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Examen de l'attitude d'étudiants universitaires burundais à  l'égard de la promotion féminine

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par Mbawa MWENYEBATU
Université du Burundi - Licence en sciences de l'éducation 1978
  

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UNIVERSITE DU BURUNDI

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET SCIENCES DE L'EDUCATION

LICENCE EN SCIENCES DE L'EDUCATION

EXAMEN DE L'ATTITUDE D'ETUDIANTS UNIVERSITAIRES BURUNDAIS A L'EGARD DE LA PROMOTION FEMININE

ANNEE ACADEMIQUE 1977-1978

MWENYEBATU Mbawa

Avant - propos

Nous prions tous ceux qui ont participé à notre formation de trouver ici l'expression de notre vive reconnaissance.

Nous devons beaucoup à Monsieur Michel MAQUET qui nous a dirigé dans la conception et la réalisation de ce modeste travail. Nous voudrions lui exprimer nos remerciements pour les conseils et les avis qu'il nous a donnés ainsi que pour le temps qu'il nous a consacré.

Nous avons une dette de reconnaissance envers Monsieur MATAYABO L. Shindale dont l'apport technique bénévole a été déterminant dans la réalisation de notre mémoire.

Nous remercions tous les étudiants de l'Université du Burundi pour avoir été très coopératifs au cours de nos enquêtes.

Enfin, que tous ceux, anonymes, nous ont aidé d'une façon ou d'une autre à la réussite de notre travail, acceptent nos remerciements.

TABLE DES MATIERES


Introduction

Chapitre I : Généralités sur les attitudes........................ ..................................................7

1. La notion d'attitude.........................................................................................7

2. Attitudes, opinions et préjugés ..........................................................................12

3. La formation des attitudes : rôle de l'éducation ......................................................14

Chapitre II : L'échelle d'attitude.............................................................................15

1. Les différentes méthodes proposées ...................................................................16

2. Le choix de la méthode ..................................................................................18

3. Description de la méthode utilisée .....................................................................18

4. Construction de l'échelle d'attitude ....................................................................19

a) Comment choisir les items .........................................................................20

b) Le libellé des items ..................................................................................20

c) Essai préliminaire des items .......................................................................21

d) Application de l'échelle remaniée .................................................................21

e) La cotation des épreuves ............................................................................21

f) L'analyse des items .................................................................................22

g) L'interprétation des résultats de l'échelle définitive ............................................25

Chapitre III : le travail expérimental..............................................................26

1. Le choix des items .............................................................................26

2. Le libellé .........................................................................................26

3. Essai préliminaire des items ....................................................................29

4. L'application de l'échelle remaniée ..........................................................30

5. La cotation des épreuves ..................................................................... 35

6. L'analyse des items .............................................................................35

7. L'interprétation des résultats de l'échelle ...................................................41

Chapitre IV : Fidélité et validité de l'échelle d'attitude définitive .................... 47

1. Fidélité de l'échelle ........................................................................47

a) Les méthodes proposées .............................................................47

b) Calcul par la méthode « Split-half method » .....................................47

2. Validité de l'échelle ......................................................................48

Chapitre V : Conclusions générales .........................................................49

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................50

ANNEXE 1.......................................................................................51

ANNEXE 2 ......................................................................................54

INTRODUCTION

Un peu partout dans le monde et à des époques différentes, la femme a toujours été considérée comme un être légèrement inférieur à l'homme.

Aussi, souvent, ne lui était-il pas accordé les mêmes droits qu'à l'homme.

Depuis quelque temps, celle-ci commence à exiger (parfois avec force manifestation) cette égalité. Les préjugés défavorables, les stéréotypes commencent à se lézarder et les « vieilles vérités » concernant la capacité de réflexion de la femme, son intelligence etc.... sont battues en brèche.

Au Burundi, la sagesse populaire véhiculait un tas de proverbes minimisant la femme: » Nta rindi ry'umukecuru »1(*) par exemple et tant d'autres de même valeur. La place de l'homme se trouvait ainsi rehaussée et il se créait chez lui un certain sentiment de supériorité qui l'auréolait.

Le rôle de la femme se limitait par conséquent à la procréation, à l'éducation des enfants en bas âge et aux autres travaux ménagers. Son rôle politique était fort ténu, même si, exceptionnellement, certaines (rares) Burundaises sont parvenues à se propulser à l'avant-scène politique du pays.

Enumérer tout ce qu'une femme ne devait pas faire serait sans doute intéressant mais nous éloignerait de notre propos.

Actuellement, « à tous les niveaux, depuis l'Etat jusqu'à la famille, elles (les femmes) ont montré qu'elles étaient aussi capables que les hommes d'assurer le bon fonctionnement de la machine sociale et que leur prétendues infériorité était affaire d'éducation »2(*).

Démonstration était ainsi faite que tous les interdits et préjugés qui les frappaient n'avaient pas de fondements sérieux.

Les partis politiques, pour aider la femme à atteindre sa plénitude, créent des sections féminines. Les barrières législatives, politiques, juridiques se pulvérisent de plus en plus, ouvrant ainsi la voie à la participation de la femme au progrès national, à côté de l'homme et à égalité avec lui.

Mais cette nouvelle de la femme que l'Etat veut créer ne s'imposera pas sans problèmes. On ne change pas de mentalités à coup d'ordonnances et de lois.

Le changement de mentalité est un processus lent qui dure longtemps, parfois toute une génération ou plus.

C'est dans ce cadre que nous avons décidé de mesurer l'attitude des étudiants burundais à l'égard de la promotion de la femme. Nous avons voulu savoir si la nouvelle génération est disposée à faire jouer à la femme un rôle beaucoup plus important dans pratiquement tous les domaines.

Nous sommes conscient que l'image traditionnelle de la femme s'est estompée en lui (l'étudiant) au contact de l'instruction et d'une autre culture. La nouvelle génération a, à la place, l'image de la femme moderne, urbaine, instruite, jouissant officiellement des mêmes droits que l'homme, posant ainsi un problème d'attitude.

L'actuelle génération voit la femme sous un autre canevas de valeurs. Aussi notre échelle ne peut-elle être appliquée aux masses rurales, de par la langue dans laquelle elle est composée et l'image de la femme qu'elle reflète. Il serait d'ailleurs passionnant d'en construire une applicable aux masses rurales.

Notre enquête a porté sur des étudiants burundais seulement parce que nous croyons qu'il nous était ainsi possible de trouver un échantillon représentatif et homogène.

Aussi notre échelle n'est applicable qu'aux seuls étudiants burundais de l'Université du Burundi. Nous rappelons que notre propos n'est pas de proposer des voies et moyens pour que la promotion de la femme soit effective, ni de tracer historiquement le rôle et la place de femme burundaise.

Notre ambition est plus modeste : mesurer l'attitude des étudiants burundais universitaires à l'égard de la promotion féminine.

Pour ce faire, nous avons été amené à construire une échelle d'attitude et notre travaille s'articule comme suit :

Le chapitre I est constitué de généralités sur les attitudes, les opinions et les préjugés..., étayées, chaque fois que la nécessité s'en fait sentir, par des exemples et explications. Au chapitre II sont exposées les quatre méthodes de construction d'échelles d'attitude les plus répandues. Le travail expérimental fait l'objet du chapitre III. Nous traitons du problème de la fidélité et de la validité au chapitre IV avant de tirer nos conclusions générales dans le Vè et dernier chapitre.

CHAPITRE I

GERERALITES SUR LES ATTITUDES

1. La notion d'attitude

Désignant au début la position corporelle des modèles des peintres italiens3(*) de la Renaissance, ce terme est ensuite passé au vocabulaire scientifique pour être défini différemment selon les spécialités des auteurs.

Pour essayer d'unifier les différents contenus de ce terme, un Symposium de l'association de psychologie de langue française s'est réuni en 1959 à Bordeaux4(*).

Les définitions suivantes ont été avancées5(*) :

M. FRAISSE caractérise l'attitude « par la plus ou moins grande disponibilité des schèmes perceptifs » ; M. CLERON par une « méthode d'attaque des problèmes » ; M. MELLI par « la disposition à réagir » ; M. DUIJKER par un « état fonctionnel de préparation avec lequel on aborde une situation ».

Toutes ces caractéristiques, au-delà des mots, renferment une même idée : faire face à quelque chose d'extérieur à l'individu. Nous retrouvons la même idée chez THOMAS et ZNANIECKI pour qui l'attitude est « un état d'esprit de l'individu à l'égard d'une valeur6(*) ».

ALLPORT définit l'attitude comme « une disposition mentale et neurologique, tirant son organisation de l'expérience et exerçant une influence directrice ou dynamique sur les réactions de l'individu envers tous les objets et toutes les situations qui s'y rapportent 7(*)».

Pour G. MURPHY8(*) l'attitude est « une préparation à agir d'une façon plutôt que l'autre ».

KRECH et GRUTCHFIELD considèrent l'attitude comme « une organisation durable des processus de motivation, d'émotion, de perception et de connaissance, par rapport à un aspect de l'Univers individuel9(*) »

LAFON : «  L'attitude est une disposition déterminée par l'expérience qui exerce une influence directrice sur la conduite 10(*)». D'autres, dont YOUNG, la considèrent comme « une réaction acquise plus ou moins émotionnelle envers un stimulus quelconque11(*) »

« L'attitude », dit J.STOETZEL12(*), « désigne la manière dont une personne se situe par rapport à des objets de valeurs ».

Cette définition nous parait la plus compréhensible de toutes.

De par sa définition même, l'attitude contient13(*) :

Une mobilisation physique et psychologique ;

Une signification, car cette mobilisation a un sens pour le sujet mobilisé ;

Une intentionnalité orientée vers le monde extérieur.

A côté de ces définitions scientifiques, notons avec MAISONNEUVE14(*) que le terme « attitude » devient de plus en plus populaire et est souvent employé dans des contextes divers : tantôt il est pris sous son aspect strictement individuel pour exprimer la singularité d'une réaction (l'attitude de Paul au cours d'un incident) ; tantôt il exprime un courant collectif plus ou moins large (les attitudes du public devant un film).

Nous avons donné toutes ces définitions pour montrer qu'il n'existe pas de définition unique et universelle de l'attitude. Néanmoins, elles ont un air de famille. Le tableau ci après fait ressortir cet aspect :

Tableau- résumé de quelques définitions du mot « attitude »

 

Auteurs

Ce qu'est l'attitude

Objet (But)

1

ALLPORT

Disposition mentale et neurologique

Influence les rapports

2

CAMPBELL

Syndrome durable de réponses

L'objet social

3

DUIJKER

Etat fonctionnel de préparation

Rapport avec le monde extérieur

4

FRAISSE

Plus ou moins grande disponibilité des schèmes perceptifs

Rapport avec le monde extérieur

5

KRECH & CRUTCHFIELS

Organisation durable des processus de motivation, d'émotions, de perception

Rapport avec le monde extérieur

6

LAFON

disposition

Influence la conduite

7

MEILLI

Disposition à réagir

Rapport avec le monde extérieur

8

MURPHY

préparation

Action (sur le monde extérieur)

9

OLERON

Méthode d'attaque des problèmes

Rapport avec le monde extérieur

10

STOETZEL

Manière de se situer

Rapport avec des objets de valeurs

11

ZNANIECKI & THOMAS

Etat d'esprit

Monde extérieur

12

YOUNG

Réaction acquise

Rapport avec l'extérieur

Les attitudes sont aussi en rapport avec la motivation ; leur développement est lié celui de la personnalité. Elles sont enracinées dans la personnalité et ne représentent qu'un seul aspect de ses manifestations15(*).

Les attitudes sont des faits observables. Elles se « sentent » et n'importe qui peut les constater. Elles mettent en jeu tout l'être humain en relation avec l'objet. Les facteurs affectifs y jouent un rôle prépondérant16(*).

L'attitude, intégrée à la personnalité, est faite d'éléments conscients et inconscients. Elle peut être spontanée (c'est-à-dire vécue avant d'être inconscients) ou composée (on dit alors qu'on se fait une attitude).

LAFON distingue :

Les attitudes individuelles (d'une personne envers un ou plusieurs objets) ;

Les attitudes sociales (d'une personne à l'égard des réalités sociales et culturelles) ;

Les attitudes collectives (positions arrêtées par les membres d'un groupe face à un problème collectif). Ce même terme désigne l'attitude d'un groupe vis-à-vis d'un autre.

Les attitudes influencent notre perception, nos activités intellectuelles et nos réactions affectives. Une réaction déterminée par une attitude échappe souvent à la contrainte de la situation, car le propre de l'attitude, selon H.C.J. DUIJKER, est de généraliser.

ALLPORT17(*) distingue l'attitude des réflexes instinctifs (qui sont des dispositions spécifiquement nerveuses), de l'habitude (plus automatique), de l'opinion (expression verbale d'une attitude).

L'attitude se différencie de l'habitude par le fait « qu'elle (l'attitude) se manifeste extérieurement de plusieurs façons différentes18(*). La différence entre attitude et trait de caractère est que le premier terme implique une relation sujet-objet alors que le deuxième terme exprime uniquement une personne19(*).

L'attitude est spécifique d'un objet, est durable et par là se distingue des motivations.

Pour plus de clarté, nous reprenons dans le tableau ci-dessous les différentes notions :

Attitude

Se manifeste extérieurement de plusieurs façons ; spécifique à un objet, durable

Reflexes instinctifs

Dispositions nerveuses

Habitudes

Automatiques, apprises, se manifestent extérieurement de la même façon

Opinion

Expression verbale d'une attitude

Trait de caractère

Mode de réaction sans spécification des situations

Après avoir défini l'attitude, après l'avoir différenciée des termes tels que habitudes, opinions et autres, il nous faut maintenant parler de ses attributs.

Nous reconnaissons avec DEBATY qu'il est difficile de les dénombrer tous : néanmoins, les rubriques suivantes les résument assez20(*) :

La direction :

L'attirance ou la répulsion, la sympathie ou l'antipathie pour telle personne, tel objet ou telle idée.

Ex : Nous pouvons être pour ou contre tel candidat à tel poste ; nous pouvons être favorable ou défavorable à la promotion féminine. L'attitude a donc un signe. Elle peut être positive ou négative.

L'intensité

La sympathie ou l'antipathie peut être plus ou moins marquée. Elle a plusieurs degrés. Empruntons à DEBATY21(*) l'exemple suivant pour le prouver :

« Une attitude positive vis-à-vis de l'Eglise peut s'illustrer à différents degrés par le fait de tolérer son existence, en faire partie par tradition, se convertir à ses doctrines, faire partie d'un mouvement d'action catholique, devenir prêtre ».

Dans cet exemple, toutes les attitudes sont positives mais l'intensité croissante. La « moins intense » est « tolérer son existence » et « la plus intense » est « devenir prêtre ».

Ces différents degrés peuvent s'exprimer sur une échelle ordinale :

+ 1. Tolérer son existence22(*)

+ 2. En faire partie par tradition

+ 3. Se convertir

+ 4. Faire partie d'un mouvement d'action catholique

+5. Devenir prêtre

__________+1___________+2__________+3_____________+4_________+5

L'intensité va croissante de l'attitude «  chiffrée + 1 à celle chiffrée +5.

L'intensité d'une attitude est en rapport avec le degré d'implication du sujet, avec ce que CASTELLAN appelle la « centralité de l'attitude23(*) ». MEILI24(*) dit qu'à la naissance, il n'y aurait que deux attitudes : positive et négative. Avec l'âge, elles se différencieraient en plusieurs degrés.

Les dimensions

L'attitude peut être unidimensionnelle ou multidimensionnelle : on dira qu'elle est unidimensionnelle lorsque son objet est bien connu (p.ex. : tel parti, telle église) ; multidimensionnelle quand son objet est complexe, accompagné d'autres objets, parasites ou complémentaires.

DEBATY nous donne l'exemple ci-après25(*) :

« Mon attitude vis-à-vis de la race noire peut -être fonction de mes attitudes vis-à-vis de Dieu, de l'Eglise, de l'égalité des hommes, du colonialisme, mais aussi vis-à-vis d'un parti politique, de ma servante noire, de Louis Armstrong, de Lumumba... »

Dans cet exemple, l'attitude est le point de convergence, le fruit d'autres attitudes vis-à-vis d'autres objets.

KLINEBERG26(*) complète ses attributs par :

Le degré :

Pensons-nous que le candidat A vaut un peu mieux que son adversaire ou beaucoup mieux ? Sommes-nous en faveur de l'égalité pour les femmes en toutes circonstances ou désirons-nous que cette égalité ne leur soit accordée que dans certains domaines seulement ?

Ne confondons pas intensité et degré, qui sont choses différentes, malgré des liens très étroits les unissant. L'exemple ci-dessous, proposé par KLINEBERG27(*), nous en convaincra :

Beaucoup de Sudistes, aux Etats-Unis, se sont consacrés avec énergie à obtenir pour les Noirs le droit à l'éducation, bien que n'étant pas disposés à leur accorder l'égalité que dans un domaine restreint.

Leur attitude est intense, bien qu'elle soit loin d'atteindre un degré extrême.

La cohérence :

Si nous sommes pour la liberté de parole à accorder à certains groupes, étendrions-nous le même privilège à d'autres groupes ?

La saillie :

Dans quelle mesure sommes-nous disposés à exprimer une attitude donnée ? Sommes-nous disposés à l'exprimer oralement seulement ? Par des écrits dans des journaux ? Par des manifestations violentes ou non ? Sommes-nous disposés à risquer notre vie pour notre opinion ? Sommes-nous disposés à promouvoir une campagne de mobilisation pour notre opinion ? Etc.... etc....

Nous concluons avec MUCCHIELLI28(*) : le terme « attitude » signifiera donc pour nous soit « une prise de position » sur un problème donné ou sur une question débattue, donc une « matrice » de nombreuses opinions personnelles, soit une manière chronique de réagir, une prédisposition à certain type de réactions, ce qui intervient dans la manière même de percevoir et de définir les objets d'opinions.

2. Attitude, opinions et préjugés

Selon THURSTONE29(*), « l'opinion symbolise une attitude ». Elle est donc l'expression verbale d'une attitude. Elle correspond à « une certaine attitude se manifestant par l'adhésion à des propositions ou à des formules déterminées », selon STOETZEL30(*) qui ajoute que « l'opinion est une formule nuancée qui, sur ne question déterminée reçoit l'adhésion sans réserve d'un sujet. C'est la position, sur une échelle objective, de la proposition à laquelle un sujet accorde son adhésion totale31(*) ».

« C'est l'expression verbale particulière qui, dans sa forme stable, constitue un des modes d'expression de l'attitude ou d'habitudes de pensées communes à une société donnée32(*) »

Les opinions et les attitudes nous aident à classer les objets de notre milieu : partant, nous prédisposent à agir et à affronter ces objets. Elles favorisent, permettent l'adaptation de l'individu à son groupe33(*). Elles ont une fonction d'extériorisation : l'individu aperçoit une analogie entre un évènement du milieu extérieur et un problème intérieur non résolu. Le sujet extériorise par ses opinions, ses attitudes. Il arrive qu'on se forme une opinion pour prouver à d'autres ou à soi-même son indépendance, pour manifester son hostilité en affichant des opinions peu orthodoxes ou pour satisfaire un besoin d'identification à un groupe.

Le préjugé désigne, en psychologie sociale, les attitudes et les croyances qui considèrent leurs objets sous un jour favorables ou défavorables. Il est donc positif ou négatif. Son objet peut être la science, un groupe ethnique, une organisation religieuse...

LAFON34(*) définit les préjugés comme « des opinions admises sans contrôle, entrainant une attitude défavorable envers une catégorie d'individus. C'est un phénomène social qui oppose, le plus souvent, les groupes entre eux ».

Pour KLINEBERG35(*) « le préjugé est un jugement à priori, un sentiment ou une réaction envers des personnes ou des choses : jugement, sentiment ou réaction antérieure à toute expérience et non fondés sur elle ».

PIERON36(*), définit le préjugé comme suit : «  une attitude favorable ou défavorable à l'égard d'un objet quelconque «  p.ex. Une personne) formée en l'absence d'une information suffisante (croyance) spécifique (stéréotype ou généralisation abusive) et résistant à l'information ».

Il ressort de toutes ces définitions que le préjugé s'installe avant toute expérience directe, avant tout contact avec son objet.

GIDDINGS37(*) prétend qu'il est renforcé par la « la Conscience d'espèce », le sentiment de solidarité envers ceux qui nous ressemblent, accompagné de l'aversion du dissemblable.

EMBREE (1931) et REUTER (1918) rapprochent cette aversion du dissemblable à une sorte de narcissisme38(*).

L'origine des préjugés39(*)

La thèse de leur innéité (GIDDINGS et RUYCE) n'est plus soutenable au stade actuel de nos connaissances.

Leurs causes seraient :

L'avantage personnel ; le profit maté »riel qu'on en retire, la domination politique ;

L'ignorance des autres groupes humains ;

Le sentiment de supériorité

L'ignorance des méfaits des préjugés ; par ex. aggravation des problèmes sociaux, méfaits d'ordre psychologique (étroitesse d'esprit et rigidité, crainte, angoissa, obstacle aux échanges intellectuels) ;

Une déformation de la personnalité : le préjugé est considéré comme résultant d'une anomalie particulière dans le développement de la personnalité ;

Les amis, les mass-médias, la famille, les professeurs...

MANSKE40(*) dans une thèse non inédite, a démontré que les attitudes des professeurs se transmettaient à leurs élèves.

Le préjugé peut avoir les origines profondes, lointaines ou immédiates. Pour le réduire, il faut avoir à l'esprit les remarques suivantes :

S'il existe de nombreuses causes, il faut aborder sa réduction par différentes voies ;

La technique de réduction doit être en rapport avec notre explication des causes ;

Si les causes sont interdépendantes il nous faut utiliser simultanément diverses techniques.

Ils peuvent être réduit par l'information (Mass-média), le contact direct, l'éducation (en famille ou à l'école).

3. La formation des attitudes : rôle de l'éducation41(*)

Selon ALLPORT, quatre situations favorisent leur formation :

L'accumulation des expériences c'est-à-dire l'intégration de nombreuses réactions spécifiques de même types.

Ex : Un anti-noir peut n'avoir connu les Noirs que comme domestique, si bien qu'il ne peut s'accoutumer à avoir avec eux d'autres rapports. Son esprit est déjà rigide, étroit.

Il est devenu incapable d'envisager des rapports autres que ceux de domestiques à patron, qui sont des réactions spécifiques de même type.

L'individuation, la différenciation et la ségrégation

De nouvelles expériences augmentent la spécificité de l'attitude et la rendent distinctes d'autres attitudes proches.

Un traumatisme ou une expérience de nature dramatique

Un Blanc qui voit un membre de sa famille tué par un Noir peut, dès lors, nourrir une attitude hostile vis-à-vis des Noirs et vice-versa.

Imitation des parents, des professeurs, des camarades de jeu

KLINEBERG pense que les attitudes dépendent beaucoup de cette dernière situation, tout comme KRECH et CRUTCHFIELD qui parlent des influences du milieu réel dans lequel vit l'individu. Pour les psychanalystes, les attitudes peuvent refléter les relations familiales.

Ex. l'anarchisme peut résulter de la révolte contre l'autorité en général, contre son père en particulier. C'est sous que cet angle que LASSWELL42(*) interprète la biographie des dirigeants radicaux. Dans le même ordre d'idées, FRÖMM43(*) a montré comment l'autorité familiale peut modeler les réactions aux mouvements politiques.

Nous savons, de par les expériences déjà faites44(*), que les professeurs sont en mesure d'influencer les attitudes de leurs élèves. Nous savons aussi que l'attitude est une variable dynamique. Son développement est conditionné par toute expérience se rapportant à l'objet. Elle demeure exposée à un apport nouveau d'information, d'expériences émotionnelles et comportementales relatives au même objet ou à la même catégorie d'objets (personne, valeur...)45(*)

L'attitude est donc influençable, éducable. Qui est mieux placé que l'éducateur pour remplir cette tâche ? Son rôle se déroule sur les êtres jeunes, en devenir, en plein épanouissement ; par définition à l'esprit ouvert.

Lors du Congrès de BORDEAUX (1959) consacré aux attitudes, MIALARET46(*) ne disait-il pas que : «... une grande partie des problèmes qui se posent à nous (pédagogues), ... peut se ramener à ceci : favoriser, développer, créer chez l'enfant et l'adolescent, des attitudes qui leur permettent une adaptation immédiate sans leur interdire des progrès ultérieurs ? »

L'importance de l'éducateur (du pédagogue) est très explicitée dans les propos ci-dessus ; il apparaît aussi que l'étude des attitudes ne doit pas être exclusivement faite par le psychosociologue. Le pédagogue est aussi indiqué pour s'y intéresser.

C'est dans cet ordre d'idées que nous avons choisi de construire une échelle d'attitude originale, mettant ainsi à la portée des professeurs un instrument pratique.

Le professeur de morale ou civisme, trouvera dans ce travail un auxiliaire dans l'approche des grands domaines de son cours, dans lequel cours, le problème de la promotion féminine est à sa place. L'administrateur, le rénovateur, l'agronome pourront suivre rigoureusement la méthode de construction économisant ainsi énergie, temps et argent.

CHAPITRE II

L'ECHELLE D'ATTITUDE

Les échelles d'attitude se sont surtout développées aux Etats-Unis à partir des années 30. A cette époque, beaucoup d'immigrants entrèrent aux Etats-Unis, fuyant un antisémitisme qui devenait de plus en plus violent en Occident. C'est également à cette époque que des minorités américaines (surtout les Noirs et les Juifs) commencèrent à beaucoup insister pour l'obtention et la reconnaissance de leurs droits. Ces deux facteurs créèrent des difficultés qui, pour être résolues, nécessitèrent entre autre la création de techniques diverses dont les échelles d'attitude.

Les échelles d'attitude nous donnent des renseignements sur la direction de l'attitude (pour ou contre) et sur le degré plus ou moins élevé de cette attitude. Elles « restent un moyen de les (les attitudes) approcher d'une façon quantitative sans pour cela abandonner la réalité tangible de l'expression de l'attitude, que les opinions verbales47(*) ».

Il est facile de les mesurer si nous supposons avec MOSCOVICI48(*)que (i) « il existe vraiment chez le sujet une attitude envers la personne ou le groupe visés) ; (ii) la personne est capable d'exprimer son attitude et (iii) elle accepte d'exprimer son attitude »

On peut supposer que notre population, des étudiants universitaires, a assurément une attitude envers la promotion féminine ; ces étudiants sont capables de l'exprimer et il s'est vérifié d'ailleurs qu'avec beaucoup de bonne volonté, ils ont répondu à nos items, acceptant ainsi d'exprimer leur attitude. Aucune échelle mesurant l'attitude des étudiants universitaires burundais vis-à-vis de la promotion féminine n'existe encore. C'est pourquoi nous avons décidé d'en construire une. Comme nous le disions au début de ce chapitre, beaucoup de chercheurs ont construit des échelles d'attitudes, suivant parfois des méthodes différentes.

Nous décrivons succinctement les 4 méthodes les plus utilisées49(*) :

1. Les différentes méthodes proposées

L'échelle de BOGARDUS (1925)

Elle est aussi appelée «  échelle des distances sociales ». On demande par exemple au sujet à quelle « distance » il désirerait maintenir les membres des divers groupes raciaux et nationaux.

Exemple : En me guidant d'après la seule impulsion de mes sentiments, j'admettrais volontiers les membres de telle communauté à une ou plusieurs des catégories suivantes, marquées d'une croix :

Comme proches parents ;

Comme amis personnels à mon club ;

Comme voisin dans ma rue ;

Comme employés dans mes affaires ;

Comme citoyens de mon pays ;

Comme touristes dans mon pays ;

Je voudrais leur interdire l'accès de mon pays50(*)

L'échelle de GUTTMAN51(*) (1941)

Elle est aussi connue sous le nom « d'échelle hiérarchique », car composée de propositions rigoureusement hiérarchisées. Elle va des opinions les plus faibles aux opinions les plus fortes. Adhérer à une proposition signifie accepter toutes les opinions plus faibles, et le rejet d'une proposition implique celui des opinions dites plus fortes.

De construction fort compliquée, l'échelle de type GUTTMAN demande un très grand nombre de sujets et exige des calculs fort nombreux et de grands tableaux.

L'échelle de THURSTONE52(*)

Aussi appelée « the Thurstone equal-appearing interval». Le procédé est le suivant:

Rassembler un grand nombre de propositions qu'on présume en rapport avec l'attitude à mesurer ;

Présenter ces propositions à un grand nombre de juges (25 à 200) qui les classeront en 11 catégories allant de la plus favorable à la moins favorable ; la catégorie « 6 » étant neutre ;

Eliminer les propositions qui ont été classées dans plusieurs catégories ; ne retenir que les propositions les plus typiques, statistiquement ;

Construire finalement l'échelle avec un certain nombre de propositions régulièrement échelonnées (d'où son autre appellation «  d'échelle à intervalles apparemment égaux ») entre les 2 opinions extrêmes ;

On attribue alors à chaque sujet un score qui est fonction des items avec lesquels il est d'accord.

Un grand nombre de juges travaillant en équipe est nécessaire pour que le chercheur sélectionne ses items. Cette échelle peut être appliquée collectivement. L'appréciation des scores obtenus est basée sur l'avis des juges qui ont classé les items dans un ordre objectif. Chaque score individuel comporterait une signification indépendante des scores d'autres sujets.

L'échelle « Racisme » de M. NTAWURISHIRA a été construite par ce procédé.

L'échelle de LIKERT53(*)

Elle est aussi appelée « méthode des appréciations additionnées » (method of summated ratings) parce que les réponses peuvent être considérées comme des appréciations (ratings) et qu'on les additionne. La construction d'une échelle par le procédé de LIKERT est très aisée, en plus de la grande richesse d'information qu'elle permet.

Le chercheur propose au sujet le choix entre 5 jugements relatifs à la même opinion. La validité et la fidélité d'une échelle obtenue sur une échelle des types LIKERT et THURSTONE n'auraient pas de grande différence, affirment KRECH et CRUTCHFIELD (1952) et DUVERGER54(*).

2. Le choix de la méthode

Nous avons choisi de construire notre échelle par le procédé proposé par LIKERT. Le temps de construction est très court (2 fois moins de temps qu'avec la méthode THURSTONE selon EDWARDS55(*), la construction aisée, la grande richesse d'information (avec une échelle de 20 items ayant chacun 5 choix, nous avons 100 réponses possibles), les calculs relativement aisés, la fidélité accrue du fait du plus grand nombre de réponses possibles ont motivé notre choix.

3. Description de la méthode utilisée

Le chercheur choisit lui-même un grand nombre de propositions favorables ou défavorables et les présente à un groupe de sujets qui indiqueront pour chacune d'elles s'ils sont :

Tout-à-fait d'accord ;

D'accord ;

Indécis ;

Pas d'accord ;

Pas du tout d'accord

D'autres utilisent les formules suivantes : à propos de chaque item, les sujets devront dire s'ils :

L'approuvent fortement ;

L'approuvent ;

Sont indécis ;

La désapprouvent ;

La désapprouvent fortement

A chaque item est attribuée ou bien une valeur conventionnelle allant de 0 à 4 (ou de 1 à 5) ou bien une valeur obtenue en utilisant la méthode de pondération à partir des déviations par rapport à la moyenne (sigma-deviate weighting method). Les notes les plus élevées sont réservées aux réponses « les plus favorables » vis-à-vis de l'attitude, les plus basses aux réponses « les plus défavorables ».

La note moyenne est attribuée à la réponse hésitante, neutre. On additionne ces sommes, obtenant ainsi le score total de chaque sujet. L'interprétation des scores obtenus est faite en fonction de la place occupée par le sujet dans la distribution totale des scores. Chaque sujet est apprécié par rapport à sa place dans l'ensemble des sujets interrogés. Les items qui présentent une faible corrélation avec le score total sont éliminés pour assurer la cohérence interne de l'ensemble de l'échelle.

4. Construction de l'échelle d'attitude56(*)

En gros, le procédé de construction d'une échelle du type LIKERT est le suivant :

Choisir le plus possible d'items exprimant les opinions différentes relatives à l'attitude étudiée ;

Essai préliminaire des items pour détecter les items ambigus, mal compris, mal formulés... ;

Essayer l'échelle sur un échantillon ;

Coter les réponses suivant une pondération conventionnelle ou non ;

Rechercher le score d'attitude pour chaque sujet ;

Eliminer les items n'apportant aucune contribution à la fonction différenciatrice de l'échelle ;

Calculer la fidélité et la validité de l'échelle définitive formée par les items restants.

Les diverses étapes de construction d'une échelle de type LIKERT sont reproduites ci-dessous avec plus de détails57(*).

a) Comment choisir les items

Le chercheur peut, tout seul, rédiger ces items. Il peut aussi les tirer des journaux et revues ou les emprunter à d'autres échelles. Quoiqu'il en soit, il doit réunir d'abord un assez grand nombre de propositions exprimant des opinions différentes (favorables ou défavorables) quant à l'attitude étudiée. A ce stade de l'élaboration de l'échelle, certaines précautions doivent être prises58(*) :

Aussi doit-il éviter :

Les items de faits ; puisque deux individus en désaccord d'opinions peuvent s'accorder sur la reconnaissance d'un même fait ;

Les items ambigus c'est-à-dire risquant d'être interprétés différemment par les sujets pour une raison ou une autre : termes, ponctuation, temps et mode de conjugaison ;

Les propositions composées de deux parties telles qu'un sujet peut être d'accord avec la première et en désaccord avec la seconde, ne sachant des lors que répondre ;

Les items faisant appel à des connaissances (scolaires, professionnelles...) que ne posséderait une partie de la population questionnée ;

Les phrases qui permettraient uniquement des réponses stéréotypées ;

Les items renfermant des termes techniques ou peu familiers ;

Les items qui suggéreraient la réponse ;

Les items trop longs

L'échelle d'attitude doit donc comprendre des items clairs, nets et simples pour tous les sujets.

Les items qui, à la pratique, présenteraient l'un ou l'autre de ces défauts seront ou éliminés ou remaniés.

b) Le libellé des items

Ceux-ci doivent être rédigés dans un sens définitivement favorable ou défavorable à l'égard de l'attitude étudiée. Ils doivent permettre une réponse par les variantes de réponses que nous avons choisies. Il appartient au chercheur de choisir ces variantes de réponses.

Pour notre travail, nous avons choisi les variantes suivantes :

Tout-à-fait d'accord ;

D'accord

Indécis ;

Pas d'accord ;

Pas du tout d'accord

Les types de réponses doivent être exhaustifs. Les items ne doivent pas être trop nombreux. La moitié des items doit être favorable, l'autre moitié défavorable afin d'éviter « l'effet de structures de réponses59(*) ».

c) Essai préliminaire des items

Un essai préliminaire des items est indispensable. Il sera l'occasion de détecter les items mal formulés, mal interprétés, mal compris ou ambigus. Aussitôt détectés, ils seront ou remaniés ou rejetés. Est seul valable et significatif un item facilement compris et qui a obtenu une certaine diversité de réponses. L'échelle ne doit pas être trop longue car elle doit être pratique. Elle doit échantillonner toutes les parties de la caractéristique à examiner pour permettre de comparer les sujets les uns aux autres. En fait, il s'agit, à cette étape, d'élaborer et de construire la forme expérimentale de l'échelle d'attitude.

d) Application de l'échelle remaniée

Les items ambigus, mal formulés ou mal interprétés ont été détectés. Ils ont été ou remaniés ou rejetés. L'échelle remaniée doit être mise à l'essai sur une population représentative des sujets à qui l'on se propose d'appliquer la forme définitive de l'échelle.

Les conditions d'application doivent être rigoureusement définies, standardisées, sinon les résultats ne seront pas objectifs. Les remarques introductives qui précédent l'administration, les réponses aux éventuelles questions que pourraient poser les sujets ainsi que le mode d'emploi du matériel utilisé doivent être très sérieusement envisagés60(*). Il importe que chaque sujet comprenne ce qu'il doit faire et comment le faire. Pour cela, les instructions claires, détaillées et univoques doivent être préparées. Enfin, avant de passer à l'expérimentation proprement dite de l'échelle, distribuer les items au hasard dans l'échelle.

e) La cotation des épreuves

Deux méthodes nous sont proposées pour attribuer les scores pondérés aux réponses obtenues :

1°) la méthode de pondération conventionnelle ;

2°) la méthode de pondération à partir des déviations par rapport à la moyenne (sigma-deviate weighting method)

Seule la deuxième méthode répond aux considérations théoriques développées par LIKERT61(*).

Le chercheur qui utilise cette méthode suppose que les attitudes sont normalement distribuées.

Si un chercheur était conscient, dit LIKERT, il libellerait ses items et leurs réponses possibles d'une façon qu'il n'obtiendrait que des distributions normales. Si ce n'est pas le cas, c'est que les items sont mauvais, c'est que les différentes réponses possibles ne sont pas équidistantes ou que les réponses les plus fréquentes ne se situent pas au point de neutralité proposé. L'inconvénient de cette méthode est qu'elle demande l'établissement de grands tableaux et de calculs innombrables. L'autre méthode permet d'éviter cet inconvénient.

LIKERT62(*) a constaté que les résultats obtenus en utilisant la méthode de pondération à partir des déviations par rapport à la moyenne et la méthode de pondération conventionnelle ont une corrélation de .99. Il est donc permis de conclure que les deux méthodes aboutissent à des résultats équivalents.

Nous utiliserons, pour notre travail, la première méthode qui est infiniment plus simple, ce quine diminuera en rien la qualité méthodologique de notre travail.

Les réponses « tout à fait d'accord » recevront le poids 4, les réponses « d'accord » le poids 3, les réponses « indécis » le poids 2, les réponses « pas d'accord » recevront le poids 1 et les réponses « pas du tout d'accord » le poids 0. Dans le cas d'items défavorables, nous inverserons le système de pondération : Les réponses « tout à fait d'accord » recevront le poids 0, aux réponses « d'accord » sera attribué le poids 1, les réponses « indécis » auront le poids 2, les réponses « pas d'accord » recevront le poids 3 et enfin le 4 sera attribué aux réponses « pas du tout d'accord ».

PONDERATION CONVENTIONNELLE ADOPTEE POUR L'ECHELLE DE LIKERT

Items favorables

 

Items défavorables

4

Tout à fait d'accord

0

3

D'accord

1

2

Indécis

2

1

Pas d'accord

3

0

Pas du tout d'accord

4

f) L'analyse des items

A cette étape, il s'agit de détecter et d'éliminer les items qui n'apporteraient aucune contribution à la fonction différenciatrice de l'échelle.

Pour ce faire, nous avons le choix entre deux méthodes différentes. Ainsi nous pouvons soit :

Comparer les résultats moyens d'un groupe de sujets très favorables (ayant des scores élevés à ces items) et d'un groupe de sujets très défavorables (ayant des scores bas aux mêmes items) ;

Calculer le degré de corrélation entre les résultats des sujets pour chaque item et leurs résultats pour l'échelle totale.

Pour appliquer la première méthode63(*) , nous constituons la distribution des fréquences des cotes à partir des réponses à tous les items, puis nous sélectionnons deux groupes de sujets : le premier groupe comprend un certain pourcentage des sujets ayant obtenu les résultats totaux les plus élevés ; le deuxième group comprend le même pourcentage de sujets ayant les résultats les plus bas. On peut prendre les quartiles supérieur et inférieur (soit 25% + et 25% -) ou bien les déciles supérieur et inférieur. Les deux groupes sélectionnés servent de critère pour apprécier la capacité de différenciation de chacun des items.

Il faut ensuite mesurer les différences de moyenne de ces deux groupes indépendants par la formule suivante :

Mh - Mb

t = v ?(Xh - Mh)² + ?(Xb - Mb)² dans laquelle

N (N-1)

Mh = le résultat moyen à tel item dans le groupe « haut »

Mb = le résultat moyen à tel item dans le groupe « bas »

N = le nombre de sujets dans chacun des groupes

Xh ou Xb = une cote du groupe « haut » ou groupe « bas »

?(Xh - Mh)² = la somme des carrés des différences par rapport à la moyenne des cotes du groupe « haut »

?(Xb - Mb)² = la somme des carrés des différences par rapport à la moyenne des cotes du groupe « bas »

?(Xh - Mh)² = ?Xh² - (?Xh)² où

?Xh² = la somme des cotes du groupe « haut » élevées chacune au carré

(?Xh)² = le total des cotes du groupe « haut » élevé au carré

La même explication est valable pour ?(Xb - Mb)². Il suffit de remplacer ?Xh² par ?Xb², (?Xh)² par (?Xb)² et groupe « haut par groupe « bas ».

Pour EDWARDS64(*), une valeur de « t » égale à ou plus grande que 1,75 indiquerait une différence significative entre les moyennes des deux groupes, à condition que chaque groupe ait 25 sujets.

Les items pour lesquels les deux groupes auraient à peu près un même score n'apporteraient aucune contribution à la valeur discriminative de l'échelle. Ils seront donc éliminés de l'échelle comme ne permettant pas de distinguer les positions relatives des sujets favorables ou défavorables à la promotion féminine.

Dans la seconde méthode, nous calculons la corrélation entre un item et l'échelle totale de manière à en évaluer la « consistance ». Nous divisons les sujets en deux groupes favorable ou défavorable d'après leurs résultats totaux et d'après leurs résultats à chaque item. Pour ce faire, l'emploi d'un coefficient de corrélation s'appliquant aux distributions des réponses et offrant des facilités de calcul est conseillé.

Tous les items dont le coefficient de corrélation tombe en dessous du seuil de signification choisi seront éliminés, quel que soient leurs autres mérites. Lors des analyses, les items qui ont contribué au score total peuvent amener des corrélations très hautes ; aussi, serons-nous amené à retrancher l'item analysé du résultat total lors du calcul de coefficient de corrélation item-test.

Pour le calcul du coefficient de corrélation item-test, nous avons employé le coefficient de corrélation Ø (phi).

Selon GUILFORD65(*), «  la sélection des items basée sur ce coefficient Ø s'avère très bonne car seuls de hauts coefficients de corrélation Ø sont obtenus dans le cas d'items de difficulté moyenne ; de plus, la fidélité d'une échelle est plus forte lorsque ces deux conditions sont réunies (i) difficulté moyenne des items et (ii) équivalence de difficulté chez ceux-ci.

Autre avantage de la sélection des items par cette méthode : la relation de ce coefficient Ø au ÷² permet un test direct de sa signification pour les échantillons de toute grandeur. L'utilisation pratique est facilitée par l'emploi de tables préparées pour les calculs qu'il nécessité.

Pour rechercher la corrélation item-test, la formule que nous employons pour le calcul des coefficients Ø, lorsque l'une des variables est également divisée (ce qui est le cas pour la variable résultat total) est la suivante :

Ø = Ph - Pb

2vpq

Ph = la proportion du groupe avec le résultat total le plus élevé qui répond dans un sens déterminé à tel item ;

Pb = la proportion du groupe avec le résultat total le plus bas qui y répond dans le même sens ;

Pq = la proportion de sujets dans les deux groupes combinés qui réagissent de la même manière.

Cette proportion est acquise par la formule :

p = Ph - Pb

2

q = 1 - p

Nous calculerons pour tous les items les coefficients Ø50 et Ø27. C'est-à-dire qu'en dichotomisant la variable score total, nous prendrons dans le premier cas les 50% supérieurs et inférieurs de la distribution et que, dans le deuxième cas, nous prendrons les 27% supérieurs et inférieurs66(*).

Seul l'indice de « consistance » des items calculé par l'une ou l'autre méthode est le seul procédé servant à éliminer les items qui n'ont rien à voir avec l'attitude mesurée, dans le cas où on utilise la technique LIKERT.

Nos items seront analysés par la deuxième technique, c'est-à-dire que nous calculerons le degré de corrélation entre les résultats des sujets pour chaque item et leurs résultats pour l'échelle totale.

g) Interprétation des résultats de l'échelle définitive

Il nous faut maintenant additionner les résultats aux items qui ont résisté à l'analyse. Nous devons avoir les résultats pour chaque sujet.

L'interprétation doit se faire en tenant compte de la distribution des résultats du groupe dont on mesure l'attitude. Ceux-ci n'ont pas de valeur absolue et doivent être comparés aux autres résultats de la population. Ainsi, si dans une échelle de 15 items, un sujet obtient un résultat de 0 ou 60, nous sommes en droit, à priori, d'interpréter ce résultat comme l'expression d'une attitude très défavorable ou favorable. Un sujet l'obtiendrait s'il donnait une réponse très défavorable à chaque item favorable ou inversement.

Classifier un pareil sujet est très facile.

Par contre, des difficultés surgissent lorsqu'il faut ranger dans la classe des favorables ou des défavorables ceux des sujets dont les résultats oscillent entre le résultat maximum et le résultat minimum. C'est pourquoi, nous chercherons si notre distribution peut être considérée comme normale. Dans ce cas, nous pourrons en normaliser les résultats.

L'étalonnage obtenu permettra de situer un tel individu dans un ensemble.

CHAPITRE III : LE TRAVAIL EXPERIMENTAL

1. Le choix des items

Le chercheur peut, tout seul, rédiger les items. Il peut également s'inspirer d'autres échelles existantes, à condition qu'il les adapte aux objectifs de sa recherche67(*). Il peut aussi les tirer des journaux, des revues, des livres...

Nous nous sommes servis amplement de ces sources ainsi que des entretiens que nous ont accordés diverses personnalités. C'est ainsi que nous avons été amené à rejeter certains items et à diviser les autres en rubriques.

2. Le libellé des items

Ces rubriques nous ont permis d'envisager le problème sous tous les angles. Notre échelle expérimentale se composait, en fin de compte de 76 items dont 37 favorables (+) et 39 défavorables (-), répartis en 5 grandes rubriques.

Rubrique 1 : Politique (12 items dont 7 + et 5 -)

J'accepterais volontiers que ma femme occupe une place politique (+)°.

Une femme-ministre ne vaut rien : elle ne fait que s'amuser (-)

Il faut accorder le droit de vote à la femme (+)

La femme a aussi le droit de s'exprimer publiquement (+)

Les femmes ne profitent des droits politiques que l'Etat leur accorde (-)

Il faut donner des responsabilités politiques à la femme (+)

J'accepterais volontiers que ma femme quitte la maison pour aller assister à une réunion du Parti (+)

Les femmes ont le droit de s'exprimer librement, tout comme les hommes (+)

Dans une élection, les femmes votent plutôt par affectivité que pour un programme politique (-)

Admettre que les femmes fassent de la politique est une grosse erreur (-)

En politique, les femmes sont aussi capables que les hommes (+)

La politique n'est pas faite pour les femmes (-)

Rubrique 2 : Profession (9 items dont 5 + et 4 -)

Au bureau, les femmes ne passent pas leur temps à se maquiller (+)

Les femmes sont tellement paresseuses qu'elles prennent le moindre prétexte pour s'absenter au travail (-)

Certains travaux doivent être interdits à la femme (-)

Si j'étais employeur, j'accepterais volontiers que ma secrétaire ait 3 mois de congé de maternité (+)

Les femmes qui travaillent s'absentent tellement souvent qu'il vaut mieux les renvoyer (-)

Il m'est égal d'avoir une femme comme chef hiérarchique (+)

Je voudrais qu'une femme soit chef d'établissement scolaire (+)

J'accepterais volontiers que ma femme travaille au-dehors (+)

Dans une entreprise, la grossesse d'une femme diminue le rendement (-)

Rubrique 3 : Sociale (33 items dont 16 - et 17 +)

La promotion féminine n'est qu'une vue de l'esprit (-)

L'esprit égoïste doit céder la place à un esprit plus large : il faut admettre que la femme n'est en rien inférieure à l'homme (+)

La promotion féminine n'est pas dirigée contre les hommes (+)

La promotion féminine implique l'abandon de certaines traditions nationales (+)

Je sortirai de temps en temps avec ma femme pour lui faire plaisir (+)

La femme doit choisir librement son mari (+)

La traditionnelle « Ubupfasoni » de la Burundaise ne disparaitra pas avec la promotion féminine (+)

En cas de divorce, l'homme et la femme doivent garder chacun leurs biens (-)

Ce n'est pas avec les femmes qui se comportent à l'occidentale qu'on parviendra à promouvoir la promotion féminine (-)

Nous devons nous opposer coûte que coûte à l'émancipation de la femme (-)

La femme, quelle qu'elle soit, ne manque pas de maturité (+)

La tradition interdisant à la femme de s'exprimer publiquement doit être abolie (+)

Il est normal que l'homme considère la femme comme un être humain égal à lui (+)

Même à l'université, les filles ne font rien pour promouvoir la promotion féminine (-)

Afficher une attitude supériorité à l'égard d'une femme est de la pure bêtise (+)

C'est avec plaisir que je verrais les femmes entrer à l'armée (+)

Les hommes ne veulent pas de la promotion féminine parce qu'elle détruirait leurs avantages (-)

Je suis convaincu de ma supériorité à l'égard d'une femme et j'en suis fier (-)

La femme est souvent malade dans son travail (-)

La femme ne peut rien de bon ; qu'elle soit analphabète ou intellectuelle (-)

Les hommes ont suffisamment d'ennuis comme ça : pourquoi leur ajouter encore la promotion féminine (-)

La promotion féminine nous attirera des ennuis de toutes sortes (-)

La femme gaspille l'argent du ménage en achetant des produits de beauté (-)

La promotion féminine rendra notre société plus harmonieuse (+)

On ne peut rien faire de bon avec ces femmes : elles sont trop superficielles (-)

Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes (+)

Chaque fois que je côtoie une femme, je n'ai pas l'impression de me trouver à côté d'un être inférieur (+)

La femme est exploitée : il faut que cette situation cesse (+)

Le travail de la femme est aussi nécessaire au progrès du pays (+)

Croire qu'un jour les femmes seront égales à l'homme parce qu'elles fréquentent l'université est une utopie (-)

Les filles instruites semblent préférer le mode de vie le plus extravagant (-)

Si je divorçais, je paierais une pension alimentaire à mon ex-épouse (+)

La promotion féminine précipitera la dissolution des ménages déjà fort menacée par l'occidentalisation de la société burundaise (-)

Rubrique 4 : Ménage (14 items dont 9 - et 5 +)

Les boys gâtent les femmes : elles ne font plus rien à la maison (-)

La femme financièrement indépendante devient arrogante dans le ménage (-)

Manger à table avec sa femme diminue le respect qu'elle doit à son mari (-)

Une femme qui travaille doit remettre tout son salaire au mari (-)

La femme doit exclusivement s'occuper du ménage (-)

Dans un ménage, les décisions doivent être prises après discussions entre les époux (+)

Une femme qui fait de la politique risque de briser son ménage (-)

Le mariage avec une fille universitaire est voué à l'échec (-)

Les responsabilités dans le ménage doivent être partagées (+)

J'admettrais volontiers que mon épouse prenne des initiatives qui engagent la responsabilité du ménage (+)

Dans un ménage, l'homme doit être plus instruit que la femme (-)

Contrairement à nos traditions, je mangerai à table avec ma femme (+)

L'homme doit être le chef incontesté du ménage (-)

J'aiderais volontiers ma femme dans les travaux ménagers (+)

Rubrique 5 : Instruction (8 items dont 5 - et 3 +)

Plus il y a des filles à l`école, plus nos traditions seront abandonnées (-)

La promotion féminine est de l'utopie ( -)

Il n'y a aucun inconvénient à épouser une fille plus instruite que soi (+)

Les hommes doivent lutter contre la venue massive des filles à l'école (-)

Il faut permettre à la femme d'atteindre le plus haut niveau d'instruction compatible avec ses capacités (+)

Je vois d'un très bon oeil une fille réussir à l'université (+)

Les filles ne font rien à l'université : elles ne font que s'amuser (-)

L'éducation des enfants incombe en priorité à la femme (-)

Ces grandes rubriques peuvent en englober d'autres. C'est ainsi que la rubrique « sociale » englobe les items relatifs à l'économie, à la santé, à la législation, à l'argent,... Nous les avons insérés dans cette grande rubrique pour des raisons de commodité. C'est également la raison pour laquelle il y a beaucoup d'items sous cette rubrique. Il en va de même pour d'autres grandes rubriques.

Certains items paraissent faire double emploi. En réalité, il n'en est pas ainsi car il se pourrait qu'un sujet réponde positivement à l'un et négativement à l'autre, de par l'aspect irrationnel et affectif que présente en elle-même une attitude.

3. Essai préliminaire des items

L'essai préliminaire vise à détecter puis à éliminer ou à remanier les items ambigus, peu clairs pour une raison ou une autre. La population soumise à cet essai a été un groupe d'élèves de 10ème (anciennement 4ème moderne) au collège de la Liberté à Bujumbura. Nous avons pris 38 élèves (18 filles et 20 garçons) de cette école privée où ne vont que ceux qui, en grande partie, ont été refusés ailleurs. Leur faible niveau est une garantie pour la détection d'items ambigus, mal formulés... Toute obscurité dans la rédaction et la compréhension des items n'en serait que plus remarquable.

Nous avons d'abord mélangé les 76 items puis nous les leur avons présentés. Nous leur avons demandé de donner à chaque item une réponse parmi les termes :

Tout-à-fait d'accord ;

D'accord ;

Indécis ;

Pas d'accord ;

Pas du tout d'accord

Les résultats à cet essai ont été satisfaisants. Les items paraissaient facilement compris et les réponses obtenues présentaient une diversité suffisante. Des lors, nous étions en droit d'appliquer notre échelle expérimentale à un groupe expérimental choisi.

4. L'application de l'échelle remaniée

L'échelle remaniée doit être appliquée à une population proche de celle sur laquelle on compte appliquer l'échelle définitive. Notre population expérimentale était composée de 100 étudiants universitaires ainsi repartis :

Faculté de PSE : 25 étudiants

Faculté d'EPS : 11 étudiants

Faculté des Lettres et sciences humaines : 27 étudiants

Faculté de SEA : 9 étudiants

Faculté de Sciences : 19 étudiants

Faculté de Médecine : 4 étudiants

Faculté de Droit : 5 étudiants

En plus, des instructions claires doivent être préparées afin de permettre au sujet de savoir ce qu'on attend de lui, ce qu'il doit faire et comment il doit le faire. Il doit lui être dit aussi pourquoi ce travail lui est demandé. C'est ainsi qu'avant de demander au sujet de répondre à notre questionnaire, nous lui présentions les instructions suivantes :

« Pour mener à bien notre travail de fin d'études universitaires, nous avons besoin de votre collaboration. Nous nous proposons de découvrir ce que les étudiants universitaires burundais pensent d'un certain nombre de questions sociales importantes. Nous voudrions savoir ce que vous pensez de la promotion féminine. Vous trouverez ici beaucoup de propositions auxquelles vous avez sans doute déjà pensé ou qui ont fait l'objet de vos discussions et conversations.

Ceci n'est pas un examen ; il n'est pas non plus un test. Vos réponses intéressent exclusivement vous-même et le responsable de cette enquête. Votre avis personnel ne sera jamais divulgué. Il n'y a ni bonnes ni mauvaises réponses. Certains de vos camarades penseront comme vous et d'autres penseront le contraire, mails le but de notre recherche est précisément de savoir ce que les étudiants universitaires burundais pensent de la promotion féminine. Nous attirons votre attention sur le fait que nous ne sommes pas nécessairement en accord ou en désaccord avec les propositions qui vont suivre.

Nous vous présentons seulement le plus grand nombre de points de vue. Nous sommes plus ou moins d'accord avec certains ou plus ou moins en désaccord avec d'autres.

De même, vous verrez probablement que vous êtes d'accord avec certains, en désaccord avec d'autres, ou bien neutre dans certains cas.

Nous vous prions maintenant :

De lire attentivement chacune des phrases du questionnaire et de poser des questions si vous n'en comprenez pas le sens ;

De répondre suivant votre première impression. Il n'est pas nécessaire de prendre beaucoup de temps pour donner votre réponse ;

D'être aussi sincère que possible ;

De donner seulement votre point de vue personnel ;

De nous dire pour chaque phrase que vous aurez lue :

Tout-à-fait d'accord ;

D'accord ;

Indécis ;

Pas d'accord ;

Pas du tout d'accord

La feuille du questionnaire comprend 2 colonnes. Nous vous demandons de marquer votre réponse dans la première colonne. Au lieu d'écrire toute la phrase, nous vous prions d'écrire la lettre :

Si vous êtes tout-à-fait d'accord ;

Si vous êtes d'accord ;

Si vous êtes indécis ;

Si vous n'êtes pas d'accord ;

Si vous n'êtes pas du tout d'accord

Nous vous remercions d'avance. »

Nous avions pris soin de distinguer les items au hasard selon la méthode préconisée par FAVERGE68(*) : attribuer un numéro d'ordre à chaque item, tirer ensuite d'une table de nombres au hasard les 76 premiers chiffres compris entre 1 et 76. Le premier chiffre tiré compris entre les 2 limites sera le premier item de l'échelle expérimentale, le 2ème chiffre tiré compris entre les mêmes limites sera le 2ème item de l'échelle, et ainsi que suite jusqu'au dernier.

Finalement, les items se sont succédé comme suit :

Au bureau, les femmes ne passent pas leur temps à se maquiller

Plus il y a des filles à l`école, plus nos traditions seront abandonnées

Les boys gâtent les femmes : elles ne font plus rien à la maison

J'accepterais volontiers que ma femme occupe une place politique

La femme financièrement indépendante devient arrogante dans le ménage

La promotion féminine n'est qu'une vue de l'esprit

L'esprit égoïste doit céder la place à un esprit plus large : il faut admettre que la femme n'est en rien inférieure à l'homme

Les femmes sont tellement paresseuses qu'elles prennent le moindre prétexte pour s'absenter au travail

La promotion féminine est de l'utopie

Certains travaux doivent être interdits à la femme

Une femme-ministre ne vaut rien : elle ne fait que s'amuser

La promotion féminine n'est pas dirigée contre les hommes

Si je divorçais, je paierais une pension alimentaire à mon ex-épouse

La promotion féminine implique l'abandon de certaines traditions nationales

Je sortirai de temps en temps avec ma femme pour lui faire plaisir

Manger à table avec sa femme diminue le respect qu'elle doit à son mari

Une femme qui travaille doit remettre tout son salaire au mari

La femme doit choisir librement son mari

La promotion féminine précipitera la dissolution des ménages déjà fort menacée par l'occidentalisation de la société burundaise

Il faut accorder le droit de vote à la femme

La traditionnelle « Ubupfasoni » de la Burundaise ne disparaitra pas avec la promotion féminine

La politique n'est pas faite pour les femmes

J'aiderais volontiers ma femme dans les travaux ménagers

En cas de divorce, l'homme et la femme doivent garder chacun leurs biens

La femme doit exclusivement s'occuper du ménage

Ce n'est pas avec les femmes qui se comportent à l'occidentale qu'on parviendra à promouvoir la promotion féminine

Il n'y a aucun inconvénient à épouser une fille plus instruite que soi

Si j'étais employeur, j'accepterais volontiers que ma secrétaire ait 3 mois de congé de maternité

Nous devons nous opposer coûte que coûte à l'émancipation de la femme

Dans un ménage, les décisions doivent être prises après discussions entre les époux

La femme, quelle qu'elle soit, ne manque pas de maturité

Les femmes qui travaillent s'absentent tellement souvent qu'il vaut mieux les renvoyer

La tradition interdisant à la femme de s'exprimer publiquement doit être abolie

Il est normal que l'homme considère la femme comme un être humain égal à lui

Même à l'université, les filles ne font rien pour promouvoir la promotion féminine

La femme a aussi le droit de s'exprimer publiquement

Afficher une attitude supériorité à l'égard d'une femme est de la pure bêtise

C'est avec plaisir que je verrais les femmes entrer à l'armée

Il m'est égal d'avoir une femme comme chef hiérarchique

Une femme qui fait de la politique risque de briser son ménage

Les femmes ne profitent des droits politiques que l'Etat leur accorde

Je voudrais qu'une femme soit chef d'établissement scolaire

Les hommes ne veulent pas de la promotion féminine parce qu'elle détruirait leurs avantages

Les hommes doivent lutter contre la venue massive des filles à l'école

Le mariage avec une fille universitaire est voué à l'échec

Les responsabilités dans le ménage doivent être partagées

Je suis convaincu de ma supériorité à l'égard d'une femme et j'en suis fier

Il faut donner des responsabilités politiques à la femme

J'admettrais volontiers que mon épouse prenne des initiatives qui engagent la responsabilité du ménage

La femme est souvent malade dans son travail

La femme ne peut rien de bon ; qu'elle soit analphabète ou intellectuelle

Les hommes ont suffisamment d'ennuis comme ça : pourquoi leur ajouter encore la promotion féminine

La promotion féminine nous attirera des ennuis de toutes sortes

Dans un ménage, l'homme doit être plus instruit que la femme

Il faut permettre à la femme d'atteindre le plus haut niveau d'instruction compatible avec ses capacités

La femme gaspille l'argent du ménage en achetant des produits de beauté

J'accepterais volontiers que ma femme travaille au dehors

La promotion féminine rendra notre société plus harmonieuse

L'éducation des enfants incombe en priorité à la femme

J'accepterais volontiers que ma femme quitte la maison pour aller assister à une réunion du Parti

On ne peut rien faire de bon avec ces femmes : elles sont trop superficielles

Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes

Les femmes ont le droit de s'exprimer librement, tout comme les hommes

Dans une élection, les femmes votent plutôt par affectivité que pour un programme politique

Contrairement à nos traditions, je mangerai à table avec ma femme

Chaque fois que je côtoie une femme, je n'ai pas l'impression de me trouver à côté d'un être inférieur

La femme est exploitée : il faut que cette situation cesse

Dans une entreprise, la grossesse d'une femme diminue le rendement

Le travail de la femme est aussi nécessaire au progrès du pays

Croire qu'un jour les femmes seront égales à l'homme parce qu'elles fréquentent l'université est une utopie

L'homme doit être le chef incontesté du ménage

Admettre que les femmes fassent de la politique est une grosse erreur

En politique, les femmes sont aussi capables que les hommes

Je vois d'un très bon oeil une fille réussir à l'université

Les filles instruites semblent préférer le mode de vie le plus extravagant

Les filles ne font rien à l'université : elles ne font que s'amuser

5. La cotation des épreuves

Nous rappelons qu'à ce stade de l'élaboration de l'échelle deux méthodes sont proposées :

La méthode de pondération à partir des déviations par rapport à la moyenne (sigma-deviate weighting method)

Et la méthode de pondération conventionnelle

Les deux méthodes conduisent d'ailleurs à des résultats identiques : LIKERT a obtenu une corrélation de . 99 entre les résultats obtenus par l'une et l'autre méthode69(*).

En ce qui nous concerne, nous avons utilisé la méthode de pondération conventionnelle qui présente le gros avantage d'être infiniment plus simple.

C'est ainsi qu'aux réponses :

« tout-à-fait d'accord » nous accordions le poids 4 ;

« d'accord » le poids 3;

« Indécis » le poids 2;

« pas d'accord » le poids 1;

Et « pas du tout d'accord » le poids 0, lorsqu'il s'agit des réponses favorables.

Le système était inversé dans le cas des items défavorables. C'est-à-dire : que les réponses « tout-à-fait d'accord » recevaient le poids 0,, « d'accord » le poids 1 etc....

Le résultat final d'un sujet donné était obtenu en remplaçant ses réponses par les pondérations correspondantes. Nous additionnions ensuite ses résultats à chaque item.

6. L'analyse des items

Nous avons calculé les coefficients Ø 50 et Ø27 pour chacun des items. Nous avons indiqué ci-dessus (pp.22-23) les raisons qui nous ont poussé à choisir cette technique.

A titre d'exemple, nous présentons les calculs faits pour la recherche des coefficients Ø50 et Ø27 pour l'item 17 : « Une femme qui travaille doit remettre tout son salaire au mari ».

Calcul de Ø50 : 44 des 50 sujets obtenant les résultats les plus hauts ont répondu favorablement à cet item (score 4 ou 3).

Par contre 30 des 50 sujets ayant les résultats les plus bas ont répondu de la même façon.

p. = .88 + .60/2 = .74

q. = 1 - .74 = .26

Ø50 = .88 - .60 - .28 - .325

2v.74* .26 . 86

Calcul de Ø27 : 24 des 27 sujets ayant les résultats les plus hauts à l'échelle totale ont répondu favorablement à cet item, par contre 17 des 29 sujets ayant les résultats les plus bas ont répondu dans le même sens.

p. = .88 + .62/2= .75

q. = 1 - .75 = .25

Ø 27 = .88 - .62 - .26 - .302

2v.75* .25 . 86

La relation de ce coefficient Ø au ÷² permet un test direct de sa signification pour les échantillons de toute grandeur.

Soit ÷² = nز où n = le nombre de sujets dans les deux groupes combinés70(*).

Au seuil de P.05 (95 chances sur 100), la valeur de Ø50 significative sera :

v3,841 - 1,960 = .196 où

100 v100

3,841 est la valeur du ÷² au seuil de signification ÷² de P.05 avec 1 seul degré de liberté (df) ;

100 le nombre de la population interrogée.

De même à P = .02 : .233

P = .01 : .257

P = 001 : .329

Pour Ø27 à P = .05 : .226

P = .02 : .317

P = .01 : .350

P = 001 : .448

Les résultats obtenus pour les 76 items de notre échelle expérimentale sont indiqués dans le tableau ci-après.

Tableau des corrélations items-test

items

Ø50

P

Ø27

P

1

.268

.01

.334

.02

2

.229

.05

.156

-

3

.125

-

.190

-

4

.303

.01

.548

.001

5

.301

.01

.385

.01

6

.432

.001

.565

.001

7

.060

-

.333

.02

8

.161

-

.265

-

9

.365

.001

.602

.001

10

.205

.05

.384

.01

11

.425

.001

.649

.001

12

.431

.001

.224

.05

13

.048

-

.681

-

14

-.010

-

- 4.16

-

15

0

-

0

-

16

0

-

.142

-

17

.325

.01

.302

.05

items

Ø50

P

Ø27

P

18

.110

-

.140

-

19

.200

.05

.310

.05

20

0

-

.205

-

21

.220

.05

.406

.01

22

.392

.001

.527

.001

23

.061

-

.246

-

24

.058

-

.181

-

25

.167

-

.341

.02

26

- .095

-

.070

-

27

.068

-

.168

-

28

- .043

-

- .045

-

29

.182

-

.348

.02

30

.066

-

.269

.05

31

.364

.001

.656

.001

32

.170

-

.118

-

33

.307

.01

.511

.001

34

.339

.001

.563

.001

35

.246

.02

.258

-

36

.105

-

.181

-

37

.363

.001

.564

.001

38

.190

-

.238

-

39

.208

.05

.444

.01

40

.291

.01

.525

.001

41

0

-

- .059

-

42

.279

.01

.443

.01

43

.157

-

.221

-

items

Ø50

P

Ø27

P

44

0

-

.176

-

45

.268

.01

.418

.01

46

.150

-

.241

-

47

.469

.001

.625

.001

48

.466

.001

.693

.001

49

.468

.001

.563

.001

50

.275

.01

.232

-

51

.140

-

.312

.05

52

.267

.01

.436

.01

53

.275

.01

.464

.001

54

.319

.01

.104

-

55

0

-

.180

-

56

.212

.05

.198

-

57

.195

-

0

-

58

.326

.01

.316

.05

59

-.20

-

.071

-

60

.420

.001

.476

.001

61

.400

.001

.378

.01

62

.483

.001

.734

.001

63

.399

.001

.593

.001

64

.410

.001

.324

.02

65

0

-

.086

-

66

.044

-

.307

.05

67

.342

.001

.523

.001

68

.260

.01

.301

.05

69

.180

-

.292

.05

items

Ø50

P

Ø27

P

70

.410

.001

.502

.001

71

.182

-

.177

-

72

.604

.001

.816

.001

73

.308

.01

.516

.001

74

.195

-

.103

-

75

.129

-

.154

-

76

.274

.01

.339

.02

Nous ne conserverons dans notre échelle définitive que les items dont les coefficients Ø atteignent au moins le niveau de signification P = .01

Donc seuls les items suivants seront retenus : 4, 5, 6, 9, 11, 22, 31, 33, 34, 37, 40, 42, 45, 47, 48, 49, 52, 53, 60, 61, 62, 63, 67, 70, 72, 73.

Notre échelle définitive comprend finalement 26 items dont 14 défavorables (-) et 12 favorables (+) à la promotion féminine.

Items de l'échelle définitive

J'accepterais volontiers que ma femme occupe une place politique (+)

La femme financièrement indépendante devient arrogante dans le ménage (-)

La promotion féminine n'est qu'une vue de l'esprit (-)

La promotion féminine est de l'utopie (-)

Une femme-ministre ne vaut rien : elle ne fait que s'amuser (-)

La politique n'est pas faite pour les femmes (-)

La femme, quelle qu'elle soit, ne manque pas de maturité (+)

La tradition interdisant à la femme de s'exprimer publiquement doit être abolie (+)

Il est normal que l'homme considère la femme comme un être humain égal à lui (+)

Afficher une attitude supériorité à l'égard d'une femme est de la pure bêtise (-)

Une femme qui fait de la politique risque de briser son ménage (-)

Je voudrais qu'une femme soit chef d'établissement scolaire (+)

Le mariage avec une fille universitaire est voué à l'échec (-)

Je suis convaincu de ma supériorité à l'égard d'une femme et j'en suis fier (-)

Il faut donner des responsabilités politiques à la femme (+)

J'admettrais volontiers que mon épouse prenne des initiatives qui engagent la responsabilité du ménage (+)

Les hommes ont suffisamment d'ennuis comme ça : pourquoi leur ajouter encore la promotion féminine (-)

La promotion féminine nous attirera des ennuis de toutes sortes (-)

J'accepterais volontiers que ma femme quitte la maison pour aller assister à une réunion du Parti (+)

On ne peut rien faire de bon avec ces femmes : elles sont trop superficielles (-)

Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes (+)

Les femmes ont le droit de s'exprimer librement, tout comme les hommes (+)

La femme est exploitée : il faut que cette situation cesse (+)

Croire qu'un jour les femmes seront égales à l'homme parce qu'elles fréquentent l'université est une utopie (-)

Admettre que les femmes fassent de la politique est une grosse erreur (-)

En politique, les femmes sont aussi capables que les hommes (+)

7. Interprétation des résultats de l'échelle définitive

Cette interprétation ne peut être faite indépendamment de la distribution des résultats du groupe dont nous mesurons l'attitude71(*). Nous calculons d'abord la moyenne (M) et l'écart-type (á) de la distribution des résultats. Ces deux paramètres ont été calculés par la méthode brève.

M = M' + fxii * i

N

M = la moyenne

M' = la moyenne provisoire

Xi = la valeur centrale

? fx'' = ? x' ou ? (Xi - M')

i i

N = la population

á = v

N dans laquelle ? x² = la somme des carrés obtenue par la formule :

? x² = i²[fx''² - (? x'')²]

N

Tableau du calcul des paramètres

Classes

Xi

f

x''

fx''

fx''²

96-102

99

2

5

10

50

89-95

92

6

4

24

96

92-88

85

4

3

12

36

75-81

78

13

2

26

52

68- 74

71

14

1

14

14

61-67

64

22

0

0

0

54-60

57

14

-1

-14

14

47-53

50

13

-2

-26

52

40- 46

43

8

-3

-24

72

33-39

36

1

-4

-4

16

26-32

29

2

-5

-10

50

19-25

22

1

-6

-6

36

 
 

100

N

 

2

?fx''

488

?fx''²

M = 64 + 2 * 7 = 64,14

100

?x² = 49 [488 - 4] = 23910,04

100

á² = 23910,04 = 239,10

100

á = v 239,10 = 15,46

Pour obvier à l'approximation de la méthode brève, nous employons la correction de SHEPPARD.

á = v á² -

12

où 12 est une constante : á = v 239,10 - 49 = 15,33

12

Nous devons mesurer maintenant la normalité de la distribution des résultats. Le tableau ci-après indique la méthode suivie pour la recherche des fréquences théoriques.

Fréquences théoriques

Classes

fo

Xi

Xi - M

Xi - M = z

á

y

p

ft

96-102

2

99

34,86

2,27

.488

.012

1,2

89-95

6

92

27,86

1,82

.465

.023

2,3

92-88

4

85

20,86

1,36

.413

.052

5,2

75-81

13

78

13,86

.90

.316

.097

9,7

68- 74

14

71

6,86

.45

.174

.142

14,2

61-67

22

64

-0,14

- .009

-.0357

.209

20,9

54-60

14

57

-7,14

- . 46

-.177

.141

14,1

47-53

13

50

-14,14

- . 92

-.321

.144

14,4

40- 46

8

43

-21,14

- 1, 38

-.416

.095

9,5

33-39

1

36

-28,14

- 1, 83

-.566

.050

5,0

26-32

2

29

-35,14

- 2, 29

-.488

.022

2,2

19-25

1

22

-42,14

- 2, 75

-.497

.009

0,9

99,6

Signification des symboles :

Xi = valeur centrale

fo = fréquence observée

y = surface en-dessous de la courbe correspondant au score z

p = expected proportion

ft = fréquence théorique

Test de normalité de la distribution

Xi

fo

 

ft

 

fo-ft

(fo-ft)²

(fo-ft)²

ft

99

2

12

1,2

8,7

3,3

10.89

1.25

92

6

2,3

85

4

5,2

78

13

 

9,7

 

3,3

10.89

1.12

71

14

 

14,2

 

-.2

.04

.0028

64

22

 

20,9

 

1,1

1.21

.058

57

14

 

14,1

 

-.1

.01

.00071

50

13

 

14,4

 

-1.4

1.96

.136

43

8

12

9,5

17,6

-5.6

31.36

1.78

4.35=á²

36

1

5,0

29

2

2,2

22

1

0,9

Le test á² va nous permettre de déterminer numériquement si la distribution obtenue est pratiquement proche de la normale, c'est-à-dire si l'échantillon a été correct et le test bien construit.

La table des á² pour 4 df donne une valeur significative de 11.345 au seuil de P = .01.

La valeur que nus avons trouvée étant inférieure, nous ne pouvons pas rejeter l'hypothèse de normalité et nous sommes en droit de considérer notre distribution comme suffisamment proche de la normale.

Une distribution normale des résultats à notre échelle d'attitude 72(*) nous permet de croire que chaque sujet avance sa réponse en toute liberté sans essayer de se conformer à l'opinion d'une majorité. S'il en était autrement, si par exemple les sujets avaient essayé de faire plaisir à l'interviewer en répondant dans le sens supposé chez celui-ci, la distribution se serait écartée d'une distribution normale.

Notre groupe expérimental peur être considéré comme suffisamment homogène.

Au vu de ce qui précède, notre échelle parait exprimer des opinions personnelles suffisamment indépendantes d'un sentiment collectif ; elle peut être considérée comme normale.

Aussi, pouvons-nous en normaliser les résultats, c'est-à-dire que nous pouvons rassembler nos résultats en un tableau qui nous permettrait rapidement, au vu du résultat brut du sujet, de situer l'attitude de celui-ci (étudiant burundais de l'université du Burundi) à l'égard de la promotion féminine. La population expérimentale comprend 100 sujets ; c'est la raison pour laquelle nous emploierons une unité ¼ de sigma qui donnera une échelle de 9 classes.

Normalisation des résultats

% théoriques

Classe d'étalonnage

Résultats d'échelle

4

1

= 87

6.6

2

81 - 86

12.1

3

73- 80

17.5

4

65 -72

19.6

5

56- 64

17.5

6

48- 55

17.5

7

41- 47

6.6

8

43 -40

4

9

= 33

CHAPITRE IV

FIDELITE ET VALIDITE DE L'ECHELLE D'ATTITUDE DEFINITIVE

1. Fidélité de l'échelle

a) Les méthodes proposées73(*)

La méthode du test-retest

On calcule la fidélité de l'échelle en recherchant la corrélation entre les premiers résultats et ceux de la même mesure répétée. Il ne nous a pas été possible de répéter le test au cours de la même année car nous disposions de trop peu de temps.

De plus, cette méthode est souvent influencée par les effets de la répétition. Quand il s'agit d'attitude, le retest devrait se faire dans un laps de temps extrêmement court, le jour même si possible, ce qui augmenterait l'effet d'apprentissage ou de la mémoire, ou de la fatigue (rappelons que notre échelle expérimentale comptait 76 items).

Le coefficient de corrélation serait donc sujet à caution et cette méthode peut surfaire le coefficient trouvé. Nous avons par conséquent décidé de ne pas éprouver la fidélité de notre échelle par cette méthode.

Emploi d'une forme parallèle de l'échelle

Il s'agit de rechercher la corrélation entre deux formes semblables et comparables non identiques. Avec nos seuls résultats, nous n'avons pas pu construire une forme parallèle à notre échelle.

Comparer avec les résultats obtenus par un autre interviewer

Nous n'avons pas eu la possibilité de provoquer cette année l'action d'un second interviewer.

Etudier la corrélation liant les 2 moitiés de l'échelle : la « split-half -method »

C'est la méthode que nous avons employée.

b) Calcul par la « split-half -method »

La méthode consiste à couper l'échelle en deux. D'un côté, on prend les items pair (2, 4, 6,...) , de l'autre les items impairs (1, 3, 5,...). Cette méthode est dite « odd-even » en anglais.

On recherche ensuite la corrélation entre les deux parties. Pratiquement, on fait deux formes parallèles à partir d'une même échelle. Nous avons recherché la cote globale pour chacune des parties et cela pour chacun des résultats trouvés à notre deuxième application de l'échelle74(*).

Le coefficient de corrélation de Bravais-Pearson trouvé a été calculé par la méthode longue :

r' = xy

vx2 vy2

= 15759,538

v21207,308v23611,692

= 15759,538 = 15759,538 = .704

145,63*153,66 22377,506

Comme les deux moitiés sont courtes, nous pouvons corriger ce coefficient.

La formule de SPEARMAN-BROWN va nous y aider :

r = 2r'

1+r'

r = 2*.704 = .826

1+ .704

Nous sommes en droit de considérer la fidélité de notre échelle comme très satisfaisante.

1. Validité de l'échelle

Un instrument est valide s'il mesure ce qu'il prétend mesurer. Au cours de notre enquête, nous avons demandé à des filles universitaires de répondre à nos items. Nous avons, pour rechercher la moyenne et la dispersion des résultats des filles, suivi la méthode déjà décrite dans le chapitre III.

Par conséquent, il nous parait peu instructif de présenter les calculs que nous avons été amené à effectuer.

Comparaison des moyennes et á des résultats des garçons et des filles.

 

Garçons

filles

Moyenne des résultats

64,14

73,18

á

15,33

16,93

Ces résultats expriment clairement que les filles montrent, à notre échelle, une attitude favorable à l'égard de la promotion féminine. Nous pouvons, dès lors considérer que notre échelle mesure bien ce qu'elle prétend mesurer ; puisque les filles, par définition favorables à leur émancipation, y obtiennent des résultats élevés.

CHAPITRE V

CONCLUSIONS GENERALES

Nous nous sommes proposé de mesurer l'attitude des étudiants universitaires à l'égard de la promotion féminine.

En nous servant du procédé proposé par LIKERT, nous avons construit une échelle d'attitude qui nous a permis de mener à bien notre travail.

Cette échelle a été appliquée à 125 étudiants universitaires burundais.

Les 76 items que comportait notre échelle préliminaire ont été réduits, après analyse statistique, à 26 dont la corrélation avec les résultats totaux à l'échelle peut être considérée comme très significative.

La normalité de la distribution de nos résultats a été établie.

La fidélité de notre échelle s'est avérée être égale à .82

La validité a été évaluée en comparant les résultats des filles à ceux des garçons.

A l'issue de notre travail, nous pouvons dire que nous possédons maintenant une échelle capable de mesurer l'attitude d'étudiants burundais universitaires vis-à-vis de la promotion féminine.

Au vu des résultats obtenus par les étudiants et dans la mesure où ils ont été sincères, nous pouvons conclure que ceux-ci sont favorables à la promotion de la femme, ils sont disposés à donner à la Burundaise la place qui lui revient.

Il lui appartient maintenant de la mériter.

B I B L I O G R A P H I E

CASTELLAN (Y) : « Initiation à la psychologie sociale», Paris, A. Colin, 2ème éd., 1972, 268 p

DAVAL (R) : « Traité de psychologie sociale », T1, Paris, PUF, 2èd. 532 p

DEBATY (P): « La mesure des attitudes », Paris, PUF, 1967, 202 p

DUBOIS (P.H.): « An introduction to psychological statistics », New York, Harper and Row Publishers, 1965, 530 p.

DUIJKER (H.C.J.)  et al : «  Les attitudes », Symposium de l'Association de psychologie scientifique de langue française, Paris, PUF, 1967, 189 p.

FAVERGE (J.M.) : « Méthodes statistiques en psychologie appliquée » T.1, TII et TIII, Paris, PUF

KLINEBERG (O) : « Psychologie Sociale » T.II, Paris, PUF, 1963, 367p.

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STOETZEL (J) « La psychologie sociale », Paris, Flammarion, 3ème éd. 1963,

A N N E X E I

NOM : Faculté : Age :

Prénom : année d'études : Sexe :

Date :

Au bureau, les femmes ne passent pas leur temps à se maquiller (+)

Plus il y a des filles à l`école, plus nos traditions seront abandonnées (-)

Les boys gâtent les femmes : elles ne font plus rien à la maison (-)

J'accepterais volontiers que ma femme occupe une place politique (-)

La femme financièrement indépendante devient arrogante dans le ménage (-)

La promotion féminine n'est qu'une vue de l'esprit (-)

L'esprit égoïste doit céder la place à un esprit plus large : il faut admettre que la femme n'est en rien inférieure à l'homme (+)

Les femmes sont tellement paresseuses qu'elles prennent le moindre prétexte pour s'absenter au travail (+)

La promotion féminine est de l'utopie (+)

Certains travaux doivent être interdits à la femme (+)

Une femme-ministre ne vaut rien : elle ne fait que s'amuser (-)

La promotion féminine n'est pas dirigée contre les hommes (+)

Si je divorçais, je paierais une pension alimentaire à mon ex-épouse (-)

La promotion féminine implique l'abandon de certaines traditions nationales (-)

Je sortirai de temps en temps avec ma femme pour lui faire plaisir (+)

Manger à table avec sa femme diminue le respect qu'elle doit à son mari (+)

Une femme qui travaille doit remettre tout son salaire au mari (-)

La femme doit choisir librement son mari (-)

La promotion féminine précipitera la dissolution des ménages déjà fort menacée par l'occidentalisation de la société burundaise (+)

Il faut accorder le droit de vote à la femme (-)

La traditionnelle « Ubupfasoni » de la Burundaise ne disparaitra pas avec la promotion féminine (+)

La politique n'est pas faite pour les femmes (-)

J'aiderais volontiers ma femme dans les travaux ménagers (+)

En cas de divorce, l'homme et la femme doivent garder chacun leurs biens (-)

La femme doit exclusivement s'occuper du ménage (-)

Ce n'est pas avec les femmes qui se comportent à l'occidentale qu'on parviendra à promouvoir la promotion féminine (-)

Il n'y a aucun inconvénient à épouser une fille plus instruite que soi (+)

Si j'étais employeur, j'accepterais volontiers que ma secrétaire ait 3 mois de congé de maternité (+)

Nous devons nous opposer coûte que coûte à l'émancipation de la femme (-)

Dans un ménage, les décisions doivent être prises après discussions entre les époux (+)

La femme, quelle qu'elle soit, ne manque pas de maturité (+)

Les femmes qui travaillent s'absentent tellement souvent qu'il vaut mieux les renvoyer (-)

La tradition interdisant à la femme de s'exprimer publiquement doit être abolie (+)

Il est normal que l'homme considère la femme comme un être humain égal à lui (+)

Même à l'université, les filles ne font rien pour promouvoir la promotion féminine (-)

La femme a aussi le droit de s'exprimer publiquement (+)

Afficher une attitude supériorité à l'égard d'une femme est de la pure bêtise (-)

C'est avec plaisir que je verrais les femmes entrer à l'armée (+)

Il m'est égal d'avoir une femme comme chef hiérarchique (+)

Une femme qui fait de la politique risque de briser son ménage

Les femmes ne profitent des droits politiques que l'Etat leur accorde (-)

Je voudrais qu'une femme soit chef d'établissement scolaire (+)

Les hommes ne veulent pas de la promotion féminine parce qu'elle détruirait leurs avantages (-)

Les hommes doivent lutter contre la venue massive des filles à l'école (-)

Le mariage avec une fille universitaire est voué à l'échec (-)

Les responsabilités dans le ménage doivent être partagées (+)

Je suis convaincu de ma supériorité à l'égard d'une femme et j'en suis fier (-)

Il faut donner des responsabilités politiques à la femme (+)

J'admettrais volontiers que mon épouse prenne des initiatives qui engagent la responsabilité du ménage (+)

La femme est souvent malade dans son travail (-)

La femme ne peut rien de bon ; qu'elle soit analphabète ou intellectuelle (-)

Les hommes ont suffisamment d'ennuis comme ça : pourquoi leur ajouter encore la promotion féminine (-)

La promotion féminine nous attirera des ennuis de toutes sortes (-)

Dans un ménage, l'homme doit être plus instruit que la femme (-)

Il faut permettre à la femme d'atteindre le plus haut niveau d'instruction compatible avec ses capacités (+)

La femme gaspille l'argent du ménage en achetant des produits de beauté (-)

J'accepterais volontiers que ma femme travaille au dehors (+)

La promotion féminine rendra notre société plus harmonieuse (+)

L'éducation des enfants incombe en priorité à la femme (-)

J'accepterais volontiers que ma femme quitte la maison pour aller assister à une réunion du Parti (+)

On ne peut rien faire de bon avec ces femmes : elles sont trop superficielles (-)

Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes (+)

Les femmes ont le droit de s'exprimer librement, tout comme les hommes (+)

Dans une élection, les femmes votent plutôt par affectivité que pour un programme politique (-)

Contrairement à nos traditions, je mangerai à table avec ma femme (+)

Chaque fois que je côtoie une femme, je n'ai pas l'impression de me trouver à côté d'un être inférieur (+)

La femme est exploitée : il faut que cette situation cesse (+)

Dans une entreprise, la grossesse d'une femme diminue le rendement (-)

Le travail de la femme est aussi nécessaire au progrès du pays (+)

Croire qu'un jour les femmes seront égales à l'homme parce qu'elles fréquentent l'université est une utopie (-)

L'homme doit être le chef incontesté du ménage (-)

Admettre que les femmes fassent de la politique est une grosse erreur (-)

En politique, les femmes sont aussi capables que les hommes (+)

Je vois d'un très bon oeil une fille réussir à l'université (+)

Les filles instruites semblent préférer le mode de vie le plus extravagant (-)

Les filles ne font rien à l'université : elles ne font que s'amuser (-)

A N N E X E II

NOM : Faculté : Age :

Prénom : année d'études : Sexe :

Date :

Items de l'échelle définitive

1. J'accepterais volontiers que ma femme occupe une place politique (+)

2. La femme financièrement indépendante devient arrogante dans le ménage (-)

La promotion féminine n'est qu'une vue de l'esprit (-)

La promotion féminine est de l'utopie (+)

Une femme-ministre ne vaut rien : elle ne fait que s'amuser (-)

La politique n'est pas faite pour les femmes (-)

La femme, quelle qu'elle soit, ne manque pas de maturité (+)

La tradition interdisant à la femme de s'exprimer publiquement doit être abolie (+)

Il est normal que l'homme considère la femme comme un être humain égal à lui (+)

Afficher une attitude supériorité à l'égard d'une femme est de la pure bêtise (-)

Une femme qui fait de la politique risque de briser son ménage

Je voudrais qu'une femme soit chef d'établissement scolaire (+)

Le mariage avec une fille universitaire est voué à l'échec (-)

Je suis convaincu de ma supériorité à l'égard d'une femme et j'en suis fier (-)

Il faut donner des responsabilités politiques à la femme (+)

J'admettrais volontiers que mon épouse prenne des initiatives qui engagent la responsabilité familiale (+)

Les hommes ont suffisamment d'ennuis comme ça : pourquoi leur ajouter encore la promotion de la femme (-)

La promotion féminine nous attirera des ennuis de touts sortes (-)

J'accepterais volontiers que ma femme quitte la maison pour aller assister à une réunion du Parti (+)

On ne peut rien faire de bon avec ces femmes : elles sont trop superficielles (-)

Les femmes sont aussi intelligentes que les hommes (+)

Les femmes ont aussi le droit de s'exprimer librement, tout comme les hommes (+)

La femme est exploitée : il faut que cette situation cesse (+)

Croire qu'un jour les femmes seront égales à l'homme parce qu'elles fréquentent l'université est une utopie (-)

Admettre que les femmes fassent de la politique est une grosse erreur

(-)

En politique, les femmes sont aussi capables que les hommes (+)

 
 

* 1 « La parole de la femme n'a pas de valeur », traduction de P. HARIMENSHI in « Au coeur de l'Afrique », T. XV, N°3, Mai-Juin 1975, Bujumbura, Les Presses Lavigerie, 1975, p. 154

* 2 GASPARD, (F) : « Ni émancipées, ni libérées : autonomes » in « Le Monde », N° 10369, du 2 juin 1978, p.2

* 3 DEBATY (P) : « La mesure des attitudes », Paris, P.U.F., 1967, p. 10

* 4 DUIJKER (H.C.J.)  et al : «  Les attitudes », Symposium de l'Association de psychologie scientifique de langue française, Paris, PUF, 1961, pp. 106-107

* 5 Ibid.

* 6 KLINEBERG (O) : « Psychologie Sociale » T.II, Paris, PUF, 1963, p.541

* 7 KLINEBERG (O) : op.cit, p. 542

* 8 DUIJKER (H.C.J.)  et al : op.cit, p.73

* 9 DAVAL (R) et al : « Traité de psychologie sociale », T.I, 2ème éd., Paris, PUF, 1965, p. 191

* 10 LAFON (R) : « Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant », 2ème éd., Paris, PUF, 1973, p.97

* 11 Cité par PIERON (H), « Vocabulaire de psychologie », 5ème éd., Paris, PUF, 1973, p.38

* 12 STOETZEL (J), « La psychologie sociale », Paris, Flammarion, 1963, p.166-167

* 13 CASTELLAN (Y) : « Initiation à la psychologie sociale », 2ème éd., Paris, A. Colin, 1972, p.196

* 14 MAISONNEUVE (J) : « Introduction à la psychosociologie », 2ème éd., Paris, PUF, p.102

* 15 DUIJKER (H.C.J.) et al ; op.cit. p. 81

* 16 LAFON (R) : op.cit., p. 97

* 17 Cité par LAFON, op. cit., p.97

* 18 DUIJKER (H.C.J.) et al, op.cit., p. 77

* 19 STOETZEL (J) : cité par M. REUCHLIN : « Traité de psychologie appliquée », T.9, Paris, PUF, 1972, p. 11

* 20 DEBATTY (P) : op. cit., pp, 13-14

KLINEBERG (O): po.cit, pp. 550-551

* 21 DEBATY (P): ibid.

* 22 Le signe + indique « positif »

* 23 CASTELLAN (Y) : op.cit., p.206

* 24 MEILI, cité par DUIJKER (H.C.J) et al : op.cit., pp.81-82

* 25 DEBATY (P): op.cit, p.14

* 26 KLINEBERDG (O) : op.cit., p. 551

* 27 KLINEBERG (O) : ibid.

* 28 MUCCHIELLI (R) : «  Le questionnaire dans l'enquête psycho-sociale », 5ème éd., Paris, Entreprise Moderne d'Edition-Librairies techniques-ESF, 1975, p.27 

* 29 THURSTONE (L.L): « Attitudes can be measured» , Am. J. of social., 1928, 33, pp.529-534, cite par DEBATY (P), op.cit., p.15

* 30 STOETZEL (J) : cité par H. PIERON, op.cit. p. 304

* 31 STOETZEL (J) : « Théorie des opinions », Paris, PUF, 1943, cité par DEBATY, op.cit.,p.15

* 32 LAFON (R) : op.cit., pp.609-610

* 33 STOETZEL (J) : op.cit., pp. 168-170

* 34 LAFON (R) : op.cit., p.672

* 35 KLINEBERG (O) : op.cit., p. 575

* 36 PIERON (H) : op. cit, p.343

* 37 GIDDINGS (F.H): « The Principles of Sociology», 1896, cite par KLINEBERG: op.cit. p.575

* 38 EMBREE ( E.R) : « Brown America », 1931, cite par KLINEBERG: op.cit, P. 578 et REUTER ( E.B.): The Mulatto in the United States», cité par KLINEBERG: op.cit, P. 578

* 39 UNESCO : «  Le racisme devant la Science » 2ème éd., Paris, Unesco-Gallimard, 1965, pp. 429-457

* 40MANSKE (A.J.) : Thèse non publiée (doctorat), Teacher College, Université Colombia, 1935, cité par KLINEBERG: op.cit, P.591

* 41 KLINEBERG (0) : op.cit, p.543 et NTAWURISHIRA (L) : « L'attitude des étudiants blancs vis-à-vis de leurs condisciples noirs, Liège, Mémoire originale, 1963

* 42 LASSWELL (M.D.) : «Psychopathology and politics», 1930, cite par KLINEBERG (0) : op.cit, p.544

* 43 FRÖMM (E) : « Autorität und familie», 1936, cité par KLINEBERG (0) : op.cit, p.544

* 44 MANSKE (A.J.) : op.cit., cite par KLINEBERG: op.cit, P.591

* 45 MOSCOVICI ( S) : « Introduction à la psychologie sociale », V.1, Paris, Larousse, 1972, p. 22

* 46 NTAWURISHIRA (L) : op.cit, p.6

* 47 DEBATY(P) : op.cit, p.39

* 48 MOSCOVICI ( S) : op.cit, p. 193

* 49 Nous nous sommes très largement inspiré de :

CASTELLAN (Y) : op.cit, pp. 202-205

DEBATY (P) : op.cit, pp. 22-24

DAVAL (R): op.cit, pp. 191-344

KLINEBERG (O) : op. cit, pp. 555-556

MAQUET (M) : op.cit, p. 6

MUCCHIELLI (R) : op.cit, pp. 29-31

NTAWURISHIRA (L) : op.cit, pp.13-14

SPROTT (W.J.H): «Psychologie sociale», trad., Paris, Payot, 1954, pp. 120-130

* 50 MUCCHIELLI (R) : op.cit, pp. 29-31

* 51 EDWARDS (A.L.) : « Techniques of attitude scale construction», New York, Appleton Century Crafts, 1957, pp. 172-200; cite par MAQUET (M): op.cit., p.6

* 52 Voir, pour plus de détails, NTAWURISHIRA (L) : op.cit., pp. 14 et svtes et DAVAL (R) : op.cit., pp. 192-211

* 53 EDWARDS (A.L.): op.cit., pp172-200 cité par MAQUET : op.cit., pp. 6-17

FERGUSON (L) : Personnalty measurement », Mc Graw-Hill Book Cy, Inc. pp 81-122, cite par MAQUET: pp. 6-17

DAVAL (R): op.cit, pp. 211-220

* 54 Cité par NTAWURISHIRA (L) : op.cit., pp.13-14

* 55 EDWARDS (A.L) : op.cit., cite par MAQUET : op.cit, p.7

* 56 MAQUET (M) : op.cit., 7-17

* 57 HALLEUX (R) : op.cit., pp. 7-22, cité par MAQUET : op.cit., pp 7-17

EDWARDS (A.L.) : op.cit., pp.149-171, cite par MAQUET : ibid.

FERGUSON (L) : op.cit., pp.123-140, cite par MAQUET : ibid.

GUILFORD (J.P.) : «Fundamental statistics in psychology and education», pp. 565-569, op.cit., pp.149-171, cite par MAQUET : ibid

* 58 DAVAL (R) : op.cit, pp.163-18

* 59 La tendance mécanique chez le sujet à montrer son accord ou son désaccord, si l'échelle renferme uniquement soit des items favorables, soit des items défavorables

* 60 MUCCHIELLI (R) : op.cit., pp. 47-48

* 61 LIKERT (R) : «  A technique for the measurement of attitude», cite par MAQUET: op.cit., p. 11

* 62 EDWARDS (A.L.) : op.cit., pp 149-152 cité par MAQUET : op.cit. p. 11

* 63 EDWARDS (A.L.) : op.cit., pp 149-171 cité par MAQUET : op.cit. p. 14

* 64 Ibid.

* 65 GUILFORD (J.P) : op.cit., pp. 490-502, cite par MAQUET: op.cit., p.15

* 66 GUILFORD (J.P) : op.cit., pp. 500-501, cite par MAQUET: op.cit., p.16

* 67 Nous remercions M. NTAWURISHIRA dont le mémoire original nous a été d'un grand secours à cet effet.

° Les items favorables sont suivis du signe (+) ; les défavorables du signe (-).

* 68 FAVERGE (J.M.) : « Méthodes statistiques en psychologie appliquée » T.1, Paris, PUF, pp.22-33

* 69 LIKERT (R) : A technique for measurement of attitude», cite par MAQUET: op.cit., p.11

* 70 GUILFORD (J.P.) : « Fundamental statistics in psychology ans education »,p ; 504 et suivantes, cité par MAQUET : op. cit. p.34

* 71 EDWARDS (A.L) : op.cit ;, pp. 156-157

* 72 STOETZEL (J) : « Théorie des opinions », Paris, PUF, 1943, pp. 109 et svtes, cité par MAQUET : op.cit. p. 47

* 73 PIRET (R) : « Notions de statistique élémentaire préparatoire à la pratique des tests » (candidature en sciences pédagogiques), Université de Liège, 1957, pp. 7-8

PICHOT (P) : « Notions de métrologie ». Bulletin de Psychologie, 1958, N° 149, p. 740 et svtes, cité par MAQUET, op.cit, pp. 51-53

* 74 125 étudiants ainsi répartis :

40 du Home Kamenge

40 du Grand Home

20 du Home Séminaire et

25 du Homme dit « Soweto »






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon