C, c'est surtout, les groupements d'épargne et de crédit (cités par 29,8% des femmes), l'extraction d'huile d'arachide (29,8%), les autres activités génératrices de revenu (19,3%) et les crédits fond de roulement (8,8%) qui ont été principalement cités.

Conclusion

Les activités ayant significativement contribué à l'amélioration des revenus des femmes sont principalement les groupements d'épargne et de crédit et les petites activités génératrices de revenus dont l'extraction d'huile d'arachide. Par conséquent, il convient de trouver des stratégies de renforcement et de pérennisation de ces activités.

Section 14.9 Contribution de la femme au budget familial

66,94% des femmes ont connu une évolution positive de leur contribution au budget familial suite à l'intervention du projet comme l'illustre le tableau ci dessous.

Tableau 14.10 Evolution de la contribution de la femme au budget familial

Evolution de la contribution de la femme au budget familial

Effectif

%

%

cumulé

Forte contribution

71

28,98%

28,98%

30 Voir page 27

62

Faible contribution

93

37,96%

66,94%

Pas de changement

67

27,35%

94,29%

Baisse de la contribution

14

5,71%

100,00%

Total

245

100,00%

-

Cette évolution positive de la contribution a été enregistrée par 70,30% des femmes de Madarounfa contre 65,20% de celles de Guidan Roumdji.

Tableau 14.11 Evolution de la contribution de la femme au budget familial

Statut de vulnérabilité de la femme ou du mari

Evolution de la contribution au budget du foyer

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Forte contribution

17

32,7%

Faible contribution

22

42,3%

Pas de changement

13

25,0%

Total

52

100,0%

Vulnérable (B)

Forte contribution

22

27,2%

Faible contribution

27

33,3%

Pas de changement

30

37,0%

Baisse de la contribution

2

2,5%

Total

81

100,0%

Très vulnérable (C)

Forte contribution

32

29,1%

Faible contribution

44

40,0%

Pas de changement

24

21,8%

Baisse de la contribution

10

9,1%

Total

110

100,0%

Remarque

L'analyse selon le degré de vulnérabilité du chef de ménage révèle que plus vulnérable est le chef de ménage, plus forte est la contribution de la femme au budget familiale.

Conclusion

Le projet a globalement contribué au renforcement de la participation de la femme à l'amélioration des conditions de vie des ménages.

63

Section 14.10 : Influence de la femme sur la prise de décision au sein du ménage

Graphique 10 Avez-vous une certaine influence sur la prise de décision au

sein du ménage ? Non

9%

Oui

91%

91,4% des femmes ont affirmé avoir de l'influence sur la prise de décision au sein du ménage.

Tableau 14.12 Influence de la femme sur la prise de décision par vulnérabilité du ménage

Statut de vulnérabilité du mari

Avez-vous une certaine influence sur la prise de décision dans le ménage ?

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Oui

42

80,7%

Non

10

19,3%

Total

52

100,0%

Vulnérable (B)

Oui

75

92,0%

Non

6

8,0%

Total

81

100,0%

Très vulnérable (C)

Oui

105

96,0%

Non

5

4,0%

Total

110

100,0%

L'analyse selon le degré de vulnérabilité montre que plus vulnérable est le chef du ménage, plus influente est la femme dans le ménage.

Section 14.11 L'éducation des mères

Dans certains villages, les femmes en âge de procréer ont reçu des formations sur la pratique de la planification familiale et la nutrition des enfants.

Sous-section 14.11.1 La pratique de la planification familiale

Parmi les femmes en âge de procréer, seulement, 13,9% pratiquent les techniques de planification familiale. Dans le département de Madarounfa, seulement 10,4% des femmes appliquent cette pratique contre 16,9% dans celui du Guidan Roumdji. Toutefois, 19% des

femmes alphabétisées pratiquent la planification familiale contre 13,6% des femmes non alphabétisées. Par ailleurs, la pratique de cette technique ne dépend pas du statut de vulnérabilité du ménage.

Les principales raison de la non-pratique de planification familiale sont illustrées dans le tableau suivant :

Tableau 14.15 Les principales raisons de la non-pratique de la planification familiale

Pourquoi vous ne pratiquez pas le planning familial ?

Effectif

%

L'enfant est un don de Dieu qu'on ne refuse pas

96

87,3%

Manque de moyen de planification

5

4,5%

C'est la coutume

1

0,9%

Ne connaît pas la technique

5

4,5%

Refus du mari

3

2,7%

Total

110

100,0%

La soumission à Dieu en terme de fatalisme et l'ignorance sont les principales raisons de la non-pratique de la planification familiale.

Conclusion

Vu la faible pratique de planification familiale (13,9%) et les raisons qui la sous-tendent, nous déduisons que le projet n'a pas significativement contribué à l'éveil de conscience des femmes sur l'importance de la planification familiale. Il devrait par conséquent fournir davantage

d'effort de sensibilisation sur l'importance de la planification afin que les femmes sachent qu'un

enfant n'est pas le fruit d'une fatalité.

Sous-section 14.11.2 l'éducation nutritionnelle des mères

L'équipe d'évaluation finale du projet (année 1999) avait manifesté des difficultés à évaluer l'impact des activités d'éducation nutritionnelle comme elle en avait témoigné dans son rapport31. Nous tenterons de répondre à son souci dans la présente partie.

64

31 Rapport d'évaluation finale, Page 61

65

a) Pratique de l'allaitement maternel immédiat

83,9% des femmes pratiquent l'allaitement maternel immédiat. Cette pratique prédomine dans le département de Madarounfa où 89,2% des femmes l'appliquent contre 79,3% dans celui de Guidan Roumdji.

Pour apprécier l'impact du projet sur l'éducation nutritionnelle des mères, nous avons reparti les villages en deux groupes suivants :

- un premier groupe où le projet PAASPA a assuré l'éducation nutritionnelle des mères, où 67 femmes ont été interrogées sur leurs pratiques nutritionnelles (cas du village de Zodeye, Koringo et Dan Makaou);

- un second groupe où le projet n'est pas intervenu dans le cadre d'éducation nutritionnelle des mères.

Les résultats de l'exploitation de données recueillies au sein des deux groupes sont présentées dans le tableau suivant :

Tableau 14.16 Répartition de la pratique d'allaitement maternel immédiat par groupes de villages

Groupes de villages

Pratiquez-vous l'allaitement maternel immédiat ?

Effectif

%

Villages où les femmes ont reçu l'éducation nutritionnelle

Oui

51

76,1%

Non

16

23,9%

Total

67

100,0%

Villages où les femmes n'ont pas reçu l'éducation nutritionnelle

Oui

84

89,4%

Non

10

10,6%

Total

94

100,0%

L'analyse comparative de la pratique d'allaitement maternel immédiat, nous révèle que dans les villages où le projet est intervenu dans le cadre d'éducation nutritionnelle, 23,9% des mères ne pratiquent pas l'allaitement immédiat contre 10,6% seulement au niveau des villages où il n'est pas intervenu.

Faisons le test de Khi-deux pour voir si les différences observées sont significatives.

Test

Classes villages

Pratiquez-vous l'allaitement maternel immédiat ?

Khi-deux

4,528

71,112

ddl

1

1

Signification asymptotique

,033

,000

66

Le nombre du degré de Liberté (ddl) = 1 Le X2 critique issu de la table de Khi-deux est

X20,05 =0,351 or le X2 calculé étant =71,112 > X20,05 alors nous déduisons que la différence trouvées est statistiquement significative.

Par ailleurs, 66,7% des mères qui n'allaitent pas immédiatement leurs enfants après l'accouchement ont justifié leur comportement par le fait que l'allaitement immédiat provoquent des démangeaisons à l'enfant et 33,3% ont affirmé que c'est leur coutume de ne pas allaiter immédiatement l'enfant.

Conclusion

Le projet n'a pas produit d'impact significatif sur le comportement de la mère en matière d'allaitement immédiat des enfants.

b) Pratique des tabous alimentaires

16,8% des mères pratiquent des tabous sur l'alimentation de leurs enfants. L'analyse par département montre que 27,6% des mères du département de Guidan Roumdji ont des tabous alimentaires contre 4,1% dans le département de Madarounfa. Les principaux aliments tabous sont mis en exergue dans le tableau suivant :

Tableau 14.17 Répartition des principaux aliments tabous

Aliments tabous

Effectif

%

Oeuf

19

70,4%

Boule

2

7,4%

Viande

6

22,2%

Total

27

100,0%

L'oeuf constitue le principal aliment tabou.

Les principales raisons des tabous concernant chaque aliment sont illustrées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 14.18 Répartition des raisons des tabous selon les aliments

Aliments tabous

Raisons du tabou

Effectif

%

Oeuf

Donne à l'enfant le désir de voler

19

100,%

Boule

Donne la diarrhée à l'enfant

2

100,%

Viande

Rend l'enfant gourmand

6

100,%

L'analyse comparative entre les villages où le projet a assuré l'éducation nutritionnelle des mères et les autres villages nous donne le résultat issu du tableau suivant :

67

Tableau 14.19 Répartition des mères selon la pratique des tabous alimentaires

Groupes de villages

Avez-vous des tabous dans l'alimentation de vos enfants ?

Effectif

%

Villages où les femmes ont reçu l'éducation nutritionnelle

Oui

17

25,4%

Non

50

74,6%

Total

67

100,0%

Villages où les femmes n'ont pas reçu l'éducation nutritionnelle

Oui

10

10,6%

Non

84

89,4%

Total

94

100,0%

Il ressort que les villages où le projet a assuré l'éducation nutritionnelles des mères pratiquent plus de tabous alimentaires (25,4% des mères) que les autres villages (10,6%).

Faisons le test de Khi-deux pour voir si la différence entre les deux groupes est significative du point de vue statistique.

Test

groupes de villages

Avez-vous des tabous

dans l'alimentation de vos enfants ?

Khi-deux(a)

4,122

71,122

ddl

1

1

Signification asymptotique

,042

0,000

Le nombre du degré de Liberté (ddl) = 1. Le X2 critique issu de la table de Khi-deux est X20,05 =0,351 or le X2 calculé étant =71,122 > X20,05 alors nous déduisons que la différence trouvée est statistiquement significative.

Conclusion

Le projet n'a pas induit d'impact sur la pratique des tabous alimentaires.

Conclusion sur les activités d'éducation nutritionnelle des mères

Les activités d'éducation nutritionnelles des mères n'ont pas eu d'impact pour le changement de comportements néfastes à la santé des enfants. Le projet devrait par conséquent renforcer les techniques de sensibilisation des mères dans ce cadre.

CHAPITRE 15 : L'IMPACT DU PROJET SUR LES CONDITIONS DE VIE DES MENAGES

L'analyse est principalement menée selon trois critères suivants :

68

- le genre homme ou femme du chef de ménage. Ici, il s'agit de grouper les informations selon les sexes des chefs de ménages enquêtés.

- le département d'appartenance du chef de ménage. Les ménages enquêtés sont issus de deux départements qui sont Guidan Roumdji et Madarounfa

- le degré de vulnérabilité du chef de ménage.

354 chefs de ménages ont été questionnés à l'issu d'un tirage aléatoire au sein des strates de vulnérabilité auxquelles ils appartiennent. Le questionnaire utilisé est à la page 114 (annexe IV).

Photo : Enquête auprès des chefs de ménage.

Section 15.1 caractéristiques de l'échantillon

Parmi les 354 chefs de ménages enquêtés, 214 se trouvent dans le département de Guidan Roumdji (60,5%) et 140 dans celui de Madarounfa (39,5%) ;

306 chefs de ménages sont de sexe masculin (86,4%) et 48 de sexe féminin (13,6%), leur répartition par tranche d'âge nous a donné les résultats suivants :

· 88 chefs de ménages (24,9%) sont âgés de moins de 40 ans,

· 213 chefs de ménages (60,1%) ont un âge compris entre 40 et 60 ans ;

· et 53 chefs de ménages (15%) sont âgés de plus de 60 ans.

Une part importante des chefs de ménages femmes ont plus de 60 ans (21%) contre 14,1% chez les hommes.

Section 15.2 : Répartition des chefs de ménages selon les niveaux de scolarisation

Seul 18,1% des chefs de ménages enquêtés ont affirmé avoir été scolarisés32. Le département de Guidan Roumdji enregistre plus de chefs de ménages scolarisés (19,6%) que celui de Madarounfa (15,7%). L'analyse selon le genre, nous révèle que seulement 4,2% des chefs de ménages femmes étaient scolarisés contre 13,3% des chefs de ménages hommes.

Section 15.3 Répartition des chefs de ménages selon l'alphabétisation

La proportion des chefs de ménages alphabétisés est de 29 % dans l'ensemble. Seulement 8,2% des chefs de ménages femmes ont été alphabétisés contre 32,8% des chefs de ménages hommes.

Parmi les personnes alphabétisées, 72,6% se sont déclarées capables de lire et d'écrire une lettre en langue locale. Toutefois, la proportion des personnes alphabétisées sachant lire et écrire est plus importante chez les chefs de ménages hommes (73,8) que chez les femmes (50%).

Section 15.4 Répartition des ménages selon leur appartenance aux organisations socioéconomiques

69

32 Il ne s'agit pas ici du taux de scolarisation.

Graphique 11 Etes-vous membres d'une organisation socio-économique ?

Non

18%

Oui

82%

Statut de vulnérabilité actuel

Avez-vous une responsabilité dans l'organisation?

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Oui

25

65,8%

Non

13

34,2%

Total

38

100,0%

Vulnérable (B)

Oui

57

46,3%

Non

66

53,7%

Total

123

100,0%

Très vulnérable (C)

Oui

39

30,5%

Non

89

69,5%

Total

128

100,0%

70

82% des chefs de ménages appartiennent à des organisations socioéconomiques. La participation des hommes chef de ménage (83%) est plus importante que celle des femmes (72,9%). Par ailleurs, la participation des chefs de ménages aux organisations socioéconomique ne dépend pas de leurs statuts de vulnérabilité. En effet, 79,2 % des chefs de ménages A, 83,7% des chefs de ménages B et 80,5% des chefs de ménages C participent aux activités d'organisations socioéconomiques paysannes. 41,9% des chefs de ménages ont des responsabilités dans les diverses organisations. Mais la proportion des chefs de ménages hommes responsabilisés dans les organisations (43,4%) est plus importante que celle des femmes chefs de ménages responsabilisées (31,4%). Par ailleurs il existe une forte corrélation entre le niveau de responsabilité et le statut de vulnérabilité du ménage, comme l'illustre le tableau suivant.

Tableau 15.1 Répartition des ménages selon le degré de vulnérabilité et le niveau de responsabilité dans les organisations socioéconomiques.

71

En effet, moins vulnérable est le ménage, plus élevée est sa chance d'être responsabilité dans l'organisation socioéconomique.

Section 15.5 Pratique du salariat agricole.

Le salariat agricole est la vente de la main d'oeuvre pour des travaux champêtres. C'est une stratégie à laquelle ont recours certains ménages pour pallier le problème de manque d'argent ou de vivres. Il importait au projet de protéger la force de travail des ménages qui la pratiquent afin qu'ils se consacrent davantage à leurs propres travaux champêtres.

Sous-section 15.5.1 Pratique de salariat agricole avant et après le projet

Le taux de pratique de salariat agricole est le rapport entre l'effectif des actifs du ménage pratiquant le salariat agricole et l'effectif total des actifs du ménages.

Tableau 15.2 Taux de pratique de salariat agricole avant et après l'intervention du projet

 

Taux moyen

Taux médian

Taux de pratique de salariat agricole par ménage avant le projet

28,33

26,21

Taux de pratique de salariat agricole par ménage après le projet

25

24,50

Nous constatons une baisse de pratique de salariat agricole après l'intervention du projet.

Sous-section 15.5.2 : pratique de salariat agricole selon la vulnérabilité du ménage Tableau 15.3 Répartition du taux de pratique de salariat agricole selon le statut de vulnérabilité du ménage

Statut de vulnérabilité actuel

Taux de pratique de salariat agricole par ménage avant le projet

Taux de pratique de salariat agricole par ménage après le projet

Moyennement vulnérable (A)

Moyenne

21,8

13,3

Médiane

7,1

0

Vulnérable (B)

Moyenne

24,3

22,8

Médiane

20

20

Très vulnérable (C)

Moyenne

34

33,2

Médiane

33,3

33,3

La pratique du salariat agricole est positivement corrélée avec le statut de vulnérabilité du ménage. En effet, plus un ménage est vulnérable, plus ses membres vendent leurs mains d'oeuvres salariales. Par ailleurs, nous constatons que même les ménages moyennement vulnérables pratiquent la vente de la main d'oeuvre salariale. Ceci met en exergue une vulnérabilité intra ménage. Toutefois, la baisse de la vente de cette force de travail après l'intervention du projet est plus significative au niveau des ménages moyennement vulnérables

72

(ménages A) que chez les autres ménages. En effet, plus de la moitié des membres des ménages A ne vendent pas leurs mains d'oeuvres agricole (médiane=0).

Sous-section 15.5.3 Pratique du salariat agricole selon le sexe du chef de ménage Tableau 15.4 Répartition du taux de pratique de salariat agricole selon le sexé du chef de ménage

Sexe du chef de ménage

Taux de pratique de salariat agricole par ménage avant le projet

Taux de pratique de salariat agricole par ménage après le projet

Masculin

Moyenne

27,7

25,6

Médiane

25

20

Féminin

Moyenne

32,1

5

Médiane

33,3

29,2

Les membres des ménages dirigés par les hommes vendent moins leurs mains d'oeuvres que ceux des ménages dirigés par les femmes.

Conclusion

Le projet a contribué à la préservation de la force de travail des ménages qui peuvent par conséquent, mieux consacrer leurs forces de travail à l'exploitation de leurs propres champs.

Section 15.6 les principales cultures pratiquées

Tableau 15.5 Répartition des cultures pratiquées

Principales cultures pratiquées

Effectif

%

Mil

679

68,4%

Sorgho

133

13,4%

Niébé

47

4,7%

Arachide

134

13,5%

Total

993

100,0%

Le mil constitue la principale spéculation cultivée (66,4%), suivi du sorgho (13,4%) et de l'arachide (13,4%).

73

Tableau 15.6 Répartition des cultures pratiquées selon les départements

Département

Principale culture

Effectif

%

Guidan Roumdji

Mil

434

70,1%

Sorgho

86

13,9%

Niébé

26

4,2%

Arachide

73

11,8%

Total

619

100,0%

Madarounfa

Mil

237

65,1%

Sorgho

46

12,6%

Niébé

21

5,8%

Arachide

60

16,5%

Total

364

100,0%

Le mil demeure la principale spéculation cultivée quel que soit le département. Cependant, la culture d'arachide est plus pratiquée dans le département de Madarounfa (16,2%) que dans celui de Guidan Roumdji (11,8%)

Tableau 15.7 Répartition des cultures pratiquées selon le statut de vulnérabilité des ménages

Statut de vulnérabilité actuel

Principale culture

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Mil

103

62,8%

Sorgho

23

14,0%

Niébé

9

5,5%

Arachide

29

17,7%

Total

164

100,0%

Vulnérable (B)

Mil

287

67,5%

Sorgho

54

12,7%

Niébé

22

5,2%

Arachide

61

14,4%

Maïs

1

,2%

Total

425

100,0%

Très vulnérable (C)

Mil

281

71,3%

Sorgho

55

14,0%

Niébé

16

4,1%

Arachide

42

10,7%

Total

394

100,0%

74

Nous constatons que plus un ménage est vulnérable, plus il cultive des spéculations destinées à la consommation (mil) et moins il cultive celles destinées à commercialisation (arachide).

Section 15.7 Mise en valeur des terres

Sous-section 15.7.1 Les superficies cultivables et cultivées par ménage

Tableau 15.8 Evolution des superficies cultivables et cultivées par ménage

 

Superficie cultivable avant le projet

Superficie cultivable après le projet

Superficie cultivée avant le projet

Superficie cultivée après le projet

Moyenne (en hectare)

3,4

3,5

3,3

3,4

Médiane (en hectare)

3

3

3

3

Il ressort de ce tableau qu'après l'intervention du projet, les superficies cultivables et celles cultivée ont connu une légère augmentation.

Sous-section 15.7.2 Superficies cultivables et cultivées par département Tableau 15.9 Evolution des superficies cultivables et cultivées par ménage selon les départements

Département

 

Superficie cultivable (en ha) avant le projet

Superficie cultivable (en ha) après le projet

Superficie cultivée (en ha) avant le projet

Superficie cultivée (en ha) après le projet

Guidan Roumdji

Moyenne

3,7

3,8

3,6

3,7

Médiane

3

3

3

3

Madarounfa

Moyenne

3

3

3

3

Médiane

3

3

3

2,8

Le département de Guidan Roumdji présente une superficie moyenne cultivée plus importante que celui de Madarounfa.

Sexe du chef de ménage

 

Superficie cultivable avant le projet

Superficie cultivable après le projet

Superficie cultivée avant le projet

Superficie cultivée après le projet

Masculin

Moyenne

3,5

3,6

3,5

3,5

Médiane

3

3

3

3

Femme

Moyenne

2,7

2,7

2,7

2,7

Médiane

2

2

2

2

Sous-section 15.7.3 Superficies cultivables et cultivées selon le sexe du chef de ménage Tableau 15.10 Evolution des superficies cultivables et cultivées par ménage selon le sexe du chef de ménage

75

Il ressort de cette analyse que les superficies cultivées par les ménages dirigés par les hommes sont plus importantes que celles cultivées par les ménages dirigés par les femmes.

Sous-section 15.7.4 : Les superficies cultivables et cultivées par statut socioéconomique

Tableau 15.11 Evolution des superficies cultivables et cultivées par ménage selon les statuts de vulnérabilité du ménage

Statut de vulnérabilité actuelle

Superficie moyenne cultivée avant le projet

Superficie moyenne cultivée après le projet

Moyennement vulnérable (A)

4

4,7

Vulnérable (B)

3,5

3,5

Très vulnérable (C)

3,

2,9

Nous constatons que les superficies cultivées sont fortement corrélées avec le statut de vulnérabilité du ménage. En effet, plus le ménage est vulnérable, moins il cultive de grande superficie. Nous remarquons également que seul les ménages A ont augmenté de superficies cultivées après l'intervention du projet.

Section 15.8 Taux de mise en valeur des terres

C'est le rapport entre les superficies cultivées et les superficies cultivables Tableau 15.12 Le taux de mise en valeur des terres avant et après l'intervention du projet

Taux de mise en valeur des terres avant le projet

Moyenne

Médiane

98,50

100

Taux de mise en valeur des terres après le projet

98,72

100

Les terres sont exploitées au maximum. En effet, plus de la moitié des ménages cultivent 100% de leurs superficies cultivables (voir médiane). Nous notons une faible augmentation du taux de mise en valeur des terres après l'intervention du projet.

Sous-section 15.8.1 Taux de mise en valeur des terres selon le sexe du chef de ménage

Tableau 15.13 Répartition des taux de mise en valeur des terres selon les sexes des chefs de ménages

Sexe du chef de ménage

Taux moyen de mise en valeur des terres avant le projet

Taux moyen de mise en valeur des terres après le projet

Masculin

98,5

98,8

Féminin

98,9

98

76

Remarque

Il n' y a pas de différence significative entre le taux de mise en valeur des terres par les ménages dirigés par les hommes et celui des ménages dirigés par les femmes. Tous les deux exploitent au maximum la terre qui leur est disponible.

Sous-section 15.8.2 Taux de mise en valeur des terres selon les statuts de vulnérabilité Tableau 15.14 Répartition des taux de mise en valeur des terres selon les statuts de vulnérabilité des ménages

Statut de vulnérabilité après le projet

Taux d'exploitation des terres après le projet

Moyennement vulnérable (A)

Moyenne

99,6

Médiane

100

Vulnérable (B)

Moyenne

99,6

Médiane

100

Très vulnérable (C)

Moyenne

99,7

Médiane

100

Il n'y a pas de différence significative du taux de mise en valeur des terres entre ménages de différents niveaux de vulnérabilité.

Conclusion

Une forte pression est exercée sur la terre par toutes les catégories de ménages.

Section 15.9 Pratique de la technique de fertilisation des terres

69,8% des ménages pratiquent les techniques de fertilisation de sol et cette pratique est plus exercée dans le département de Madarounfa (68,2% de pratiquants) qu'à Guidan Roumdji (68,2% de pratiquants).

Selon le statut de vulnérabilité, 77,1% des ménages A pratiquent la fertilisation des terres contre 72,8% des ménages B et 64,8% des ménages C.

Remarque

Moins vulnérable est le ménage, plus il fertilise son champ.

Evolution de la production agricole

Effectif

%

Forte augmentation

57

16,1%

Faible augmentation

38

10,7%

Pas de changement

15

4,2%

Baisse de production

244

68,9%

Total

354

100,0%

77

Tableau 15.16 Evolution de la fertilité des sols

Evolution de la fertilité du sol au cours des dix dernières années

Effectif

%

Forte amélioration

84

23,7%

Faible amélioration

83

23,4%

Pas de changement

11

3,1%

Baisse de la fertilité

176

49,7%

Total

354

100,0%

Malgré les pratiques des techniques de fertilisation des sols, près de la moitié des ménages (49,7%) ont enregistré des pertes de fertilité de leurs champs au cours des dix dernières années. Mais cette baisse de fertilité a été enregistrée dans 34% des terres des ménages appliquant les techniques de fertilisation contre une baisse plus importante enregistrée dans 86% des champs des ménages ne pratiquant pas cette technique. Par ailleurs,le département de Guidan Roumdji a enregistré plus de perte de fertilité des terres que celui de Madarounfa. En effet, 53,7% des ménages du département de Guidan Roumdji ont connu de baisses de fertilité de leurs champs contre 43,6% des ménages de Madarounfa. L'analyse montre que seulement 20,8% des ménages dirigés par les femmes ont connu de baisse de fertilité de leurs champs contre 54,2% des ménages dirigés par les hommes. Par ailleurs, 39,6% des ménages A ont enregistré des pertes de fertilité de leurs champs contre 51% des ménages B et 51,6% des ménages C.

Section 15.10 Production agricole

Sous-section 15.10.1 Evolution de la production agricole

Malgré les activités menées dans le but d'améliorer la production agricole, celle-ci n'a pas connu une augmentation significative. Au contraire les ménages ont globalement enregistré une baisse de production comme en illustre le tableau ci-dessous.

Tableau 15.17 Evolution de la production agricole au cours des dix dernières années

78

Seul 26,8% des ménages ont connu une augmentation de leurs productions agricoles dont 16,1% ont enregistré une forte augmentation. Cependant, plus de la moitié des ménages (68,9%) ont connu une baisse de la production agricole au cours des dix dernières années. La proportion des ménages ayant enregistré une amélioration est plus importante dans le département de Madarounfa (32,8%) que dans celui de département de Guidan Roumdji (22,8%). Par ailleurs, 33,4% des ménages dirigés par les femmes ont témoigné avoir enregistré une augmentation de la production agricole contre 25,8% des ménages dirigés par les hommes. Par ailleurs, 77,4% des ménages très vulnérables ( C) ont enregistré une baisse de production agricole, contre 67,3% chez les ménages vulnérables (B) et 45,8% chez les ménages moyennement vulnérables (A). Nous constatons que plus le ménage est vulnérable plus il est sujet à de baisse de production.

Sous-section 15.10.2 Evolution de la production agricole selon les cultures

Tableau 15.18 Répartition des productions selon le type de culture

Unités de mesure locale

 

Production moyenne avant le projet

Production moyenne après le projet

Variation relative

(%)

Botte33

Moyenne

89,8

61

-32,10

Médiane

65

43

-34,62

Botte

Moyenne

29

20,7

-29,26

Médiane

20

15

-25,00

sac de 50 Kg

Moyenne

6,6

5,6

-15,18

Médiane

3

2

-33,33

sac de 50 Kg

Moyenne

18,8

13,8

-26,49

Médiane

12

9

-25,00

Quel que soit le type de culture considéré, les ménages ont enregistré des baisses considérables de production agricole entre la période d'avant intervention du projet et celle d'après.. Ces baisses varient de 15,18%.à 33,33%. C'est surtout les cultures destinées à la consommation familiale tels que le mil (-32,10%) et le sorgho (-29,26%) qui ont enregistré de fortes baisses.

Sous-section 15.10.3 Evolution de la production agricole par département

L'analyse suivant les départements a montré que les deux départements ont enregistré de fortes baisses de production sur toutes les spéculations durant les deux périodes. En effet, le

33 La botte est une unité de mesure locale. Une botte de mil correspond à 5 kg.

79

département de Guidan Roumdji a enregistré une baisse de production de 33,18% en ce qui concerne le mil, 24,2% pour le sorgho, 14,9% pour le niébé et 26% concernant l'arachide. Quant au département de Madarounfa, la baisse est de 29,6% pour le mil, 39,1% pour le sorgho, 18,18% pour le niébé et 33,33% en ce qui concerne l'arachide.

Sous-section 15.10.4 Evolution de la production agricole selon le sexe du chef de ménage

Tableau 15.19 Evolution de la production agricole selon le sexe du chef de ménage

Sexe du chef de ménage

Principales cultures

Unité de mesure locale

Production avant le projet

Production après le projet

Variation relative (%)

Masculin

Mil

Botte

Moyenne

95

64,8

- 31,84

Sorgho

Botte

Moyenne

31,2

22,3

- 28,56

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

6,6

5,6

- 15,18

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

19

14

- 25,90

Féminin

Mil

Botte

Moyenne

56,1

36,6

- 34,83

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

14

8,8

- 37,50

Les ménages dirigés par les femmes ont enregistré plus de baisse de production que ceux dirigés par les hommes sur toutes les spéculations.

Sous-section 15.10.5 Evolution de la production agricole par statut de vulnérabilité Voir tableau de la page suivante.

80

Tableau 15.20 Evolution de la production agricole selon le statut de vulnérabilité du ménage

Statut de vulnérabilité actuel

Principales cultures

Unités de mesure locales

Production
avant le projet

Production
après le projet

Variation relative %

Moyennement vulnérable (A)

Mil

Botte

Moyenne

127

113

-11,09

Sorgho

Botte

Moyenne

35,3

41,7

+18,03

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

11

13,8

+25,45

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

24,7

24,8

+0,32

Vulnérable (B)

Mil

Botte

Moyenne

98,4

64,5

-34,45

Sorgho

Botte

Moyenne

33

20

-40,56

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

3,4

1,6

-51,85

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

22

13,5

-39,07

Très vulnérable (C)

Mil

Botte

Moyenne

71,5

42,4

-40,74

Sorgho

Botte

Moyenne

24,7

13,3

-46,33

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

7,5

3,3

-56,67

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

10,7

7,1

-33,82

Remarque

Nous constatons que seul les ménages A ont enregistré une augmentation de production dans presque toutes les spéculations à l'exception du mil.. Quant aux autres ménages, ils ont connu des baisses de production au niveau de toutes les spéculations. Cela se remarque surtout au niveau des ménages très vulnérables dont la baisse de production est très importante.

Faisons le test de Kruskal Wallis pour voir si la différence de production entre les trois classes de vulnérabilité est significative.

Principales cultures

Unités de mesure locales

Production moyenne après le projet

Mil

Botte

Khi-deux

59,153

ddl

2

Signification asymptotique

,000

Sorgho

Botte

Khi-deux

20,571

ddl

2

Signification asymptotique

,000

81

Niébé

sac de 50 Kg

Khi-deux

2,820

ddl

2

Signification asymptotique

,244

Arachide

sac de 50 Kg

Khi-deux

30,178

ddl

2

Signification asymptotique

,000

a Test de Kruskal Wallis

b Critère de regroupement : Statut de vulnérabilité actuel

Le X2 critique issu de la table de Khi-deux est X20,05 =6.

Nous constatons que tous les Khi-deux calculés sont supérieur à 6 sauf au niveau du niébé.

Conclusion

Nous avons 95% de chance de ne pas nous tromper en avouant qu'il y a une différence significative d'évolution des productions entre les trois groupes de vulnérabilité sauf en ce qui concerne la production du niébé.

Section 15.11 Les rendements de la production agricole à l'hectare

Tableau 15.21 Evolution du rendement par spéculation

Principales cultures

Unités de mesure locale

 

Rendement à l'hectare avant le projet

rendement à l'hectare après le projet

Variation relative

%

Mil

Botte

Moyenne

26,4

18,

-31,85

Médiane

22,5

14,9

-33,65

Sorgho

Botte

Moyenne

22,6

14,6

-35,34

Médiane

20

13,3

-33,33

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

4,7

3,1

-33,36

Médiane

3

1,5

-50,00

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

13,4

9,5

-28,76

Médiane

12

8

-33 ,33

82

Remarque

Une baisse de rendement à l'hectare de plus du tiers de la production a été enregistré dans l'ensemble des spéculations à l'exception de l'arachide. Mais la forte baise de rendement a été enregistrée au niveau du niébé.

Sous-section 15.11.1 Evolution du rendement par département

Tableau 15.22 Evolution du rendement selon les départements

Département

Principales cultures

Unités de mesure locale

 

Rendement à l'hectare avant le projet

rendement à l'hectare après le projet

variation %

Guidan Roumdji

Mil

Botte

Moyenne

27,5

18,3

-33,56

Sorgho

Botte

Moyenne

22,2

15,3

-30,97

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

5,6

3,6

-35,44

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

12,5

9,3

-25,92

Madarounfa

Mil

Botte

Moyenne

24,7

17,6

-28,92

Sorgho

Botte

Moyenne

23,3

13,2

-43,14

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

1,8

1,5

-11,90

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

14,5

9,9

-31,88

Tous les départements ont enregistré une perte de rendement de près du tiers. Toutefois, dans le département de Madarounfa les ménages ont enregistré moins de perte de rendement que ceux de Guidan Roumdji.

Sous-section 15.11.2 Evolution du rendement par sexe du chef de ménage

Tableau 15.23 Evolution des rendements à l'hectare selon le sexe du chef de ménage

Sexe du chef de ménage

Principales cultures

Unités de mesure locales

Rendement à l'hectare avant le projet

Rendement à l'hectare après le projet

Variation relative %

Masculin

Mil

Botte

Moyenne

27,1

18,5

-31,60

Sorgho

Botte

Moyenne

23,8

15,4

-35,35

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

4,7

3,1

-33,36

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

13,4

9,7

-27,76

Féminin

Mil

Botte

Moyenne

22,2

14,7

-33,75

Sorgho

Botte

Moyenne

13,2

8,6

-35,14

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

13

7,4

-43,09

83

Nous constatons une baisse de rendement quel que soit le sexe du chef de ménage et la culture considérée. Mais les champs des ménages dirigés par les hommes ont connu moins de perte de rendement que ceux des ménages dirigés par les femmes.

Sous-section 15.11.3 Evolution du rendement par statut de vulnérabilité

Tableau 15.24 Evolution des rendements selon le statut de vulnérabilité du chef de ménage.

Statut de vulnérabilité actuel

Principales cultures

Unités de mesure locales

Rendement à l'hectare avant le projet

rendement à l'hectare

après le projet

Variation relative %

Moyennement vulnérable (A)

Mil

Botte

Moyenne

26,8

24, 3

-9,31

Sorgho

Botte

Moyenne

20,3

18,3

-9,84

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

3,9

4,6

17,19

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

13,8

12,5

-9,06

Vulnérable (B)

Mil

Botte

Moyenne

27,6

18,5

-32,89

Sorgho

Botte

Moyenne

25,1

16,2

-35,46

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

3,8

2,0

-47,10

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

15

9,5

-36,65

Très vulnérable (C)

Mil

Botte

Moyenne

25,2

15,6

-38,12

Sorgho

Botte

Moyenne

20,9

11,5

-45,02

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

7,2

3,4

-52,87

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

10,8

7,6

-29,47

Nous constatons que la perte de rendement est positivement corrélée avec le statut de vulnérabilité du ménage. En effet, plus vulnérable est le ménage, plus élevée est la perte de sont rendement à l'hectare et cela se remarque sur toutes les spéculations.

Sous-section 15.11.4 Evolution du rendement par utilisation des techniques de fertilisation Voir tableau de la page suivante.

84

Tableau 15.25 Evolution du rendement selon l'utilisation des techniques de fertilisation du sol

Pratiquez-vous les techniques de fertilisation du sol ?

Principales cultures

Unités de mesure locale

 

Rendement à l'hectare avant le projet

rendement à l'hectare après le projet

Variation relative

%

Oui

Mil

Botte

Moyenne

29,3

21,1

-27,97

Sorgho

Botte

Moyenne

37,4

18,1

-51,55

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

10

6,2

-37,66

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

15,2

9,8

-35,28

Non

Mil

Botte

Moyenne

25,9

17,4

-32,64

Sorgho

Botte

Moyenne

21,3

12,2

-42,71

Niébé

sac de 50 Kg

Moyenne

9

3,7

-59,26

Arachide

sac de 50 Kg

Moyenne

14,8

8,7

-41,43

L'utilisation des techniques de fertilisation des sols a eu un impact très significatif sur le rendement des terres fertilisées. En effet, les ménages pratiquant la fertilisation des terres ont enregistré des baisses de rendement moins importantes que ceux qui ne la pratiquent pas et cela est remarqué au niveau de toutes les spéculations.

Conclusion

L'impact du projet en ce qui concerne l'amélioration de la production agricole des ménages est mitigé. Toutefois il convient du souligner que la région de Maradi est connue par son extrême fluctuation de production agricole d'une année à une autre due au climat et à la rareté de la pluie. Selon plusieurs témoignages, la région a enregistré quatre années successives de baisse de la pluviométrie. Il conviendrait de se demander ce que serait le niveau de la production agricole si le projet n'était pas intervenu. L'analyse de la production des villages témoins n'ayant pas connu d'intervention nous serait d'un grand apport.

Section 15.12 Durée de couverture de la production agricole et durée de la période de soudure.

La période de soudure est définie comme étant la période durant laquelle le ménage manque de vivre car ayant épuisé toute sa production agricole et toutes ses stratégies de vie.

85

Tableau 15.36 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure

 

Durée de couverture de la production agricole (en mois) avant le projet

Durée de la période de soudure(en mois) avant le projet

Durée couverture de la production agricole(en mois) après le projet

Durée de la période de soudure (en mois) après le projet

Moyenne

9,40

1,47

7,94

2,19

Médiane

10,00

,00

8,00

2,00

Une baisse de couverture de la production agricole a été enregistrée entre les deux périodes. Malgré l'intervention du projet, la couverture de la production agricole a baissé en passant d'une moyenne de 9,40 mois à 7,94 mois. Nous notons que 50% des ménages avaient une couverture de moins de 10 mois (voir médiane) avant l'intervention du projet, contre une couverture de moins de 8 mois après l'intervention du projet.

Cette baisse de couverture s'explique par la baisse de la production agricole suite à la baisse de la pluviométrie et à celle de la fertilité des champs.

Par ailleurs, l'intervention du projet n'a pas pu réduire la durée de la période de soudure qui au contraire a augmenté en passant de 44 jours en moyenne à 65 jours.

Sous-section 15.12.1 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure par départements

Tableau 15.27 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure selon les départements

Départements

Durée de couverture de la production agricole (en mois) Avant le projet

Durée de la période de soudure (en mois) avant projet

Durée couverture de la production agricole (en mois) après le projet

Durée de la période de soudure (en mois) après projet

Guidan Roumdji

Moyenne

9,7

1,3

7,9

2,1

Médiane

11

0

8

2

Madarounfa

Moyenne

9

1,8

7,8

2, 3

Médiane

9,00

2

7

2,5

Nous remarquons une baisse de couverture dans tous les deux départements qui présentent la même période de couverture de production agricole. Nous constatons aussi, que 50% des ménages de Guidan Roumdji ont actuellement une couverture inférieure 8 mois (voir médiane) contre 7 mois dans le département de Madarounfa. La période de soudure a augmenté dans les deux départements.

Sous-section 15.12.2 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure par sexe du chef de ménage

Tableau 15.28 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure selon les sexes des chefs des ménages

Sexe du chef de ménage

Durée de couverture de la production agricole (en mois)Avant le projet

Durée de la période de soudure (en mois) avant le projet

Durée couverture de la production agricole (en mois) après projet

Durée de la période de soudure(en mois) après projet

Masculin

Moyenne

9,6

1,4

8,08

2,1

Médiane

10,

0,0

8,00

2

Femme

Moyenne

7,2

3

7

2,9

Médiane

8,5

2,5

7

3

La durée de couverture de la production agricole des ménages dirigés par les femmes est plus faible que celle des hommes quel que soit la période considérée. En effet la production agricole de celle-ci ne couvre actuellement que 7 mois sur les 12 de l'année. Les ménages dirigés par les femmes vivent une longue période de soudure de 3 mois contre une période de 2 mois chez les ménages dirigés par les hommes.

Recommandation

Vu que les ménages dirigés par les femmes sont plus confrontés à des difficultés

alimentaires, le projet devrait dans l'avenir engagé des actions ciblant spécifiquement ces ménages.

Sous-section 15.12.3 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure par statut de vulnérabilité

Tableau 15.29 Durée de couverture de la production agricole et durée de la période de soudure selon le statut de vulnérabilité des chefs de ménages

Statut de vulnérabilité actuel

Durée couverture de la production agricole (en mois)après projet

Durée de la période de soudure(en mois) après projet

Moyennement vulnérable (A)

Moyenne

10,6

0,54

Médiane

12

0,0

Vulnérable (B)

Moyenne

8,8

1,6

Médiane

9

1

Très vulnérable (C)

Moyenne

6,3

3,2

Médiane

6

3

86

87

La durée de la période de soudure est fortement corrélées avec le statut de vulnérabilités des chefs de ménages. En effet, moins vulnérable est le chef de ménage, moins longue est sa période de soudure. Plus de 50% des ménages A ne vivent pas des périodes de soudure (médiane =0) car leurs productions agricole couvrent plus de 12 mois.

La situation des ménages C paraît critique car leur production agricole couvre à peine 6,3 mois. Ces ménages vivent de longues période soudure de plus de 3 mois et 50% d'eux vivent des périodes de soudure de plus de 3 mois (voir médiane).

Recommandation

Dans l'avenir, les projets devront engager des actions qui cibleront davantage les ménages très vulnérables (ménages C).

Sous-section 15.12.4 Evolution de la durée de couverture de la production agricole et celle de la période de soudure par pratique de la fertilisation des sols

Tableau 15.30 Durée de couverture de la production agricole, durée de soudure selon la pratique ou non des techniques de fertilisation du sol

Pratiquez-vous les techniques d'amélioration du sol ?

Durée couverture de la production agricole (en mois) après projet

Durée de la période de soudure (en mois) après projet

Oui

Moyenne

8

2

Médiane

8

2

Non

Moyenne

7,5

2,4

Médiane

7,0

2,0

Il ressort de cette analyse que les ménages pratiquant les techniques de fertilisation du sol ont une couverture alimentaire plus longue (8 mois) que les autres ménages (7,5 mois).

Recommandation

Vu importance de la fertilisation des sols pour la sécurité alimentaire des ménages, les projets devront l'avenir renforcer les activités d'amélioration de la fertilité des sols.

Section 15.13 Les activités qui ont induit des impacts positifs sur les conditions de vie des ménages

76 % des ménages enquêtés ont déclaré qu'il existe des activités conduites avec le projet qui leur ont apporté ou qui continuent à leur apporter des changements positifs dans leurs conditions de vie.

Graphique 12 Y a t-il des activités qui continuent à vous être profitables ?

24%

Non

76%

Oui

Sous-section 15.13.1 Présentation des activités qui ont eu ou qui continuent d'avoir des impacts positifs pour l'ensemble des communautés

Ces activités sont réparties par ordre d'importance dans le tableau ci-dessous.

Tableau 15.31 Répartition des activités qui ont apporté des changements positifs chez l'ensemble des communautés

Activités qui ont apporté des changements positifs

Fréquence

%

Banque céréalière

67

16,1

Protection de la régénération naturelle

41

9,9

Groupement d'épargne

40

9,6

Alphabétisation

35

8,4

Crédit commercialisation

32

7,7

Crédit engrais

29

7,0

Compostage

26

6,3

Activités d'hydrauliques

23

5,5

Champs collectifs

18

4,3

Pépinières

18

4,3

banque des semences

18

4,3

Couloir de passage

17

4,1

Autres activités34

51

12,5

Total

415

100,0

88

34 Dans autres activités sont regroupées toutes les activités à faibles fréquences.

89

Dans l'ensemble des communautés, c'est surtout, les banques céréalières, les activités de protection de la régénération naturelle, les groupements d'épargne et l'alphabétisation qui ont été jugées plus porteuses.

Le regroupement des activités par catégories révèle que c'est surtout les services d'appui de type 1, les activités d'aménagement durables, la mise en contact pour l'obtention de crédit et les groupements d'épargne qui constituent les principaux groupes d'activités porteurs comme l'illustre le tableau ci-dessous :

Tableau 15.32Répartition des catégories d'activités porteuses pour l'ensemble des communautés par ordre d'importance.

Classes d'activités porteuses

Fréquence

%

Services d'appui de type 1

154

37,1

Activités d'aménagements durables

68

16,4

Mise en contact pour l'obtention de crédit

64

15,4

Groupements d'épargne et de crédit

40

9,6

Activités d'hydrauliques

31

7,5

Activités de formation

26

6,3

Activités de production végétales

24

5,8

Appui aux organisations socioéconomiques

8

1,9

Total

415

100,0

Sous-section 15.13.2 Présentation des activités qui ont eu ou qui continuent d'avoir des impacts positifs selon les départements

a) Le département de Guidan Roumdji

L'analyse par département montre que les banques céréalières (14,7%), les groupements d'épargnes (13,6%), la protection de la régénération naturelle (9,7%) et l'alphabétisation (6,6%) constituent les activités les plus porteuses. Le regroupement par catégories d'activités présente les services d'appui de type 1 (55%) et les activités d'aménagements durables (20,4%), comme étant les principales activités porteuses dans ce départeent.

b) Le département de Madarounfa

Pour le département de Madarounfa, les banques céréalières (18,5%), les groupements d'épargne (12,8%) le compostage (11,5%), l'alphabétisation (11,5%) et la protection de la régénération naturelle (10,2%) constituent les activités les plus porteuses.

90

Remarque

Dans les deux département, c'est presque les mêmes activités qui ont été jugées porteuses avec seulement un changement d'ordre d'importance car dans le département de Madarounfa, en plus des autres activités citées à Guidan Roumdji, la fabrication du compost a été jugées bénéfiques pour les communautés,

Sous-section 15.13.3 Présentation des activités qui ont eu ou qui continuent d'avoir des impacts positifs selon le sexe du chef de ménage

L'analyse par sexe du chef de ménage montre que les hommes et les femmes jugent les mêmes activités comme bénéfiques pour les communautés, mais avec des classements par ordre d'importance différents. En effet, pour les chefs de ménages hommes c'est surtout les banques céréalières (16,6%), la protection de la régénération naturelle (9,8%), l'alphabétisation (9,8%) et les groupements d'épargnes (7,8%) qui ont été jugées bénéfiques par ordre d'importance décroissant. Quant aux chefs de ménages femmes elle jugent principalement porteuses, les groupements d'épargne (34,5%), les banques céréalières (10,4%), les petites activités génératrices de revenus (10,3%), la protection de la régénération naturelle (10,3%) et l'extraction d'huile d'arachide (10,3%).

Sous-section 15.13.4 Présentation des activités qui ont eu ou qui continuent d'avoir des impacts positifs par statut de vulnérabilité des chefs de ménages

Bien que tous les chefs de ménages jugent globalement les mêmes activités comme bénéfiques pour les communautés, il n'en demeure pas moins qu'ils n'aient pas la même appréciation de l'importance de ces activités. En effet, les ménages A jugent bénéfiques par ordre d'importance, les activités de protection de la régénération naturelle (23,3%), l'alphabétisation (17,6%), les groupements d'épargne (10,5%) et le compostage (10,5%). Pour les ménages B, les activités les plus bénéfiques sont les banques céréalières (15,5%), la protection de la régénération naturelle (11,2%), les groupements d'épargne (9,1%) et l'alphabétisation (8,6%). Enfin, quant aux ménages C, ce sont surtout les banques céréalières (19,9%), les groupements d'épargne (9,9%), la protection de la régénération naturelle (8,8%) et les pépinières (7%) qu'ils ont jugées les plus bénéfiques pour eux.

Section 15.14 Activités qui ont induit des impacts négatifs pour les communautés

3,9% des ménages ont reconnu avoir subi des impacts négatifs de l'intervention du projet comme en illustre le graphique ci-dessous :

Graphique 13 Y a t-il eu des activités qui vous ont provoqué des changements négatifs ?

Oui

3,9%

Non

97,1%

91

Les activités qui ont présenté des impacts négatifs pour les communautés sont principalement les crédits engrais, les crédits commercialisation dont les proportions sont données dans le tableau ci-dessous :

Tableau 15.33 Répartition des activités ayant induit des impacts négatifs

Activités ayant induits des impacts négatifs

Fréquence

%

Crédit engrais

9

56,3

Crédit commercialisation

4

25,0

Banque céréalière

2

12,5

Alphabétisation

1

6,3

Total

16

100,0

Section 15.15 Implication des ménages dans les conflits

14 ménages (3,9%) seulement étaient impliqués dans de sérieux conflits. L'analyse selon le statut de vulnérabilité montre que 5,3% des ménages A étaient impliqués dans des conflits contre 4,8% des ménages B et 2,3% des ménages C. Nous constatons que les ménages les moins vulnérables ont plus de chance d'être impliqués dans des conflits que les autres ménages.

Le tableau ci-dessous donne la répartition des principales causes des conflits :

Tableau 15.34 Répartition des principales causes de conflits

Principales causes de conflit

Effectif

%

Champêtre

5

31,2

Divagation d'animaux dans les champs

2

12,5

Détournement des stock des banques céréalières

4

25,0

Abus de confiance

2

12,5

Non-paiement de dette

3

18,8

Total35

16

100

35 Total des causes de conflit (16) supérieur au total des personnes impliquées (14) du fait que 2 personnes ont été 2 fois impliquées dans de sérieux conflits.

92

Il ressort que la gestion des champs, le détournement des stocks des banques céréalières et le non-paiement des dettes constituent les principales causes des conflits. L'analyse par département montre qu'à Guidan Roumdji, les causes de conflit sont la gestion des champs, le détournement des stocks des banques céréalières et la divagation d'animaux dans les champs. Quant à Madarounfa les principales causes sont la gestion des champs et le non-paiement des dettes.La répartition dans le temps montre que 62,5% de serieux conflits ont eu lieu avant ou pendant l'intervention du projet PASSPA comme le présente le tableau ci-dessous :

Tableau 15.35 Répartition des conflits selon les moments

Moment du conflit

Effectif

%

Avant ou pendant le projet

10

62,5%

Après projet

6

37,5%

Total

16

100,0%

Conclusion

Vu le faible pourcentage des ménages impliqués dans de sérieux conflits et celui des conflits intervenus après le projet, nous pensons que le projet a contribué à la réduction des conflits sociaux à travers notamment le raffermissement de la cohésion sociale comme l'ont témoigné plus haut, plusieurs communauté.

Section 15.16 Evolution des critères de vulnérabilités

Les critères de vulnérabilités sont établis par les communautés.

Dans 83% des villages visités, les critères sont aujourd'hui plus rigoureux qu'ils ne l'étaient au début de l'intervention du projet PASSPA. En effet, un ménage qui était classé A avant l'intervention du projet, serait classé B aujourd'hui avec la même richesse. Il lui faut plus de richesse pour être classé A.

Sous-section 15.16.1 Quelques exemples de critères de vulnérabilités avant et après l'intervention du projet.

Voir tableau de la page suivante.

93

Tableau 15.36 Les Critères de vulnérabilités dans le village de Jinguilma

 

Ménages moyennement vulnérables Classés A

Ménages vulnérables Classés B

Ménages très vulnérables Classés C

Critères

- Avoir une production alimentaire

- Avoir une production alimentaire

- Avoir une production

avant le projet

couvrant toute l'année,

- Le ménage peut prendre en charge

suffisante pour le ménage au cours de l'année;

alimentaire couvrant au maximum 6 mois sur 12.

 

d'autres ménages

- Avoir 2 à 4 boeufs

- Disposer d'un champ d'une

 

- Avoir 4 à 6 boeufs

- Avoir un champ de 10 à 12 ha.

superficie maximale de 3 ha

 

- Disposer des unités de cultures attelées - Avoir un champ de 15 à 20 ha

- Disposer d'un vélo.

- N'a pas d'animaux

 

- Avoir un moyen de transport (moto)

 
 

Critères

- Avoir un champ d'environ 35 à 45 ha

- Avoir un champ de 5 à 8 ha

- la production alimentaire ne

après le projet

- Production alimentaire très suffisante

- Production alimentaire couvre à

couvre pas l'année

 

- Le ménage peut prendre en charge

peine une année

- Avoir un champ d'une

 

d'autres ménages

- Avoir 1 à 2 boeufs

superficie de 2 à 4 ha

 

- Avoir 5 à 8 boeufs

- Disposer d'un vélo

 
 

- Avoir plus de 20 petits ruminants ;

- Avoir un champ de 20 à 25 ha.

 
 

- Disposer des unités de cultures attelées

- Avoir quelques petits ruminants.

 
 

- Avoir un moyen de transport (moto).

 
 

Tableau 15.37 Les Critères de vulnérabilités dans le village de Garin Tanko

 

Ménages moyennement vulnérables Catégorie A

Ménages vulnérables Catégorie B

Ménages très vulnérables Catégorie C

Critères

avant le projet

- Avoir un stock alimentaire qui peut couvrir 2 ans

- Avoir un fond de roulement d'environ 300 000 Fcfa

- Avoir 3 à 5 boeufs

- Avoir un stock alimentaire pouvant couvrir 1 an - Disposer d'un fond de roulement de 50 à 100000 Fcfa - Avoir 3 à 4 chèvres

- Avoir un stock alimentaire couvrant à peine 6 mois - Ne dispose pas d'animal domestique

Critères

après le projet

- Disposer d'un stock alimentaire pouvant couvrir 3 ans - Avoir un fond de roulement d'environ 700000 Fcfa - Disposer de 4 à 6 boeufs

- Avoir un stock alimentaire pouvant couvrir 2 ans

- Disposer d'un fonds de roulement de 200000 à 300000 Fcfa - Avoir 3 à 5 chèvres

- Avoir un stock alimentaire couvrant à peine 6 mois

- Avoir 1 à 2 petits ruminants

A la question de savoir pourquoi récents les critères sont plus exigeants pour la détention des biens par rapport aux anciens critères, monsieur Moussa Alio du village de Jinguilma nous a répondu en ces termes :

« Mille (1000) francs d'aujourd'hui ne procurent pas à son détenteur le même bien que 1000 Fcfa des 10 années passés. La vie coûte chère aujourd'hui, un ménage A des années 1996 peut être classé B et même C s'il détient les mêmes biens aujourd'hui. »

Sous-section 15.16.2 La répartition des ménages selon les degrés de vulnérabilité avant

l'intervention du projet

De cette répartition sont issus les données du tableau ci-dessous :

Tableau 15.38 Répartition des ménages selon les degrés de vulnérabilité avant l'intervention

du projet

Statut de vulnérabilité avant le projet

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

56

15,8%

Vulnérable (B)

115

32,5%

Très vulnérable (C)

183

51,7%

Total

354

100,0%

Sous-section 15.16.3 : Variation des critères au cours de l'année 1998

Tableau 15.39 Variations relatives des niveaux de vulnérabilités des ménages au cours de l'année 1998

Statut de vulnérabilité

Proportion au cours du 1er trimestre 1998

Proportion au cours du 4ème trimestre 1998

Variation relative

Ménage A

18,2

16,8

-8%

Ménage B

26,2

25

-5%

Ménage C

55,6

58,2

+5%

Total

100

100

 

Source : Rapport d'évaluation finale du projet, P8.

Au cours de l'année 1998, le projet a enregistré une diminution des ménages A (variation de - 8%) et B (variation relative de -5%) et une augmentation des ménages C (+5%). A ne s'en tenir qu'au niveau de vulnérabilité, on peut déduire qu'au cours de l'année 1998, les ménages n'ont pas connu d'amélioration de leur qualité de vie.

La plupart des ménages ont connu des changements de qualité de vie après l'intervention du projet, ce qui a conduit à de nouveaux statuts de vulnérabilités pour certains d'entre eux. La nouvelle classification est mise en exergue dans le tableau ci dessous :

Sous-section 15.16.4 : Les nouveaux statuts de vulnérabilités (statuts après l'intervention du projets)

Tableau 15.40 Répartition des ménages selon les degrés de vulnérabilité après l'intervention

du projet

94

Statut de vulnérabilité après l'intervention du projet

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

48

13,6%

Vulnérable (B)

147

41,5%

Très vulnérable (C)

159

44,9%

Total

354

100,0%

95

Nous constatons une variation de statut de vulnérabilité des ménages entre la période d'avant l'intervention du projet et celle d'après.

Sous-section 15.16.5 Variation des statuts de vulnérabilité par groupes de vulnérabilité

Tableau 15.41 Variation de statuts de vulnérabilité au sein des groupes de vulnérabilité

Statut de vulnérabilité avant projet

Statut de vulnérabilité actuel

Effectif

%

Moyennement vulnérable (A)

Moyennement vulnérable (A)

27

48,2%

Vulnérable (B)

25

44,6%

Très vulnérable (C)

4

7,1%

Total

56

100,0%

Vulnérable (B)

Moyennement vulnérable (A)

17

14,8%

Vulnérable (B)

68

59,1%

Très vulnérable (C)

30

26,1%

Total

115

100,0%

Très vulnérable (C)

Moyennement vulnérable (A)

4

2,2%

Vulnérable (B)

54

29,5%

Très vulnérable (C)

125

68,3%

Total

183

100,0%

Constat

Nous constatons que parmi les ménages de statut A avant l'intervention du projet, 48,2% ont maintenu leur statut, 44,6% se sont retrouvés en classe B et même 7,1% ont rejoint le groupe des ménages très vulnérables. Parmi les ménages C avant l'intervention du projet, 31,7% ont connu une amélioration de leur qualité de vie dont 2,2% ont enregistré une forte amélioration en rejoignant les ménages moyennement vulnérables (A) et 29,5% sont passés dans le groupe B.

Il convient de souligner que certains changements de statut dans le sens négatif ne sont pas dus à une détérioration des conditions de vie mais plutôt à un transfert de responsabilité. C'est le cas des personnes trop âgées qui délèguent la gestion de leurs biens à leurs enfants.

Les femmes chefs de ménages font partie des plus vulnérables et changent négativement de statut avec le temps (passage fréquent de B à C )

Constat

Il convient de souligner que les ménages A et B n'ayant pas changé de statuts font aussi parti des ménages ayant connu des changements positives de leur qualité de vie, compte tenu de l'exigence des nouveaux critères de vulnérabilité. Le tableau suivant résume ces changements.

96

Tableau 15.42 Résumé des changement de statut au sein des groupes de vulnérabilité

Statut de vulnérabilité

Nombre de ménages ayant Changé positivement de statut

Ménages A

27 (48% des ménages A)

Ménages B

85 (74% des ménages B)

Ménages C

58 (16,6% des ménages C)

Total

170 (48% dans l'ensemble)

Globalement nous constatons:

48% des ménages ont connu une amélioration significative de leur qualité de vie. et que 16,6% hormis les ménages C ont connu une détérioration des conditions de vie malgré l'intervention du projet.

Tableau 15.43 Variations relatives des niveaux de vulnérabilité des ménages échantillonnés au cours de la présente étude

Niveau de

Avant projet

Après projet

Variation relative

vulnérabilité

(%)

(%)

(%)

Ménage A

15,8

13,6

- 13,92

Ménage B

32,5

41,5

+27,69

Ménage C

51,7

44,9

- 13,15

Total

100

100

-

Remarque

Nous constatons entre les deux périodes, une diminution des ménages A et C et une augmentation des ménages B. En effet, une importante proportion (27,69%) ont positivement changé de statut.

A s'en tenir aux variations de niveaux de vulnérabilité des ménages, une nette amélioration des conditions de vie des ménages s'est dégagée après l'intervention du projet.

97

CONCLUSION GENERALE

Le projet a est pertinent et son efficacité semble globalement confirmée. En effet, toutes ses activités étaient identifiées et proposées par les bénéficiaires à travers des plans d'actions villageois qu'ils ont présentés et défendus aux fora de programmation. Le projet avait impliqué les hommes et les femmes dans presque toutes ses activités. Toutes les catégories des ménages ont été fortement impliquées. Toutefois, les ménages moins vulnérables avaient plus profité des activités du projet que les autres ménages36. Par ailleurs, les femmes ont été ou se sont moins impliquées dans certaines activités telles que celles d'aménagements durables généralement conduites par les hommes. Aussi, la plupart des activités ciblant spécifiquement les femmes n'ont pas produit d'impact significatif. Cependant, le projet a contribué à l'amélioration de la position stratégique des femmes au sein du ménage à travers l'amélioration de leurs revenus.

Certaines activités du projet ont été pérennes. C'est le cas de la protection de la régénération naturelle, du reboisement, de l'entretien des pépinières, et des groupements d'épargne et de crédit. Il convient de signaler que ces activités avaient déjà un encrage traditionnel au sein des communautés et le projet était intervenu dans le cadre de leur restructuration. Par ailleurs, la plupart des activités innovées par le projet bien que rentables n'ont pas été pérennes, suite à la mauvaise gestion et l'absence de culture d'auto promotion des communautés bénéficiaires. Toutefois les bénéficiaires se sont bien appropriés la technologie promue par le projet en ce sens qu'ils ont aidé d'autres communautés à répliquer certaines activités qu'ils ont jugées rentables notamment les banques céréalières, les groupements d'épargnes et de crédit, etc. Le projet a fortement contribué à la préservation de l'environnement à travers les activités de reboisement, de la protection de la régénération naturelle etc. Par ailleurs, l'équipe du projet d'appui à la sécurisation des systèmes de production agricole de Maradi a rationnellement utilisé les ressources mises à sa disposition en ce sens que le projet a été l'un des moins coûteux de Care-Niger.

En définitive, le projet a induit d'importants changements positifs dans la qualité de vie des communautés cibles, notamment à travers un net raffermissement de la cohésion sociale, l'ouverture d'esprit et l'initiation aux activités d'intérêt communautaire. Cependant, il a aussi entraîné quelques changements négatifs à travers la mise en contact pour l'obtention de crédit qui a suscité des désagréments au niveau de certains ménages.

RECOMMANDATIONS GENERALES

36 Ils ont enregistré moins de baisse de rendement agricole et 48,2% d'entre eux ont su maintenir leur statut de vulnérabilité malgré la succession de plusieurs années de mauvaises pluviométries.

98

La plupart des recommandations étant faites dans les pages précédentes, nous ne saurons que conseiller une autre phase du projet afin de consolider les acquis. Cette phase reconduira uniquement les activités jugées porteuses par les bénéficiaires à savoir les groupements d'épargne et de crédit, les banques céréalières, l'alphabétisation, la protection de la régénération naturelle, les activités de fertilisation du sol et les petites activités génératrices de revenu. Nous recommandons également aux décideurs de l'Ong Care-Niger d'engager :

- primo, un processus de renforcement des activités ciblant spécifiquement les femmes et surtout les femmes chefs des ménages, compte tenu de leur degré de vulnérabilité avancé ;

- secundo, un atelier de réflexion sur les moyens de pérenniser les activités porteuses,

- enfin, une recherche pour la compréhension de la perception des projets de développement par les paysans afin d'engager un processus de changement de mentalité orienté vers leur auto promotion.

99

ANNEXES

Annexe I

Cadre logique du projet reconstitué

Titre du projet : Projet d'Appui à la Sécurisation de Systèmes de Productions Agricoles de Maradi

Durée prévue : 01/199 5- 12/1999

Bailleurs de fonds : CARE Norvège et l'Agence Norvégienne de Développement (N*RAD)

Logique d'intervention

Indicateurs

Sources de vérification

Hypothèses

Objectif global

Un système opérationnel basé dans la communauté et géré par les membres de celle-ci est mis en place pour l'amélioration de leurs conditions de vie.

-Modification des statuts de vulnérabilité des ménages. - Amélioration de la santé nutritionnelle des enfants.

- Accroissement de la production agricole. - Augmentation de la couverture végétale - Augmentation du taux d'alphabétisation - baisse du nombre de conflits intra et inter communautaires

Rapport d'évaluation finale.

 

Objectif spécifique

L'efficacité des systèmes de production dans les exploitations agricoles de 14000 ménages des départements de Guidan Roumdji et de Madarounfa est améliorée

- Accroissement de la production dans les exploitations agricoles ;

- Accumulation de capital (stocks de céréales, matériels agricoles, bétail) ;

- Accroissement des revenus générés par les systèmes de production agricole,

- Accroissement de la diversification des systèmes de production dans les exploitations agricoles (introduction de nouvelles cultures et /ou de nouvelles techniques); - Perception de l'augmentation de la réponse des systèmes de production des exploitations agricoles aux besoins des ménages.

-Accroissement de la productivité des ressources naturelles ;

- Baisse des conflits inter et intra communautaires ; - Renforcement des capacités des femmes.

Rapport d'évaluation finale

- L'approche par étapes adoptée par le projet aboutira à une révision de ses objectifs et de ses indicateurs

-Le personnel du projet et les partenaires villageois sont en mesure de mettre en oeuvre l'approche participative par étape préconisée ;

- Les ménages ruraux reconnaîtront les avantages liés au travail au sein des structures villageoises et y verront un moyen sûr d'accroître leurs capacités économiques et productives limitées. - Les actions du projet ne devront pas tenir compte des obstacles que constituent l'âge et le sexe afin d'accroître le rendement de la main d'oeuvre des ménages.

1. Objectif intermédiaire #1

La capacité de 70 villages à gérer des services d'appui à la production des exploitations agricoles est accrue.

- Accroissement du nombre de productrices et producteurs accédants aux services d'appui créés dans le village; - Accroissement des avantages tirés par les productrices et producteurs faisant recours aux services d'appui; - Baisse du coût des services pour productrices et producteurs;

- Accroissement de la marge bénéficiaire pour les productrices et producteurs ayant recours aux services d'appui.

Rapport d'évaluation à mi- parcours

- D'autres projets et organisations permettront l'accès à des moyens de développement autres que ceux identifiés par le projet lors de l'analyse des besoins de la communauté ;

- Les villages décideront de l'opportunité d'une rémunération pour garantir la poursuite des services offerts par les promoteurs après le retrait du projet ;

100

2. Objectif intermédiaire #2

La disponibilité et la qualité des informations relatives aux activités de production dans les exploitations agricoles de 14000 ménages ruraux sont accrues.

- Amélioration du niveau de prise de conscience par les productrices et producteurs ou leurs ménages de la disponibilité de l'information.

- Accroissement de l'accès aux sources d'information pour les productrices et producteurs et leurs ménages ; - Accroissement de la qualité et de la quantité de sources d'informations (traditionnelles ou modernes)

- Accroissement du niveau de satisfaction des productrices et producteurs ruraux ainsi que de leurs ménages par rapport aux informations reçues.

- Accroissement du nombre d'organisations paysannes agréées et du degré d'intégration des approches participatives en milieu paysan.

Rapport d'évaluation à mi- parcours

- L'influence des parties politiques ne joue pas négativement sur le potentiel associatif ou organisationnel des villages ; - L'accès aux possibilités de formation et au matériel de diffusion encouragera le personnel de terrain des services techniques de l'Etat, les animateurs villageois et les autres partenaires informels à améliorer la qualité de leurs services et celle de leurs actions de vulgarisation en milieu rural.

RESULTATS ATTENDUS

 
 
 

1.1 L'environnement biophysique des exploitations agricoles est amélioré

Rendement moyen du champ à l'hectare La production agricole obtenue

Nombre de conflits fonciers

 
 

1.2 Les moyens de financement des travaux
d'exploitation agricole sont renforcés

Nouvelles sources de revenus non agricoles

 
 

Nombre moyen d'équipement agricole par le ménage

 
 

Type d'équipement agricole par ménages

 
 

Baisse de vente de main d'oeuvre familiale

 
 

Disponibilité des intrants agricoles

 
 

1.3 La santé humaine est améliorée

Taux de prévalence des maladies dues à l'absorption d'eau non potable

L'état nutritionnel des enfants

 
 

1.4 L'approvisionnement alimentaire est facilité

Durée de la période de soudure

Durée de couverture de la production agricole

 
 

1.5 Des activités économiques sont développées

Niveau d'investissement dans le village

La diminution de niveau de dépendance économique des femmes

 
 

2.1 La technicité des producteurs est renforcée

Nombre d'innovations des producteurs testées et mises au point

L'évolution de la fertilité des terres

Rendement moyen du champ à l'hectare

 
 

2.2 Les aptitudes et comportements des paysans sont

améliorées

Capacité locale de résoudre des problèmes Changements en terme «d'ouverture d'esprit» Accès des femmes aux ressources

 
 

LES ACTIVITES

 
 
 

1.1.1 Fertiliser le sol à travers l'utilisation du compost, la fumure organique et des biomasses.

% des terres sous fertilisation

 
 

Pourcentage (%) de productrices et producteurs adoptant la technique de fertilisation du sol. (utilisation du compost, «trous zai», biomasse laissée au champ)

Fiche de suivi des activités Fiche de bilan de fin de projet

 

101

1.1.2 Reboiser et délimiter les champs par des arbres.

 

Nombre d'arbres plantés

Taux de survie des arbres plantés Nombre de planteurs d'arbres par genre

 
 

1.1.3 Protéger la régénération naturelle de l'environnement

Nombre de personnes pratiquant la régénération naturelle

 
 

Nombre d'arbres protégés

 
 

% de la surface protégée

 
 

1.1.4 Aménager des aires de pâturage d'animaux

Superficie aménagée

 
 

1.1.5 Délimiter des couloirs de passages des animaux

Nombre de couloirs délimités, créés ou réhabilités. Le nombre de kilomètre des couloirs

 
 

1.1.6 Protéger les cultures avec des produits zoovétérinaires et phytosanitaires

Type de cultures protégées Superficie protégée

 
 

1.1.7 Récupérer des terres de glacis

Superficie récupérée

 
 

1.2.1 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour la commercialisation des produits agricoles,

Montant du crédit obtenu

Nombre de personnes ayant bénéficié du crédit selon le genre

Nombre de personnes ayant bénéficié du crédit selon le degré de vulnérabilité

Destination du crédit

 
 

1.2.2 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour l'embouche ;

 
 

1.2.3 Etablir des contacts pour l'obtention des

crédits

pour l'achat d'engrais ;

 
 

1.2.4 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour l'achat d'équipement ;

 
 

1.2.5 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour fonds de roulement ;

 
 

1.2.6 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour l'achat de produits phytosanitaires

 
 

1.2.7 Etablir des contacts pour l'obtention des

crédits pour l'achat des
produits zoovétérinaires

 
 

1.2.8 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour l'achat de semences ;

 
 

1.2.9 Etablir des contacts pour l'obtention des crédits

pour l'élevage de petits et gros ruminants

 
 

1.3.1 Etablir des contacts pour curer, foncer ou

réhabiliter des puits, des forages et des

mares

d'eau.

Nombre de puits foncés, curés ou réhabilités

 
 

Nombre d'utilisateurs des puits

 
 

Nombre de forages foncés ou réhabilités

 
 

Nombre d'utilisateurs du forage

 
 

102

 

Nombre de mares réhabilités

 
 

Nombre d'utilisateur de la mare.

 
 

1.3.2 Assurer l'éducation nutritionnelle des

mères

Nombre de mères éduquées

 
 

1.3.3 Former les femmes aux techniques de

planification familiale

Nombre de femmes formées

 
 

1.3.4 Former des auxiliaires de santé

Nombre d'auxiliaires formés

 
 

1.3.5 Former des agents de santé villageois

Nombre d'agents de santé formés

 
 

1.4.1 Travailler des champs collectifs

Nombre de champs collectifs des hommes

 
 

Nombre de champs collectifs des femmes

 
 

Nombre de champs collectifs mixtes

 
 

Superficie du champ

 
 

Quantité de production récoltée

 
 

1.4.2 Mettre en place des banques de céréales, de semences, d'engrais et de souchets.

Nombre de banques par type de produits

Nombre d'adhérents par genre

Nombre d'adhérents par degré de vulnérabilité

Nombre d'utilisateurs des banques par genre

Nombre d'utilisateurs des banques par degré de

vulnérabilité

Quantité de produits disponibles dans les banques

Quantité de produits (issus des banques) vendus

Quantité de produits (issus des banques) prêtés

Montant des bénéfices réalisés par banque

Différence de prix entre les produits issus des banques et

ceux du marché

 
 

1.5.1 Créer et légaliser des organisations socioéconomiques paysannes

Nombre d'organisations socioéconomiques créées Nombre d'organisations socioéconomiques agréées et opérationnelles Nombre d'activités gérées par les organisations socioéconomiques

 
 

1.5.2 Mettre en place des groupements d'épargne et de crédit.

Nombre de groupements

Nombre d'adhérents par genre

Nombre d'adhérents par degré de vulnérabilité

Montant total de l'épargne

Montant de crédit accordé

Taux de remboursement du crédit

 
 

1.5.3 Développer les petites activités génératrices de revenus pour les femmes

Nombre moyen d'activités génératrices de revenus par ménage

Argent mobilisé

 
 
 
 

2.1.1 Former les femmes à la conception et l'utilisation

des foyers améliorés

Nombre de femmes formées en fabrication et utilisation des foyers améliorés.

 
 

Nombre de foyers améliorés fabriqués ou installés

 
 

Nombre de foyers améliorés fonctionnels

 
 

103

2.1.2 Former les paysans aux techniques de protection et de régénération naturelle de l'environnement

 

Nombre de personnes formées en techniques de protection et de régénération naturelle de l'environnement

Nombre de paysans adoptant les techniques de protection et de régénération naturelle de l'environnement

 
 

Nombre d'hommes et de femmes pratiquant la technique de protection et de régénération naturelle de l'environnement

Nombre de plants plantés et entretenus

% de plants ayant survécu

 
 

.2.1.3 Former les paysans aux techniques de

fabrication et d'utilisation du compost

Nombre de paysans formés

Nombre de paysans utilisant le compost dans leurs champs

 
 

2.1.4 Former des Pépiniéristes villageois

Nombre de pépiniéristes formés Nombre de plants disponibles

 
 
 
 

2.1.5 Former les membres de ménages aux

techniques d'alimentation du bétail

Nombre de personnes formées

Nombre d'adoptants la technique d'alimentation du bétail

 
 

2.1.6 Former les paysans aux techniques de protection des cultures et récoltes

Nombre de paysans formés

Nombre de paysans adoptant les techniques de protection des cultures et récoltes

 
 

2.1.7 Former les paysans aux techniques de dosage

des engrais

Nombre de paysans formés

Nombre de paysans adoptant les techniques de dosage d'engrais

 
 

2.1.8 Former les paysans aux techniques de reboisement

Nombre de paysans formés

Nombre de paysans adoptant les techniques de reboisement

 
 

2.1.9 Former les paysans aux techniques de multiplication des semences

Nombre de paysans formés

Nombre de paysans adoptant les techniques de Multiplication des semences

 
 

2.1.10 Former les paysans aux techniques de conservation des eaux du sol, la défense et la

restauration des sols

Nombre de paysans formés

Nombre de paysans adoptant les techniques de

conservation des eaux du sol, la défense et la restauration des sols.

 
 

2.1.11 Tenir des journées d'animation

Type de message éducatif Nombre de participants Nombre de villages réunis

 
 

2.1.12 Faire des voyages d'étude

Nombre de participants aux voyages Nombre de villages visités

Nombre de réalisations visitées

 
 

2.2.1 Créer des centres d'alphabétisation

Nombre de centres d'alphabétisation crées

 
 

2.2.2 Former des instructeurs villageois des

centres d'alphabétisation

Nombre d'instructeurs formés

 
 

2.2.3 Alphabétiser les membres de ménages

Nombre d'auditeurs par genre

 
 

Nombre d'auditeurs par degré de vulnérabilité

 
 

104

 

Taux de participation par genre

 
 

Nombre d'instructeurs formés par genre

 
 

Niveau de satisfaction des auditeurs

 
 

Nombre de proposition d'actions écrites en langue locale par les partenaires villageois.

 
 

2.2.4 Former les membres de comité de gestion

Nombre de membres de comité de gestion formés

 
 

2.2.5 Former des animatrices et animateurs

villageois

Nombre d'animatrices et d'animateurs formés

 
 

2.2.6 Initier les membres de ménages à la

méthode active de recherche de planification participative

Nombre de personnes initiées à la MARP

 
 

105

Annexe II

LES VILLAGES BENEFICIAIRES DIRECTS DES ACTIVITES DU PROJET

Au total, le projet était directement intervenu dans 98 villages issus des départements de Guidan Roumdji (67 villages) et de Madarounfa. (31 villages).

Répartition des villages bénéficiaires par départements, selon les zones et le nombre d'activités soutenues :

1) Le département de Madarounfa

Villages

Nombre de types d'activités réalisées

Villages

Nombre de types d'activités réalisées

Gaja

11

Matséré

1

Gandou

7

Mayya Oukou

9

Garin Bajini

11

Sabon Garin Abara

14

Garin Kouroum

4

Tofa

4

Garin Tanko

15

Touroumboudi

4

Kankara 2

7

Alapta

4

Kouari

1

Batata

7

Kouassaou

3

Ganyawa

3

MaigamJi

1

Kankaré

5

Mazadou Abdou

4

Sakata

8

Oumba

3

Bouzeye

3

Angoual Mata

1

Goulbawa

8

Barahiya

7

Guidan Basso

10

Dan Makaou

10

Guidan Kata

17

El Kokia

10

Guidan Matché Daya

3

Garin Liman

10

 
 

Une moyenne de sept (7) activités par village est comptabilisée dans le département de Madarounfa.

2) le département de Guidan Roumdji

Villages

Nombre de types d'activités réalisées

Villages

Nombre de types d'activités réalisées

Badeta

9

Garin Bouwey

4

Batakwalhewa

7

Garin Nissa

9

Todah peulh

4

El Gada

4

Dan kadou

7

Guidan Ara

9

Darai

2

Dan Dajin Makao

5

Djinguilma

7

Guidan kaché

9

Garin El Mindao

4

Wayé kay

7

Garin Gado

5

Kalgo Ajiya

7

Garin Malam sani

4

Indoto Almou

8

Guidan tawayé

5

Foura Guirké

11

Kakkin

5

Garin Kasso

9

Karta

5

Guidan Aché

12

Kassagui

1

Garin

10

Katsinawa

6

Garin Yahaya

5

106

Kodawatsi

2

Karoussa

6

Kokki

9

Ngoudague

1

Koukourey

9

Guirman Kobo

5

Kounyago

4

Karhin Aska

10

Mairiga saboua

11

Koutoumbi

5

Mairiga Sofoua

5

Koringo

8

Mallmawa saboua

12

N'zague

6

Oumarou Datchili

10

Marake Jiji

3

Oumarou Saboua

7

Marake Saboua

6

Rougawa

10

Kalangawa

2

Sarkin Makera

3

Kouloumbouteye

14

Sarkin Rafi

7

Dan Malam

5

Tabarawa

5

Sarkin hatsi

8

Tagaza

5

Zodeye

11

Talgui

3

Botche

6

Tchido

8

Barade

1

Tsouké

2

Taouri

3

Wangarawa

2

Dadalmaga

2

Zaboua

6

Tiadi

7

Zango

1

 
 

Source : Bilan des principales réalisations du projet, Cellule Socioéconomique, novembre 1999.

On observe une moyenne de six (6) activités ayant débouché sur des réalisations visibles par village dans le département de Guidan Roumdji.

107

Annexe III

TERME DE REFERENCE DE L'EVALUATION EX POST DU PROJET D'APPUI A LA
SECURISATION DES SYSTEMES DE PRODUCTION AGRICOLE DE MARADI
.

A) CONTEXTE ET PRESENTATION GENERALE

Le projet d'appui à la sécurisation des systèmes de production agricole (PASSPA) avait démarré ses activités en janvier 1995 pour clôturer en 1999. il avait comme objectif final « l'amélioration de l'efficacité des systèmes de production dans les exploitations agricoles de 14.000 ménages ruraux » des arrondissements de Madarounfa et de Guidan Roumdji.

Le premier objectif intermédiaire pour réaliser une telle mission avait porté sur la création et la pérennisation des services d'appui villageois à la production agricole et avait consisté à « accroître la capacité de 70 villages à gérer des services d'appui à la production agricole ».

Le deuxième objectif intermédiaire était destiné à la sensibilisation, l'information et la formation des productrices et producteurs ruraux et avait consisté à « accroître la disponibilité et la qualité des informations relatives aux activités de production dans les exploitations agricoles de 14.000 ménages »

En décembre 1999, trois cent trente trois (333) villages de la région de Maradi ont été directement ou indirectement atteint par le PASSPA37. Quatre-vingt-dix-huit (98) de ces villages étaient les partenaires directs du projet soit 29,4% des 333 villages. Le dénombrement effectué dans 70 de ces 98 villages avait permis d'identifier 7504 ménages impliqués dans au moins une activité soutenue par le projet. Une extrapolation sur les 98 villages avait donné le nombre de 10506 ménages touchés par le projet. 12% de ces ménages étaient dirigés par des femmes et 59% étaient classés dans la catégorie des plus vulnérables (niveau C).

Quatre axes stratégiques d'intervention avaient caractérisé la philosophie du projet dans ses rapports avec les acteurs bénéficiaires. Il s'agissait de :

la recherche d'un développement villageois participatif,

la création d'un partenariat conscient avec les productrices et producteurs

la formation et l'information au développement rural des partenaires villageois dans la perspective de créer des capacités locales dynamiques et pérennes ;

la valorisation des innovations, savoir et savoir-faire paysans comme premières réponses aux contraintes du milieu et comme facteurs de progrès technique et économique. Ainsi, l'incorporation

37 source : bilan des principaux extrants et réalisations du projet

108

de tout apport exogène aux stratégies de production et de gestion des communautés de base passera systématiquement par la mise en oeuvre d'activités de recherche participative.

Les différents diagnostics conduits avec les différentes communautés de base ont permis d'identifier trente-trois principales contraintes réparties comme suit :

32,1% des contraintes relevaient de la pauvreté des sols agricoles associée à la difficulté d'accès à l'engrais ;

28,6% se rapportaient à l'insuffisance d'eau de boisson et à l'insécurité alimentaire ;

21,4% étaient liées aux attaques des ennemies de cultures (Criquet, rats etc.), à l'insuffisance des semences et au manque de pâturage pour les animaux ;

- Les vingt-six autres contraintes restantes représentant17,9% concernaient : (1) L'insuffisance qualitative et quantitative des semences, (2) la mauvaise structure des productions agricoles, (3)l'insuffisance de pâturage, (4) le manque des plants forestiers pour les diverses utilisations, (5) les problèmes de santé animale, (6) l'insuffisance des connaissances en gestions des ressources naturelles, (7) l'insuffisance des comportements adéquats de gestion des ressources naturelles, (8) la baisse de la biodiversité floristique, (9) l'analphabétisme, (10) l'accroissement des dégâts champêtres, (11) l'érosion hydrique et éolienne, (12) L'envahissement des parcours pastoraux par le cida cordifolia, (13) l'insuffisance d'arbres et de bois, (14) les attaques des ennemies de culture, l'érosion hydrique, (15) le bradage des productions agricoles, (16) la difficulté pendant les périodes de soudure, (17) l'inaccessibilité au crédit, (18) l'insuffisance de fonds de roulement, (19) la faiblesse de l'épargne, (20) l'absence de financement des micro-projets individuels et collectifs, (21) le manque d'organisations villageoises et la léthargie des villages, (22) l'absence ou l'insuffisance de la cohésion sociale au sein des villages, (23) l'accroissement des conflits intercommunautaires, (24) le manque d'autonomie ou « d'autogérance » pour les villages, (25) le manque d'équipements et (26) les difficultés d'accès aux premiers facteurs de productions agricoles et animales.

Les réponses à ces contraintes étaient consignées dans des plans d'action villageois (PAV) et avaient généré dix (10) grandes catégories d'activités soutenues par le projet. S'étaient :

1. l'appui aux aménagements durables avec 8 types d'activités ;

2. l'appui aux productions végétales avec 10 types d'activités ;

3. la formation et l'organisation des visites, voyages et rencontres avec 28 types d'activités ;

4. la mise en contact et facilitation dans le domaine de l'hydraulique villageoise avec 5 types d'activités ;

5. la mise en contact et facilitation pour l'approvisionnement en intrant et l'équipements villageois avec 5 types d'activités ;

6. la mise en contact et facilitation pour l'obtention de crédit rural avec 11 types d'activités ;

7.

109

le soutien au développement des services d'appui de type 1 (banques et pépinières villageoises, dépôts et centres autonomes d'alphabétisation avec 10 types d'activités) ;

8. le soutien au développement des services d'appui de type 2 (groupements d'épargne et de crédit) avec 4 types d'activités ;

9. l'appui au développement des organisations socioéconomiques paysannes avec 2 types d'activités ;

10. le soutien au développement des petites activités génératrices de revenus avec 4 types d'activités.

B) FINALITE DE L'EVALUATION

La finalité de cette évaluation est de tirer des enseignements issus d'une analyse impartiale de l'intervention du projet afin de faire des recommandations aux décideurs de l'ONG Care international en vue d'améliorer les actions futures.

C) LES PRODUITS ATTENDUS DE L'EVALUATION

Les produits attendus de la présente évaluation sont :

- l'appréciation de la pérennité des activités,

- l'identification des liens de causalité entre les changements constatés au sein des communautés et les actions engagées par le projet afin de ressortir l'ampleur des impacts positifs ou négatifs induits par l'intervention.

- l'identification des meilleures pratiques permettant d'améliorer la conception et la gestion des activités futures.

D) LES QUESTIONS CLES DE LA PRESENTE EVALUATION

Les questions centrales auxquelles nous chercherons des réponses à travers la présente évaluation ex post porteront sur :

O la pertinence du projet. Il s'agit de déterminer si le projet correspondait bien aux priorités nationales et aux besoins des bénéficiaires à l'époque de sa mise en oeuvre.

~ l'efficacité du projet. Ici, nous chercherons à connaître si le projet a produit des effets positifs attendus au niveau des ménages.

O l'efficience du projet. Il s'agit de préciser dans quelles mesures les produits du projet traduisent une utilisation rationnelle des ressources.

110

O le degré de changement. Ici, l'analyse consiste à identifier les changements positifs ou négatifs, intentionnels ou non, qui ont été induits par l'intervention du projet.

O la viabilité des activités de développement appuyées par le projet. Cette partie de l'étude constitue l'axe central de la présente évaluation. Par conséquent une attention particulière lui sera accordée. Dans ce cadre, les principales questions porteront sur :

- l'appropriation par les bénéficiaires des technologies promues par le projet.. Il s'agit d'établir si les technologies appliquées continueront d'opérer au-delà du projet..

- la viabilité institutionnelle. La question est de juger de la pérennité des structures et des organisations mises en place dont surtout celle des groupement d'épargne et de crédit..

- les aspects socioéconomiques et questions de genre concernant la motivation et la participation des bénéficiaires aux différentes activités. Ici, l'analyse consistera à vérifier si les besoins de tous les groupes constitutifs de la population bénéficiaire sont couverts par le projet et que ces groupes continuent à tirer profit du projet en ce qui concerne leur sécurité économique et leur niveau de vie. Un accent sera particulièrement mis sur l'empowerment féminin et la situation des groupes vulnérables.

- l'impact sur l' environnement. la question sera de savoir si le projet a préservé ou détérioré l'environnement.

E) LE CHAMP DE L'EVALUATION

1) Les limites dans l'espace.

L'échantillon servant de champs d'évaluation est composé de 15 villages issus des 98 bénéficiaires directs du projet. Soit un taux de sondage de 15 %.:

dans le souci d'avoir une représentativité de l'ensemble des systèmes de vie, les villages à enquêter doivent répondre aux critères suivants :

a) 60% appartiennent au département de Guidan Roumdji (soit 9 villages) et 40 % issus du département de Madarounfa (soit 6 villages);

b) appartenir aux différentes zones agroécologiques ;

c) présenter un niveau élevé de participation des femmes aux activités ;

d) présenter une variété d'activités ;

e) présenter les différentes périodes d'intervention du projet. C'est en tenant compte de ces critères que les villages suivants ont été choisis

VILLAGES

DEPARTEMENTS

ZONES

TYPE D'ACTIVITES

ANNEE

111

 
 
 
 

D'ARRIVEE DU PROJET

Kokki

Guidan Roumdji

7

Formation, AMDUR, SA2, SA138

Mars 1996

Djinguilma

Guidan Roumdji

1

AMDUR, SA1, Formation,

APROVE, SA2

Nov 1995

Garin Gado Saboua

Guidan Roumdji

1

Formation, SA239, OSEP

Mars 1997

Badeta

Guidan Roumdji

1

Formation, MEC-HYDRO, SA1, SA2, OSEP MECREDIT,

Dec 1996

Guidan Ara

Guidan Roumdji

5

MEC-HYDRO, SA1, SA2, MECREDIT

Avril 1997

Dan Makaou

Madarounfa

6

APROVE40, AMDUR, SA2,

OSEP, SA1

Fev 1998

Guidan Aché

Guidan Roumdji

5

Formation, APROVE,

MECREDIT, SA1

Déc 1995

Koringo

Guidan Roumdji

4

SA1, SA2, MECREDIT, formation, AMDUR

Juil 1997

Zodeye

Guidan Roumdji

7

APROVE, SA1, SA2, Formation, PAGER, OSEP MECAPRO41, MECREDIT

Mars 1997

Garin Koutoubou

Guidan Roumdji

4

SA1, SA2, APROVE, Formation,

ADUR Mars 1997

Garin Tanko

Madarounfa

2

SA1, SA2 , PAGER 42, AMDUR43,

OSEPMars 1995

Guidan Kata

Madarounfa

3

APROVE, SA1, SA2, AMDUR, Formation

Juin 1995

Guidan Basso

Madarounfa

3

AMDUR, MEC HYDRO -45, SA1, SA2, MECREDIT

Mars 1996

Sakata

Madarounfa

4

SA1, MEC HYDRO, OSEP, formation, MECREDIT

Janvier 1996

Garin Bajini

Madarounfa

2

SA1, APROVE, Formation,

AMDUR, OSEP

Juin 1996

2) Les limites dans le temps.

La mission d'évaluation sur le terrain se déroulera à partir du lundi 11 juillet, selon le planning indicatif suivant :

Calendrier

38 SA1 : Services d'appui de type 1

39 SA2 : Services d'appui de type 2

40 APROVE : Activités d'appui aux productions végétales

41 Activités de mise en contact pour l'approvisionnement

42 PAGER : petites activités génératrices de revenus

43 AMDUR : Activités d'aménagements durables

44 OSEP : Organisations socioéconomiques paysannes

45 Activité de mise en contact pour l'hydraulique

112

Activités

Durée (jour)

Négociation du calendrier des activités avec les partenaires villageois

2

Revue de la méthodologie et préparation de terrain et formation de l'équipe d'évaluateurs

1

Investigation de terrain

9

Restitution à chaud à l'équipe

1

Synthèse et rédaction du rapport

3

Total

16

Les durées sont des estimations à ajuster en fonction des réalités du terrain et de moyens disponibles.

F) METHODOLOGIE

1) Source d'informations

Les informations utiles à l'analyse de la situation seront collectées auprès des bénéficiaires, par observation sur le terrain et au niveau des documents du projet qui constitueront des données secondaires

2) La stratégie d'analyse

En vue de mesurer l'impact net du projet sur les bénéficiaires, nous avons tenté d'opérer un choix conforme au contexte du projet parmi les quatre modèles d'évaluation de l'impact suivants :

1 Modèle d'évaluation aléatoire avant-après projet qui donne lieu à la collecte et la comparaison d'informations auprès des groupes touchés par le projet, à au moins deux dates différentes ;

(c) Modèle quasi expérimental avec comparaison avant-après des situations des bénéficiaires directs et celles d'un groupe témoin présentant des caractéristiques aussi proches que possible de celles des bénéficiaires ;

3 Modèle de comparaison de la situation des bénéficiaires et celle d'un groupe témoin une fois le

projet exécuté ;

4 Enfin, le modèle d'évaluation participative de l'impact à posteriori qui repose à la fois sur des études de cas, des données secondaire et des méthodes participatives à travers des entrevues des bénéficiaires. Ce modèle consiste surtout à permettre aux bénéficiaires d'identifier les changements associés au projet, ceux qui en ont bénéficié, les points forts et faibles du projet.

113

Pour des raisons de coût et du temps que nécessitent les trois premiers modèles et surtout à l'absence d'une base de référence concernant les bénéficiaires et aux difficultés de trouver des villages témoins46, nous avons opté pour le dernier modèle.

4) la méthode de collecte de l'information

Cette collecte sera faite à travers des entretiens avec des informateurs clés, des réunions communautaires et une enquête

En ce qui concerne la méthode de collecte nous combinerons l'approche qualitative et l'approche quantitative. En effet, pour cette dernière, nous ferons recours aux enquêtes auprès des ménages bénéficiaires tirés aléatoirement au sein des différents groupes sociaux, afin d'évaluer les liens de causalité entre l'évolution observée et les actions menées par le projet à travers une appréciation chiffrée de certains indicateurs. En ce qui concerne la méthode qualitative, les entretiens avec les informateurs clés et les réunions communautaires nous permettrons de recueillir les perceptions, appréciations et aussi les témoignages des bénéficiaires. Ce qui constituera une façon d'impliquer ces derniers dans le processus d'évaluation.

Les informations servant à la présente évaluation seront collectées dans les quinze (15) villages présentés plus haut..

Dans le souci d'avoir l'adhésion des membres des communautés, la première tâche à opérer une fois arrivée dans un village, consistera à présenter l'équipe, les objectifs de l'étude et les différents outils à administrer.

Après l'administration des questionnaires communautaires, des informateurs clés seront demandés pour le recensement exhaustif et la classification des ménages selon les degrés de vulnérabilité et le sexe du chef. A certains de ces ménages seront administrés les « questionnaires ménages » et les questionnaires destinés aux femmes exclusivement. Pour répondre au souci de représentativité de l'échantillon, le nombre de ménages à enquêter par villages dépendra du nombre de ses habitants. Ainsi pour un village dont la population est inférieure ou égale à 400 habitants, 24 ménages seront enquêtés. Un ménage supplémentaire sera ajouté pour chaque 300 habitants de plus.

5) Les informations à collecter

A travers la multitude d'activités soutenues, le projet PASSPA était censé produire des impacts positifs sur l'état nutritionnel, alimentaire, sanitaire, économique, éducationnel, environnemental et

46 Il convient de signaler actuellement il est très difficile de trouver des villages n'ayant pas connu d'intervention des projets de care ou d'autres ONG dans les départements de Madarounfa et de Guidan Roumdji.

social de la communauté cible. Les informations à collecter concerneront surtout les indicateurs clés de l'impact relatifs aux différents niveaux de sécurité. :

NIVEAU DE SECURITE

INDICATEURS RETENUS

Sécurité économique des ménages

L'évolution des classes de vulnérabilité des ménages.

L'évolution des critères de vulnérabilité.

La protection de la force de travail des ménages (évolution du niveau de salariat

agricole)

L'accroissement des revenus générés par les systèmes de production agricole,

Sécurité alimentaire

L'accroissement de la production agricole La durée de la période de soudure

Sécurité de l'environnement

L'évolution de la superficie boisée

L'évolution de la fertilité des sols :

L'évolution du taux de mise en valeur des terres (superficie cultivée/ superficie

cultivable)

L'évolution du taux de rendement des terres (quantité produite/ surface cultivée)

Sécurité des relations sociales

L'évolution des conflits au sein de la communauté et entre les communautés

L'évolution du statut de la femme au sein du foyer (niveau de dépendance économique des femmes, le niveau de contribution des femmes aux dépenses du foyer)

L'évolution du statut de la femme dans la communauté (nombre de femme ayant une fonction dans les organisations socioéconomiques paysannes)

L'évolution des droits effectifs des femmes à utiliser, être propriétaires et hériter des terres et autres actifs productifs (pourcentage des femmes ayant acquis des actifs productifs, y compris les titres fonciers)

Sécurité nutritionnelle des enfants (impact de l'éducation nutritionnelle des mères)

La Pratique de la planification familiale

La pratique de l'allaitement maternel immédiat (nombre de nouveaux-nés qui sont nourris au lait maternel dès la première heure/nombre total de nouveau-nés). L'évolution de la pratique des tabous au niveau de l'alimentation des enfants.

Sécurité de l'éducation élémentaire

Evolution du taux d'alphabétisation des adultes âgés de 15 ans et plus

G) COMPETENCES REQUISES ET LA LOGISTIQUE

Pour bien mener cette évaluation un appui en personnel et en logistique serait sollicité. Ainsi, Six (6) agents de care (avec au moins 2 femmes) ayant des expériences avérées dans les investigations de terrain ou le suivi évaluation seront sollicités.

Par ailleurs, des véhicules de terrains et des papiers rames seront d'un grand apport.

114

H) LE RAPPORT D'EVALUATION

115

Le rapport comprendra de façon explicite les résultats attendus, les recommandations et tout élément qui mérite une attention particulière et qui auront été identifiés par les évaluateurs.

Il ressortira éventuellement les difficultés rencontrées dans le déroulement de l'évaluation et surtout les conclusions auxquelles est aboutie l'équipe d'évaluateurs.

Annexe IV

 

Numéro

Village Nom

Q1. Sexe

Q3.

SECURITE

Si

Département

Questionnaire /

/ // / // / /

2= Non

 

QUESTIONNAIRE SOCIOECONOMIQUE

 

(Adressé

code

aux chefs des ménages)

/___/ Zone /___/___/
village /___/___//___/___/

è Q4

è Q4

1= Oui

Oui 2= Non Oui 2= Non

code

Q2. Avez-vous

Q4. Etes-vous

Q4a.

du chef de ménage /___/ 1= Masculin été scolarisé Si non

Etes-vous alphabétisé(e) Si oui,

Q3a Parvenez-vous

ECONOMIQUE

membre

oui,

Avez-vous une

 
 
 

Avant projet

Ces derniers temps avant la crise alimentaire.

 

Statut socioéconomique

1= Moyennement vulnérable (A) 2= Vulnérable (B), 3= Très vulnérable ( C )

/____/

/____/

 

Nombre de personnes âgés de plus de 14 ans dans le ménage

/____/

/____/

 

Nombre de membres de votre ménage qui pratiquent le salariat agricole

/____/

/____/

 

Achetez-vous des mains oeuvres agricoles..

/___/

1= Oui 2= Non

/___/

1= Oui 2= Non

 

AGRICULTURE ET PRODUCTION AGRICOLE

Codes cultures 10= mil 11=sorgho 12=mais 13=blé 20=niébé 21 =arachide

Code unité de mesure locale (UML) 1= botte 2= sac de 50 kg 3 =sac de 100 kg 4=Tiya 5= Kg

 

Champ

Principales cultures pratiquées

Superficie cultivable (ha)

Superficie cultivée (ha)

Production annuelle moyenne

UML

 

Avant projet

Ces derniers temps avant la crise alimentaire

Avant

Ces derniers temps avant la crise alimentaire

. Avant

Ces derniers

temps avant la crise

alimentaire

Q7.

C1

Code culture

/______/

/______/

/_______/

/______/

/_______/

/_____/

/_______/

/_____/

 

Q8.

 

Code culture

/_______/

/______/

/_______/

/______/

/_______/

/_____/

/_______/

/_____/

 

Q9.

C3

Code culture

/_______/

/______/

/_______/

/______/

/_______/

/_____/

/_______/

/_____/

 

Q10.

C4

Code culture

/_______/

/______/

/_______/

/______/

/_______/

/_____/

/_______/

/_____/

 

116

117

Q11. De façon générale quelle évolution de la production agricole avez-vous constatée au cours des

dix dernières années ? /___/

1 L1= Forte augmentation de la production

2 L1= Faible augmentation de la production

3 L1= Pas de changement de la production

4 L1= Baisse de production de la production

Q12. Pratiquez-vous les techniques d'amélioration du sol ? /___/ 1= Oui 2= Non

Q13. Quelle évolution de la fertilité du sol avez-vous constatée au cours des dix dernières années ?

1 L1= Forte amélioration

2 L1= Faible amélioration

3 L1= Pas de changement

4 L1= Baisse de la fertilité

 

Avant projet

Ces derniers temps avant la crise alimentaire.

Q14.

Durée moyenne de couverture de la production agricole (en mois)

/_______/

/_______/

Q15.

Durée moyenne de la période de soudure (en mois)

/_______/

/_______/

 

RELATIONS SOCIALES

Q16. Est-ce que vous avez été impliqué(e) dans un conflit d'exploitation ou de gestion de ressources naturelles (conflits intra ou inter-communautaire) au cours de ces six dernières années ? /___/ 1= Oui 2= Non Si non passez à Q 17

Si oui

Q16a.

Causes du conflit

Q16b.

Nature du conflit

1= Conflit intra communautaire 2= Conflit Inter communautaire

Q16c. Années

 

/_______/

/_______/

 

/_______/

/_______/

 

/_______/

/_______/

 

/_______/

/_______/

 

Q17. Quelles activités conduites avec le projet continuent à apporter des changements positifs pour

votre ménage ? Activité 1 Changements positifs

Activité 2 Changements positifs

Q18. Quelles activités conduites avec le projet ont induit des effets négatifs pour votre ménage ?

Activité 1 Changements ressentis

Activité 2 Changements ressentis

118

Annexe V

Numéro Questionnaire /___/___//___/___/

PARTICIPATION DES FEMMES AU DEVELOPPEMENT

(Questionnaire adressé aux femmes)

Département code /____/ Zone /____/____/

Village code village /____/____//____/____/

Age /___/___/ ans

Q1. Statut socioéconomique du chef de ménage /____/

1= moyennement vulnérable (A) 2= vulnérable (B), 3= Très vulnérable ( C )

Q2. Etes-vous membre d'une organisation socioéconomique ? /____/ 1= Oui 2= Non Si oui,

Q2a : Avez-vous une responsabilité dans l'organisation ? /____/ 1= Oui 2= Non

Q3. Avez-vous été scolarisée ? /____/ 1= Oui 2= Non Si oui, passez à Q4

Si non

Q3a. Etes-vous alphabétisé(e) ? /____/ 1= Oui 2= Non Si non, passez à Q4

Si oui,

Q3b Parvenez-vous à lire et comprendre ou écrire une lettre ? /___/ 1= Oui 2= Non

(Si femme en âge de procréer : 15 à 49 ans, appliquez Q4 à Q5b, si non passez à Q6 )

Q4 : Pratiquez-vous les techniques de planification familiale ? /____/ 1= Oui 2= Non Si non

Q4a Pourquoi ?

Q5 Avez-vous des enfants ? /____/ 1= Oui 2= Non. Si non, passez à Q6

Si oui,

Q5a : Pratiquez-vous l'allaitement maternel immédiat ? /____/ 1= Oui 2= Non Si non

Q5a1 Pourquoi ?

Q5b :Avez-vous des tabous concernant l'alimentation de vos enfants ? / / 1= Oui 2= Non

Si non, passez à Q5b4

Si oui,

Q5b1 : Aliment1 tabou Raison

Q5b2 : Aliment2 tabou Raison

Q5b3 : Aliment3 tabou Raison

Q5b4 : Avez-vous eu des tabous alimentaires avant l'intervention du projet ? /___/

1= Oui 2= Non

119

Si oui,

Q5b4a : Aliment1 tabou Raison

Q5b4b : Aliment2 tabou Raison

Q6. Avez-vous un champ (gamana) ou une parcelle ? /____/ 1=Oui 2= Non Si non passez à Q7 Si oui,

Q6a. Comment l'avez-vous acquis ? /____/ 1= héritage 2= Achat, 3=Don, 4= bail

Q6b. Avez-vous une autonomie de gestion de votre propre production /___/ 1=Oui 2= Non

Q7. Quelle est l'évolution de votre niveau de dépendance économique au sein du foyer durant ces dix dernières années ? /___/ 1 = Forte diminution, 2 = Faible dimint°, 3 = Pas de changmt, 4 = Augmt°

Q8. Avez-vous observé un allègement de vos charges domestiques lié à une ou plusieurs activités soutenues par le projet /____/ 1= Oui 2= Non Si non passez à Q9

Si, oui,

Q8a. De quelle(s) activité(s) s'agit -il ? Activité 1

Activité 2

Q9. Avez-vous observez une variation positive et significative de votre revenu en liaison avec une ou plusieurs activités soutenues par le projet ? /____/ 1=Oui 2= Non

Si non, passez à Q12

Si, oui,

Q9a. De quelle(s) activité(s) s'agit -il ? Activité 1

Activité 2

Q9b. Quantifiez approximativement cette variation avec l'une des proportions

suivantes : +10%, +25%, +50%, +75% +90% , +100%, plus de 100%.

Q10. Quelle utilisation faites-vous de ce revenu ? /____/

1= Dépenses familiale

2= Contribution sociale (baptême, mariage etc.)

3= Appui aux autres activités (Groupement d'épargne, etc)

4= Epargne (thésaurisation, embouche, etc.)

5= Autres

Q11. Quelle est l'évolution de votre contribution au budget du foyer durant ces dix dernières années ? /___/ 1= Forte contribution, 2= Faible contribt°, 3= Pas de changement, 4 = Baisse de contribution

Q12. Avez-vous une certaine influence sur la prise de décision concernant le foyer ? /____/

1=Oui 2= Non

Annexe VI

Fiche N°1

LES ACTIVITES DE FORMATION

(formation compostage, foyers amélioré, éducation nutritionnelle, animateurs, auxiliaires para vétérinaires, alimentation

bétail etc.)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madarounfa 2= Guidan R.

Type de formation évaluée

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulue lever par cette activité ?

Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que la formation continue ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, dites le Nombre de participants hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Y a t-il eu des adoptants secondaires de la formation ? (gens non formés ayant pratiqués) /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, Nombre hommes /____/ Statut Vul A /___/ B /___/ C /___/ Nombre femmes /____/ Statut Vul A /___/ B

/___/ C /___/

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette formation

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?

date de la dernière formation
Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs.

1er 2ème 3ème

A votre avis lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3

Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.

En dehors de Care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans ce village? / /1=Oui 2=Non,
Si oui, quand est-ce qu'ils sont intervenus ? /__/ 1= pendant projet, 2 =après

Avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

122

Annexe VII

EVALUATION D'IMPACT DU PN 7 (PASSPA)

Fiche N° 2

SERVICES D'APPUI DE TYPE 2 : Groupements d'épargne)

(Groupements d'épargne et de crédit pour femmes, pour hommes, pour jeunes et groupement mixte)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1=Madarounfa 2= Guidan R.

Type de groupement

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulu lever par cette activité ?

Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que l'activité continue ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, dites le Nombre de participants hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/ le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette activité

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?

Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs dans le village ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour la communauté:

1er 2ème 3ème

A votre avis, lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a favorisé ou permis des investissements dans le village ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, lesquels :
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.

En dehors de care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans le village? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Mont total de l'argent épargné valeur du crédit accordé aux hommes _______aux femmes ______
Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

123

Annexe VIII

EVALUATION D'IMPACT DU PN 7 (PASSPA)

Fiche N° 3

PETITES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS

(Petits commerces, extraction d'huile d'arachide, embouche, etc.).

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madarounfa 2= Guidan R.

Type d'activité évaluée

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulu lever par cette activité ?
Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que l'activité continue ? /__/ 1=Oui 2= Non le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Quel objectif principal visez-vous par la pratique des PAGER ?

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette activité :

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?

Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs.

1er 2ème 3ème

A votre avis lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.
En dehors de Care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans ce village? /__/1=Oui 2=Non, Si oui, quand est-ce qu'ils sont intervenus ? /__/ 1= pendant projet, 2 =après

Avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

124

Annexe IX

EVALUATION D'IMPACT DU PN 7 (PASSPA)

Fiche N°4

ACTIVITES DE MISE EN CONTACT ET FACILITATION POUR L'HYDRAULIQUE

(Aménagement des mares, fonçage ou curage ou réhabilitation de puits ou forage)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madaroufa 2= Guidan R.

Type d'activité évaluée

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes

/____/

Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs.

1er 2ème 3ème

A votre avis lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Quelles principales contraintes a t-on voulue lever par cette activité ?

Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si non, est-ce que l'activité continue ? 1=Oui 2= Non

Si oui, dites le Nombre de participants hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?
Avez-vous établi d'autres contacts pour la poursuite de l'activité ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, avec qui ?

Quel en est le résultat

Si non pourquoi ?
Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

125

Annexe X

EVALUATION D'IMPACT DU PN 7 (PASSPA)

Fiche N° 5

ACTIVITES DE PRODUCTIONS VEGETALES

(Champ collectif des femmes, des hommes, des jeunes et champs collectifs mixtes)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madaroufa 2=
Guidan R.

Type de champs

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulu lever par cette activité ?
Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que l'activité continue ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, dites le Nombre de participants hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/ le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette activité

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?

Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs pour la communauté? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements positifs:

1er 2ème 3ème

A votre avis, lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a favorisé ou permis des investissements dans le village ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, lesquels :
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.

En dehors de care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans le village? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

126

Annexe XI

Fiche N°6

SERVICES D'APPUI DE TYPE 1

( Banques de céréales, engrais, semences, souchet, centre alphab, dépôt produits phytosanitaires, produits zoovétérinaires, boutiques, pépinières)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madaroufa 2= Guidan R.

Type d'activité évaluée

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /___/ dont hommes /___/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulue lever par cette activité ?

Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que l'activité continue ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, dites le Nombre de participants hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/ le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette activité

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?
Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs.

1er 2ème 3ème

A votre avis lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.

En dehors de Care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans ce village? /__/1=Oui 2=Non,

Si oui, quand est-ce qu'ils sont intervenus ? /__/ 1= pendant projet, 2 =après

Avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si banque céréalière, dites le nombre de sacs disponibles pour : le mil ______ l'arachide______ le Sorgho____

La quantité (en tiya) prêtée pour : le mil ______ l'arachide______ le Sorgho____

Si dépôts de produits zoovétérinaires, dites le Nombre de trousses disponibles _____ le Nombre d'auxiliaires ______

Si dépôts de produits phytosanitaires, dites le Nombre de trousses disponibles _____ le Nombre d'auxiliaires ______

Si alphabétisation, dites le Nombre de centres disponibles ______ Nombre d'instructeurs _____ Nombre d'auditeurs ___

Si pépinière, dites le Nombre de : plants disponibles _______ plants plantés_____ pépiniéristes ______

127

Annexe XII

EVALUATION D'IMPACT DU PN 7 (PASSPA)

Fiche N°7

MISE EN CONTACT ET FACILITATION POUR L'OBTENTION DU CREDIT

( Crédit pour achat équipements agricoles, intrants, commercialisation, l'embouche, fonds de roulement et élevage.)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madaroufa 2= Guidan R.

Type de crédit

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulu lever par cette activité ?

Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que l'activité continue ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que le village a obtenu d'autres crédits après l'intervention du projet ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, qui a assuré la mise en contact ou les négociations pour l'obtention du crédit ?

Dites le Nombre de bénéficiaires hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/ le Nombre de bénéficiaires femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette activité

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?

Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs dans le village ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour la communauté:

1er 2ème 3ème

A votre avis, lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a favorisé ou permis des investissements dans le village ? /__/ 1=Oui 2= Non

Si oui, lesquels :
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.

En dehors de care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans le village? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

128

Annexe XIII

EVALUATION D'IMPACT DU PN 7 (PASSPA)

Fiche N°8

LES ACTIVITES D'AMENAGEMENTS DURABLES

(Aménagement aires de pâturage, protection de régénération naturelle, Couloirs de passage, récupération terres de glacis, traitement berges de koris)

Village code village /___/___/___/___/ Zone /__/ Département /__/ 1= Madarounfa 2= Guidan R.

Type d'activité évaluée

Cette activité a t-elle un CDG ? /__/ 1=Oui 2= Non. Si oui, Nombre membres /____/ dont hommes /____/, femmes /____/

Quelles principales contraintes a t-on voulue lever par cette activité ?

Est-ce que les contraintes ont été levées ? /__/ 1=Oui 2= Non Est-ce que l'activité continue ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, dites le Nombre de participants hommes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/ le Nombre de participantes femmes /____/ Statut Vulnérabilité A /___/ B /___/ C /___/

Principales difficultés vécues aujourd'hui dans la conduite de cette activité

Si non, dites les principales raisons de l'arrêt de l'activité ?

Est-ce que l'activité a apporté des changements positifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements positifs.

1er 2ème 3ème

A votre avis lesquels de ces changements sont devenus des acquis définitifs.

Citez par ordre d'importance les principaux changements positifs pour les femmes.

1er 2ème 3ème

Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs pour la communauté ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance les principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements ?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que l'activité a provoqué des changements négatifs au niveau des femmes ? /__/ 1=Oui 2= Non Si oui, citez par ordre d'importance ces principaux changements négatifs.

1er 2ème 3ème

Quelles ont été les stratégies mises en places pour juguler ces changements?

stratégie 1 stratégie 2 stratégie 3
Est-ce que des membres des villages voisins étaient venus s'initier de vos activités ? /__/1=Oui 2= Non

Si oui, dites les villages qui ont imité et répliqué vos activités.

En dehors de Care, y a t il d'autres intervenants qui ont soutenu ces activités dans ce village? /__/1=Oui 2=Non,

Si oui, quand est-ce qu'ils sont intervenus ? /__/ 1= pendant projet, 2 =après

Avez-vous appris de plus avec ces intervenants ? /__/ 1=Oui 2= Non

Impression à chaud des évaluateurs sur la pérennité des activités et la réalité des changements induits.

129

Annexe XIV

CALENDRIER DE VISITE DES VILLAGES

Equipe d'évaluation

Villages visités

Département

Dates d'évaluaion

Equipe 1 et 2

Garin Bajini

Madarounfa

Samedi, 23 juillet 2005

Equipe 1 et 2

Garin Tanko

Madarounfa

Dimanche, 24 juillet 2005

Equipe 2

Djinguilma

Guidan Roumdji

Lundi, 25 juillet 2005

Equipe 1

Garin Basso

Madarounfa

Lundi, 25 juillet 2005

Equipe 2

Badeta

Guidan Roumdji

Mardi, 26 juillet 2005

Equipe 1

Kokki

Guidan Roumdji

Mardi, 26 juillet 2005

Equipe 2

Garin Gado Saboua

Guidan Roumdji

Mercredi, 27 juillet 2005

Equipe 1

Garin Koutoubou

Guidan Roumdji

Mercredi, 27 juillet 2005

Equipe 2

Guidan Aché

Guidan Roumdji

Jeudi, 28 juillet 2005

Equipe 1

Guidan Kata

Madarounfa

Jeudi, 28 juillet 2005

Equipe 2

Koringo

Guidan Roumdji

Vendredi, 29 juillet 2005

Equipe 1

Guidan Ara

Guidan Roumdji

Vendredi, 29 juillet 2005

Equipe 2

Sakata

Madarounfa

Samedi, 30 juillet 2005

Equipe 1

Zodeye

Guidan Roumdji

Samedi, 30 juillet 2005

Equipe 1

Dan Makaou

Madaroufa

Dimanche 31 juillet 2005

130

Annexe XV

LISTE DES MEMBRES DE L'EQUIPE D'EVALUATION

Mahaman Sani Garba Evaluateur principal. Email : mahsaga@yahoo.fr

Melle Amina Touré Sociologue

Issa Moussa Soffo Economiste

Maman Damba laouel Enquêteur

Melle Kadiatou Baka Enquêtrice

Mme Ali Ramatoulaye Chaïbou Enquêtrice

Mme Boubacar Raïchatta Dawalak Enquêtrice

Mani Gonda Enquêteur

Abdourahamane Garba Enquêteur et Comptable

Yahaya Chauffeur

Saâda Gonda Cuisinière

131

BIBLIOGRAPHIE

Bureau des technologies d'apprentissage pour le développement des ressources humaines, (DRHC), 2003, Principes fondamentaux de la gestion des projets ;

Care -USA/ Division des programmes août 1999, Menu des indicateurs standards pour l'impact SCVM ;

Care-USA/PHLS/DME, Division des programmes, octobre 1999, Directive de Care concernant l'impact

Cellule Socioéconomique, novembre 1999, Bilan des principales réalisations du projet PASSPA ; Cellule Socioéconomique, juin 1998, Rapport d'exécution des activités du projet PASSPA ;

Commission Européenne :Office de coopération/Affaire générale/:Evaluation, février 2001, Gestion des cycles de projet, Guide récapitulatif de formation

Djimraou ABOUBACAR et al, novembre 1998, Rapport de l'évaluation interne du projet PASSPA; Françoise DURIEZ, 2005, L'évaluation d'un projet de développement, la pratique ;

Hassia ISSA et Djimraou ABOUBACAR, décembre 1996, Rapport sur les systèmes de suivi d'impact du PASSPA ;

Janet SHAPIRO, Civicus, 2002, Boite à outil pour le suivi et l'évaluation

Marthe fatima DOKA et al, décembre 1999, Rapport d'évaluation finale du projet PASSPA ;

Paul et carol M. Wild, mai 1996, Rapport de l'étude de base pour la mise en place d'un système de suivi d'impact ;

PNUD, 2002, Manuel de suivi et d'évaluation pour les résultats






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry