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Impact de la structure du PIB sur les Parités de Pouvoir d'Achat (PPA ): une approche par les simulations

( Télécharger le fichier original )
par Kochikpa Norbert ASSOGBA
Institut sous régional de statistique et d'économie appliquée de Yaoundé - Statisticien économiste 2007
  

Disponible en mode multipage

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Groupe de la Banque Africaine de Développement

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

IMPACT DE LA STRUCTURE DU PI$ SUR

LES PARITES DE POUVOIR D'ACHAT : UNE

APPROCHE PAR LES SIMULATIONS

MEMOIRE PROFESSIONNEL

Présenté et Soutenu par :

Norbert Kochikpa ASSOGBA
Elève Ingénieur Statisticien Economiste

Sous la direction de :

M. Michel MOUYELO-KATOULA
Coordonnateur Régional du PCI-Afrique

Novembre 2007

Avertissement

L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) et la Banque Africaine de Développement (BAD) n'entendent donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire professionnel. Ces opinions doivent être considérées comme propres à son auteur.

Dédicace

Je dédie ce mémoire à:

Mon père, ma mère, ma tante Philomène et à mes oncles Pierre et Salomon. Je n'oublie non plus Viviane, mes frères, mes neveux, mes cousins, mes collègues de classe ainsi que tous les autres membres de ma famille.

iv

Remerciements

« Si la personne qui a rendu service peut oublier, celui qui a en béenéeficiée n'oublie jamais »

Alors qu'il me soit permis à travers ces quelques lignes d'exprimer ma profonde gratitude et d'adresser mes sincères remerciements à tout le personnel du Département des statistiques de la Banque Africaine de Développement (BAD), à toute l'équipe du PCI-Afrique et particulièrement aux personnes dont les noms suivent :

- Mr Charles Leyeka LUFUMPA, Directeur du Département de la Statistique de la BAD, pour m'avoir acceptéen qualitéde stagiaire dans sa Direction;

- Mr Michel MOUYELO-KATOULA, Coordonnateur régional du PCI-Afrique et Chef de la Division du développement des capacités en statistique, pour avoir acceptéde diriger ce travail;

- Messieurs Adalbert NSHIMYUMUREMYI et Luc MBONG MBONG respectivement Statisticien Principal et Ingénieur Statisticien Economiste (ISE), pour leur encadrement technique durant mon séjour;

- Mr Letsara NIRINA HARIJAONA, Ingénieur Statisticien Economiste, pour son assistance technique lors de l'implémentation de mon programme sous Excel;

- enfin, Mr Mathieu Biokou DJAYEOLA, Ingénieur Statisticien Economiste pour toutes les séances d'informations sur le calcul des parités.

Aussi voudrais-je rendre un Hommage méritéà tout le Corps enseignant du Cycle ISE de l'ISSEA pour les efforts qu'il ne cesse de consentir pour nous fournir un enseignement de qualité. Mes pensées vont en particulier à l'endroit de Monsieur Robert NGONTHE,

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations v

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

Directeur des Etudes du 3ème Cycle à l'ISSEA et Directeur du présent mémoire pour ses critiques et contributions très pertinentes.

Enfin, un remerciement spécial est adresséà l'endroit de la Coopération Française qui a bien voulu financer mes études en m'octroyant une bourse pour toute la durée de ma formation.

vi

Table des matières

Dédicace iii

Remerciements iv

Liste des tableaux x

Table des figures xi

Avant-propos xii

Abréviations et Acronymes xv

Résuméanalytique xvi

Introduction Générale 1

0.1 Contexte et justification de l'étude 1

0.2 Formulation de la problématique de recherche 5

0.3 Objectifs, Hypothèses, Résultats attendus et Intérêt de l'étude 6

0.3.1 Hypothèses de travail admises et Hypothèse de recherche 6

0.3.2 Résultats attendus et Intérêt de l'étude 7

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations vii

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

I REVUE DE LITTERATURE 9

REVUE DE LITTERATURE 9

1 Présentation du PCI pour l'Afrique et de Quelques concepts généraux 10

1.1 Présentation du Programme de Comparaison Internationale pour l'Afrique 10

1.1.1 Genèse du Programme de Comparaison Internationale (PCI) . . . . 10

1.1.2 Innovations du Programme de Comparaison Internationale pour

l'Afrique 12

1.1.3 Utilisations des données du Programme de Comparaison Internationale 13

 

1.2

Présentation de quelques concepts généraux de base

15

 
 

1.2.1

Le Produit Intérieur Brut (PIB)

15

 
 

1.2.2

Positions Elémentaires (PE1)

16

 
 

1.2.3

Structure du produit intérieur brut

16

 
 

1.2.4

Taux de change

17

 
 

1.2.5

Parités du Pouvoir d'Achat2 (PPA)

18

2

Fondements et théorie de la paritédu pouvoir d'achat

20

 

2.1

Origine et Intérêt de la paritédu pouvoir d'achat

20

 
 

2.1.1

0rigines de la paritédu pouvoir d'achat3

20

 
 

2.1.2

Loi du prix unique : base des PPA

21

 
 

2.1.3

Fonctionnement du principe du prix unique

22

 
 

2.1.4

Intérêt de la paritédu pouvoir d'achat

22

 
 

2.1.5

Limites théoriques et pratiques de la paritédu pouvoir d'achat . . .

23

 

2.2

Théorie de la paritédu pouvoir d'achat4

24

 
 

2.2.1

Version absolue axée sur la loi du prix unique

24

 
 

2.2.2

Version relative de la paritédu pouvoir d'achat5

25

 
 

2.2.3

Adaptation de la PPA relative aux comparaisons internationales . .

26

 
 

2.2.4

Comptes nationaux et le PCI-Afrique

27

1Définition tirée du Manuel du Programme de Comparaison Internationale, série F n°62, New York 1992 2Cette définition est issue du Rapport principal sur les premiers résultats du PCI-Afrique, Mars 2007, P.32

3Source à l'adresse http :// perso.univ-rennes1.fr/denis.delgay-troise/RMI/Cours/RMI311.pdf 4Source à l'adresse http :// fr.wikipedia.org

5Consulter aussi http :// perso.univ-rennes1.fr/denis.delgay-troise/RMI/Cours/RMI311.pdf

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations viii

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

II IMPACT DE LA STRUCTURE DU PIB SUR LES PPA 29

3 Travaux préliminaires à l'évaluation de l'impact de la structure du PIB 30 3.1 Nomenclatures, Méthodes de décomposition et de calcul des pondérations

du PIB 30
3.1.1 Nomenclatures et Méthode de décomposition du PIB selon l'ap-

proche dépense 31

3.1.2 Méthodes de Calcul des pondérations des dépenses du PIB 33

3.2 Analyse de la décomposition du PIB des pays participants au PCI-Afrique 34
3.2.1 Analyse en Composantes Principales des données du PCI-Afrique . 35 3.2.2 Nécessitéde réduction du déficit courant au sein de l'UEMOA et de

la CEMAC 43

4 Evaluation de l'impact de la structure du PIB sur les PPA 45

4.1 Formalisation de la méthode EKS et Prise en compte de la structure du PIB 45

4.1.1 Présentation de la méthode Eltetö-Kvöes-Szuc 45
4.1.2 Utilisation des pondérations de la comptabiliténationale dans le cal-

cul des PPA 51

4.2 Sensibilitédes PPA à la structure du PIB 54

4.2.1 Présentation du Programme-VBA de calcul et de simulation des PPA 54

4.2.2 Mode d'emploi de l'application VBA-Excel 57
4.2.3 Simulations avec les données du PCI-Afrique par regroupements ré-

gionaux économiques 58

Conclusion Générale 64

Bibliographie 67

Annexes A i

4.3 Genèse et Organes exécutifs de la BAD i

4.3.1 Genèse de la BAD i

4.3.2 Organes exécutifs de la BAD ii

4.3.3 Opérations du Groupe de la BAD iii

Annexes B vi

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations ix

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

Annexes C xi

x

Liste des tableaux

1

Poids de l'informel non agricole dans le PIB

4

3.1

Statistiques descriptives des dépenses sociales et alimentaires

36

3.2

Résultats des tests de Bartlett et de KMO

38

3.3

Les 5 premières valeurs propres maximales

40

4.1

Parités de r'eférence de consommation

60

4.2

Sensibilitédes PPA à la structure du PIB de la Côte-d'Ivoire

61

4.3

Sensibilitédes PPA à la structure du PIB du Cameroun

61

4.4

Statistiques descriptives des variables

vi

4.5

Statistiques descriptives des variables (suite et fin)

vi

4.6

Coordonnées factorielles des variables actives

vii

4.7

Coordonnées factorielles des variables actives (suite et fin)

vii

4.8

Coordonnées factorielles, contributions et cosinus carrés des individus . . .

viii

4.9

Coordonnées factorielles, contributions et cosinus carrés des individus (suite

 
 

et fin)

ix

xi

Table des figures

1.1

Evolution du nombre de pays participants au PCI

11

3.1

Arborescence simplifiée de la nomenclature du PCI-Afrique6

32

3.2

Diagramme des valeurs propres

39

3.3

Cercle de corrélation des variables

41

3.4

Nuage des individus-pays dans le plan principal

42

4.1

Interface principale de l'application développée

55

4.2

Répartition des financements du Groupe de la Banque par secteur, source BAD .

v

4.3

Carte factorielle des variables continues actives

ix

4.4

Carte factorielle des individus actifs

x

4.5

Décomposition du PIB en positions élémentaires

xi

4.6

Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite)

xii

4.7

Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite)

xiii

4.8

Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite)

xiv

4.9

Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite et fin)

xv

6Il faut un seul chiffre par case

Avant-propos

L'élève Ingénieur Statisticien Economiste (ISE) de l'ISSEA doit rédiger et soutenir un mémoire professionnel au cours de la troisième et dernière année de sa formation. Ce travail de recherche est développéau tour d'une préoccupation professionnelle faisant l'objet d'un stage de trois mois dans l'institution ou l'entreprise à l'origine de la préoccupation. Les trois mois de stage doivent tenir dans la période allant du début du mois de juillet à la fin du mois d'octobre marquant le démarrage de la troisième année.

L'objectif de cette activitéest d'intégrer les approches théoriques, économiques ou statistiques dans une démarche scientifique de recherche face à une préoccupation professionnelle dont la problématique est digne d'intérêt et exige la mise en oeuvre des outils statistiques et économiques développés au cours de la formation.

Ce mémoire s'inscrit parfaitement dans ce contexte et est le fruit de trois mois de stage réaliséà la Banque Africaine de Développement (BAD) au Département des statistiques, àla Division du développement des capacités en statistique (ESTA.2) de ladite Institution.

Il porte sur le thème: « Impact de la structure du PIB sur les Parités de Pouvoir d'Achat: Une approche par les simulations ».

Il vise principalement à estimer et analyser les effets d'une mesure erronée de la structure du PIB sur les PPA. Pour ce faire, il formalise deux méthodes de calcul dont l'implémentation sous Excel a permis de se prononcer, par le biais de nos simulations, sur la robutesse des PPA comparativement aux taux de change dans les comparaisons internationales. Ce travail a bénéficiéde l'encadrement technique de l'équipe régionale de coordination du PCI-Afrique.

Il s'adresse en particulier aux décideurs polititiques chargés de la formulation des politiques de développement en attirant leur attention sur le biais qu'introduisent les taux de

xii

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations xiii

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

change dans les comparaisons internationales portant notamment sur les niveaux de vie, la pauvreté, la productivité, les rémunérations réelles ... entre diverses nations.

Nous tenons à faire remarquer que l'Application dont il est question a étéréalisée dans le cadre d'un stage académique et a servi à produire les résultats dont a besoin l'auteur de ce mémoire pour répondre à la problématique de son thème. Elle comporte certes, des faiblesses dont certaines auraient pu être corrigées si le temps n'avait pas fait défaut.

Nous ne saurions terminer ce travail sans vous informer qu'on a dûconcilier difficilement, durant notre stage, d'autres travaux connexes relevant du fonctionnement au quotidien de notre structure d'accueil. Aussi, avons-nous géréla disponibilitédes uns et des autres pour rassembler les informations nécessaires et utiles afin de produire ce mémoire. C'est làun arbitrage qui n'a étépoint facile durant notre séjour au sein de la Banque.

xiv

Abréviations et Acronymes

Th`eme : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations xv

ACBF : Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique

ACP : Analyses en Composantes Principales

AFRIC : Monnaie Africaine d'intégration régionale

AFRISTAT : Observatoire Economique et Statistique d'Afrique Subsaha-rienne

BAD : Banque Africaine de Développement

CEA : Commission Economique pour l'Afrique

CEDEAO : CommunautéEconomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEMAC : CommunautéEconomique et Monétaire des Etats de l'Afrique

Centrale

COFOG : Nomenclature des fonctions des administrations

COICOP : Classification of Individual Consumption

COMESA : MarchéCommun de l'Afrique de l'ouest et de l'Afrique aus-

trale

COPNI : Nomenclature des fonctions des Institutions Sans But Lucratif
aux Services des Ménages (ISBLSM)

CPA : Statistical Classification by Activities

CPC : Central Product Classification

CPD : Country Product Dummy

EKS : Elteto Kvoes Szuc

ERE : Equilibres Ressources Emplois

E.U : Etats Unis

FAB : Franco A Bord

FAD : Fonds Africain de Dé

~ve

~loppement

M'emoire~y~1ofessionnel : Fonds d'Assistanc0 Tinique ASSOGBA Kochikpa Norbert

iF'1BCF : Formation Brut de Capital Fixe

xvi

Résuméanalytique

Le biais introduit par les taux de change dans les comparaisons internationales a suscitéune attention particulière de la part de la communautéinternationale. En effet, les taux de

change, contrairement aux Parités de Pouvoir d'Achat (PPA), ne parviennent pas à éliminer les distorsions liées aux effets prix, qui occupent cependant une proportion très importante dans l'élaboration des agrégats de la comptabiliténationale. Ces agrégats aboutissent aux calculs d'indicateurs macroéconomiques et sociaux aux fins de comparaisons nationale,

régionale et mondiale. Les taux de change sont aussi soumis à des fluctuations brusques àcourt terme au point d'entraîner des variations de niveaux de vie qui ne réflètent pas la réalité.

Une alternative aux taux de change est l'utilisation croissante des PPA dans les comparaisons internationales . Elles sont déterminées à partir des pondérations de la structure du Produit Intérieur Brut (PIB) en tenant compte des habitudes de consommation des pays participants au programme de comparaison internationle. Or, ces pondérations sont souvent sujettes à des mesures erronées en raison d'une intégration encore marginale voire nulle du secteur informel dans l'élaboration des comptes nationaux (Kimberly, 2006).

En effet, selon les comptables nationaux d'Afristat, la part du secteur informel dans l'éco-nomie nationale des pays africains au sud du sahara avoisinerait 25 à 33% du PIB selon que l'agriculture est ou non retenue (Leenhardt, 2005). Bon nombre de pays ne parviennent pas encore à isoler l'informel dans leurs comptes nationaux; en revanche la plupart d'entre eux l'appréhendent seulement de façon implicite.

Blaise Leenhardt, a proposé, dans son rapport sur : « Le poids de l'informel en UE-MOA »une méthodologie d'évaluation du poids du secteur informel sur une base plus

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations xvii

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

scientifique que subjective. L'application de cette méthodologie à permis d'élaborer une première estimation du poids du secteur informel au niveau national et régional à partir des résultats des enquêtes 1-2-3 réalisées dans les capitales des pays membres de l'uemoa sur la période 2001-2003. A la suite de ces travaux et au regard de l'importance non négligeable du poids de l'informel dans PIB (conf`ere tableau n°1), une question importante mérite d'être posée à savoir : quelle serait l'impact d'une mesure erronée des composantes du PIB sur les PPA?

Le présent travail a permis, grâce aux simulations axées sur des études de cas, de révéler que les PPA sont insensibles à court terme, à la structure (pondérations) du PIB. Ce qui garantit leur robutesse et donc les préserve, à l'opposé, des taux de change, des fluctuations économiques.

Les PPA pourraient être considérées ainsi comme des convertisseurs spatiaux assez solides pour traduire convenablement les modifications dans les niveaux de vie et autres agrégats de l'économie. Les simulations ont étépossibles grâce à la conception sur Visual Basic for Application (VBA) de deux méthodes de calcul des PPA : la méthode Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS) pour les parités binaires et la méthode Geary-Khamis (GK) pour les parités globales.

Mots clés : Positions Eléméntaires; Parités de Pouvoir d'Achat; effets-prix; secteur informel

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations XViii

1

Introduction Générale

CEtte introduction se propose de présenter de façon concise le contexte et la justification de l'étude, d'aborder la problématique associée à ce travail et enfin d'énoncer les objectifs, les hypothèses, l'intérêt du thème ainsi que les résultats attendus.

0.1 Contexte et justification de l'étude

Compte tenu des efforts de réduction de la pauvretéqui sont déployés au niveau africain, l'impact des politiques macro-économiques des dirigeants sur la distribution des revenus et sur la pauvretéest devenu un domaine d'analyse et de recherche pertinent. De même, face aux défis actuels d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et pour mieux comprendre les facteurs explicatifs des différents niveaux de développement économique et social à l'échelle nationale, régionale et mondiale, il est impératif de disposer des informations économiques de qualité. Les problèmes liés à l'identification des paniers

de pauvretésatisfaisant les critères internationaux de comparaison et de représentativitédes pays sont très importants. Mais l'absence des PPA reflétant la structure du PIB en

terme de dépenses devient un obstacle aux comparaisons des multiples indicateurs de la stratégie de réduction de la pauvreté.

Parallèlement, ces nombreux défis couplés au processus de mondialisation, d'intégration régionale, de réorientation de l'aide publique au développement et de mobilitédes facteurs de production ne font qu'accroître le besoin de comparaison multilatérale. Pour réaliser les comparaisons multilatérales, il faut disposer des outils de conversion, en une même monnaie, des dépenses du Produit Intérieur Brut (PIB) ainsi que d'autres statistiques économiques mesurées habituellement en monnaies locales. Les taux de change peuvent jouer ce rôle de

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 2

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

conversion mais, à l'unanimité7 (Banque Mondiale, 1999, P.4) les partisans de la théorie comparative s'accordent sur le fait que, les résultats qu'on obtiendrait en utilisant comme convertisseurs économiques les taux de change entre les différents pays, sont erronés car renfermant deux composantes : une composante « volume de biens et services » et une composante « niveau de prix » atteignant parfois des proportions très importantes. Il en est ainsi parce que les taux de change du marchésont très volatiles au point d'entraîner des variations de niveaux de vie relatifs trop brusques à court terme pour être vraisemblables.

Dans ce contexte, force est de constater qu'il se pose un problème cruxial dès lors qu'on aborde la question de comparaison internationale. Pendant que les pays en voie de développement mettent les bouchées doubles, dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement et de la réduction de la pauvreté, pour améliorer le pouvoir d'achat réel et, de ce fait, le bien-être de leurs peuples, les comparaisons internationales faites au moyen

des taux de change révèlent des résultats non fiables et trompeurs8 qui ne sont pas àla hauteur des attentes (Dikanov, 2007). Dans le même temps, ces mêmes comparaisons

réalisées au moyen de déflateurs spatiaux que sont les Parités du Pouvoir d'Achat (PPA) réévaluent les indicateurs de bien-être social et repositionnent ainsi les pays en voie de développement dans le système de comparaison internationale. Ainsi, il n'est plus admis de faire des comparaisons axées sur les taux de change.

Il devient alors impératif de recourir à d'autres outils, construits à partir des prix de biens et services d'un panier de référence dont la composition en Positions Elémentaires (PE) est dictée par la structure de la comptabiliténationale en harmonie avec le Système de ComptabilitéNationale (SCN-93). Ces outils de conversion ne sont rien d'autres que les Parités de Pouvoir d'Achat (PPA). Contrairement aux taux de change, ils aplanissent les distorsions liées aux prix des biens et services et permettent ainsi de procéder à un état des lieux original c'est-à-dire non voilédes économies, des situations sociales et de créer un cadre de comparaison internationale axésur les volumes dont l'accroissement traduit réellement la création de richesses et par suite une amélioration du bien-être collectif. La plupart des comparaisons utilisant les taux de change révèlent des insuffisances dans les relations entre les données et les situations actuelles qu'elles tentent de comparer (BAD,

7Observations de la Banque Mondiale sur le rapport d'évaluation du Programme de comparaison internationale, mars 1999

8Yuri Dikhanov, économiste à la Banque mondiale, janvier 2007

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 3

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

mars 2007). Pourtant, l'importance des PPA n'occulte pas la question fondamentale liée àleur robutesse à court terme.

Les parités de pouvoir d'achat, si elles sont nécessaires, devront cependant, à l'opposédes taux de change, être précises et tr`es robustes à la structure de l'économie pour assurer, ne serait-ce qu'àcourt terme, une certaine précision et stabilitéaux valeurs des indicateurs socio-économiques qu'elles engendrent et qui entrent en ligne de compte dans le syst`eme de comparaison internationale. Par exemple, on ne saurait faire des comparaisons entre

nations ou blocs régionaux sur des indicateurs composites de niveau de vie ou de pauvretédont on connaît la variabilitéà court terme: leurs valeurs auraient déjàchangéavant même

l'exercice de comparaison. A y voir de pr`es, on pourrait croire que cette variabilitédes PPA proviendrait de leur mode de calcul qui utilise principalement des pondérations du PIB qui sont encore sujettes, en partie, à des erreurs de mesure résultant de la non prise en compte dans les comptes nationaux du secteur informel qui, tout de même, occupe une part non négigeable dans les différentes économies africaines (conf`ere tableau 1) plus bas.

En effet, selon les comptables nationaux d'Afristat, la part du secteur informel dans l'éco-nomie nationale des pays africains au sud du sahara avoisinerait 25 à 33% du PIB selon que l'agriculture est ou non retenue (Leenhardt, 2005). Bon nombre de pays ne parviennent pas encore à isoler l'informel dans leurs comptes nationaux; en revanche la plupart d'entre eux l'appréhendent implicitement par des méthodes telles que :

- les proportions héritées parfois de sources tr`es anciennes;

- les enquêtes, plus ou moins récentes, mais non spécifiques au secteur informel, ou ne le désignant pas comme tel;

- les enquêtes portant spécifiquement sur le secteur informel mais dont les champs géographiques et/ou sectoriels sont le plus souvent restreints.

Mais à côtéde ces techniques, Blaise Leenhardt, a proposé, dans son rapport sur: « Le poids de l'informel en UEMOA », une méthodologie d'évaluation du poids du secteur informel. L'application de cette méthodologie à permis d'élaborer une premi`ere estimation du poids du secteur informel au niveau national et régional à partir des résultats des enquêtes 12-3 réalisées dans les capitales des pays membres de l'uemoa sur la période 2001-2003. Le tableau qui vient en donne une illustration.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 4

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

TAB. 1 - Poids de l'informel non agricole dans le PIB

Poids de l'informel en % du PIB

Bénin

28

Burkina-Faso

15

Côte-d'Ivoire

34

Mali

37

Niger

13

Sénégal

22

Togo

15

UEMOA

28

Source : Rapport sur « le Poids de l'informel en UEMOA », Septembre 2005 ; page 28

Pour répondre au besoin pressant de disposer des parités de pouvoir d'achat incorporant la structure du PIB et donc les habitudes de consommation, la communautéinternationale, notamment la Commission Statistique des Nations Unies (UNSC), a initiéle Programme de Comparaison Internationale (PCI) en 1968 afin de faciliter les comparaisons internationales du PIB et de ses composantes sur la base des équivalences de pouvoir d'achat. L'Afrique a étéprogressivement insérée dans ce système de comparaison internationale dont la composante africaine9 est dénommée Programme de Comparaison Internationale pour l'Afrique (PCI-Afrique). Au delàdes objectifs originels qui lui sont assignés à savoir la production des estimations de paritéde pouvoir d'achat et la facilitation de comparaison internationale, le PCI-Afrique vise à long terme les points suivants :

- Renforcer les capacités statistiques nationales en statistique des prix et en comptabiliténationale;

- Faire du PCI une partie intégrante des systèmes nationaux de statistique; - Intégrer les parités de pouvoir d'achat relatives à la pauvretédans le PCI; - Enfin, promouvoir l'utilisation des données du PCI.

Les PPA sont très importantes dans les comparaisons internationales; cependant, leur calcul repose sur des pondérations sujettes à une mesure erronée des rubriques de base du PIB en raison, notamment, d'une intégration marginale de l'informel dont le poids dans

9le Programme de Comparaison Internationale couvre 5 grandes régions du monde : l'Afrique, l'Amérique latine, l'Asie et le Pacifique, l'Asie de l'ouest et enfin les pays de l'Eurostat-OCDE

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 5

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

les différentes économies se révèle tout de même non négligeable (voir tableau 1). Fort de cela, il s'avère nécessaire de s'intéresser aux effets d'une modification de la structure (contributions relatives) des dépenses du produit intérieur brut sur les PPA afin de s'assurer que ces dernières ne sont pas sensibles aux erreurs de mesure au point de connaître de variations significatives pouvant mettre en cause leur robutesse.

0.2 Formulation de la problématique de recherche

L'informalisation poussée des économies africaines et l'intégration encore marginale voire nulle du secteur informel dans les comptes nationaux, font que certaines rubriques de base du PIB sont mal estimées et conduisent de ce fait à des erreurs sur certaines pondérations relatives aux agrégats du PIB (Kimberly, 2006). Etant donnéque ces pondérations servent, selon les méthodes de calcul, dans la détermination des parités de pouvoir d'achat, celles-ci sont alors soit sous-évaluées, auquel cas elles dilatent et améliorent les valeurs des indicateurs socio-économiques, soit surévaluées, donc conduisent à un rétrécissement et à une détérioration desdits indicateurs. Ce problème suscite une question fondamentale : Quelle est l'ampleur, sur les parités de pouvoir d'achat, des effets liés à une mesure erronée de certaines rubriques de base du PIB ? Dans la mesure oùcertaines pondérations du PIB sont erronées, il apparaît opportun, de s'intéresser aux variations des PPA suite à une légère modification des dépenses du PIB. Cela permettrait d'apprécier la pertinence et la robutesse des PPA, de valider dans le cas de légères variations les méthodes de calcul des parités et enfin de s'assurer de la fiabilitédes indicateurs macroéconomiques et sociaux entrant en ligne de compte dans le système de comparaison internationale ainsi que dans la formulation de politiques de développement. Aussi, cette situation appelle-t-elle, plusieurs questions pertinentes dont quelques unes méritent d'être posées :

- Comment peut-on apprécier à leur juste valeur (biais minimum voire nul) les résultats des efforts consentis dans les domaines économiques et sociaux aux niveaux mondial, régional et national?

- La conversion du PIB ainsi que de ses composantes en une monnaie commune au moyen des Parités de Pouvoir d'Achat (PPA) aux fins de comparaison ajusterait-il mieux les agrégats économiques que ne le font les taux de change?

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 6

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

- Les PPA augmenteraient-elles le pouvoir d'achat du Produit Intérieur Brut et de ses composantes?

Au vu de ce qui précède, il se pose clairement un problème de qualitédes données des composantes du PIB, donc des pondérations qui permettent l'estimation des PPA. Le lien existant entre la comptabiliténationale et le calcul des Parités de Pouvoir d'Achat nous permet d'aborder la présente étude et de répondre au mieux à la question de recherche ainsi q'aux interrogations que suscite notre problématique. Nous privilégions pour le faire, une approche par les simulations à partir des études de cas au détriment d'une approche économétrique, qui elle se révèle plus compliquée en raison de la complexitédu calcul des PPA et constitue encore un domaine embryonnaire.

0.3 Objectifs, Hypothèses, Résultats attendus et Intérêt de l'étude

La présente étude se fixe pour objectif général la mesure et l'analyse des effets d'une mesure erronée de la structure du produit intérieur brut sur les parités de pouvoir d'achat. De façon spécifique, il s'agira de :

- Présenter d'une manière plus accessible les méthodes de calcul des PPA, notamment celles utilisant les pondérations de la comptabiliténationale;

- Apprécier la sensibilitédes parités de pouvoir d'achat à une modification de la structure du PIB grâce à des études de cas et des exercices de simulation;

- Enfin, développer une application sous Visual Basic for Application (VBA) permettant de réaliser les simulations et de tester aussi la robutesse de la méthode de calcul utilisée à cette fin.

A présent, nous allons nous intéresser aux différentes hypothèses, à l'intérêt que présente cette étude et aux résultats attendus.

0.3.1 Hypothèses de travail admises et Hypothèse de recherche

Nous retenons ici deux types d'hypothèse : les hypothèses de travail et l'hypothèse de recherche. Pour faire cette étude, les hypothèses de travail suivantes sont admises :

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- Les parités de pouvoir d'achat éliminent les différences de prix entre nations et rendent comparables le PIB et ses composantes;

- Les biens et services utilisés pour calculer les parités de pouvoir d'achat dans l'ensemble des pays participants au PCI-Afrique sont homogènes, parfaitement substituables et représentatifs des dépenses nationales.

En ce qui concerne l'hypothèse de recherche qui fera l'objet de vérification ultérieure grâce aux simulations qui seront réalisées dans la section (4.2, page 54), elle s'énonce comme suit : Les parités de pouvoir d'achat sont sensibles à la structure du produit intérieur brut. Elle est vérifiée lorsque les effets simulés c'est-à-dire les sensibilités sont toutes supérieures en valeurs absolues aux chocs qui les induisent; les chocs réalisés étant d'une intensitéde 1%.

0.3.2 Résultats attendus et Intérêt de l'étude

A l'issue de ce travail, les résultats suivants sont attendus :

- une estimation de l'ampleur des effets de la structure du PIB sur les PPA; - un programme de mise en oeuvre des méthodes EKS et GK de calcul des PPA;

- une appréciation de la robustesse des méthodes EKS et GK selon que les parités simulées sont très peu sensibles c'est-à-dire que les effets (sensibilités) sont inférieurs aux chocs qui les produisent;

- Enfin, une exposition claire de la technique de calcul des PPA à des personnes qui n'en sont pas spécialistes.

L'intérêt de ce travail réside en ce qu'il permet d'une part de souligner la pertinence des PPA dans les comparaisons internationales au détriment des taux de change et d'autre part, d'apprécier leur robutesse comparativement aux taux de change de même que la robutesse de la méthode d'estimation Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS).

Pour y parvenir, ce mémoire sera réalisésuivant un plan bipartite. La première partie sera consacrée à la revue de littérature. Ensuite aborderons-nous dans une deuxième partie l'impact de la structure du PIB sur les PPA à travers des études de cas. Ces études de

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cas porteront sur des pays ayant un poids économique très influent dans les espaces économiques auxquels ils appartiennent. Nous n'oublierons pas non plus de relever les difficultés rencontrées au cours du stage qui a permis de réaliser ce travail.

Première partie

9

REVUE DE LITTERATURE

10

Chapitre1

Présentation du PCI pour l'Afrique et de

Quelques concepts généraux

C

E chapitre vise à présenter le Programme de Comparaison Internationale d'une part et à exposer quelques concepts généraux de base nécessaires à la compréhension de ce travail d'autre part.

1.1 Présentation du Programme de Comparaison Internationale pour l'Afrique

La présentation du Programme de Comparaison Internationale (PCI) sera abordée suivant trois principaux axes que sont : la genèse du PCI, les différentes utilisations des données du PCI et enfin les innovations apportées par le PCI-Afrique.

1.1.1 Genèse du Programme de Comparaison Internationale (PCI)

Le PCI a étéoriginellement crééen 1968, sous forme de coentreprise des Nations Unies et de l'Unitédes comparaisons internationales de l'Universitéde Pennsylvanie, grâce à des contributions financières de la Fondation Ford et de la Banque Mondiale. Depuis son lancement effectif en 1970, le nombre de pays africains participants est en évolution. Durant les

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deux premières phases expérimentales (1970 et 1973), le Kenya1 était l'unique pays africain qui représentait les pays en développement. Par la suite, le nombre de pays du continent est passéà 4 en 1975, puis à 15, 23 et 22 en 1980, 1985 et 1993, respectivement. Mais s'il est vrai que les phases précédentes du PCI en Afrique ont étésupervisées et coordonnées jusque làpar Eurostat pendant que la coordination du Programme pour les autres régions était assurée par des institutions locales issues des ces mêmes régions, il n'en demeure pas moins que la phase 2003-2006 constitue une innovation en ce sens que la coordination de la section Afrique est confiée pour la première fois dans l'histoire à une institution africaine, en l'occurrence la Banque Africaine de Développement, en étroite collaboration avec la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) et la Banque Mondiale.

La figure (1.1, page 11) donne un aperçu sur l'évolution relativement croissante du nombre de pays participants au PCI depuis son lancement effectif en 1970.

FIG. 1.1 - Evolution du nombre de pays participants au PCI

Source : Données de l'auteur

Le PCI-Afrique draàýne également des activités statistiques au nombre desquelles on peut citer :

- L'élaboration des agrégats de la comptabiliténationale conformément au

système de comptabiliténationale version 1993 des Nations Unies (SCN-93); - La décomposition des emplois du PIB en positions détaillées pour lesquelles

les données de dépenses et de prix peuvent être obtenues;

1http ://www.afristat.org/ ?pg=471

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- La réalisation des enquêtes de prix étendues à tout le pays pour des échantillons d'articles représentant toutes les composantes du PIB;

- Le calcul des rapports des prix des articles identiques et/ou comparables dans l'espace, et partant, le calcul des PPA élémentaires;

- L'agrégation des PPA élémentaires pour toutes les composantes du PIB;

- Enfin, le renforcement des capacités des systèmes statistiques dans les pays africains.

Pour mener à bien ce programme, la Banque Africaine de Développement s'appuie sur des organisations sous régionales telles que le MarchéCommun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe (COMESA), La CommunautéEconomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la Communautéde Développement de l'Afrique australe (SADC) et enfin l'Observatoire Economique et Statistique d'Afrique Subsaharienne (AFRISTAT).

1.1.2 Innovations du Programme de Comparaison Internationale pour l'Afrique

L'implantation du programme de comparaison internationale en Afrique s'est accompagnée d'une multitude d'innovations visant essentiellement à prendre en considération les réalités spécifiques à l'Afrique et à asseoir les bases d'un système statistique produisant des données plus fiables qu'elles ne l'ont étéjusque-là.

La première innovation réside dans le fait que l'Afrique a étéla seule région au monde à utiliser en toute rigueur la méthode de « Destruction Structurée des Produits (SPD) » quand bien même l'initiative n'émane pas des pays africains participants au programme de comparaison internationale. Le SPD permet d'élaborer systématiquement des spécifications de produits pour répondre aux problèmex de qualitéde données apparus dans les examens des cycles des PCI précédents.

La deuxième innovation plus importante que la précédente est le développement par l'Afrique d'un logiciel de validation des prix des produits collectés appeléSemper. L'ap-plication Semper vise à vérifier la cohérence des unités de mesure, des quantités et des prix, à calculer les prix moyens des produits, à identifier les données aberrantes, à contrôler la tendance des prix dans le temps et à permettre de s'assurer que les variations de prix restent dans des limites tolérables. Semper rejette systématiquement tout produit ne figurant

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pas sur la liste des produits du PCI-Afrique et participe d'un souci de qualitédes données de prix en vue de parités de pouvoir d'achat fiables et pertinentes.

La troisième innovation qu'il faut placer à l'actif de l'Afrique dans la mise en oeuvre du PCI-Afrique est relative au fait que la validation des données sur les prix et les comptes nationaux s'est déroulée suivant une approche participative dans laquelle tous les pays au niveau régional étaient invitéà prendre part à des ateliers oùils validaient leurs données de façon croisée. Ces rencontres ont donnélieu à des échanges d'expériences, toutes choses qui participent de l'amélioration sensible des données du PCI-Afrique.

Enfin, l'autre innovation un peu particulière est le fait que l'Afrique soit la seule région au monde oùle PCI a étéconcu et mis en oeuvre comme un programme de renforcement des capacités statistiques. Dans les autres régions, le PCI visait seulement à collecter les prix pour calculer les parités de pouvoir d'achat. En Afrique, le PCI a étéutilisécomme un prétexte pour aider au développement et à l'amélioration des données dans les domaines de la statistique des prix, de la comptabiliténationale ainsi que les autres domaines connexes y compris la formation des statisticiens dans les écoles de statistique.

Mais, au-delàdes innovations du PCI-Afrique, plusieurs utilisations sont faites des résultats et justifient valablement la création du PCI.

1.1.3 Utilisations des données du Programme de Comparaison Internationale

Les données du PCI sont largement utilisées à l'échelon mondial par les institutions régionales et internationales. Elles offrent aux décideurs une ventilation détaillée des prix de base et des dépenses; ce qui permet :

- l'analyse des questions d'actualitételles que la comparaison de la distribution de l'incidence régionale de la pauvretépour guider les décisions concernant les orientations de l'aide au développement; les politiques de taux de change et les différences de salaire au niveau régional;

- L'évaluation des avantages comparatifs entre différentes économies de la sous-région africaine pour évaluer la compétitivité-coûts;

- L'analyse des coûts des projets d'investissement : l'Inde s'en est servi par exemple pour évaluer non seulement la compétitivitéde certains fabricants

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au niveau du commerce mondial mais aussi pour évaluer les taxes et les subventions2 ;

- L'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) ainsi que l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS) évaluent les aides en matière de santéet d'éducation sur la base des parités de pouvoir d'achat;

- L'Union Européenne alloue les fonds structurels aux pays membres sur la base des parités de pouvoir d'achat;

- Les PPA peuvent servir pour choisir l'endroit oùs'installer et indemniser les employés mutés, de même que pour faciliter les règlements juridiques et d'assurance concernant plus d'une monnaie ou plus d'un pays.

Par exemple, au sein de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCCDE), certains crédits sociaux y sont décaissés en fonction du PIB par habitant des pays membres sur la base des parités de pouvoir d'achat. Bien entendu, cette utilisation des résultats du PCI au niveau opérationnel n'a fait que rendre ces pays encore plus désireux de prendre une part active au programme de comparaison. De même, s'il est courant de comparer, par exemple, les prix de l'essence entre divers pays en convertissant le prix du litre sur la base des taux de change, cela ne donne qu'une idée partielle de la situation.

Ainsi, en 1985, le prix de l'essence au Pakistan était de PRs 18 le litre, soit $ 1,07 compte tenu du taux de change, alors qu'il était de $ 0,74 le litre aux Etats-Unis. L'essence coûtait donc, apparemment, 45% de plus au Pakistan qu'aux Etats-Unis. Or le niveau des prix

nationaux de tous les biens de consommation au Pakistan était supérieur d'environ 30% àcelui des Etats-Unis, si bien que, prise dans le contexte du panier d'articles achetés par les pakistanais, l'essence coûterait apparemment cinq fois plus (1,45

0,30 = 4, 8), par rapport aux

autres biens, qu'aux Etats-Unis.

L'usage des parités de pouvoir d'achat est de plus en plus très fréquent dans plusieurs domaines dont la liste ne serait être exhaustive.

2voir le site d'Afristat :http ://www.afristat.org/ ?pg=470

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1.2 Présentation de quelques concepts généraux de base

Certains concepts clés de notre travail méritent d'être mieux présentés tout au long de cette section pour une meilleure compréhension de la suite du document car comme le note Emille Durkhein3 :« En réalité, les mots de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils expriment, sont toujours ambiguës et le savant qui les emploierait tels qu'il les reçoit de l'usage et sans leur faire subir d'autre élaboration s'exposerait aux plus graves confusions ». Nous aborderons suscintement les notions et expressions qui suivent : le Produit Intérieur Brut (PIB) , la structure du PIB, le taux de change, les Parités de Pouvoir d'Achat (PPA) et enfin les Positions Elémentaires (PE).

1.2.1 Le Produit Intérieur Brut (PIB)

L'un des agrégats macroéconomiques le plus couramment utilisé, synthétisant l'activitéde production d'une nation au cours d'une période donnée (généralement l'année) est le

Produit Intérieur Brut (PIB) qui est une grandeur composite. Selon le Système de Comp-tabilitéNationale version 1993 (SCN-93), le PIB se définit de trois façons complémentaires qu'il convient de rappeler à juste titre :

- L'optique de la production; - L'optique de la demande; - Enfin, l'optique du revenu.

Dans l'optique de la production, le produit intérieur brut est égale à la somme des valeurs ajoutées brutes (différence entre la production et la consommation intermédiaire globale), évaluées aux prix de base, de toutes les unités institutionnelles résidentes plus tous les impôts, diminuées des subventions sur les produits qui ne sont pas incluses dans la valeur de la production.

Dans l'optique de la demande, le produit intéreur brut est égale au total des dépenses de consommation finale aux prix d'acquisition (y compris la valeur FOB des exportations de

biens et services) moins le total des importations de biens et services valorisées Franco àbord (FAB) plus la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF).

3Durkheim E., le suicide, Paris, PUF, 1973, p.1

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Dans l'optique du revenu, le produit intérieur brut est égale à la rémunération globale des salariés, plus les impôts, moins les subventions sur la production et les importations, plus le revenu mixte brut, plus l'excédent brut d'exploitation.

Remarquons au passage que les comptables nationaux africains utilisent rarement, voire pas du tout, l'optique du revenu pour évaluer le PIB en raison des mythes qui entourent encore la déclaration des revenus en Afrique (voir SCN-93).

1.2.2 Positions Elémentaires (PE4)

C'est la terminologie adoptée par le programme de comparaison internationale pour l'Afrique pour désigner un groupe de biens ou services présentant des caractéristiques communes. Au sein d'une position élémentaire5, on note une homogénéitédes biens ou services qui la composent alors que deux positions élémentaires différentes comportent des biens ou services hétérogènes c'est-à-dire non similaires. Une position élémentaire doit satisfaire aux conditions ci-après :

- Les données en valeur représentant les dépenses nominales doivent pouvoir être estimées;

- Etre aussi homogènes que posible du point de vue de la dispersion potentielle des ratios de prix entre pays pour ses biens et services.

Généralement, le niveau d'une position élémentaire est décidéselon le principe de non disponibilité, au sein d'une position élémentaire, de coefficients de pondération des dépenses plus détaillées. Dans le cadre du PCI, le nombre de positions élémentaires peut varier de 150 à 258; le PCI-Afrique en compte environ 200.

1.2.3 Structure du produit intérieur brut

Le concept de structure du produit intérieur brut désigne notamment les pondérations de la comptabiliténationale c'est-à-dire les contributions relatives des différentes positions élémentaires au PIB telles qu'elles ont étéretenues lors des travaux de décomposition, dans le cadre du PCI-Afrique, des emplois du PIB en positions détaillées pour lesquelles

4Définition tirée du Manuel du Programme de Comparaison Internationale, série F n°62, New York 1992

5Par exemple la position élémentaire « Riz »au sein du PCI-Afrique désigne toutes les variétés de riz africain ainsi que les produits faits à base du riz

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les données de dépenses et de prix peuvent être obtenues. La structure du PIB permet d'établir une typologie des positions élémentaires.

Le PCI compare aussi bien le PIB que sa structure. Celle-ci s'exprime en terme d'agrégats plus détaillés (Pain et céréales, boissons non alcoolisées, ...) et plus consolidés (produits alimentaires, consommation des ménages, . . .). Chaque composante du PIB est scindée en une ou plusieurs position(s) élémentaire(s). Cette ventilation donne lieu à des strates et conduit à des estimations plus crédibles des agrégats du PIB. En théorie statistique, le recours aux sondages stratifiés vise, généralement à améliorer la précision des estimations et à obtenir des résultats moins biaisés. Dans le cas présent, trois points essentiels justifient la subdivision du PIB en des strates ou classes :

- La variabilitédes ratios de prix individuels au sein d'une position élémentaire doit être aussi faible que possible entre les diverses positions élémentaires composant un agrégat de dépense plus important;

- Une couverture totale de tous les agrégats de dépense et par suite du PIB lui-même;

- La ventilation par positions élémentaires permet d'obtenir des moyennes pondérées, plutôt que non pondérées des parités, à un niveau relativement détaillé.

Le programme de comparaison internationale se nourrit des informations sur les dépenses au niveau des positions élémentaires ainsi que sur les prix des articles représentatifs de celles-ci pour les différents pays. Dès lors que ces informations sont mises à la disposition du PCI, les structures régionales procèdent aux estimations des PPA en utilisant différentes méthodes d'agrégation qui seront exposées plus loin.

1.2.4 Taux de change

Le taux de change est le prix relatif d'une monnaie par rapport à une autre; en des termes très simples, le taux de change entre deux monnaies est le nombre d'unités monétaires d'une monnaie nécessaires pour avoir une unitémonétaire de l'autre monnaie et vice-versa; il est parfois appelécours du change. En revanche, le taux de change est une notion qui se distingue de celle de la parité. En effet, le taux de change d'une monnaie par rapport à

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une autre reflète leurs valeurs réciproques sur les marchés financiers internationaux et non leurs valeurs intrinsèques pour un consommateur.

1.2.5 Parités du Pouvoir d'Achat6 (PPA)

Les insuffisances des taux de change dans les comparaisons internationales ont entraînéune utilisation accrue des parités de pouvoir d'achat (PPA). Cependant, les PPA ne sont

pas une notion aussi facile à comprendre. Dans sa forme la plus simple, une PPA se déenit comme éetant un prix relatif qui mesure le nombre d'unitées d'une monnaie du pays B qui sont néecessaires dans le pays B pour acheter la même quantitée d'un bien individuel ou un service qu'1 unitée de la monnaie du pays A achètera dans le pays A.

Par essence, les PPA servent à des comparaisons spaciales (entre pays) de prix et les utilisations les plus appropriées voire conseillées sont celles qui s'inscrivent dans cette logique. Cependant les PPA ainsi que les données dérivées peuvent servir, avec toute la prudence requise, pour des comparaisons intertemporelle moyennant bien sûr certaines limites. En effet, les comparaisons dans le temps sont confrontées, dans la plupart du temps, aux problèmes de variations des produits et des habitudes de consommation surtout lorqu'elles s'étendent sur plusieurs années.

Les parités de pouvoir d'achat sont calculées aussi bien au niveau des macro-produits, des groupes de produits que du PIB lui-même ainsi que ses composantes. D'une manière générale, la PPA pour chaque pays participant au PCI-Afrique est le nombre d'unités monétaires requises pour acheter la même quantitédes mêmes biens ou services que le numéraire c'est-à-dire l'unitémonétaire du pays de référence. Appelée aussi standard de pouvoir d'achat, la PPA peut être calculée au niveau du PIB pris dans son ensemble,

mais aussi à divers niveaux d'agrégation. Dans le cas du PCI-Afrique , on s'est gardéd'exprimer les PPA dans l'une des monnaies en présence pour éviter l'illusion de favoriser

une quelconque monnaie africaine. Le PCI-Afrique a utiliséune devise fictive dénommée AFRIC7.

Par exemple, dans une comparaison entre le Bénin et la Tunisie, si une bouteille d'eau minérale coûte 400 FCFA au Bénin contre 1.5 Dinars en Tunisie pour les mêmes caractéristiques (qualité, contenance, marque ...) alors, lorqu'on prend le Bénin comme pays de

6Cette définition est issue du Rapport principal sur les premiers résultats du PCI-Afrique, Mars 2007, P.32

7Monnaie africaine d'intégration régionale

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 19

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référence, la PPA entre la Tunisie et le Bénin pour ce produit est de 1.5

400 = 0.00375. Ce résultat pourrait être interprétécomme suit : alors qu'il faut 0.00375 Dinar pour acheter une bouteille d'eau minérale sur le marchétunisien, on peut se procurer le même produit sur le marchébéninois contre 1 FCFA.

20

Chapitre2

Fondements et théorie de la paritédu pouvoir

d'achat

A

Travers ce chapitre, nous exposons essentiellement, grâce à la revue de littérature, les fondements et la théorie des parités de pouvoir d'achat. Ainsi, nous nous intéresserons dans une première section, à l'origine et à l'intérêt de la PPA puis la deuxième section abordera la théorie spécifique des PPA.

2.1 Origine et Intérêt de la paritédu pouvoir d'achat

Cette section vise en particulier à nous renseigner sur les origines de la paritéde pouvoir d'achat, la loi du prix unique ainsi que son fonctionnement en économie internationale. Aussi, nous emploierons nous à présenter l'intérêt ainsi que les limites théoriques et pratiques des PPA.

2.1.1 0rigines de la paritédu pouvoir d'achat'

A l'origine, les économistes, notamment Ricardo, se sont questionnés sur comment s'établir la valeur relative de deux monnaies. De cette problématique a jailli une solution très simple, celle d'établir une relation entre le taux de change et la paritédes pouvoirs d'achat étant donnéque le taux de change entre deux monnaies s'établit de façon telle que le pouvoir d'achat des deux monnaies soit le même dans les deux pays : C'est ce qu'on appelle la

'Source à l'adresse http :// perso.univ-rennes1.fr/denis.delgay-troise/RMI/Cours/RMI311.pdf

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 21

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théorie de la paritédu pouvoir d'achat des monnaies. L'économiste suédois, G. Cassel, fut en 1918 le premier à axer ses recherches sur le lien entre le pouvoir d'achat et le taux de change. Il répondait à une préoccupation précise de son époque : A quel taux faut-il stabiliser une monnaie fortement touchée par l'inflation? L'hypothèse de départ de cette théorie était la suivante : La valeur d'une monnaie, à long terme est, fixée par le montant de biens et services qu'elle permet d'acquérir, c'est-à-dire par son pouvoir d'achat interne, qui évolue inversément au niveau général des prix.

Très tôt, cette théorie va servir d'ancrage aux travaux des autres économistes car ayant permis, de façon claire, l'établissement d'une relation entre la valeur d'un bien sur le marchédomestique et la valeur de la monnaie sur les marchés internationaux. En raison des niveaux

de change irréalistes qui prévalaient pendant la première guerre mondiale (1914-1918), G. Cassel, a mis l'accent sur la nécessitéde retrouver un taux d'équilibre après cette période car les devises avaient rompu leur lien avec l'or. Mais, s'il est vrai que la théorie des parités de pouvoir d'achat est un modèle de référence de long terme pour les évolutions des taux de change nominal, il n'en demeure pas moins qu'elle ne permet pas de faire le lien entre le taux de change réel, dont elle postule d'ailleurs la constance dans le temps, et la situation économique du pays, en l'occurrence sa position extérieure. En outre, cette théorie des PPA se révèle peu valide sur des expériences en raison de l'absence de concurrence pure et parfaite sur les marchés internationaux (obstacles tarifaires, normes techniques, différenciation des produits . . .). Cependant, elle doit son succès à la généralistaion de la loi du prix unique à l'ensemble des biens d'une économie.

2.1.2 Loi du prix unique : base des PPA

L'hypothèse centrale de la loi du prix unique est très simple : Selon Molina (2003, P.3), sous certaines conditions bien définies, les prix des biens et services identiques vendus dans des pays différents doivent être les mêmes, quelle que soit la monnaie dans laquelle ces prix sont exprimés. Les conditions d'application de la loi du prix unique s'énoncent comme suit :

- Tous les biens doivent être échangeables avec des coûts de transports nuls; - Il n'existe pas d'obstacles aux échanges (tarifs douaniers, contingents, restrictions volontaires à l'exportation, protection non tarifaire);

- Les biens domestiques et étrangers doivent être parfaitement homogènes;

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- Absence de pratiques monopolistiques ou oligopolistiques faisant que des biens identiques seraient vendus à des prix différents selon les pays.

lorque les conditions ci-dessus sont remplies alors le prix du bien i sera le même dans les deux pays au taux de change près. Si on désigne par s le taux de change nominal2; P i * le prix du bien j à l'étranger et Pi le prix du bien j sur le marchénational, alors on peut écrire, pour un produit i la relation suivante :

Pi = s P * (2.1)

i

2.1.3 Fonctionnement du principe du prix unique

Supposons qu'un euro permette d'acheter davantage du caféen Europe qu'en Tunisie, alors le caféest moins cher en Europe qu'en Tunisie. Cette situation profite à tout individu achetant du caféen Europe et le renvendant en Tunisie; elle va entraîner une augmentation de l'offre du caféen Tunisie et un accroissement de la demande en Europe; ce qui conduira à la convergence des prix c'est-à-dire qu'un euro permettra d'acheter la même quantitéde caféen Europe qu'en Tunisie.

2.1.4 Intérêt de la paritédu pouvoir d'achat

La paritéde pouvoir d'achat un indicateur pour établir une liaison simple entre le taux de change (ou ses variations) et l'évolution des pouvoirs d'achat relatifs des monnaies. Son objectif est de parvenir à réaliser l'équilibre entre taux de change PPA et le taux de

change réel; ce faisant, elle intervient comme un rappel à l'ordre des marchés financiers àl'équilibre, qui pour la plupart du temps ne le sont pas. Toutefois, des difficultés subsistent quant à son usage pour prévoir des taux de change.

Les parités de pouvoir d'achat sont certes utiles, mais il faudrait souligner que la théorie de la paritéde pouvoir d'achat a fait l'objet de critiques liées d'une part à ses fondements théoriques et d'autre part à sa vérification empirique.

2s est le taux de change PPA qui égalise la valeur unitaire du bien i à l'intérieur et à l'étranger

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2.1.5 Limites théoriques et pratiques de la paritédu pouvoir d'achat

Pour éviter les variations des prix des produits; idée centrale de la théorie du prix unique; G. Cassel a énuméréun certain nombre de conditions nécessaire au calcul de la PPA absolue et qui sont facilement attaquables du fait de leur manque de réalisme :

- La première condition écarte toute possibilitéd'existence de frais de transport dans la comparaison du niveau des prix entre deux nations; ce qui n'est pas vrai car dans la réalité, il y a toujours un coût de livraison voire même des taxes douanières existantes;

- Le caractère homogène donc substituable soulevépar la seconde condition n'est qu'une utopie dans la mesure oùdes biens mêmes quasiment identiques présentent des différences de prix nettes d'un lieu à un autre en absence des effets de taux de change; les économies d'échelle pourraient expliquer par exemple cet état de chose;

- Une autre hypothèse sous-jacente à la précédente est le système de pondération (importance relative) qui doit être identique pour chaque bien alors que ceux-ci n'ont pas la même importance pour les pays étudiés;

- Une insuffisance de la PPA absolue réside dans l'exclusion, lors de son calcul, des biens non échangeables par nature (services ou biens exportables) mais dont les prix sont très élevés. Ceci soulève la question de fiabilitéde la PPA absolue;

- Enfin, l'aspect oligopolistique des marchés biaise les comparaisons.

Un autre problème non moins négigeable concerne l'incertitude importante liée aux sources de données et aux procédures de construction des PPA. Lorsqu'on désire obtenir un ordre des pays en fonction de leur PIB per capita, il faut admettre sans risque de se tromper que des différences relativement minimes dans les chiffres mesurés peuvent aboutir à un classement complètement différent et voire parfois statistiquement ou économiquement non significatif, surtout lorsque les rangs des pays sont très proches l'un de l'autre comme c'est la cas au sein de l'Union Européenne. C'est la raison pour laquelle on choisit souvent n'attribuer dans des comparaisons internationales, des positions qu'àdes ensembles ayant une structure économique similaire.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 24

Malgréces critiques, les parités de pouvoir d'achat restent un instrument fiable de comparaison internationale.

2.2 Théorie de la paritédu pouvoir d'achat3

Cette section se charge de passer en revue les deux versions de la paritédu pouvoir d'achat, de souligner le fait que les PPA sont adaptées aux comparaisons internationales en dépit des multiples insuffisances dont elles sont l'objet et enfin de faire ressortir les liens entre les comptes nationaux et le PCI-Afrique.

2.2.1 Version absolue axée sur la loi du prix unique

Selon cette version, il existerait, entre deux monnaies, un taux de change d'équilibre assurant l'égalitédes pouvoirs d'achat entre les pays participants au programme de comparaison. Elle constitue une extrapolation de la loi du prix unique à l'ensemble des biens de l'économie. Ainsi, la relation4 (2.1) de la page (22) peut être réécrite comme suit lorqu'on considère les n biens de l'économie :

Xn áiPi = s Xn áiP i * ? P = sP* (2.2)

i=1 i=1

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dans la relation (2.2) ái est la part du bien i dans la consommation totale. Elle indique que le taux de change est le rapport du niveau général des indices de prix domestiques (P) et étrangers (P*). Ainsi, toute baisse du pouvoir d'achat intérieur d'une monnaie résulterait d'une dépréciation proportionnelle de la monnaie sur les marchés des changes et a pour conséquence un accroissement du niveau général des prix. A l'opposé, on assisterait à une appréciation de cette dernière.

La PPA absolue semble se confondre avec la loi du prix unique : exprimés dans la même monnaie, et sous les conditions ci-dessus énumérées, les prix de biens ou services identiques tendent à s'égaliser n'importe oùdans le monde. En effet, les divergences de prix, si elles sont importantes, devraient pousser à acheter les produits dans les pays oùils sont bons marchépour les revendre dans les régions oùils sont plus chers. Ce comportement devrait

3Source à l'adresse http :// fr.wikipedia.org

4En r'ealit'e, on devrait avoir : s = k P P * o`u k est une constante de proportionnalitépositive; mais généralement on suppose que k=1

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finir par égaliser les prix d'un pays du monde à l'autre. En pratique, la version absolue de la PPA est difficile à vérifier compte tenu des hypothèses contraignantes de la loi du prix unique qui constitue ses piliers5.

Cependant, on peut admettre qu'avec des économies de plus en plus ouvertes au commerce mondial, la diminution des coûts de transport ainsi que des barrières protectionnistes, l'appropriation accrue de la technologie et le caractère libéral des marchés favorisent une convergence au moins partielle des prix des produits échangés au plan international.

2.2.2 Version relative de la paritédu pouvoir d'achat6

Les raisons ci-dessus évoquées, réduisent l'utilitédes PPA absolues; cela a conduit a une forme moins restrictive que la PPA absolue; celle dite relative. Sous sa forme relative, la PPA suppose qu'au fil du temps, le taux de change entre deux pays finira par contrebalancer l'écart entre leurs taux d'inflation. Ainsi, les divergences de politique monétaire en terme d'objectifs d'inflation différents a des répercutions inévitables sur les taux de change. La PPA relative consiste à prendre le logarithme de la version absolue (voir 2.2, page 24). On obtient alors les équations suivantes :

ln(s) = ln(P) - ln(P*) (2.3)

Äs = ÄP - ÄP * (2.4)

L'écriture (2.4) permet de concilier le taux de dépréciation nominal et le différentiel du taux d'inflation. En effet, par définition, le taux de change réel est exprimépar :

P *

Q = s (2.5)

P

A partir de la relation (2.5) ci-dessus on obtient :

ln(Q) = ln(s) + ln(P*) - ln(P)

5La citation la plus critique à propos de la PPA absolue vient de P. Samuelson (1964,P.153) « A moins d'atteindre un haut degréde sophistication, la PPA est une théorie trompeuse et prétentieuse : elle nous promet une chose bien rare en économie, des prévisions chiffrées détaillées » [traduction]

6Consulter aussi http :// perso.univ-rennes1.fr/denis.delgay-troise/RMI/Cours/RMI311.pdf

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Partant de la relation (2.5), pour tomber sur la version relative de la PPA, il faut que le logarithme népérien de Q soit nul et donc une stationnaritédu taux de change réel : ce qui est irréaliste, certes, mais constitue néanmoins une autre façon pour tester la paritéde pouvoir d'achat.

2.2.3 Adaptation de la PPA relative aux comparaisons internationales

Selon G. Cassel, la paritéde pouvoir d'achat relative offre plus de souplesse. Elle se manifeste par l'égalitéentre les variations de cours de change et celles du niveau général des prix et a fait l'objet d'un débat monétariste. Selon cette conception, tout écart inflationniste résultant d'un excédent monétaire est comblépar une variation du taux de change nominal. Cette compensation se poursuit jusqu'àce que le taux de change nominal égalise le taux de change réel c'est-à-dire la paritéde pouvoir d'achat. Ainsi, le cours de change, non seulement, assure la comparaison de prix mais devient aussi une variable endogène qui permet de revenir à l'équilibre.

Toutefois, l'analyse monétaire de la paritéde pouvoir d'achat n'est non plus, elle aussi sans limites :

- L'appréciation des fluctuations du cours de change, nécessite un cours de base respectant la condition de la PPA absolue qui se révèle très irréaliste;

- Le choix des indices de prix à retenir pour la détermination de la PPA relative demeure encore un casse-tête : faut-il préférer l'indice général des prix ou recourir à la PPA en terme de coût du travail? Cette approche si elle se révèle fort utile exlut néanmoins une bonne partie des coûts liés au capital dans les pays en développement.

Aussi paraît-il important de souligner que, la PPA relative, au-delàde la flexibilitéqu'elle offre en matière de comparaison internationale, repose tout de même sur deux hypothèses très fortes :

- Dans un pays oùla masse monétaire a doublé, les prix domestiques ainsi que le taux de change doubleront sous la condition de la neutralitéde la monnaie;

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- Pour l'analyse des variations de prix, la notion de progrès technique ainsi que les effets de la demande sur l'offre sont négligés, toutes choses pouvant agir considérablement sur les prix via les économies d'échelle.

En dépit de ces limites d'ordre théorique et empirique, la paritéde pouvoir d'achat a su maintenir sa place sur la scène internationale. Servant au départ de base à la détermination du taux de change, la PPA est devenue au fil du temps pour l'économiste la pièce centrale de l'analyse internationale.

La version absolue, bien qu'elle soit inadéquate pour le calcul du taux de change apparaît cependant, comme un outil indispensable à l'appréhension des écarts de niveau de vie entre différentes économies. En effet, qu'il nous souvienne que la paritéde pouvoir d'achat absolue s'obtient à partir d'un panier de biens échangeables et non échangeables et de ce fait détermine non seulement le coût de ce panier dans une monnaie commune aux pays impliqués dans le programme de comparaison mais aussi évalue les écarts de prix de ces biens entre les économies.

2.2.4 Comptes nationaux et le PCI-Afrique

L'intégration des comparaisons axées sur les parités de pouvoir d'achat à la comptabiliténationale remonte aux années 50. Chemin faisant, le Programme de Comparaison Interna-

tionale est devenu un cadre de prolongement de la comptabiliténationale vers la construction d'une série de comptes internationaux mettant en relation diverses économies. En comptabiliténationale, le calcul de déflateurs des prix utilisant le PIB et ses composantes à prix constants est tout aussi intéressant en ce sens qu'il permet des comparaisons en volume dans le temps à l'intérieur d'une même nation. Mais dans le cadre du PCI, il s'agit d'une comparaison spatiale et le niveau des prix nationaux résultant de la paritéde pouvoir d'achat constitue le déflateur spatial d'un pays à l'autre et, tout comme le déflateur temporel qu'est le PIB, un instrument adéquat sur le plan analytique. Cependant, la conception du déflateur spacial diffère à bien des égards de celle du déflateur temporel.

En fait, les comptables nationaux peuvent extraire des statistiques à prix constants à partir des données de prix de leur choix pour obtenir les déflateurs. Par contre, dans le cadre du PCI, les Instituts Nationaux de Statistiques (INS) des pays participants au programme de comparaison doivent, coordonner leurs efforts pour réussir des comparaisons de prix entre

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pays sur un ensemble de produits comparables : làréside toute la difficultédu PCI. Pour ce faire, le PCI-Afrique a adoptéla décomposition du PIB selon l'approche dépense et les différentes comparaisons effectuées jusqu'àprésent s'inscrivent dans ce cadre et portent sur : la consommation des ménages, la consommation des administrations publiques, la formation de capital et les exportations nettes7.

A l'opposé, l'autre option basée sur la ventilation sectorielle8 du PIB paraît intéressant mais les catégories de secteurs se prêtent biens moins aux comparaisons que les catégories de dépense dans la mesure où, d'un pays à l'autre, on observe d'énormes différences dans les structures de production qu'au niveau des utilisations finales. Toutefois, les études comparatives sur la croissance et la productivitéutilisant la ventilation sectorielle du PIB ne cessent d'intéresser bon nombre de chercheurs.

Le caractère opérationnel du PCI suivant l'optique dépense du PIB favorise des gains réciproques entre les pays concernés. En fait, grâce à la structure du PCI relative aux dépenses, les INS peuvent aborder, en toute rationalité, le problème de la cohérence globale de leurs propres estimations des utilisations du PIB dont notamment celles relatives à la consommation des ménages. Les comparaisons des contributions relatives des dépenses des consommateurs aident chaque pays, surtout dans le cas d'une estimation résiduelle de la consommation, à déceler les domaines qu'il faille revoir dans sa comptabiliténationale pour améliorer la mesure de la consommation. En effet, la collaboration régionale permet d'apprendre plus sur la façon d'utiliser les dossiers administratifs, de mener les enquêtes sur les ménages, de gérer les stocks dans le but de donner plus de sens aux grandes rubriques de dépenses résiduelles.

7C'est-à-dire Exportations moins Importations

8Agriculture, Industries extractives, secteur marchand, secteur non marchand, tertiaire . . .

Deuxième partie

29

IMPACT DE LA STRUCTURE DU PIB SUR LES PPA

30

Chapitre3

Travaux préliminaires à l'évaluation de

l'impact de la structure du PIB

D

Ans un premier temps, il sera question, d'apporter des éclaircissements sur la nomenclature utilisée dans le programme de comparaison internationale pour l'Afrique ainsi que sur la méthode de décomposition du produit intérieur brut puis, dans un second temps, nous envisageons de procéder à une Analyse en Composantes Principales (ACP) des données du PCI-Afrique. Les résultats de l'ACP vont servir de guide dans la formulation des hypothèses de simulation et dans l'identification d'une variable de choc. En effet, il est question d'effectuer, dans la section (4.2, page 54), des chocs sur certaines rubriques de base du produit intérieur brut de quelques pays africains bénéficiant d'une situation économique relativement acceptable et d'apprécier par la suite leur ampleur sur les parités de pouvoir d'achat d'autres pays participants.

3.1 Nomenclatures, Méthodes de décomposition et de calcul des pondérations du PIB

La mise en oeuvre du programme de comparaison internationale pour l'Afrique dépend, dans une large mesure, de trois grandes opérations que sont : l'élaboration d'une nomenclature des biens et services de référence; la décomposition du PIB en positions élémentaires et des relevés de prix. Ces deux opérations visaient essentiellement à prendre en compte les réalités des économies africaines en vue d'assurer une

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opérationnalisation efficiente du PCI-Afrique. Cette rubrique se chargera d'exposer de façon suscinte ces opérations.

3.1.1 Nomenclatures et Méthode de décomposition du PIB selon l'approche dépense

Dans le cadre du PCI-Afrique, la référence minimale sur laquelle s'appuie la décomposition du produit intérieur brut est le Système de ComptabilitéNationale version 1993. Respectant en cela les recommandations du SCN-93, des dispositions ont étéprises dans le cadre du PCI-Afrique pour permettre à certains pays qui élaborent leurs comptes nationaux sur la base du SCN-68 de migrer progressivement vers le SCN-93. Pour les pays respectant déjàle cadre et les techniques du SCN-93, le PCI a permis aux comptables nationaux de renforcer la mise en oeuvre effective des procédures sur une architecture statistique détaillée avec des nomenclatures plus élaborées. Le point de départ de la décomposition détaillée est le schéma classique de la détermination du PIB et de ses principaux emplois selon l'optique dépense.

Chaque emploi du produit intérieur brut est subdiviséen catégories, chaque catégorie en groupes, chaque groupe en classes et enfin chaque classe est divisée en positions élémentaires. Cette décomposition graduelle du PIB se fait en fonction de la disponibilitédes informations dans les comptes nationaux et de la capacitéde chaque pays à satisfaire aux exigences du SCN-93. Le PCI, au niveau mondial est prescriptif quant au niveau minimal de décomposition du PIB; mais il est loisible à chaque région ou pays de ventiler le PIB de façon plus détaillée selon ses propres besoins d'analyse. Pour mener à bien ce travail, la communautéinternationale, notamment la Banque Mondiale, a conçu sous Excel et mis à la disposition des participants, un schéma de décomposition minimale du PIB selon une combinaison des nomenclatures internationales en vigueur pour chaque composante du PIB. Le PCI-Afrique a adoptéle même schéma de décomposition mais a apportéquelques modifications qui permettent de prendre en compte certaines réalités propres aux économies africaines.

L'une des innovations de l'Afrique a consistéà répertorier et à inscrire dans un catalogue, avec une description aussi détaillée que possible, tous les produits du PIB sur lesquels des prix doivent être collectés pour estimer les PPA au niveau africain. Mieux, le PCI permet aux différentes régions dont l'Afrique de faire des décompositions plus fines allant au-delà

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des positions élémentaires et d'adopter en conséquence une nomenclature structurée selon une arborescence des fonctions contenant les divers produits. Cette libertéa permis àl'Afrique d'obtenir, au départ, une décomposition du PIB en 200 positions élémentaires;

mais à terme, on a assistéà une convergence des positions élémentaires africaines vers les 155 positions élémentaires du PCI grâce à une table de correspondance entre la nomenclature du PCI-Afrique et la nomemclature mondiale.

Dans la nomenclature du PCI-Afrique, « les dépenses de consommation individuelle des ménages », ont étésubdivisées en 13 catégories, 43 groupes, 90 classes et 110 positions élémentaires , respectant la Classification Internationale de la Consommation Individuelle par objet (COICOP)1. Chaque emploi est répérépar un code à deux chiffres allant de 11 à 17; chaque catégorie par un code à 4 chiffres dont les deux premiers représentent l'identifiant de l'emploi du PIB dont il relève et les deux derniers le code spécifique de la catégorie. En ce qui concerne un groupe à l'intérieur d'une catégorie, il est identifiépar un code à 5 chiffres composéd'un radical qui est le code spécifique de la catégorie parente et d'un suffixe qui correspond au code propre au groupe. Il en est de même des classes qui possèdent chacune un identifiant à 6 chiffres. L'arborescence est décrite ainsi jusqu'aux positions élémentaires. Donc, le code d'une position élémentaire est une chaine de chiffres dont la structure peut être illustrée de la façon suivante :

FIG. 3.1 - Arborescence simplifiée de la nomenclature du PCI-Afrique2

Source : Réalisépar l'auteur

S'agissant des « dépenses de consommations individuelles des institutions sans but lucratif au service des ménages », elles n'ont fait l'objet d'aucune subdivision et sont traitées comme une seule position élémentaire. Il a ététoutefois reconnu dans le cadre du PCI-afrique que les Institutions Sans But Lucratif au Sercice des Ménages (ISBLSM) contribuent de facon

'Classification of Individual Consumption According to Purpose

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 33

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significative au PIB (dans certains cas au-delàde 25%) et que de ce fait il devrait leur être accordéune attention équivalente en terme de collecte des données et de calcul des parités. L'engagement a étépris de combler cette lacune dès la prochaine phase du PCI-Afrique. Pour l'heure, les pays se sont engagés avec les moyens mis à leur disposition à réaliser un inventaire de ces institutions pour reconstituer des registres selon la nomenclature internationale des Nations Unies appelée COPNI3.

Le poste « Solde des exportations et des importations nette », en ce qui le concerne, couvre deux positions élémentaires que sont les importations et les exportations. Par contre « les dépenses de consommation individuelle des administrations publiques », ont étéréparties en 5 catégories, 7 groupes, 16 classes et 21 positions élémentaires selon la nomenclature COFOG4 pour faire la distinction entre les biens/services collectifs et individuels. A l'op-

posé, « les dépenses de consommation collective des administrations publiques », ont étédécomposées en 5 classes et 5 positions élémentaires suivant la même nomenclature CO-

FOG. Quant à la rubrique « Formation Brute du Capital Fixe », elle comporte 11 classes ventilées en 12 positions élémentaires suivant les nomenclatures CPA5, CPC6 et NACE7 alors que le poste « Variations de stocks et acquisitions moins cessions d'objets de valeur », connaît une séparation en 4 positions élémentaires.

Au total la décomposition du PIB suivant la nomenclature du PCI-Afrique s'est faite en 200 positions élémentaires pour lesquelles il est établi une correspondance avec les 155 positions élémentaires préconisées au niveau mondial. Les tableaux de la section (4.3.3.3, page xi) de l'annexe C fournissent plus amples détails sur cette opération.

3.1.2 Méthodes de Calcul des pondérations des dépenses du PIB

Une fois que le produit intérieur brut est décomposésuivant la procédure décrite dans la sous-section précédente et que chaque niveau est renseigné, on peut alors dégager les pondérations des dépenses du PIB. En effet, trois approches de calcul ont étéproposées par le PCI-Afrique en accord avec les pays africains participants.

3Nomenclature des Fonctions des Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages

4Nomenclature des Fonctions des Administrations

5Statistical Classification of Products by Activity, OECD-Eurostat 6Central Product Classification

7Classification of Economic Activities in the European Community

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3.1.2.1 Différentes approches de pondération des dépenses du PIB

La première technique consiste à obtenir les pondérations de bas en haut c'est-à-dire des positions élémentaires vers les grands agrégats du PIB en passant par les classes, groupes et catégories. Cette approche procède essentiellement par le passage des Equilibres Ressources Emplois (ERE) obtenus dans les comptes nationaux en ERE de la nomenclature du PCI-Afrique. Parfois, et c'est d'ailleurs le cas le plus fréquent, quelques ajustements sont nécessaires pour équilibrer le nouveau Tableau des Equilibres Ressources Emplois (TERE). Cette méthode est souvent utilisée par le groupe des pays dont la majeure partie des données reflètent réellement les exigences du SCN-93; mais requièrent le cas échéant des enquêtes complémentaires pour affiner les informations.

La seconde méthode, quant à elle procède par le contre-pied de la première; on calcule les pondérations de haut en bas à partir des emplois du PIB jusqu'aux positions élémentaires en passant par les catégories, les groupes et les classes. La troisième approche est une com-

binaison des deux premières en fonction de la disponibilitédes données. Cette disponibilitéainsi que le niveau atteint dans la décomposition du PIB guident dans le choix de l'une

ou l'autre des approches. Les deux dernières méthodes sont généralement utilisées par le groupe des pays ayant des comptes nationaux hybrides (SCN-68 et SCN-93) mais disposant toutefois des données susceptibles d'obtenir la décomposition du PIB en positions élémentaires.

La détermination du vecteur des pondérations nécessite également le choix d'une année de référence. Pour le cycle 2003-2006 du PCI, l'année de référence choisie est 2005; mais des difficultés subsistent en Afrique quant à l'obtention des pondérations par rapport à cette année de base. Ainsi, chaque pays a retenu une année pour laquelle les données disponibles permettent d'obtenir une meilleure estimation des pondérations.

3.2 Analyse de la décomposition du PIB des pays participants au PCI-Afrique

En prélude aux simulations proprement dites pour apprécier l'influence des dépenses du produit intérieur brut sur les parités de pouvoir d'achat, nous procèderons dans un premier temps, dans la sous-section (3.2.1), à l'analyse en composantes principales. Dans un

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deuxième temps, nous essaierons, dans la sous-section (3.2.2), d'établir une liaison entre les résultats de l'ACP et la politique en vigueur au sein de l'UEMOA et de la CEMAC dans le domaine du commerce extérieur. Cette liaison assurera la compatibilitéentre nos hypothèses de simulation et les réalités économiques en vogue au sein de ces deux blocs régionaux ainsi que dans les pays d'étude. Aussi retiendrons-nous pour la suite dans chaque bloc régional, au vu des analyses réalisées un pays ayant une puissance économique remarquable; ces pays serviront d'étude de cas pour simuler la sensibilitédes PPA de leurs homologues suite à une modification de la structure de leur PIB. L'objectif étant de contourner une difficultémajeure: celle qui ne permet pas, à l'heure actuelle d'aborder économétriquement le phénomène d'impact. Rappelons que le choix de ces deux institutions est arbitraire et que d'autres structures régionales pourraient être choisies à leur place pourvu qu'on tienne compte de leur poids économique.

3.2.1 Analyse en Composantes Principales des données du PCI-Afrique

A partir des données recueillies sur la décomposition du PIB en vue de l'opérationnalisa-tion du PCI-Afrique, nous envisageons réaliser dans cette sous-rubrique une Analyse en Composantes Principales (ACP) visant à nous informer d'une part sur les ressemblances au niveau de certaines positions élémentaires du PIB et, d'autre part à ressortir les caractéristiques économiques des différents Etats ayant pris part au PCI-Afrique; toutes choses dont il va falloir en tenir compte dans le choix des pays de base8 et la formulation des hypothèses de simulation. Aussi essaierons-nous, de déceler l'existence d'éventuels groupes de pays homogènes du point de vue des différentes variables.

3.2.1.1 Analyse descriptive de la base de données

Nous disposons pour les besoins de la cause de 50 variables quantitatives couvrant cinq grands domaines que sont :

- Les dépenses de consommation individuelle9 des ménages;

- La formation du capital;

- Les dépenses de consommation individuelle à la charge des ISBLSM;

8Pays dont la structure du PIB servira à appréhender les variations des PPA des autres au sein des deux institutions régionales. 9Consommations alimentaires et non alimentaires

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- Les dépenses de consommation collective à la charge des administrations publiques;

- Le solde des exportations et des importations.

En prélude à l'ACP, il est important de se familiariser avec la base de données à travers une analyse descriptive de celle-ci. Les logiciels utilisés dans cette partie sont SPSS 12.0 et Spad 5.5; les données sont exprimées en millions de dollars des Etats-Unis.

Les tableaux (4.4, page vi) et (4.5, page vi) en Annexe A présentent les statistiques descriptives générales des variables soumises à l'analyse en compsantes principales. Il ressort de ces deux tableaux une grande hétérogénéitédes données comme le témoignent les différences énormes d'ordre de grandeur pour les moyennes, les écarts types, les minima et les maxima. Compte tenu de la multitude des variables, nous nous contentons de présenter dans le tableau (3.1) ci-après les grandes tendances descriptives des variables caractérisant les dépenses alimentaires, celles relatives aux services sociaux de base et enfin celles synthétisant le commerce extérieur net entre les différents pays ainsi que le reste du monde : il s'agit de la balance commerciale des biens et services.

TAB. 3.1 - Statistiques descriptives des dépenses sociales et alimentaires

 

Moyenne

Ecart-type

Minimum

Maximum

Produits alimentaires

4864,30

9026,89

90,00

45169,69

Boissons alcoolisées

241,96

455,66

2,87

2156,00

Boissons non alcoolisées

236,82

830,31

0,09

5489,54

Eau

143,04

278,96

0,68

1565,50

Electricité-gaz-combustible

512,82

1069,98

5,39

5882,81

Education

327,71

827,89

2,24

4741,47

Santé108,03

 

440,73

0,13

2900,46

Source : Calculs de l'auteur

L'hétérogénéitédes données révélée en partie par le tableau (3.1) ci-dessus et complétée par les deux tableaux (4.4) et (4.5) en Annexe A persiste même au niveau des statistiques descriptives par blocs régionaux; toutes choses qui ne permettent pas de faire une interprétation détaillée des données. Cependant, les conclusions10 suivantes peuvent être tirées :

10Les commentaires qui suivent ne sont pas forcément liés au tableau (3.1) ci-dessus.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 37

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- Le Bénin possède un niveau de consommation de l'ordre de 90,00$ en produits alimentaires le plus faible contre 4524,83 $ pour la Namibie dont le niveau est le plus élevé; par contre tous les pays ont un niveau de consommation alimentaire inférieur à la moyenne évaluée à 4864,30$;

- En matière de consommation de boissons alcoolisées, l'Ethiopie vient en tête avec un niveau de consommation de l'ordre de 356,03$ contre 0,28$ pour son homologue du Burkina Faso dont le niveau est le plus bas; environ 67% des individus possèdent un niveau de consommation en boissons alcoolisées supérieur à la moyenne;

- Dans le domaine de l'approvisionnement en eau, le niveau de consommation le plus élevéest attribuéau Gabon (238,75$) alors que le Burkina connaît le niveau le plus bas de l'ordre de 0,67$; 38% seulement des pays de l'Afrique possèdent un niveau de dépense en approvisionnement en eau supérieur à la moyenne;

- Pendant que le Cameroun occupe la dernière place en matière de dépense d'éducation avec un niveau de 2,24$, son voisin immédiat qu'est le Nigeria bât le reccord pour un niveau de 412,60$; environ 40% des pays africains ont un niveau de dépense d'éducation au dessus de la moyenne africaine estimée à 327,71%;

- S'agissant de la santé, le niveau de dépense de la Tunisie (0,074$) est le plus bas de la sous-région tandis que les Comores se retrouvent au premier rang avec 294,87$ de dépense sanitaire; à peu près 40% des pays africains ont un niveau de dépenses sanitaires en-deça de la moyenne africaine estimée à301,90$;

Cette étape préliminaire de l'analyse descriptive constitue un premier pas vers l'analyse en composantes principales qui permettra de mieux décanter les situations des différents pays.

3.2.1.2 L'adéquation de l'analyse en composantes principales

Avant de nous lancer dans l'interprétation des résultats de l'ACP, il urge de nous prononcer sur son adéquation avec nos données en effectuant le test de sphéricitéde Bartlett et en calculant la statistique KMO de Kaiser-Mayer-Olkin dont les résultats sont récapitulés dans le tableau (3.2, page 38).

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 38

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TAB. 3.2 - Résultats des tests de Bartlett et de KMO

Source : Calculs de l'auteur

En effet, le test de sphéricitéde Bartlett consiste à comparer la matrice des corrélations avec la matrice identité(pas de corrélation entre les variables) en utilisant un test de Khi-Deux (÷2). Une valeur élevée avec une signification proche de 0 permet de rejeter l'hypothèse de non corrélation globale des variables, c'est-à-dire, assure que les variables sont suffisamment corrélées entre-elles pour permettre une réduction significative de la dimension : condition indispensable pour faire une ACP. En plus, le test Kaiser-Mayer-Olkin qui donne la statistique KMO, rapport de la somme des corrélations au carrépar la somme des corrélations partielles au carré, est un réel compris entre 0 et 1. Un KMO assez élevé, supérieur à 0.6 (Jalby, 2003) assure que les corrélations partielles ne sont pas trop importantes par rapport aux corrélations simples. Ceci est indispensable pour obtenir une ACP intéressante. Dans le cas contraire, il peut être nécessaire de supprimer certaines variables.

Dans le cadre de notre analyse, le KMO (0,851) obtenu au tableau (3.2, page 38) ci-dessus est supérieur à 0,6; ce qui garantit que les corrélations partielles de nos variables ne sont pas trop importantes par rapport aux corrélations simples. Mieux, le test de Bartlett donne un ÷2 très élevé(3144) avec une signification nulle : ce qui prouve que nos variables sont suffisamment corrélées entre elles pour permettre une réduction significative de la dimension. La compatibilitédes résultats de ces deux tests nous assure que notre base de données peut être soumise à l'Analyse en Composantes Principales.

3.2.1.3 Interprétation des résultats de l'analyse en composantes principales

L'objectif de l'interprétation qui suit est d'obtenir une ou plusieurs réprésentations du nuage des pays ayant participéau PCI-Afrique dans un espace à deux dimensions

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l'oeil est capable de détecter les proximités entre individus. Ces représentations seront jugées d'autant plus satisfaisantes que la part de l'inertie ou l'information totale restituée ou expliquée est importante et que le nombre de variables synthétiques ou composantes principales se trouve considérablement réduit.

FIG. 3.2 - Diagramme des valeurs propres

D'après les résultats consignés dans le tableau (3.3, page 40) ci-dessous, on retient que les deux premiers axes factoriels résument plus de 80% de la dispersion globale des informations économiques contenues dans la structure initiale des données de la base; le premier axe comptant à lui seul pour plus de 70% de l'information initiale c'est-à-dire des différences existant, en matière de structure du produit intérieur brut, entre les 42 pays africains participants au PCI. Un examen du graphique (3.2, page 39) ci-dessus permet de retenir comme principal plan factoriel celui formépar les deux premiers axes factoriels. S'il est vrai que les axes factoriels 1 et 3 rendent compte dans une proportion relativement proche de celle du plan principal ( 79,671% < 81,261%) des structures du PIB dans les différentes nations africaines concernées, il n'en demeure pas moins que les nuages des individus dans ces deux plans sont très similaires et on ne perd pas d'informations en ne prenant en compte que le plan principal (1,2).

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TAB. 3.3 - Les 5 premières valeurs propres maximales

 

Valeurs Propres A

Pourcentage d'inertie

A1

36,635

73,271

A2

3,995

7,990

A3

3,203

6,405

A4

1,537

3,075

A5

1,167

2,334

Source : Calculs de l'auteur

L'analyse des individus (pays) va s'opérer par référence à l'individu caractérisépar une structure économique moyenne. Le nuage de points définis par le principal plan factoriel (1,2) ne nous permet pas d'identifier clairemment les pays africains les mieux représentés sur le premier axe factoriel (axe 1). Un recours aux tableaux (4.8, page viii) et (4.9, page ix) situés en annexes A révèle que l'Afrique du sud (cos2 = 0, 97) et dans une moindre mesure l'Egypte (cos2 = 0, 60) sont très bien représentés sur cet axe mais s'opposent d'une part, au groupe de pays formés par La Guinnée-Bissau, le Swazilande, le Libéria, la Gambie, le Rwanda, la Mauritanie, la Centrafrique et le Niger qui sont bien représentés sur ce même axe et d'autre part, à l'ensemble de pays composéde la Mozambique, du Madagascar, de la Siera Léone, du Bénin, du Mali et enfin du Burkina Faso qui quant à eux sont moins représentés sur l'axe 1 que le premier groupe. Tous ces pays illustrent bien le premier axe factoriel. Ce qui signifie que l'originalitéde leurs économies en terme de dépenses du PIB relativement à la structure économique moyenne est bien mis en évidence par cet axe. Toutefois, il faut remarquer que l'Afrique du sud joue un rôle prépondérant dans la définition de cet axe en raison de la performance de son économie. Sur le deuxième axe factoriel, il apparaît sans aucune ambiguitéque seul le Nigéria est bien représentéet aucune opposition n'est observée.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 41

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FIG. 3.3 - Cercle de corrélation des variables

En ce qui concerne, le graphique (3.3, page 41) ci-dessus, on remarque que la grande ma-joritédes variables sont bien réprésentées et ce notamment pour les variables liées aux services sociaux de base ainsi que dans une moindre mesure aux dépenses de consommation alimentaire qui sont négativement et assez fortement correlées au premier axe factoriel. Sur cet axe, plus on s'éloigne de la structure moyenne du FIB vers le sens positif et plus les individus étudiés présentent un déficit plus prononcéde leur balance commerciale et plus leurs niveaux de dépense en matière de services sociaux de base se rétrécissent; réciproquement tout déplacement dans le sens négatif sur ce même axe fait découvrir les pays ayant des niveaux de consommation sociale très élévés ainsi qu'une structure économique caractérisée par une balance commerciale moins déficitaire voire excédentaire. L'axe 1 oppose

un grand nombre de pays africains, à balance commerciale déficitaire en biens et services àceux dont la balance commerciale est moyennement déficitaire sinon excédentaire comme

le Nigéria surtout et dans une certaine mesure le Congo-Brazaville, la Côte-d'Ivoire, le Botswana, le Kénya et enfin la Guinée-Equatoriale. Les autres pays se différencient très légèrement dans la structure de leurs économies respectives et sont fortement attirés par l'individu moyen. L'axe 1 caractérise donc la nature du commerce extérieur qui s'opère entre les différents pays à travers le jeu des exportations et des importations de biens et services.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 42

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L'axe 2, contrairement à l'axe 1 ne semble révéler aucune opposition majeure entre les différents pays en matière de structure des dépenses du produit intérieur brut mais plutôt une certaine homogénéitéde structure au niveau des pays comme le Nigéria, le Congo Brazaville, la Côte-d'Ivoire, le Botswana, le Kénya et enfin la Guinée-Equatoriale vis à vis des niveaux de dépenses en produits alimentaires, prestations sanitaires, électricité, gaz et autres combustibles qui sont liés positivement à la balance commerciale en biens et servives et pourraient servir comme variables de contrôle pour réduire le déficit commercial et par voie de conséquence améliorer le déficit du commerce extérieur.

FIG. 3.4 - Nuage des individus-pays dans le plan principal

A l'issue de cette analyse en composantes principales, on se rend compte que les pays africains ayant participéau PCI-Afrique peuvent être regroupés en deux groupes principaux. Un groupe minoritaire ayant une balance commerciale moyennement déficitaire ou excédentaire et un autre groupe très majoritaire caractérisépar une balance commerciale très déficitaire ayant des implications facheuses sur l'économie des pays membres. En effet, dans un régime de change fixe, comme c'est le cas d'ailleurs pour la plupart des pays africains, cette situation creuse davantage le déficit courant; ce qui affaiblit la capacitéde financement de l'économie nationale d'une part et, agit principalement sur les réserves officielles

d'autre part; toutes choses qui pourraient, si on n'y prend pas garde, créer une instabilimonétaire et rendre inefficace la politique inflationiste des Nations concernées. Dans ces conditions, il serait alors judicieux de lier les hypothèses de simulation à cette principale

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 43

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caractéristique et d'exploiter la possibilitéde procéder aux dites simulations en considérant des blocs régionaux ainsi que les décisions économiques, qu'ils prendraient au nom des pays qui les composent pour réaliser, maintenir ou améliorer l'équilibre de la balance commerciale de ses pays membres. L'hypothèse forte sous-jacente mais très plausible est qu'une décision économique régionale reposant par exemple sur l'état de la balance commerciale (déficitaire ou excédentaire) est censée être appliquée dans tous les Etats membres étant donnéque tout Etat vise avant tout à réduire son déficit commercial indépendamment d'une décision régionale. Nous retenons pour la circonstance au regard des regroupements déjàeffectués dans le cadre du PCI-Afrique mais aussi pour des raisons de simplicitédeux blocs régionaux à savoir :

- La CommunautéEconomique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) ; - L'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA).

L'idéal serait de partir des données disponibles et de dégager, grâce à l'utilisation de techniques statistiques (Classification hierarchique automatique), des classes de pays dont les caractéristiques intrinsèques permettraient de faire des choix optimaux de simulation. Mais cette façon de faire pose un problème sérieux de plausibilitédes hypothèses dont dépendrait la mise en oeuvre des politiques économiques. Il est très peu réaliste de croire que des pays non liés au départ par des accords de partenariat économique et qui se retrouvent ensemble dans une même classe pour la circonstance puisse décider à l'unanimitéde la réa-

lisation d'une politique économique. A présent nous allons nous assurer de la compatibilitéde lier les simulations à l'amélioration de la balance commerciale avec les politiques en vi-

gueur dans les deux blocs régionaux ci-dessus retenus notamment en matière de réduction des déficits courants.

3.2.2 Nécessitéde réduction du déficit courant au sein de l'UE-

MOA et de la CEMAC

Dans l'impossibilitéde se soustraire à l'hégémonie de « l'économie mondialisée »pour emprunter cette expression à Robert Reich, l'intégration régionale est devenue une réaction légitime pour les pays en développement. Dans la zone franc, on a connu plusieurs tentatives d'intégration plus ou moins réussies et dont les prolongements ont abouti à la création de la CEMAC et de l'UEMOA. Pour plus d'efficacitédans la nouvelle approche de l'intégration

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 44

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des économies au sein de l'UEMOA et de la CEMAC, il a étémis en place un mécanisme de surveillance multilatérale dont l'objectif primordial est d'assurer la convergence des différentes économies à travers le renforcement de l'unitééconomique et monétaire ainsi que le niveau d'optimalitédes deux zones monétaires. Pour y parvenir, les deux unions économiques et monétaires ont défini des critères de convergences.

Au sein de l'UEMOA ces critères de convergence sont répartis en deux grandes rubriques : il s'agit des critères de premier rang et ceux du second rang. Les critères de premier rang sont ceux dont la non observance est susceptible de déclencher le mécanisme de sanctions mis en place à cet effet à l'encontre des pays membres. Par contre les critères de second rang sont considérés comme des références à titre indicatif; ils sont rigoureusement suivis en raison de leur rôle prépondérant dans l'accomplissement de l'objectif de la viabilitéinterne et externe des économies. Ils prennent en compte la nécessitéd'une réduction du déficit extérieur courant hors dons au point n°4 de cette rubrique qui stipile que le déficit courant ne doit pas dépasser 5% du produit intérieur brut nominal. Cette disposition traduit au sein de l'UEMOA la volontépolitique des Chefs d'Etat africains quant à l'importance d'une réduction du déficit courant qui est fortement tributaire d'un déficit accentuéde la balance commerciale.

La CEMAC n'est non plus restée en marge de cette décision politique et a accompagnéégalement ces critères de convergence des indicateurs de surveillance dont l'un prend en

compte, et ce de façon implicite, l'amélioration du déficit courant à travers un suivi rigoureux du déficit interieur de la balance des paiements.

45

Chapitre4

Evaluation de l'impact de la structure du PIB

sur les PPA

D

Ans ce dernier chapitre, il s'agit particulièrement de nous intéresser à l'intégration de la structure du produit intérieur brut dans le calcul des parités de pouvoir d'achat ainsi qu'àl'exploration d'une possibilitéd'implémentation sous Visual Basic for Application (VBA) des méthodes Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS) et Geary-Khamis (GK) pour répondre par des simulations aux questions de sensibilitéet de robutesse des PPA.

4.1 Formalisation de la méthode EKS et Prise en compte de la structure du PIB

L'intégration de la structure du PIB dans le calcul des PPA réside surtout dans l'utilisation des pondérations de la comptabiliténationale pour produire les PPA; mais avant nous allons nous apesantir sur les méthodes de calcul des parités de pouvoir d'achat.

4.1.1 Présentation de la méthode Eltetö-Kvöes-Szuc

Au nombre des méthodes de calcul des parités de pouvoir d'achat nous pouvons citer principalement quatre qui sont :

- La méthode Eltetö-Kvöes-Szuc appelée EKS; - La méthode Country Product Dummy (CPD);

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 46

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- La méthode IKLE1 du PCI-Afrique;

- Enfin, la méthode Geary-Khamis (GK);

Mais pour des raisons de contrainte de temps, seules la procédure d'estimation des PPA élémentaires par la méthode EKS et celle d'agrégation de ces dernières en utilisant la technique GK seront examinées dans cette partie. Cependant, s'il est vrai que l'agrégation des parités de pouvoir d'achat élémentaires peut se faire également en utilisant la méthode EKS, il n'en demeure pas moins que la méthode GK, quant à elle, s'utilise uniquement pour les agrégations globales. Les lignes qui vont suivre nous en diront long sur ces deux modes de calcul des parités de pouvoir d'achat.

La méthode EKS a étéconçue par deux économistes tchécoslovaques Elteto et Koves puis parallèlement par Bodan Szulc. Elle est fondée sur un système de pondération impliquant la représentativité, sur le marchénational, des articles mentionnés dans les dépenses finales de chaque pays dans l'optique de construire des PPA non biaisées et qui reflètent les habitudes de consommation des économies concernées. Cette procédure de calcul des PPA intègre deux niveaux d'agrégation à savoir :

- l'agrégation au niveau élémentaire2 aboutissant à des PPA élémentaires non pondérées;

- l'agrégation au niveau global donnant lieu à des PPA pondérées par les dépenses du PIB.

Ces deux niveaux d'intégration la différencient de la méthode GK qui elle, est seulement utilisée pour l'agrégation au niveau global3. Le calcul des PPA à l'aide de la procédure EKS, qu'on soit au niveau élémentaire ou au niveau agrégé, s'appuie sur trois indices statistiques, à savoir Laspeyres, Paasche et Fisher, en rapprochant non pas deux moments différents dans le temps mais plutôt deux endroits différents; il procède par les cinq grandes étapes que voici :

- La détermination de la matrice des PPA de type Laspeyres; - La détermination de la matrice des PPA de type Paashe; - La détermination de la matrice des PPA de type Fisher4 ;

1La méthode IKLE est une variante de la méthode GK

2Il s'agit de parités binaires entre les pays

3Au niveau global, les PPA élémentaires sont pondérées par les dépenses du PIB 4Les PPA de type Fisher ne sont pas transitives

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 47

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- L'estimation des PPA manquantes dans la matrice des PPA de type Fisher; - La recherche des PPA de type EKS par transitivité;

- Enfin, la standardisation des PPA de types EKS pour obtenir des PPA élémentaires non pondérées et ne privilégiant aucune des économies en présence: les PPA ne sont exprimées dans aucune des monnaies étudiées mais plutôt dans une monnaie neutre appelée le numéraire.

Au niveau d'une position élémentaire, les PPA sont considérées comme une moyenne géométrique des rapports de prix des divers articles appartenant à ladite position.

4.1.1.1 Mode opératoire de calcul des PPA élémentaires

Pour ce faire :

- Considérons un espace régional notéR (Afrique par exemple) composéde J pays notés chacun j, (j = 1 . . . 12);

- Une liste commune représentative de tous les biens et services consommés

dans chacun des pays de cet espace; les produits sont notés i (i = 1 . . . N); - Considérons que cette liste commune des modes de consommation soit struc-

turée en K positions élémentaires notées k, (k = 1 . . . J);

- Désignons par m le nombre de produits homogènes composant une position élémentaire k donnée;

- Désignons par m j le nombre de produits représentatifs d'une position élémentaire k pour un pays j.

En plus des considérations ci-dessus, admettons les hypothèses qui suivent :

- Chaque pays appartenant à R doit avoir au moins un produit représentatif dans une position élémentaire donnée;

- Le prix de ce produit doit être renseignédans au moins un des autres pays partenaires;

- Les prix sont renseignés dans tous les pays pour tous les produits de la liste.

Au regard des suppositions ci-dessus, on obtient pour une position élémentaire k donnée la matrice des prix moyens comme suit :

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 48

? ?

P1 1,k P 2 1,k . . . P j 1,k . . . P J

? 1,k ?

? ?

? P 1 2,k P 2 2,k . . . P j 2,k . . . P J ?

? 2,k ?

? ....?

? .

? . . .... . .. . . .. ? ?

? ?

? P 1 ?

? i,k P 2 i,k . . . P j i,k . . . P i,j J ?

? ?

? ...

? . . . . .

....

. ..

. . .? ?

? ?

P1 nk,k P 2 nk,k . . . P j nk,k . . . P Jnk,k

(4.1)

A partir de la matrice (4.1) des prix moyens des produits de la position élémentaire k considérée, on détermine la matrice des PPA de types laspeyres.

4.1.1.1.1 Détermination de la matrice des PPA de type Laspeyres

Pour chaque pays j donné(j = 1 . . . J), et en prenant j pour pays de base, on calcule les prix relatifs entre ce pays j et lui-même d'une part, et tous les autres pays partenaires d'autre part en ne tenant compte que du produit représentatif de la position élémentaire

k considérée pour le pays j en question. Au cas oùil existerait pour ce pays j considéréplusieurs produits représentatifs dans la position élémentaire k sur laquelle on travaille, on

prendra pour prix relatif entre ce pays j et son partenaire la moyenne géométrique des prix relatifs obtenus seulement au niveau des produits représentatifs pour le pays j. Ainsi, en fixant un j comme pays de base, en admettant que j, possède xj produits réprésentatifs dans une position élémentaire k donnée, on définit le prix relatif notéLj,/j au sens de Laspeyres pour un couple de pays quelconques (j', j) comme suit :

( )

Lj,/j 1<j,<J =

Hxj i=1

! Pi,j,

Pi,j

1 xj

pour tout j fixé(4.2)

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Dans la relation (4.2), i désigne un produit représentatif pour le pays de base j et appartenant à la position élémentaire k considérée; il y en a au total xj avec 1 = xj = nk. Une fois le pays de base fixéc'est-à-dire j, j' balaie tous les autres pays y compris le pays de base; à chaque fois que j' varie on calcule le terme présentéen (4.2) ci-dessus. Ce faisant, on obtient une matrice (J × J) des PPA de type Laspeyres. Seuls les prix des produits représentatifs pour le pays de base et leurs correspondants pour le second pays j' sont pris en compte dans les calculs des PPA de type Laspeyres au niveau des produits.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 49

4.1.1.1.2 Détermination des PPA de types Paashe

De façon symétrique, on définit pour un couple quelconque (j', j) de pays avec j fixécomme pays de base, la matrice des PPA de type Paashe dont le terme principal Pji/j est donnépar:

? ?

( ) Y xji Pi,ji

Pji/j ? ?

1<ji<J = Pi,j

i=1

1

Xji

=

1 !Lj/ji 1<ji<J

pour tout j donné(4.3)

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Dans cette écriture (4.3) i désigne un produit représentatif non pas pour le pays de base j fixémais plutôt pour le pays partenaire j' ; xji étant le nombre de produits réprésentatifs pour le pays partenaire parmi les nk produits homogènes de la position élémentaire k considérée; 1 = xji = nk. En faisant balayer j' comme précédemment la position élémentaire k considérée pour le pays de base j et en le faisant chaque fois que j change de valeur, on détermine la matrice des PPA de type Paashe. De même cette relation (4.3) permet d'ob-tenir Pji/j à partir de Lji/j. Retenons que les PPA de types Laspeyres et Paashe sont une moyenne géométrique des rapports de prix moyens entre le pays de base j et son partenaire j'. Dès lors que les matrices des PPA de types Laspeyres et Paashe sont disponibles, on peut construire la matrice des PPA de type Fisher.

4.1.1.2 Détermination de la matrice des PPA de type Fisher

Au regard des mêmes considérations qui précèdent, le terme générique de la matrice des PPA de type Fisher pour un couple quelconque de pays (j', j) oùj est un pays de base et j' un pays partenaire est donnépar:

~ ~ h i

Fji/j 1<j<J = Lji/j · Pji/j

1

" Lji/j !#
Lj/ji

1

2

 

2

 

pour tout j fixé(4.4)

Il s'agit au fait d'une moyenne géométrique des parités binaires de types Laspeyres et Paashe entre un pays de base j et un pays partenaire j'. En faisant parcourir j' la position élémentaire k considérée pour un j fixéet en réitérant ce processus chaque fois que j change de valeur, on aboutit à la matrice des PPA de type Fisher. Chaque terme de cette matrice doit vérifier la relation :

~ ~ ~ ~

Fji/j · Fj/ji = 1

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 50

4.1.1.3 Détermination de la matrice des PPA de type EKS par transitivité

Les parités de pouvoir d'achat de type Fisher encore appélées parités binaires n'étant pas transitives (Eurostat, 2006) on recherche sur la base de celles-ci de nouvelles parités binaires transitives. Le terme générique de la matrice des PPA de type EKS pour un couple quelconque de pays (j', j) oùj est un pays de base et j' un pays partenaire est donnépar:

? ?

fi Fj'/l

LF 2 j'/j · ?

Fj/l

l6=j',j

Fj/j si j' = j

EKSj'/j =

?

????

????

(4.5)

si j' =6 j

1 J

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Lorqu'on fait varier j' dans la position élémentaire k considérée pour un j fixéet ce, chaque fois que j change de valeur, on obtient la matrice des PPA de type EKS dont tous les éléments sont alors transitifs. L'obtention de la matrice des PPA de types EKS annonce l'étape de la standardisation.

4.1.1.4 Standardisation des PPA de type EKS précédemment déterminées

Les parités binaires de types EKS sont obtenues par rapport à une économie de base c'est-à-dire en privilégiant la monnaie de cette économie. Mais pour éviter l'illusion d'avoir favoriséune quelconque monnaie africaine, on procède à une standardisation des PPA élémentaires

en les exprimant dans une monnaie fictive5. Toutefois, il urge de souligner que les résultats comparatifs du PCI ne doivent pas être affectés par le choix d'une monnaie utilisée dans les calculs. La standardisation évite toute illusion et préserve contre toute contestation de la part des participants pour avoir priviligiéune monnaie contre une autre.

Nous savons qu'àpartir de la formule (4.5), on peut dériver pour un pays j donnéle vecteur des PPA de type EKS qui est le suivant:

?

? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

(4.6)

?

? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

EKS1/j

EKS2/j

...

EKSj'/j

...

EKSJ/j

5Dans le cadre du PCI-Afrique cette monnaie est appelée AFRIC : « Monnaie africaine d'intégration régionale »

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 51

Ce vecteur n'est rien d'autre que la ji`eme colonne de la matrice des PPA de type EKS. Ainsi, à partir de ce vecteur on pourra calculer les PPA élémentaires par standardisation en divisant chaque terme de cet vecteur par la moyenne géométrique de tous ses éléments; ce faisant on obtient les PPA élémentaires exprimées dans une monnaie fictive pour la position élémentaire k considérée comme suit :

EKSjF/j

EKSjF = PPAjF =

pour le pays j considéré(4.7)

?HJ ?jF=1

?

EKSjF/j ?

1 J

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On remarque ainsi que la PPA élémentaire ainsi calculée ne dépend pas du pays de base et représente une PPA par rapport à une économie fictive donnée. On obtient par ce calcul J PPA élémentaires relatives à la position élémentaire k.

4.1.2 Utilisation des pondérations de la comptabiliténationale dans le calcul des PPA

Une fois que les parités de pouvoir d'achat élémentaires sont déterminées en (4.7), on cherche ensuite à les agréger en utilisant la structure des dépenses liées aux positions élémentaires et fournies par la comptabiliténationale grâce à la décomposition du PIB en les mêmes positions élémentaires telles que retenues par le PCI-Afrique dans le cadre du calcul des PPA lors des travaux de décomposition du PIB.

La mise en oeuvre de la méthode Geary-Khamis pour l'agrégation des PPA élémentaires précédemment obtenues par le mode de calcul EKS nécessite qu'on dispose des données suivantes :

- La matrice des PPA non pondérées de type EKS par pays et par position élémentaire. Elle se présente ci-après :

( )

P P Akj (4.8)

1<k<K ; 1<j<J

- La matrice des dépenses en monnaies locales par pays et position élémentaire (confère comptabiliténationale). Cette matrice se présente de la façon suivante :

( )

DP Ekj 1<k<K ; 1<j<J

(4.9)

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 52

Dans les matrices (4.8) et (4.9) les coefficients DPEkj et PPAkj représentent respectivement la dépense en valeur exprimée en monnaie nationale et la paritéde pouvoir d'achat élémentaire de la position élémentaire k en ligne pour le pays j en colonne. On dérive de la matrice (4.8) le vecteur des dépenses nominales totale de chaque pays comme suit :

?

? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

DPE.1

...

DPE.j

...

DPE.K

?

? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

DPE.j =

XK k=1

DPEkj (4.10)

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- Le vecteur ligne des PPA globales de type EKS pour chaque pays (confère l'agrégation des PPA au niveau des PE). Ce vecteur se présente comme suit :

( )

P P A1 . . . P P Aj . . . P P AJ (4.11)

Une fois qu'on dispose de la matrice des dépenses en monnaies locales (4.9) et de la matrice des PPA élémentaires de type EKS (4.8) par pays et par position élémentaire, on détermine la matrice des dépenses réelles ou des quantités notionelles en divisant chaque terme de la matrice des dépenses par le terme correspondant dans la matrice des PPA élémentaires non pondérées de type EKS. Le terme générateur Qkj de cette matrice est obtenu de la façon suivante:

DPEkj

Qkj = (4.12)
P P Akj

Ensuite, pour une position élémentaire k donnée, on calcule sa quantiténotionelle totale pour l'ensemble des pays prenant part au programme de comparaison. De cette façon, on génère un vecteur colonne dont chaque coefficient représente la quantiténotionelle totale d'une position élémentaire. Ce vecteur colonne se présente comme ci-dessous :

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 53

?

? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

Q1.

...

Qk.

...

QK.

?

? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

Qk. =

XJ j=1

Qkj (4.13)

Etant donnés tous les éléments cités plus haut, on pourra alors commencer le processus itératif de détermination des PPA agrégées selon le mode de calcul proposépar Geary-Khamis. Le principe de base de cette technique est la recherche simulatanée de prix théoriques appélés prix internationaux pour chaque produit et la PPA globale. Il consiste en la construction d'un système d'équations dont la résolution de façon itérative conduit, pour une itération h à K prix internationaux et J PPA globales c'est-à-dire incluant tous les articles appartenant aux paniers de référence. Supposons qu'on se situe à une itération h alors le système à résoudre est le suivant :

PPAh j =

P h = k

XK k=1

XK k=1

(DPEkj/PPAh-1

j )

XJ
j=1

?

??????????????? ?

????????????????

XJ j=1

DPEkj

Pk h Qkj

Qkj

(4.14)

Dans ce système P P Ah j désigne la paritéde pouvoir d'achat globale du pays j à l'itération h tandis que P k hest le prix international6 calculéà l'itération h relativement à la position élémentaire k. Pour résoudre (4.14), il faut absolument initialiser le vecteur des PPA globales; on pourra prendre pour la circonstance le vecteur défini en (4.11) à la page (52) oùchaque coefficient est la moyenne arithmétique simple de toutes les PPA élémentaires relatives au pays j. Il vient donc que :

XK PPAkj

PPAj = k=1 J

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6Il s'agit d'un prix théorique permettant de transformer les quantités (ensemble de produits hétérogènes) en volume du

PIB

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 54

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Rappelons au passage qu'il n'y a pas de règle fixe en matière d'initialisation du vecteur des PPA globales; on peut également utiliser les taux de change7 en vigueur dans chaque pays pour commencer le processus d'itérations. Ainsi, l'obtention d'un nouveau vecteur des PPA globales vient mettre fin à l'itération h et servira de point de départ pour une nouvelle itération (h + 1). Le processus de résolution du système (4.14) ne s'arrête que si à l'issue de l'itération h aussi bien les PPA globales obtenues que les prix internationaux P k sont sensiblement égaux à ceux de l'itération (h - 1) : On parle alors de convergence de prix et de parités de pouvoir d'achat.

4.2 Sensibilitédes PPA à la structure du PIB

Cette dernière section va s'atteler à la mise en oeuvre des simulations sur la base des politiques économiques régionales dont on a fait cas dans la rubrique (3.2.2, page 43) de ce document; à apprécier l'ampleur des chocs sur les PPA et enfin à analyser les résultats des différents scénarii. Mais avant, nous nous proposons de présenter l'application réalisée sous Visual Basic for Application (VBA) et qui a permis d'implémenter les procédures d'estimation des PPA élémentaires et agrégées débattues respectivement dans les sections (4.1.1) et (4.1.2) et dont l'utilisation a servi à réaliser les différents chocs.

4.2.1 Présentation du Programme-VBA de calcul et de simulation des PPA

Pour atteindre certains objectifs énumérés à la section (0.3, page 6) de ce document, nous avons conçu et mis en oeuvre sous Visual Basic for Application (VBA), telle que c'est décrit à la section (4, page 47), la méthode Eltetö-Kvöes-Szuc d'estimation des parités binaires ainsi que la technique Geary-Khamis d'agrégation de celles-ci pour obtenir les parités globales de pouvoir d'achat. L'interface principale de ladite application se présente comme ci-dessous :

7Eurostat-OECD Methodological Manual on Purchasing Power Parities, 2006, P.236

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 55

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FIG. 4.1 - Interface principale de l'application développée

A l'ouverture, l'application comporte sept (07) feuilles Excel regroupées dans un même classeur appelé« Simulation x ». Il s'agit des feuilles :

- »detruire» : elle comporte les noms des feuilles qui sont générées lorsqu'on lance la méthode EKS pour calculer les parités binaires non pondérées. Un clic droit sur une quelconque des feuilles du classeur après avoir lancéla méthode EKS permet de supprimer toutes les feuilles qui sont générées par la méthode et de conserver les feuilles initiales;

- »Name» : elle est sollicitée lors de l'exécution de la méthode EKS pour insérer les libellés des pays (pays1, pays2, ...) dans la première ligne de chaque feuille nouvellement créée;

- »Depense» ventile en monnaies locales, pour une composante donnée du FIB, les dépenses par position élémentaire et par pays. On commence par inscrire les dépenses à partir de la toute première cellule de cette feuille. Les libellés des pays et des FE ne doivent pas être inscrits. Mais on retient tout de même que les pays sont en colonne et les FE en ligne;

- »Parite» ventile pour une composante donnée du FIB, par FE et par pays les parités binaires obtenues en tournant la méthode EKS. Ces parités sont générées dans la feuille »STANDARD» créée après lancement de l'applica-

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 56

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tion EKS. Retenons que les feuilles »Depense» et »Parite» sont utilisées par l'application GK pour calculer les parités globales pondérées;

»secours», la plus importante, représente la base de données principale qui permet à la méthode EKS de tourner. Elle comporte pour une composante donnée du PIB, toutes les PE de cette composante; les parités binaires et globales ainsi calculées sont celles de ladite composante du PIB . On note un jeu de couleurs dont les significations sont les suivantes :

· une colonne entière colorée en noir est placée juste après la colonne représentant le dernier pays (pays n); n étant le nombre de pays participants,

· chaque ligne rouge marque la fin d'une PE; il y a autant de lignes rouges que de positions élémentaires dans la composante considérée,

· dans une PE donnée, la valeur de chaque cellule représente le prix moyen d'un produit de la PE. Une cellule bleue marque la représentativitéde ce produit dans l'économie du pays en colonne. Les cellules vides représentent les prix moyens manquants (ces produits ne sont pas renseignés par le pays concerné). Les données sont entrées dans la feuille »secours» à partir de la toute première cellule sans les libellés des pays et des PE.

- »base» diffère de la feuille »secours» en un seul point : elle ne comporte aucune donnée relative à une quelconque PE donc aucune ligne rouge mais elle est structurée en terme de nombre de pays exactement comme la feuille »secours» avec une colonne noire venant juste après le pays n. Bien qu'elle soit pratiquement vide, elle est cependant indispensable au fonctionnement des deux méthodes EKS et GK;

- »PPP» comporte les parités globales incluant toutes les PE de la composante considérée. Elle est sollicitée lors du calcul des PPA globales pondérées obtenues par simulation. Sa première ligne n'est pas colorée et représente le vecteur ligne qui marque le point de départ de l'algorithme pour générer les parités globales pondérées. Les autres valeurs en jaune sont les parités globales calculées par l'application à partir du vecteur initial.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 57

4.2.2 Mode d'emploi de l'application VBA-Excel

L'exécution de l'application passe par les étapes suivantes :

1. Lancer Microsoft Excel 2003 et Ouvrir le fichier Excel nommé»Simula-tion x». Ce fichier devra être préalablement enregistréà un endroit précis sur votre ordinateur;

2. Une fois ce fichier ouvert, lancer Visual Basic for Application (VBA) en composant simultanément les touches Alt + F11. La fenêtre de VBA s'ouvre accompagnée d'une petite autre fenêtre dénommée « Projet - VBA-Projet »;

3. Dans la liste des éléments de la fenêtre « Projet-VBAProjet », choisir la rubrique « VBAProjet(Simulations x.xls) » en cliquant sur le signe + placédevant cette rubrique. Les éléments de cette rubrique s'affichent en dessous;

4. Dans cette sous liste double cliquer sur le Userform appelé« Principal ». Vous verrez afficher à l'écran l'interface principale de notre Application;

5. Lancer cette interface en cliquant dans la barre d'outil sur l'icône en forme de triangle nommée « Exécuter Sub/Userform » ; choisir dans la fenêtre active affichée, dans la sous rubrique nommée « Choisir une méthode » entre l'une des options EKS et GK puis cliquer sur OK. Une nouvelle fenêtre appelée « Niveaux d'agrégation des PPA » s'affiche;

6. Dans cette nouvelle fenêtre, choisir »PPA Elem» ou »PPA Agg» selon que l'on veut calculer des parités binaires ou globales puis cliquer sur OK. Une petite fenêtre dénommée « Etapes de calcul des PPA par la méthode EKS » ou « Etapes d'agrégations des PPA élémentaires par la méthode GK » apparaît selon que vous avez choisi l'option »PPA Elem» ou »PPA Agg»;

7. Choisir dans chacune de ces petites fenêtres, dans la rubrique « faire votre choix » l'option « TOUTES » dans la liste déroulante puis cliquer sur OK;

8. Si vous avez choisi entre temps l'option « TOUTES » de la fenêtre « Etapes de calcul des PPA par la méthode EKS », une nouvelle petite fenêtre s'af-fiche et vous invite à saisir le nombre de lignes de la feuille « secours » :

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Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 58

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 59

entrer alors le numéro Excel de la dernière ligne rouge de la feuille « secours ». L'application se met alors à calculer les parités binaires non pondérées qu'elle enregistre dans la feuille « STANDARD ». Dans cette feuille, la première ligne comporte les libellés des pays et des cellules rouges séparant les parités binaires relatives à chaque PE8. Mais si vous avez choisi entre temps l'option « TOUTES »de la fenêtre « Etapes d'agrégation des PPA élémentaires par la méthode GK », une nouvelle petite fenêtre s'affiche et vous invite à saisir le nombre de PE contenues dans la feuille « secours ». Saisissez ce nombre et cliquer sur OK; une autre nouvelle petite fenêtre s'affiche et vous invite à saisir cette fois-ci le nombre de pays participants à la comparaison. Ensuite une boîte de dialogue s'affiche pour vous demander si vous voulez réaliser un choc sur les dépenses : Saisissez « non ». L'application se met alors à calculer les parités globales pondérées par les données de la feuille « Depense ». Ces parités globales sont enregistrées dans la feuille »PPP» et sont colorées en jaune.

Tout est enfin disponible pour réaliser les simulations proprement dites et évaluer les effets de la structure du PIB sur les parités de pouvoir d'achat.

4.2.3 Simulations avec les données du PCI-Afrique par regroupements régionaux économiques

Pour réaliser les simulations, nous partons de l'équation d'équilibre macroéconomique ci-après :

PIB = C + FBCF + S + X - M (4.15)

où:

- PIB représente le produit intérieur brut;

- FBCF est la formation brut du capital fixe; - S désigne la variation de stock;

8Prendre la peine après avoir lancéchaque méthode de supprimer les nouvelles feuilles créées. La partie de l'application concernant la méthode EKS le fait automatiquement par un clic droit sur l'une des feuilles du classeur et par un choix successif de l'option « Supprimer »

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- X représente les exportations et M les importations.

Il est indispensable de remarquer que les dépenses de consommation constituent notre variable de choc. En effet, il n'est pas possible à l'étape actuelle du PCI-Afrique d'apprécier l'influence des autres composantes du PIB sur les PPA en raison de la non disponibilitédes données les concernant. Mieux, les travaux sont en cours pour connaître les prix liés aux positions élémentaires qui les composent. Dans ces conditions et au regard des analyses faites à la section (3.2.1.3, page 38), il est important d'évaluer, à partir de l'équation (4.15) ci-dessus, la proportion dans laquelle varient les dépenses de consommation suite à une hypothèse de réduction en valeur des importations dans une proportion t en vue de la résorption du déficit commercial de chacun des pays participants au programme de comparaison.

Ainsi, d'après la relation comptable (4.15) qui précède, la valeur des importations s'ob-tiennent comme suit :

M = C + FBCF + LS + X - PIB (4.16)

En posant M' = M (1 - t) et en remplaçant M par son expression, on obtient une nouvelle relation définie par :

M' = (1-t)C+(1-t)X+(1-t)[FBCF+LS-PIB] (4.17a)

= C-tC+X-tX+(1-t)[FBCF+LS-PIB] (4.17b)

Sur la base de l'expression (4.17b), nous pouvons conclure que toute réduction de la balance commerciale dans une proportion t engendre une baisse proportionnelle des dépenses de consommation. A présent, nous allons passer aux simulations des PPA dans les deux blocs régionaux choisis à cet effet et ce, sur la base de l'hypothèse fondamentale de réduction du déficit commercial retenue à l'issue des analyses en composantes principales.

4.2.3.1 Simulations des parités de pouvoir d'achat au sein de l'UEMOA

A l'aide de l'application développée sous Excel, il a étépossible de simuler les parités de pouvoir d'achat et d'apprécier leur sensibilitéquant aux différents chocs réalisés sur les

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 60

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dépenses de consommation. Le paragraphe qui suit présente les effets d'une baisse de 1% des importations au sein de l'UEMOA.

4.2.3.1.1 Scénario n° 1 : Baisse des importations de 1% au sein de l'UEMOA

Cette baisse des importations va entraîner une chûte équivalente des dépenses de consommation (confère équation 4.17b) et, en vertue de l'hypothèse de base, tous les pays de l'UEMOA s'aligneront sur cette décision pour réduire leurs dépenses de consommation respectives proportionnellement à ce taux. Mais force est de constater que la structure du PIB en terme de proportion reste le même que la structure initiale; ce qui fait qu'on obtient des parités de pouvoir d'achat pour la consommation égale aux parités initiales qui se présentent comme suit :

TAB. 4.1 - Parités de r'eférence de consommation

Référence 2005

Bénin

Burkina-Faso

Côte-d'Ivoire

Guinée-Bissau

Mali

Niger

Sénégal

Togo

0,971682

0,919968

1,146756

1,030502

0,943848

0,829922

1,140894

0,975318

Source : Calculs de l'auteur

Les résultats de deux autres scénarii (baisse des importations de 5% et de 10%) produisent des parités similaires à celles du tableau (4.1) en raison de la constance de la structure qui résulte du fait que les pays répercutent la baisse des importations, de façon collective, sur les différentes rubriques du poste « Dépenses de consommation ». Pour appréhender efficacement cette influence de la structure du PIB sur les PPA, nous allons recourir, comme c'est mentionnéplus haut, à des études de cas de deux pays : la Côte d'Ivoire au sein de l'UEMOA et le Cameroun au sein de la CEMAC tout en restant dans l'optique d'une résorption des déficits commerciaux.

4.2.3.1.2 Effets d'une baisse de 1% des importations de la Côte-d'Ivoire sur

les PPA des autres pays de l'UEMOA

Contrairement aux résultats des simulations précédentes, une décision unilatérale d'un pays, comme par exemple le cas de la Côte-d'Ivoire, dans l'hypothèse que les autres pays maintiennent constante la structure de leur PIB, engendre des variations moins proportionnelles des parités de pouvoir d'achat comme le montrent les résultats consignés dans le tableau ci-après:

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 61

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TAB. 4.2 - Sensibilitédes PPA à la structure du PIB de la Côte-d'Ivoire

 

Référence 2005

Simulations

Sensibilité(%)

Bénin

0,971682

0,971669

-0,001324

Burkina-Faso

0,919968

0,919951

-0,001887

Côte-d'Ivoire

1,146756

1,146716

-0,003513

Guinée-Bissau

1,030502

1,030504

0,000220

Mali

0,943848

0,943839

-0,001028

Niger

0,829922

0,829945

0,002828

Sénégal

1,140894

1,140918

0,002088

Togo

0,975318

0,975349

0,003229

Source : Calculs de l'auteur

A présent nous allons évaluer les effets d'une baisse des importations du Cameroun sur les autres pays de la région CEMAC.

4.2.3.1.3 Effets d'une baisse de 1% des importations du Cameroun sur les PPA des autres pays de la CEMAC

Les résultats du deuxième scénario pour évaluer l'influence de la structure du PIB sur les parités de pouvoir d'achat au sein de la CEMAC sont consignés dans le tableau que voici:

TAB. 4.3 - Sensibilitédes PPA à la structure du PIB du Cameroun

 

Référence 2005

Simulations

Sensibilité(%)

Cameroun

0,845382

0,845322

-0,007164

Congo

1,056497

1,056424

-0,006884

Gabon

1,210914

1,210830

-0,006940

Guinée-Equatoriale

1,052433

1,052351

-0,007802

Centrafrique

0,922705

0,922626

-0,008539

Tchad

0,944602

0,944535

-0,007065

Source : Calculs de l'auteur

En effet, les résultats présentés dans les tableaux (4.2 et 4.3) révèlent d'une manière ou d'une autre que les parités de pouvoir d'achat ne sont pas sensibles à la structure des dépenses du produit intérieur brut. En effet, les sensibilités simulées sont toutes inférieures

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 62

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en valeurs absolues à l'intensité(1%) du choc qui les induit : Ce qui permet de vérifier l'hypothèse de recherche formulée à la section (0.3.1, page 6). Cet état de chose témoigne également de la robutesse des méthodes Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS) et Geary-Khamis (GK) et permet de se faire une idée de l'ampleur des effets de la structure du PIB sur les PPA.

Dans le cas du scénario n° 1, on remarque que toute modification de la structure du PIB de la Côte d'Ivoire, consécutive à une baisse de 1% des importations provoque une baisse de la paritédes pays comme le Bénin, le Burkina-Faso, le Mali ainsi que la Côte d'Ivoire elle-même alors que les autres nations comme le Togo, le Sénégal, le Niger et la Guinée-Bissau enregistrent une légère hausse de leurs parités. La Côte d'Ivoire connaît la baisse la plus prononcée (0,0035%) tandis que le Togo enregistre la hausse la plus élevée (0,0032%).

D'une manière analogue, les calculs du scénario n° 2, tout en soulignant la non influence de la structure du PIB sur les PPA véhicule le message selon lequel toute variation dans les composantes du PIB du Cameroun entraînerait une baisse des parités du Cameroun d'une part et de celles de tous les autres pays de la CEMAC d'autre part. La sensibilitéla plus forte est réalisée en Guinée-Equatoriale soit environ 0,0078% et celle la plus basse au Congo-Brazaville et est de l'ordre de 0,0069%. Une hausse des parités de pouvoir d'achat contribue à améliorer le bien-être; à l'opposé, une baisse fut-elle légère constitue un indice de détérioration de bien-être social.

Les deux scénarii réalisés ci-dessus peuvent être analysés comme une erreur commise sur les importations donc sur les composantes du PIB, en l'occurrence la balance commerciale (exportations nettes); en tant que tel, les résultats obtenus peuvent être perçus comme étant les effets d'une marge d'erreur sur la structure du PIB évaluée à 1% des importations. Dans ces conditions, les sensibilités calculées plus haut représentent les effets d'une imprécision de l'ordre de 1% de la structure du PIB. Leurs niveaux relativement faibles témoignent alors de la non influence sur les parités de pouvoir d'achat des erreurs commises sur certaines composantes du PIB. Ainsi, les mesures erronées dont fait l'objet certaines composantes du PIB du fait essentiellement d'une informalisation accentuée des économies africaines et des pratiques peu orthodoxes en comptabiliténationale ne seraient pas de nature à discréditer les parités de pouvoir d'achat auxquelles elles donnent lieu. Mieux les PPA seraient donc préservées, à l'opposédes taux de change, des fluctuations économiques et pourraient être considérées de ce fait comme des convertisseurs spatiaux très robustes pour induire des variations de niveaux de vie acceptables dans le temps et dans l'espace.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 63

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Cependant, il serait souhaitable de poursuivre les efforts de renforcement de capacitédes systèmes statistiques nationaux, amorcés dans le cadre du PCI-Afrique; ce qui permettrait d'améliorer sensiblement la qualitédes données statistiques du continent afin de donner aux parités de pouvoir d'achat toute la place qui est la leur dans le système de comparaison internationale. En outre, ces avancées permettront, à ne point en douter, d'obtenir des PPA plus pertinentes qui éliminent les biais autres que ceux liés aux prix et qui conduisent de ce fait à des indicateurs socio-économiques reflétant les réalités de l'économie ainsi que les situations sociales qu'elles permettent d'appréhender. Ce faisant, on prend certainement des décisions idoines face aux différents problèmes de developpement.

64

Conclusion Générale

Le Programme de Comparaison Internationale est pour l'Afrique, une aubène pour s'insé-rer davantage dans le système de comparaison internationale. Son objectif primordial est le calcul des parités de pouvoir d'achat à des fins de comparaison en volume des agrégats macroéconomiques et sociaux aux niveaux national, régional et mondial. Sa mise en oeuvre permet d'éclairer les leaders politiques dans la prise de décisions efficientes pour un développement radieux et durable en ce sens qu'elle engendre une base de données nécessaires pour évaluer efficacement les besoins de l'Afrique et suivre entre autres, les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Le PCI-Afrique, joue également un rôle de premier plan dans le renforcement des capacités statistiques en Afrique en vue d'une meilleure qualitédes données sur le continent. Le round 2003-2006 du PCI est coordonnépour le première fois en Afrique par la Banque Africaine de Développement assistée par les organisations sous régionales africaines. Le PCI a donnélieu en Afrique à un certain nombre d'innovations dont les plus importantes sont mentionnées à la section 1.1.2, page 12 de ce document. Le programme participe de la réduction de la pauvretéqui constitue d'ailleurs un cheval de bataille de la Banque Africaine de Développement.

Au regard de l'intérêt que suscitent les parités de pouvoir d'achat de part les utilisations multiples et variées qui en sont faites (confère section 1.1.3, page 13) coupléaux problèmes de mesure de certaines composantes du PIB en raison d'une couverture insuffisante voire nulle de l'économie non observée, la Banque Africaine de Développement à initiéla présente étude pour se faire une idée sur l'intensitédes effets qu'aurait sur les parités de pouvoir d'achat une lègère modification (1%) de la structure du PIB étant donnéque cette struc-

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 65

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ture intervient dans le calcul desdites parités. L'objectif poursuivi est de s'assurer que les fluctuations de mesure des dépenses du PIB n'influencent pas significativement les parités de pouvoir d'achat et que celles-ci sont suffisamment robustes pour être utilisées comme déflateurs spatiaux. Les résultats auxquels on est parvenu corroborent cet objectif. L'étude a permis de passer en revue les principaux concepts de Paritéde Pouvoir d'Achat et de présenter dans une forme plus accessible au public quelques méthodes de calcul des parités, en l'occurrence les méthodes Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS) et Geary-Khamis.

Pour répondre à cette préoccupation, une approche par les simulations basées sur les données du PCI-Afrique a étéadoptée. Vu l'importance du nombre de pays africains (53) ayant participéau PCI-Afrique, deux blocs régionaux ont étéretenus arbitrairement. Il s'agit de

l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) et de la CommunautéEconomique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Une étude de cas sur les structures du PIB de la Côte-d'Ivoire et du Cameroun révèle des résultats qui sont conformes àl'objectif général de ce travail.

En effet, les simulations effectuées sur des études de cas, ont permis d'établir que les parités de pouvoir d'achat sont insensibles à la structure du PIB; ce qui permet de valider notre hypothèse de recherche. Ces résultats ont pu être établis grâce à la conception sous Excel (VBA) d'une application qui génère les PPA par les méthodes Eltétö-Kvöes-Szuc (EKS) et Geary Khamis (GK). Ces simulations supposent que, lorsque les pays d'étude (Côte-d'Ivoire et Cameroun) modifient la structure de leur PIB, tous les autres pays appartenant au même bloc qu'eux, conservent leur structure initiale.

Les chocs réalisés constituent une situation de déséquilibre macroéconomique pouvant résulter d'une estimation erronée des dépenses du PIB et de ce fait, les sensibilités obtenues tiennent valablement lieu de l'influence due à une imprécision sur les composantes du PIB évaluée à 1% des importations. Ce qui nous permet de répondre à la question de recherche

énoncée plus haut à la section 0.2, page 5 de ce mémoire. Les scénarii réalisés ont portésur une baisse des importations dans le souci d'améliorer la balance commerciale qui reste largement déficitaire pour la plupart des pays participants au PCI-Afrique.

Au terme de ce travail, nous retenons que le programme de comparaison internationale est un vaste chantier qu'il va falloir poursuivre. Il présente pour l'Afrique d'énormes atouts dont l'exploitation contribuera à peaufiner les stratégies de développement. Nous profitons aussi de cette aubène pour formuler les suggestions suivantes :

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 66

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- Vulgariser davantage l'utilisation des parités de pouvoir d'achat en Afrique; - Poursuivre le processus de renforcement des capacités des Instituts Nationaux de Statistique;

- Enfin, initier des cours sur le calcul des parités de pouvoir d'achat dans les écoles africaines de formation en statistique.

67

Bibliographie

[1] Ana Cristina Molina (Mai 2003); « Analyse de la théorie de la Paritédu Pouvoir d'Achat dans le cas de la Suisse »; Statistique et Econométrie Appliquées.

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[6] Gilbert, M. et I. Kravis (1954); « An International Compararison of National Products ant Purchasing Power Parities »; Paris : OECD

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[8] Hill, T. P. (1982); « Multilateral Measurements of Purchasing Power Parities and Real GDP »; Luxembourg: Offices statistiques des communautés européennes.

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Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations 68

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

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[12] Vincent Jalby, « SPSS : Analyse en composantes principales (ACP) »; Facultéde Droit et de cciences Economiques, Universitéde Limoges; 8 avril 2003 mailto : vincent.jalby@unilim.fr

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[14] Z. Kimberly (2006), « ICP News : Le bulletin éelectronique du programme de comparaison internationale »; Volume 3, N° 1, Page 3

Références webographiques

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[16] http ://www.afristat.org/ ?pg=471

[17] http :// perso.univ-rennes1.fr/denis.delgay-troise/RMI/Cours/RMI311.pdf

[18] http :// fr.wikipedia.org

i

Annexes A : Présentation sommaire du

Groupe de la (BAD)

A

vant de nous atteler à notre thème de recherche, nous avons jugéopportun de sacrifier à la tradition en présentant brièvement notre structure d'accueil (BAD) ainsi que le Programme de Comparaison Internationale pour l'Afrique (PCI-Afrique).

4.3 Genèse et Organes exécutifs de la BAD

La présente section essaie de faire un condenséaussi précis que possible de la genèse9 de la Banque Africaine de Développement (BAD), de ses structures institutionnelles ainsi que de ses activités.

4.3.1 Genèse de la BAD

Vu le jour le 10 Septembre 1964 à Khartoum au Soudan en la faveur de l'entrée en vigueur la même date de l'accord portant sa création et ratifiépar 23 gouvernements africains le 4 Août 1963, la BAD a effectivement démarréses activités avec un effectif de 10 agents en mars 1965 à Abidjan en Côte-d'Ivoire après quelques mois dans les locaux de la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) et la souscription par 33 pays membres de 65% du capital autorisé; soit alors 250 millions de dollars EU. Aujourd'hui, la BAD compte 53 pays membres africains et 24 pays membres non africains. Le Fonds Africain de Développement

9voir le site de la BAD : http :// www.afdb.org

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations ii

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Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations iii

(FAD) crééen 1973 et le Fonds Spécial du Nigéria en 1976 forment avec la Banque le Groupe de la BAD.

A sa naissance, la BAD devait jouer un rôle primordial dans la promotion des échanges et de la coopération régionale. Durant les premières décennies de son existence, la Banque a axéses principales interventions sur les secteurs de l'infrastructure, dont les transports, l'énergie

et l'approvisionnement en eau. Mais depuis 1999, elle se fixe comme objectifs primordiaux la réduction de la pauvretéet la promotion d'une croissance économique durable dans les pays membres africains.

4.3.2 Organes exécutifs de la BAD

Selon la nouvelle structure mise en place depuis le 1er juillet 2006 la BAD compte, outre la présidence, 5 vice-présidences, 30 départements comprenant 55 divisions et 6 unités. Cette

nouvelle structure est centrée sur la programmation des opérations par secteur, et vise àréduire sensiblement les coûts administratifs et de fonctionnement au profit d'une efficaciplus accrue des opérations de l'institution.

4.3.2.1 Conseil des gouverneurs de la BAD

C'est l'organe suprême de décision de la Banque. Les gouverneurs sont généralement les ministres des finances et ou de l'économie des états membres. Le Conseil des gouverneurs se réunit tous les ans pour examiner la mise en oeuvre des décisions de politique antérieures et pour débattre des nouveaux problèmes de politique.

4.3.2.2 Conseil d'administration de la BAD

Il est composéde 18 administrateurs élus par le conseil des gouverneurs pour un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois. Douze (12) de ces administrateurs représentent les Pays membres régionaux, tandis que les 6 autres représentent les Etats non régionaux. Les conseils (BAD/FAD) exercent tous les pouvoirs de la Banque hormis ceux expressément réservés au conseil des gouverneurs par l'accord portant création de la Banque. Le conseil est responsable de la conduite des opérations générales de la Banque. Les membres du Conseil d'administration de la BAD résident au siège de la Banque et se réunissent aussi souvent que l'exige le travail de la Banque.

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4.3.2.3 Présidence de la Banque Africaine de Développement

Elu par le conseil des gouverneurs du Groupe de la BAD pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois, le président est l'autoritésuprême de gestion de la banque; il s'occupe, sous la supervision du conseil d'administration, des affaires courantes. Il est le représentant légal de la banque.

4.3.3 Opérations du Groupe de la BAD

De 1967 jusqu'au 31 décembre 2006, le Groupe de la Banque Africaine de Développement a approuvéun volume de 3102 prêts et dons pour un montant global de 3910 milliards d'UC (envron 58,1511 milliards de dollars EU) dont 2,11 milliards d'UC (environ 3,15 milliards de dollars EU) sous forme de dons. Les ressources de la BAD ont financé57,2% du montant global des opérations alors que celles du Fonds Africain de Développement (FAD) ont pris en compte 42,0%; la différence de 0,8% a étécouverte par les ressources du Fonds Spécial du Nigéria (FSN).

4.3.3.1 Transactions sur les marchés des capitaux

Les moyens financiers de la Banque proviennent pour la plupart des emprunts effectués sur les marchés internationaux de capitaux; ceux-ci sont renforcés par les souscriptions des pays membres ainsi que les intérêts sur les prêts de la Banque. Des efforts sont de plus en plus déployés au niveau de la Banque pour accéder à une gamme plus étendue de marchés et de monnaies.

4.3.3.2 Instruments de prêts de la BAD

Pendant les années 60 et 70, les prêts-projets étaient au centre des opérations du Groupe de la BAD; ceux-ci favorisent les investissements dans les secteurs identifiés au plan sec-

toriel. Mais juste après cette période, on a assitéde la part du Groupe de la BAD, àune diversification de ses activités de prêt pour répondre de façon plus appropriée aux

besoins croissants des économies des pays membres régionaux (PMR). Ainsi, de nouveaux instruments ont étécréés :

10voir rapport annuel d'activités 2006, Chp5, p9

11selon le taux de change d'avril 2007, 1UC = 1,49088

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations iv

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- Prêts-projets : Ce sont des investisements visant à créer des actifs productifs spécifiques ou à accroître la production;

- Les lignes de crédit : Il s'agit des ressources mobilisées pour le financement des projets émanant le plus souvent des Petites et Moyennes Entreprises (PME);

- Programmes d'investissement sectoriels et prêts de réhabilitation : Ils sont destinés au renforcement de la production et servent souvent à financer les importations de biens d'équipement ou les besoins spécifiques d'un secteur;

- Prêts d'ajustement sectoriel: Ce sont des crédits d'appui aux réformes institutionnelles dans des secteurs spécifiques;

- Prêts d'ajustement structurel : Il s'agit des crédits destinés à promouvoir les réformes spécifiques de politique macroéconomique;

- Opérations d'assistance technique: Prêts ou dons destinés à apporter une assistance technique pour renforcer les capacités des institutions qui s'occupent des études nécessaires à la préparation des projets.

Il urge de rappeler que les opérations d'assistance technique sont financées uniquement par le FAD grâce au Fonds d'Assistance Technique (FAT).

4.3.3.3 Autres transactions: les dons

En dehors des prêts, les PMR bénéficient aussi de la part de la BAD de dons qui constituent la mojoritédes opérations du FAD. Ces dons financent les études de faisabilitéet le renforcement des capacités institutionnelles. Ainsi, pour le renforcement des systèmes

nationaux de statistique dans le cadre du PCI-Afrique, les pays participants ont bénéficiéd'un concours global de 28,17 millions US $ (en terme de dons) du Groupe de la BAD sur les 37,5 millions de financement reçu d'autres sources.

La figure ci-dessous indique la répartition des financements du Groupe de la Banque Africaine de Développement par secteur de l'économie sur la période 1967-2006.

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations V

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

FIG. 4.2 - Répartition des financements du Groupe de la Banque par secteur, source BAD

TAB. 4.5 - Statistiques descriptives des variables (suite et fin)

Annexes B : Statistiques descriptives et les

résultats de l'ACP

vi

TAB. 4.4 - Statistiques descriptives des variables

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations VII

TAB. 4.6 - Coordonnées factorielles des variables actives

TAB. 4.7 - Coordonnées factorielles des variables actives (suite et fin)

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations viii

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

TAB. 4.8 - Coordonnées factorielles, contributions et cosinus carrés des individus

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations ix

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

TAB. 4.9 - Coordonnées factorielles, contributions et cosinus carrés des individus (suite et fin)

FIG. 4.3 - Carte factorielle des variables continues actives

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations X

Mémoire professionnel BAD-Tunis ASSOGBA Kochikpa Norbert

FIG. 4.4 - Carte factorielle des individus actifs

xi

FIG. 4.5 - Décomposition du PIB en positions élémentaires

Annexes C : Décomposition du PIB en

positions élémentaires

Mémoire professionnel

BAD-Tunis

ASSOGBA Kochikpa Norbert

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations

 

xii

1.05

~1--L EQi"IFE7bIE\T 1IÉ\ ~LGES ET E\TS ETIE % CODE 3L1T ME I. 4I 3lI SON

14.05.1

MEUBLES, ARTICLES D'AMEUBLEMENT, TAPIS ET AUTRES REVETEMENTS DE SOL

11.05.1.01

Meubles et articles d'ameublement

.1.05.1.02

Tapis et autres revétements de sol

1.05.1.03

Réparation des meubles, articles d'ameublement et revétements de cal

1_45.2

ARTICLES DE MÉNAGE EN TEXTILES

1.45.2.61

Articles de ménage en textile

Î1.4S.3

APPAREILS MENAGERS

11_45.3.41 I

Gros appareils ménagers, électriques ou non

11.05.3.02

Petits appareils électroménagers

11.05.3.03

i

Réparation d'appareils ménagers

;1.05.4

Verrerie, vaisselle et ustensiles de ménage

N.05.4.01

Verrerie, vaisselle et ustensiles de ménage

11.45.5

Outillage pour la maison et le jardin

 

Gros outillage

111.05.5.01 .45.5.02

Petit outillage et accessoires divers

1

j 1.05.6

BIENS ET SERVICES POUR L'ENTRETIEN COURANT DE L'HABITATION

1.45.6.01

Articles de ménage non durables

11.05.6.02

Services domestiques et autres services d'entretien du logement

1.06

S"_AL\~T'É

1.06.1

PRODUITS ET APPAREILS THERAPEUTI OU ES; MATERIEL MEDICAL

1.06.1.01

Produits pharmaceutiques

.1.06.1.02

Autres produits médicaux

1_46.1.63

Appareils et matériels thérapeutiques

1146_2

SERVICES DE CONSULTATION EXTERNE

1.06.2.01

Services médicaux

1.06.2.02

Services dentaires

1.66.2.03

Services paramédicaux

11.46.3

SERVICES HOSPITALIERS

1.46.3.01

Services hospitaliers

1.67

TIEti S YOHTS

1.07.1

ACHATS DE VÉHICULES

1_67.1.01

Voitures particuliéres

1.07.1.02

Motocycles

1_0-7.1.03

Cycles

1.07.1.04

Véhicules àtraction animale

1.67.2

UTILISATION DES VEHICULES PERSONNELS

11.07.2.01

Carburants et lubrifiants pour véhicules personnels

1.47.2.02

Entretien et réparation des véhicules personnels

11.07.2.03

Autres services relatifs aux véhicules personnels

11.07.3

SERVICES DE TRANSPORT

1.07.3.01

Transport de voyageurs par chemin defer

1.07.3.02

Transport de voyageurs par route

1.07.3.03

Transport de voyageurs par air

1.67.3.64

Transport de voyageurs par mer et voies navigables intérieures

1.07.3.05

Transport combiné de voyageurs

1.67.3.06

Autres achats de services de transport

1.08

CO. _ _ti ICATIOtiS

1.08.1

SERVICES POSTAUX

1.08.1.01

Services postaux

1.08.2

Téléphones et télécopieurs

1.02_2 01

TELEPHONES ET TEL ECOPIEURS

1.08.3

Services de-téléphone et de-télécopie

1.08.3.01

Services de-téléphone et de-télécopie

1.08

LOISIIIS ET CULTi'IIE

FIG. 4.6 -- Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite)

Mémoire professionnel

BAD-Tunis

ASSOGBA Kochikpa Norbert

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations

11.09.1

ÉQUIPEMENTS AUDIOVISUELS, PHOTOGRAPHIQUES ET INFORMATIQUES

11.99.1.01

Équipements audiovisuels: photographiques et informatiques

'1.09.1 02

Supports d'enregistrement

1 .09.1 .03

Réparation des équipements audiovisuels, photographiques et informatiques

1.09-

AUTRES PRINCIPAUX BIENS DURABLES RECREATIFS ET CULTURELS

1.09.2.61

Principaux biens durables po-lai-services récréatifs d'intérieur et de plein air

1.08.202

Entretien et réparation des autres principaux biens durables pour les services récréatifs et culturels

.1.-09.3

AUTRES ARTICLES ET EQUIPEIAENTS DE LOISIRS: JARDINS ET ANIMAUX DOMESTIQUES

11.99.3.61

Autres articles et équipement de loisirs

11.99.3.62

Jardins et animaux domestiques

1

1t_48.3. 63

Services vétérinaires et autres services pour animaux domestiques

1.49.4

I

Services récréatifs et culturels

11.094.61

Services sportifs et récréatifs

1.09.4.02

Services culturels

1 09_4 03

JEUX DE HASARD

-1.09.5

Journaux. livres et papeterie

11.49.5.01

Journaux: livres et papeterie

11.49.6

VOYAGES ORGANISES

.1.09.6.61

Voyages organisés

1:10

EI> EC ATI ON

1 .16.1

ED U CATI ON

1.1ü_4_ü1

Education

1,11

HESTlounA.NTS ET Er OTET.S

1.11.1

Services de restauration

1.11.1.01

Services de restauration

1.11.2

Serves d h~Cerge~??en-

!1.11_2 01

Services d'hébergement

.1.12

-I.L LMES HIEI S ET SERS"ICES

1.12.1

Soins personnels

1.12.1.01

Salons de coiffure et esthétique corporelle

1.12.1.02

Appareils, articles et produits pour les soins personnels

1 .12.2

PROSTITUTION

1.12.2.01

Prostitution

1.12.3

Effets personnels n_d_a

1.12.3.61

Articles de bijouterie. de joaillerie et d'horlogerie

11.42.3.02

Autres effets personnels

1.12.4

Protection sociale

1.124.41

Protection sociale

1.125

Assurances

1.42.5.41

Assurance

1.12.6-

Services financiers.

1.12.6.01

S]FIM

1/.12.6.02

Autres services financiers n. c.a.

.1.12.7

Autres Services n.c.a.

1.12.7.01

Autres services n_c_a

1.13

4Cfl TSIETS 4T.'ET1 - .(.ER

1.13.1

ACHATS NETS L'ETRANGER

 
 

2

Dépenses de con.sornrnation. individuelle àe la cliarge des institutions sans but lucratif au service des ménages

2'01

Dépenses de consommation individuelle à la charge des institutions sans but lucratif au service des ménages

2.01.1

Dépenses de consommation individuelle à la charge des institutions sans but lucratif au service des ménages

2.01.1.01

Dépenses de consommation individuelle à la charge des institutions sans but lucratif au service des ménages

i2.01.1.:1.1

De pen de xr_0--s:cr rd ; cce e 6 la charge des ;nsT ons sans

b `_ _. __
u. :ucr a rf au x r':' ~e

FIG. 4.7 -- Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite)

Mémoire professionnel

BAD-Tunis

ASSOGBA Kochikpa Norbert

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations

xiv

3

Dépenses de consommation individuelle 6. la charge des administrations publiques

3;01

LOGEMENT

3.01.1

LOGEMENT

3.01.1.01

Logement

3,62

SANTE

3.02.1

PRESTATIONS ME€}ICALES ET REMBOURSEMENTS

i

13.62.1.01

Produits et appareils thérapeutiques; matériel médical

13.62.1.02

SERVICES DE SANTE

!3.02.2

SERVICEE egillir

3.02.2.01

Rémunération des salariés

312.2.02

Consommation intermédiaire

131)2.2.03

13.t 2.2.04

3.62.2.05

Excédent brut d'exploitation

 

Recettes sur les ventes

3.03

LOISIRS ET CULTURE

3.03.1

LOISIRS ET CULTURE

3.03.1.01

Loisirs et cultures

314

ENSEIGNEMENT

3.04.1

PRESTATIONS SCOLAIRES ET REMBOURSEMENTS

3.04.1.01

Prestations scolaires et remb OMS einents

IIMIIIIIIIIIIIJOililMeHANOS 11111

3.04.2

3.04.2.01

eignement primaire et maternel

3.04.2.02

eignement secondaire

3.04.2.03

.saignement post-secondaire non supérieur

3.04.2.04

eignement supérieur

3.04.2.05

définis par des niveaux rie

3,05

PROTECTION SOCIALE

3.05.1

PROTECTION SOCIALE

!3.65.1.01

Protection sociale : prestations en espèces ou en nature

3.x5.1.02

Protection sociale Gestion: fonctionnement et appui aux systèmes de protection sociale

4

Dépenses de consommation collective 6.1a charge des administrations publiques

4,01

Services collectifs

4-01.1 4.01.1.01

 

Rémunération des salariés

4.01.1.02

Consommation intermédiaire

4.01.1.03

Excédent brut d'opération

4.01.1.04

impôts nets sur la production

4.01.1.05

Recettes issues des ventes

FIG. 4.8 -- Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite)

Thème : L'impact de la structure du PIB sur les PPA : Une approche par les simulations XV

Mémoire professionnel

BAD-Tunis

ASSOGBA Kochikpa Norbert

5

FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE

5;01

MACHINES ET ÉQUIPEMENT

5.01.1

PRODUCTION DE METAUX ET ÉQUIPEMENT

5.01.1.01

Produits fabriqués en métal; sauf machines et équipement

5.01.1.02

Machines pour tout usage

5.01.1.03

Machines a usage spécial

5.01.1.04

Équipement électrique et optique

5.01.1.05

Autres produits manufacturés n.c.a

5.01.2

EQUIPEMENT DETRANSPORT

5.01.2.01

Equipement de transport routier

5.01212

Autres équipements de transport

5,02

CONSTRUCTION

5.02.1

BÂTIMENTS RÉSIDENTIELS

5.02.1.01

Bâtiments résidentiels

5.02.2

BÂTIMENTS NON RÉSIDENTIELS

5.02.2.01

Bâtiments non résidentiels

5.02.3

TRAVAUX DE GENIE CIVIL

5.2.3.01

Travaux de génie civil

5,03

AUTRES PRODUITS

5.03.1

AUTRES PRODUITS

5.03.1.01

Autres produits

I

6

VARIATIONS DE STOCKS ET ACQUISITIONS MOINS CESSION D'OBJETS DE VALEUR

6;01

VARIATIONS DE STOCKS

6.01.1

VARIATIONS DE STOCKS

6.01.1.01

Variations de stocks

6.02

ACQUISITIONS MOINS CESSION D'OBJETS DE VALEUR

6.02.1

ACQUISITIONS MOINS CESSION D'OBJETS DE 'w' .LEUR

612.1.01

Acquisitions moins cession d'objets de valeur

 

SOLDE DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS

1,01

SOLDE DES. EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS

7.01i

SOLDE DES. EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS

FIG. 4.9 -- Décomposition du PIB en positions élémentaires (suite et fin)






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984