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Etude sur l'ajustement de la balance commerciale du Rwanda sur la période 1990- 2006

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par Edmond NKURIKIYIMANA
Université libre de Kigali Rwanda - Licence en économie 2008
  

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II.2 PROGRAMMES D'AJUSTEMENT AU RWANDA

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resté modéré en 1996.Ainsi le taux de couverture des importations par les exportations a fortement baissé entre 1990 et 1994, tombant de 45% en 1990 à 28% en 1992 et à 9% en 1994. Il s'est redressé par la suite pour atteindre 26% en 1995 et 28% l'année suivante, ce niveau demeurant toutefois très préoccupant.

En 1997 la balance commerciale s'est détériorée de 17,5%. Cependant, en dépit de la baisse de la valeur des exportations (31,0%), elle s'est améliorée l'année suivante passant de -184,5 millions de USD en 1997 à -168,5 millions de USD en 1998, soit une réduction de 8,7% du déficit commercial suite à la diminution de 16,2% des importations réalisées au cours de cette année. Le taux de couverture des importations par les exportations est resté très faible au cours de cette période, il est en effet passé de 28% en 1996 à 33% en 1997, à 27% en 1998 et à 30.7% en 1999, niveaux qui restent de loin inférieurs au taux de 45% enregistré en 1990

La période de 2000 à 2003 a été marqué par évolution remarquable des exportations de 11.3% en 2000 et 36% en 2001 ceci est le résultant de la performance réalisée dans la production du café et l'exportation des minerais notamment le colombo-tentalite. Du cote des importations on a enregistre un baisse de la valeur de 10.7% en 2000, de 1% en 2001 et 9% en 2002. ainsi le taux de couverture des importations par exportation est passe de 31.1% en 2000 , de 42% en 2001, 33% en 2002 et 29% en 2003.

En dépit d'une performance exceptionnelle enregistrée en 2004 , 2005 et en 2006 au niveau des exportations, la balance commerciale s'est davantage détériorée par rapport à l'année 2003, en raison d'une augmentation plus importante de la valeur des importations cause d'une grande partie par l' augmentation du cours de pétrole . Le déficit commercial s'est en effet détérioré de 3% pour passer à un déficit de 160,0 millions de USD en 2004, de 43 % pour passer à 229,3 million de USD en 2005 et de 29% pour passer à 296 million de USD en 2006, contre 154,7 millions de USD en 2003.

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II.2.1 PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL AU RWANDA DE 1990 à 1993

Pour tenter de redresser l'économie et de stimuler certaines restructurations, le Rwanda accepte en 1990 un Plan d'Ajustement Structurel de la Banque Mondiale et du FMI qui vise à stabiliser l'économie et à la rendre plus compétitive vis-à-vis de l'extérieur. Pour réaliser ces objectifs, le PAS opte pour une dévaluation du franc rwandais jusqu'alors surévalué, il supprime les taxes à l'exportation exceptées les taxes sur le café que le gouvernement rwandais maintient jusqu'en 1992 et, enfin, il impose des quotas d'importations.

Deux dévaluations du franc se succèdent pour, d'une part augmenter en monnaie locale le prix des exportations et stimuler ainsi la production intérieure à l'exportation et pour, d'autre part, freiner les importations en les rendant relativement plus chères en monnaie locale et stimuler la production locale de produits de substitution aux importations. En novembre 1990, a lieu une première dévaluation du franc rwandais de 40% suivie d'une seconde de 15% en juin 1992. Les effets attendus de ces deux dévaluations visaient principalement à stimuler les exportations de café qui représentaient entre 60 et 80% des exportations dans les années 8054.

Contrairement aux attentes, la dévaluation ne joue pas son rôle de stimulant au niveau du secteur productif et elle n'induit pas la hausse attendue du prix du café au producteur car les mesures mises en place entrent en contradiction avec les objectifs. En effet, le Programme d'Ajustement Structurel (PAS) prévoit supprimer le système de stabilisation du prix au producteur que le Rwanda a adopté pour préserver et garantir le revenu des petits producteurs de café, favorable aux producteurs depuis la chute du cours en deçà du niveau de revenu garanti, mais défavorable à l'Etat qui finance l'écart par des subsides. Supprimer le système stabilisateur a comme objectif de répercuter les effets positifs de la dévaluation sur la hausse relative du prix du café en monnaie locale à concurrence du taux de dévaluation mais aussi d'assainir le budget de l'Etat en supprimant les subsides

54 Banque Mondiale : Rwanda, la note de stratégie économique, The World bank,1993 P 15

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aux producteurs de café. Or, cette mesure n'a pas été envisagée dans le contexte international de chute du cours du café.

Le PAS impose des quotas pour freiner les importations qui, loin de baisser, augmentent après le déclenchement de la guerre en octobre 1990. Le déficit externe s'aggrave.

La dette extérieure envers les principaux créditeurs (Banque Mondiale et FMI) s'accroît et passe de 158 millions en 1980 à 1 milliard de dollars en 1996 et la dette domestique du Rwanda passe de 1 milliard de francs rwandais en 1982 à 5,6 en 1994 en passant par un pic de 6,9 milliards en 199055.

Au niveau interne, le déficit budgétaire de l'Etat, contenu jusqu'en 1986, s'accroît de 21,4 milliards de francs rwandais en 1990 il double en trois ans et il atteint à 41,3 milliards en 1993 . Le déficit résulte à la fois d'une diminution des recettes fiscales et d'une flambée des dépenses. Lorsque chute le cours du café, les recettes provenant des taxes à l'exportation se réduisent. Les dépenses s'envolent: le Rwanda augmente la taille de son armée, restreinte jusqu'alors, et il accroît ses dépenses pour la propagande électorale. Le PAS prévoyait une contraction des dépenses mais il est contré par une situation de guerre et un processus de démocratisation.

La communauté internationale finance le déficit budgétaire, Certaines dépenses courantes ou en capital sont financées sous forme d'emprunts plutôt que sous forme de dons. Le taux d'investissements productifs passe de 23% du PIB en 1980 à 12% en 199056. En moyenne, l'investissement n'est financé qu'environ pour un tiers par l'épargne domestique, tandis que l'autre partie est financée par l'aide étrangère.

Les effets négatifs de la dévaluation se font sentir dès 1991 lorsque les prix à la consommation flambent. Le taux d'inflation atteint près de 20% en 1991 puis baisse aux alentours des 10% en 1992 et 1993 alors que sa moyenne durant les années 1980 et jusqu'en 1990 est restée relativement basse (4,7%/an). Ceci

55 CHATHELINE A, Op-cit P23

56 Ibidem

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confirmer notre première hypothèse disant que l'application du programme d'ajustement structurelle n'a pas tenu compte de la structure économique du pays.

II 2 1 2 IMPACT DU PROGRAMME D'AJUSTEMENT STRUCTUREL SUR LA BALANCE COMMERCIALE

Contrairement aux effets attendus de la dévaluation de la monnaie lors du PAS l'indice de valeur des importations a connu une augmentation de 74.9% en 1990 jusqu' à 158.8% en 1993. Ceci est dû principalement de la relèvement de l' indice des prix dans les pays de G5 qui sont les principaux fournisseurs du Rwanda pour les produits manufacturés et l' augmentation de la valeur des biens importés faute de leurs substitutions après la dévaluation de la monnaie. Tandis du côté des exportations leurs valeurs ont connu petite évolution de 67.7% à 72 .1% ceci est dû aux performances réalisées dans la production du thé de 1990 à 1992. Ceci veut dire que la valeur des importations a augmenté à cause de la dévaluation combine de l'augmentation des prix à la production tandis que les exportations ne connaissent qu'une légère augmentation de la quantité. Ces croissances marquent l'évolution du déficit de la balance commerciale car l'augmentation de la valeur importée dépasse celle de la valeur exportée. De ce fait le déficit, de la balance commerciale durant cette période connaît une évolution à la hausse de 52 .5%.

En effet,le processus de libéralisation de l'économie rwandaise a été réalisé trop rapidement et le gouvernement n'a pas pu contrôler ses instruments pour protéger les paysans et éviter les conséquences sociales des dévaluations brutales successives et de la hausse des prix à la consommation.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein