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Impact du risque politique sur les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne

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par Didier Joël Kama N'GBESSO
Université d'Auvergne Clermont- Ferrand1, centre d'études et de recherches sur le développement international - Master 2 2010
  

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REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a été une expérience très enrichissante au cours de laquelle j'ai eu des échanges très utiles avec certaines personnes. C'est pourquoi je remercie tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce mémoire.

Je remercie aussi les enseignants du CERDI que j'ai eu cette année. Merci pour l'enseignement et toutes ces réflexions pertinentes sur l'économie du développement.

Enfin, Grand Merci à ma famille qui m'a toujours soutenu dans mes études, et je n'oublie pas de remercier le Seigneur Dieu Tout-Puissant pour tout ce qu'Il fait dans ma vie.

A ma famille,

TABLE DES MATIERES

RESUME 3

ABSTRACT 3

INTRODUCTION 3

CHAPITRE I : ANALYSE THEORIQUE 3

I.1 PARADOXE DE LUCAS ET SES IMPLICATIONS POUR L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE 3

I.2 LA RELATION INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS - CROISSANCE ECONOMIQUE 3

I.3 INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS : DEFINITION ET REFLEXIONS THEORIQUES 3

I.4 RISQUE POLITIQUE : 3

I.4.1 DEFINITIONS 3

I.4.2 APPROCHE MACRO-POLITIQUE DU RISQUE POLITIQUE 3

I.4.3 APPROCHE MICRO-POLITIQUE DU RISQUE POLITIQUE 3

I.4.4 LA GESTION DU RISQUE POLITIQUE DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT 3

I.4.5 MODELES THEORIQUES DES INVESTISSEMENTS DE LA FIRME 3

CHAPITRE II. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'IMPACT DU RISQUE POLITIQUE SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 3

II.1 ETATS DES LIEUX ET CONTRAINTES SUR LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 3

II.1.1 ETAT DES LIEUX DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 3

II.1.2 CONTRAINTES SUR LES IDE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 3

II.2 REVUE DE LITTERATURE 3

II.2.1 ETUDES EMPIRIQUES SUR LA RELATION IDE - RISQUE POLITIQUE 3

II.2.2 RESULTATS SUR LES ETUDES AVEC D'AUTRES DETERMINANTS DES IDE 3

II.3 DONNEES ET SPECIFICATION EMPIRIQUE 3

II.3.1 PRESENTATION DES DONNÉES ET STATISTIQUES DESCRIPTIVES 3

II.3.2 SPECIFICATION EMPIRIQUE ET METHODOLOGIE 3

II.4 RESULTATS 3

II. 5 LES TESTS ECONOMETRIQUES ET ROBUSTESSE DES RESULTATS 3

II.5.1 TEST DE HAUSMAN 3

II.5.2 TEST DE NORMALITÉ : TEST DE BERA ET JARQUE 3

II.5.3 TEST D'HOMOSCÉDASTICITÉ 3

II.5.4 TEST D'INDEPENDANCE SERIELLE : DURBIN-WATSON 3

II.5.5 TEST D'ENDOGENEITE : NAKAMURA NAKAMURA 3

II.5.6 TEST DE SURIDENTIFICATION : TEST DE SARGAN 3

II.5.7 TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS : TEST DE CHOW 3

II.5.8 TEST DE LA FORME FONCTIONNELLE : TEST DE RAMSET RESET 3

II.5.9 TEST DE DETECTION DE LA MULTICOLINEARITE : TEST DU VIF 3

CONCLUSION 3

BIBLIOGRAPHIE 3

ANNEXES 3

RESUME

Cette étude analyse l'impact du risque politique sur les flux nets d'entrées d'investissements directs étrangers dans 31 pays d'Afrique Subsaharienne de 1984 à 2008. Les résultats indiquent une relation significativement négative entre le risque politique et les influx d'IDE en Afrique Subsaharienne. En effet, le score de l'indicateur du risque politique global de l'International Country Risk Guide est positivement relié aux flux d'IDE. Ce qui signifie que toute augmentation du risque politique entraine une diminution des flux nets d'entrées d'IDE en Afrique Subsaharienne. Le résultat obtenu est robuste à tous les tests effectués dans notre analyse.

Mots clés : investissements directs étrangers, risque politique, Afrique Subsaharienne.

ABSTRACT

This study analyzes the impact of political risk on net flows of foreign direct investment inflows in 31 countries in Sub-Saharan Africa from 1984 to 2008. The results indicate a significant negative relationship between political risk and FDI inflows in SSA. Indeed, the indicator score political risk overall the International Country Risk Guide is positively related to FDI flows. This means that any increase in political risk leads to a decrease in net flows of FDI inflows in SSA. The result is robust to all tests in our analysis.

Keywords: foreign direct investment, political risk, Sub-Saharan Africa.

INTRODUCTION

Le développement économique dépend en majeure partie des investissements profitables (Busse et Hefeker, 2007). Pendant les années 1990, les investissements directs étrangers étaient une source de financement très importante dans les économies en développement. Ozturk (2007) souligne ainsi que « pendant les fluctuations des flux de capitaux dans les années 1990, les investissements directs étrangers étaient la principale source de flux dans les pays en développement ». En effet, par rapport aux autres sources de capitaux, les investissements directs étrangers étaient moins volatiles et n'étaient pas procycliques. La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (2003) affirme que les investissements directs sont devenus un important facteur de développement économique global et d'intégration au cours des années 1990. De plus, Ludger Odenthal (2001) ajoute que l'accès aux IDE peut compléter l'épargne intérieure habituellement faible dans les pays en développement et donc apporter le capital nécessaire pour financer la croissance économique et le développement. En Afrique particulièrement, le taux d'épargne était très faible. Le taux d'épargne brut en Afrique Subsaharienne, évalué en pourcentage du PIB, diminuait de 21.3% sur la période 1975-1984 à 17.4% au cours de la période 1995-2002 (Dupasquier & Osakwe, 2005). C'est ainsi que bon nombre de dirigeants et de chercheurs ont conclu que les investissements directs étrangers peuvent avoir un effet positif important sur le développement du pays hôte. Plusieurs études ont par ailleurs confirmé l'impact positif des investissements directs étrangers sur la croissance économique dans les pays. Selon Alfaro L. et al (2009), les investissements directs étrangers en plus du capital financier qu'ils apportent, sont une source précieuse de technologie et de savoir-faire qui sont profitables aux entreprises locales et donc peuvent aider à la relance de l'économie dans le pays hôte. Les investissements directs étrangers devraient permettre aux pays en développement de disposer du capital nécessaire à l'investissement. Les gouvernements espéraient recevoir des investissements directs étrangers la technologie, les pratiques managériales et organisationnelles et l'accès aux marchés (UNCTAD, 1995). De plus, la théorie néoclassique prédisait un afflux des capitaux des pays riches à productivité du capital faible vers les pays pauvres à productivité du capital élevée. Si le capital circulait librement, les nouveaux investissements seraient exclusivement dirigés dans les pays pauvres, et cela continuerait à être vrai jusqu'à ce que les rendements du capital s'égalisent dans tous les pays (Alfaro et al, 2005). Les prévisions étaient encore plus optimistes pour l'Afrique. La tendance générale à la fin des années 80 était donc de mettre en place des mesures pour attirer les investissements directs étrangers. Le milieu des années 1990 a ainsi été caractérisé par un mouvement général vers la libéralisation et la facilitation des investissements directs étrangers » (UNCTAD, 1995). Les premières mesures s'orientaient vers la libéralisation des lois et politiques nationales sur les investissements directs étrangers. 108 des 110 nouvelles réformes adoptées dans 49 pays concernaient la libéralisation ou la promotion des investissements directs étrangers (UNCTAD, 1995).

Les premiers constats des entrées nettes d'investissements directs étrangers infirmaient la prédiction de la théorie néoclassique standard sur le mouvement des capitaux. On a constaté une part très faible des entrées nettes d'investissements directs étrangers dans les pays en développement. En 1990, la part des flux nets d'investissements directs étrangers entrants dans les pays en développement était seulement de 16.92% alors que celle entrant dans les pays développés faisait plus de 83%1(*). En 1994, l'Afrique Subsaharienne a reçu 1.8 milliards de dollars en investissement direct étranger, ce qui représentait la taille des flux de la Nouvelle Zélande à elle seule (WIR, 1995). En 2000, les IDE entrants dans le continent Africain restaient encore très faibles malgré leur progression dans le temps puisqu'ils représentaient à peine 0.6% des flux d'IDE dans le monde, ce qui équivalait à la quantité totale d'IDE en Finlande la même année (OECD, 2002). Les investissements directs étrangers à destination des pays en développement étaient ainsi très faibles comparés aux investissements directs étrangers à destination des pays développés, et ils étaient encore plus faibles en Afrique Subsaharienne. Le continent Africain n'a pas bénéficié de suffisamment d'investissements directs étrangers en dépit du fait que les pays de la région ont fait beaucoup d'efforts pour attirer les investissements... (UNCTAD, 1995). Lucas (1990) s'est penché sur cette réalité en cherchant à savoir pourquoi les pays en développement ont été incapables d'attirer les capitaux étrangers. C'est ce que l'on appellera le « paradoxe de Lucas »... Pourtant dans la période 1991-1996, les taux moyens de retour sur les investissements directs étrangers en Afrique étaient les plus élevés du monde. Ces taux moyens de retour sur les investissements en Afrique étaient de 30% tandis que ceux de l'Asie et Pacifique, de l'Amérique Latine et des autres pays en développement étaient respectivement de 21, 14% et 16% (UNCTAD, 1999 in Asiedu, 2002).

Plusieurs auteurs ont cherché alors à connaitre les facteurs qui pourraient attirer les IDE dans tel ou tel pays ou dans une région donnée plutôt qu'une autre. Le risque politique a été désigné comme l'un des facteurs les importants influençant les flux d'IDE. Pour Lucas (1990), le manque d'IDE dans les pays avec d'importants bénéfices marginaux du capital investi est dû au fait que les pays en développement font face à des niveaux de risques politiques plus élevés que les pays industrialisés. Le risque politique constitue l'ensemble des actions et des politiques de la société et du gouvernement, qui prennent naissance à l'intérieur ou à l'extérieur d'un pays, et qui affectent négativement un groupe spécifique, ou la majorité des affaires et des investissements des étrangers (Simon 1982 in Desbordes 2010). Un grand nombre d'études se sont intéressés à l'impact du risque politique sur les influx d'IDE dans les pays en développement mais très peu sur l'Afrique subsaharienne. Asiedu (2002) affirma que, « sachant que les investissements directs étrangers contribuent à la croissance, peu de travaux empiriques sur les investissements directs étrangers se sont concentrés sur l'Afrique qui est pourtant la région la plus pauvre du monde »2(*). Quel serait donc l'impact du risque politique sur les investissements étrangers en Afrique Subsaharienne ? L'Afrique Subsaharienne est-elle réellement exposée à des niveaux élevés de risques politiques comme le soutient Lucas pour l'ensemble des pays en développement ? Nous choisissons donc l'analyse du cas exclusif de l'Afrique Subsaharienne pour tenter d'appréhender l'impact réel du risque politique sur les influx d'IDE dans cette région en développement. Aussi, comme le souligne Samuel Adams (2009), la focalisation de l'Afrique subsaharienne qui offre des conditions sociales, économiques et politiques similaires peut aider à réduire les biais dus à la sélection de l'échantillon.

L'objet de cette étude est donc l'analyse de l'impact du risque politique sur les flux nets d'entrées d'investissements directs étrangers en Afrique Subsaharienne. Nous contrôlerons la robustesse des résultats obtenus avec les variables utilisées habituellement dans la littérature sur les déterminants des IDE. Notre analyse s'articule en deux grands chapitres. Le 1er chapitre sera consacré à l'analyse théorique. Il renfermera les réflexions théoriques existantes sur le Paradoxe de Lucas, la relation IDE - croissance économique, et la définition des IDE et du risque politique. Le second chapitre sera consacré à l'analyse empirique de l'impact du risque politique sur les flux nets d'entrées d'IDE en Afrique Subsaharienne. Nous utilisons différentes méthodes dans notre analyse. D'abord, nous utilisons la méthode des MCO Pooled qui donnera une première idée des résultats obtenus. Ensuite, nous utiliserons le modèle à effet fixe pour prendre en compte l'hétérogénéité individuelle et temporelle inobservée due aux données de panel. Enfin, nous corrigeons les problèmes d'autocorrélation des résidus et d'endogénéité de notre variable d'intérêt (le risque politique) avec respectivement la méthode Feasible Generalised Least Squares et celle des doubles moindres carrés.

CHAPITRE I : ANALYSE THEORIQUE

I.1 PARADOXE DE LUCAS ET SES IMPLICATIONS POUR L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Alfaro (2005) affirme qu'en dépit de la forte mobilité des capitaux au cours de la décennie passée, les flux de capitaux des pays riches vers les pays pauvres ont été largement en dessous des niveaux prédits par les modèles néoclassiques standards. Elle utilisa les données du risque politique de l'International Country Risk Guide (ICRG)3(*) dans une étude sur la période 1970-2000, effectuée sur un panel de 86 pays développés et en développement, et elle montra que la faible qualité des institutions est la principale explication du paradoxe de Lucas. Ce constat ne fait que confirmer la thèse de Robert Lucas (1990) connue sous le nom de « Paradoxe de Lucas ». Lucas (1990) utilisa l'exemple contemporain des très modestes flux de capitaux des Etats-Unis vers l'Inde pendant le deuxième grand boom du marché global du capital. En effet, Lucas (1990) montra que les flux de capitaux des pays riches vers les pays pauvres étaient très modestes et nettement inférieurs aux niveaux prédits par la théorie. Clemens et Williamson (2000), utilisant les données sur les investissements britanniques dans 34 pays au cours du 19ème siècle, montrèrent eux aussi que deux tiers des exportations des capitaux britanniques allaient en direction du Nouveau Monde où la main d'oeuvre était rare avec seulement un dixième de la population mondiale et juste un quart des capitaux en direction de la main d'oeuvre abondante d'Asie et d'Afrique qui faisaient à eux seuls plus des deux tiers de la population mondiale.

Les principales explications théoriques de l'analyse de Lucas (1990) peuvent être divisées en deux catégories:

Ø la 1ère catégorie inclut les différences dans les fondamentaux qui affectent la structure de production de l'économie.

Les chercheurs (incluant Lucas lui-même) ont exploré le rôle des facteurs de production omis, la politique du gouvernement, les institutions et les différences dans la technologie . En d'autres termes, l'hypothèse du modèle néoclassique standard suppose des fonctions de production néoclassiques agrégées uniformes à l'échelle internationale, c'est-à-dire que les pays produisent les mêmes biens, avec un même taux de retour pour les fonctions de production à l'échelle, les mêmes facteurs de production et la même technologie.

Montiel et College (2006) abordent dans le même sens que Lucas et montrent que dans la mesure où la technologie accessible aux entreprises africaines est moins productive que celle des pays créanciers, il se peut que le rendement des investissements en capital matériel en Afrique ne soit pas exceptionnellement élevée par rapport à celui obtenu dans ces pays. Ces mêmes auteurs stipulent qu'il se peut aussi que les nouvelles technologies servent à fabriquer des produits destinés aux marchés des pays industrialisés et donc les coûts de transport et les déficiences des équipements portuaires et de transport en Afrique amèneraient les entreprises étrangères à produire localement.

Montiel et College (2006) expliquent par ailleurs, que même si les fonctions de production globale des pays Africains étaient identiques à celle des pays riches, le fait que le continent Africain soient relativement bien dotés en ressources humaines et naturelles ne garantit pas forcément un rendement exceptionnellement élevé des investissements en capital matériel. En effet, le capital humain (santé, éducation), les infrastructures et le capital institutionnel(l'appareil de gouvernance dans son ensemble), sont susceptibles d'influencer sur le rendement des investissements en capital matériel. Pour eux, les lacunes observées sur le continent Africain en capital humain, infrastructure, et capital institutionnel pourraient expliquer pourquoi le paradoxe de Lucas s'applique à ce continent.

Ø la 2nde catégorie d'explications met l'accent sur les imperfections des marchés de capitaux internationaux, principalement le risque de souveraineté et l'asymétrie d'information.

Il soutient que l'échec des marchés inhibe les flux de capitaux des pays riches vers les pays pauvres, malgré le fait que le capital soit potentiellement productif et qu'il est un taux de retour élevé dans les pays en développement.

Montiel et College (2006) affirment que l'asymétrie de l'information, alliée au comportement opportuniste, est réputée pour entraver considérablement l'exécution des opérations financières en faisant grimper leur coût. En clair, même si des projets d'investissement procurent un niveau social élevé en Afrique, il convient d'éliminer les frictions informationnelles pour les financer. Les créanciers extérieurs doivent donc être informés. Portes et Rey (2005) ont soutenu que les frictions informa- tionnelles sont les principales variables explicatives de la distribution géographique des flux d'investissement transfrontaliers.

Reinhart, Rogoff et Savastano (2003) soutiennent que le risque de souveraineté explique le Paradoxe de Lucas non seulement en Afrique mais aussi dans les régions en développement. Pour Montiel et College (2006), le risque de souveraineté peut représenter un obstacle important à la réalisation des projets à rendement social élevé pouvant principalement être mis en oeuvre par les administrations publiques africaines pour 3 raisons principales : premièrement, l'inefficience engendrée par le faible niveau de compétences des fonctionnaires, le maintien de postes inutiles motivés par des impératifs politiques et la corruption rendrait très difficile la capacité du secteur public à mettre en oeuvre des projets tout en réalisant leur potentiel de rendement social élevé. On aurait donc une incapacité du secteur publique à réaliser le projet avec efficacité. Deuxièmement, même si le secteur public peut réaliser efficacement le projet, il doit posséder la capacité de rembourser les emprunts contractés pour le financer s'il veut attirer des capitaux étrangers. Ces auteurs pensent que la vulnérabilité du budget de l'administration publique aux conflits civils pouvant éclater dans les pays voisins ou aux catastrophes naturelles telles que les sécheresses, les contraintes politico-économiques influant sur les dépenses et l'inefficience du régime fiscal sur les recettes, et même l'instabilité politique pouvant amener l'administration publique à retarder les remboursements de ses emprunts peuvent engendrer un risque de souveraineté et donc diminuer les flux de capitaux en direction de l'Afrique.

Montiel et Collège (2006) annoncent aussi que le coût élevé d'intermédiation financière en Afrique pourrait fortement entraver le financement par le secteur privé des projets d'investissement des entreprises privées du pays. En effet, les frais d'intermédiation, que l'on désigne sous le nom de prime de financement externe, diminuent le rendement brut obtenu par le prêteur en échange de l'utilisation de ses fonds. Il s'agit des frais de courtage, des frais d'évaluation de la demande de prêts, des frais de délégation, et des frais d'exécution de contrats.

Clemens et William (2000) identifient deux camps dans l'analyse du Paradoxe de Lucas : d'un côté le 1er camp regroupe tous ceux qui pensent que le capital est hautement productif dans les pays pauvres mais il n'y afflue pas à cause de l'imperfection du marché financier global et de l'autre ceux qui pensent que le capital serait aussi très productif dans les pays pauvres également avec perfection du marché du capital mais n'a aucune raison d'affluer dans ces pays là.

Ces auteurs soutiennent dans leur analyse que l'imperfection du marché des capitaux n'est pas la cause du Paradoxe de Lucas observé avec l'afflux des capitaux britanniques dans le Nouveau Monde (plutôt qu'en Afrique ou en Asie) entre 1890 et la 1ère guerre mondiale. Ils ont alors montré que ce sont plutôt les facteurs fondamentaux qui dirigeaient les capitaux britanniques, à savoir, par ordre d'importance, le niveau d'éducation, la dotation en ressources naturelles, l'immigration.

I.2 LA RELATION INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS - CROISSANCE ECONOMIQUE

Avant d'analyser l'impact du risque politique sur les IDE dans les pays d'Afrique subsaharienne, il nous semble important de montrer d'abord les réflexions théoriques et les investigations empiriques sur la relation IDE-croissance économique dans les différentes régions et pays.

Selon S. Adams (2009), deux principales perspectives théoriques ont été utilisées pour expliquer l'impact des IDE dans les économies des pays hôtes : les théories de la modernisation et les théories de la dépendance. Les théories de la modernisation basées sur la théorie néoclassique de la croissance endogène suggèrent que les IDE contribuent à promouvoir la croissance économique dans les pays en développement. Dans la perspective des nouvelles théories de la croissance, le transfert de technologie par l'entremise des IDE à destination des pays en développement est spécialement important à cause du manque d'infrastructures nécessaires en termes population instruite, de marchés libéralisés, de stabilité sociale et économique, pour innover et promouvoir la croissance dans la plupart des pays en développement (Calvo et Sanchez-Robles, 2002). La perspective de la modernisation est, quant à elle, basée sur le principe fondamental en économie qui stipule que la croissance économique requière de l'investissement en capital. Cependant, toujours selon Adams, contrairement à la perspective de la modernisation, les théoriciens de la dépendance s'attendent à ce que la dépendance aux investissements étrangers aient un effet négatif sur la croissance et la distribution du revenu. A cet effet, Bornschier and Chase-Dunn (1985) in Adams (2009) affirment que les IDE créent une structure industrielle dans laquelle le monopole prédomine conduisant à ce qu'ils décrivent comme la « sous-utilisation de la force productive ». L'hypothèse sous-jacente est qu'une économie contrôlée par les étrangers ne se développe pas de manière organisée, mais croit plutôt de manière désarticulée (Amin, 1974). Adams (2009) explique cela par le fait que l'effet multiplicateur par lequel la demande dans un secteur du pays crée une demande dans les autres secteurs est faible dans un tel cas, ce qui conduit à stagner la croissance dans les pays en développement. Adams (2009) souligne par ailleurs que cet argument est d'autant plus important que la plupart des IDE en Afrique se dirigent dans les secteurs des ressources naturelles (Pigato, 2000) qui ont des barrières substantiels à l'entrée.

Kristian Eppenberg et Armin Riess (2004) estiment que la théorie économique retient 3 éléments à travers lesquels les IDE influencent la croissance économique : ce sont le taux d'investissement national, les gains d'efficience et les effets de « spillovers ». Tout d'abord, comme ils le disent, étant donné le déséquilibre entre épargne et investissement reflété dans le déficit des comptes courants, une entrée nette d'IDE peut aider à augmenter le taux d'investissement dans le pays hôte. Cela contribuera à accroitre le stock de capital productif et ainsi l'output produit. Ensuite, les gains d'efficience des firmes acquises ou créées peuvent provenir de deux sources : les économies d'échelle et la réduction des facteurs d'inefficience. La réduction des facteurs d'inefficience créent des gains de productivité qui prennent naissance dans le transfert de bonnes pratiques aux firmes nouvellement acquises, dans la forme d'un nouveau management, d'une nouvelle connaissance et d'une nouvelle technologie. Enfin, les effets de « spillovers » apparaissent quand la connaissance et la technologie de l'investisseur étranger qu'il transfère à la firme acquise débordent à l'environnement économique local. Cela se passe notamment lorsque la firme vend des biens intermédiaires aux firmes locales.

Nous ajoutons brièvement quelques études empiriques sur la relation IDE - croissance économique. Ewe-Ghee Lim (2001) estime que bien qu'il n'y ait pas de consensus sur la relation entre IDE et croissance économique, il y a une opinion croissante ces dernières années selon laquelle les IDE sont positivement reliés à la croissance économique. Ronald Findlay (1978) postulait que les IDE augmentaient les taux de progrès technologiques dans le pays hôte et donc la croissance à travers un effet de contagion (ou diffusion technologique) issu de la technologie avancée et des pratiques managériales des firmes étrangères. La création et la diffusion des nouvelles technologies constituait, pour lui, le déterminant major de la croissance économique. Cet effet de contagion, caractérisé par les externalités positives, pouvait conduire à améliorer la productivité et l'efficience des firmes locales. Zhang (2001) montre, dans une procédure en étape réalisée en Amérique et en Asie, que les IDE tendent à promouvoir la croissance économique en Asie de l'Est plutôt qu'en Amérique Latine. Toujours selon Zhang (2001), l'impact des IDE dans l'économie d'accueil est spécifique au pays mais les IDE tendent à plus promouvoir la croissance économique quand les pays hôtes adoptent un régime de libéralisation des échanges, améliorent l'éducation et donc le capital humain, encouragent les IDE verticaux, et maintiennent la stabilité macroéconomique. Borensztein, Gregorio et Lee (1997) ont testé l'effet des IDE sur la croissance économique en utilisant les flux d'IDE des pays industrialisés dans 69 pays en développement au cours des deux décennies passées. Ils ont trouvé que les IDE contribuent à la croissance économique seulement quand une capacité d'absorption suffisante des technologies avancées est disponible dans l'économie du pays hôte.

I.3 INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS : DEFINITION ET REFLEXIONS THEORIQUES

L'Organisation pour la Coopération Economique et le Développement (2008) intègre dans les IDE les fonds d'investissement, les bénéfices réinvestis (les bénéfices non distribués comme dividendes et les bénéfices des branches non remis à l'investisseur direct), et les opérations de dette au sein de la compagnie (emprunts et prêts des fonds, dette de sécurité, crédit de commerce, entre la maison mère et les filiales ou entre les filiales elles-mêmes). Selon le rapport World Investment Rapport (2009), les IDE sont les flux nets d'investissements entrainant une relation à long terme et à travers lesquels une entité résidente dans une économie (investisseur direct étranger ou entreprise mère) obtient un intérêt et un contrôle durable dans une entreprise résidente dans une économie autre que celle de l'investisseur (filiale étrangère ou entreprise de l'investisseur direct étranger). Cela implique que l'investisseur exerce une influence significative dans la gestion de l'entreprise résidente dans l'autre économie. Les flux nets d'IDE se réfèrent ainsi aux entrées nettes des sorties, où les IDE se réfèrent aux investissements pour lesquels les firmes multinationales détiennent au moins 10% des actions (FMI) avec droit de vote dans l'entreprise locale. Matthias Muse et Carsten Hefeker (2007), tout en soulignant que ce seuil de 10% est quelque peu arbitraire, affirment que cette définition des IDE couvre seulement une part des ressources investis par les multinationales, puisque selon ces auteurs une part de l'investissement de l'entreprise peut être financée par la dette ou par le capital qui a augmenté sur le marché local. Ainsi les variables IDE minimisent les activités des firmes multinationales à l'étranger. Ces mêmes auteurs signalent cependant que si ce biais potentiel est uniforme pour tous les pays et au dans le temps, les résultats ne devraient pas changer en ce qui concerne le signe et les niveaux de signification des coefficients estimés.

Alsan, Bloom et Canning (2006) distinguent deux (2) objectifs stratégiques qui incitent les firmes à investir à l'étranger plutôt que d'exporter ou de vendre leur licence : soit elles veulent capter le marché localisé soit elles veulent minimiser leur coût de production. En effet, selon ces auteurs, elles peuvent chercher à mieux servir le marché local, et ainsi en produisant localement elles évitent les coûts de transport, les barrières au commerce, les retards dans la production et cela permet une circulation rapide de l'information. Ces auteurs qualifient cette stratégie de « market-seeking » ou d'investissement direct étranger horizontal. L'autre stratégie consiste à produire pour un marché plus global mais en sélectionnant la destination qui minimise les coûts de production, à travers de faibles coûts d'inputs. Shatz et Venables (2000) parlent d'« export-oriented » ou d'investissement direct étranger vertical. Pour Alsan et al (2006), la production locale permet à une firme d'éviter les coûts de transport, les taxes liées à l'importation, mais cela est seulement attractif quand le marché domestique est suffisament large pour couvrir les coûts fixes liés au démarrage de la production et tous les autres coûts liés à la spécificité du pays hôte. Lahiri S. (2009) affirme que les IDE verticaux peuvent prendre 2 formes distinctes : " backward vertical" autrement dit IDE verticaux en amont et "forward vertical" autrement dit IDE verticaux en aval. Il donne à cet effet l'illustration des IDE horizontaux et verticaux ci-contre: l'ouverture d'une usine Toyota (firme japonaise) aux Etats-Unis est un IDE horizontal; lorsque TOYOTA ouvre une filiale en Chine pour produire une partie de son matériel qui sera ensuite utilisé dans l'assemblage finale au Japon, on parle d'IDE "backward vertical" ; enfin lorsque TOYOTA ouvre une direction à Hawaii pour vendre ses voitures produites en Chine et assemblées au Japon, on parle d'IDE "forward vertical".

Dunning (1980, 1993,2000) offre une conceptualisation sur les déterminants des IDE qu'il appelle le « Paradigme Eclectique » ou « Paradigme OLI ». Ce paradigme est basé sur les avantages basés sur la propriété, l'emplacement et les incitations internationales :

"Ownership avantages": les avantages de la propriété concernent les avantages concurrentiels (Porter, 1980 et Meyer, 1998)4(*) spécifiques à la firme qu'elle peut posséder. Ces avantages de la propriété sont créés à travers l'expérience internationale d'une firme, sa taille, sa capacité à différencier ses produits ou ses services, la flexibilité de ses produits ou de ses services, l'intensité du service et l'intensité de la technologie de son offre (Dunning, 1993). Dunning (1996) retient comme exemples la mise sur le marché par une firme d'un produit unique qui ne peut pas être facilement copié par les concurrents ou d'une firme qui a assez de moyens financiers et d'expérience pour pénétrer un marché difficile d'accès.

"Locational advantages": Dunning (1996) retient comme mesures des avantages de la localisation la possibilité de coûts de production faibles, la demande effective et la demande potentielle, les différences ou les similitudes dans la culture, les politiques économique, judiciaire, politique et commerciale. Meyer (1998) rajoute la proximité au marché.

"Internalization incentives" : les incitations internationales peuvent faire qu'il soit plus efficient pour la firme multinationale d'utiliser ses avantages concurrentiels pour vendre ses produits à l'international plutôt que sur le marché local (Meyer, 1998). Williamson (1981) réfère ses coûts à des coûts de transaction.

I.4 RISQUE POLITIQUE :

I.4.1 Definitions

Le risque politique émane de l'incertitude sur les revenus potentiels, qui peut aider ou freiner les intérêts du business, ou s'avérer être meilleure ou pire qu'attendu (Alon & Herbert, 2009). Les changements dans la politique du gouvernement et/ou des institutions politiques ou même de la société dans son ensemble peuvent donc affecter le comportement des firmes multinationales. Pour Busse & Hefeker (2007), ces changements de politique affectent la prime de risque incorporée dans un projet d'investissement et, par conséquent la décision de location des multinationales à l'étranger. Desbordes R. (2010) associe le risque politique à l'instabilité du gouvernement, la corruption publique, la faible protection des droits de propriété et le déséquilibre économique, et selon lui le risque politique dissuade les investissements directs étrangers car il accroit conjointement les coûts de la pratique des affaires et l'incertitude. Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996) appréhendent le risque politique dans les quatre éléments suivants :

ü Discontinuités: changements drastiques dans l'environnement du business

ü Incertitude: changements qui sont difficiles à anticiper

ü Forces politiques: gouvernement et autres corps politiques

ü Impact sur le business : impact possible sur les profits ou d'autres objectifs des firmes.

Selon Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996) les directions des firmes qui connaissent la valeur de l'analyse du risque politique choisissent entre les trois méthodes de prévision suivantes pour évaluer le risque politique :

ü Les méthodes qualitatives non structurées : elles comprennent d'une part les jugements et intuitions des managers et d'autre part les opinions d'experts. Comme exemple de méthode basée sur les jugements et intuitions des managers, ces auteurs citent l'approche « grand tour ». Cette approche consiste en une investigation des investisseurs étrangers (recherche préliminaire) dans le pays hôte avant l'implantation future de leur entreprise. La technique d'opinions d'experts consiste, quant à elle, à recueillir « les conseils des investisseurs étrangers et des membres du gouvernement local, des universitaires, d'anciennes personnalités politiques, d'éducateurs expérimentés et de journalistes » (de Mortanges & Allers, 1996)5(*).

ü Les méthodes qualitatives structurées : nous avons la technique DELPHI, les checklists standardisés, l'approche par scénarios.

ü Les méthodes quantitatives : pour de Mortanges & Allers, les méthodes quantitatives sont développés dans le but de réduire les biais de subjectivité des méthodes qualitatives. Ils permettent d'améliorer l'objectivité et la précision de l'analyse. Ils distinguent : les analyses des consultants du risque politique, les méthodes spécifiques aux compagnies. Schollhammer (1978) in de Mortanges & Allersn (1996) a développé un modèle quantitative qui utilise les mesures de certains facteurs causals pour prévoir les changements politiques6(*). Cependant, un inconvénient des méthodes quantitatives n'est pas la méthodologie mais plutôt les données appliquées à l'analyse (Yasumuro, 1984 in de Mortanges & Allersn, 1996). En effet, il dénonce l'obsolescence des données qui déforme les perspectives de l'exécutif.

C'est pourquoi Mortanges & Allersn (1996) préfèrent une combinaison des méthodes quantitatives et qualitatives. Dans cette perspective, les intuitions des dirigeants sont combinés avec les programmes statistiques.

A côté de ces méthodes, on a les "Compagny-specific Methods" et les "political risk consultants". Les Compagny-specific Methods sont des modèles d'évaluation de l'impact potentiel du risque politique sur un projet, réalisés par les firmes elles-mêmes. La compagnie pétrolière Shell a développé le système ASPRO-SPAIR (Robock and Simmonds, 1983 in Mortanges & Allersn, 1996). Néanmoins, un désavantage majeur de cette méthode est qu'elle est très coûteuse et elle serait la plus appropriée pour les grandes multinationales. Les entreprises peuvent aussi faire appel, alternativement, à des consultants externes pour évaluer le risque politique. Mortanges & Allersn (1996) retiennent les plus populaires : Business International's (BI) Country Assessment Services, Frost and Sullivan's Political Country Reports (PRCR), le Political Risk Services (PSR) et Economist Intelligence Unit.7(*)BERI

Robock (1971) in Desbordes (2010) a été le premier à reconnaitre que le risque politique est séparable en deux composantes : le risque macro-politique étant le risque du pays tout entier affectant tout ou la plupart des firmes dans le pays hôte, et le risque micro-politique spécifique aux firmes et affectant une seule firme ou un groupe précis de firmes ou d'activités de business. C'est pourquoi Robock's (1971) in Desbordes (2010) estime que le risque politique n'est pas plus macro que micro comme « les changements environnementaux sont prévus affecter des secteurs précis des activités de business ou des entreprises étrangères spécifiques ». Desbordes (2010) stipule que la caractéristique évidente différenciant les investisseurs étrangers est leur nationalité, laquelle les associe à des actions politiques de leur pays d'origine. (Cuervo-Cazurra et al., 2007 et Nigh, 1985 ; in Desbordes (2010)) soutiennent que comme les investisseurs sont fréquemment perçus comme les représentants informels de leur pays, ils peuvent être la cible d'actions de représailles à un risque diplomatique qui aurait eu lieu.

L'impact significativement négatif du risque politique sur les investissements directs étrangers trouvé dans un grand nombre de papiers est expliqué aussi bien par l'incertitude qu'il crée sur les bénéfices futurs que par les coûts directs qu'il génère (Wei, 1997).

I.4.2 Approche macro-politique du risque politique

Alon & Martin (1998) ont développé un modèle d'évaluation du risque macro-politique dans une approche qualitative structurée dans la situation des investissements directs étrangers. Selon eux, les risques macro-politiques « représentent la portion systématique de l'analyse qui peut être généralisée à toutes les industries. Nous utilisons donc leur modèle pour appréhender le risque politique dans les pays hôte. Leur modèle contribue à l'évaluation des modèles de risque politique en différentiant entre causes et symptômes du risque politique et en se concentrant sur les facteurs internes et externes du risque politique (ou les causes du risque politique), émanant de l'environnement gouvernemental, social et économique.

Plutôt que d'analyser seulement les actions politiques d'origine locale, le risque politique a aussi bien des sources externes qu'internes (Haner, 1979 in Alon & Herbert, 2009). Pour Alon & Herbert (2009), les facteurs externes naissent à l'extérieur du pays et peuvent inclure les tentatives de conflits ou d'influences, ou les efforts de coopération entre le pays hôte et les autres pays alors que les sources internes prennent naissance dans le pays hôte et peuvent inclure les actions ou politiques du gouvernement, les luttes farouches entre religieux locaux ou factions sociales, ou les conditions économiques et sociales.

(a) La dimension interne du risque macro-politique.

La dimension interne du risque macro-politique comprend : les facteurs internes de risque macro-politique liés au gouvernement, les facteurs internes de risque macro-politique liés à la société , et les facteurs internes de risque macro-politique liés à l'économie. 

Ø Les facteurs internes de risque macro-politique liés au gouvernement :

Le degré de répression de l'élite, le degré d'élite illégitime, et la probabilité d'un changement de régime sont les trois facteurs de risque politique internes liés au gouvernement (Alon et Martin, 1998). Les 2 premiers facteurs ont été définis par Kennedy (1987) in Alon et Martin (1998) qui les enregistra dans l'instabilité politique. Le degré de répression de l'élite est le fait que le gouvernement utilise des sanctions ou des forces contre ses propres citoyens. Le degré d'élite illégitime est défini par rapport à la portion de la population qui ne respecte pas le régime en place. La population accorde peu de crédibilité au pouvoir dans un tel cas.

Ø Les facteurs internes de risque macro-politique liés à la société :

Le degré de fragmentation, le conflit social potentiel, et le sentiment de nationalisme, de xénophobie ou de fondamentalisme sont les trois facteurs internes liés à la société les plus importants (Alon et Martin, 1998). Le degré de fragmentation se réfère à la diversité sociale de la nation. Selon les auteurs, ça peut être la diversité d'ethnie, de langue, de tribus, de territoires, de classe sociale, de religion ou diverses combinaisons. Les auteurs soutiennent que plusieurs Etats souffrent de cette fragmentation, à savoir l'Inde, l'Israël, la République du Congo, l'Afrique du Sud.

Ø Les facteurs internes de risque macro-politique liés à l'économie : 

Le taux de croissance du produit intérieur brut par tête, la distribution du revenu, et la probabilité de réalisation des objectifs économiques sont les trois facteurs de risque politique internes liés à l'économie retenus (Alon et Martin, 1998) . Les facteurs économiques internes incluent une évaluation de l'économie du pays hôte et ils mesurent le niveau de développement (de la Torre & Neckar, 1988). Premièrement, le taux de croissance du PIB par tête explique la croissance économique relative à la taille de la population. C'est la mesure la plus facile du dard de vie dans un pays. Deuxièmement, la distribution du revenu est liée au niveau du développement et à la taille de la classe moyenne dans un pays. Lorsqu'un pays se développe, la classe ouvrière bénéficie de gains de productivité, conduisant à une distribution plus équitable du revenu. Un haut niveau de revenu par tête et une forte croissance économique ont un impact positif sur le classement du risque pays (Cosset & Roy, 1991). Troisièmement, la probabilité que les objectifs économiques soient atteints exprime le lien entre les objectifs économiques attendus et la cohérence de la politique menée pour atteindre ces objectifs là. En effet, un pays peut mener des politiques qui ne soient pas cohérentes avec les objectifs économiques attendus, bien que ces objectifs soient désirables. Les auteurs prennent l'exemple d'un pays dont l'objectif économique est la stabilité des prix, mais les difficultés fiscales l'amène à se rabattre sur la banque centrale pour battre de la monnaie.

(b) La dimension externe du risque macro-politique.

Parallèlement à la dimension interne, la dimension externe du risque macro-politique comprend des facteurs externes de risque macro-politique liés au gouvernement, des facteurs externes de risque macro-politique liés à la société , et des facteurs externes de risque macro-politique liés à l'économie. 

Ø Les facteurs externes de risque politique externes liés au gouvernement :

Le risque politique est souvent d'origine externe (de la Torre & Neckar, 1988). La probabilité de violence politique, le degré d'implication du pays dans les organisations internationales, et la possibilité de régulation restrictives sur les investissements, le capital et les flux commerciaux sont les facteurs de risque politique externes liés au gouvernement (Alon et Martin, 1998). Tout d'abord, la probabilité de violence politique nécessite une évaluation des conflits potentiels futures comprenant entre autres la guerre, les conflits frontaliers, les conflits régionaux et le terrorisme. Des conflits dans un pays peuvent s'étendre à d'autres nations voisines qui accueillent les réfugiés ou qui sont compatissantes avec le régime évincé. Alon & Martin (1998) illustrent leur assertion par l'exemple suivant : le régime évincé du pays Zaïre (aujourd'hui République Démocratique du Congo) continue de se battre contre le Congo, en ayant pour base arrière la RDC. Ce qui génère des tensions entre les 2 pays. Ensuite, selon le FMI et la Banque Mondiale, le degré d'implication d'un pays dans les organisations internationales est une indication de l'aide potentielle que ce pays pourrait recevoir en cas de crise. Enfin, l'attitude envers les affaires des étrangers peut être un signal de risque politique et c'est le résultat du climat idéologique, nationaliste, et la propension du gouvernement à intervenir dans les marchés (Toyne & Walters, 1993 in Argawal & Feils 2007).

Ø Les facteurs externes de risque politique liés à la société :

L'opinion publique mondiale, les pressions de désinvestissement, et la diversité régionale et les intérêts divergents sont les trois facteurs de risque politique externes liés à la société (Alon et Martin, 1998). L'exemple de pressions de désinvestissement pris par Alon & Martin est le retrait des sociétés de l'Afrique du Sud au moment de l'Apartheid, non pas à cause du danger dans ce pays mais plutôt à cause des ordres donnés par les maisons mères des multinationales. Les intérêts divergents et la diversité régionale peuvent conduire au déclenchement d'une guerre ou d'une instabilité politique générale. Les auteurs précisent que les causes de risque politique externe à la société sont souvent hors contrôle des gouvernements parce qu'ils transcendent les limites nationales et même régionales.

Ø Les facteurs externes de risque politique liés à l'économie :

La politique économique future sur les IDE, la probabilité de difficultés de balance de paiement, et la probabilité d'inconvertibilité et d'instabilité de la monnaie sont les trois sources de risque politique externes liées à l'économie (Alon et Martin, 1998). L'analyse du risque politique doit être aussi dirigée dans une position économique externe (de la Torre & Neckar, 1988). Les politiques économiques d'une nation sur les IDE peuvent inclure les restrictions ou limites à la propriété des étrangers, les difficultés de faire du business dans le pays étranger, la discrimination et les changements dans les obligations des droits de propriété. Les changements dans la politique sur les IDE sont souvent motivés par des raisons économiques plutôt que des raisons politiques (Robock 1971; Juhl 1985). Les difficultés de la balance des paiements peuvent être un signal annonçant que les changements de la politique future pourraient affecter les paiements internationaux. Les difficultés de la balance des paiements incluent le compte courant, le compte de capital, les fluctuations des réserves. Alon & Martin (1998) argumentent leur thèse en soutenant que les déficits commerciaux peuvent conduire à la restriction sur les rapatriements de fonds ou à des taxes car les pays cherchent à avoir une monnaie forte.

I.4.3 Approche micro-politique du risque politique 

Selon Al Khattab, Anchor,& Davies (2007)8(*), l'évaluation du risque micro-politique a été l'objet de très peu d'attention. Cependant, Alon & Herbert (2009) soutiennent que « la rapide évolution et l'émergence du risque micro-politique comme facteur important dans le commerce international suggèrent le besoin d'une opinion concise, utile pour les décideurs internationaux ». Ces auteurs soulignent par ailleurs que le risque micro-politique n'est pas indépendant du risque macro-politique puisqu'ils ont des composants identiques dans l'environnement économique, social et gouvernemental. Ainsi disent-ils les évaluations du risque micro-politique sont utilisées pour augmenter ou ajuster les scores du risque macro-politique qui est plus général. Selon Alon & Herbert (2009), le risque micro-politique est donc « l'incertitude associée aux résultats ou évènements provenant de processus politiques, qui ont des conséquences spécifiques et potentiels pour la firme........ . Ce processus politique peut être la conséquence de résultats ou d'évènements qui émanent de facteurs environnementaux internes ou externes au pays hôte, et qui affectent soit positivement soit négativement les opérations des firmes, leurs actions, leurs conditions financières. Notre analyse du risque micro-politique se fera sur la base du modèle élaboré par Alon & Herbert (2009), eux-mêmes inspirés par le modèle de Simon (1982). Ils modélisent le risque micro-politique en trois dimensions distinctes : les éléments de la dimension interne, les éléments de la dimension externe, et les éléments de la dimension liées à la firme9(*).

(a) La dimension interne du risque micro-politique.

La dimension interne du risque micro-politique se subdivisent en 3 éléments : les facteurs économiques internes du risque micro-politique, les facteurs sociaux internes du risque micro-politique, et les facteurs gouvernementaux.

Les facteurs économiques internes : ce sont les conditions de travail, la congruence avec les intérêts et objectifs de l'économie hôte et la disponibilité d'autres entreprises dans la même industrie. Pour de la Torre & Neckar (1988), « si des offreurs alternatifs ne sont pas disponibles dans une industrie importante, les pays sont dans le court terme moins enclin à réguler l'industrie car leur pouvoir de négociation est diminué ».

Les facteurs internes liés à la société : selon Hofstede (1991) in Alon & Herbert (2009), les facteurs internes du risque politique liés à la société sont culturellement liés. Ce sont :

ü les écarts de pouvoir : pour Alon & Herbert (2009) c'est une situation dans laquelle les membres d'une société acceptent l'inégalité et développent une structure hiérarchisée. Ainsi des pays avec de larges écarts de pouvoir tendent à être autoritaires (e.g. East Asia) ou ont des démocraties semblables à des dictatures.

ü le désir d'éviter l'incertitude : c'est la situation de peuples avec une culture réfractaire à des situations non structurées, pas claires et imprévisibles. Selon Alon & Herbert (2009), les sociétés qui ont un important désir d'éviter l'incertitude tendent à être ethnocentriques, xénophobes, ont des extrémismes religieux et acceptent probablement moins les idées étrangères.

ü le collectivisme (ou tribalisme) : dans les pays tribalistes - contrairement aux pays individualistes - les individus sont dirigés par les intérêts du groupe, ce qui peut entrainer la corruption.

Les facteurs internes liés au gouvernement :

ü le nationalisme : cet élément peut conduire à un sentiment négatif du gouvernement envers les étrangers dans certains pays10(*).

ü le niveau de contrôle du gouvernement : plus de contrôle du gouvernement expose la firme étrangère à plus de risque. Le gouvernement peut préférer des firmes locales ou bien des individus ou des firmes "connectés" au gouvernement pour des raisons politiques ou économiques.

ü la congruence avec les objectifs du gouvernement.

ü la transparence et la corruption11(*).

(b) La dimension externe du risque micro-politique

La dimension externe du risque micro-politique se subdivisent également en 3 éléments : les facteurs économiques externes du risque micro-politique, les facteurs sociaux externes du risque micro-politique, et les facteurs externes liés au gouvernement.

Les facteurs économiques externes du risque micro-politique comprennent :

ü le degré de dépendance de l'économie : un pays hôte peut être dépendant d'un autre pays, ce qui peut influencer son pouvoir de négociation. La dépendance peut être liée à l'aide étrangère, les transferts au PIB.

ü les politiques économiques du pays hôte : un conflit entre le pays hôte et le pays d'origine des firmes étrangères peut entrainer des représailles dirigées contre les entreprises étrangères et ainsi augmenter l'exposition au risque politique.

ü le déficit de la balance des paiements : les déficits dans la base des paiements nécessitent souvent d'être remédiés par les contrôles du commerce ou de la monnaie, particulièrement sur les multinationales du pays hôte.

Les facteurs externes liés à la société sont :

ü l'opinion dans le pays hôte : la population dans le pays hôte peut avoir une opinion négative sur une compagnie notamment à cause des facteurs incluant le dumping environnemental, les comportements non éthiques, les complots de pots de vin ou de corruption.

ü les activistes internationaux : les activistes ayant une ligne de conduite idéologique ou politique peuvent attaquer les firmes (par exemple à travers des manifestations, des boycotts) et/ou des pays (par exemple à travers les embargos, les actions de régulation défavorable) pour leurs positions sur les droits de l'homme, l'environnement, la globalisation, le travail des enfants, le racisme.

ü le degré d'écart culturel : le degré d'écart culturel entre le pays hôte et le pays d'origine des firmes étrangères affecte le risque politique.12(*)

Les facteurs externes liés au gouvernement sont :

ü les relations diplomatiques (ou économiques) : en cas de tensions entre le pays d'origine et le pays hôte, la firme multinationale peut subir les conséquences qui sont évidemment pas liées à sa performance dans le pays hôte.

ü l'adhésion à des accords bilatéraux ou multilatéraux : plus un pays signe des accords bilatéraux ou multilatéraux (tels que les marchés communs, les unions douanières...), plus les bénéfices sur investissement sont élevés, ce qui conduit à réduire le niveau du risque politique.

ü l'instabilité de la monnaie locale.

ü (c) Les éléments de la dimension liée à la firme

La dimension liée à la firme se compose comme suit :

ü La contribution de la firme à l'économie locale : le transfert de technologie peut réduire les hostilités dans le pays hôte notamment si la technologie peut être diffusée dans l'économie locale à travers la formation ou des actions importées. (Eden, Lenway, & Schuler, 2005)13(*). Selon Grosse (1996) in Alon & Herbert (2009), une firme étrangère qui investit plus, en créant plus d'emplois, est moins exposée au risque politique, et les firmes ayant de hauts niveaux d'exportation sont moins dépendants du pays hôte et peuvent ainsi l'aider à améliorer sa balance des paiements et donc l'exposition au risque politique.

ü Le pouvoir de négociation de la firme relativement au gouvernement local : pour Grosse (1996), la dépendance de la multinationale au marché local accroit le pouvoir de négociation du pays hôte et décroit celui de la firme, augmentant le niveau d'exposition au risque micro-politique.

ü la structure de la gouvernance : la structure à travers laquelle la filiale est gouvernée peut avoir un impact puissant sur les relations avec le pays hôte. Un objectif majeur du gouvernement est soutenir son objectif de la balance des paiements. De ce fait, les politiques financières des firmes qui sapent la balance des paiements du pays hôte ne sont pas généralement vues de manière positive, et peuvent ainsi encourager les restrictions financières.

I.4.4 La gestion du risque politique dans les pays en développement 

Akoli K. J., Chrysostome E. et Sidibé H. (2005) proposent « un modèle de gestion du risque pays liés aux investissements directs étrangers dans les pays en développement »14(*). Ce modèle se compose de quatre composantes que ces auteurs appellent « stratégies de gestion de risque pays »:

1. Coentreprises internationales comme stratégie de gestion de risque pays.

Comme le soulignent Akoli & al. (2005), plusieurs chercheurs (Smiley, 1983; Harrigan, 1985; Contractor & Lorange, 1988; Tatoglu & Glaister, 1998; Demirbag & Mirza, 2000 ) ont insisté sur les coentreprises internationales comme stratégies de réduction de risque. Les coentreprises internationales sont « un choix stratégique pour faire face aux changements du marché » Porter & Fuller (1986) et Glaister & Buckley (1996) in Akoli & al. (2005). Elles permettent donc aux investisseurs étrangers de faire face aux menaces de leur environnement d'opération. Les coentreprises internationales constituent un excellent moyen de réduction du risque car elles permettent d'éviter certaines pressions gouvernementales, permettent de partager les coûts, d'obtenir une économie d'échelle, d'avoir accès aux connaissances permettant de mieux faire face aux exigences de l'environnement d'opération et de faciliter la diversification et la réduction de la compétition (Boateng & Glaister, 1999) in Akoli & al. (2005). Une partie des investissements de la coentreprise internationale appartiennent à des investisseurs nationaux si bien qu'il est difficile aux pouvoirs publics de nuire aux intérêts des investisseurs étrangers sans nuire aux intérêts des investisseurs nationaux. Cette image nationale lui permet également de réduire le niveau de risques courus en cas d'émeutes et de révoltes populaires. Akoli & al. (2005) prennent comme exemple le cas des évènements de 2004 en Côte d'Ivoire où les entreprises saccagées auraient épargnées si elles étaient en copropriété active avec des investisseurs nationaux. Ils indiquent cependant que la coentreprise ne doit être perçue que comme une solution partielle au risque pays car elle n'apparaît pas comme une solution efficace pour prévenir les risques d'attentats terroristes qui semblent pourtant devenir de plus en plus une composante importante sinon majeure du risque pays, en particulier dans certains endroits du monde.

2. Assurances et garanties comme stratégie de gestion de risque pays.

L'assurance et les garanties permettent de transférer les risques potentiels à d'autres organisations telles que les assureurs de créd 9its, mais aussi à certaines institutions internationales dont la vocation est entre autres de faciliter les échanges internationaux et le développement en fournissant une assistance à la gestion des risques (Akoli & al., 2005). L'un des plus grands assureurs du risque politique est l'Agence Multilatérale de garantie des investissements de la Banque Mondiale (MIGA)15(*). Un autre assureur majeur du risque politique est la U.S. Government's Overseas Private Investment Corporation (OPIC). Selon Jensen () les entreprises d'assurance catégorisent le risque politique en trois éléments : guerre et violence politique, expropriation/rupture de contrat, et transferts de risque/inconvertibilité16(*). Jensen attribue deux avantages distincts au risque politique : premièrement, les données d'assurance du risque politique permettent d'isoler les autres éléments des stratégies politiques des firmes ; deuxièmement la couverture d'assurance politique est payé pour des risques politiques spécifiques (violence, expropriation, transfert de risque). Il ajoute par ailleurs que malheureusement l'assurance du risque ne couvre pas tous les types de risque politique, et en plus cette couverture est très chère. Il revient aux entreprises qui investissent à l'étranger d'apprécier les risques auxquels ils s'exposent, puis ensuite de souscrire à une police qui leur offre une couverture efficace (Benmansour & Vadcar, 1995 in Akoli & al., 2005).

3. Politique d'éthique comme stratégie de gestion de risque pays.

L'entreprise doit mettre l'accent sur une plus grande responsabilité sociale c'est-à-dire sa contribution au bien-être de la communauté (Akoli & al., 2005). Cette contribution peut prendre la forme de nouveaux emplois créés, de soutien à la construction d'infrastructures ou à la réalisation de projet de développement à caractère communautaire, de création d'école, de réalisation de projets d'adduction d'eau potable, d'appui aux regroupements économiques et sociaux, d'adhésion à des projets de protection de l'environnement... . Plus l'investisseur étranger contribuera au bien-être des citoyens du pays d'accueil, plus le risque pays auquel il s'expose sera faible (Marois, 1990, Benmansour & Vadcar, 1995; Iankova & Katz, 2003) in Akoli & al. (2005).

4. Couverture de change comme stratégie de gestion de risque pays.

La couverture de risque de change consiste à réduire ou à annuler le risque lié à la position de change de l'entreprise en utilisant des techniques internes ou en transférant le risque à des organismes externes (banques et assurances) Akoli & al. (2005)17(*). En résumé, la couverture de change peut permettre une réduction de risque de change lié aux investissements directs étrangers.

I.4.5 modeles theoriques des investissements de la firme 

(a) Modèle de Biswas R. (2002)

La théorie néoclassique traditionnelle de la firme postule la maximisation du profit de la firme comme son objectif final, avec investissement, travail, et d'autres facteurs de production comme les variables de décision majeures (Biswas R., 2002). Cet auteur développa un modèle théorique des investissements de la firme sur la base de la théorie néoclassique traditionnelle. Après avoir établi le programme néoclassique de maximisation du profit de la firme avec les facteurs traditionnels, l'auteur étend le modèle en incorporant les facteurs non traditionnels18(*). Son objectif principal a été d'introduire les variables politiques dans le programme de maximisation du profit de la firme et d'en capturer les effets sur le profit de celle-ci19(*). Il utilisa deux moyens pour capturer les effets de la variable politique : soit le changement dans une variable politique représenté par le changement dans une seule variable, telle que le taux de taxe, à l'intérieur d'une seule expression pour les profits de la firme, soit le changement dans une variable politique qui signale le changement d'une fonction de profit à une autre, probablement causé par les effets multi-périodes. Son analyse aboutit à deux résultats. Le 1er résultat est la situation simple et extrême dans laquelle l'entreprise dépose son bilan et réalise des pertes. Le 2nd cas est la situation où l'entreprise réalise des pertes mais ne ferme pas. Dans un tel cas, la firme continue son plan d'investissement optimal pendant la phase d'interruption des opérations de production. Selon l'auteur, comme il n'est habituellement pas possible pour une firme de savoir, ex-anté, et avec une certitude absolue qu'un évènement aura lieu et engendrera une interruption des opérations de la production normale à une période particulière, on a besoin de la probabilité d'occurrence de chaque état (ce sont l'interruption des opérations normales de production et la non interruption de ces opérations. Il aboutit aux résultats suivants : (a) le profit espéré d'une filiale étrangère à une date donnée est la somme des profits espérés aux deux différents états du monde pondérés par leur probabilité respectives ; (b) étant donné que les deux états du monde contiennent des termes identiques pour les coûts liés aux investissements et les coûts fixes, l'entreprise intègre la possibilité d'interruption périodique de sa production dans sa fonction des profits espérées.

(b) Modèle de Boujedra F. (2007) 

Boujedra F. (2007) a proposé une analyse théorique de la prise en compte du risque pays dans le choix d'implantation des IDE. Son étude met en évidence deux modes alternatifs de pénétration des marchés étrangers, la firme exporte ou produit directement à l'étranger. Cet arbitrage ne dépend pas seulement des coûts à l'échange et des coûts de production, mais aussi du risque que présente le marché étranger.

Boujedra traita d'une part le cas où le risque est considéré comme une variable certaine. Dans son modèle, l'IDE et les exportations sont substituables et non complémentaires en présence du risque pays. Plus l'incertitude devient élevée, plus la propension à l'investissement diminue20(*). Dans un tel cas, « l'investisseme nt est possible que si et seulement si les bénéfices excèdent les dépenses d'investissement d'une certaine quantité positive » (McDonald et Siegel, 1986 in Boujedra (2007). Ainsi les investisseurs pourraient investir même dans un environnement risqué.

D'autre part, il développa une approche intertemporelle dans laquelle le risque est traité comme une variable incertaine. Dans un tel cas (cas qu'il considère d'ailleurs comme le plus probable, à l'instar de Biswas (2002)), la firme reporte à travers le temps la décision de délocalisation surtout si les perspectives de long terme sont attractives. L'entreprise observe donc le marché de près afin d'acquérir de l'information nécessaire pour s'implanter. Les résultats de son explication théorique suggèrent ainsi qu'il existe un effet seuil reflétant le niveau d'information (le seuil de rentabilité) que devrait acquérir la firme pour investir. Son modèle théorique traduit ainsi la condition d'investissement. L'instabilité du climat d'affaires (le risque pays) détermine alors celle des flux d'IDE en direction des pays en développement.

CHAPITRE II. ANALYSE EMPIRIQUE DE L'impact du risque politique sur les investissements directs etrangers en Afrique subsaharienne

II.1 Etats des lieux ET CONTRAINTES SUR LES investissements directs etrangers en Afrique subsaharienne

II.1.1 etat des lieux des investissements etrangers en Afrique subsaharienne

Les flux nets entrants d'IDE en Afrique subsaharienne sont très faibles relativement à l'ensemble des économies développées ou même à l'ensemble des économies en développement depuis les années 1970 (figure 1 ci-dessous).

Figure 1. Flux entrants d'investissements directs étrangers en millions de dollars US aux prix courants, 1970-2008. Source : UNCTAD FDI Statistics et calculs de l'auteur.

On remarque néanmoins une augmentation de ces flux en direction des pays d'Afrique subsaharienne (figure 2). Leur progression a quand même été relativement constante pendant les 20 premières années. Cependant, à partir des années 1990, on a constaté une véritable progression des IDE en Afrique Subsaharienne allant de 1658 millions de dollars US en 1990 à 50681 millions de dollars US soit une progression de 2956%, pour ensuite connaitre une légère baisse tombant à 43313 millions de dollars US. Leur progression est similaire à celle des pays en développement comme l'ont évoqué Busse & Hefeker (2007). La part des IDE dans le PIB des pays d'Afrique subsaharienne a globalement connu la même évolution mais il est important de signaler que cette part reste cependant très faible (moins d'1% pendant ces 4 dernières années).

Figure 2. Investissements directs étrangers en Afrique Subsaharienne, 1984-2009. Source : UNCTAD FDI Statistics Online

Comme le souligne le rapport WIR (2008), les entrées d'IDE en Afrique sont géographiquement concentrées. Les 10 pays d'accueil les mieux classés en 2006 et 2007 détiennent plus de 82% des flux d'IDE entrants. Dans l'ordre croissant, on a le Nigéria, l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Maroc, la Lybie, le Soudan, la Guinée Equatoriale, l'Algérie, la Tunisie et Madagascar. En termes de flux moyens nets d'entrées d'IDE depuis l'année 2000, le Nigéria reste leader avec 16% des stocks. Pendant la décennie 2000, l'Afrique du Nord a attiré le plus grand nombre de flux nets d'entrées d'IDE, tandis que l'Afrique Orientale est celle qui en a enregistré le moins (Figure 3). En plus l'Afrique Orientale est la région qui a enregistré les niveaux de flux d'IDE les plus bas au cours de ces 4 dernières décennies passées.

Figure 3. Flux d'IDE moyens nets entrants dans les régions d'Afrique, en millions de dollars. Source : UNCTAD FDI Statistics On-line et calcul de l'auteur

Bien que la part des flux d'IDE en Afrique soit en constante augmentation, elle reste encore très inférieure à celle de l'Asie qui domine les flux d'IDE dans les régions en développement (figure 4). Selon le rapport sur l'investissement dans le monde (2006), la majeure partie des flux d'IDE en Afrique est allée dans les services mais la plus forte hausse de l'IDE s'est produite dans le secteur des ressources naturelles, surtout le pétrole et le gaz. Par contre, le rapport note que le faible niveau de qualification, la fragmentation des marchés et le manque de diversification a inhibé les flux d'IDE dans le secteur manufacturier. Ce rapport montre également que les IDE en provenance de la Chine et des autres pays asiatiques ont augmenté ces dernières années. L'Inde et la Malaisie sont les plus gros investisseurs en Afrique sur la période 1990-2004. L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique Subsaharienne qui a enregistré la plus grande part des flux entrants d'IDE en 2006.

Selon le WIR (2006), la majeure partie des flux d'IDE en Afrique est allée dans les services mais la plus forte hausse de l'IDE s'est produite dans le secteur des ressources naturelles, surtout le pétrole et le gaz. Par contre, le rapport note que le faible niveau de qualification, la fragmentation des marchés et le manque de diversification a inhibé les flux d'IDE dans le secteur manufacturier. Ce rapport montre aussi que les IDE en provenance de la Chine et des autres pays asiatiques ont augmenté ces dernières années. L'Inde et la Malaisie sont les plus gros investisseurs en Afrique sur la période 1990-2004. L'Afrique du Sud a enregistré la plus grande part des flux entrants d'IDE en 2006.

Le rapport WIR (2008) souligne qu'en dépit des niveaux élevés d'entrées d'IDE dans la région, la part de l'Afrique reste à 3%. Les USA et l'Europe sont les premiers investisseurs dans la région, suivent investisseurs africains en particulier l'Afrique du Sud. Le rapport souligne que les pays africains ont donc fait beaucoup d'efforts ces dernières années pour améliorer le climat d'investissement. A titre d'illustration, 10 pays africains ont introduit en 2007 de nouvelles mesures visant à rendre leurs structures de régulation plus favorable aux IDE. Le Soudan, par exemple, permet désormais aux investisseurs étrangers de détenir 100% du capital dans leurs entreprises.

Comme le souligne le rapport WIR (2008), les entrées d'IDE en Afrique sont géographiquement concentrées. Les 10 pays d'accueil les mieux classés en 2006 et 2007 détiennent plus de 82% des flux d'IDE entrants. Dans l'ordre croissant, on a le Nigéria, l'Egypte, l'Afrique du Sud, le Maroc, la Lybie, le Soudan, la Guinée Equatoriale, l'Algérie, la Tunisie et Madagascar. En termes de flux moyens nets d'entrées d'IDE depuis l'année 2000, le Nigéria reste leader avec 16% des stocks. Pendant la décennie 2000, l'Afrique du Nord a attiré le plus grand nombre de flux nets d'entrées d'IDE, tandis que l'Afrique Orientale est celle qui en a enregistré le moins (Figure ). En plus l'Afrique Orientale est la région qui a enregistré les niveaux de flux d'IDE les plus bas au cours de ces 4 dernières décennies passées.

Figure 4. Graphique des flux moyens nets d'entrées d'IDE en Afrique Subsaharienne et dans les régions en développement. Source. UNCTAD FDI Statistics On-line et calculs de l'auteur.

II.1.2 Contraintes sur les ide en Afrique subsaharienne

Asiedu (2006) décrit les contraintes sur les IDE en Afrique subsaharienne obtenues à partir d'enquêtes. Nous retenons les résultats des enquêtes suivantes : World Business Environnement (WBE) Survey, World Development Report (WDR) Survey et World Investment Report (WIR) Survey.

L'enquête du WDR a été également conduite par la Banque mondiale en 1996/1997. Sur les 3600 firmes couvertes dans 69 pays, l'Afrique Subsaharienne comptait 540 firmes étrangères dans 22 pays. L'enquête du WBE a été conduite également par la Banque Mondiale en 1999/2000. Sur les 10.000 firmes couvertes dans 80 pays, l'Afrique Subsaharienne comptait 413 firmes étrangères dans 16 pays. Dans les 2 enquêtes, la question posée était de savoir :"quel facteur contraignait la pratique du business dans le pays ?". L'enquête du WIR a été réalisée par la CNUCED en 1999/2000. Elle couvrait 63 multinationales issus du classement des 10 meilleures multinationales de la CNUCED. Il a été demandé aux enquêtés de citer les facteurs qui déterminent les IDE en SSA.

TABLEAU 1.

Contraintes sur les IDE en Afrique subsaharienne : classement moyen pour chaque facteur contraignant

WBE (1=pas contraignant. 4=très contraignant)

 

WDR (1=pas contraignant. 6=très contraignant)

 

Corruption

2.80

Taxes et régulations

4.50

Faible niveau des infrastructures

2.75

Corruption

4.47

Crime de rue

2.70

Faible infrastructure

4.28

Inflation

2.67

Crime

4.25

Financement

2.64

Inflation

4.11

Crime organisé

2.57

Manque d'accès aux finances

3.95

Instabilité politique

2.43

Incertitude politique

3.88

Taxes et régulations

2.24

Coûts incertains

3.75

Taux de change

2.15

Régulation du commerce extérieur

3.64

TABLEAU 2.

Contraintes sur les IDE en Afrique subsaharienne: pourcentage des firmes identifiant le facteur comme très contraignant

Enquête WIR

 

Corruption

49

Accès limité au marché international

38

Perspectives politiques et économiques

28

Coûts de la pratique du business

28

Accès limité aux finances

28

Faible niveau d'infrastructure

27

Régulation des taxes

24

Main d'oeuvre qualifiée

23

Structure de régulation des IDE

21

Les résultats de ces trois enquêtes montrent que la corruption est le facteur quasiment le plus contraignant en Afrique subsaharienne. Le crime, les taxes et régulations, les facteurs politiques et économiques (instabilité politique, incertitude sur la politique du pays hôte, perspectives politiques et économiques), le faible niveau d'infrastructures, les contraintes de financement dissuadent les IDE en Afrique subsaharienne.

II.2 REVUE DE LITTERATURE

Un grand nombre d'auteurs se sont intéressés aux déterminants des investissements directs étrangers. Notre littérature sera subdivisée en deux parties : d'une part, nous nous focaliserons sur l'impact du "risque politique"21(*) sur les IDE et d'autre part nous donnerons une revue des autres déterminants des IDE existants dans la littérature empirique.

II.2.1 Etudes empiriques sur la relation ide - risque politique

Les principaux résultats des études en coupes transversales ont souligné l'importance de la structure institutionnelle du pays d'accueil pour la réception des flux d'investissements privés dans un pays (Del Bo Chiara, 2009). Lee & Manfield (1996) trouvaient une relation positive entre IDE et protection des droits de propriété intellectuelle alors que Brunetti & Weder (1998) ont trouvé une relation négative entre incertitude institutionnelle et investissement privé. Loree & Guisinger (1996) trouve que le risque politique a un impact négatif sur les investissements directs étrangers en 1982 mais pas d'effet en 1977. Wei (2000) montre que la corruption a un impact négatif sur les IDE.

Comme l'ont souligné Busse et Hefeker (2007), les études en coupes transversales permettent de montrer les influences des variables politiques entre les pays mais pas au cours du temps. Ainsi, les résultats de telles études peuvent ne pas s'appliquer à des changements pertinents dans les variables politiques au cours du temps. Depuis la fin des années 1990, d'autres études ont suppléées les études en coupes transversales en ajoutant les estimations en séries temporelles.

Jun & Singh (1996) régressa un indicateur agrégé de risque politique basé (sur des sous- composantes) sur la valeur des IDE. Il trouva, sur un échantillon de 31 pays en développement que l'indice de risque politique est statistiquement significatif et le coefficient implique que les pays avec de hauts niveaux de risque politique attirent moins d'IDE. Gastanaga et al. (1998) ont examiné le lien entre différentes variables politiques et investissements directs étrangers. Ils ont trouvé que de faibles niveaux de corruption, de risque de nationalisation et une meilleure application des contrats sont associés à de hauts niveaux d'IDE. Ils soulignent cependant que leurs résultats ne doivent être généralisés à cause de la petitesse de leur échantillon (22 pays). Henisz (2000) a montré que les multinationales font face une augmentation de la menace d'expropriation quand le risque politique s'accroit. Cependant, l'auteur souligne que le degré du risque dépend de l'interaction stratégique que la multinationale pourrait avoir avec des entreprises nationales ayant des relations comparatives avantageuses avec le gouvernement hôte. Jaspersen et al (2000) et Fernandez-Arias (2000) ne trouvent pas de relation entre flux IDE et croissance économique alors que Shneider and Fry (1985) trouvaient une relation inverse entre les flux d'IDE et le risque politique22(*). Globerman S. & Shapiro D. (2002) trouvent, sur un échantillon de pays développés et en développement pendant la période 1995-1997, que les infrastructures de gouvernance sont un important déterminant des IDE entrants et sortants, bien que l'effet retardé est seulement significatif pour les pays développés et de grandes tailles. Leurs résultats montrent que les investissements dans les infrastructures de gouvernance n'attirent pas seulement le capital, mais aussi ils créent aussi les conditions sous lesquelles les firmes multinationales d'un pays émergent et investissent à l'étranger. Ils ont utilisés les indicateurs de gouvernance de Kaufmann et al. (1999 a, b). Asiedu (2002) fit une étude pour voir si les facteurs qui affectent les IDE dans les pays en développement affectent les IDE en Afrique Subsaharienne différemment. Elle trouva que les bénéfices élevés des investissements et de meilleurs infrastructures ont un impact positif sur les flux nets d'IDE dans les PED hors SSA, mais n'ont pas d'impact sur les flux nets d'IDE en SSA. Elle utilisa pour sa variable du risque politique le nombre moyen d'assassinats et de révolutions23(*) qui représenta l'instabilité politique. Par contre, elle trouva une relation non significative entre l'instabilité politique et les IDE en Afrique Subsaharienne. La corruption peut avoir un impact positif sur les flux nets d'entrée d'IDE dans les pays. Egger & Winner (2005) trouvent une relation positive claire entre la corruption et les IDE, sur un panel de 73 pays développés et moins développés au cours de la période 1995-1999. Ils ont montré que la corruption peut être bénéfique La relation positive entre IDE et corruption montre que les fonctionnaires et officiels du gouvernement utilisent les contrôles administratifs et la discrétion bureaucratique pour tirer partie des profits des investisseurs étrangers. Busse & Hefeker (2007) ont analysé la relation risque politique-institutions-investissements directs étrangers. Ils trouvent que la stabilité du gouvernement, les conflits internes et externes, la loi et l'ordre, les tensions ethniques, la qualité bureaucratique, et à un moindre degré la corruption et la responsabilité démocratique sont les déterminants les plus importants des flux d'IDE24(*). Kolstad & Villanger (2008) ont utilisé les niveaux d'investissements directs étrangers dans les industries de 57 pays25(*) de 1989 à 2000, pour examiner les déterminants des flux d'IDE dans les services du pays hôte. Les résultats montrent que la qualité institutionnelle et la démocratie apparaissent plus importants pour les flux d'IDE dans les services que le risque d'investissement général ou la stabilité politique. Kim H. (2010) trouva une relation positive entre la gouvernance (ou la transparence) d'entreprise dans les pays hôtes et les entrées d'IDE avec un panel de 28 pays sur la période 1990-2002. Ces résultats sont robustes avec la libéralisation du stock de marché et les variables macroéconomiques (PIB, taux de change, taxe des entreprises). Desbordes (2010) montre que le risque politique global et le risque diplomatique influencent les multinationales américaines qui investissent dans les pays en développement. Dutta & Roy (montrent que le développement financier peut être dépendant de la situation politique dans un pays. Ils trouvent qu'au-delà d'un seuil critique de développement financier, l'impact du développement financier sur les entrées d'IDE dans les pays en développement est négatif. Cependant, leurs résultats montrent que avec de hauts niveaux de stabilité politique, le développement financier peut absorber les bénéfices des flux nets d'entrées d'IDE de manière plus efficiente.

II.2.2 Resultats sur les etudes avec d'autres determinants des ide

Chakrabarti A. (2001) a élaboré une littérature concise mais assez précise qui nous permet de voir l'hétérogénéité et la confusion des résultats des diverses études empiriques sur les déterminants des IDE. La taille du marché est la seule variable pour laquelle toutes les études s'accordent. Elle a un impact positif sur les IDE. Nous complétons sa littérature avec les variables explicatives tirées de la revue de littérature sur les déterminants des IDE de Asiedu (2002)26(*).

Tableau 3. Récapitulatif des effets des déterminants des IDE dans différentes études. Sources: Chakrabarti (2001), Asiedu (2002)

Déterminants potentiels des IDE

EFFET OBSERVE SUR LES IDE DANS LES DIFFÉRENTES ETUDES

POSITIF

NEGATIF

INSIGNIFIANT

TAILLE DU MARCHE

Bandera & White (1968)

Schmitz & Bieri (1975)

Swedenborg (1979)

Lunn (1980)

Dunning (1980)

Root & Ahmed (1979)

Kravis & Lipsey (1982)

Nigh (1985)

Schneider & Frey (1985)

Culem (1988)

Papanastassiou &

Pearce (1990)

Wheeler & Mody (1992)

Sader (1993)

Tsai (1994)

Shamsuddin (1994)

Billington (1999)

Pistoresi (2000)

 
 

COUTS DU TRAVAIL

Caves (1974)

Swedenborg (1979)

Nankani (1979)

Wheeler & Mody (1992)

Goldsbrough (1979)

Saunders (1982)

Flamm (1984)

Schneider & Frey

(1985)

Culem (1988)

Shamsuddin (1994)

Pistoresi (2000)

Owen (1982)

Gupta (1983)

Lucas (1990)

Rolfe and White

(1991)

Sader (1993)

Tsai (1994)

BARRIERES

AU

COMMERCE

Schmitz & Bieri (1972)

Lunn (1980)

Culem (1988)

Beaurdeau (1986)

Blonigen& Feenstra(1996)

TAUX DE CROISSANCE

Bandera & White (1968)

Lunn (1980)

Schneider & Frey

(1985)

Culem (1988)

Billington (1999)

 

Nigh (1988)

Tsai (1994)

OUVERTURE ECONOMIQUE

Kravis & Lipsey (1982)

Culem (1988)

Edwards (1990)

Pistoresi (2000)

Gastanaga et al. (1998)

Hausmann & Fernandez-Arias (2000)

 

Schmitz & Bieri

(1972)

Wheeler & Mody

(1992)

DEFICIT COMMER-

CIAL

Culem (1988)

Tsai (1994)

Shamsuddin (1994)

Torissi (1985)

Schneider & Frey

(1985)

Hein (1992)

Dollar (1992)

Lucas (1993)

Pistoresi (2000)

 

TAUX DE CHANGE

Edwards (1990)

Caves (1988)

Contractor (1990)

Froot & Stein (1991)

Blonigen (1995)

Blonigen & Feenstra

(1996)

Calderon-Rossell

(1985)

Sader (1991)

Blonigen (1997)

Tuman and Emmert

(1999)

QUALITE DES

INFRASTRUC- TURES

Wheeler & Mody (1992)

Kmar (1994)

Lipsey (1999)

 
 

TAXES & TARIFS

Swenson (1994)

Hartman (1984)

Grubert and Mutti

(1991)

Hines & Rice (1994)

Loree & Guisinger

(1995)

Guisinger (1995)

Cassou (1997)

Kemsley (1998)

Barrel and Pain (1998)

Billington (1999)

Wheeler & Mody

(1992)

Jackson & Markowski

(1995)

Yulin & Reed (1995)

Porcano & Price

(1996)

 
 

Edwards (1990)

Jaspersen, Aylward and

Knox (2000)

Loree & Guisinger (1995)

Wei (2000)

Hausmann & Fernandez -Arias (2000)

PIB REEL PAR TETE Schneider & Frey

(1995)

Tsai (1994) Lipsey (1999)

II.3 DONNEES ET SPECIFICATION EMPIRIQUE

II.3.1 Presentation des données et statistiques descriptives

(1) Données

L'analyse est réalisée sur les pays d'Afrique Subsaharienne pendant la période 1984-200827(*). Nous avons utilisé les pays d'Afrique Subsaharienne pour lesquelles les données sont disponibles. Notre étude analyse l'impact du risque politique sur les flux nets d'entrées d'IDE en Afrique Subsaharienne. La variable dépendante dans notre étude est donc les flux nets d'entrées d'IDE en pourcentage du PIB (IDE/PIB). Cette variable a été largement utilisée dans la littérature empirique sur les déterminants des IDE28(*). Nous utilisons pour ce faire l'indice agrégé du risque politique de l'International Country Risk Guide (ICRG) et ses sous-composantes. En effet, le PSR Group fournit, depuis 1984, pour sa variable du risque politique un classement à partir de 12 composantes dont le but est de fournir une évaluation moyenne de la stabilité politique dans un pays29(*).

Tableau 4. Composantes du risque politique et leur poids respectifs. Source: PSR Group

Composants

Points (max.)

Stabilité du gouvernement

12

Conditions socioéconomiques

12

Profile d'investissement

12

Conflit interne

12

Conflit externe

12

Corruption

6

Militaires dans la politique

6

Tensions religieuses

6

Loi et ordre

6

Tensions ethniques

6

Responsabilité démocratique

6

Qualité bureaucratique

4

TOTAL

100

Globalement, un niveau de classement du risque politique de 0.0% à 49.9% indique un niveau de risque politique très élevé ; 50% à 59.9% un risque politique élevé ; 60% à 69.9% un risque politique modéré ; 70% à 79.9% un risque politique faible ; et 80% à plus un risque politique très faible.

Nous ajoutons d'autres variables explicatives pour contrôler la robustesse de nos résultats :

PIB : le PIB réel par tête. Il contrôle la taille du marché et son potentiel (Busse et Hefeker, 2007)30(*). GROWTH : le taux de croissance du PIB réel par tête. Il mesure la croissance du marché du pays hôte et son potentiel (Busse & Hefeker, 2007)31(*). Asiedu (2002) utilisa aussi le taux de croissance du PIB réel par tête comme une mesure d'attractivité du marché du pays hôte.

TRADE : l'ouverture au commerce dans le pays hôte. C'est une mesure de l'ouverture de l'économie. Asiedu (2002), Busse & Hefeker (2007) l'ont utilisé.

INFLATION : c'est le déflateur du PIB. Asiedu (2002), Busse & Hefeker (2007) l'ont utilisé comme proxy pour mesurer la stabilité macroéconomique globale. Busse & Hefeker (2007) soutiennent qu'une bonne politique macroéconomique, conduisant à de faibles déficits budgétaires et commerciaux, et des taux d'intérêt et inflation faibles réduit le risque d'investissement pour les investisseurs étrangers (et nationaux), réduit les coûts de transaction et améliore ainsi les IDE.

Nous ajoutons à ces quatre variables « traditionnelles », le déficit budgétaire du gouvernement.

DEFICIT : c'est le déficit/surplus budgétaire du gouvernement. Selon Jensen N. (2009), dans les marchés de capitaux internationaux le déficit budgétaire peut être financé par flux d'entrées de capitaux étrangers. On s'attend à ce que les flux d'IDE soient attirés vers les pays d'Afrique subsaharienne qui ont des niveaux de déficits budgétaires élevés.

CREDI : c'est le crédit domestique au secteur privé. C'est un indice de privatisation. La fourniture de crédit est un moyen d'intermédiation financière (Saskia, 1998)32(*). Elle augmente le capital et stimule l'activité économique et les affaires Boujedra (2007).

WAGE : c'est la rémunération du travail des employés. Nous l'utilisons comme proxy du coût de la main d'oeuvre. Ce sont les paiements en cash de tous les employés dans une économie.

DURABLE : mesure la durabilité du régime et des institutions. C'est le nombre d'années depuis le changement le plus récent de régime ou depuis la fin de période de transition, période pendant laquelle les institutions sont considérées non stables.

CORRUPT : évalue le niveau de corruption dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points. Un classement élevé (proche de 6) indique que la corruption est très répandue et donc un "risque plus faible".

INFRAST : de bonnes infrastructures améliorent la productivité des investissements et stimulent ainsi les flux d'IDE (Asiedu, 2002). L'effet du stock d'infrastructure sur l'attractivité des économies peut être expliqué par des services adéquats pouvant constituer un environnement favorable à l'entrée des investissements étrangers. Nous avons construit, à l'aide de l'analyse en composantes principales, un indicateur des infrastructures en utilisant le nombre de lignes téléphoniques principales pour 100 habitants, les abonnements aux services de téléphonie mobile pour 100 personnes, et la formation brute du capital fixe33(*).

Notons que certains déterminants potentiels des IDE n'ont pas été ajoutés dans l'étude, et ce pour différentes raisons : (1) d'une part la variable du capital humain disponible réduit très considérablement notre échantillon pour y être intégrée ; (2) d'autre part nos données sur les IDE mesurent seulement les flux dans le pays hôte, et n'indiquent pas le pays d'origine des flux IDE. Nous n'avons donc pas pu utilisé certaines variables qui sont naturellement liées aux pays hôtes et aux pays sources, comme la distance géographique et la distance culturelle ou de langue34(*).

(2) Statistiques descriptives 

Tableau 5. Statistiques des variables, 1984-2008 (31 pays)

Variables

Obs.

Mean

Std. Dev.

Min.

Max.

IDE/PIB

758

1.044799

1.211203

-5.110723

5.201188

Risque politique

758

53.09613

12.04842

10

81

PIB réel par tête

765

5.987525

0.9662378

4.130945

8.596484

Taux de croissance du PIB

765

.3808069

1.884326

-4.6062

5.194541

Inflation

688

2.489508

1.485003

-4.60517

10.19474

Ouverture commerciale

745

4.071863

.4798163

2.382387

5.389889

Déficit budgétaire

609

-1.469782

1.66848

-4.31232

4.421392

Crédit au secteur privé

719

2.450681

0.8891529

-0.3815605

5.193893

Corruption

763

2.464613

1.085806

0

6

Durabilité du régime

769

11.37191

14.41

0

105

Infrastructure

660

-5.06E-10

1.24796

-2.527516

7.247029

Salaire

657

23.28021

3.911939

2.950578

30.25569

 
 
 
 
 
 

Le tableau 5 présente les statistiques descriptives des variables du modèle. La moyenne du risque politique est de 53.09. L'Afrique Subsaharienne a donc un niveau de risque politique élevé35(*). On voit par ailleurs les valeurs maximales : 80 le niveau de risque politique le plus faible et 10 le niveau de risque le plus élevé.

La figure ci-dessous nous montre la tendance entre les IDE et le risque politique. On voit la relation positive entre les IDE et le score de l'indicateur du risque politique, ce qui signifie par contre la relation négative existante entre le risque politique et les IDE en Afrique subsaharienne.

Figure 5. Relation entre les IDE et le risque politique en Afrique subsaharienne

Nous avons aussi réalisé la matrice des variances-covariances des variables de notre modèle (Tableau 6). Elle nous permet de voir la relation entre la variable dépendante et les variables explicatives, et aussi entre les variables explicatives elles-mêmes.

Les principales remarques sont les suivantes : le coefficient de corrélation entre les IDE et le risque politique est 0.21. La relation entre les flux d'IDE et le score du risque politique en Afrique subsaharienne est donc positive, ce qui signifie qu'on a une relation négative entre les flux d'IDE et le risque politique (signifiant aussi de meilleurs institutions). La relation entre les IDE et le taux de croissance du PIB réel par tête est aussi positive (soit un coefficient de corrélation de 0.2014). On remarque aussi une relation positive entre les IDE et le stock d'infrastructures, et entre les IDE et l'ouverture commerciale.

Tableau 6. Matrice de corrélation

Variables

IDE/PIB

RISK

GROWTH

PIB

INFLATION

TRADE

DEFICIT

CREDI

WAGE

CORRUPT

DURABLE

INFRAST

IDE/PIB

1.00

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

RISK

0.2192

1.00

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

GROWTH

0.2014

0.2013

1.00

 
 
 
 
 
 
 
 
 

PIB

-0.0630

0.4316

0.0886

1.00

 
 
 
 
 
 
 
 

INLATION

0.0340

-0.2208

-0.0798

-0.0864

1.00

 
 
 
 
 
 
 

TRADE

0.3320

0.4553

0.0516

0.3269

0.0177

1.00

 
 
 
 
 
 

DEFICIT

-0.0083

0.2176

0.1776

0.3728

-0.1544

0.1834

1.00

 
 
 
 
 

CREDI

-0.0673

0.4608

-0.0450

0.5024

-0.1877

0.1977

0.0048

1.00

 
 
 
 

WAGE

-0.0611

0.1712

-0.0878

0.1604

-0.3550

0.0140

0.1877

0.1278

1.00

 
 
 

CORRUPT

0.0003

0.2969

-0.0915

0.0430

0.0381

0.0443

-0.1186

0.2361

-0.0902

1.00

 
 

DURABLE

-0.1082

0.1586

-0.0256

0.2834

-0.0542

0.0743

0.1991

0.1955

0.0100

0.1707

1.00

 

INFRAST

0.1493

0.5188

0.2246

0.7130

-0.1159

0.2982

0.3226

0.5783

0.0392

0.0208

0.2432

1.00

II.3.2 Specification empirique et methodologie

L'estimation empirique de notre étude se focalise sur l'étude de la relation entre le risque politique et les flux nets d'IDE en Afrique Subsaharienne. Nous utilisons une spécification empirique « ad hoc »36(*), dans laquelle nous mettons en relation les IDE (la variable endogène de notre étude) avec les différentes variables explicatives dont notre variable d'intérêt, le risque politique. Nous avons privilégié l'utilisation de l'indicateur agrégé du risque politique car comme le soulignent Kolstad & Villanger (2007), les indicateurs désagrégés sont souvent « remplis » d'erreur de mesure, et en plus ils mettent en relief que très peu de variations à l'intérieur des pays au cours du temps, ce qui complique l'estimation par les modèles à effets fixes37(*). Comme cela a été fait dans la littérature empirique sur les flux d'IDE, nous utilisons logarithme pour les flux d'IDE et pour certaines variables explicatives de notre modèle. Nous utilisons cependant une spécification particulière du logarithme pour les variables de notre modèle (à savoir IDE/PIB, GROWTH, DEFICIT) qui comportent un grand nombre d'observations nulles et négatives38(*) :

Son avantage est qu'en plus de prendre en compte les valeurs nulles et négatives des variables, elle maintient le signe de la variable, contrairement à la transformation logarithmique standard.

La spécification de notre modèle est :

+ +

Où les sont les paramètres estimés.

Les méthodes d'estimation utilisées sont les suivantes :

Tout d'abord, nous commençons par estimer notre modèle sur données de panel par les moindres carrées ordinaires, comme cela se fait couramment dans la littérature. On suppose ainsi une homogénéité des comportements dans le temps et dans l'espace, ce qui permet l'utilisation des MCO sur données de panel. On parle aussi de « pooled data »39(*). Selon Schmidt (1997), l'analyse MCO pooled permet de tester l'impact d'un grand nombre de prédicteurs du niveau et de la variation de la variable dépendante à l'intérieur d'une analyse de la structure multivariée ; pour Hicks (1994), les régressions basées sur les données pooled combinent le temps et l'espace, et ainsi permettent de fortes variabilité du temps et de l'espace en comparaison à un échantillon de séries temporelles ou à un échantillon de coupes transversales40(*).

Ensuite, nous ajoutons la dimension temporelle aux coupes transversales en utilisant des données de panel cylindrées. Cette double dimension, généralement individuelle et temporelle, permet d'étudier simultanément la dynamique et l'hétérogénéité des comportements des agents (Nerlove et Balestra, 1995)41(*). Nous utiliserons le modèle à effet fixe ou le modèle à effet aléatoire selon les résultats que nous donnerons le test de spécification de Hausman.

Nous soupçonnons une endogénéité de notre variable explicative d'intérêt (le risque politique). Nous testons cette endogénéité avec le test de Durbin, Watson et Wu dans sa version Nakamura Nakamura. En cas d'endogénéité effective, nous utiliserons la méthode des Doubles Moindres Carrées, qui est plus efficace dans un tel cas.

Il pourrait avoir une autocorrélation des résidus dans notre modèle. Dans un tel cas, nos estimateurs seront biaisés. Nous utiliserons la méthode Feasible Generalised Least Squares (FGLS) réduire ce biais éventuel. Cette méthode a notamment été utilisée par Dutta & Osei-Yeboah (2008).

Enfin, nous reprenons la même démarche en utilisant un indicateur autre que celui de l'ICRG pour justifier la robustesse de nos résultats obtenus.

II.4 RESULTATS

ü L'estimation des MCO sur les données de panel.

Les résultats d'estimation de notre modèle par les MCO nous montrent que le coefficient du risque politique est significatif positif à 5% (Tableau7 ci-dessous). Le signe attendu est vérifié. Une augmentation du score du risque politique d'une unité en Afrique subsaharienne (et donc une réduction du risque politique d'une unité) augmente les flux IDE de 0.17 unité, toutes choses égales par ailleurs. L'ouverture commerciale et le stock d'infrastructures sont significativement positifs à 1% et leur influence sur les IDE est très forte. (78% pour l'ouverture commerciale et 30% pour les infrastructures). L'influence des variables institutionnelles est partagée sur les IDE: la durabilité du régime est significative alors que la corruption ne l'est pas. Le salaire, le déficit et l'inflation ne sont pas significatifs.

Tableau 7. Estimation MCO Pooled

 

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

VARIABLES

IDE/GDP

IDE/GDP

IDE/GDP

IDE/GDP

IDE/GDP

 
 
 
 
 
 

polrisk

0.0113**

0.0104**

0.0134**

0.0155***

0.0117**

 

(0.00475)

(0.00505)

(0.00521)

(0.00546)

(0.00560)

growth

0.118***

0.0959***

0.0864***

0.0787**

0.0693**

 

(0.0260)

(0.0304)

(0.0325)

(0.0328)

(0.0297)

pib

-0.285***

-0.269***

-0.253***

-0.229**

-0.383***

 

(0.0568)

(0.0814)

(0.0865)

(0.0897)

(0.103)

inflation

0.0675**

0.0143

-0.00142

-0.00250

0.0197

 

(0.0333)

(0.0342)

(0.0373)

(0.0372)

(0.0381)

trade

0.941***

0.876***

0.888***

0.862***

0.788***

 

(0.106)

(0.117)

(0.127)

(0.127)

(0.129)

deficit

 

0.00842

0.00976

0.0157

-0.0639

 
 

(0.0355)

(0.0391)

(0.0395)

(0.0412)

credit

 

-0.0845

-0.128*

-0.113

-0.269***

 
 

(0.0645)

(0.0714)

(0.0697)

(0.0698)

wage

 
 

-0.0187

-0.0230

0.00702

 
 
 

(0.0158)

(0.0157)

(0.0156)

corrupt

 
 
 

-0.0357

0.0242

 
 
 
 

(0.0463)

(0.0508)

durable

 
 
 

-0.0101***

-0.00843**

 
 
 
 

(0.00380)

(0.00364)

infrast

 
 
 
 

0.308***

 
 
 
 
 

(0.0636)

Constant

-1.880***

-1.286**

-0.996

-0.879

-0.171

 

(0.407)

(0.509)

(0.780)

(0.785)

(0.871)

 
 
 
 
 
 

Observations

650

515

464

464

434

R-squared

0.218

0.191

0.208

0.219

0.264

Notes : l'hétéroscédasticité est corrigé par la méthode de White. Robust standard errors in parentheses *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

ü Les résultats d'estimation du modèle à effet fixe.

Le résultat du test de Hausman nous incite à utiliser le modèle à effet fixe. Les résultats d'estimation du modèle à effet fixe montrent que le score du risque politique est significativement positif à 1%. La significativité a donc augmenté par rapport au résultat avec les MCO. Cependant, l'influence du risque politique sur les IDE reste très faible car une augmentation du score du risque politique d'une unité entraine une augmentation des flux d'IDE de 0.024 unité en Afrique subsaharienne toutes choses égales par ailleurs. L'ouverture commerciale et le stock d'infrastructure sont significatifs positifs à 1%. Le PIB réel par tête et le déficit sont significativement et négativement liés aux flux nets d'entrées d'IDE en Afrique subsaharienne.

La correction de l'hétéroscédasticité par la méthode de White nous donne les mêmes résultats exceptés le PIB réel par tête qui n'est plus significatif. On peut aussi remarquer qu'après correction de l'hétéroscédasticité, le coefficient de corrélation ajusté passe de 26 à 49.9%.

ü La prise en compte de l'autocorrélation des résidus.

Le test de Durbin-Watson a confirmé la présence d'autocorrélation d'ordre 1 dans notre modèle. Nous avons corrigé ce biais en estimant notre modèle avec la méthode FGLS. Le risque politique est significativement positif à 5%.

ü La prise en compte de l'endogénéité de la variable du risque politique.

Nous avons testé l'endogéneité de notre variable explicative d'intérêt, le risque politique, pour nous assurer que le coefficient de la variable n'est pas biaisé. Le test de Durbin, Watson et Wu, version Nakamura Nakamura signale l'endogénéité de cette variable. Nous avons eu recours à des instruments. Les instruments utilisés sont : la densité de la population ,et la durabilité du régime et des institutions.

POLITY2 : Indice combinant le niveau de démocratie et d'autocratie dans un pays donné. Les scores de -10 à +10, le score croissant avec le niveau de démocratie. L'indice codifie la compétitivité de la participation politique, la compétitivité et l'ouverture du système de désignation de l'exécutif et les systèmes de contrôle. DENSITY : la densité de la population dans un pays.

L'estimation du modèle par les doubles moindres carrés nous montre que l'indicateur du risque politique est positivement et significativement lié aux flux d'IDE. Une augmentation d'une unité de cet indicateur augmente les flux d'IDE en Afrique subsaharienne de 0.10 unité, toutes choses égales par ailleurs. On constate bien que l'impact du risque politique sur les IDE a augmenté d'environ 10%, lorsque le problème d'endogénéité est traité par les doubles moindres carrés. Par ailleurs, le test de suridentification de Sargan et Hansen confirme la validité de nos instruments42(*).

Tableau 8. Récapitulatif des différentes méthodes d'estimation utilisées dans notre modèle

 

FIXED EFFECT

RANDOM EFFECT

WHITE CORRECTION

FGLS

DMC

VARIABLES

IDE/PIB

IDE/PIB

IDE/PIB

IDE/PIB

IDE/PIB

 
 
 
 
 
 

polrisk

0.0237***

0.0193***

0.0237***

0.0117**

0.100***

 

(0.00693)

(0.00614)

(0.00743)

(0.00559)

(0.0385)

growth

0.0245

0.0315

0.0245

0.0693**

-0.00322

 

(0.0269)

(0.0258)

(0.0280)

(0.0276)

(0.0358)

pib

-0.821*

-0.485***

-0.821

-0.383***

-2.236**

 

(0.455)

(0.120)

(0.533)

(0.0717)

(0.877)

inflation

-0.00746

0.00302

-0.00746

0.0197

0.0429

 

(0.0416)

(0.0391)

(0.0484)

(0.0358)

(0.0556)

trade

0.928***

0.933***

0.928***

0.788***

0.478

 

(0.197)

(0.158)

(0.206)

(0.114)

(0.332)

deficit

-0.121***

-0.110***

-0.121***

-0.0639*

-0.135***

 

(0.0320)

(0.0315)

(0.0459)

(0.0337)

(0.0377)

credi

-0.134

-0.246**

-0.134

-0.269***

-0.0224

 

(0.130)

(0.0978)

(0.136)

(0.0704)

(0.163)

wage

0.0522

0.0277

0.0522

0.00702

-0.00188

 

(0.0336)

(0.0246)

(0.0383)

(0.0164)

(0.0483)

corrupt

0.0332

0.0228

0.0332

0.0242

-0.117

 

(0.0617)

(0.0545)

(0.0636)

(0.0498)

(0.106)

durable

-0.00612

-0.00723*

-0.00612

-0.00843**

0.00163

 

(0.00445)

(0.00419)

(0.00388)

(0.00426)

(0.00703)

infrast

0.369***

0.353***

0.369***

0.308***

0.291***

 

(0.0642)

(0.0602)

(0.0759)

(0.0561)

(0.0831)

Constant

-0.201

-1.140

-0.201

-0.171

7.212

 

(2.682)

(1.016)

(3.131)

(0.676)

(4.875)

 
 
 
 
 
 

Observations

434

434

434

434

404

R-squared

0.264

 

0.490

 
 

Number of id

29

29

 

29

27

Notes: Standard errors in parentheses

*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

II. 5 LES TESTS ECONOMETRIQUES ET ROBUSTESSE DES RESULTATS

Les méthodologies des tests sont tirées de Araujo, Brun & Combes (2008).

II.5.1 Test de Hausman 

Le modèle classique sur données de panel repose sur l'hypothèse d'homogénéité des comportements c'est-à-dire que les individus (ici nos pays) sont identiques entre eux et dans le temps. Dans ce cas, on parle de « modèle Pooled ». Toutefois l'approche moderne permet de dépasser cette spécification. Il existe alors deux modèles classiques pour estimer une équation de données de panel à savoir le modèle à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. L'application de test de Hausman permet de faire l'arbitrage entre les deux modèles. Les résultats du test nous donne, qu'au seuil alpha de 10% le Chi Deux calculé est de 17,74 (11 ddl). Il est supérieur au X² lu 17,28. Le modèle à effet fixe est préférable.

II.5.2 Test de normalité : test de Bera et Jarque

Il porte sur la distribution de l'écart aléatoire åi (i=1,...,N) de variance á². Dans l'hypothèse nulle, åi suit une loi normale. La normalité des résidus est nécessaire pour effectuer les autres tests. Une distribution normale se base sur deux caractéristiques de distribution : la symétrie de la distribution et son épaisseur, soit les statistiques du skewness et du kurtosis. Une symétrie parfaite est associée à un coefficient d'asymétrie nul et à un coefficient de voussure de 3. Bien que notre test de Bera et Jarque ne nous permette pas de conclure à une normalité des résidus, nous pouvons ici appliquer le théorème central limite qui est d'ailleurs très utile dans le cas de grands échantillons. Le théorème de central limite avance le fait qu'au-delà d'un certain nombre d'observations, les termes d'erreurs suivent asymptotiquement une loi normale. Par conséquent avec 434 observations, notre modèle rentre parfaitement dans ce cas de figure. En appliquant le théorème central limit, on peut dire que la distribution de nos résidus suit une loi normale.

II.5.3 Test d'homoscédasticité

L'hypothèse d'homoscédasticité suppose une homogénéité de comportements au sein de l'échantillon d'analyse et une constance dans la variance des résidus. Si cette hypothèse n'est pas respectée, la variance des résidus n'est plus identique. Les estimateurs MCO n'en seront pas pour autant biaisés, mais la variance ne sera alors plus minimale. L'hypothèse nulle est celle d'homoscédasticité. Le test appliqué permet de constater une hétéroscédasticité.

ii.5.4 test d'independance serielle : Durbin-Watson

Ce test repose sur l'hypothèse d'indépendance sérielle des écarts aléatoires. Il se présente comme suit :

Ho : indépendance sérielle des écarts aléatoires

Ha : l'écart aléatoire est autocorrélé dans le temps (autocorrélation de type 1)

Si les écarts aléatoires sont corrélés, l'hypothèse d'indépendance sérielle est violée et la matrice de variance -covariance devient non scalaire.

Durbin et Watson proposent la statistique calculée à partir des résidus de l'équation estimée en MCO. Cette statistique est comprise entre 0 et 4. Plus la statistique est proche de 2, plus l'hypothèse Ho doit être préférée.

Ainsi au seuil alpha 5% la statistique de DW calculé est de 0.19, il est comprise entre [0 et DL], par conséquent on rejette Ho : l'écart aléatoire est autocorrélé dans le temps.

Ii.5.5 Test d'endogeneite : Nakamura Nakamura

Ce test est important dans la mesure où le rejet de l'hypothèse d'orthogonalité constitue une erreur de spécification sévère qui est source d'un biais dans l'estimation. Le biais peut avoir plusieurs origines : biais de simultanéité, biais d'atténuation et biais d'omission.

Dans le cas de notre étude nous soupçonnons la variable polrisk d'endogèneité. En effet en tenant compte des facteurs contribuant au risque politique, il est possible que certains déterminants inobservés contribuant au risque politique qui sont dans le terme d'erreur soient corrélés avec la variable de test. L'estimateur MCO est alors biaisé et non convergent. Deux variables instrumentales sont retenues : la densité de la population (densit)et la démocratie (polity2). Le choix de la variable instrumentale polity2 est dû au fait que cette variable représente en partie les politiques publiques dans un pays. En effet cette variable qui représente la compétitivité de la participation politique et l'ouverture du système de désignation de l'exécutif et le système de contrôle dans un pays donné. On peut donc la considérer comme une variable de politique publique telle que préconisée par Araujo, Brun & Combes (2008). Le choix de la variable densité de la population (density) répond au fait que cette variable est difficilement contrôlable par les économistes. Ces deux instruments sont significatifs au seuil alpha de 5%. Ils répondent parfaitement aux critères suivants :

- ils sont corrélés avec polrisk (mais pas trop)

- ils ne sont pas corrélés avec le terme d'erreur

- ils n'agissent pas directement sur la variable expliquée (IDE)

Pour administrer ce test nous avons ainsi régressé la variable douteuse à savoir polrisk sur l'ensemble des variables explicatives y compris les instruments. On retient le résidu de l'équation qu'on introduit comme variable de test dans le modèle de base. La p-value du coefficient associé aux résidus est de 0.0205. Il est significatif au seuil de 5%. L'hypothèse nulle d'exogénéité de la variable suspectée est donc rejetée.

II.5.6 Test de suridentification : Test de Sargan

L'objectif de ce test consiste à tester l'orthogonalité des variables instrumentales par rapport aux écarts aléatoires. Il est très instructif de réaliser ce test dans la mesure où le biais d'estimation des DMC dû à des instruments faibles est proportionnel au degré de suridentification (Angrist et Krueger, 2001).

Au seuil alpha 5% le X² calculé est de 0.1212, il est inférieur à la statistique lue dans la table du X² (1 ddl) qui est de 3.84. On ne rejette pas Ho, nos instruments sont valides.

ii.5.7 test de stabilite des coefficients : test de Chow

L'analyse économétrique repose sur l'hypothèse de stationnarité c'est-à-dire la constance dans le temps et dans l'espace des paramètres du modèle. Des ruptures structurelles dans la valeur des coefficients peuvent alors être interprétées comme le signal d'une mauvaise spécification du modèle. Dès lors il nous parait important d'achever la série des tests d'hypothèses économétriques par un test portant sur la stabilité des coefficients.

Nous cherchons maintenant à vérifier par le test de Chow la constance des coefficients de la régression entre deux échantillons. Pour cela nous divisons notre base en deux échantillons en considérant l'année 1991 comme date de rupture potentielle (chute du mur de Berlin et l'avènement de la démocratie dans la plupart des pays Africains). Nous souhaitons en effet vérifier si les coefficients sont stables sur les deux sous-échantillons. L'hypothèse HO testée est que les coefficients sont constants entre les deux échantillons. La statistique suit une loi de Fisher (k, n-2*k) degrés de liberté. Si F calculé est inférieur au à la statistique de Fisher lue dans la table, on ne peut rejeter l'hypothèse de constance des coefficients.  Ici F calculé = 1, il est inférieur à la statistique lue dans la table de Fisher (12 ; 434). On ne peut donc rejeter l'hypothèse HO de constance des coefficients entre les deux échantillons. La robustesse économétrique du modèle est satisfaite.

Nous ajoutons aux tests de tests économiques qui sont tous aussi importants.

II.5.8 TEST DE LA FORME FONCTIONNELLE : TEST DE RAMSET RESET

L'objectif de ce test est d'identifier une potentielle mauvaise forme fonctionnelle du modèle due par exemple à un biais d'omission ou de spécification. Nous avons fait de tests de spécification de notre modèle. L'un après avoir appliqué la méthode MCO au modèle et l'autre après avoir appliqué la méthode des effets fixes en panel.

Réalisation du test après l'estimation du modèle à effets fixes:

nous savons que dans le cadre de ce test, une probabilité (p-value) inférieure à 5% entraine le rejet de l'hypothèse de bonne spécification du modèle. La probabilité du test est égale à 0.32, ce qui est largement supérieur au seuil de significativité de 5 %. Le modèle est donc bien spécifié.

Réalisation du test après la méthode des MCO :

La probabilité du test de Ramset Reset est 0.0883, donc supérieure au seuil de significativité de 5%. Notre modèle est donc bien spécifié.

II.5.9 TEST DE DETECTION DE LA MULTICOLINEARITE : TEST DU VIF

Ce test de détection de la multicolinéarité est réalisé après l'estimation par les moindres carrés ordinaires. Le VIF est égale à 1.66. Il est très inférieure à 10 et très proche de 1. Il n' y a pas présence de multicolinéarité.

CONCLUSION

Notre étude a analysé l'impact du risque politique sur les flux nets d'entrées d'investissements directs étrangers dans 31 pays d'Afrique Subsaharienne sur la période 1984-2008. Nous avons utilisé l'indicateur agrégé du risque politique de l'International Country Risk Guide comme proxy du risque politique dans notre étude. Les résultats indiquent une relation significativement et hautement positive entre cet indicateur et les flux d'IDE. On a donc une relation négative entre le risque politique et les investissements directs étrangers en Afrique Subsaharienne. En effet, une augmentation d'une unité du risque politique en Afrique Subsaharienne diminue les influx d'investissements directs étrangers de 0.10 unité toutes choses égales par ailleurs. En plus, le résultat obtenu est robuste dans toutes les estimations de notre modèle. La plupart des études se sont focalisées sur des aspects particuliers du risque politique. L'avantage de notre modèle, c'est que le risque politique prend en compte tous les aspects essentiels (instabilité du gouvernement, conflits internes, corruption,.. ) qui impactent sur la décision d'investissement d'un étranger dans les pays d'Afrique Subsaharienne. Peu d'études ont traité l'impact du risque politique sur les IDE en Afrique Subsaharienne. Cette étude a donc permis d'avoir une idée précise de l'impact du risque politique globale sur les IDE exclusivement en Afrique Subsaharienne. Aussi les dirigeants Africains devraient prendre en compte tous les 12 composantes de cet indicateur du risque politique pour pouvoir diminuer son impact sur les influx d'IDE. Le résultat obtenu a donc l'avantage de ne négliger aucun aspect dur risque politique.

Cependant, ce même résultat n'intervient pas sur l'aspect microéconomique en Afrique Subsaharienne. D'autres études pourraient être réalisées dans certains secteurs particuliers de l'Afrique Subsaharienne tels que celui des mines et du pétrole, des manufactures ou même celui de l'agriculture. En plus, nous n'avons pu inclure certaines variables telles que celles relatives au capital humain fautes de données suffisantes. Certains pays d'Afrique Subsaharienne manquaient aussi de données suffisantes pour être inclues dans l'étude.

Toutes ces remarques, prises en compte, pourraient apporter d'autres informations sur le risque politique en Afrique Subsaharienne.

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ANNEXES

Tableau 9. Avantages et inconvénients des méthodes de risque politique. Sources: Akoli J. K., Chrysostome E. & Sidibé H (2005).

TECHNIQUES

AVANTAGES

INCONVENIENTS

Cofinancement

Constitue une caution morale.

Protège contre les sentiments nationalistes.

Diminue les pertes potentielles.

L'investisseur étranger peut exercer une influence fondée sur technologique.

Limite le pouvoir de l'investisseur étranger sur l'entreprise.

Le risque est toujours présent mais réduit.

Difficulté de sélection du partenaire.

Sous-capitalisation

Diminue l'exposition au risque de nationalisation, de confiscation ou d'expropriation.

Problèmes techniques liés à l'utilisation d'équipements usagés.

Interruptions fréquentes de la production.

Division internationale de la production

Permet une interdépendance entre les divisions.

Diminue les risques de nationalisation, de confiscation et d'expropriation les différentes divisions étant dépendantes.

Engendre des délais trop coûteux entre les divisions.

Fragilité de chaque division vis-à-vis des problèmes des autres divisions.

Lobbying

Permet de réduire le risque lié aux décisions politiques à fort impact économique.

Permet acquisition d'informations privilégiées.

Permet une anticipation du risque politique

Frontières ténues entre lobbying et corruption.

Risque de ternir l'image de l'entreprise.

Garanties et assurances

Transfert du risque à un tiers.

Très coûteux en général.

Options de couverture très limitées.

Garanties publiques et privées

Transfert du risque à un tiers.

Garanties pas toujours honorées.

Garanties difficiles à faire

exécuter au moment opportun.

Garanties publiques sont gérées par les gouvernements qui sont en même temps qui sont à l'origine du risque politique.

Technique d'amortissement

Permet une récupération rapide des fonds investis.

Ne diminue pas à court terme le risque politique.

Sûretés réglementaires ou juridiques,

Protègent contre le risque politique (souvent contre les actions gouvernementales).

permettent d'éviter ou de prévoir tout conflit pouvant remettre en cause le déroulement normal des activités.

Constituent des moyens dissuasifs pas toujours efficaces.

Ne sont généralement pas respectés.

Efficacité limitée aux actions gouvernementales

Ne protègent pas contre risques de conflits ethniques, religieux, de violences.

Approvisionnement sur place et contrôle des actifs intangibles (expertise technologique)

Permet une gestion de stock.

Contrôle des actifs intangibles.

Réduit le risque de nationalisation ou d'expropriation.

Difficulté d'avoir toujours accès à des prix plus bas que ceux des approvisionnements importés.

Efficacité limitée.

Tableau 10. Liste des Pays d'Afrique Subsaharienne Sélectionnés

Angola, Botswana, Burkina Faso, Cameroon, Congo Democratic Republic, Congo Republic,  Côte d'Ivoire, Ethiopia, Gabon, Gambia, Ghana, Guinea, Guinea-Bissau, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Senegal, Sierra Leone, South Africa, Soudan, Tanzania, Togo, Uganda, Zambia, Zimbabwe.

Tableau 11. Sources, composition de l'échantillon.

Variable

Définition

Institutions, Source & Adresse

IDE/PIB

Flux nets entrants d'investissements directs étrangers en pourcentage du produit intérieur brut

UNCTAD

World Investment Report

www.unctad.org

POLRISK

Indicateur du risque politique

PSR GROUP

International Country Risk Guide

www.psrgroup.com

PIB

Produit intérieur brut par tête, en dollars US constants 2000

WORLD BANK

African Development Indicators

www.worldbank.org

GROWTH

Taux de croissance du produit intérieur brut réel par tête

WORLD BANK

World Development Indicators

www.worldbank.org

TRADE

Total des importations et des exportations divisé par le produit intérieur brut

WORLD BANK

Objectif du millénaire pour le développement,

www.worldbank.org

INFLATION

Déflateur du PIB, en pourcentage

WORLD BANK

World Development Indicators

www.worldbank.org

DEFICIT

Surplus/Déficit, en pourcentage du produit intérieur brut

WORLD BANK

World Development Indicators

www.worldbank.org

CREDI

Crédit domestique au secteur privé

WORLD BANK

World Development Indicators

www.worldbank.org

TEL

Nombre de lignes téléphoniques principales pour 100 habitants

WORLD BANK

Objectif du millénaire pour le développement,

www.worldbank.org

CELL

Abonnements aux services de téléphonie mobile pour 100 personnes

WORLD BANK

Objectif du millénaire pour le développement,

www.worldbank.org

FBCF

Formation brute du capital fixe

WORLD BANK

Objectif du millénaire pour le développement.

www.worldbank.org

POLITY2

Score issu de la différence entre les scores des indices de démocratie et d'autocratie du Center for Systemic Peace.

INSCR

Center For Systemic Peace

www.cidcm.umd.edu/inscr

DURABLE

Durabilité du régime et stabilité des institutions. C'est le nombre d'années depuis le changement du régime le plus récent ou depuis la fin d'une période transition

INSCR

Center For Systemic Peace

www.cidcm.umd.edu/inscr

WAGE

Paiements en cash des employés en retour du service rendu, avant déduction des taxes et de la contribution des employés à la sécurité sociale et aux fonds de retraite

WORLD BANK

African Development Indicators

www.worldbank.org

CORRUPT

Evaluation de la corruption à l'intérieur d'un système politique

PSR GROUP

International Country Risk Guide

www.psrgroup.com

DENSIT

La densité de la population

WORLD BANK

African Development Indicators

www.worldbak.org

Tableau 12.

LISTE DE TOUTES LES SOUS-COMPOSANTES DE L'INDICATEUR DU RISQUE POLITIQUE DE L'INTERNATIONAL COUNTRY RISK GUIDE

la stabilité du gouvernement : elle évalue la capacité du gouvernement à appliquer son programme et à rester au pouvoir. Le classement va de 0 à 12 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au "niveau de risque le plus faible".

la condition socioéconomique : quantifie la pression socioéconomique de la main d'oeuvre dans la société qui peut restreindre les actions du gouvernement, ou l'insatisfaction sociale et qui peuvent ainsi déstabiliser le régime en place. Le classement va de 0 à 12 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au "niveau de risque le plus faible".

le profil d'investissement : prend en compte les facteurs affectant le risque d'investissement, et qui ne sont pas couverts par les autres composantes des risques politiques, économiques et financiers. Ces facteurs sont le risque d'expropriation, le rapatriement des profits et les retards des paiements. Le classement va de 0 à 12 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au "niveau de risque le plus faible".

les conflits internes : concernent les formes de violence politique dans le pays telles que les guerres, coups d'Etat, terrorisme, violence politique, désordre civile et leur impacts actuel et potentiel sur la gouvernance. Le classement va de 0 à 12 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au "niveau de risque le plus faible".

les conflits externes : concernent les pressions externes non violentes (pressions diplomatiques, restrictions sur le commerce, conflits territoriaux, sanctions) et les pressions externes violentes (conflits frontaliers sous forme ou non de guerre) qui ont un impact sur le gouvernement du pays hôte. Le classement va de 0 à 12 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 12 au "niveau de risque le plus faible".

la corruption : évalue le niveau de corruption dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points. Un classement élevé (proche de 6) indique que la corruption est très répandue et donc un "risque plus faible".

l'implication des militaires dans la politique : mesure l'influence des militaires dans la politique. Le classement va de 0 à 6 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 6 au "niveau de risque le plus faible".

les tensions religieuses : mesure le niveau de tensions religieuses dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 6 au "niveau de risque le plus faible".

la loi et l'ordre : mesure l'indépendance et l'impartialité du système légale, et sa capacité à faire à appliquer les lois dans le pays. Le classement va de 0 à 6 points. Un haut classement (proche de 6) indique un système judiciaire plus impartiale et ainsi un "risque plus faible".

les tensions ethniques : évalue le degré de tension dans le pays hôte, attribuable aux divisions raciales, nationales ou linguistiques. Le classement va de 0 à 6 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 6 au "niveau de risque le plus faible".

la responsabilité démocratique : évalue la réaction du gouvernement envers ces citoyens, mais aussi les libertés civiles fondamentales et les droits politiques. Le classement va de 0 à 6 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 6 au "niveau de risque le plus faible".

la qualité bureaucratique et la stabilité des institutions: le renforcement institutionnel et la qualité de la bureaucratie tendent à minimiser les révisions de politique quand le gouvernement change. Le classement va de 0 à 4 points, où 0 point correspond au "niveau de risque le plus élevé" et 4 au "niveau de risque le plus faible".

Tableau 13. Test d'endogéneité

Tableau 14. Méthode des Doubles Moindres Carrés

Tableau 15. Test de significativité des instruments

* 1 Résultats issus des calculs de l'auteur : part des flux d'IDE respectifs des pays en développement et des pays développés rapportés aux flux d'IDE dans le monde à l'année 1990, exprimés en pourcentage.

Source : UNCTAD, FDI Online.

* 2 Selon Asiedu (2006), en se focalisant sur l'Afrique l'analyse empirique peut avoir une plus grande crédibilité auprès des décideurs Africains. En effet, elle affirme que l'opinion générale africaine pense que l'Afrique est structurellement différente du reste du monde, et donc pour les dirigeants Africains les résultats obtenus sur les continents Asiatique et Latino-Américain ne peuvent pas s'appliquer à l'Afrique.

* 3La qualité institutionnelle peut être mesurée comme un indice du risque politique. Alfaro (2005) utilisa l'indice composite du risque politique de l'International Country Risk Guide de l'agence indépendante PSR Group comme mesure de la qualité institutionnelle. Elle utilisa 10 des 12 composantes de l'indice composite: stabilité du gouvernement, conflit interne, conflit externe, absence de corruption, militarisation de la politique, tensions religieuses, loi et ordre, tensions ethniques, responsabilité démocratique, et qualité de la bureaucratie.

* 4 Voir Dunning (2000)

* 5 Voir Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996).

* 6 Ces facteurs causals sont de 2 types : The causal factors are of two types, namely political factors (e.g. quantitative estimates of national riots, armed attacks, deaths from domestic violence, government sanctions, defense expenditures and fractionalization among political parties) and economic factors (e.g. average per capita income, national income distribution, per capita education expenditures, and available food supply measured in terms of calories per capita). Schollhammer (1978) in de Mortanges & Allersn (1996)

* 7 Mortanges & Allersn (1996) : le Business International's (BI) Country Assessment Services enquête 75 pays deux fois par an; le BERI S.A.'s Political Risk Index (PRI) analyse 48 pays deux fois par an ; Frost and Sullivan's Political Country Reports (PRCR) analyse plus de 80 pays trimestriellement ; le Political Risk Services ; et Economist Intelligence Unit).

* 8 De la Torre & Neckar, 1988 ; Robock & Simmonds, 1983 in Alon & Herbert (2009) signalent « le besoin croissant pour des modèles croissants du risque micro-politique ».

* 9 Voir Alon & Herbert (2009) pour plus de détails et les informations sur les différents taux attribués à chaque facteurs et aussi comment utiliser le modèle.

* 10 Selon McNulty (2007) in Alon & Herbert (2009), "Un degré élevé ou croissant de nationalisme peut conduire à la nationalisation, l'expropriation, ou l'indigénisation".

* 11 Selon Rodriguez, Uhlenbruck, & Eden (2005), la corruption et le manque de transparence dans le processus et les conditions de négociations des termes d'entrée sur un marché sont d'importantes barrières à l'entrée.

* 12 Alon & Herbert (2009) prennent comme exemple les firmes taïwanaises qui ont de faibles niveaux de risque politique en Chine par rapport aux firmes américaines, en dépit des tensions politiques entre les deux gouvernements respectifs.

* 13 Alon & Herbert (2009)

* 14 Voir Akoli K. J., Chrysostome E. et Sidibé H. (2005). Ces auteurs ont élaboré un modèle de gestion du risque pays qui soit plus compatible avec les investissements directs étrangers à direction des pays en développement. Cependant, ils n'ont pas manqué de mentionner les méthodes « traditionnelles » de gestion du risque politique dans leur article. Leur tableau synthétisant les avantages et inconvénients des méthodes traditionnelles existantes de gestion du risque politique est présenté en annexe.

* 15 See Hansen (2004) for a brief overview and history of MIGA and OPIC.

* 16 Voir Jensen () pour plus de détails sur l'assurance du risque politique.

* 17 Akoli & al. (2005) retiennent comme techniques internes le choix de la monnaie de facturation, le termaillage, les clauses d'indexation rédigées, les compensations internes et les "swaps" ; ils retiennent comme techniques externes l'assurance change, la couverture sur le marché des changes à terme, la couverture sur le marché monétaire, les marchés d'options de devises et le marché des changes à terme avec participation.

* 18 Les facteurs traditionnels sont le travail, le capital et l'investissement. Les facteurs non traditionnels sont les variables politiques et certaines variables économiques, telles que la possibilité d'imposition du contrôle des échanges, les restrictions sur les rapatriements du profit, la menace d'expropriation des investissements privés, la corruption dans le gouvernement, l'application inadéquate des contrats légaux et la perturbation dans la production à cause des grèves et des guerres. Pour plus de détails, voir Biswas R. (2002).

* 19 L'auteur considère que les facteurs politiques peuvent affecter les profits présents et futures de l'entreprise.

* 20 Increased uncertainty reduces the propensity to make divisible irreversible investments (Bernanke, 1983).

* 21 Selon les différentes études, le risque politique a des définitions différentes. Il a donc un aspect multiforme. Il regroupe en effet les diverses notions telles que les institutions, la gouvernance, la corruption, l'instabilité du gouvernement, la faible protection des droits de propriété et le déséquilibre économique, les conflits internes et externes, les changements dans la politique économique, la menace d'expropriation, ... comme cela est mis en exergue par plusieurs auteurs dont Desbordes (2010), Alfaro (2005), Meyer (1998), Charles Pahud de Mortanges & Vivian Allers (1996) et des consultants internationaux tels que l'ICRG.

* 22 Asiedu (2002)

* 23 base de données de Barro et Lee (1993).

* 24 Busse & Hefeker (2007) ont utilisé le modèle de panel à effets fixes pour tenir compte des changements dans les variables d'intérêt au cours du temps, et le modèle Arellano-Bond GMM dynamic estimator pour tenir compte de l'autocorrélation et de l'endogénéité dans les analyses au cours du temps.

* 25 Les 57 pays incluent les pays développés, les pays en transition et les pays en développement.

* 26 Notons cependant que dans la littérature d'Asiedu (2002) sur les déterminants des IDE, les résultats des études sont hétérogènes pour le PIB par tête, variable régulièrement utilisée comme proxy de la taille du marché.

* 27 La liste des pays d'Afrique Subsaharienne sélectionnées est en annexe.

* 28 Asiedu (2002), (2006) utilisa cette mesure des IDE.

* 29 Voir en annexe la liste de toutes les sous-composantes de l'indicateur du risque politique ICRG. L'International Country Risk Guide est publié par le Political Risk Services. L'information sur le risque politique et ses composantes est disponible sur le site http://www.prsgroup.com/ICRG_Methodology.aspx

* 30 La taille du marché mesurée par le PIB ou le PNB par tête est probablement le facteur le plus important dans l'explication des investissements étrangers (Chakrabarti, 2001).

* 31 Selon Busse et Hefeker (2007), des niveaux élevés de taux de croissance du PIB (ou du PNB) peuvent annoncer des hauts bénéfices sur investissement, et ainsi attirer plus d'investisseurs.

* 32 Source : Boujedra F. (2007).

* 33 La Banque Mondiale définit la formation de capital brute comme étant les dépenses pour des ajouts aux immobilisations corporelles de l'économie plus les variations nettes des inventaires. Les immobilisations corporelles comprennent les améliorations des terres, les usines, la construction de routes, de chemins de fer, etc. y compris les écoles, les bureaux, les hôpitaux, les édifices commerciaux et industriels... . Les inventaires sont des stocks de biens détenus par des entreprises pour répondre à des fluctuations imprévues de la production ou des ventes ainsi qu'ouvrages inachevés.

Asiedu (2004) introduit la formation brute du capital fixe dans les infrastructures de développement.

* 34 A ce titre, le choix d'une analyse focalisée sur les flux d'IDE dans le pays hôte (et non les flux bilatéraux) ne nous impose pas l'utilisation d'un modèle de gravité contrairement à Kleinert J. & Toubal F. (2010) ou Bevan A. & Estrin S. (2004).

* 35 Signalons qu'en même que ce niveau de risque concerne exclusivement les 31 pays de notre échantillon.

* 36 En effet, Busse & Hefeker (2007) soulignent que contrairement à la procédure standard il n'existe pas de modèle théorique commun sur les déterminants des flux IDE, qui intègre les indicateurs du risque politique et leurs effets estimés. Selon eux, les chercheurs qui font un travail empirique sur les déterminants des IDE utilisent un modèle ad hoc dans lequel ils essaient divers indicateurs pouvant expliquer les différences dans les flux d'IDE entre pays, et ils utilisent ceux qui correspondent le mieux à l'objectif de leur recherche.

* 37 Kolstad & Villanger (2007), Desbordes R. (2007) ont utilisé cet indicateur.

* 38Cette spécification est tirée de Busse & Hefeker (2007).

* 39 Agnès Bénassy-Quéré, Coupet & Mayer (2005) ont utilisé cette méthode.

* 40 Dutta & Osei-Yeboah

* 41 Araujo, Brun & Combes (2008)

* 42 Voir les résultats des tests d'endogénéité et de validation des instruments dans les






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry