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Déterminants de la pluriactivité au Cameroun

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par Norbert et Edouard ASSOGBA et KALAWA
Institut sous régional de statistique et d'économie appliquée de Yaoundé - Statisticien économiste 0000
  

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5.2 Interprétation des résultats

L'analyse des résultats se fera essentiellement en deux phases : dans un premier temps nous analyserons les résultats de l'estimation de l'équation du revenu principal puis dans un second nous nous pencherons sur l'interprétation des résultats du modèle de participation aux emplois secondaires.

5.2.1 Analyse des résultats de l'équation de revenu

D'après le tableau (9) ci-dessus, il existe un lien positif entre le temps consacréà l'activitéprincipale et le revenu qui en découle. En effet, pour une personne ayant consacréun temps

égal à moyenne de la durée hebdomadaire de travail, un accroissement d'une heure de travail se traduit par une augmentation de son revenu de l'activitéprincipale de 330 FCFA, toutes choses égales par ailleurs.

S'agissant de la variable situation de famille (situation matrimonial), elle influence à la hausse le revenu principal. En effet, par rapport aux célibataires considérés comme modalitéde référence, un individu mariémonogame peut accroître son revenu principal en terme absolu d'environ 28.860 FCFA en moyenne, le polygame de 30.300 FCFA, le veuf de 20.900 FCFA, le divorcé(ou séparé) de 24.300 FCFA et enfin l'individu en union libre de 20.440 FCFA en moyenne.

De même, nos estimations mettent en exergue un effet assez élevédu niveau d'instruction sur le revenu issu de l'activitéprincipale. Ce effet décroît avec le niveau d'instruction. Ainsi, par rapport à un non scolarisé, un actif ayant le niveau supérieur aurait, en moyenne, un revenu supplémentaire de l'ordre de 167.840 FCFA; celui ayant un niveau secondaire 2ème Cycle gagne 63.410 FCFA de surplus; celui du secondaire 1er Cycle s'en sort avec un surplus de 32.760 FCFA; et enfin, l'actif du niveau primaire améliore son revenu principal de près de 14.100 FCFA [cf. tableau n°(9)].

Cependant, comparativement à un homme, le fait d'être une femme est un facteur désavantageux dans la rémunération. La différence entre le revenu principal d'un homme et celui d'une femme est d'environ 22.000 FCFA en moyenne. Cela renforce le constat selon lequel, à compétences égales, les hommes seraient mieux rémunérés que les femmes. Aussi l'âge a-t-il un effet positif sur le niveau du revenu principal, même si cet effet est d'une moindre importance. Une hausse d'une année d'âge accroît le revenu issu de l'activitéprincipale d'environ 1.170 FCFA.

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c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

5.2.2 Analyse des résultats de la participation aux emplois secondaires

Les variables traduisant les caractéristiques démographiques ont en majoritéun effet positifs sur la décision d'être pluriactif. La situation matrimoniale influence positivement la chance qu'a un actif de devenir pluriactif. En effet, le fait de passer du statut de célibataire au statut de mariémonogame augmente sensiblement la probabilitéd'un pluriactif (21,1%). Le constat

demeure le même pour les statuts de mariépolygame (27,6%), veuf (9,8%), divorcé/séparé(18,6%) et union libre (12,4%).

Par ailleurs, par rapport aux célibataires (modalitéde référence), les mariés polygames ont plus de chances d'être pluriactifs que les mariés monogames. Ce constat s'expliquerait par le fait que, à revenu égal, un polygame a plus de charges qu'un monogame; et donc serait tentéde rechercher de nouvelles sources de revenu. Par contre, la chance de devenir pluriactif s'amenuit avec les personnes en union libre, divorcées/séparées et veuves en raison de l'autosuffisance que leur conf`ererait le revenu tiréde l'activitéprincipale.

Pour ce qui est de l'âge d'un actif, il influence tr`es faiblement à la hausse, de l'ordre de 0,2%, la décision d'exercer une activitésecondaire due probablement à ce que l'individu perd ses capacités physiques à cause du poids de l'âge. Par contre, le fait d'être une femme décroît de l'ordre de 12,6% la chance d'être exposéà l'exercice de plusieurs emplois secondaires par rapport à un homme.

De même, le lien de parentéavec le chef de ménage se rév`ele comme un facteur limitatif de la participation aux emplois secondaires. Ainsi, par rapport au chef de ménage, la conjointe

a moins de chance d'exercer plusieurs emplois (6,8%) en raison, souvent, d'une responsabilirelativement faible de la conjointe pour subvenir aux besoins des membres de la famille.

Ceci confirme le constat fait lors de l'analyse descriptive et selon lequel les hommes seraient plus exposés que les femmes à la pluriactivité(Cf. tableau n°6). Sur le plan religieux, nous remarquons que seule la modalitéanimiste augmente, d'environ 9,1%, le risque d'exposition d'un actif occupéà la pluriactivité.

Les facteurs qui rendent compte des ressources matérielles et immatérielles propres à un individu ont dans l'ensemble un impact positif sur la probabilitéde participer aux emplois secondaires. Ces facteurs sont notamment le niveau d'instruction et le type d'habitat. S'agis-sant du niveau d'instruction, il augmente considérablement la chance d'un actif occupéd'être pluriactif.

Par rapport aux non-scolarisés, les autres individus auraient plus de chances de participer aux emplois secondaires. Cette probabilitéévolue à la hausse avec le niveau d'instruction; elle est de 8,7% pour le primaire; 17,3% pour le secondaire 1er Cycle; 33,4% pour le secondaire 2ème

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c Norbert ASSOGBA & Edouard KALAWA Groupe de travail

Cycle et enfin, 71,0% pour le supérieur. Ce fait se justifierait par une plus grande possibilid'emplois pour les personnes les plus instruites en raison de la diversitéde leurs compétences.

Pour ce qui est du type d'habitat, son impact sur la décision d'exercer plusieurs activités secondaires doit être nuancé. En effet, comparativement aux actifs occupés vivant dans les maisons isolées, ceux habitant dans les maisons à plusieurs logements ont moins de chance d'être pluriactifs. A l'opposé, le fait de vivre dans les concessions/sarés tire à la hausse (2,8%) la chance d'exercer au moins un emploi secondaire.

Les variables socio-économiques impactent différemment aussi, dans un sens comme dans l'autre, la participation des actifs occupés aux emplois secondaires. Le revenu principal semble avoir un effet non incitateur à la pluriactivité. En effet, cette influence avoisine 0,5% et se révèle ainsi très négligeagle dans la décision d'un actif d'exercer plusieurs emplois secondaires. Tout comme le revenu principal, le temps consacréà l'activitéprincipale impacte très faiblement (0,1%) la participation aux emplois secondaires.

Aussi remarquons-nous que le milieu de résidence favorise la participation à la pluriactivité. En effet, le fait de passer du milieu urbain au milieu semi-rural et rural accroît respectivement d'environ 12,3% et 27,0% la chance d'être pluriactif; ce qui corrobore le constat issu de l'analyse descriptive et selon lequel la pluriactivitéest un phénomène plus fréquent en milieu rural.

A l'issu de l'analyse de l'interprétation des résultats économétriques, on peut fait ressortir les points saillants suivants :

- le revenu principal peut être expliquépar le temps consacréà l'activitéprinci-pale, le sexe, le niveau d'instruction, l'âge et enfin la situation matrimoniale;

- le temps consacréà l'activitéprincipale ainsi que le revenu tiréde cette acti-vitésemblent influencer très faiblement la décision de participer aux emplois secondaires;

- un polygame a plus de chance qu'un célibataire d'exercer plusieurs activités secondaires;

à comp

étences égales, les femmes ont tendance à gagner moins que les hommes;

- les individus habitant le milieu rural sont plus enclin à être pluriactifs; - le niveau d'instruction est un facteur incitatif à la pluriactivité.

En ce qui concerne l'hypothèse de recherche formulée plus haut, les résultats économétriques nous permettent de confirmer que le temps consacréà l'activitéprincipale est bien un facteur limitatif de la décision de participer aux emplois secondaires puisque l'influence de celui-ci sur la pluriactivitéest négative voire négligeable.

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