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Pratiques étudiantes et vécu de l'espace universitaire: le cas des campus de Tunis et de Manouba

( Télécharger le fichier original )
par Dhaher Najem
Université de Tunis - Diplôme d'études approfondies en urbanisme  2005
  

Disponible en mode multipage

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Ministère de l'enseignement supérieur

Université de Tunis1

Ecole Nationale d'Architecture et d'Urbanisme

Mémoire de recherche pour l'obtention d'un Diplôme d'études approfondies

en urbanisme

Présenté par l'étudiant Najem DHAHER

Pratiques étudiantes et vécu de

l'espace universitaire:

Le cas des campus de Tunis et de Manouba

Jury

Jean-Paul LABORIE Président

Moncef BEN SLIMANE  Directeur de mémoire

Mohamed ELBAHI Membre

Mémoire soutenu le 12/11/1998

Avant-propos

Si ce travail présente un intérêt c'est pour un large parti grâce à mon directeur de mémoire Mr Moncef Ben Slimane et à tous ceux qui ont voulu m'aider par leurs expériences et leurs réflexions. Je cite Mr Pierre Merlin, Mr André Suavage, Mr Dhahri Noureddine, Mr Daniel Pinson et tout particulièrement Mr Jean-Paul Laborie.

Qu'ils veuillent trouver ici l'expression de mes remerciements.

Je souhaite associer à ma gratitude les étudiants qui, sans leur compréhension et collaboration cette étude n'aurait pu être réalisée.

Sommaire

Introduction .........................................................................5

Historique............................................................................7

Présentation de la recherche :....................................................11

1- Problématique et cadre conceptuel.......................................14

1.1- Approche méthodologique..............................................14

1.2- Outils et procédure d'investigation....................................15

Chapitre I: Cadrage de la population étudiante

1- Les sites universitaires..........................................................19

1.1- Organisation urbaine des campus de Tunis et de Manouba..........19

1.2- Echelles spatiales et hiérarchies fonctionnelles des campus.........26

2- Les étudiants......................................................................28

2.1- Les effectifs étudiants et les filières de formation....................28

2.2- Les origines sociales et géographiques des étudiants.................29

2.3- Les origines scolaires.....................................................30

2.4- Les ressources des étudiants.............................................31

2.5- Les lieux de résidence des étudiants....................................31

Chapitre II: Les pratiques étudiantes sur le site universitaire

1- Budget-temps des étudiants................................................34

2- Pratiques étudiantes sur le site universitaire..............................41

2.1-Unité et diversité des modes de vie des étudiants...............41

2.2-Comportements des étudiants.....................................42

3- Sociabilité des étudiants....................................................47

3.1-Comment se gère la rupture avec le milieu familial............48

3.2-Qui fréquenter ?.......................................................................49

3.3-Mode d'occupation des espaces du site universitaire...........51

4- L'appropriation du site universitaire......................................55

5- L'appréciation de certains attributs du site universitaire ...............57

Chapitre III : Pratiques étudiantes et rapports à l'espace urbain

1- Dans quelle mesure les étudiants investissent la ville?......................62

1.1- Caractéristiques individuelles et rapports à l'environnement.....62

1.2- Rapports au centre ville...............................................63

1.3- Rythme de fréquentation de la ville.................................66

1.4- Type de fréquentation de la ville....................................68

Conclusion.........................................................................70

Bibliographie......................................................................73

Liste des tableaux..................................................................78

Liste des figures....................................................................80

Annexe:

protocole d'enquête................................................................81

Introduction

Vie étudiante, faculté, campus, universitaire sont autant de faits qui ont envahi nos pensées et qui nous ont fait rêver d'un espace convivial et ouvert, d'un lieu de circulation et de dialogue, d'échanges et d'idées. Mais, dès le franchissement des portes de l'université l'étudiant se heurte à la réalité d'un espace et de son vécu:

- absence d'équipements et de services urbains à l'exception des restaurants universitaires et des équipements sportifs,

- des campus isolés à l'extérieur de la ville avec une mauvaise desserte par autobus,

- l'éclatement du milieu universitaire qui détache sa résidence de son lieu d'enseignement.

En Tunisie et jusqu'à nos jours l'université représente pour la majorité de la population étudiante qui la fréquente un initiateur à la vie urbaine, elle ouvre des espaces à la ville notamment pour les étudiants et surtout les étudiantes issus des zones rurales ou peu urbanisées1(*). Elle permet leur entrée dans la vie sociale, culturelle et professionnelle et une présence justifiée parmi les habitants de la ville. Cependant les cadres spatiaux n'ont été jusque là que des réponses à des exigences d'ordre quantitatif.

La ville de Tunis comporte actuellement 72.000 étudiants sans tenir compte de ceux en formation continue. Ce nombre représente presque 5% de la population de la ville. Il y a lieu de citer également les 40 institutions universitaires qui occupent des espaces dans la configuration urbaine de la ville. Il me semble que l'on ne peut faire l'économie d'une réflexion sur leur place dans la ville. L'université est en mesure de devenir à mon sens un enjeu important dans la société tunisienne parce qu'un nombre considérable de la population va y accéder: 5,5% de la tranche d'âge des 20-24 ans en 1987 et 13,53 en 1996.

Ce nombre bien que faible actuellement est susceptible d'être augmenté dans les années à venir vu les différentes réformes qu'a subi l'enseignement supérieur à tous les niveaux2(*) . Mais aussi parce qu'à une époque où le niveau scientifique et technologique des emplois ne cesse de s'élever, il est clair que l'intégration dans la société passera pour la majorité des tunisiens par l'université.

Peut-on dire que cette population en rapide expansion qui a rarement suscité la curiosité des chercheurs en Tunisie constitue un paradoxe?

A la lecture des travaux écrits3(*) sur la question, les étudiants ont été le plus souvent considérés dans leurs rapports aux études et selon leur insertion professionnelle et leurs débouchés sur le marché de l'emploi. Si bien que l'on ignore la place de l'étudiant dans la ville et dans la société, la nature de son mode de vie et de ses pratiques extra scolaires. Bref, on ne s'est jamais réellement intéressé à la vie étudiante.

Dans notre recherche, on a préféré d'entrer dans ce monde non encore vraiment exploré en étudiant tout d'abord l'espace de vie des étudiants. Le travail s'intéresse à l'espace vécu des étudiants dans leur rencontre avec l'université entant qu'espace non seulement fonctionnel ou de travail mais également de résidence, de culture et de loisirs et surtout un lieu de passage à la vie urbaine et professionnelle. L'espace universitaire ici est un territoire approprié par ceux qui y vivent.

Pour cela, on a choisi deux campus de la ville de Tunis qui représentent deux formes d'organisation différentes de l'espace universitaire et de son implantation dans le tissu urbain. On a voulu saisir par ce choix la complexité des relations entre les étudiants et leur site universitaire.

Le premier site est le campus de Tunis qui est situé à proximité du centre ville dont la conception correspond plutôt au modèle de campus français qui, selon les propos de Jodelle Zetlaoui4(*) correspond à des regroupements de locaux d'enseignement sur de vastes espaces souvent implantés à proximité de grands ensembles, sans services de premières nécessité et de structure d'animation.

Le deuxième site choisi est le campus de Manouba qui reflète le nouveau mode d'organisation urbaine des espaces universitaires déclenché au début des années 1990. Implanté selon une logique anglo saxonne à l'extérieur de la ville sur un terrain qui contient déjà la faculté des lettres, le campus connaîtra selon les projets du ministère de l'enseignement supérieur l'installation sur le même terrain d'autres entités universitaires qui vont être délocalisées du centre ville de Tunis.

Historique

L'apparition en Tunisie d'institutions permettant de poursuivre des études supérieures remonte loin dans l'histoire.

Dès la construction de Tunis par les Hafsides comme nouvelle capitale d'Ifriqiya, la mosquée de la Zaytouna a pris la place de Kairouan dans le progrès scientifique du pays et dans la protection du patrimoine islamique jusqu'à nos jours.

Construite en 732 (an 114 de l'Hégire), la mosquée de la Zaytouna est considérée par certains comme la plus ancienne université islamique dans le monde.

L'enseignement dans cette mosquée se déroulait toujours conformément au modèle adopté par le prophète lui-même (voir plan ci-dessous), c'est-à-dire autour d'une "Halaka", où des maîtres appelés "Foukaha-s" donnaient des cours à des élèves accroupis en cercles concentriques, sur une natte dans un coin de la salle de prière.

L'apparition de la "madersa"5(*) fut un grand événement dans le monde arabo-musulman, puisqu'elle constituait le premier équipement conçu spécialement pour l'enseignement.

La madersa, institution officielle qui logeait des professeurs et des étudiants, percevant une bourse et dispensant d'un enseignement religieux n'éclipsera pas pour autant les mosquées dans ce rôle imminent. Les plus grandes universités islamiques, étaient attachées à des mosquées: c'est le cas de la Zaytouna à Tunis, d'Al Azhar au Caire, d'Al Qarawiyyine à Fès et aussi de la Nizamiyya à Baghdad.

Les "madersas" et les mosquées continuaient à abriter les cycles supérieurs de l'enseignement pendant plusieurs siècles.

La "madersa" comprenait des locaux d'enseignement, des bibliothèques, une salle de prière et des chambres pour loger les étudiants et dans certains cas, on y trouvait un bain maure et même une cantine6(*). C'est ainsi qu'on a pu considérer la mosquée comme le premier espace destiné à l'enseignement.

Cette situation n'a pas subi un grand changement de 1881 à 1956 c'est-à-dire durant toute la période coloniale qui n'a guère favorisé le développement d'un enseignement supérieur.

Après 1956, date de l'indépendance du pays, une structure universitaire nationale et moderne furent mise en place. En quelques années, plusieurs établissements d'enseignement supérieur furent créés jusqu'à la fondation de la première université tunisienne en 1960.

Figure 1

Evolution des effectifs étudiants de 1960 à 1997

Source: BEPP- Ministère de l'enseignement supérieur-1997

L'accroissement des effectifs scolaires dans l'enseignement supérieur est indiscutable et ce phénomène commence à être particulièrement spectaculaire ces dernières années.

En effet, le nombre des étudiants qui a été égal à 2310 en 1960 a modérément augmenté jusqu'à 1988 et a plus que triplé entre cette date et 1997 de 43.000 à 137.000 individus.

Le taux de croissance qui ne dépassait jusque là les 10.000 étudiants supplémentaires par an a changé depuis la rentrée universitaire 1997/1998 en atteignant les 16.000 étudiants.

La scolarisation massive des filles est aussi l'un des éléments marquants de l'évolution du système éducatif qui aura vraisemblablement des incidences non seulement sur la structure de la population étudiante mais aussi sur les rapports université/ville dans les prochaines années.

Tableau 1

Evolution du taux de féminisation

Année scolaire

65/66

72/73

77/78

82/83

87/88

92/93

97/98

Taux en %

21

23

28

30

37

40

46

Source: BEPP- Ministère de l'enseignement supérieur-1997

Aperçu sur les politiques de constructions universitaires:

Pour mieux comprendre comment l'étude du cadre de vie des étudiants est apparue comme l'un des axes majeurs de notre mémoire, rappelons brièvement comment cette question avait été appréhendée jusque là.

De la période coloniale et jusqu'à nos jours l'enseignement a connu diverses modifications tant dans ses structures que dans son contenu et sa finalité. C'est pourquoi la question universitaire a été toujours le terrain d'un certain nombre d'expériences aussi bien au niveau pédagogique qu'au niveau de la planification.

En dressant un bilan rapide des politiques de constructions universitaires en Tunisie depuis l'indépendance, nous pouvons constater que le rythme des efforts budgétaires et des autorisations de programmes destinés à l'enseignement supérieur a été toujours calqué sur celui de la croissance de la population étudiante. L'écart grandissant entre un budget de fonctionnement qui n'a progressé qu'à un rythme de 4.1% par an en termes réels entre 1980 et 1988 et les besoins résultant d'une croissance des inscriptions à un rythme de 7.1% par an pour la même période s'est traduit par un déclin des conditions de vie et de travail des étudiants dans la plupart des établissements universitaires. Les ratios m2 par étudiant déterminant les espaces affectés à l'enseignement, la recherche et l'administration, mais également ceux qui accueillent la vie universitaire sont très bas et sont parfois nuls pour les espaces de loisirs et de détente des étudiants.

L'organisation universitaire et le choix dans les objectifs de formation se matérialisent dans la forme de localisation de l'université sur le territoire. Toutefois, si l'on observe la mise en place des institutions universitaires en Tunisie dans les années 1960, et avant la naissance du campus de Tunis, on constatait que les quelques établissements qui existaient à l'époque ont été, pour la majorité, installés au centre de la ville de Tunis dans des bâtiments et des ensembles immobiliers qui servaient jusque là à d'autres organismes.

Affichant à peine 10.000 étudiants jusqu'en 1970, les établissements universitaires en Tunisie n'ont pas quitté à cette date la ville de Tunis. Et, ce n'est qu'avec la décision de l'Etat de décentraliser l'université au début des années 1970 que les établissements universitaires commencent à s'installer à Sfax, à Monastir et à Sousse.

Pendant la décennie qui a suivi, on n'a plus construit ou presque surtout dans la capitale (sauf des extensions au campus de Tunis qui recrutait à cette époque la quasi-totalité des nouveaux bacheliers à l'échelle nationale et qui ne dépassaient pas à cette époque 2000 étudiants supplémentaires par année).

Le territoire universitaire commence à connaître une certaine modification à partir du début des années 1990 qui entend harmoniser et consolider un véritable système d'enseignement universitaire. Les effectifs étudiants qui se développent d'une manière vertigineuse et l'espace universitaire qui, en conséquence, connaît depuis une nouvelle forme d'organisation de son territoire: «le campus» a été affecté également par ce changement. La vague de délocalisation de la fin des années 1990 qui s'est produite surtout dans la capitale (IPSI, ENSI, ENAU, ISG, ESC, ISCAE) s'est traduite dans l'espace par la construction du campus de Manouba dont l'implantation est inspirée des campus anglo-saxons avec un croisement des lieux d'enseignement et d'équipements conviviaux sur le territoire du campus.

Le manque de moyens financiers et de programmation ainsi que l'absence d'idéal communautaire avaient fait du campus de Tunis un ensemble souvent inachevé et où les activités extra pédagogiques avaient été négligées.

En effet, le développement remarquable des effectifs et des espaces universitaires qui est dû aux grands bouleversements sociaux et économiques amorcés depuis la fin des années 1980 ont promu de nouvelles conceptions des espaces de l'enseignement supérieur et des modes de vie étudiants.

Pour anticiper la croissance des effectifs étudiants, le projet de la carte universitaire mis en place en juin 1990 a tracé la politique de l'Etat en matière de constructions universitaires pour les deux prochains plans économiques et sociaux. En outre, on reconnaissait que les choix urbanistiques qui avaient été retenus dans l'implantation des différents sites universitaires dans les années passées et notamment le manque d'attention prêté aux infrastructures d'accompagnement n'ont pas favorisé le développement d'une vie universitaire sur ces sites. En effet, si les établissements dispersés dans le centre ville ont bénéficié en raison de leur position centrale des équipements et des activités qu'offrent la ville, ceux qui sont implantés à l'extérieur de la ville souffrent de l'isolement et du manque d'animation.

Actuellement, l'enseignement supérieur bien que confronté à des exigences d'ordre quantitatif, doit tenter de prendre en compte des exigences qualitatives nouvelles. Cette dimension est à vrai dire remarquable dans l'extension du campus de Manouba qui se traduit par une forte reprise de l'aménagement du site universitaire et l'introduction de quelques types d'animation sur ces sites. Les projets programmés par les services du ministère de l'enseignement supérieur montre l'intérêt accordé à ce sujet.

Présentation de la recherche

Avant d'aborder notre recherche, il y a lieu de citer certains points de vue qui ont été élaborés jusqu'à présent et qui s'inscrivent dans une certaine complémentarité d'approches disciplinaires.
Nous abordons ce chapitre par ce qu'on pourrait appeler communément la querelle des définitions relatives aux termes université, espace universitaire.

En effet, les chercheurs et les équipes de recherche qui couvrent le spectre des disciplines des sciences humaines et sociales élaborent une thématique sur la notion d'espace universitaire et concourent à définir et ouvrir de nouvelles perspectives sur le monde universitaire, et ils constituent pour nous une véritable approche scientifique de la question.

Qu'est-ce que l'université? Alain BOURDIN répondra «qu'une université est une organisation comme n'importe quelle autre, qui assure une grande fonction sociale»7(*).

Cette organisation universitaire peut fonctionner en référence à différents modèles
En répondant à la question : Quel mode de vie les villes nouvelles peuvent offrir aux étudiants? P.MERLIN expose trois modèles8(*) d'espace universitaire:

Tout d'abord les collèges britanniques qui, dit MERLIN, «ne se contentent pas d'apporter des connaissances, mais former de véritables citoyens. Ces collèges étaient donc des lieux de formation au sens large du terme, où les étudiants apprennent la vie collective et tiraient grand profit des échanges avec leurs camarades, comme exemple de ce modèle MERLIN cite Oxford et Cambridge.

L'autre modèle est celui du quartier latin, où l'étudiant en dehors de ses cours vit dans un quartier, partie intégrante de la ville, mais marqué par la présence d'un grand nombre d'étudiants qui y résident.

Le dernier modèle est celui du campus à la française, isolé à la périphérie de la ville souvent mal desservi et où les étudiants ne viennent qu'en consommateurs de cours bibliothèque, restaurant universitaire.

Nicole FARDET dit que «la marque des universités britanniques à l'époque coloniale a entraîné, en Amérique, un modèle anti-urbain, plutôt retiré de la ville, dans un espace à faible densité, paysager et surtout clos»9(*).

Dans leur étude: l'espace universitaire et la ville10(*), Sylvia OSTROWETSKY et M.H.POGGI qualifient l'université comme « le lieu où une population qui sort plus ou moins de l'adolescence, vient prendre ses marques de la société Lieu d'initiation, lieu de professionnalisation, lieu de réflexion où les membres se constituent comme futur acteurs sociaux de plein droit ».

Pierre MERLIN estime que le statut étudiant ne signifiait non seulement une étape finale dans la formation, mais l'accès à la ville. Pour faciliter cette initiation, mais souvent pour l'orienter les universités offraient elles mêmes ou laissaient s'organiser à proximité d'un cadre de vie destiné aux étudiants Tel est le sens dit MERLIN11(*) du collège de Robert Sorbon, puis des universités médiévales britanniques ou plus tard du campus américain.

L'urbanisme est l'une des disciplines qui a donné le plus d'importance à l'étude de l'espace universitaire. En effet, pour certains, un espace universitaire ne révèle sa pleine satisfaction que lorsqu'il est considéré comme un « morceau de la ville, en se fondant sur son identité spécifique»
A ce propos A.MOTTE indique que « la forte croissance universitaire nécessite extensions, créations, ramifications et réorganisations. Ce mouvement est puissant, il faut le maîtriser. Il demande de bonnes localisations et des actions d'accompagnement en profondeur. La qualité urbaine de l'université favorise son attractivité scientifique »12(*).

Pierre MERLIN dit: « Une université réussie est une université où les étudiants souhaitent s'inscrire. Il y faut une qualité scientifique reconnue, mais aussi des conditions matérielles favorables en termes de logement, de desserte, et de vie quotidienne13(*) ».

Et comme l'affirme VALERY Elrich dans son étude sur la vie étudiante dans les Alpes Maritimes14(*):« Si les modes de vie renvoient à une multitude de représentations et de termes variés (conditions de vie, vie quotidienne, style de vie pratiques de consommation ...), l'accord sur une définition paraît impensable ».

1- Problématique et cadre conceptuel :

L'étude entreprise dans le cadre de ce mémoire de recherche sur la vie étudiante se veut être dans une première étape une contribution à une meilleure connaissance des flux et des modes de vie des étudiants dans deux sites universitaires de la ville de Tunis, notamment sous l'angle de leur inscription dans l'espace (leurs comportements quotidiens, leur degré d'appartenance à l'espace universitaire et leur volonté de s'y intégrer).

Elle est orientée par le souci d'étudier les transformations des modes de vie des étudiants telles qu'elles apparaissent dans deux formes d'organisation de l'espace universitaire et de son implantation dans le tissu urbain.

Notre hypothèse renvoie à comprendre les attitudes des étudiants à l'intérieur de l'espace universitaire et face à la ville et le rôle de l'université comme facteur d'intégration symbolique de cette population dans le système urbain.

Mais cette intégration est- elle limitée ou favorisée par la vie en campus? Est- ce que l'éloignement de l'université fait obstacle à cette action intégrative?

L'éclatement du milieu universitaire qui détache d'abord son habitat (résidence) de son lieu d'enseignement tel est le cas du campus de Tunis ; qui détache ensuite son lieu d'enseignement et la résidence (campus) de la ville comme c'est le cas du campus de Manouba ne pose- t-il pas maintenant des problèmes au milieu universitaire et à la ville.

En moins de 40 ans15(*), le monde étudiant s'est recomposé au terme d'une procédure liée à des éléments d'ordre démographique, social, économique et institutionnel qui ont Contribué à redéfinir les contours de la population étudiante et cristallisée de nouveaux modes de vie qu'il importe de saisir pour mieux connaître et cerner cet univers de près de 140.000 étudiants.

Et pourtant, qui sont ces jeunes, hommes ou femmes, qui étudient? Comment vivent-ils à l'intérieur de leur espace universitaire? Que font-ils en dehors de leurs études? Que représente la ville pour eux? bien peu d'éléments qui nous permettent de répondre à ces questions.

1.1- Approche méthodologique:

L'objet de ce travail vise donc à éclairer la nature des modes de vie des étudiants dans l'espace universitaire. Mais qu'étudie-t-on dès lors lorsqu'on parle de modes de vie ?

Faut-il plutôt faire référence aux pratiques des étudiants dans leurs lieux d'études ou s'intéresser à leur quotidien en dehors de ces mêmes lieux?

Dans la plupart des données empiriques traitant des modes de vie des populations, on assiste à une tendance au découpage des modes de vie, conduisant à l'atomisation des pratiques dans des champs variés, tels que champs de travail, de la famille, de la culture, du loisir. Ce découpage de pratiques ne permet à mon avis que des analyses souvent partielles, conduisant à éclater la représentation des modes de vie en une multitude de pratiques isolées.

Dans ce travail, notre étude fédère l'ensemble des composantes de l'existence, c'est-à-dire les différentes dimensions de la vie que chaque individu doit gérer.

Les modes de vie des étudiants seront étudiés dans la transversalité de différents champs de pratiques au sein de l'espace universitaire, comme des éléments combinés entre divers champs de vie possibles représentant différentes variables qui conditionnent les pratiques des étudiants et leur accès aux équipements urbains.

Les modes de vie étudiante ont été observés au niveau des pratiques de la sociabilité, de l'appropriation et de l'appréciation qui font figure de variables dépendantes.

Ces champs d'études ont été abordés selon l'ordre suivant:

1- Cadrage statistique de la population étudiante caractérisation sociale et scolaire des étudiants

2- Budget temps des étudiants

3- Pratiques et leurs localisations "espace/temps" 4- Réseaux de sociabilité des étudiants.

4- Réseaux de sociabilité des étudiants

5- Rapports des étudiants à la ville

1.2- Outils et procédure d'investigation:

On a adopté une stratégie de recueil des données multiples.

En plus des outils de travail dont nous disposons à ce sujet tel que les plans de situation et de masse qui constituent un descriptif spatial des sites, et les différentes catégories d'étudiants (sexe, filières, niveau d'études.....), on a basé notre travail sur:

- Une appréhension vécue de l'espace: j'ai essayé de vivre les espaces c'est-à-dire de m'y promener en relevant les repères, de dégager la structure, les blocs de bâtiments, les cheminements, les points forts afin de retirer quelques indications et d'observer l'usage que les étudiants font de ces espaces.

Cette observation de la réalité vécue constitue le premier volet de notre travail d'investigation.

- Le second volet repose sur huit entretiens semi- directifs au cours desquels j'ai soumis les étudiants à des questions concernant leur vie universitaire.

Les questions posées sont du type: parlez nous de votre Vie quotidienne, de votre campus, de votre temps libre?

Ces entretiens ont eu lieu pendant les mois d'avril et de mai 1998 période que nous avons jugée nécessaire pour que l'étudiant puisse se familiariser avec le milieu universitaire.

- Le troisième volet constitue l'outil de base de notre recherche c'est : l'enquête.

En effet, le premier protocole d'enquête arrêté a été modifié plusieurs fois avec l'aide de BEN SLIMANE Moncef, de André SAUVAGE qui a déjà élaboré des enquêtes concernant la vie étudiante en France, de DHAHRI Noureddine enseignant à l'Institut Supérieur de l'Education et de la Formation Continue et de Daniel PINSON vu qu'il a fait une étude sur l'habitat étudiant en France. Ainsi, et après avoir procédé à quinze pré- enquêtes auprès des étudiants pour tester les questions données et évaluer la réaction des étudiants et le temps de passation, la forme retenue nous parait correspondre en fait à une ouverture des possibilités de réponses.

L'enquête est composée de 21 questions fermées et de 3 questions ouvertes16(*).

1.3- L'échantillon:

La population interrogée a été formée de 509 étudiants répartis sur les deux sites universitaires: le campus universitaire de Tunis et le campus universitaire de Mannouba.

Tableau 2

L'échantillon se présente comme suit:

Etablissement

Effectif total

F M

Echantillon

F M

Campus de Tunis

* Faculté de droit

* Faculté des sciences éco et de gestion.

*ENIT

Campus de Mannouba

*Faculté des lettres: résidents sur le site

non résidents.

1514 1403

3264 3812

3554 4901

191 823

1123 601

3512 3020

30 30

55 70

65 85

4 10

40 35

45 40

Total : 13158 14560 239 270

Le nombre des étudiants interrogés est de 509 étudiants dont 239 étudiantes ce qui représente 46.9% de l'échantillon.

L'échantillon représentatif étudié a été choisi à partir des caractéristiques suivantes:

- la filière d'étude

- le nombre d'années de présence à l'établissement.

- le sexe.

- le lieu de résidence.

CHAPITRE l :

CADRAGE STATISTIQUE DE LA POPULATION ETUDIANTE:

1- Les sites universitaires

1.1- Organisation urbaine des campus de Tunis et de Manouba

Nous allons décrire l'insertion environnementale et la topographie de ces sites objet de notre étude:

1.1.1- Campus universitaire de Tunis:

Situation: à la périphérie centrale de la ville de Tunis

Accès: par le boulevard 7 Novembre.

Superficie totale du terrain: environ 300 ha

Nombre d'étudiants: 21.500 étudiants.

Le cas du campus de Tunis est particulier. Il est le premier espace universitaire tunisien qui a amorcé l'éclatement spatial vers la banlieue. C'est un campus qui connaît une densification et une structuration.

Figure 2

Les établissements universitaires dans le Grand Tunis (1997)

Implanté à la fin des années 1960 en périphérie urbaine, le campus de Tunis qui ne comportait pas de résidence universitaire a été rejoint et absorbé par l'urbanisation.

Figure 3

Le campus de Tunis: l'université insérée dans la ville

Il se développe sur près de 100 hectares et accueille actuellement selon des modalités diverses et pour des durées variables plus de 25.000 étudiants sans compter les enseignants, le personnel et les visiteurs. En plus de ses caractéristiques territoriales, cet espace peut être approché également au niveau du rôle structurant qui peut lui être attribué en tant que composante urbaine et notamment au niveau du rattachement avec des éléments majeurs du paysage et de la ville.

Figure 4

Plan du campus de Tunis

Le campus de Tunis s'est imposé actuellement comme un ensemble qui a fait naître de nouvelles relations au sein de l'agglomération des quartiers limitrophes notamment El Manar et Ibn Khaldoun.

Le campus comporte :

- la faculté des sciences

- la faculté de droit.

- la faculté des sciences économiques et de gestion.

- l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis

Les différentes composantes sont organisées suivant une organisation éclatée permettant d'identifier les différents espaces constituant le campus. Les établissements qui constituent le campus représentent des entités autonomes et structurées autour d'un espace central vide qui constitue une réserve foncière pour le campus. Cet espace central est organisé le long d'un axe qui traverse le campus d'Est en Ouest sur près de 1 km et se prolonge par delà pour rejoindre la cité ElManar.

Sur le domaine universitaire, il n'existe pas de résidence universitaire, ni restauration diversifiée, ni laverie, ni pharmacie, ni cinémas, ni services sociaux Dans ce cas l'université n'apparaît pas comme un espace public propice à l'urbanité et l'on déserte les lieux pour aller en ville, à la recherche d'espaces qui suscitent des interactions, des côtoiements qui sont les prémisses nécessaires à une inter-connaissance, à une urbanité plus chaleureuse.

Le restaurant universitaire implanté à l'intérieur du campus sert plus de 3300 repas par jour17(*).

Chaque établissement dispose de sa cafétéria et de sa bibliothèque

Pour l'habitat étudiant, les étudiants sont éparpillés dans différents "foyers" et "cités universitaires" de la ville et essentiellement:

- Le foyer universitaire El Menzah.

- La cité universitaire Bardo l

- la cité universitaire Bardo II

- la cité universitaire Bardo III

- la cité universitaire Ben Arous II

- la cité universitaire El Mourouj

- le foyer universitaire El Omrane supérieur

- le foyer universitaire El Yassamine

Au centre du campus et derrière l'école des ingénieurs se trouvent les équipements sportifs (terrains de hand, foot et basket).

Le site est principalement desservi par bus, il est aussi accessible par métro.

Le réseau routier de liaison avec le centre ville est important avec une circulation très dense en raison de la proximité du boulevard 7 novembre.

Sur le campus, il existe des parkings, en nombre insuffisant à en croire les fréquents stationnements hors des endroits autorisés.

Les établissements sont traversés par un axe routier ouest qui permet l'entrée au campus par l'autoroute 7 Novembre, mais aussi qui permet à la population de rejoindre le El Manar situé de l'autre coté du campus.

Chaque établissement est limité par des grilles et des portes signalant ainsi son autonomie.

Ce qui ne permet pas d'observer de liaison franche entre ces institutions.

La cote ouest du campus est séparée du quartier El Manar par une rue commerçante tout au long de laquelle sont implantés des librairies, des boutiques, de la cafétéria et des petits restaurants.

Cette zone semble importante pour les étudiants dont la présence est nettement marquée.

Le campus ne fonctionne pas ou presque à partir de 18h et pendant les vacances, si on excepte bien sur le travail des administratifs.

En réalité, le campus a modifié son environnement, tout d'abord directement par des extensions et des aménagements mais aussi indirectement par la création de nombreux commerces: librairies, cafés, restaurants, etc. Certes, le campus n'est pas isolé comme dans les années 1970, mais le cloisonnement spatial reste fort même s'il existe de plus en plus de possibilités pour créer des liens entre communauté universitaire et le reste de la population.

L'environnement du campus a évolué depuis sa création. Les quartiers urbains qui ont pris naissance autour du campus ont, certes, réduit son isolement malgré le manque d'intégration entre ses différentes composantes. Quelques années après sa création, la forme urbaine a pris naissance autour du campus. Certains de ses espaces se présentent comme des aires d'échanges, de rencontre et de détente pour les étudiants.

Tous les alentours du campus sont articulés et la zone est occupée par des équipements à usage partagé qui définissent le rapport entre le campus et l'environnement immédiat.

1.1.2- Le campus de Manouba

Situation : à 12 kilomètres de la ville de Tunis, dans une zone suburbaine.

Accès: par la voie MC 38.

Superficie totale du terrain: 36 ha 83 a nombre d'étudiants: 8349

Alors que le campus de Tunis est délimité par rapport au tissu urbain environnant, le campus de Mannouba est implanté dans une zone presque rurale, isolée de la ville, peut être son implantation dans cet espace a misé sur son impact de revitalisation urbaine.

Le campus comprend la faculté des lettres et la cité universitaire répartie en quatre volumes représentant les résidences pour filles et pour garçons, et le restaurant universitaire.

Des travaux de construction de trois autres établissements universitaires sur le même site ont déjà commencés à savoir l'Institut de presse et des sciences de l'information, l'Ecole nationale des sciences de l'informatique et l'Ecole supérieure de commerce.

La cité universitaire est séparée de la faculté par une clôture.

La faculté a opté pour un parti architectural éclaté. Nous assistons à une configuration spatiale centralisée autour d'une cour centrale aménagée en jardin destinée à être des espaces de rencontre pour les étudiants.

L'administration et ses volumes s'installent dans les bâtiments les plus proches de l'entrée.

Figure 5

Plan de la faculté de Manouba

Source: DBE- Ministère de l'enseignement supérieur

Figure 6

Le terrain réservé au campus de Manouba

Source: DBE- Ministère de l'enseignement supérieur

Situé au nord-est de la ville de Tunis et implanté dans une zone périurbaine à proximité d'une voie principale de communication reliant Tunis à Béjaoua, le campus de Manouba accueille actuellement la faculté des lettres et deux établissements d'oeuvre universitaire sur une surface de près de 80 hectares. Le terrain réservé au campus accueillera dans les années proches trois autres établissements universitaires qui seront délocalisés du centre de Tunis vu l'exiguité des locaux qui sont en réalité loués.

Figure 7

Le campus de Manouba: l'université isolée de la ville

Certes, l'accès à pied de la ville de Manouba reste à l'heure actuelle difficile pour les usagers du campus. Les communes de Manouba au Sud-Est et de Oued Ellil au Nord-Ouest entourent le campus. Leur développement à venir «enveloppera» vraisemblablement le territoire universitaire appelé à devenir un quartier de la ville après l'implantation de ces différents établissements.

1.2- Echelles spatiales et hiérarchies fonctionnelles des campus

Pour résumer, on peut dire que, outre sa forme d'organisation urbaine dans la ville et dont on a analysé avant, les deux sites universitaires étudiés s'organise vraisemblablement selon deux structures spatiales différentes:

La première est celle où l'université est présentée par des entités structurées autour d'un espace central avec des difficultés de liaison entre elles et c'est le cas du campus de Tunis :

La deuxième est celle du campus de Manouba où, selon le plan de cohérence du campus élaboré par la direction des bâtiments et des équipements, ces diverses composantes seront, après achèvement des différents espaces, structurées autour d'un axe tout au long duquel viennent se connecter les différents équipements

Il convient de dire que, compte tenu des mutations que connaît l'espace universitaire tunisien, l'époque où l'étudiant, l'université et la ville étaient relativement "unifiés" est en passe de laisser la place à une réalité éclatée: la dualisation du couple ville-campus et l'image de l'étudiant dépolitisé et ex-urbanisé, soumis aux dures lois des trajets ville-campus et parfois ville-campus-résidence interminables.

Il paraît que l'université se présente comme partie prenante d'une opération de socialisation qui concerne tout d'abord les étudiants, et de la manière dont se déroule cette opération. Les recherches montrent que, pour assurer sa fonction de socialisation, pour continuer de jouer son rôle de médiateur social, d'initiateur à la vie urbaine, l'université a besoin d'espace et aussi de relations avec la ville. Et c'est cette dimension qui nous paraît fondamentale de l'université dans sa relation avec la ville.

Cependant, les remises en cause du campus de Tunis par exemple, réduit à sa seule fonction scolaire, passent par la prise de conscience qu'un zonage basé sur la séparation par fonction est susceptible de générer du vide social.

2- Les étudiants:

Michel VERRET caractérisait le groupe étudiant par un espace et un temps propre et un temps propre: « ......qui sont l'espace propre et le temps de sa pratique propre et cet espace et ce temps sont précisément les indices de sa réalité de groupes »18(*).

Cette conception définit essentiellement la population étudiante dans son rapport aux études, avec son espace et son temps propre. Dans notre perspective, les étudiants ne sont pas définis à partir des seules études, mais sont identifiés à partir d'un mode de vie où études, cultures et loisirs sont imbriqués dans le quotidien.

Les deux sites universitaires comptent près de 30.000 d'étudiants. Ce nombre contient différentes catégories sociales d'étudiants.

D'un point de vue statistique et pour le cadrage de notre propos, nous avons pu mettre - malgré la pénurie d'information - une série de tableaux pour avoir une idée sur la structure de la population étudiante objet de notre recherche.

2-1 Les effectifs et les filières de formation:

Les deux campus se différencient non seulement en terme de nombre d'étudiants mais également de filières d'études. Avec les quatre composantes du campus de Tunis, les filières sont plus diversifiées. Au campus de Manouba, on y trouve pour le moment que les lettres et sciences humaines en attendant l'achèvement des autres composantes du campus et qui seront d'après les services du ministère de l'enseignement supérieur beaucoup plus diversifiées.

Tableau 3

Répartition par secteur de formation :

 

Effectif global

au campus

de Tunis

au campus de

Manouba

 

F

M

F

M

F

M

sciences fondamentales

7316

11429

1514

1403

-

-

lettres, arts, sciences humaines

15922

23727

-

-

4635

3621

sciences médicales

4746

6184

-

-

-

-

sciences juridiques, éco et sociales

20841

26658

6818

8714

-

-

sciences techniques

4109

14386

191

823

-

-

Source : Ministère de l'enseignement Supérieur 1997/98

Contrairement aux filières et effectifs, tous les niveaux d'études existent dans les deux campus.

Tableau 4

Répartition de la population étudiante des deux sites

par établissement, niveau d'études et sexe:

campus/niveau

le A

2è A

3è A

4è A

3è cycle

Total

dont fille

Campus de Tunis

Fac des sciences

Fac de droit

Fac des sciences éco

et de gestion

Enit

1872

1897

3053

0

1593

1605

2019

0

399

1546

1728

199

419

1372

1205

170

1285

656

450

645

2917

7076

8455

1014

1514

3264

3554

191

Campus de Manouba

Fac des lettres

2492

2007

1425

1203

1129

8256

4635

Source: BEPP - Ministère de l'enseignement supérieur.

Bien entendu, les étudiants ne se répartissent pas de la même façon dans les différents cycles, alors que les étudiants des facultés se répartissent sur les trois niveaux et plus particulièrement au niveau des deux premiers cycles, les étudiants de l'école d'ingénieurs se situent en deuxième et surtout en troisième cycle.

La part des étudiantes dans le secteur des lettres et sciences humaines dans la faculté des lettres de Manouba atteint 56%, le caractère des filières et des débouchés peut en partie expliquer la particularité féminine de ces enseignements.

Corrélativement .aux données portant sur le niveau d'étude, l'âge des étudiants se situe majoritairement entre 19 et 25 ans d'après les résultats de notre enquête:

Tableau 5

L'âge des étudiants:

âge

entre 19 et25 ans

entre 25 et 29

Supérieur à 29

total

%

74,5%

21%

4.5%

100%

2-2 : Les origines sociales et géographiques des étudiants:

Malgré nos diverses recherches et investigations, on n'a pas pu récolter d'information concernant les origines sociales et géographiques des étudiants

D'après les résultats de notre enquête, le recrutement social des étudiants reste majoritairement issu des classes moyennes:

Tableau 6

Catégorie sociaux- professionnel du père:

C.S.P

ouvrier

Commerçant, agriculteur

Cadre, moyen employer

cadre supérieur

retraité

autres

%

24%

16%

35%

5%

7%

13%

C.S.P: catégorie socio- professionnelle du père. Certains étudiants n'ont pas indiqué la profession de leur père, on les a classé avec la catégorie "autres" dans le tableau

Tableau 7

Origines géographiques des étudiants:

Région

Tunis

Nabeul Bizerte

nord ouest

Sahel-Kairouan

centre

sud

%

25%

 

19%

11%

9%

21%

2-3: les origines scolaires des étudiants :

Tableau 8

Les bacheliers en 1997:

 

campus de Tunis

campus de Manouba

lettres

1004

1387

sciences expérimentales

1036

-

maths

977

-

techniques

88

-

Sciences économiques

1166

-

Source: BEPP - Ministère de l'enseignement supérieur

2-4: Les ressources des étudiants:

Les ressources et l'origine des ressources des étudiants sont aussi à notre avis des facteurs qui donnent de nombreux éléments susceptibles de nourrir la réflexion sur les conditions de vie des étudiants.

Dans notre enquête, il s'agissait de connaître non pas le coût des études ni celui des étudiants, ni aussi de combien l'étudiant dispose mensuellement d'argent, mais l'enquête permet d'appréhender l'origine et la provenance des ressources qu'elles proviennent de l'Etat, de la famille ou du revenu d'un travail ( question n° 9) :

D'après les résultats de notre enquête les origines des ressources des 509 étudiants qui représentent notre échantillon se ventilent comme suit:

Tableau 9 Origine des ressources :

origines des ressources

OUI %

NON %

%

Aide de la famille

64

36

100

Rémunération travail salarié régulier

3

97

100

Bourse

23.2

76.8

100

travail saisonnier

27

73

100

Les ressources des étudiants proviennent majoritairement la famille, qui représente 64% des aides totales.

Le revenu du travail constitue la deuxième source du financement des étudiants soit 27%.

Face à ces provenances, la part de l'Etat dans le financement direct du budget telle qu'elle apparaît dans notre enquête est de 23.2 %19(*). Cette source de financement occupe la troisième position dans les ressources des étudiants.

2-5: Lieux de résidence des étudiants20(*):

La reconstitution des lieux résidentiels des étudiants permet d'aider à dégager une typologie des trajectoires étudiantes entre lieu de résidence et lieu d'études.

La répartition de la résidence des étudiants des deux campus étudiés apparaît dans le tableau ci-dessous:

Tableau 10

Lieux de résidence des étudiants de l'échantillon:

Type de résidence

Résidence universitaire sur les lieux d'études

Chez les parents

location

Résidence universitaire détachée des lieux d'études

Nombre des étudiants

259

123

52

75

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509 étudiants

2.6- les nouveaux inscrits:

Les étudiants: population homogène de point de vue d'une classe d'age "20-24 ans" sont pris dans une même temporalité spécifique qui est le temps des études et suivent souvent une même trajectoire sociale celle de la rupture avec le milieu familial .

Tableau 11

Proportion des étudiants nouvellement inscrits en 1997

 

Nouveaux inscrits

Réorientés

Total

%

Campus Tunis

2349

2168

4517

21%

Campus Manouba

1122

395

1517

18.6%

Source: BEPP- Ministère de l'enseignement Supérieur

CHAPITRE II:

LES PRATIQUES ETUDIANTES SUR LE SITE UNIVERSITAIRE

La présentation des résultats de notre enquête et de nos entretiens avec les étudiants est organisée en fonction des axes d'analyse que nous avons choisis pour étudier les modes de vie des étudiants dans leur site universitaire (chapitre II) et leurs rapports avec le tissu urbain environnant et avec la ville (chapitre III).

Dans le chapitre II, nous tenons à rappeler que nous allons analyser sous plusieurs aspects les modalités d'inscription des étudiants et leur vécu de l'espace universitaire; à savoir:

Les pratiques que les étudiants déploient sur l'espace universitaire et le budget temps alloué à ces activités.

La sociabilité des étudiants sur l'espace universitaire.

L'appropriation par les étudiants de leur site universitaire.

L'appréciation de certains attributs du site universitaire.

1: Le budget temps des étudiants sur le site universitaire:

Le temps des études se démarque des autres temps sociaux. Il présente des traits singuliers et distinctifs. Il se compose théoriquement à notre avis du temps de cours, du temps de travail personnel en bibliothèque et d'un temps de restauration et enfin d'un temps d'investissement de convivialité et de discussion qui se passe le plus souvent dans les cafétérias, les espaces de transition comme la cour, les couloirs, les halls et même dans les chambres universitaires lorsque celles-ci sont intégrées dans le site universitaire.

Le temps passé à l'université selon qu'il est contraint ou libéré, selon donc ce qu'on y fait et ce qu'on y vit, ce qu'on y trouve et ce qu'on y trouve pas, selon ceux qu'on y rencontre sont autant de facteurs qui contribuent ou non au sentiment d'appartenance, d'indifférence ou d'isolement.

Rappelons que pour le temps passé par les étudiants sur le site universitaire, nous avons obtenu sur une semaine observée (voir question n° 13 de l'enquête) le budget temps en heures que l'étudiant a consacré à l'université et la manière dont il l'a distribué durant la semaine et par jour.

Non sans rapport avec les caractéristiques sociodémographiques et sociales des étudiants, la manière dont l'étudiant organise son temps et son travail et plus largement conçoit ses études sont des éléments cadrés par l'organisation administrative et pédagogique susceptible de différer d'un site à l'autre.

Nous verrons aussi, que le "temps choisi" passé à l'université est dépendant des lieux où on habite et du temps passé au transport entre le domicile et l'université.

Les déplacements des étudiants se caractérisent essentiellement par une répartition très variable dans le temps et, en général, ne correspondent pas exactement aux pointes du trafic normal. L'utilisation des lignes d'autobus actuellement n'apparaît donc pas adapter à ce trafic.

Le temps consacré au transport varie pour les étudiants non résidents sur les deux campus universitaires, soit en moyenne journalière de 30 minutes à deux heures et parfois plus.

Figure 8

Temps réservé au transport par jour en aller et retour

(entre la résidence et le lieu d'études)

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

Le temps passé dans le transport est très variable .Une proportion faible d'étudiants (17% de l'échantillon) indique comme temps nécessaire pour se rendre de leur domicile à leur lieu d'études une durée inférieur à 30 mn. Par contre, ils sont très nombreux (57 % de l'échantillon) à affirmer passer une heure et plus dans les transports pour se rendre à leurs cours.

Le temps de trajet déclaré par les étudiants est variable selon les contextes urbains.

La proportion d'étudiants qui déclarent mettre peu de temps pour se rendre sur leur lieu de cours est ceux qui résident sur le site ou parmi ceux qui possèdent un moyen de transport, ces derniers sont minoritaires puisqu'ils représentent 17 % de notre échantillon.

En ce qui concerne les temps de trajet les plus longs, le pourcentage d'étudiants qui déclarent passer plus d'une heure est grand (57% de l'échantillon), ces étudiants sont ceux qui résident dans des foyers universitaires et des quartiers éloignés du campus.

Je n'ai pas remarqué de grandes différences entre le temps consacré au transport par les étudiants non résidents dans les deux sites. En effet, si le campus de Manouba est éloigné de la ville, beaucoup d'étudiants du campus de Tunis résident dans des foyers universitaires éloignés eux aussi du campus tel que le foyer universitaire d'El Mourouj qui est situé dans la banlieue Sud de la ville de Tunis.

Le nombre d'heures de cours est relativement restreint dans certaines disciplines (autour de 22,5 heures par semaines pour les droits et sciences économiques, 20 heures pour les étudiants du deuxième cycle à la faculté des sciences et autour de 24 heures pour les disciplines littéraires), leur dispersion sur les jours de la semaine et le caractère peu contraignant de l'obligation21(*) sont aussi des critères qui modèlent la gestion quotidienne du temps des étudiants.

Le temps passé par les étudiants sur le site universitaire toutes activités confondues (enseignement, formation, restauration, convivialité, etc.) s'élève à une moyenne journalière répartie comme suit selon les établissements:

Tableau 12

Temps hebdomadaire en fonction de la forme d'organisation du site universitaire

(moyenne en heures)

 
 

Enseignement

Biblothèque

Restauration

Loisirs, convivialité

Campus de Tunis

 

25

6

3

2

Campus de Manouba

Résidents

23

3

7

9

Non résidents

22

5

4

3

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

En examinant le temps des étudiants, on remarque quelques indications qui nous renseignent comment l'étudiant ventile le temps consacré à- l'université.

On observe que les étudiants consacrent plus de temps aux études qu'il s'agit de fréquentation de cours (24 heures en moyenne par semaine) ou de travail personnel tel que formation en bibliothèque (5 heures en moyenne par semaine).

On remarque aussi des différences d'investissement temporel entre les étudiants résidents sur le site universitaire et les autres.

Les étudiants résidents sur le site universitaire passent plus de temps que les autres dans leurs études et surtout dans les autres activités hors enseignement (en moyenne 9 heures par semaine contre 3 heures).

Ces différences revoient-elles à des motivations qui seraient plus fortes chez les étudiants qui disposent de plus de temps libre pour l'investir dans d'autres domaines d'activités?

Ici, il est intéressant d'évoquer le temps de transport, car on y observe des contrastes frappants.

Tableau 13

Nombre d'heures hebdomadaires passées sur le site universitaire par

activité

 
 

Transport

Enseignement

Activités hors enseignement

Total

Campus de Tunis

 

9

31

5

45

Campus de Manouba

Résidents

 

26

16

42

Non résidents

12

27

7

46

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

Les étudiants restent en moyenne 28 heures par semaine pour l'enseignement et presque 5 heures pour la restauration.

Lorsqu'il s'agit des étudiants résidents sur le site, le nombre d'heures consacrées aux activités hors enseignement est beaucoup plus élevé.

On observe dans le tableau une liaison entre la forme d'organisation du site et le fait de rester au campus pour des activités hors enseignement.

Les étudiants du campus de Tunis sont les plus nombreux à ne pas rester sur leur site universitaire pour d'autres activités que l'enseignement (5h par semaine contre 7 h pour ceux non résidents au campus de Manouba). Peut-être, et on va voir ça ultérieurement dans le chapitre III, les étudiants du campus de Tunis sont plus nombreux à effectuer des allers-retours dans la journée entre le campus et d'autres lieux plus ou moins proches du tissu urbain.

1.1- Les emplois du temps universitaire en fonction du sexe :

Tableau 14

Horaire hebdomadaire

 

Cours

Bibliothèque

Loisirs et convivialité

Total Universitaire

Garçons

24

5

5

34

Filles

26

4

6

36

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

Dans l'ensemble, garçons ou filles consacrent autant de temps à leur vie universitaire, les garçons y passent un peu plus de temps (36 heures par semaine contre 34 heures).

Le taux horaire hebdomadaire moyen consacré aux cours est supérieur chez les garçons que chez les filles, alors que celui consacré à la bibliothèque et au travail personnel est supérieur pour les filles que pour les garçons (6 heures par semaine contre 5 heures).

1.2- Les emplois du temps universitaires en fonction du niveau d'études:

Tableau 15

 

Cours

Bibliothèque

Loisirs et convivialité

Total Universitaire

(heures/semaine)

1ère année

23

3

7

33

2ème année

26

5

8

39

3ème année

25

5

5

35

4ème année

19

7

3

29

3ème cycle

12

9

3

24

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

Alors que les étudiants de première année passent plus de temps aux activités hors enseignement, ceux de quatrième année consacrent les grandes masses de temps à la formation et au travail personnel en bibliothèque (7 heures par semaine), les étudiants du troisième cycle y passent encore plus de temps (9 heures par semaine).

A mesure que le niveau d'études des étudiants augmente, le nombre d'heures de cours diminue et le nombre d'heures consacrées au travail personnel augmente.

La variation des emplois de temps des étudiants en fonction de la nature de leur mode de vie s'articule entre autre sur le décalage des âges et des niveaux d'études: des étudiants vivants chez leurs parents à ceux qui vivent seuls ou en résidence universitaire.

1.3- Les emplois du temps et les filières de formation :

La fréquentation hebdomadaire du site universitaire est aussi fonction des filières de formation des étudiants. Alors que les étudiants des lettres, de droit ou d'économie et gestion consacrent plus de temps aux activités hors enseignement, les étudiants des sciences et de l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tunis consacrent plus de temps à leurs études.

Tableau 16

 

Cours

Bibliothèque

Loisirs et convivialité

Total Universitaire

(heures/semaine)

Lettres

23

5

5

33

Economie et gestion

22

6

8

36

Droit

21

4

8

33

Sciences Fondamentales

25

3

6

34

Etudes d'ingénieurs

31

4

4

39

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

Tout d'abord, ces différences expliquant en grande partie les décalages observées entre les emplois du temps universitaires des étudiants.

Le temps consacré à l'université (heurs de cours, de travail personnalisé et de convivialité) varie entre 33heures par semaines pour les disciplines de gestion et de droit à 39 heures par semaine pour les étudiants de l'école d'ingénieurs et de certaines spécialités de la faculté des sciences comme les sciences informatiques.

1.4- Ventilation du temps des étudiants en fonction de la nature de la résidence

Tableau 17

 

Cours

Bibliothèque

Hors enseignement

Total (heures/semaine)

Au campus

23

3

16

42

Dans la

résidence universitaire

22

4

7

33

Chez les parents

25

5

6

36

Au logement privé

20

9

5

34

Enquêtes personnelles- Echantillon N=509

Si l'on ne remarque que peu de différences sur l'ensemble de la répartition des temps consacré au cours, il n'en va pas ainsi dans la répartition des heures consacrées au travail de formation en bibliothèque et aux activités hors d'enseignement.

Les étudiants résidents dans le campus universitaire et ceux qui habitent chez leur parent sont les plus nombreux à consacrer plus d'heures à leur travail universitaire soit respectivement 23heures et 25 heures en moyenne contre moins de 22heures pour les autres catégories.

La bibliothèque est beaucoup plus fréquentée par les étudiants vivant dans une location. Le manque d'espace de travail explique probablement cette tendance. Les étudiants de cette dernière catégorie sont également ceux qui passent moins de temps à l'intérieur de l'espace universitaire.

Au terme de ce paragraphe portant sur l'emploi du temps des étudiants et de celui portant sur les ressources, nous ne pouvons rester qu'à un niveau de compréhension primaire en approchant seulement certains des aspects de la vie scolaire et sociale des étudiants en estimant les analyser en profondeur probablement dans le cadre de la thèse. Cependant, cette recherche essaye de rendre compte de quelques éléments de leur vie par lesquels la situation des étudiants semble évoluer et se transformer en fonction des conditions sociales, économiques et matrimoniales.

En outre, l'étude des différents tableaux confirme la spécification des emplois du temps des étudiants. Les résultats renseigne également sur l'importance de la famille surtout en ce qui concerne l'aide financière que les parents leur apportent fréquemment (64% des étudiants dépendent de leur famille entièrement en matière d'aide financière alors que 30% trouve d'autres solutions pour subvenir à ces besoins tel que le travail personnel. Le transport est également l'un des traits importants qui se présente comme un élément incontournable dans l'usage de l'espace universitaire et même de l'espace urbain.

En résumé, le budget-temps que les étudiants consacre à la fréquentation de l'espace universitaire et de ces environnements varie avec le type d'organisation urbaine du site universitaire selon qu'il soit inséré dans l'espace urbain ou excentré et situé à la périphérie de la ville. Si ce dernier est lié à un rythme de fréquentation davantage étalé sur la semaine, à une fréquentation plus longue et plus compacte en temps surtout lorsqu'il s'agit des étudiants résidents sur le site; le premier type est associé à un rythme quotidien de fréquentation relativement moins long et davantage fragmenté.

Autrement dit, les étudiants du campus de Tunis pas loin du centre ville et avoisinant un quartier urbain viennent sur le site pour un laps de temps relativement court. On observe aussi que leur rythme hebdomadaire est marqué par une évasion en fin de journée car le campus ne dispose pas d'une résidence universitaire.

Les étudiants du campus de Manouba isolé du centré semblent constituer une population captive. Les étudiants consacrent plus de temps pour les activités hors enseignement que ceux du campus de Tunis.

2- Pratiques étudiantes sur le site

Rappelons que nous avons procédé à deux types d'indicateurs pour analyser les pratiques des étudiants et leur vécu de l'espace universitaire: un indicateur quantitatif et un autre qualitatif.

Pour étudier le premier indicateur on a essayé d'analyser les catégories d'activités que les étudiants déploient sur le site universitaire.

2.1-Unité et diversité des modes de vie des étudiants

En cherchant à analyser les pratiques des étudiants et leur vécu de l'espace, on s'est intéressé à la fois à la diversité de ces pratiques dans le temps et dans l'espace.

Dans leurs études sur les pratiques des étudiants niçois, Valérie Elrich et Alain Frickey ont conclu que « études, culture et loisirs sont étroitement liés dans le temps mais dissociés dans l'espace », ils prétendent que «cette culture urbaine peut certes rassembler les étudiants»22(*).

Cette conclusion, bien qu'elle concerne les pratiques des étudiants aussi bien dans l'espace universitaire qu'en ville française, peut s'avéré à notre avis relativement vraie pour les étudiants de la ville de Tunis. En effet, leur façon de vivre ensemble, de faire du sport, de se rencontrer peuvent les approcher, mais ne signifie pas que tous les comportements étudiants se ressemblent.

La diversité de leur condition de vie, tout ce comme leur position particulière dans le cycle de vie sont à l'origine de pratiques différentes.

La vie étudiante se structure notamment à l'intérieur et autour d'un grand équipement qui est le campus surtout lorsqu'il renferme une résidence universitaire comme le campus de Manouba ou quand il est inséré dans un environnement urbain animé tel que le campus de Tunis.

En ce qui concerne la répartition de l'habitat des étudiants, on note que, d'une part, le campus de Manouba qui accueille une part des étudiants inscrits ne constitue pas l'unique pôle de localisation de l'habitat étudiant. Les étudiants du campus de Tunis qui n'assure pas cette fonction d'habitat, sont dispersé entre foyers universitaires notamment à Bardo, Ras Tabia, Ben Arous, etc. et autres modes d'habitation.

Ainsi et suite à notre cadrage statistique au premier chapitre dès lors que l'on compare les étudiants les uns aux autres on observe la diversité des modèles socio culturels qui sous-tendent leurs pratiques (diversité des origines sociales et scolaires, diversités des filières suivies et des destinées sociales, diversité des situations familiales et résidentielles).

2-2 Comportements étudiants

Les pratiques étudiantes ont été également analysées sous l'aspect des comportements au sein du site universitaire, à savoir la fréquentation des espaces universitaires qui ne sont pas destinés exclusivement à l'enseignement comme la cafétéria, le restaurant universitaire, les terrains de sport, les couloirs, etc.

Tableau 18

Destinations des étudiants hors des cours

 
 

cafétéria

bibliothèque

chambre universitaire

restaurant universitaire

Campus Tunis

 

47%

32%

 

26%

Campus Manouba

Résidents

27%

21%

37%

18%

Non résidents

52%

21%

5%

34%

Les sujets se sont prononcés dans notre enquête (question n°14) sur les espaces qu'ils fréquentent dans le campus.

On remarque que 47% des étudiants du campus de Tunis approchés dans notre questionnaire et 52% des étudiants du campus Manouba fréquentent plutôt les cafétérias. Les résidents sur le site universitaire préfèrent gagner leurs chambres universitaires (37% de l'effectif).

Contrairement à ce qu'on peut imaginer les bibliothèques attirent un nombre non négligeable des étudiants (32%). Cependant, c'est le rythme de fréquentation de ces derniers qui fait souvent défaut.

2.2.1- Organisation urbaine de l'espace universitaire et pratiques étudiantes

L'implantation de l'espace universitaire par rapport au centre de la ville et sa proximité des services urbains seraient-elles liées à des différenciations des rapports des étudiants à leur site universitaire?

En effet, certains étudiants approchés préfèrent quitter le campus après la fin des cours, c'est ce qui apparaît à travers nos entretiens où une partie des étudiants affirment ne venir qu'en consommateurs de cours uniquement.

L'enquête ne nous permet pas d'évaluer ce nombre d'étudiants, la question n014 ne nous permet pas en effet cela.

Les étudiants du campus de Manouba sont nombreux à gagner universitaires après la fin des cours (37% de l'effectif) Les non-résidents qui y restent sont plutôt attirés par la cafétéria pour y passer le temps d'entre les cours.

Les étudiants du campus de Tunis sont moins nombreux que ceux du campus de Manouba à investir les espaces du site.

On va voir plus tard dans le chapitre III que cela est expliqué par le faite que les étudiants du campus du Tunis sont souvent attirés pendant les heures d'entre les cours par les restaurants et les pâtisseries qui existent dans le quartier voisin d'El Manar.

Les résultats montrent qu'il existe d'une part:

Une liaison entre le campus lorsqu'il est implanté en zone urbaine ou isolé de la ville et la fréquentation des services urbains.

Les étudiants du campus en ville sont nombreux à quitter le et pour le centre ville, alors que sont plutôt obligés à rester dans le raisons (temps limité, transport, moyens matériels.)

Et d'autre part, on remarque une liaison entre les étudiants résidents sur le site et les autres. On observe cela dans la nature des espaces fréquentés par les résidents (plutôt la chambre universitaire) et par les non-résidents (la cafétéria ou se qu'on appelle souvent: buvette).

Pour résumer, le campus de Manouba qui est isolé favorise plus la fréquentation des lieux de convivialité (chambre universitaire, cafétéria, restaurant universitaire..).

L'insertion du campus au sein d'un tissu pauvre en point d'attrait aurait à notre avis une incidence sur les pratiques des étudiants en les rendant captifs sur le campus.

2-2-2-Caractéristiques individuelles et pratiques du site universitaire:

Quelles sont les caractéristiques individuelles modulant les rapports des étudiants à leur site universitaire et leurs pratiques sur le site?

Trois aspects ont été retenus :

a) l'expérience des lieux, soit la présence sur le site d'une manière continue en tant que résident;

b) l'ancienneté de l'étudiant sur les lieux, c'est-à-dire son expérience environnementale. Notons que cette option est également pertinente pour l'étude de la période difficile de transition entre l'école et l'université, caractérisée par des phases de différenciation et d'intégration des jeunes étudiants au sein d'un environnement nouveau: le site universitaire.

Il est à signaler ici que le nombre des étudiants qui arrivent pour la première fois à l'université est de 1122 étudiants sur un total de 8256 étudiants au campus de Manouba par exemple (année universitaire 1997/1998).

Corrélativement avec l'ancienneté sur les lieux, les étudiants les plus âgés sont aussi les plus anciens sur le site.

c) les variations des pratiques des étudiants qui s'articulent aussi sur un rapport sexuel.

Nous allons présenter ces trois dimensions:, ci-après, les résultats relatifs à ces trois dimensions :

2-2-3 : Le lieu de résidence et les pratiques étudiantes:

Le fait d'être résident sur le site est-il lié à des différenciations de rapport à l'université, notamment au niveau des pratiques?

Comme on l'a déjà remarqué auparavant, les résidents fréquentent sont plus restaurant moins que les autres les cafétérias, et ils nombreux par contre à fréquenter régulièrement le universitaire.

Les résidents et les non-résidents se différencient aussi par leurs modes de fréquentation des couloirs de leurs établissements universitaires. Sur les 20 étudiants approchés aux couloirs de la faculté des lettres de Manouba, 17 ne résident pas sur le site universitaire dont 7 filles et trois seulement sont résidents dont deux filles

D'après notre travail d'observation23(*), nous remarquons que les équipements sportifs sont beaucoup plus fréquentés par les résidents et surtout le mercredi soir, le vendredi soir et aussi les week end.

Tableau 19

Les lieux les plus fréquentés par les résidents sur le site

Chambre universitaire

cafétéria

Bibliothèque

Clubs culturels, sport ...

29

21

17

12

Sur les 75 étudiants résidents dans le campus de Manouba et retenus dans notre échantillon (40 filles et 3S garçons), 29 étudiants préfèrent la chambre universitaire, 21 la cafétéria et 17 la bibliothèque.

Tableau 20

Les lieux les plus fréquentés par les non résidents du campus de Manouba:

lieux

chambre universitaire

Cafétéria

bibliothèque

total

nombre

5

27

21

53

Les non-résidents sont en effet très nombreux à avoir quitter le campus après les cours.

S'ils restent au campus après les cours, 27 étudiants préfèrent la cafétéria, 21 la bibliothèque et 5 la chambre universitaire (Certains étudiants accompagnent leurs amis résidents dans leurs chambres universitaires).

Ces chiffres sont peut-être dus à l'emploi du temps des cours parfois étalés sur la journée et qui obligent certains étudiants à rester en campus pendant les heures creuses.

Pour les étudiants qui vivent chez leurs parents, après les cours, seule la bibliothèque universitaire les retient. Ils fréquentent assez peu l'université pour d'autres activités que celles qui concernent leurs études. 95% de cette catégorie d'étudiants disent avoir quitter le campus après la fin des cours. Ceci est probablement aussi vrai pour une grande partie des étudiants qui ne résident pas sur le campus.

Il y a lieu de citer ce qu'a dit Mr PIERRE MERLIN24(*) concernant le campus français isolé à la périphérie de la ville, souvent mal desservi, l'étudiant ne vient qu'en consommateur de cours, mais aussi de services (bibliothèque, restaurant universitaire, parfois sport,..), il n'y passe que le temps strictement nécessaire. Même si des logements étudiants y sont construits, cela ne contribuent guère à animer la vie en campus.

MERLIN qualifie par ces propos le campus français, mais on a l'impression que c'est aussi valable pour les deux campus que nous sommes en train d'étudier.

2-2-4 : L'ancienneté sur le site et les pratiques étudiantes:

L'effet de l'âge est significatif et permet aussi de mieux comprendre les écarts de comportements des étudiants.

Les variations des pratiques étudiantes s'articulent sur le décalage des âges c'est-à-dire sur l'avancement dans les études ce qu'on a appelé aussi l'ancienneté sur le site. Plus l'étudiant est avancé dans ses études et plus il est âgé et plus il a acquis une expérience sur le site universitaire.

Tableau 21

Ventilation du temps en fonction de l'âge: (en heures)

âge / activités

Enseignement

(cours, TD, bibliothèque)

hors enseignement (cafétéria convivialité,

restaurant universitaire)

19-21

23

10

22-25

27

12

Sup à 25

32

8

Les plus âgés consacrent plus de temps à leurs études que les autres, tandis que les plus jeunes étudiants c'est-à-dire ceux des premiers cycles, passent plus de temps aux activités hors enseignement.

Les investissements ne sont plus les mêmes, leur nature se transforme et le temps consacré aux cours ou aux loisirs se diffèrent.

2-2-5 :L'appartenance sexuelle:

Les genres sexuels contribuent aussi à façonner les pratiques des étudiants. Les lieux de fréquentation des filles plutôt la bibliothèque et les espaces internes du campus comme la cour) diffèrent de ceux des garçons qui sont plutôt les cafétérias

Les étudiantes sont plus nombreuses à quitter le campus après la fin des cours surtout pour celles du campus de Tunis.

Mais les étudiants non-résidents du campus de Manouba, vu l'éloignement de leur domicile se trouvent parfois retenus par des cours qui se déroulent le soir.

Pour les étudiantes qui résident au campus de Manouba, elles préfèrent plutôt retourner à la chambre universitaire (25 étudiantes sur les 40 interrogées).

Au campus de Tunis comme au campus de Manouba les garçons sont plus nombreux que les filles à fréquenter le restaurant universitaire.

Les restaurants universitaires sont combles et les longues files d'attentes en découragent plus d'un, aussi bien au campus de Manouba où cela parait plus nettement qu'au campus de Tunis.

Ce qui peut expliquer peut-être le faite que certaines étudiantes préfèrent manger à l'extérieur du campus comme c'est le cas de cette fille: "je préfère plutôt manger un sandwich à l'extérieur du campus que de faire une interminable queue avec des bousculades pour un repas qui ne me plaît pas en fin du compte".

2-2-6 : Effet de l'origine sociale sur les pratiques des étudiants:

Les pratiques étudiantes portent également la marque l'origine sociale, 3% des étudiants viennent au campus en voiture ( leur voiture ou celle de leur parent) contre 93% qui arrivent sur les lieux études par un moyen de transport (bus, métro, train ).

Ces étudiants ne portent pas de jugements négatives à l'égard du campus et sont désintéressés par ce qui se déroulent au campus en dehors des heures de cours

A part cette catégorie d'étudiants, l'origine sociale d'après les données de notre travail ne semble pas influencer les comportements des étudiants en matière d'investissement de l'espace universitaire. En effet, on n'a pas pu dégager des différences significatives liées à ce critère.

La relative fermeture du campus de Manouba est accentuée par son éloignement de la ville. Cette situation qui, normalement entraîne une intensification dans l'occupation du campus par qui pour des raisons diverses (manque d'argent, isolement du campus, "fréquence des moyens de transport ou autres) ont peu d'échappées possibles, n'apparaît pas comme telle dans les usages que les étudiants font de l'espace.

3 - sociabilité des étudiants :

On va tenter de mieux connaître les modes d'accès des étudiants à des réseaux de sociabilité, en mettant en évidence quelques principes intervenant dans leur vie sociale.

En tentant d'analyser la sociabilité des étudiants, on s'est interrogé sur les liens qui les unissent, on s'est intéressé à la multiplicité et à l'intensité des rapports que ces individus tissent avec d'autres catégories d'étudiants sur le site universitaire.

L'étude des formes de sociabilité des étudiants a pris en compte le rôle de l'université comme espace- support de relations sociales.

On a essayé de mettre en évidence certains aspects qualitatifs la sociabilité sur le site universitaire en caractérisant tout, d'abord les premiers jours de l'étudiant sur son nouveau milieu de vie, car n'oubliant pas que les nouveaux inscrits représentent pour l'année 1997 dans les deux sites étudiés presque 12% de leur population étudiante totale.

La nature des relations des étudiants dans leur Vie quotidienne en dehors de leurs études, leurs pratiques de sociabilité au sein de l'université sont un thème à mon avis qui permet de découvrir une face de leur existence peu évoquée jusqu'à maintenant.

Les activités relationnelles à l'université ont une forte valeur intégrative à la communauté étudiante et de là à l'université. Cependant, comme le montrent les résultats de l'enquête malgré l'échantillon qui parait réduit, chacun n'est pas impliqué de la même manière dans ces différentes activités. Elles sont elles-mêmes plus ou moins intégrées à la vie de l'université.

3-1 : Comment se gère la rupture avec le milieu familial:

Socialement, les étudiants sont entre la sortie d'un milieu et l'entrée dans un autre. Et ce changement ne concerne pas seulement l'indépendance résidentielle, c'est la possibilité de se construire sa propre vie sociale et relationnelle.

Donc, de ce point de vue, le campus apparaît à notre avis comme le lieu par lequel s'opèrent des changements, de l'adolescence à l'âge adulte, du scolaire au professionnel via l'étudiant.

Parmi les étudiants résidents, beaucoup ont déjà vécu au domicile de leur parent avant d'accéder à l'université et qui se trouvent d'un coup logé en résidence universitaire ou dans une location privée (73% d'après les résultats de notre enquête).

Quelques uns ont connu la séparation avec la famille par le régime d'internat alors considéré comme un mode d'initiation à la vie en communauté.

Pour les autres les premiers temps de l'exode se révèlent très durs, surtout pour ceux qui quittent leurs familles pour la première fois et qui n'ont pas toujours ni les moyens matériels, ni le temps nécessaire pour visiter leurs parents fréquemment.

A la question n° 10 de notre enquête 21% des étudiants résidents loin de leurs parents déclarent revenir au moins une fois par mois chez eux.

Tel est le cas de cet étudiant en première année Sciences économiques et gestion au campus de Tunis et originaire d'El Hamma au sud tunisien, approché lors de nos entretiens:

"C'est la première fois que je quitte ma famille pour cette durée (45 jours au moment de l'entretien)" ; "maintenant je suis habitué, j'ai des amis, mais les premiers jours au campus et au foyer étaient vraiment très difficiles pour moi ".

3-2 : Qui fréquenter?

La séparation avec la famille est donc synonyme de perte de présence d'un entourage affectif. Elle crée une solitude inconnue à laquelle s'ajoutent les changements de vie qui sollicitent une autonomie nouvelle dans un univers totalement différent et étranger.

Cette rupture constitue un passage qui marque l'entrée du Jeune dans la vie adulte." Ce rythme de vie est nouveau pour moi, il m'est arrivé au début de ma vie universitaire de pleurer dans ma chambre au foyer universitaire " nous avoue cette fille en deuxième année arabe de la faculté des lettres de Manouba.

Tableau 22

Les genres de fréquentation des étudiants:

même région

même filière, même niveau d'études

même classe

autres

total

29

14

24

5

74

Ce sentiment d'isolement disparaît en effet après un temps relativement court. Lors de notre enquête, on a approché 74 groupes d'étudiants, et on a constaté que ces groupes d'étudiants ont même origine géographique, soit qu'ils se sont connus milieu scolaire (même filière d'étude). Ces étudiants font fonctionner une certaine "solidarité territoriale ".

L'extension du réseau d'amis fréquentés par l'étudiant a été évaluée selon les critères suivants:

3-2-1 : Type de fréquentation en fonction du sexe:

Tableau 23

 

Garçons

Filles

fréquentent surtout des étudiants qui suivent les mêmes études

37

24

fréquentent surtout des étudiants de la même région

32

21

Autres

31

55

Total

100%

100%

Les garçons sont plus nombreux à fréquenter des étudiants de la même région 32% 1 tandis que les filles diversifient leurs relations plus que ne le font les garçons. 55% des étudiantes fréquentent d'autres étudiantes de régions et de disciplines différentes.

Les écarts de comportements entre filles et garçons en matière de relations amicales de sociabilité sont aussi observables au niveau du sexe fréquenté. Les filles sont majoritairement nombreuses à fréquenter des étudiantes, et les garçons fréquente aussi pour un grand nombre d'entre eux des garçons.

Fréquentent aussi pour un grand nombre d'entre eux des garçons.

L'enquête ne nous permet pas d'avoir une idée sur l'ampleur de ce type de fréquentation, mais c'est d'après notre travail de recueil des réponses des différents étudiants et groupes d'étudiants qu'on a pu remarqué ce type de relations et de fréquentation entre étudiants.

En effet ,sur les 74 groupes d'étudiants approchés lors de notre enquête; 43 groupes sont formés que de garçons, 19 groupes que des filles et 12 groupes garçons et filles.

3-2-2 : Type de fréquentation en fonction du mode de vie:

Tableau 24

 

résident en chez ses parents

résident cités,

foyer universitaire

fréquentent surtout des étudiants qui

suivent les mêmes études

57 %

35 %

fréquentent surtout des étudiants de

la même région

12 %

44 %

Autres

31 %

21 %

Les étudiants qui habitent chez leurs parents préfèrent plutôt fréquenter des étudiants de la même fi1ière (57%). L'indépendance résidentielle, semble également favoriser certains comportements dans le choix des amitiés des étudiants qui ne vivent pas chez leurs parents. Les étudiants vivants dans une résidence universitaire, souvent jeunes, fréquentent essentiellement ceux de la même région (44.%) , ces derniers sont peut-être à la recherche de la chaleur familiale qui estiment la retrouver chez les étudiants de leur région, comme le dit DANIEL PINSON: "d' autant plus que le passage du milieu familial à l'univers étudiant ne se limite pas à l'amphi et au logement: le bouleversement est encore plus global, il est souvent passage de la convivialité familial et bourgadier à l'anonymat et au célibat urbain"25(*).

Si l'on pratique un tri croisé intégrant le sexe et le mode de vie, on voit que filles et garçons ont des attitudes pratiquement identiques.

Le tri croisé incluant les résidents sur le site universitaire et les résidents dans d'autres résidences universitaires ne permet pas de dégager des différences.

3-3 : Modes d'occupation des espaces du site universitaire:

Les étudiants ont des relations amicales intenses concentrées autour du noyau étudiant qui se diversifient à mesure qu'ils s'insèrent dans la vie sociale. Mais comment occupent-ils leur temps au sein de l'espace universitaire? Seul, avec un ami ou en groupe?

En nous permettant de mettre en évidence dans quelle mesure l'étudiant est entouré au campus par le réseau social formé sur 1e site, on a tenté de caractériser les personnes qui accompagnent l'étudiant sur le site universitaire, en fonction du type de relation (seul, avec un ami, en groupe) et du lieu support de la relation (question n° 19 de l'enquête).

Le temps passé entre ami est à. notre avis un indicateur de la sociabilité des étudiants.

L'enquête ne nous renseigne pas pleinement sur le contenu des activités et du temps que les étudiants passent seuls, avec un ami ou en groupe. Cependant les quelques indicateurs que nous avons recueillis nous permettent peut-être de tracer les grandes lignes: aller au cours, aller au restaurant universitaire, à la bibliothèque, au cafétéria.

Nous avons obtenu des données relatives à la sociabilité des étudiants au sein de l'université.

Tableau 25

Modes d'occupation de l'espace:

 

seul

avec un ami

en groupe

aller au cours

54 %

40 %

16 %

aller au restaurant universitaire

17 %

44 %

37 %

aller à la bibliothèque

44 %

36 %

9 %

aller à la cafétéria

42 %

42 %

36 %

Les étudiants sont nombreux à affirmer aller en groupes au restaurant universitaire (37% de l'échantillon), et à la cafétéria 36%, parfois même au cours 16%, et à la bibliothèque 9%. Ils préfèrent plutôt aller seuls au cours pour 54%, et à la bibliothèque 44%

Pour mieux comprendre ces modalités d'usage, on a cherché à faire une répartition selon les critères suivants:

3-3-1 : Modes d'occupation de l'espace en fonction du sexe (en %) :

Tableau 26

 

seul

avec un ami

en groupe

 

F

G

F

G

F

G

aller au cours

51

49

22

42

18

25

aller au restaurant universitaire

15

22

44

38

43

32

aller à la bibliothèque

38

34

38

29

11

17

aller à la cafétéria

 

14

15

52

12

32

F: fille, G: garçon.

Tout d'abord, il Y a lieu de signaler que les cafétérias sont majoritairement fréquentées par les garçons, les filles sont rares à fréquenter les espaces du campus seules. D'après les résultats de notre enquête, les étudiantes aiment toujours être accompagnées soit pour aller au cours (40% de l'effectif) ou à la bibliothèque (49% de l'effectif) ou au restaurant universitaire (87%de l'effectif)

3-3-2 Modes d'occupation de l'espace en fonction du lieu de résidence:

Tableau 27

Les résidents chez les parents:

 

seul

avec un ami

en groupe

aller au cours

59

21

19

aller au restaurant universitaire

23

12

13

aller à la bibliothèque

39

23

16

aller à la cafétéria

18

21

43

Les étudiants résidents chez leurs parents sont nombreux à aller au cours seuls (59% de l'effectif), et à la bibliothèque avec un ami (43% de l'effectif)

Lorsqu'ils habitent chez leurs parents, les étudiants sont minoritaires à fréquenter le restaurant universitaire soit accompagnés (25% de l'effectif), ou seuls 23%

Tableau 28 

Les étudiants dans une résidence universitaire.:

 

seul

avec un ami

en groupe

aller au cours

7

48

41

aller au restaurant universitaire

19

33

49

aller à la bibliothèque

11

22

7

aller à la cafétéria

9

44

52

Les résidents dans le campus universitaire sont plus nombreux que les autres à être accompagnés sur le site.

En résumé, Les rencontres aux cafétérias constituent une forme de sociabilité quotidienne pour tous les étudiants qui cherchent à se rencontrer ailleurs que dans les structures universitaires classiques.

Comme l'écrit C.VALLABREGUE:"aller au café, ce n'est pas uniquement chercher un refuge entre deux cours quand la bibliothèque est pleine, ou éviter un déplacement lorsqu'on habite une chambre éloignée de la faculté .Il semble que le café réponde avant tout à un besoin de contact que les structures universitaires ne satisfont pas"26(*).

D'ailleurs, et malgré la place des cafétérias comme principales espaces de sociabilité des étudiants dans les deux campus étudiés, ces dernières n'attirent en effet qu'une petite proportion des étudiants dans la journée

Ce qu'on a pu remarquer, c'est que la configuration spatiale des lieux où se rencontrent les étudiants induits des modes fonctionnels d'occupation et, au mieux pour ceux qui restent et doivent se satisfaire une sociabilité" bricolée"27(*) sur les lieux de passage, autour des cafétérias, dans les couloirs, les salles de cours ou encore dans les chambres Universitaires.

Ainsi l'environnement dans lequel évoluent les usagers du domaine universitaire n'est pas sans conséquences sur la vie interne du campus et sa fréquentation par la population étudiante.

En effet, si le campus de Tunis atteint par ses dimensions l'échelle d'un véritable quartier urbain, il n'en possède pas la plupart des caractéristiques. Les fonctions qui devraient être rassemblées, apparaissent nettement individualisées et les allées et venues des occupants du site dessinent sur le terrain (et parfois à travers les pelouses) un réseau de cheminements bien différent du tracé réel des allées.

Dans le campus de Tunis, l'absence de lieu de rencontre, de centre de vie social sur le campus a probablement contribué à la division de la" communauté étudiante" en multiples groupes et fractions selon les âges, la forme de résidence, l'origine géographique, les enseignements suivis, le sexe.

Bien qu'ils appartiennent au même campus, les étudiants de la Faculté des sciences ne s'aventurent pas beaucoup à aller visiter la Faculté de droit ou l'Ecole des ingénieurs. Cela est valable pour tous les établissements du campus, qui, constituent des entités où chacune est renfermée sur soi-même avec des policiers à l'entrée de chaque établissement.

Au campus de Manouba par exemple, on remarque deux types d'occupation des cafétérias qui tiennent lieu d'espace de sociabilité, une occupation d'habituer qui concernent étudiants les résidents et une occupation transitoire qui concernent les étudiants non-résidents.

Cette distinction s'opère puisque les différentes cafétérias du campus de Tunis ne donnent pas lieu aux mêmes types d'occupation.

Ainsi, la plupart des étudiants du campus de Tunis témoignent d'une utilisation plus fonctionnelle de l'espace. Ceci est valable aussi pour les étudiants non-résidents au campus de Manouba.

Par ailleurs, il n'y a pas de différences significatives entre le fait de fréquenter seul ou en groupe certains espaces universitaires comme la buvette, le restaurant universitaire et les autres espaces de vie des étudiants quelque soit l'université.

Enfin, c'est en vain que l'on cherche une identité étudiante construite autour du campus, c'est du moins ce qu'on a pu conclure d'après notre travail d'investigation dans les deux sites universitaires objet de notre recherche. Seule une étude approfondie peut nous renseigner d'une façon- plus concrète.

La véritable unité fondatrice de l'identité étudiante est constituée lorsqu'elle existe, par les études poursuivies, par les goûts et les choix affinitaire, bien plus que par un mode de vie lié au campus.

La majorité des étudiants non-résidents sur le site quittent le campus de Tunis après la fin des cours, beaucoup fréquentent les cafétérias et les espaces de convivialité dans ses environs. Cet usage explique peut-être les difficultés de développer une vraie vie sur le campus, et c'est pourquoi le campus de Tunis en premier lieu et même celui de Manouba n'apparaissent pas à notre avis comme des espaces de la vie étudiante, ils sont plutôt vécus par les étudiants comme des espaces de travail.

En se posant la question quel mode de vie les villes nouvelles peuvent offrir aux étudiants? , MERLIN dit dans son étude "les universités et les villes nouvelles de l'île de France " en se référant au modèle universitaire d'Oxford et de Cambridge:

"... Les collèges britanniques qu'on vient d'évoquer, avaient une ambition: ne pas se contenter d'apporter des connaissances, mais former de véritables citoyens, de futurs responsables attentifs au monde qui les entoure."

4 - Appropriation du site universitaire:

L'appropriation concerne l'espace universitaire. Cet aspect a été analysé de notre point de vue selon les dimensions cognitives et comportementales.

La question n° 24 de l'enquête concerne la représentation graphique du site universitaire matérialisée par les "cartes mentales".

Cette méthode de représentation est un moyen qui a été utilisé dans de nombreuses études de ce genre pour rendre compte de l'aspect cognitif de l'appropriation de l'espace.

Les reproductions graphiques des étudiants ont été analysées en fonction de deux critères:

1) Les catégories d'activités autour desquelles sont réalisées les dessins.

2) La qualité de la représentation, c'est-à-dire le degré de la structuration de l'espace représenté.

Les dessins des étudiants ont comporté des espaces et des lieux extérieurs à l'université appartenant aux quartiers voisins. Mais, dans notre travail l'analyse de la production graphique des étudiants concerne uniquement les lieux qu'ils fréquentent sur le site (restaurant universitaire, bibliothèque, cafétéria, salles de Classe : de cours ou de TD, Laboratoire, etc.....).

Les résultats révèlent que la plupart des étudiants signalent dans leurs dessins les espaces universitaires: (les amphis, les laboratoires, les salles de cours et TD représentés par 82 % de l'échantillon, la bibliothèque par 54% de l'échantillon).

Les étudiants du campus de Manouba sont nombreux à signaler la résidence universitaire (79% de l'effectif) ou le restaurant universitaire 74%. Ils ne sont pas différents de ceux du campus de Tunis à indiquer les lieux d'enseignement: ils sont 49% à représenter la bibliothèque, et 67% les salles de cours et de TD.

Les autres catégories d'espace, non directement liés à l'enseignement et représentés par les étudiants dans leurs dessins sont diversement évoqués par l'échantillon: la buvette (33% de l'effectif), les terrains de sport 26%.

Les espaces les moins évoqués sont les espaces liés aux renseignements concernant la vie étudiante comme l'administration (24%) ou les espaces de transition comme la cour ou les halls qui sont très rarement indiqués (10%).

Les dessins des étudiants des filières littéraires et ceux de droit sont significativement plus pauvres que ceux des étudiants des sciences ou de l'Ecole d'ingénieurs.

Les éléments évoquant la restauration sont moins souvent signalés chez les étudiants du campus de Tunis (55%) que chez ceux du campus de Manouba (74%).

Dans leurs représentations graphiques, les résidents sont nombreux à évoquer le restaurant universitaire, et la cité universitaire. Les bibliothèques sont représentées le plus souvent par les étudiants les plus anciens sur le site soit ceux des grandes classes.

Les cafétérias souvent représentées par les étudiants Jeunes ceux des petites classes.

Les filles sont nombreuses à indiquer les espaces d'enseignement (61% de l'effectif).

En effet, 14% de l'échantillon étudié fait preuve dans sa représentation d'une assez bonne représentation graphique, certains l'on même bien orienté et structuré sur le site.

D'autres étudiants, et ils sont nombreux. (65% de l'échantillon) ont mal représenté leur campus, ou qu'ils ont une vision morcelée de leur site.

Beaucoup de représentations sont insignifiantes (32%).

En outre, l'appropriation de l'université n'implique-t-elle pas que les étudiants l'investissent autrement que pour sa mission première: l'enseignement? , c'est-à-dire en tant qu'espace de convivialité. 

L'utilisation des espaces universitaires et notamment pour d'autres activités que celles qui les caractérisent est un indicateur que nous avons utilisé pour étudier l'appropriation du site universitaire, comme disent GABRIEL MOSER et EUGENIA RATIU: "Les lieux ne suffisent pas à rendre compte des pratiques sociales/spatiales des étudiants :la caractérisation des lieux et leur appropriation (sauf dans les cas de conditions extrêmes) sont à la fois l'expression de ce qu'ils signifient symboliquement..."28(*).

Dans la question N° 23 de l'enquête, les étudiants ont été invités à définir certains espaces du site universitaire: les salles de cours, de TD , la bibliothèque, la buvette, le restaurant universitaire, les couloirs, les halls, en indiquant s'ils les considèrent comme des espaces de travail ou de convivialité.

Les Résultats obtenus révèlent la flexibilité d'usage de certains espaces universitaires et l'écart entre les définitions données par les étudiants.

Les étudiants assimilent les espaces destinés à l'enseignement ou à d'autres activités sur le site à des espaces de travail ou de convivialité ou les deux à la fois.

Les étudiants des deux sites sont presque unanimes à considérer la buvette comme un espace convivial (81.2%) très peu le considèrent comme un espace de travail (4.2%).

Le restaurant universitaire est défini par la majorité des étudiants (74 % de l'effectif étudié) comme un espace plutôt de convivialité, 23% l'estiment ni de convivialité ni de travail.

Les salles de TD sont définies comme des espaces de travail (77%), mais certains les considèrent comme même comme des espaces de convivialité (14%).

Les étudiants considèrent majoritairement la bibliothèque comme un espace de travail (64%), mais là aussi certains la considèrent comme un espace de convivialité (21%)

Quant aux espaces de transition (couloirs, halls, cours), ils sont plutôt considérés comme des espaces de convivialité (75%), 13 % les estiment ni de convivialité ni de travail.

Une minorité estime que les salles de cours ne sont pas des espaces de travail 5%. Les sans réponses sont nombreux chez les filles.

On n'a pas remarqué de différences significatives entre les étudiants des deux sites universitaires.

5 - Appréciation du site universitaire:

Les rapports des étudiants à leur université ont été également analysés sur le plan de leurs appréciations du site universitaire.

Dans la question n° 17 de l'enquête, on n'a pas soumis des aspects physiques du site à l'évaluation des étudiants, on a plutôt voulu que la question soit plus ouverte pour que l'étudiant pourra s'exprimer sur tous les champs de son vécu quotidien au sein de l'espace universitaire.

Ainsi, les étudiants ont été amenés à indiquer les défauts qu'ils attribuent à leur campus.

Les résultats attestent que, pour ce qui est des espaces destinés à l'enseignement, les étudiants n'ont pas exprimés de jugements négatifs.

Les résultats ne révèlent que rarement d'appréciations concernant les espaces internes du site.

Les défauts qui ont été le plus cités par les étudiants sont:

L'isolement du campus de Manouba.

L'éloignement entre le lieu de résidence et le campus.

Le manque de moyen de transport plutôt signalé par les étudiants du campus de Manouba.

Le manque de lieux de loisir sur le site.

Les programmes d'enseignement.

L'existence de la police à la porte de la faculté et la demande de la carte d'étudiant.

La qualité de la nourriture.

Trop d'étudiants pour le restaurant universitaire.

Certains étudiants n'ont pas répondu à cette question, (8 % de l'effectif étudié), est-il des étudiants qui sont là que pour le temps des cours et qui repartent chez eux après.

On peut être surpris de la négligence et de la très faible importance accordée aux caractéristiques urbanistiques et architecturales du campus.

Ce qui semble primordial concerne la proximité par rapport au domicile (59% de l'échantillon).

Pour la grande masse des étudiants, travailler seul; ou avec les amis, manger, aller à la buvette, aller traîner dans la cour centrale, discuter à l'occasion d'un cours, d'un exposé ou d'une affiche est autant d'occasions d'échanges.

Les réponses à la question n° 21 montrent que les échanges sur le site universitaire ne sont pas appréciés de la même manière.

Dans l'ensemble, 41% de l'échantillon jugent qu'il y a beaucoup d'échanges, 22% apprécient qu'il n'y ait pas beaucoup d'échanges sur le site universitaire et 28 % estiment qu'il y a insuffisamment d'échanges.

Les inconvénients de la vie étudiante n'ont pas une importance extraordinaire pour les étudiants, qui les acceptent malgré tout.

Figure 9

Cliché Najem D

Dans nos entretiens, quand on leur demande d'évoquer les transports, la restauration, les loisirs, les services sur le campus, ils en parlent et même longuement, mais il parait que les étudiants et surtout ceux qui ne résident pas sur le site sont dans l'ensemble indifférents et sans attentes particulières à l'égard du campus. Pour eux, le campus est le lieu de travail et ce qui compte c'est le déroulement des études.

Ainsi, aux différents groupes d'étudiants que nous avons rencontrés, correspondent des caractéristiques sociales très variables, mais il est probable que le critère le plus déterminant parmi d'autres d'ailleurs tient dans la forme de leurs rapports aux études.

En résumé, dans ce chapitre, deux indicateurs méritent à notre avis d'être mis en valeur:

Le premier concerne le rapport des étudiants à l'espace.

La vie des étudiants au campus de Tunis est rythmée aujourd'hui par l'inexistence d'une résidence universitaire sur le site. Les étudiants quittent les lieux après la fin des cours.

Après 18 heures et pendant les week end, le campus est sans vie.

Les rapports des étudiants au campus se trouvent ainsi transformés par la réduction de leur temps de séjour et l'absence de continuité entre les différents établissements du campus.

Les étudiants ne trouvent pas le temps de se connaître, mais aussi l'espace où se connaître puisque aucun lieu du campus n'apparaît actuellement comme un vrai espace de rencontre et de convivialité.

Le campus de Manouba, géographiquement situé à l'écart de la ville, se combine probablement avec une intégration à l'espace strictement universitaire du moins pour les étudiants résidents sur le site, car d'après les résultats de notre travail, les étudiants non-résidents témoignent plutôt d'une utilisation plus fonctionnelle de l'espace.

Cependant, si les étudiants peuvent partager le temps de leurs études, un mode de vie et des conditions d'existence semblables qui s'actualisent dans leurs usages de l'espace universitaire, il parait que les expériences des étudiants sont trop diverses pour impulser un mode de vie commun à tous.

Enfin, l'emploi des temps et la charge de travail sont vécus comme moins contraignants, les attentes liées à la vie étudiante augmentent, les loisirs se déroulent la plupart des temps dans un cadre extra universitaire impliquant une participation à la vie urbaine tournée vers l'extérieur.

Les pratiques urbaines et la vie sociale qui leur est liée se feraient essentiellement à partir de chez soi, l'université étant probablement, du moins pour la majorité de l'échantillon étudié une institution fonctionnelle.

CHAPITRE III

RAPPORTS DES ETUDIANTS AVEC L'ESPACE URBAIN

l- Dans quelle mesure les étudiants investissent la ville?

L'étude des pratiques étudiantes au sein de l'espace universitaire tel que nous l'avons abordé au chapitre précédent n'implique-t-elle pas d'autres lieux comme l'espace urbain proche du site universitaire?

Et la manière dont les étudiants ventilent leurs temps universitaires n'est-elle pas conditionnée par d'autres pratiques de la ville?

Ces types de relations sociales ne caractérisent pas cependant une sociabilité étudiante qui ne serait qu'interne à l'espace universitaire. Le campus est aussi un espace à partir duquel s'organisent des pratiques plus urbaines.

Cette ouverture sur l'espace urbain fera l'objet de ce dernier chapitre

1-1 - Caractéristiques individuelles et rapport à l'environnement:

Les rapports des étudiants au tissu urbain avoisinant leur site universitaire ont été approchés en fonction de la localisation de certaines pratiques et de l'identification de quelques lieux fréquentés.

Les étudiants ont été ainsi amenés à s'exprimer à travers la question n° 15 de l'enquête sur l'usage qu'ils font de la ville et à travers la question n° 16 du rythme de leurs fréquentations de la ville.

Tout d'abord, lors de notre analyse des représentations graphiques du site universitaire, on a remarqué la présence sur quelques dessins l'identification de quelques lieux du tissu urbain environnant du campus de Tunis (cafés, centre commercial, rue..) ce qui concrétise probablement un degré d'appropriation de ces espaces par les étudiants.

Ainsi, et suite à notre travail d'observation et nos divers entretiens avec les étudiants, on a pu identifier des lieux de fréquentations des étudiants dans les environs du campus de Tunis (le campus de Manouba est situé dans une zone isolée et pauvre en points d'attrait).

Les résultats ont révélé que ces lieux sont:

· la restauration qu'il s'agit de nourriture ou de consommation sur place.

· les librairies.

· les cafétérias.

· les Taxiphones.

La part de la fréquentation étudiante dans l'activité des commerces des environnements du campus est difficile à évaluer, seule une étude approfondie permettrait de faire une approche quantitative de ce phénomène.

Il en ressort de notre travail d'observation que beaucoup de commerces existant dans l'entourage du campus vivent pour l'essentiel de la présence des étudiants, mais malgré cela il n'existe particulièrement pas de commerce dont la clientèle soit exclusivement étudiante.

Pour confirmer cette constatation on a voulu avoir une idée sur le rythme de fréquentation des étudiants de certains lieux du tissu urbain environnant.

Pour cela, on a adopté deux démarches:

1) on a demandé à un propriétaire d'un restaurant situé au centre commercial de ALYSSA de nous évaluer globalement la fréquence de fréquentation de sa clientèle pendant les vacances et dans les autres jours de l'année; « disons que c'est la moitié de la recette par rapport au reste de l'année scolaire, mais malgré cela ne croyez pas que je fermes pendant cette période « dit-il.

2) l'étude de fréquentation des cafés a constitué pour nous l'un des tests permettant de mesurer l'attraction du tissu urbain proche sur la population étudiante.

Le café "LA ROSA" constitue de façon indéniable un point de rencontre, de détente et même de travail des étudiants.

Les étudiants s'y retrouvent régulièrement et particulièrement nombreux, bien qu'ils ne constituent pas à eux seuls la totalité de la clientèle.

Tableau 29

Nombres d'entrées et de sorties relevées au café "LA ROSA" un mardi du mois d'Avril 1998

12h à 12h30

12h30 à 13h

13h à 13h30

13h30 à 14h

24

36

64

54

Un certain nombre d'autres cafés et particulièrement ceux du centre "ALYSSA" accueillent aussi la fréquentation étudiante.

Pour résumer, il apparaît que les environs du campus de Tunis sont intensément fréquentés par les étudiants, il en ressort aussi qu'un nombre des étudiants les connaissent bien comme cela est concrétisé dans certaines représentations graphiques.

1-2 - La tentation du centre ville:

(Pourquoi les étudiants se rendent en ville?)

Depuis le campus comme depuis leurs résidences universitaires et notamment celles du campus de Manouba, le centre ville reste cependant éloigné, et comme la plupart des étudiants se déplacent en bus (92% de l'échantillon), le centre ville parait difficilement accessible.

En nous permettant d'étudier dans quelle mesure les étudiants investissent la ville, on a caractérisé certaines activités que l'étudiant est censé fréquenter en ville.

Les activités proposées aux sujets dans la question n° 15 de l'enquête sont: (achats, loisirs, spectacles, repas, rencontrer quelqu'un, travail, autres..)

Rappelons d'abord que la majorité des étudiants évoque le problème des transports (59% de l'échantillon), ce qui explique en partie que certains étudiants et surtout les résidents sur le site sortent peu en ville. I1 y a aussi le manque d'argent qui peut en partie expliquer cette accessibilité difficile de la ville.

1-2-1 : Les motifs de déplacement en ville:

Tableau 30

activité/ nombre

achats

loisirs

spectacles

Repas

rencontrer quelqu'un

travail

autres lieux

%

17

61

3

4

23

5

4

*le total des pourcentages est supérieur à 100 à cause des doubles réponses.

Le tri à plat montre que les étudiants toutes catégories confondues sont nombreux à investir la ville pour des activités de loisirs (69%).

Pour la majorité des étudiants, le rythme est d'une sortie hebdomadaire au centre ville (45% de l'échantillon) et les loisirs constituent le motif essentiel de cette évasion du travail et de la résidence.

Figure 10

Cliché Najem.D

Ses sorties en ville se manifestent parfois par des flâneries urbaines et de "lèche-vitrines", qui ne coûtent que du temps et de l'envie frustrée comme on peut le remarquer dans nos divers entretiens semi-directifs:" Je ne peux pas rester deux jours de suite dans cette cage, je descends souvent au centre ville même pour me balader dans les rues".

dit un étudiant résident au campus de Manouba .

Ces constatations sont confirmées par quelques réponses à la question n°15 de l'enquête dans la case (autres lieux) où ils indiquent: centre commercial, rues, etc....

1-2-2: le lieu de résidence des étudiants et la fréquentation de la ville:

Tableau 31

Les résidents sur le site universitaire:

activité/ nombre

achats

loisirs

spectacles

Repas

rencontrer quelqu'un

travail

autres lieux

%

29

57

3

3

23

3

4

La somme des pourcentages est supérieure à 100 à cause des doubles réponses à cette question.

Il s'agit des étudiants du campus de Manouba qui résident sur le site. Ces étudiants limitent leurs sorties en ville pour un grand nombre d'entre eux (57% de l'effectif) aux activités de loisirs

Rencontrer les amis et faire des achats constituent aussi des motifs de leurs balades en ville (51%)

Faire un repas en ville ou assister à des spectacles sont les dernières raisons qui les poussent à descendre en ville (6%), ce qui peut être en partie expliqué à notre avis par le manque d'argent et l'éloignement du campus. Car la majorité des étudiants logés dans la résidence universitaire sont issus d'une classe sociale modeste (fils d'ouvriers, d'agents d'administration, de petits agriculteurs..)

Tableau 32

Les résidents dans d'autres foyers universitaires:

activité/ nombre

achats

loisirs

spectacles

Repas

rencontrer quelqu'un

travail

autres lieux

%

19

63

4

5

21

7

6

Ces étudiants ne diffèrent pas trop de ceux qui habitent dans le campus. La proximité de La ville de la résidence universitaire de quelques uns aura une influence plutôt sur le rythme de fréquentation qu'on Va voir ultérieurement que sur la nature des activités.

Tableau 33

Les résidents chez les parents:

activité/ nombre

achats

loisirs

spectacles

Repas

rencontrer quelqu'un

travail

autres lieux

%

27

44

11

1

25

10

3

On ne remarque pas de différences avec les autres étudiants, toujours c'est les loisirs qui constituent le principal motif de sorties (44% de l'effectif) el~ après c'est les achats avec 27% de l'effectif, ou pour rencontrer quelqu'un (25%).

1-2-3:Fréquentation du centre ville en fonction du sexe:

Tableau 34

activité/ sexe

achats

loisirs

spectacles

Repas

rencontrer quelqu'un

travail

autres lieux

Filles

14

63

5

3

22

 

2

Garçon

34

29

8

5

29

 

4

Les garçons sont nombreux à descendre en centre ville pour des activités de détente et de loisirs (63% de l'effectif), tandis que les descentes en ville Pour rencontrer quelqu'un, pour se distraire ou pour faire des achats constituent les principaux motifs des sorties des filles (92% de l'effectif).

1-2-4: Fréquentation du centre ville en fonction du niveau d'étude:

Les filières d'études et le niveau d'étude n'apparaissent pas selon les résultats de notre enquête comme des critères significatifs de différenciations des activités fréquentées au centre ville.

1-3 : A quel rythme les étudiants se rendent en ville? :

Les étudiants sont donc nombreux à descendre en ville, mais la nécessité des études, le manque d'argent, l'éloignement des lieux de résidence et d'études ajoutées aux problèmes de transport rappellent à l'ordre l'étudiant, l'obligent à limiter le temps qu'il consacre à ses sorties en ville.

Pour approcher un peu ces constatations on a demandé aux étudiants à travers la question n° 15 de l'enquête d'indiquer le rythme de leurs sorties en ville.

Les analyses montrent qu'il y a certaines différenciations dans le rythme de fréquentation de la ville.

On a retenu celles concernant:

· le lieu de résidence,

· la filière d'études,

· Les rapports des étudiants à la ville ont été analysés en fonction de ces critères.

Tableau 35

Le lieu de résidence et le rythme de fréquentation de la ville:

 

Tous

les jours

+1 fois/

semaine

1 fois/

semaine

1 fois/

15 jours

1 fois de temps en temps

dans une résidence universitaire

19 %

21 %

46 %

5 %

7 %

chez les parents

31 %

27 %

27 %

12 %

3 %

locataire dans un logement

50 %

31 %

9 %

6 %

4 %

Les plus attirés par les services urbains de la ville sont ceux qui vivent dans un logement privé (50% de l'effectif se rendent en ville quotidiennement), puis se sont ceux qui habitent chez leurs parents avec 31%.

Les étudiants qui logent dans une résidence universitaire sont les moins nombreux à se rendre en ville (46% de l'effectif vont en ville une fois par semaine).

Tableau 36

La filière d'études et le rythme de fréquentation de la ville:

filière d'études fois fréquence en %

Tous les jours

+1 fois / semaine

1 fois semaine /

1 fois / 15 jours

1 fois de / temps en temps

lettres

14

25

28

18

15

droit, sciences éco et gestion

15

38

29

11

7

sciences fondamentales

11

21

44

19

5

école d'ingénieurs

4

15

24

38

17

Les étudiants se distinguent aussi par le type d'études, ceux qui font des études d'ingénieurs descendent rarement en ville: (38% de l'effectif pour une fois tous les quinze jours et 24% une fois par semaine).

Les étudiants des sciences fondamentales sont plus nombreux à descendre en ville une fois par semaine (44% de l'effectif).

Les étudiants des lettres, de droit, des sciences économiques et de gestion sortent plus fréquemment en ville (en moyenne 25% et 38% de l'effectif pour plusieurs fois par semaine).

Le rythme de fréquentation de la ville est plus élevé chez les garçons (45% de l'effectif se rendent en ville une fois par semaine) que chez les filles (34% de l'effectif se rendent une fois tous les quinze jours).

On constate pour une partie des étudiants, une certaine démotivation pour la vie urbaine, un certain repli sur l'espace universitaire (la résidence universitaire)

En effet, l'univers de ces étudiants parait ainsi strictement limité entre le lieu d'enseignement et le lieu de résidence.

Beaucoup de raisons peuvent expliquer ce phénomène, les résultats de notre enquête peuvent en partie y répondre.

Il en ressort probablement que l'isolement des lieux de résidence des lieux d'études, le manque d'argent, l'emploi des temps chargé de certains types d'études peut constituer les motifs.

1-4 : Avec qui les étudiants se rendent en ville? :

L'enquête ne précise pas la nature des activités pendant lesquelles l'étudiant est accompagné hors du site universitaire.

Les étudiants ont été amenés à travers la question n°16 de l'enquête à répondre s'ils descendent en ville seuls ou avec des amis.

Les différenciations significatives qu'on a pu détectées à partir des résultats de notre enquête concernent d'une façon nette la nature de la résidence et le sexe des étudiants.

Tableau 37

Les sorties en ville en fonction du lieu de résidence.

 

seul

avec un ami

en groupe

résidence universitaire sur le campus

11%

51%

38%

autres résidences universitaires

18%

45%

37%

chez les parents

34%

48%

18%

On peut constater que les étudiants qui habitent dans une résidence universitaire sur le campus ou ailleurs c'est-à-dire loin de leurs familles sont ceux les plus liés au monde étudiant même à l'extérieur du site universitaire puisque 89% de ceux qui vivent dans le campus et 82% de ceux qui vivent dans une autre résidence universitaire sortent en ville accompagnés au moins par un ami.

Les résultats montrent aussi que les étudiants résidents chez leurs parents sortent moins souvent avec des autres étudiants.

Ils préfèrent descendre en ville avec un ami (48% de l'effectif) ou seuls (34% de l'effectif).

Reste à savoir si les connaissances des étudiants sont du milieu étudiant? Une enquête plus poussée nous répondra probablement. Mais tout laisse à croire d'après notre travail d'investigation que les étudiants des résidences universitaires n'ont pas beaucoup des connaissances hors l'université.

Les résidents sont plus nombreux Que les non-résidents à sortir en ville accompagnés.

Tableau 38

Les sorties en ville selon le sexe:

 

seul

avec un ami

en groupe

Etudiante

10%

59%

31%

Etudiant

19%

46%

35%

Les étudiantes sont rares à s'aventurer seules pour descendre en ville. Elles préfèrent plutôt descendre avec un ou une amie (59% de l'effectif).

La part des sorties En groupe des filles n'est pas aussi négligeable (31%).

Les garçons sont plus nombreux que les filles à investir la ville seule. Ainsi, n'est-t-il pas vrai pour les étudiants qui travaillent ou qui sont inscrits dans des associations sportives ou autres de la ville.

CONCLUSION:

En ce qui concerne les étudiants, on ne doit pas prendre pour argent comptant leur pur et simple assimilation à la jeunesse en général. Il est certain que le fait d'être étudiant ne signifie plus à définir un statut social

En est-il comme ça en Tunisie? Mais au delà, on voit se former des groupes étudiants qui s'affirment fortement comme tel et développent une sociabilité spécifique. Mais ces groupes ne se ressemblent pas, ne se forment pas de la même façon, ne développent pas la même sociabilité et ne peuvent servir de milieu de référence pour les autres étudiants.

Pour les étudiants, la frontière entre activités de loisirs et heures d'études n'est pas nette et délimitée du moins d'après les résultats de notre enquête: les loisirs sont en prises sur le quotidien, tout autant que le temps passé aux études.

Le sexe, le lieu de résidence, le type d'études Suivies, l'état matrimonial et probablement d'autres facteurs définissent les grands reliefs des emplois du temps quotidiens des étudiants.

La vie étudiante n'est pas seulement caractérisée par le temps passé à l'intérieur du site universitaire, mais elle l'est aussi par un temps considérable investi à l'extérieur de cet espace (temps de transport, temps des loisirs en ville..) et qui influe beaucoup sur la vie en campus des étudiants.

Le type d'espace universitaire module les rapports des étudiants à leur site en ce qui concerne les pratiques, la flexibilité d'usage de l'espace universitaire et le temps passé sur le site.

Au delà de la vie étudiante, cette recherche menée conjointement au campus de Tunis et au campus de Manouba renseigne d'une part sur les dangers que représente l'isolement spatial. Cet isolement favorise-t-il le repli et entraîne-t-il la difficulté interne et externe à l'échange et à la socialisation? , c'est du moins ce qu'on observe clairement sur le campus de Manouba.

Pouvons-nous donc dire maintenant que les campus objet de notre étude sont des espaces qui organisent une importante mobilité? Je crois qu'à ce stade de recherche on ne peut pas impulse un jugement, sera-t-il possible dans le cadre d'une thèse?

Pour la plupart des étudiants ces campus apparaissent plutôt comme des lieux de passage sans ancrage surtout pour ceux qui ne résident pas sur le site. Ils sont pris dans des trajets rythmés par le temps des études (comme on a vu ça lors de notre analyse).

Ainsi pouvons-nous dire que l'expérience étudiante se structure moins autour de l'espace que du métier étudiant ? Ce qui ressort de notre recherche c'est que Le rapport à l'espace reste secondaire devant le rapport aux études.

Notre investigation nous a conduit à nous poser la question de savoir si l'intégration de l'université à la ville ne dépend-t-elle pas en premier lieu d'une proximité spatiale des sites universitaires à la ville ? Il parait que la situation de l'université dans la ville comme c'est le cas du campus de Tunis peut favoriser l'intégration des étudiants. Mais cette proximité s'avère ne pas être, à elle seule, suffisante.

Doit-elle être accompagnée d'autres fonctions destinées aux usagers du site universitaire?

A la lumière des résultats de notre travail centré sur les modes de vie étudiante, la question de l'intégration des étudiants dans le système urbain passe probablement par l'intégration de l'université à la ville qui semble-t-il devoir être posé en terme de relations sociales et spatiales comme dit GIDDENS " autonomes et interdépendantes

Mais, si la question de l'intégration de l'université à la ville engage bien notre réflexion sur l'analyse des espaces concernés de leur vécu et de leur qualité sociale et urbanistique, elle ne peut se résumer à une stratégie de localisation.

Pensés et organisés pour favoriser l'acquisition des connaissances et faciliter le travail; il parait que ces espaces satisfont mal la promotion à une réussite sociale.

Les étudiants tunisois et surtout ceux des deux sites étudiés sont dans la ville: leurs pratiques montrent d'après les résultats de notre enquête et de nos entretiens qu'ils font probablement un usage "intensif" de la ville, mais pas de l'université qui reste apparemment marquée par sa fonction première d'enseignement.

Ainsi, faut-il penser aux modalités pratiques du "va-et-vient" des usagers de l'université entre celle-ci et la ville? Et s'agit-il d'analyser l'effet l'isolement spatial et social sur les formes d'intégration et de sociabilité des étudiants?

PROJET DE THESE

Comme il a été vu à l'exposé de la recherche, l'essentiel de la méthodologie a été axée sur des enquêtes sur le terrain.

A partir de l'étude des modes de vie des étudiants on va tenter de savoir ce que représente la ville pour les étudiants et comment ces derniers accèdent à l'urbanité à travers cette connaissance de la ville.

C'est donc l'intégration de l'université dans l'espace urbain qui est en jeu, avec les potentialités qu'elle ouvre à la ville et à la vie étudiante.

Le champ d'étude parait vierge en Tunisie, d'où tout son intérêt.

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*DHAHRI Noureddine- "Les conditions de vie des étudiants à l'université Tunisienne"- CERES, Série des sciences de l'éducation n°3, Tunis 1992- pages 105-123.

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*GASNIER A- "Jeunesse et forme de consommation spatiale et collective de l'espace centrale". Le Mans- 2000.

*LAMINE Ridha- "La citadinité: essai de définition d'un concept flou"- Texte diffusé aux journées scientifiques d'URBAMA, Tours, 9-11 Avril 1991, 9p, ronéo. 1991.

*LEFEBVRE Alain, CAVET Evelyne, FORTASSIN Christian- "L'action culturelle dans les relations université". Ville GRESOC, Université TOULOUSE Le-Mirail.

*LEFEBVRE Henri- "Introduction à la psychosociologie de la vie quotidienne" dans "Encyclopédie de la psychologie". Editions Nathan. Paris.

*Les rapports économiques de la Banque Mondiale- " L'enseignement supérieur tunisien : Enjeux et avenir"- Washington- 1998.

*Memorandum and Recommendation of the president of the international Bank for Reconstruction and Development to the Executive Directors on a country Assistance Strategy of the World Bank Group for the Republic of Tunisia. Report N° 15617-TUN. Country Operations I. Maghreb and Iran Department- Middle East and North Africa Region.

*MERLIN Pierre- "Universités et villes nouvelles: comment réussir l'insertion de l'université dans la ville?"- (Rapport du groupe de travail de l'association française des villes nouvelles), Lieu saint: AFVN, Février 1993- 13 pages.

*MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR- "Les perspectives de l'évolution de l'enseignement supérieur 1997/2007". BEPP. Tunis 1996.

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*ROCHEFORT Renée- "Géographie sociale et sciences humaines". Bulletin de l'Association des géographes français, 1963, pages 19-32.

*SAUVAGE André- "Rennes, ville d'escale pour les étudiants?". In Compte-rendu du séminaire "problématiques et méthodologies", 18 Septembre 1992, Programme interministériel de Recherche "L'urbanisme et la ville" Décembre 1992.

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*TAAMALLAH Khémais- "L'enseignement supérieur en Tunisie: inégalité et reproduction sociale". In Revue Tunisienne des Sciences Sociales, CERES, n°88/91, année 1987.

*UNESCO- "Changement et développement dans l'enseignement supérieur: document d'orientation". Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture. 1995.

Liste des Tableaux Pages

Tableau 1: Evolution du taux de féminisation ................................................8

Tableau 2: L'échantillon ....................................................................... 16

Tableau 3: Répartition par secteur de formation ............................................28

Tableau 4: Répartition de la population étudiante des deux sites par

établissement, niveau d'études et sexe..........................................29

Tableau 5: L'âge des étudiants................................................................ 29

Tableau 6: Catégorie sociaux- professionnel du père.......................................30

Tableau 7: Origines géographiques des étudiants..........................................30

Tableau 8: Origine des ressources............................................................ 30

Tableau 9: Lieux de résidence des étudiants de l'échantillon.............................31

Tableau 10: Proportion des étudiants nouvellement inscrits en 1997....................32

Tableau 11:Temps réservé au transport ....................................................32

Tableau 12: Temps hebdomadaire en fonction de la forme d'organisation

du site universitaire..............................................................36

Tableau 13: Nombre d'heures hebdomadaires passées sur le site universitaire

par activité........................................................................37

Tableau 14: Horaire hebdomadaire..........................................................38

Tableau 15: Les emplois du temps universitaires en fonction du niveau d'études.....38

Tableau 16: Les emplois du temps et les filières de formation...........................39

Tableau 17: Ventilation du temps des étudiants en fonction de la nature

de la résidence....................................................................39

Tableau 18: Destinations des étudiants hors des cours....................................42

Tableau 19: Les lieux les plus fréquentés par les résidents sur le site...................44

Tableau 20: Les lieux les plus fréquentés par les non résidents du

campus de Manouba ............................................................45

Tableau 21: Ventilation du temps en fonction de l'âge ...................................46

Tableau 22: Les genres de fréquentation des étudiants ..................................49

Tableau 23: Type de fréquentation en fonction du sexe..................................49

Tableau 24: Type de fréquentation en fonction du mode de vie........................50

Tableau 25: Modes d'occupation de l'espace...............................................51

Tableau 26: Modes d'occupation de l'espace en fonction du sexe......................52

Tableau 27: Les résidents chez les parents................................................52

Tableau 28: Les étudiants dans une résidence universitaire.............................53

Tableau 29: Nombres d'entrées et de sorties relevées au café "LA ROSA"

un mardi du mois d'Avril 1998................................................63

Tableau 30: Les motifs de déplacement en ville..........................................64

Tableau 31: Les résidents sur le site universitaire et leurs pratiques...................65

Tableau 32: Les résidents dans d'autres foyers universitaires et leurs pratiques......65

Tableau 33: Les résidents chez les parents et leurs pratiques...........................66

Tableau 34: Fréquentation du centre ville en fonction du sexe.........................66

Tableau 35: Le lieu de résidence et le rythme de fréquentation de la ville............67

Tableau 36: La filière d'études et le rythme de fréquentation de la ville...............67

Tableau 37: Les sorties en ville en fonction du lieu de résidence.......................69

Tableau 38: Les sorties en ville selon le sexe .............................................69

Liste des figures

Pages

Figure 1: Evolution des effectifs étudiants de 1960 à 1997..........................8

Figure 2: Les établissements universitaires dans le Grand Tunis (1997).........19

Figure 3: Le campus de Tunis: l'université insérée dans la ville ..................20

Figure 4: Plan du campus de Tunis.....................................................21

Figure 5: Plan de la faculté de Manouba..............................................24

Figure 6: Le terrain réservé au campus de Manouba................................25

Figure 7: Le campus de Manouba: l'université isolée de la ville.................26

Figure 8: Temps réservé au transport par jour en aller et retour...................35

L'enquête

* 1 - D'après les résultats de notre enquête (voir annexe), 61% des étudiants interrogés sont originaires de petites localités ou de zones rurales.

* 2 - Le taux de scolarisation des enfants âgés de six ans est de 99,2%, celui de ceux dont l'âge est entre 6 et 12 ans est de 92,1%.

* 3 - Les très rares travaux écrits sur la vie étudiante en Tunisie n'ont jamais fait l'objet de recherche approfondie. Il y a lieu de citer celui de M Nourdine Dhahri : les conditions de vie des étudiants à l'université tunisienne- Série des sciences et de l'éducation n°3- CEREC- 1992.

* 4 - Joelle Z- Les maisons des étudiants : futur lieu de vie universitaire ou nouveau produit immobilier ? In Espaces et société n°80/81 ? 19966 Page 121.

* 5-La madersa créée au XI ème siècle à Baghdad, signifiait exactement lieu (préfixe ma) où l'on étudie (le sens de racine «DRS») c'est-à-dire un collège universitaire.

* 6-Il y a lieu de remarquer la ressemblance entre le modèle fonctionnaliste de la "Madersa" et la conception plus tard du campus américain comme modèle social et de gestion de la vie universitaire.

* 7 - Bourdin.A- in Espaces et sociétés n°59, page 15.

* 8 -Merlin.P- Les universités et les villes nouvelles de l'île de France- In les annales de la recherche urbaine n° 62/63 6 Juin 1994, pages 212,213.

* 9 - Fardet.N- L'urbanisme universitaire aux Etats-Unis: Genèse et typologie. In les annales de la recherche urbaine n° 62/63.

* 10 - Sylvia OSTROWETSKY et M.H.POGGI- Ville et université- L'Harmattan- 1996- Page 75.

* 11 -P.Merlin -In Les universités et les villes nouvelles de l'Ile-de-France- Op.cit

* 12 -A.Motte- l'université et la ville- Colloque 31/5- 1/6 France- 1990.

* 13 - P.Merlin -In Les universités et les villes nouvelles de l'Ile-de-France- Op.cit

* 14 -V.Elrich- La vie étudiante dans les Alpes Maritimes, modes de vie et espace urbain- Plan urbain, France- 1993. p.215.

* 15 - La première université tunisienne a été créée par la loi 60-2 du 31 mars 1960.

* 16 - Voir protocole d'enquête en annexe

* 17 - D'après les dernières statistiques de l'office des oeuvres universitaires parus en JUIN 1998 le nombre de repas servis par jour au restaurant est de 3341 repas pour 770 places.

* 18 - Michel.Verret - Le temps des étudiants- Thèse- Université de ParisV, 1975, page 25.

* 19 - D'après des chiffres du ministère de l'enseignement supérieur en 1997/1998, le nombre des étudiants boursiers représente 27% de l'effectif total.

* 20 -Sur un effectif total de 137.024 étudiants en 1997, 42.441 bénéficient d'une résidence universitaire d'après les chiffres du MES.

* 21 - La présence pendant les heures de cours n'est pas obligatoire pour les étudiants de certaines disciplines.

* 22 -Valerie E, Alain F, Novi M- "La vie étudiante dans les Alpes Maritimes, modes de vie et espace urbain". Plan Urbain- Ministère de l'équipement, France-juin 1993- 215 pages.

* 23- D'après mes multiples visites sur le site, il m'est apparu que les équipements sportifs du campus de Manouba sont plus souvent utilisés les vendredi soir et week-end par les étudiants résidents sur le site.

* 24 -P.Merlin -Les universités et les villes nouvelles de l'île-de-France- In les annales de la recherche urbaine n°62/63- Plan urbain, Ministère de l'équipement, des transports et du tourisme- Juin 1994.

* 25 - Daniel Pinson- A l'écart de la ville, en cité universitaire et logement HLM- Espaces et sociétés n°80/81- L'Harmattan- 1996.

* 26 - C.Vallabregue- La condition étudiante-Paris- Petite bibliothèque- Payot, 1970-page111.

* 27 - Terme utilisé par Valérie Elrich dans sa recherche: la vie étudiante dans les Alpes Maritimes-Op.cit.

* 28 - Gabriel Moser. Eugenia Ratiu- Pratiques de l'espace universitaire et budget temps des étudiants dans deux universités intra-muros et deux campus périurbains- Laboratoire de psychologie de l'environnement- URA-CNRS 1270- MESR- France 1994, pages 225.






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon