WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact des foires d'art contemporain dans le marché de l'Art aujourd'hui à  travers la semaine de l'Art contemporain à  Paris

( Télécharger le fichier original )
par Elise GUILLOU
Institut d'études supérieures des arts  - Titre homologué niveau II spécialiste - conseil en biens et services culturels 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Institut d'Études Supérieures des Arts

3e année MDA Peinture

2009 / 2010

L'IMPACT DES FOIRES D'ART CONTEMPORAIN DANS LE MARCHÉ DE L'ART AUJOURD'HUI

À TRAVERS LA SEMAINE DE L'ART

CONTEMPORAIN À PARIS

Sous la direction de Madame Amiot-Saulnier

Elise Guillou

Table des matières

Remerciements .............................................................................. 4

Introduction .................................................................................... 5

I- LES FOIRES D'ART CONTEMPORAIN ........................................... 7


A - Définition des foires d'Art Contemporain ................................. 7
1- L'ancêtre des foires
2- Leur création
 
B- FIAC .............................................................................. 10
1- Création de la Fiac

2- Réorganisation de la Fiac

3- Changements artistiques

4- Changements de locaux


C- Les foires « Off » ............................................................. 19
1- Pourquoi cette nécessité ?
2- Slick, Art Elysées, Show off, Cutlog

II- PARIS EN 2009
........................................................................ 24


A- La crise profite-t-elle au marché de l'art français ? .................. 24

B- Paris par rapport à Frieze Art Fair ........................................ 26

C- L'impact sur les galeries .................................................... 31


III- TOUT LE MARCHÉ EN SYMBIOSE ............................................. 35


A- Les prix d'Art Contemporain................................................. 35

B- Les acquisitions par le Fonds National d'Art Contemporain ....... 41

C- Le milieu de l'art ............................................................... 46

Conclusion ................................................................................... 49

Annexes ...................................................................................... 51

Illustrations .................................................................................. 73

Bibliographie ................................................................................ 82

Remerciements

Le sujet de mon mémoire ayant été peu, ou pas traité, hormis le mémoire de Cédric Lecoffre mais portant essentiellement sur la Fiac, il m'a d'abord fallu réaliser des interviews dans le but de collecter des données. Je remercie tout particulièrement les personnalités du marché de l'art qui m'ont accordé de leur temps afin de répondre à mes questions : Jennifer Flay, directrice artistique de la Fiac, Cécile Griesmar, directrice de la Slick, Renaud Siegmann, journaliste, Isabelle Vierger-Rias, Conseillère aux Arts Plastiques à la DRAC, Eve de Meideros, médiatrice culturelle, Loïc Chambon, de la galerie Michel Rein, Jean-Pierre Bruaire, directeur de Granville Gallery. De même, je tiens à remercier les galeristes rencontrés sur les foires qui ont accepté de répondre à mes questionnaires par internet : galerie Jacob Paulett, JTM Gallery, Galerie vieille du temple, Marie Maleville galerie et la galerie Porte Avion.

Je tiens aussi à remercier le corps professoral, Madame Petry, Madame Amiot-Saulnier et Madame Rouquan pour leurs conseils et pour le soutien qu'elles m'ont apporté.

Introduction

Le sujet de mon mémoire porte sur l'impact des foires d'Art Contemporain dans le marché de l'art aujourd'hui, à travers la semaine de l'Art Contemporain à Paris. Tous les ans à la fin du mois d'Octobre se déroule la Fiac et des foires « off » tel Slick, Show Off ou Art Elysées. Les foires permettent aux collectionneurs de voir sur un temps et un espace réduit la majeure partie de la création artistique, de l'Art Moderne aux artistes émergents. Participer aux foires donne aux galeries une visibilité que, seules, elles ne pourraient obtenir.

Mon mémoire étudiera, tout d'abord les foires d'Art Contemporain en général. En effet, ces manifestations commerciales et périodiques sont apparues au début des années soixante pour l'Art Ancien. C'est à partir des années soixante-dix que ce phénomène va s'étendre à l'Art Contemporain avec comme toute première foire en France, la Fiac, créée en 1973. La Fiac, depuis sa création, a connu de nombreuses modifications, surtout à partir de l'année 2003 alors que Beaux-Arts Magazine titrait « Anniversaire ou enterrement ». C'est à cette date que la foire va se remettre en question et inviter au sein de son organisation Jennifer Flay et Martin Bethenod. La Fiac avait perdu de son aura ainsi que de sa crédibilité auprès du public. Avec ses deux nouveaux directeurs plus proches du milieu du marché de l'art, la Fiac va au fur et à mesure réussir à le refédérer.

C'est en 2006 que va apparaître un nouveau phénomène : les foires « off ». Déjà présentes lors d'autres manifestations comme à Bâle, les foires « off » vont  prendre leur essor. Trois nouvelles foires vont voir le jour : Slick, Show Off et Art Elysées. C'est pour répondre à une demande des galeristes qu'elles vont s'ouvrir. En effet, les jeunes galeries ne pouvaient pas être présentes sur ce marché réservé aux galeries ayant déjà une certaine reconnaissance dans le milieu. De plus, cette même année, la Fiac a décidé de durcir sa sélection et c'est ainsi que des galeries tels Beaudoin Lebon ou Louis Carré, présentes depuis plusieurs années sur la foire, se sont vu refuser l'entrée ; Show Off et Arts Élysées furent donc créés.

Dans un second temps, mon mémoire se penchera sur cette année 2009. En effet, selon les journalistes, Paris, et surtout la Fiac, retrouve son aura d'antan. Certaines galeries telles Sadi Coles, Waddington ou Hauser & Wirth ont préféré être présentes sur la Fiac plutôt qu'à la Frieze. Il y a quelques années, le choix se serait fait naturellement inversement. Dans la continuité de cette approche, je souhaiterais étudier la crise et voir qu'elle est son impact sur le marché de l'art. En effet, la France se voit moins touchée que l'Angleterre ou les Etats Unis d'une tradition plus spéculative. Selon Martin Bethenod, « La France étant moins flamboyante en période d'incertitude, elle est plus rassurante ».

Par la suite, je voudrais montrer que tout le marché de l'art est en symbiose. C'est à partir de l'année 2006 et cela en partie grâce à Martin Bethenod (ancien représentant de la ville de Paris délégué aux arts plastiques) que les institutions se sont ralliées à cet événement. Cette année encore, nous avions en même temps à Paris, l'exposition Renoir au Grand Palais, Pierre Soulages au Centre Pompidou, Né dans la rue - Graffiti à la Fondation Cartier, ou encore Xavier Veilhan au Château de Versailles. Les institutions participent à cette synergie en achetant des oeuvres pour le FNAC (fond national d'Art Contemporain). L'année dernière, elles ont acquis trente-quatre oeuvres pour 400 000 €. C'est aussi à cette période que les sociétés de ventes aux enchères organisent leurs ventes de prestige, tel Artcurial ou Christie's. Tout le marché de l'art profite de cette effervescence et de la présence des principaux collectionneurs dans la capitale.

J'ai choisi de limiter mon mémoire au mois d'octobre ce qui aura pour conséquence exclure la foire d'Art Paris car il me semble important de définir une zone spatiale et temporelle ciblée afin de réaliser une étude plus approfondie.

I- Les foires d'Art contemporain

A- Définition des foires d'Art contemporain

1- L'ancêtre des foires

Par définition, une foire est une manifestation commerciale périodique, spécialisée dans un domaine. Les premières foires sont apparues au début des années soixante pour l'Art Ancien. A cette époque, existait déjà la Biennale des Antiquaires, organisée par le syndicat national des antiquaires. Mais les biennales n'ont pas le même objectif qu'une foire, c'est à dire la vente. Elles sont, au contraire, un lieu d'exposition destiné à montrer la capacité des antiquaires à trouver les meilleures pièces. Ce phénomène s'est par la suite ouvert aux grandes villes de province, ainsi, en 1963, a vu jour le salon de Toulouse grâce à Pierre Jary, antiquaire.

L'Art Contemporain s'est associé à ce phénomène à partir des années soixante-dix avec comme toute première manifestation la foire de Bâle. Créée en 1970, elle demeure le modèle des autres foires internationales et son rayonnement international est incontesté.

Les salons et foires d'Art Contemporain ont un rôle commercial prépondérant, mais servent tout d'abord à promouvoir la création des jeunes artistes.

L'origine des foires d'art pourrait être à rechercher au XVIIIème siècle avec la création du Salon. L'Académie Royale de Peinture et de Sculpture fondée en 1648 avait pris l'habitude de présenter une fois par an ses meilleurs artistes aux membres de la cour. En 1725, elle ouvre ses portes au Louvre au grand public. Cette manifestation devient le lieu où tout Paris se rend, on estime à 200 000 le nombre de ses visiteurs par an, c'est à dire 10% de la population parisienne. Cet événement culturel crée un réel engouement de la part du public. Puis, les artistes se sont émancipés progressivement du Salon. En 1855, Courbet crée le pavillon du réalisme, c'est la première fois qu'un artiste exposait en dehors du Salon et en dehors de son atelier. En 1863, le premier salon des « refusés » ouvre ses portes, les artistes non acceptés par l'académie peuvent ainsi être exposés tel Manet avec le Déjeuner sur l'herbe. En 1880, le Salon est remis aux mains des artistes ; c'est à partir de cet instant que l'on peut voir l'explosion du nombre de ces salons. Les foires et salons ont gardé cette notion première de découverte et de promotion de l'art et des artistes. Le marché de l'art est donc, depuis longue date, rythmé par ces manifestations.

2- Leur création

Il ne faut pas oublier que cet événement n'est pas uniquement ce lieu mondain réservé à l'art. En effet, existent aussi des foires de spécialités bien différentes mais tout aussi importantes pour le développement économique de leurs représentants. Ainsi des événements tels la foire du Trône, la foire aux vins d'Alsace ou encore le salon de l'agriculture de Paris ont un impact financier aussi considérable dans leur domaine que la foire de Miami ou Art Paris.

Les retombées économiques d'une foire ne se cantonnent pas au seul domaine exposé mais aussi à toute la ville où elle se déroule. C'est la raison principale qui permet d'expliquer cette nouvelle pratique culturelle.

Ce développement massif de salons et foires pose tout de même un problème économique au commerce de l'art ; il devient difficile pour les professionnels d'en garder le contrôle et d'éviter une surabondance d'évènements par rapport à la capacité du marché. Une foire et un salon sont devenus une manifestation indispensable au marché de l'art, ils sont la vitrine de la qualité de toute la création d'un pays ou d'une région.

L'Art Contemporain est apparu tout d'abord en tant que phénomène concentré et dont le nombre de représentation était réduit. A l'inverse, les foires d'Art Ancien souvent associées aux brocantes ou même aux vides-greniers sont présentes de façon plus massive sur le marché. Ce facteur est dû à une régularisation naturelle du fait de l'importance quantitative du marché de l'Art Contemporain qui demeure plus modeste que l'Art Ancien.

Depuis quelques années, nous pouvons observer un phénomène inverse, l'Art Contemporain tend à prendre le dessus sur l'Art Ancien. Les salons et foires d'Art Ancien comportent de plus en plus un département contemporain : soit en incluant des galeries, soit en invitant des artistes à faire des performances. Le salon de Maastricht, qui est l'un des plus importants salons d'Art Ancien, au même niveau que la Biennale des antiquaires, a ouvert en 2008 une section dédiée à la création contemporaine. Ce phénomène montre la prééminence de l'art contemporain sur le marché de l'art. Auparavant, l'activité des foires d'art ancien leur permettait d'attirer assez de public et de collectionneurs. De nos jours, ces mêmes foires se doivent de s'ouvrir à l'art contemporain qui tend à prédominer sur le marché de l'art. A notre époque c'est l'art contemporain qui réalise les plus grandes ventes mais aussi intéresse le grand public. Comme nous pouvons le voir dans le Rapport annuel des tendances du marché de l'art, Artprice, à la fois dans le classement des 500 artistes par chiffres d'affaires (figure 1), dans les vingt premiers, dix-huit sont des artistes d'art moderne ou contemporain et dans le Top 100 des enchères 2009 (figure 2), six artistes sur vingt sont des artistes dits d'art ancien.

B- FIAC

1- Création de la Fiac

En France, la foire d'Art Contemporain la plus reconnue est la Fiac 1(*). Conçue sur le modèle de la foire de Bâle, la Fiac existe depuis 1974 sous la dénomination « Salon International d'Art Contemporain ». En 1975, elle prendra le nom sous lequel nous la connaissons de nos jours.

En réponse à la foire de Bâle, la Fiac a été imaginée par Danielle Talamoni dès 1972 puis créée en 1974 par Jessie Westenholz et Jean-Pierre Jouet, avec Henri Jobbé-Duval aux commandes de la direction artistique. La création d'un Comité d'organisation a permis de faire jouer dès le départ un rôle essentiel à des marchands qui croyaient aux chances de la place de Paris dans le marché de l'art.

La Cofiac (Comité d'organisation de la Fiac) était chargée du recrutement des exposants et l'OIP (Organisation - Idées - Promotion) de l'organisation et de l'aspect technique de la foire ; logistique et marketing.

Cette seconde tache a ensuite était reprise par Reed Exposition filiale de Reed Exhibitions, premier organisateur mondial de salons.

Dans son édition d'octobre 2003, Beaux arts Magazine titre « Anniversaire ou enterrement »1(*) : la Fiac est remise en question par tout le milieu du marché de l'art. Ce sentiment commun d'insatisfaction va se traduire par le départ de nombreuses galeries nationales et internationales de cette foire. Les jeunes galeries américaines comme Anton Kern, Gavin Brown's Entreprise et Tania Bonakdar se détournent de cet événement ; les galeries françaises comme Chantal Crousel effectueront aussi ce choix. Après trente ans d'existence, la foire doit se remettre en question afin de ne pas décliner. Les marchands participants à différentes foires possèdent des points de comparaison et c'est ainsi que les organisateurs de la Fiac ont été l'objet de nombreux reproches. Les premières critiques portaient sur l'organisation même de l'événement, jugée passéiste et peu créative, avec des détails défaillants, tels les conditions d'exposition, la sécurité ou l'équipement. Tous ces petits désagréments ont été accentués par le manque de cohésion avec le marché, les galeristes souhaitant une redéfinition et une meilleure répartition des rôles entre la Cofiac et Reed Expositions.

La Fiac est aussi victime du manque de dynamisme du marché de l'art français. Contrairement à la foire de Bâle qui a connu un développement important dans les années 80, le marché français a été victime de la guerre du golfe en 1991 et de la crise qui n'ont fait que fragiliser cette économie. En 1995, une nouvelle génération de collectionneurs a vu le jour mais, par son manque de détermination, la Fiac n'a pu les attirer et c'est alors que cette clientèle s'est tournée vers d'autres foires. Des nouvelles foires plus dynamiques, The Armory Show recrée en 1999 ou Art Basel Miami conçue en 2002 par les organisateurs de la foire de Bâle constituaient une réelle concurrence mais tout de même éloignée de la France. Avec la création de Frieze Art Fair à Londres, la Fiac a perdu son monopole sur l'Europe. En effet, Frieze bénéficie à la fois d'une place financière importante mais aussi de la crédibilité donnée aux responsables de Frieze Magazine.

Les galeristes en 2003 appellent aussi la Fiac à mieux définir sa politique et à trouver un équilibre entre l'Art Moderne et l'Art Contemporain. Déjà en 1993, Francis Lacloche2(*), responsable de mission à la Caisse des dépôts, observait que « curieusement, la Fiac est, depuis 20 ans, une foire d'Art Moderne visitée par l'Art Contemporain », or dans sont intitulé la Fiac se définit elle même comme une foire d'Art Contemporain. Ainsi les galeristes tel Jean Brolly conseillent un équilibre entre l'Art Moderne et l'Art Contemporain : « L'image de Paris reste celle d'un Paris artistique de la première moitié du siècle passé. Or, cette partie de l'histoire de l'art s'amoindrit sur les cimaises de la Fiac. Je pense donc qu'il faudrait chercher à replacer à côté du bloc contemporain, sans conteste intéressant, un bloc moderne qui soit tout aussi homogène ». La Fiac se devait de redonner sa place à l'ensemble de la création française. Toute fois les critiques ne peuvent pas être uniquement imputées aux organisateurs, la politique culturelle française ne s'impliquant pas dans cet événement. Le manque de synergie entre la Fiac et les institutions ne permettait pas la représentation de la création française sur le marché de l'art international. Pour être significatif de l'art français, les galeristes conseillaient à la foire de donner une dimension culturelle à l'événement. Telle la foire madrilène Arco, qui organise des séminaires, des tables rondes publiques ou des évènements médiatiques qui garantissent la présence de curateurs ou de directeurs de musées internationaux. Il fallait trouver un juste milieu entre le rôle de musée et l'aspect commercial.

2- Réorganisation de la Fiac

La Fiac, pour sa 31e édition, a su tirer les conclusions des critiques des galeristes et a décidé de réformer en profondeur sa structure d'organisation. Le groupe Reed Exposition, choisi pour cette restructuration, est l'un des plus importants organisateurs de salons professionnels. Chaque année, dans trente-sept pays, la compagnie organise plus de 470 évènements dans 19 secteurs d'activité différents (art, audiovisuel, bijouterie, construction, environnement, hôtellerie...). C'est une filiale de Reed Exhibitions, premier organisateur mondial de salons. Reed exposition représentée par Jean-Daniel Compain a décidé de dissoudre le comité d'organisation Cofiac pour créer un nouveau comité de pilotage. Ce comité, à l'origine composé essentiellement de galeries, va recruter de nouvelles personnes de différents horizons. Tout d'abord, Jennifer Flay, galeriste, comme directeur artistique, puis un représentant de la ville de Paris, Christophe Girard, adjoint à la culture, une représentant de l'État, Martin Bethenot, délégué aux Arts Plastiques, Pascal Morand directeur de l'Institut français de la mode, Rémy Babinet, directeur de l'agence de pub BETS et le rédacteur en chef de Beaux Arts Magazine, Fabrice Bousteau. Ce comité volontairement diversifié, permet d'avoir le point de vue de différents acteurs de l'art et de la communication, mais toutes ces personnalités ont comme but commun d'insuffler à la Fiac un nouveau dynamisme. Grâce à cette mobilisation, la scène artistique française dispose d'une vitrine ouverte sur le monde entier. Toutes ces personnalités se définissent à la fois comme découvreurs et accompagnateurs des jeunes artistes français.

Jennifer Flay nouvelle directrice artistique représente, dans ce comité de pilotage, les galeristes. Après avoir poursuivi des études d'histoire de l'art, Jennifer Flay a travaillé de 1982 à 1991 dans plusieurs galeries d'Art Contemporain telle Catherine Issert, à Saint-Paul-de-Vence, puis avec Daniel Templon et Ghislaine Hussenot à Paris. Elle a ensuite crée sa propre galerie d'Art Contemporain en 1991, rue Debelleyme, dans le Marais. Puis, face à la crise du marché de l'art, elle a décidé de déménager en 1997 dans le 13e arrondissement. En tant que nouvelle directrice artistique de la Fiac, sa première mission est de refonder la foire et de lui redonner une place sur le marché de l'art international. Cette année 2003 est d'autant plus dure pour la Fiac, car ouvre la Frieze, cette jeune foire britannique profite d'une clientèle importante ; celle des financiers de la City.

Reed Exposition a choisi de prendre des professionnels du marché de l'art afin de revoir complètement l'organisation de la foire.

Il leur a fallu tout d'abord refédérer le milieu français, un nombre important de galeries s'étant éloigné de la Fiac telle la galerie Art Concept ou Chantal Crousel, les galeristes ressentant un manque d'intérêt pour cet événement devenu moins dynamique qu'auparavant. Les organisateurs ont su faire une autocritique de leur travail ; ils se sont rendus compte que la foire n'attirait plus les exposants qu'elle souhaitait, elle semblait trop terne par rapport à d'autres foires telle Bâle, Cologne ou Madrid. Jennifer Flay a voulu redonner du dynamisme à la foire. En effet, dans d'autres foires il y a une ambiance de fête, toute la ville est en émoi. A Londres, New York ou Bâle les galeries soutiennent leur foire. Il a donc fallu impliquer les galeristes et surtout les consulter, afin qu'ils se sentent à nouveau intéressés par la Fiac. Jennifer Flay ancienne galeriste a donc permis à Reed Exposition d'établir un lien direct avec le milieu du marché de l'art. De part son métier, elle connaît l'importance pour les galeristes de participer aux foires, ainsi que leurs attentes. L'objectif premier fut de redonner à Paris une place majeure sur le marché européen et faire de la Fiac une foire avec un rayonnement plus important.

L'aspect qualitatif de la foire devait aussi être revu ; elle ne devait pas devenir pour autant élitiste mais tout du moins être plus sévère sur la programmation des galeries. Ainsi, certaines galeries ont été évincées comme la galerie Filles du Calvaire dont les choix n'étaient pas jugés en accord avec l'esprit de la Fiac. Sur la totalité des exposants présents à l'édition précédente, une centaine ont été refusés. Il faut comprendre que pour se remettre au niveau des autres foires internationales comme Bâle ou Armory Show, la Fiac se devait d'être plus rigoureuse sur ses choix.

C'est à la suite des efforts effectués par l'organisation de la Fiac que les galeries sont réapparues au sein de la foire. Elles ont décidé de lui donner une nouvelle chance : des galeries internationales tel Micheline Szwajcer, Marian Goodman, Susan Sheehan, Jan Krugier-Ditesheim, Albion/Michael Hue Williams, mais aussi des galeries parisiennes ayant déserté comme Air de Paris, Chantal Crousel, Gabrielle Maubrie, Polaris ou Daniel Malingue qui n'était pas revenu à la Fiac depuis 1978.

Elles sont réapparues à la fois par soutien pour les organisateurs de la Fiac mais si elles sont restées, c'est que les réformes mises en places les ont satisfaites.

C'est aussi en 2004 que pour la première fois les institutions françaises vont porter un intérêt à la Fiac : le musée d'Art Moderne de la ville de Paris a organisé un vernissage lors de la semaine de la Fiac. C'est grâce à la présence de Christophe Girard, adjoint chargé de la Culture à la mairie de Paris et de Martin Béthenod, délégué aux Arts Plastiques que cette fédération de ces différents milieux de l'art a pu se faire.

Martin Béthenod est invité à rejoindre Jennifer Flay pour la préparation de l'édition 2005. Journaliste de Connaissance des arts puis de Vogue, Martin Béthenod devient chargé de mission auprès de Jean-Jacques Aillagon, directeur de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Il travaille ensuite à la Vidéothèque de Paris, entre 1996 et 1998, il est chef de cabinet de Jean-Jacques Aillagon du centre Pompidou, nommé à la direction du centre Pompidou il devient directeur des éditions du centre Pompidou de 1998 à 2001. Il est ensuite délégué aux Arts Plastiques au ministère de la Culture et de la Communication entre 2003 et 2004. Sa carrière auprès des institutions lui a permis de fédérer les musées autour de cet événement. Auparavant le centre Pompidou ne programmait pas nécessairement une exposition lors de la Fiac. Le milieu culturel vit dorénavant l'événement en synergie en organisant des parcours privés, des visites afin d'attirer les collectionneurs étrangers.

3- Changements artistiques

Reed Exposition, afin de mener à bien cette réforme, a tout d'abord bouleversé en profondeur son organisation mais a aussi souhaité donner une dimension nouvelle à l'événement en lui même.

L'édition 2004 s'est ouverte sous le signe du design ; ce secteur en plein regain d'activité en France permet à la foire d'être dans la mouvance du marché de l'art. Loin de vouloir en faire une généralité, les organisateurs ont invité une dizaine de galeries, en majorité française, au sein de la foire. C'est la première fois qu'une foire s'ouvre à ce domaine. Les organisateurs ont ainsi accueilli les galeries Jousse, Down Town, des oeuvres de Franck Lloyd Wright, des fauteuils de Charlotte Perriand et des créations de Marc Newson. En incluant cet art en vogue, les organisateurs ont su faire écho à l'engouement de nombreux collectionneurs d'Art Contemporain pour les pièces rares du design.

Afin d'ouvrir la Fiac a un plus grand nombre de galeries, un nouveau pavillon s'est ouvert ; « Future Quake », consacré aux jeunes galeries de moins de trois ans d'âge. Elles jouent ainsi leur rôle de découvreur et permettent l'émergence d'une nouvelle génération de galeries sur le marché international, telle Aliceday de Bruxelles ou Layr : Wuestenhagen de Vienne...

Pour pallier à l'absence de collectionneurs étrangers, la Fiac a instauré un programme « Very VIP ». Ces grands collectionneurs ne venaient plus à Paris, car ils n'étaient pas plus privilégiés que les autres visiteurs. Pour cette édition, ils ont eu droit à des visites privées d'expositions mais aussi à l'ouverture d'une douzaine de collections privées parisiennes. Pour faire venir les collectionneurs, il a fallu les attirer mais réussir aussi à les mobiliser en donnant une image dynamique de la foire. A Bâle, depuis des années, les collectionneurs sont « choyés », tout est organisé pour leur bien-être. Paris ne pouvait prétendre à une prise en charge aussi importante : c'est peut être pour cela que les organisateurs ont plus misé sur le marché français et notamment provincial pour commencer. Afin de convaincre les collectionneurs étrangers, ils ont organisé un dîner pendant l'Armory Show de New York, car c'est à l'étranger que demeurent les plus importants collectionneurs. La Fiac s'est réouverte vers l'extérieur et s'est rappelée que, comme tout événement, il faut savoir plaire pour se vendre. Quand aux amis du MoMa et du Guggenheim c'est grâce à Thaddeus Ropac, galeriste à la fois présent sur le marché français et international, qu'ils se sont intéressés à cette manifestation.

Après un intérêt porté au design, à la jeune création et aux collectionneurs VIP, la Fiac met en avant le luxe. Avec le concours du Comité Colbert, la foire ouvre ses portes aux trente-cinq lauréats de la 20e édition du concours des Espoirs de la Création, la devise du comité étant « créer, exceller, émerveiller ». Cette première présence à la Fiac ne se limite pas à la seule Cour Carrée du Louvre. Un « parcours privé » est organisé pour quelques privilégiés, les invités d'honneur de la foire, principaux acteurs de la scène mondiale de l'art et collectionneurs internationaux. Ils visitent les plus grandes maisons de luxe françaises. Ainsi, Lenôtre a réinventé le dessert de demain dans un atelier démonstration dirigé par un chef maison ; Jean Patou où des dégustations ont été organisées à l'hôtel Ritz3(*). Cet événement permet à Paris de montrer son importance à la fois dans le milieu de l'art et dans le luxe.

La Fiac a organisé de nombreux événements afin de montrer le dynamisme de Paris aux visiteurs, aux collectionneurs et aux galeries internationales.

En 2005, les organisateurs de la Fiac et la Fondation d'entreprise Ricard ont lancé le programme YCI4(*). Ce programme vise à rassembler pendant la semaine de la Fiac, les personnalités les plus prometteuses de la génération émergente : intellectuels, critiques et commissaires d'expositions. Sélectionnés sur proposition d'institutions internationales, telles le Hammer Museum ou le Centre Pompidou, les participants sont invités à rencontrer les acteurs du monde de l'art. Ainsi, il permet à de jeunes critiques d'art venus du monde entier de visiter les lieux d'art parisiens (expositions, galeries, musées) et de rencontrer artistes, collectionneurs, galeristes, conservateurs et critiques. La Fiac et la fondation Ricard prennent le rôle d'intermédiaire entre les futures figures du monde de l'art et celles d'aujourd'hui. Depuis sa création, le programme YCI a permis de faire connaître la scène artistique française à vingt-cinq jeunes commissaires internationaux.

4- Changement de locaux

En 2006, la Fiac déménage de la porte de Versailles pour le Grand Palais et la Cour Carrée du Louvre. Les organisateurs décident de faire de ce changement un grand événement dans la partie dite le « paddock ». Une exposition est mise en oeuvre autour du thème de la maison et de l'espace habités, avec des oeuvres majeures telle celle de Franz West composée d'une centaine de canapés ou bien Ernesto Neto, Tony Cragg ou Gonzalez Torres.

Ce changement de locaux conduit à la création, en association avec le Musée du Louvre, d'un nouvel espace au coeur du Jardin des Tuileries. Ce programme extérieur propose une quinzaine de projets dans le jardin : installations, performances, sculptures, oeuvres sonores... Par ce biais, la Fiac peut atteindre un plus large public qui ne serait pas venu au sein de la foire. Il est permis à tous de découvrir l'Art Contemporain en se promenant dans les allés de ce lieu de la culture parisienne.

En 2004, la Fiac avait déjà créé une section ouverte aux jeunes galeries au sein de la foire mais la création d'un espace dans la Cour Carrée du Louvre montre l'importance des jeunes galeries pour les organisateurs. Elle est destinée aux galeries d'Art Contemporain axées sur toutes les tendances de l'art naissant. Ces galeries sont caractérisées par une démarche privilégiant la création émergente, ainsi que les éditeurs de multiples, livres et films d'artistes. Selon Jennifer Flay, la Fiac souhaite, par cet espace, avoir en son sein un« lieu prestigieux pour les plus jeunes galeries avec une vision prospective ».

C- Les foires « Off »

1- Pourquoi cette nécessité ?

Le phénomène des foires « off » est le résultat de la multiplication des Salons à la fin du XIXe siècle. Pourtant ces foires ne sont apparues en France qu'à partir de 2006. A l'instar de nombreuses grandes foires d'Art Contemporain tel Art Basel à Miami, la Fiac a vu naître à ses cotés des satellites. Auparavant Paris était la seule ville à ne pas avoir de « off ».

Comme nous l'avons vu, la Fiac, cette même année, a changé de lieu d'exposition. La foire est passée de 25 000 m2 d'exposition à la Porte de Versailles, à 6 000 m2 au Grand Palais, donc par manque d'espace, les organisateurs ont dû réduire le nombre d'exposants. De nombreuses galeries présentes à la Fiac les années précédentes se sont retrouvées rejetées de la foire. Afin de garder cette vitrine sur le marché de l'art international, les galeristes ont du réfléchir à une nouvelle façon d'être vus sans être dépendants de la Fiac.

D'autres part, il ne faut pas oublier que la participation à une foire entraîne de nombreux frais. En effet, pour les galeristes existe déjà un défi financier. Cette année, le prix de la location des stands s'élevait à 440 euros le mètre carré au Grand Palais et 310 euros pour la Cour Carrée du Louvre. A cela il faut ajouter les frais de transport, d'assurance...Toutes les galeries ne peuvent se permettre d'investir une somme aussi importante lors de ces foires.

De plus, les critères de sélection à l'entrée de la foire sont très restrictifs. En 2006, la Fiac souhaitant retrouver son aura, a durci cette sélection et c'est ainsi que des galeries tel Baudoin Lebon ou Louis Carré présentes depuis plusieurs années se sont vu refuser l'entrée de la foire. La Fiac, souvent décrite comme nationale ou même régionale, souhaitait développer son aspect international et a donc privilégié les galeries étrangères, parfois de moindre importance, par rapport aux galeries françaises.

Suite à ces différents évènements, les galeristes ont ressenti le besoin de créer des foires « off ». Ces foires permettent à de jeunes galeries qui ne peuvent être présentes à la Fiac d'être aussi sur le devant du marché de l'art.

2- Slick, Art Elysées, Show off, Cutlog

La foire est devenue un événement incontournable dans le fonctionnement d'une galerie, c'est pour cela que sont apparues Slick, Show Off ou Art Elysées en 2006. Chacune de ces foires se voulait différente, avec une éthique bien définie.

Slick a été crée par deux galeristes (Cécile Griesmar et Johan Tamer-Morael) et une journaliste (Aude de Bourbon Parme). Les créateurs veulent donner à leur foire une identité underground. Slick accueille les scènes émergentes françaises et internationales. Afin de participer à la foire les galeries doivent avoir plus de deux ans, car dans ce laps de temps elles ont pu devenir un peu plus « rentables », visibles et constituer un stock. La foire off est aussi un tremplin vers le marché de l'art international, en profitant notamment, du rayonnent de la Fiac. Cette année, Slick se composait d'une soixantaine de galeries, les organisateurs ne souhaitaient pas dépasser ce chiffre pour ne pas perdre leur ouverture à la jeune création. S'adressant au grand public, ils ne peuvent offrir un trop grand panel qui perdrait ce public néophyte. A comparer avec la foire de Bâle qui comporte trois cents stands, mais celle-ci est destinée à un public de professionnels, de marchands qui souhaitent avoir une offre vaste d'oeuvres.

C'est une foire consacrée aux galeries et d'artistes émergents. Son but est de faire la communication et de positionner ces jeunes galeristes sur le marché. Comme me l'expliquait Cécile Griesmar ils veulent « mettre en selle les « bébés » galeries ».

Art Elysées a été créée à la suite de l'éviction de certaines galeries françaises de la Fiac. Tout d'abord appelé Elysées de l'Art, elle fut rebaptisée en 2008 pour sa deuxième édition. Située sur les Champs Élysées, elle est la plus proche voisine de la Fiac. Telle la galerie Magda Danysz, la galerie Beaudoin Lebon fait partie des galeries qui ont été refusées à la Fiac et qui ont désiré créer leur foire propre. Art Elysées pourrait se définir comme la petite soeur de la Fiac, premièrement par les organisateurs mais aussi par sa volonté de se définir comme une foire d'Art Moderne et d'Art Contemporain.

Show Off se situe aussi géographiquement auprès de la Fiac, au Port des Champs Elysées. Initiée par cinq galeries françaises (Magda Danysz, Éric Dupont, Olivier Houg, Les Filles du Calvaire et Vanessa Quang), désireuses de créer une plate-forme d'échanges entre artistes émergents, amateurs d'art et galeristes, la foire est ouverte à tous les mediums. Pour ces galeries anciennement présentes au sein de la Fiac, il leur était difficile de s'inscrire au sein de cette grande foire. En effet elles ne présentent pas des artistes toujours très côtés sur le marché de l'art et ne font pas de second marché, c'est à dire d'art moderne. Elles sont plus des découvreuses de talents. A l'origine, ces galeries se sont réunies dans une association à but non lucratif et veulent que les gens qui souhaitent découvrir l'art contemporain puissent facilement le faire ; cette mission leur semble prioritaire sur les simples bénéficies financiers.

La petite dernière, Cutlog, a ouvert ses portes pour la première fois en 2009. Cutlog se veut alternative et complémentaire aux autres foires internationales et parisiennes. C'est un nouveau carrefour pour les artistes, collectionneurs, galeristes, conservateurs et directeurs de musées du monde entier.

Souvent taxées de « salons des refusés » ces foires Off ont-elles une réelle place auprès de la grande Fiac ?

Nées pour la plupart en 2006, elles sont devenues des satellites de la Fiac ; bien sûr elles profitent du rayonnement de celle-ci, mais elles se veulent chacune autonome.

Cette multiplication des foires « off » peut se voir pour la Fiac comme une reconnaissance de son importance. En effet, si la Fiac n'amenait pas un grand nombre de collectionneurs et visiteurs à Paris, ces foires « off » n'auraient pas lieu d'être. Les foires « off », tout d'abord créées pour permettre une plus grande visibilité des galeries et artistes, profitent de la renommée de la Fiac.

La question est de savoir si les collectionneurs allant à la Fiac vont aussi dans les foires secondaires.

Il existe plusieurs types de collectionneurs, ceux qui iront à la Fiac et seulement à cette foire, car pour eux, seules les oeuvres de grande valeur et reconnues sont intéressantes. Une autre catégorie va à la fois se rendre à la Fiac mais aussi se rendre aux foires « off » afin de prospecter, de trouver de nouveaux artistes pour lesquels ils feront un réel pari sur l'avenir de leur carrière. Une troisième catégorie se rendra à la Fiac car celle-ci est la plus reconnue de toutes et présente une grande qualité d'oeuvres mais composée de plus jeunes collectionneurs ou possédant moins de moyens financiers, elle achètera sur les foires « off ».

Chaque foire a un public à la fois similaire mais aussi bien spécifique selon ce qu'elle présente.

Comparé à Miami qui comprend plus d'une vingtaine de foires satellites, Paris en 2009 n'a que quatre foires « off », mais n'est ce pas trop pour le marché ?

La présence de ces foires permet d'avoir un large échantillonnage de l'Art Moderne à l'Art le plus Contemporain à un moment donné. Pour les galeries, cela leur permet d'être vues sur la place du marché parisien par tous les plus grands collectionneurs mondiaux.

Dans le monde entier, il y a environ sept cents foires ; nous pourrions ainsi faire deux foires par jour tout au long de l'année. Il est impossible physiquement de toutes les faire. Lors de la foire de Bâle par exemple, Art Basel, il y a trente-six « off ». Cette multiplication des foires n'en fait pas toujours la qualité. Bien sûr cette inflation permet une démocratisation de l'Art Contemporain auprès du grand public mais il arrivera sûrement un jour où le marché va se recentrer, comme me le notifiait Jennifer Flay « forcément des foires vont décliner car le marché est plus sélectif ».

II- Paris en 2009

A- La crise profite-t-elle au marché de l'art français ?

La Fiac et ses « off » se sont ouvertes sur un fond d'espoir de reprise d'un marché touché par la crise. Certains se demandaient même si les foires auraient lieu. Les mauvais chiffres des maisons Sotheby's et Christie's et la prudence affichée à la Frieze de Londres la semaine précédente ne laissaient entrevoir que peu d'éclaircies.

La crise aura été finalement moins longue et moins violente qu'on aurait pu le craindre. Au lendemain de la faillite de Lehmann Brothers, début septembre 2008, la chute avait été brutale. En trois mois, l'indice des prix Artprice5(*) avait chuté d'un tiers (figure 3), l'augmentation du taux d'invendus était devenu inquiétant : jusqu'à mi-septembre 2008, 80% des oeuvres estimées à plus de 1 million d'euros trouvaient encore preneur en salles des ventes, le ratio tombait à 50% en fin d'année.

Selon Artprice, la chute globale des prix a été contenue entre 22 et 23%. L'Art Contemporain, secteur le plus spéculatif et le plus volatil du marché de l'art, fut le premier touché par la dégradation de l'économie mondiale. Les prix en quelques mois sont revenus à ceux de 2006 (figure 4), comme si ces deux années de spéculation n'avaient pas existées. Une vague de licenciement a touché le monde de l'art américain : les musées financés par les fonds d'investissement, les grandes galeries. Quelques grands rendez-vous de l'art ont été annulés. En 2008 déjà, Art Cologne Mallorca, Art Frankfurt, DC Düsseldorf Contemporary n'ont pas eu lieu et ce problème n'a fait que continuer en 2009 avec la Scope London, Photo London, la Red Dot Art Fair de Bâle ou la Grosvenor House Art & Antiques Fair.

Cette hécatombe, ajoutée à la précédente grande crise du marché du début des années 1990, n'a fait que renforcer les craintes des marchands. Selon Thiery Ehrmann, PDG d'Artprice, « A l'époque, les Japonais avaient lâché leurs collections en vendant à tout prix, entraînant un effondrement généralisé et durable du marché mondial. Les cotes n'avaient commencé à remonter qu'à la mi-1993, et, en France, il avait fallu attendre 2007 pour retrouver le niveau de 19906(*)» Les professionnels du marché de l'art ayant vécu cette première crise demeuraient inquiets à l'idée de devoir revivre cette période une nouvelle fois. Mais il en n'a rien été. Bien sûr, depuis plus d'un an, le chiffre d'affaires des galeries et des maisons de vente s'est considérablement réduit, souvent de moitié, mais aucune grande faillite n'a eu lieu, ou du moins dont la crise n'était pas la principale cause.

B- Paris par rapport à Frieze Art Fair

Paris, cette année, a réussi à ne pas s'effondrer sous la pression de la crise. Par rapport à la place londonienne, Paris a repris le dessus, de manière inattendue.

Avec la création de Frieze Art Fair en 2003, la Fiac s'est sentie déstabilisée par cette foire se tenant à la même période. Il ne faut pas oublier que cette même année la Fiac était affublée de tous les maux par les galeristes jugée passéiste et trop nationale. Elle se sentait alors fortement affaiblie. Londres est donc devenue la place de l'Art Contemporain et le concurrent direct de la Fiac.

La Grande-Bretagne est au deuxième rang dans le marché de l'art international alors que la France est, elle au quatrième rang. De même, Londres est la plus grande place financière de l'Europe. Elle possède donc toutes les qualités pour attirer les plus grands collectionneurs. Frieze Art Fair a misé énormément sur l'aspect spéculatif de l'Art Contemporain, présentant des oeuvres d'artistes star, en tête des ventes tel Jeff Koons ou Damien Hirst.

Cet aspect glamour de Frieze s'est évanoui avec l'explosion de la bulle spéculative des années 1990. Les principaux acheteurs de cette foire étant les employés de la City, avec l'écroulement de la bourse, les collectionneurs de cette époque n'ont pu continuer à spéculer sur l'art. La France, elle, n'a jamais pu surfer sur cette vague spéculative pour des raisons économiques. Elle est donc apparue aux yeux des collectionneurs plus rassurante. Selon Renaud Siegmann « Paris est une place du marché de l'art prudente ». En effet, l'année 2009 a vu apparaître un retour aux valeurs sûres de l'art. La Fiac a toujours présenté des oeuvres de l'Art Contemporain actuel, mais aussi les grands noms de l'Art Contemporain des débuts ainsi que de l'Art Moderne. Depuis quelques années, le choix entre Paris et Londres se faisait naturellement pour Londres, plus sexy, hype, cosmopolite. A côté, Paris semblait provincial. La Fiac, en changeant de look, a gagné en lustre.

La crise fait encore plus pencher la balance en faveur de l'hexagone. Synonymes d'excès, les places londoniennes et new-yorkaises sont provisoirement gelées. La place parisienne et le continent européen constituent désormais un pôle attirant et rassurant pour les collectionneurs. Darren Flook7(*), directeur de The Hotel « constate un repli général des galeries et des collectionneurs sur les marchés nationaux ». Ainsi des galeries françaises tel Chantal Crousel ou Anne de Villepoix ont préféré parier sur la Fiac plutôt que sur la Frieze Art Fair.

Nous avons pu voir que pour sa 36e édition la Fiac a misé sur les rois de l'Art Moderne. Ce « projet moderne » s'appuie sur ce qui faisait la force de Paris, jadis capitale des arts avant que New York ne lui vole la vedette. Dix ténors du marché de l'Art Moderne se sont unis pour présenter des chefs-d'oeuvre de qualité muséale et d'importance historique. Ce musée éphémère de 300m2, au centre de la foire, réunit à la fois des galeries parisiennes : Malingue et Louis Carré, mais aussi certaines venues de Bâle, Zurich ou New York telle Acquavella Ammann, Beyeler, L. Gagosian, richard Gray, Krugier, L&M, PlaceWildenstein. Certains fidèles d'Art Basel, tel L. Gagosian, sont venus pour la première fois à Paris. Ce musée réalisé à l'initiative de Daniel Malingue rappelle les bases de l'Art Contemporain et nous permettent de le comprendre. Ces grands noms de l'Art Moderne, habitués des foires américaines et de celle de Bâle, avaient auparavant déserté Paris.

Paris a su remettre en avant l'importance culturelle et artistique de cette ville, étant un musée à ciel ouvert.

Paris apparaît donc comme une place prudente du marché de l'art, qui rassure les collectionneurs. Nous sommes passés d'une ère « glam » à une ère de valeurs sûres, avec un retour aux bonnes galeries avec des artistes de qualité. La Fiac a attiré de grandes galeries jusque-là fidèles à Frieze Art Fair de Londres, dont Pilar Corrias, The Approach, Mitchell-Innes & Nash, Per Skarstedt, Pau- la Cooper et Larry Gagosian.

Cette année, la Fiac et son partenaire officiel, le groupe Galeries Lafayette, à l'initiative du collectionneur Guillaume Houzé, arrière arrière-petit-fils du fondateur du magasin, ont lancé un programme de soutien aux galeries émergentes. Depuis quatre ans déjà, le groupe était associé à la foire. Ce programme a rassemblé dans la Cour Carrée quatorze8(*) galeries françaises et internationales sélectionnées par un jury composé de Christine Macel (Centre Pompidou - Paris), Hans-Ulrich Obrist (Serpentine Gallery - Londres) et Marc-Olivier Wahler (Palais de Tokyo - Paris). Les galeries ont été sélectionnées pour la qualité et l'audace de leur programmation prospective, et sur la base d'un projet spécifique pour la Fiac présentant de un à trois artistes. Ce programme apporte à chaque galerie un soutien financier significatif.

De même, à la Cour Carrée, le prix des stands n'a pas augmenté. Cet espace est destiné aux jeunes galeries, c'est à dire d'au moins dix ans d'âge. Pour les organisateurs, ce laps de temps permet aux galeries d'avoir effectué un travail prospectif. Celles-ci ont le choix de ne pas faire une exposition personnelle car c'est un réel pari commercial. Ainsi, elles peuvent toucher plus de collectionneurs et montrer une image vaste de la galerie.

Ce programme manifeste la volonté conjointe de la Fiac et du groupe Galeries Lafayette de s'engager fortement au côté des acteurs de la scène artistique internationale.

Pour la Fiac, il s'agit d'affirmer la nécessité absolue de porter, quelles que soient les difficultés du contexte, une attention prioritaire aux démarches prospectives.

Pour les Galeries Lafayette, cet engagement s'inscrit dans le cadre d'une démarche globale de soutien à toute la chaîne de production et de diffusion de la création contemporaine, dont les galeries sont un maillon essentiel.

Paris, pour cette édition 2009 a été plus sur le devant de la scène que Frieze. Elle a profité de la chute des places boursières et de son image de place rassurante pour les investisseurs. En organisant ce « projet moderne » qui a su attirer les grandes galeries internationales et en aidant les jeunes galeries par le biais du programme avec les Galeries Lafayette, la Fiac a su rassembler tous les univers de l'art. Les foires off ont su aussi gérer la crise et ont profité de l'engouement autour de la Fiac pour réussir.

Jennifer Flay me confiait lors de notre rencontre : « à mon arrivé à la Fiac j'avais la volonté de la préparer à une prochaine crise, faire qu'elle soit assez forte pour la surmonter ». En effet, en tant que galeriste, elle avait connu la crise des années 80 et c'est peut être cela qui a aussi permis à Paris de dépasser cette crise.

Dans la presse nous avons pu voir que la Fiac et ses foires satellites ont été bien accueillies. Alors que l'on se rappelle l'époque où Beaux-Arts Magazine titrait « Anniversaire ou enterrement »9(*) en 2003, cette année la « Fiac 2009, est Riche et brillante »10(*), de même Connaissance des Arts mettait à sa une « Vive la Fiac ! »11(*). Le Journal des Arts lui titrait « Vent d'optimisme sur la Capitale »12(*), « Le off donne de la voix »13(*) ou encore « Frieze détrônée par la Fiac »14(*).

Tel que me le notifiait Renaud Siegmann « la France peut rivaliser avec Londres car Paris est la ville de l'histoire de l'art, de la culture ». C'est grâce à ce retour aux valeurs sûres de l'art et donc surtout grâce à la crise que Paris reprend sa place sur le marché de l'art européen en repassant devant Frieze Art Fair.

Cette réussite de l'édition 2009 de la semaine de l'art contemporain à Paris peut aussi se percevoir à travers quelques chiffres des ventes faites au cours de la Fiac. De nombreuses transactions, signe d'un marché confiant, se sont faites, à l'image de la vente par la galerie parisienne Jeanne-Bucher/Jaeger Bucher d'un Nicolas de Staël et d'un Dubuffet, le premier ayant été vendu pour une valeur de 1,5 million d'euros. Yvon Lambert (Paris, New York) a vendu une oeuvre de Jenny Holzer pour un montant supérieur à 300.000 euros. Deux oeuvres de Louise Bourgeois ont trouvé preneurs à 220.000 dollars chacune ainsi que deux pièces de Sterling Ruby pour des montants supérieurs à 200.000 dollars. La galerie new-yorkaise Pacewildenstein a présenté un Mondrian, "Composition with Blue, Red and Yellow" (1935-1942), évalué à 35 millions de dollars, qui a été réservé et serait en voie d'être vendu à un grand collectionneur.

C- L'impact pour les galeries

Plus qu'un antiquaire ou un marchand, l'activité principale du galeriste d'Art Contemporain est la promotion de ses artistes. Son rôle consiste à découvrir et soutenir un certain nombre d'artistes en défendant leur travail auprès des collectionneurs et des institutions. Les galeries s'approvisionnent directement auprès des artistes, soit en prenant des oeuvres en dépôt soit en les achetant. Les galeristes ont à leur disposition trois moyens pour effectuer la promotion de leurs artistes, l'exposition au sein de leur galerie, la publication de catalogues et la participation aux foires.

Les foires sont à la fois un lieu de commerce et un lieu mondain. Elles permettent une légitimation de la création contemporaine en l `exposant lors de manifestations de grande envergure. Les foires sont devenues incontournables dans le marché de l'art, elles créent un moment d'appel pour le public. Bien sûr, le choix de participer ou non à une foire dépend de la clientèle de la galerie. Si elle a des collectionneurs qui ne vont pas dans les foires et qui sont fidèles à la galerie, il n'est pas forcément nécessaire d'être présent lors de ces manifestations. Mais nous avons pu voir que cette année les plus grandes galeries mondiales d'Art Moderne étaient présentes à la Fiac, lors du « projet moderne ».

La participation à une foire permet aux galeristes de toucher de nouveaux collectionneurs et surtout de les fidéliser. La foire est donc tout d'abord un lieu de communication, qui permet d'être identifié sur le marché de l'art national ou international. Le vrai travail sur une foire est de relation publique, il faut savoir attirer le collectionneur et surtout le suivre après la foire. Il est important d'être présent sur une foire pour montrer que l'on est en vie, actif et toujours dans la mouvance.

L'impact de ces rencontres va être différent selon la situation géographique d'une galerie. Une galerie parisienne pourra facilement amener le collectionneur à sa galerie. Au contraire, une galerie de province aura plus de difficulté à emmener un collectionneur dans ses locaux, surtout si il est étranger. Le travail de galeriste sera donc différent selon son origine. Un galeriste provincial ne pourra réellement fidéliser cette clientèle ou seulement d'une foire sur l'autre, les contacts faits pendant la foire demeurent ceux de la foire. A l'inverse, une galerie parisienne utilisera cette présence comme une vitrine de son travail et pourra fidéliser cette clientèle en-dehors des foires. C'est pour cela que de nombreuses galeries situées en province ont créé des succursales à Paris, telle la galerie Duplex à Toulouse, ou Granville Gallery qui ouvrira un show-room à l'hiver 2010.

Le choix de la foire à laquelle la galerie va participer a une incidence importante pour son image. Une galerie de renommée, active sur le plan international, préfèrera participer à la Fiac car c'est là où elle retrouvera des collectionneurs qui lui correspondent le plus. Des galeries jeunes choisiront plutöt une foire « off ». De même, une galerie qui souhaite toucher de nouveaux collectionneurs avec des oeuvres à des prix plus raisonnables, telle la galerie Envied'art participera à Art Elysées. Il est important de ne pas se tromper dans ce choix car certains collectionneurs ne participent pas à toutes les foires. Cette participation ou non à une foire fait aussi l'image de la galerie et sa ligne artistique.

Hormis ce choix personnel ce sont les organisateurs de la foire qui déterminent la participation d'une galerie à leur événement. Car, comme nous l'avons vu, toutes les galeries ne peuvent se présenter à toutes les foires. Il existe des barrières d'âge, de reconnaissance, ou comme pour Show Off il faut être invité par l'organisation pour pouvoir y participer. Bien entendu ce qui prédomine dans la sélection des galeries, c'est le travail des artistes présentés.

Pour une galerie, participer à une foire est devenu une pratique incontournable dans la promotion de ses artistes, le galeriste lie ainsi des contacts avec des collectionneurs et montre sa présence active sur le marché de l'art, mais est-ce réellement rentable ?

La participation à une foire entraîne de nombreux frais pour les galeries. C'est un investissement important, une galerie ne peut se permettre de perdre trop d'argent lors de cette manifestation et se doit de rentrer dans ses frais.

Participer à une foire est très cher, par exemple la Fiac est plus coûteuse qu'Art Basel. Paris est la ville la plus chère pour organiser une foire, il y existe peu d'aides de la part de l'État alors que la culture représente 1 à 2% du PIB15(*). Cet élément rentre en compte dans la somme à débourser pour une galerie. Pour illustrer cela : un stand de trente m2 au Grand Palais coûte un peu plus de 13 000 euros hors taxes , auxquels s'ajoutent d'abord les frais de transport, éventuellement de douane, et les frais de séjour sur place pour le staff. Il faut aussi payer les murs et les spots lumineux (au minimum 3 000 euros). (figure 5)En plus de ces frais d'ordre matériel il faut ajouter la production des oeuvres entre 10 000 et 15 000 euros, les invitations (2 000 euros). Si bien que le stand de la galerie Art : Concept coûte entre 15 000 et 30 000 euros. Pour un stand de soixante-dix m2 il faut compter entre 50 000 à 60 000 euros. A titre comparatif, le coût d'un stand de soixante-cinq m2 à Art Basel, foire qui dure six jours, contre cinq pour la Fiac, s'élève environ à 41 500 euros, dont 24 000 euros pour la location. Le prix du m2 étant de 370 euros contre 440 euros au Grand Palais, montant comprenant portes, cloisons, électricité, parking et une page de publicité dans le catalogue.

Cette somme que doivent débourser les galeries pour leur participation à la foire est à mettre en lien avec le budget de la Fiac. Chaque année les dépenses de la Fiac s'élèvent à 6 millions d'euros qui comprennent la location du site, le coût de la construction (structures, stands, espaces d'accueil), le coût du personnel, le budget communication, le budget RP (invitations, programmes) et le budget prospection. La location des stands représente environ 60% des recettes de la Fiac.

Il ne faut pas oublier que la Fiac a aidé cette année les jeunes galeristes de la Cour Carrée en leur offrant un passe navigo, en négociant des chambres d'hôtel mais aussi par le partenariat avec les Galeries Lafayette qui a permis de diviser par deux les frais pour quatorze de ces jeunes galeries.

Le budget pour les foires « off » n'est pas forcément moins élevé, le m2 sur Art Elysées coute 380 euros, sur Cutlog 310 euros et pour Slick 260 euros.

Le volume des ventes sur une foire n'est cependant guère prévisible. Selon les différentes galeries que j'ai interrogées à ce sujet j'ai pu en conclure que la participation à une foire est différemment rentable.

Ainsi la Galerie Porta Avion me confiait : «  sur cinq jours nous vendons l'équivalent de trois mois d'exploitation ».

Pour JTM Gallery présente sur Slick, la part relative des ventes lors de foires est équivalente à celle en galerie. A l'inverse, pour la galerie Vieille du Temple, ses ventes sur Art Elysées n'ont pas été très significatives cette année.

Ainsi selon Cécile Griesmar « Le rapport entre les ventes en galeries et les ventes en foires est différent selon les galeries, mais souvent elles font le double de leur chiffre d'affaire sur la foire, après ». En effet, l'impact n'est pas toujours immédiat, c'est plus un travail de relationnel qui se met en place. Si les galeristes arrivent à faire venir les contacts pris sur le stand à la galerie, là ils auront réussi leur foire.

Il est difficile de savoir à l'avance si une foire va être rentable ou non, plusieurs facteurs rentrent en compte, l'économie, le public présent, et voir même la météorologie.

Participer à une foire, pour une galerie, est devenu essentiel pour la diffusion de ses artistes mais aussi pour l'image de la galerie. C'est un réel enjeu financier mais il existe un risque supplémentaire celui d'échouer à la promotion de l'artiste. C'est à la fois la notoriété de l'artiste mais aussi celle de la galerie qui est mise en jeu.

III- Tout le marchÉ en symbiose

A- Les prix d'Art Contemporain

Crée en 1994, l'Adiaf, Association pour la Diffusion Internationale de l'Art Français, présidée par Gilles Fuchs, regroupe plus de deux cent cinquante collectionneurs privés et amateurs d'Art Contemporain en France. Ses membres souhaitent agir aux côtés des institutions pour contribuer à la promotion de la scène française. L'ambition de l'Adiaf est avant tout de soutenir l'Art Contemporain français et de contribuer à son rayonnement international en faisant mieux connaître la jeune scène artistique française, à l'étranger. Ils souhaitent aussi sensibiliser un large public à l'esprit de collectionnisme. Afin de promouvoir les artistes français, l'Adiaf organise des expositions d'oeuvres issues des collections privées françaises et une collection triennale constituant un panorama des derniers achats dans les collections françaises.

Le Prix Marcel Duchamp a été créé en 2000 par l'Adiaf. Son ambition est de distinguer un artiste français ou résidant en France, représentatif de sa génération (en général entre 35 et 45 ans) et travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels : installation, vidéo, peinture, photographie, sculpture ...

A l'image de Marcel Duchamp, ce prix souhaite rassembler les artistes les plus novateurs dans leur génération et encourager toutes les formes artistiques nouvelles qui stimulent la création. Unique en son genre, ce prix de collectionneurs permet à une nouvelle génération d'artistes de bénéficier d'une structure qui favorise leur reconnaissance, donne une plus grande visibilité à leurs propositions artistiques, et les aide dans leur parcours international.

Le prix est organisé en partenariat avec le Centre Pompidou, Musée national d'Art Moderne, qui a choisi d'ouvrir son mode de sélection d'artistes exposés par le biais du regard des collectionneurs. Depuis 2005, la Fiac, Foire internationale d'Art Contemporain de Paris, s'est associée aux organisateurs et offre une large vitrine aux artistes sélectionnés, leur apportant une visibilité supplémentaire auprès des collectionneurs français et étrangers. Fruit d'une initiative privée relayée par une institution publique, le Prix Marcel Duchamp mobilise un réseau du monde de l'art : artistes sélectionnés selon les critères les plus rigoureux, conservateurs de grandes institutions, collectionneurs français et étrangers, critiques et experts.

Ce sont les membres du comité de sélection de l'Adiaf, c'est à dire des collectionneurs, qui établissent la liste des artistes nommés. Une fois quatre noms sélectionnés, ceux-ci sont soumis à un jury international réunissant des experts, conservateurs, critiques, collectionneurs français et étrangers. Comité de sélection et jury international sont renouvelés pour chaque édition.

Les quatre nommés sont exposés à la Cour Carrée du Louvre lors de la Fiac et disposent d'une publication par l'Adiaf consacrée à leur travail. Pour l'année 2009 le jury a réuni des collectionneurs ; James Cottrell (Etats-Unis), Dakis Joannou (Grèce), des directeurs de musées ; Kasper König, Ludwig Museum, Cologne (Allemagne), Charlotte Laubard, CAPC Bordeaux (France), Alfred Pacquement, Musée national d'Art Moderne, Centre Pompidou (France), une artiste Jacqueline Matisse-Monnier, (France, Etat-Unis) et Gilles Fuchs, le Président de l'ADIAF (France). La pluralité de ce jury permet d'avoir différents points de vue sur ce qui fait l'exception d'une oeuvre d'art.

Le lauréat va être exposé pendant deux mois au Centre Pompidou dans l'espace 315, il va être doté financièrement de 35 000 euros offert par l'Adiaf. De même l'Adiaf produit une de ses oeuvres et le Centre Pompidou publie un catalogue consacré à l'artiste.

Pour l'édition 2009, les quatre nommés étaient Saâdane Afif, Damien Deroubaix, Nicolas Moulin et Philippe Perrot.

Le prix Marcel Duchamp a été rendu à Saâdane Afif, artiste plasticien français, lauréat en 2005 du prix international d'Art Contemporain de la fondation Prince Pierre de Monaco. Il a créé des installations sensorielles où se mêlent sculptures, vidéo, musique et jeux de lumière.

L'artiste travaille sur l'exploration des langages plastiques pour représenter la complexité du monde. Son oeuvre est marquée par une logique coopérative et la création de ponts entre disciplines.

Représenté par la Galerie Michel Rein, avec son oeuvre Vice de Forme, Saâdane Afif renoue avec ses interrogations du champ musical en ayant fait mettre en musique douze chansons par le compositeur Louis-Philippe Scoufaras.

Exceptionnellement, cette année, les quatre nommés vont être exposés une seconde fois tous ensemble au pavillon de la France de l'exposition universelle de Shanghai en juin 2010. De même, de novembre à avril 2011 aura lieu une exposition « De leur temps (3) » au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg. La triennale des collectionneurs de l'ADIAF sera dédiée à l'ensemble des artistes, lauréats et nommés, du Prix Marcel Duchamp depuis sa création par l'ADIAF en 2000. Elle présentera une sélection de 150 oeuvres des 43 artistes du Prix Marcel Duchamp acquises par 70 collectionneurs privés. Au cours de l'année 2011, une exposition au musée Mori de Tokyo réunira une trentaine d'artistes du prix Marcel Duchamp. Par le biais de ces expositions, les membres de l' Adiaf souhaitent mettre en avant, internationalement, les artistes représentatifs des enjeux de la scène artistique française. Le dixième anniversaire du prix sera l'occasion de faire rayonner l'art contenporain français en France et dans le monde à travers ces nombreux évènements programmés pour les années 2010 et 2011.

Le 11 février dernier, les quatre artistes nommés pour l'édition 2010 ont été révélés : Céleste Boursier-Nougenot (installation) galerie Xippas, Cyprien Galliard (vidéo) galerie Bugada ans Cargnel, Camille Henrot (installation) galerie Kamel Mennour et Anne-Marie Schneider (peinture) galerie Nelson Freeman. Quant au jury, il sera composé de Gilles Fuchs, Président de l'ADIAF, Nicolas Bourriaud, curateur et critique d'art (France),?Carolyn Christov Bakargiev, commissaire et critique, directrice artistique de la Documenta 13 de Kassel (Etats-Unis, Italie),?Rosa de La Cruz, collectionneur (Etats-Unis)?, Toshio Hara, collectionneur (Japon),?Jacqueline Matisse-Monnier, artiste (France, Etats-Unis) et d'Alfred Pacquement, Directeur du Musée national d'art moderne, Centre Pompidou (France).

Pour l'édition 2009 de la Fiac, un nouveau prix a vu le jour : le prix Lafayette. Cette récompense est attribuée à l'un des artistes des quatorze galeries sélectionnées pour profiter d'un soutient financier lors de la Fiac. Le lauréat bénéficiera de l'acquisition d'une oeuvre par le groupe Galeries Lafayette, de la présentation d'une exposition, ainsi qu'une dotation pour une production nouvelle dans une grande institution parisienne. Le Prix Lafayette, pour sa première édition, a été attribué à l'artiste américaine Carol Bove, présentée par la galerie londonienne Hotel. Elle exposera ses oeuvres au Palais de Tokyo lors de la Fiac 2010. Son travail consiste à la collecte et l'assemblage des livres qui traitent des idéologies utopiques dans les années soixante et soixante-dix. Ses morceaux d'étagère personnels lui permettent en utilisant des pages de texte ou des images issues d'ouvrages sur la sexualité, la méditation, l'architecture expérimentale, et d'autres livres cultes de cette période qu'elle combine souvent avec des objets symboliques, de former un millésime "paradisiaque" des mouvements politiques, sociaux et artistiques.

En même temps que cette semaine de l'art contemporain, le collectionneur Guillaume Houzé organise à la galerie des Galeries Lafayette une exposition « Antidote ». Celle-ci regroupe des jeunes artistes français encore méconnus et tend à mettre en valeur la puissance créative de la France, et par là, contribue à son rayonnement dans le monde. « Antidote 5 » a réuni les oeuvres de dix artistes français : Dove Allouche, Pierre Olivier Arnaud, Sophie Bueno-Boutellier, Étienne Chambaud, Isabelle Cornaro, Aurélien Froment, Mark Geffriaud, Laurent Montaron, Jimmy Robert et Clément Rodzielski. Cette exposition propose un renouveau dans sa sélection et insiste sur sa vocation première : révéler et soutenir la jeune scène artistique contemporaine française. Cette année, l'exposition donne la parole à de jeunes artistes issus d'une même génération, traversée par des réflexions communes : le temps, la mémoire et l'absence, l'image, sa condition d'apparition et de perception. Elle met ainsi en regard un ensemble de pièces qui interroge la conceptualisation d'une oeuvre où l'idée du projet prime sur la matière.

Guillaume Houzé apporte un grand soutien à la fois aux galeries et aux artistes de la scène émergente, autre fois apanage de Frieze Art Fair. Ce prix, créé tout de même sous l'influence de son ainé, le prix Marcel Duchamp, tend à aider la jeune création française à être vue sur la scène internationale.

Ces prix destinés à mettre en avant la création contemporaine se limitent à un niveau national voir européen. Chaque pays, en effet, organise ses propres titres.

Ainsi, en Angleterre le prix Turner16(*) récompense chaque année un artiste contemporain, généralement britannique, de moins de cinquante ans. Il est organisé depuis 1984 par la Tate Britain. Bien qu'associé à l'art conceptuel, le prix est décerné aux artistes utilisant les nouveaux médias, tels que l'art vidéo, l'installation et la sculpture non conventionnelle, mais aussi aux artistes peintres. La nomination se fait par vote du public et l'événement est couvert médiatiquement, le prix est retransmis à la télévision. Ainsi on compte dans les lauréats Gilbert & George, Damien Hirst ou Richard Wright. En France, nous sommes loin de cet engouement populaire pour un prix artistique, le prix le plus reconnu demeure le Marcel Duchamp. Comme l'explique Gilles Fuchs, président de l'Adiaf « Sa particularité est d'être décerné par des collectionneurs, français et étrangers, qui veulent s'engager pour défendre les artistes français ». Il y a une réelle volonté de la part de ces collectionneurs d'être actifs auprès de la jeune création française.

Ces récompenses permettent d'intéresser les médias aux artistes français. Cela ne va pas changer la carrière de l'artiste du jour au lendemain mais c'est un tremplin. Tout dépend du moment où cela arrive dans sa carrière. Comme l'explique Michel Rein « Quand Raphaël Zarka a eu le prix Ricard (en 2008), il était encore très peu connu, et cela lui a été très utile. Beaucoup de ses oeuvres ont été vendues cette année là. Pour d'autres, plus confirmés, comme Didier Marcel, élu par Monaco (en 2008), c'est d'avantage une caution. Quant au prix Duchamp d'Afif, qui coïncide avec une oeuvre sublime, il lui permettra d'avoir un impact plus international. » 17(*)

Pour la galerie, la seule nomination d'un de ses artistes au prix Marcel Duchamp lui permet de gagner en visibilité et de connaître une reconnaissance de son travail de découvreur de talent.

Le prix Marcel Duchamp et le prix Lafayette profitent de l'impact international de la Fiac. La foire offre à ce prix une grande visibilité sur la scène de l'Art Contemporain. Elle participe à la volonté des collectionneurs de mettre en avant la création française.

Ces organisations conjuguent leurs efforts pour valoriser nos artistes au sein d'un événement à renommée internationale.

B- Les acquisitions par le Fonds National d'Art Contemporain

Pour la cinquième année consécutive, le ministère de la Culture et de la Communication a fait procéder par le Centre national des arts plastiques à une série d'acquisitions d'oeuvres exposées à la Fiac pour un budget de 400 000 euros.

La Direction Générale avec le Centre National des Arts Plastiques18(*) ainsi que le Fond National d'Art Contemporain19(*) se déplacent avant l'ouverture à la Fiac. Une première commission est organisée, après une visite des stands, une seconde commission est faite pour définir les achats. Avant même l'ouverture de la Fiac, des inspecteurs et la commission font un travail en amont auprès des galeries. Ils vont privilégier les achats directement aux galeries plutôt qu'aux artistes afin de ne pas entraver le système du marché de l'art.

La commission en 2009 a regroupé - des artistes - :?Marc Descgranchamps, Nathalie Elemento, - des collectionneurs - :?Didier Grumbach,?Jean Mairet - des critiques d'art - :?Philippe Dagen,?Philippe Regnier, - des responsables de la diffusion de lieux de diffusion en région - :?Joëlle Pijaudier, la conservatrice en chef du patrimoine, directrice des Musées de Strasbourg et Jean-Charles Vergne directeur du FRAC Auvergne.

La commission est élue pour trois ans, son but premier est de constituer une vaste collection pour le Fnac. Les artistes français ne sont pas privilégiés lors de ces achats, la commission tend à un grand équilibre dans la répartition de ceux-ci. Ce qui prime est une recherche d'excellence et de singularité.

Depuis le XIXème siècle, l'état achète des oeuvres aux artistes lors des salons et foires, mais les acquisitions faites par le Centre National des Arts Plastiques lors de la Fiac ne remontent qu'à 2005. En effet, l'État a pris conscience de l'importance du marché de l'art. Avant l'État était en dehors du marché de l'art, il se méfiait des fluctuations du marché. De nos jours, les institutions reconnaissent que le marché à un rôle. Il n'est pas possible d'occulter le marché dans la fabrication du goût.

Le Centre National des Arts Plastiques joue un rôle prospectif actif par l'acquisition d'oeuvres d'art venant enrichir le Fonds National d'Art Contemporain. Ces acquisitions visent en premier lieu à témoigner de la création en train de se faire, en enregistrant en temps réel, une situation artistique, qui révèle la diversité des pratiques et des démarches artistiques actuelles dans le domaine des arts plastiques, de la photographie ou du design. C'est ainsi que se constitue, au fil du temps et pour l'avenir, un patrimoine de qualité dont l'éclectisme révèle les courants dominants de chaque époque. Les modalités d'acquisition particulièrement simples - des achats directs aux différents acteurs du marché - permettent en outre, de soutenir économiquement et institutionnellement en premier lieu les artistes, mais aussi les galeries prioritairement françaises ou européennes.

Les trois objectifs principaux qui guident la politique d'acquisition sont : le soutien de la jeune création, la constitution d'un ensemble d'oeuvres cohérent autour d'un artiste afin de mettre en évidence l'évolution de son parcours autour d'un mouvement artistique ou dans un domaine spécifique et la représentation de la création internationale.

Les institutions représentent tout de même une sorte de garde-fou. Elles ne sont pas tombées dans l'extrême et gardent un certain recul par rapport aux artistes « phare » en tête des classements. Pour leurs collections, les institutions regardent à la fois vers le marché de l'art mais vont aussi chercher les artistes dans leur atelier. Dans ces institutions, il y a des historiens de l'art qui recherchent ce qu'il y a de plus pertinent.

L'artiste, au fur et à mesure de son évolution, va sortir de son atelier pour rentrer dans le système du marché de l'art, les institutions vont empêcher que ces jeunes artistes soient obligés de brader leurs oeuvres. Elles préservent des dérives du marché de l'art.

Les grandes expositions ont familiarisé le public avec l'art. Ces deux milieux veulent se rapprocher mais le marché est motivé par ce qui est nouveau, par l'effervescence, à l'inverse des institutions. Lesquelles sont garantes d'une certaine valeur de l'art.

Ainsi, à l'occasion de la 32e édition de la Foire Internationale d'Art Contemporain (6-10 octobre 2005), le Ministère de la culture et de la communication a souhaité marquer l'importance qu'il accorde au soutien du marché de l'art en France, en proposant au Centre National des Arts Plastiques de procéder, pour la première fois, à une série d'achats d'oeuvres présentées à la Fiac, afin d'enrichir les collections du Fonds National d'Art Contemporain. Trente-quatre oeuvres ont été acquises pour 420 000 euros dont Canevas de Pascal Pinaud, Excentrique de Daniel Firman ou Clouds d'Arik Levy.

En 2006, le Cnad a retenté l'expérience et a acquis trente oeuvres d'Art Contemporain pour le montant de 400 000 euros dans vingt-neuf galeries différentes.

En 2007, quarante-deux oeuvres pour le même montant et en 2008 trente-quatre oeuvres.

Cette année, le Fond National d'Art Contemporain a été doté de vingt-quatre oeuvres acquises dont Su Mei Tse, Julien Prévieux, Eva Nielsen, David Lamelas, Rachel Labastie ou Adel Abdessemed. 20(*) Ces artistes à la fois d'origines différentes (Luxembourg, France, Algérie ou Argentine) travaillent aussi différents médiums (vidéo, peinture, porcelaine...). Chacun de ces artistes a une thématique qui lui est propre. Rachel Labastie, dans sa récente série Entraves, répertorie les instruments de la contrainte, reproduisant en fine porcelaine blanche les fers des esclaves, transformés en singuliers trophées d'un passé colonial où coexistaient les hommes libres et ceux privés de droits. Par sa réactualisation, sous une forme à la fois séduisante et néanmoins bien fragile, elle rappelle la permanence d'un esclavage dit « moderne », produit d'une société normalisante.

Julien Prévieux, quant à lui, entretient une ambiguïté entre mobilier et immobilier, entre sphère privée et façade publique, entre l'intériorité du retrait et l'extériorité de l'extrait. Le Lotissement propose une modélisation de ces espaces en creux que furent laboratoire, bureau, atelier. Ce sont les lieux du retrait où la pensée se met en acte, desquels est livrée l'enveloppe, l'image d'une pensée mise en musique, en texte ou en objet. Rassembler ces architectures serait penser un aménagement du territoire de la pensée, autrement dit penser une politique publique de l'engagement personnel.

Su-Mei Tse, née à Luxembourg en 1973 d'un père chinois et d'une mère britannique, a très vite saisi l'intelligence du contraste, du métissage. Elle en a fait une source d'inspiration, de réflexion pour son travail de plasticienne et de musicienne. Ses oeuvres mêlent cinéma, photographie, musique et danse, dans une logique avant tout émotionnelle. Son travail conserve la force d'un regard tourné vers l'humain, uniquement guidé par son interprétation personnelle. Le réel n'est pas analysé, il est mis en scène. Avec Open score, 2007, Su-Mei Tsé reprend des sujets comme l'autisme, déjà abordé avec Chambre sourde, 2003 et Le Musicien autiste, 1999-2003.

Ainsi ces choix sont faits conformément aux orientations de la politique d'acquisition du ministère de la Culture et de la Communication : être attentif à la jeune création, acheter des oeuvres marquantes d'artistes confirmés pour constituer des ensembles significatifs et être ouvert aux différents courants de l'art.

Les oeuvres acquises rejoignent alors la collection du Fonds National d'Art Contemporain, la plus grande collection internationale d'art vivant rassemblée en France, conservée par le Centre National des Arts Plastiques. Ces oeuvres sont exposées au public grâce à une politique active de prêts et dépôts. Chaque année, près de cinq cents oeuvres sont mises en dépôt dans les musées, les administrations et les ambassades. Parallèlement, près de deux mille cinq cents oeuvres sont prêtées pour des expositions temporaires, en France ou à l'étranger. Les récentes acquisitions en arts plastiques ont été exposées à Grenoble, Nantes, Marseille, Rouen, Lyon et Amiens, ainsi qu'à Genève, Sao Paulo, Mexico, au Musée de Rochechouart. ?

Les collections design ont été montrées à Taipei, Séoul et Saint-Étienne, puis à Paris, en 2004, dans un grand déploiement de deux mille objets. De grands ensembles monographiques ou thématiques de photographies sont régulièrement présentés à l'étranger, aux biennales de Moscou, de Bamako et en Chine, ainsi que lors d'expositions à Séoul ou Bangkok, ou encore en Espagne, au Portugal et en Pologne.

C- Le milieu de l'art

Les institutions, à travers le Frac et la Drac, jouent un rôle important dans la diffusion des artistes. Tous les acteurs de l'art français travaillent dans ce sens.

Nous remarquons de nos jours, lors de la semaine de l'Art Contemporain, fin octobre, que tout le monde de l'art est en symbiose. Cette année encore de grandes expositions ont été organisées : Xavier Veilhan au Château de Versailles, Renoir au XXe siècle aux Galeries Nationales du Grand Palais, Pierre Soulages, la photographie surréaliste et Le Festival (curated by Bernard Blistène) au Centre Pompidou, Les Graffitis à la Fondation Cartier, carte blanche à Joseph Kosuth au Musée du Louvre, Frederico Fellini et Francesco Vezzoli au Jeu de Paume, James Ensor au Musée d'Orsay, Simon Starling au MAC/VAL ...

Ce travail à l'unisson des institutions et des foires n'a pas toujours été à l'honneur. Dans les premières années de la Fiac aucun événement spécifique n'était organisé dans les musées de Paris. Les institutions restaient éloignées du marché de l'art jugé trop mercantile. Mais la ville de Paris s'est désormais intéressée à cet événement et surtout aux visiteurs qu'il amène.

Les foires organisent pour leur public VIP des parcours à travers les musées de la ville, les collections privées ou des rencontres. Dans les 65 000 visiteurs que la Fiac reçoit chaque année, nous pouvons compter à peu près 5 000 VIP ; parmi ceux-ci, sont présents des directeurs d'institutions, des collectionneurs ou des critiques. En rapprochant ces personnes des institutions par ce parcours, les foires permettent aux musées de toucher un nouveau public. Public qui va par la suite pouvoir aider les musées, faire des dons.

Selon Jennifer Flay, directrice artistique de la Fiac, cette synergie entre les institutions et les foires serait apparue à l'arrivée de Martin Béthenod au sein de la direction de la foire. En effet, ayant travaillé au ministère de la culture et de la communication en tant que délégué aux Arts Plastiques entre 2003 et 2004, ainsi que nommé à la direction du centre Pompidou il a une relation privilégiée avec les institutions. Il ne faut cependant pas restreindre à la seule personnalité de Martin Béthenod ce changement de politique culturelle. Les institutions, les musées ont pris en compte l'impact des foires d'Art Contemporain dans le marché de l'art et ont choisi de vivre en synergie cet événement. Les foires attirent des publics très différents, du collectionneur le plus pointu au badaud. Pour les visiteurs du dimanche, n'étant pas des professionnels, aller dans une foire est devenu un événement mondain ou chacun peut aller se promener dans les allés et découvrir l'art. Pour ces personnes qui n'oseraient jamais passer la porte d'une galerie, aller dans les musées, la foire est devenue un lieu de promenade. Cette première approche de l'art permet à ces visiteurs d'être sensibilisés à l'Art Contemporain ; par la suite ils oseront se rendre dans les grandes expositions. On remarque que ces dernières années les expositions organisées par exemple au Grand Palais, comme « Picasso et les maîtres » (octobre 2008-février 2009) ont attiré plus de 700 000 visiteurs. Le grand public par ces deux biais est devenu plus proche de l'art.

Des dizaines de rendez-vous sont organisés lors de cette semaine, tout le marché de l'art mais aussi toute la ville de Paris vit cet événement en harmonie.

L'impact des foires ne s'arrête pas aux artistes, aux galeries ou aux institutions, les maisons de ventes aux enchères profitent aussi de la présence des plus grands collectionneurs à Paris.

Les galeries sont les premiers bénéficiaires des foires car ce sont elles qui sont présentes lors de ces événements et qui sont en contact direct avec les collectionneurs. Mais tout le marché de l'art profite de cette effervescence. Ainsi, les sociétés de ventes sont présentes sur le second marché alors que, le premier marché, c'est-à-dire les oeuvres provenant directement de l'artiste et n'ayant jamais été vendues auparavant, est en général l'apanage des galeries d'art.

L'entrée des foires est refusée aux sociétés de vente pour empêcher qu'elles n'accèdent au premier marché et ne parasitent le métier des galeries. La Slick, en revanche, fait un partenariat avec Drouot, ils organisent des conférences.

Les maisons de ventes ne peuvent donc privilégier de nouveauté artistique. Nous pouvons remarquer, que lors de cette semaine, les sociétés de vente aux enchères organisent leurs ventes de prestige tel Artcurial ou Christie's. Ces sociétés bénéficient de la présence des grands collectionneurs qui ne s'arrêtent pas à la visite des foires. Ils profitent de tous les événements organisés par les foires, les musées, les maisons de ventes pour faire leur marché. Ils prospectent à tous les niveaux pour trouver les oeuvres les plus originales, intéressantes.

Par exemple, la société de vente Millon Cornette de Saint Cyr a organisé une vente les  24 et 25 octobre à Drouot Montaigne à deux pas de la Fiac. Une oeuvre de Jean-Michel Basquiat « VNDRZ, 1982 » a été adjugée à 1 306 356 euros, une sculpture de Niki de Saint Phalle, « Péril Jaune, 1968 » a elle atteint le somme de 544 784 euros. La société de vente anglaise Christie's lors de la vente de la collection Charles Sévigny-Vidal a vendu une peinture de Hans Hartung a 205 000 euros.

A travers ces quelques chiffres nous constatons que les foires permettent aux maisons de ventes de réaliser de bonnes ventes d'oeuvres d'Art Contemporain grâce à cette présence de grands collectionneurs sur la place de Paris.

Conclusion

Les foires d'Art Contemporain sont devenues un événement à la fois mondain et commercial incontournable. La Fiac, toute première foire d'Art Contemporain française représente la culture artistique française. Après ces multiples changements dans son organisation, elle est désormais devenue l'une des premières foires internationales. À ses cotés, ont vu le jour des foires « off », satellites de la Fiac. Elles permettent à toutes les galeries d'être présentes sur le marché international et de profiter de la visibilité qu'offrent les foires. Cette influence ne se cantonne pas aux galeries et aux artistes présents sur les foires. Cette manifestation fait de Paris une ville en synergie. Les musées organisent de grandes expositions, les sociétés de ventes aux enchères font leurs ventes de prestige. Le Frac à travers la Drac achète des oeuvres pour son Fonds d'Art Contemporain lors de la Fiac ou parfois lors de foires satellites.

Après avoir étudié l'impact des foires d'Art Contemporain dans le marché de l'art, à travers la semaine de l'Art Contemporain à Paris, nous pouvons conclure qu'elles ont pris une place prépondérante à la fois dans le travail de promotion des galeristes, dans la reconnaissance d'un artiste mais aussi dans la sensibilisation du grand public à l'Art Contemporain.

L'année 2010 va être marquée par de nombreux changements. Les travaux du Grand Palais vont être finis pour la 37e édition de la Fiac, la Cour Carrée du Louvre réservée aux plus jeunes galeries ne sera pas reconduite. Toute la foire va être réunie en un seul emplacement. La partie satellite de la Fiac n'aura plus lieu d'être. La Fiac va se recentraliser.

Nous sommes dans une nouvelle ère de centralisation, nous avons pu remarquer ce phénomène à Miami. Les visiteurs ont moins envie de découvrir, peut être sont-ils moins curieux. La crise a des conséquences psychologiques et les collectionneurs se sont retournés vers des valeurs sûres, tels les grands noms de l'Art Moderne ou de l'Art Contemporain. Les « off » en périphérie, loin de la foire principale, déclinent. Il est probable que les visiteurs, suite à ce nouveau phénomène, restent dans le centre de Paris.

Pourtant une nouvelle foire va normalement s'ouvrir cette année. Une foire spécialisée en street art ; elle sera environ composée d'une vingtaine de galeries et se situera au Carreau du Temple. Cette pratique artistique (le street art), un peu en marge, va se placer au centre de Paris.

Pour les foires « off » déjà présentes depuis plusieurs années lors de la Fiac, des changements vont aussi s'opérer. Slick a connu une baisse du visitorat, pour l'année 2009. Cette baisse par rapport à l'édition 2008 peut se comprendre par l'engouement dont bénéficiait l'ouverture du 104. Il n'y aura pas de cinquième édition de la Slick. Cécile Griesmar, directrice de cette foire « off », et Sandrine Bisognin vont créer Chic dessin qui remplacera Slick dessin au mois de mars et normalement un Chic Design sera monté pour l'automne. 

Annexes

Interviews .............................................................................. p.52

- Jennifer Flay, Directrice artistique de la Fiac

- Cécile Griesmar, Directrice et fondatrice de Slick

- Renaud Siegmann, Journaliste

- Isabelle Vierget-Rias, Conseillère aux Arts Plastiques au DRAC

- Loïc Chambon, Assistant Galerie Michel Rein

- Jean-Pierre Bruaire, Directeur Granville Gallery

- Audrey Bazin, Assistante Galerie Vieille du temple

- Jean-Jacques le Berre, Directeur Galerie Porte Avion

- JTM Gallery

- Marie Maleville

Figures .................................................................................... p.70

- 20 premiers du Top 500 2009 des artistes par chiffres d'affaires

- 20 premiers du Top 100 des enchères 2009

- Produit des ventes d'art contemporain : croissance semestrielle

- Evolution des prix des oeuvres d'art contemporain 1998- juin 2009

- Dépenses des galeries lors de la Fiac

Interview Jennifer Flay

Directrice artistique de la Fiac

Quelles ont été les évolutions majeures de la Fiac depuis sa création ?

On m'a demandé de refonder la Fiac de lui redonner une place sur le marché international, alors que la même année ouvrait la Frieze qui avait lieu juste après la Fiac.

Reed Exposition est une filiale de Reed Exhibition qui organise des expositions dans plus de 30 pays, 600 foires mais seulement 2 foires d'art : Fiac et Paris photo.

Il fallait refédérer tout d'abord le milieu français, beaucoup de galeries étaient parties de la Fiac comme Art Concept.

En 2004, les galeries reviennent tel Air de Paris ou Chantal Crousel. Elles reviennent par soutien pour la Fiac, mais, si elles sont restées, c'est aussi par ce qu'elles étaient satisfaites de cette nouvelle Fiac.

En Novembre 2004, est arrivé Martin Bethenod pour préparer l'édition 2005. Il est proche des institutions ayant travaillé au Ministère de la Culture. Il permet de fédérer les musées.

En 2005, changement de l'image graphique, en 2006, arrivée de la Fiac dans Paris au Grand Palais et à la Cour Carrée du Louvre.

Au Grand Palais nous avons organisé un grand événement dans la partie dite le « paddock ». Une exposition avec des oeuvres importantes : une oeuvre de Franz West avec une centaine de canapés, Ernesto Neto, Maison Utérus, Tony Cragg ou Gonzalez Torres. L'idée de la maison et de l'espace habités.

Nous avons organisé en plus une fête sur le thème « la Foire » telle la fête foraine.

Le Grand Palais, 6 000 m2 d'exposition, alors que la porte de Versailles compte 25 000 m2. Nous avons créé la Cour Carré comme lieu prestigieux pour les plus jeunes galeries avec une vision prospective.

Comment avez-vous réagi face à la création de Slick, Show Off et Elysées Art en 2006 ?

La Fiac ne pouvait plus accueillir tout le monde. De même, ces foires ont profité du rayonnement de la Fiac. Retentissement sur tout le milieu. Mais il ne faut pas tomber dans l'excès de Miami, forcément des foires vont décliner car le marché est plus sélectif.

Comment la France a-t-elle vécu la crise ?

Quand j'ai repris la Fiac, j'avais la volonté de la préparer à une prochaine crise, faire qu'elle soit assez forte.

En 2008, quand la crise avait déjà commencé, Frieze s'est mal passée, mais la Fiac la semaine suivante a fait de bonnes affaires, les galeries étaient contentes et ont fait de bonnes ventes. Tout le marché a été affecté.

Cette année, dans la Cour Carrée, pas d'augmentation du prix des stands pour les jeunes galeries, avec les Galeries Lafayette aides importantes elles prennent en charge 50% du prix pour les galeries.

Quel est l'avantage d'avoir le prix Marcel Duchamp au sein de votre foire ?

Le prix Marcel Duchamp est organisé par l'Adiaf. Les premières années il y avait un réel impact sur la future carrière des artistes. Dominique Foster un des artistes de ma galerie, a reçu le prix mais nous n'avons pas ressenti un grand changement dans sa carrière.

Quelle est la clientèle des foires, acheteurs ou curieux ?

En 2008, la Fiac a reçu 74 000 visiteurs. Parmi ces visiteurs, nous pouvons compter 5 000 VIP : directeurs d'institutions, collectionneurs, critiques, des centaines de journalistes puis des amateurs d'art et le grand public. Plutôt perçu comme un événement culturel par le grand public.

Pour les Vip, nous organisons un parcours privé avec des visites de musées, des rencontres et des visites de collections privées. Tout cela en lien avec les institutions.

Interview Cécile Griesmar,

Directrice et fondatrice de Slick

Pourquoi avoir créer la Slick en 2006 ?

En 2006, création de Frieze Art Fair qui a affecté énormément la Fiac car elle a beaucoup de moyens et a comme clientèle la City.

La Fiac tout d'abord porte de Versailles, rentre dans Paris au Grand Palais mais appréhension par rapport au lieu car trop petit. Les galeries ont eu peur de ne pas être reprises car moins de place.

J'étais dans une galerie de moins de deux ans donc je ne participais pas aux foires. On m'a proposé tout d'abord une première « off » mais j'ai refusé. Par la suite, Jennifer Flay, directrice de la Fiac, m'a proposé une autre « off », j'ai accepté car c'était le moment d'en créer une. Paris était la seule ville à ne pas posséder de « off ».

Comment sélectionnez-vous les galeries participant à votre foire ?

La Slick a une identité underground, tout d'abord à la Belliloise à Paris. En 2008 nous avons changé pour le « 104 » car plus grand et dans Paris, ce qui augmente le standing de la foire.

Paris est la ville la plus chère pour organiser un événement. Les galeries doivent avoir 2 ans pour participer à la Slick, c'est le temps de leur permettre de se mettre en place, d'avoir assez de pièces en stock et d'artistes. Nous voulons mettre en selle les bébés galeries.

Quels sont les différents types de collectionneurs ?

Il existe trois sortes de collectionneurs : ceux qui visitent toutes les foires, ceux qui n'achètent pas en galerie mais qu'en vente ou à l'atelier, et ceux qui n'achètent qu'en galerie.

Pourquoi créer des événements annexes ?

Les conférences, les débats permettent de créer un climat. Pas forcément des acheteurs mais des futurs prospecteurs.

Comment les galeries provinciales profitent-elles de la visibilité de la foire ?

Beaucoup de galeries en région vont par la suite ouvrir un show room sur Paris. Le but de la Slick est qu'en trois ans elles passent à une foire plus importante comme la Fiac. Chaque année la Slick recherche environ 50 nouvelles galeries.

Votre sentiment sur l'édition 2009 ?

Cette année, nous avons eu moins de visiteurs que l'année dernière. En effet, l'année dernière, les visiteurs sont aussi venus pour découvrir le « 104 ».

A votre avis, la France a-t-elle mieux vécu la crise que l'Angleterre ou les Etats-Unis ?

Je n'ai pas trop ressenti la crise. J'ai eu en effet un peu peur en début d'année mais très vite nous avons ressenti un dynamisme.

Que comptez-vous faire pour l'édition 2010 ?

Nous allons créer une nouvelle foire, Chic Dessin qui va remplacer Slick dessin et à l'automne Chic Design.

Interview Renaud Siegmann

Journaliste

Qu'elle est à votre avis la place des foires dans le marché de l'art ?

Permet aux foires nationales, régionales de réunir les galeries, permet des échanges et de créer une tension dans un moment donné.

C'est un moment incontournable, le moment d'appel pour le public.

Que représentent pour les galeries les foires ?

Les foires permettent aux galeries de réaliser d'¼ à ¾ de leur chiffre d'affaires. Il n'y a pas forcément de répercussion directe mais cela permet de créer un contact avec de nouveaux collectionneurs.

Comment situez-vous la Fiac par rapport aux autres foires internationales ?

Bâle est la première foire internationale. Tout au long de l'année, il y a des foires dans le monde entier, en février, Arco à Madrid, en avril, Art Brussels et Art Paris, en juin, Art Basel, en septembre, Art Forum à Berlin et en octobre, la Fiac.

La Fiac demeure une foire importante. Depuis cinq ans la Fiac est revenue sur le devant de la scène et depuis deux ans elle est même devenue la plus grande foire européenne et la seconde internationale après Bâle.

En ce temps de crise participer à une foire permet-il de vendre plus facilement et la France vit-elle mieux la crise que l'Angleterre ou les Etats-Unis ?

Frieze est le concurrent direct de la Fiac. La Grande-Bretagne est au deuxième rang dans le marché de l'art international.

Le côté glamour de Frieze s'est effondré avec le coté pop star et la bulle spéculative des années 1990. La France n'a jamais pu surfer sur cette vague pour des raisons économiques. Mais la France peut rivaliser avec Londres car Paris est la ville de l'histoire de l'art, de la culture.

Paris est plus une place du marché de l'art prudente. On souhaite réinvestir sur des choses plus sures. Retour à une clientèle plus institutionnelle, qui souhaite plus investir dans l'art que jouer avec les valeurs de la bourse.

Que pensez-vous des foires off tel Slick, Show Off ou Art Elysées ?

Ces foires possèdent un intérêt au moment de la Fiac, elles se sont greffées autour de cet événement. Tout le monde ne peut pas être présent à la Fiac donc les galeries ont ressenti ce besoin d'ouvrir des « off ».

Ces off permettent aux jeunes galeries sans histoire ni fonds, de pouvoir être présentées autre part que sur la Fiac où elles ne peuvent être acceptées. La Fiac crée un engouement, ces foires jouent sur la « branchitude » de Paris et de la Fiac.

Les foires sont-elles devenues un moyen incontournable pour les galeries ?

C'est en fonction de leur clientèle, si les galeries ont des collectionneurs qui ne vont pas sur les foires et seulement en galerie, elles peuvent se permettre de ne pas être présents sur les foires.

Même les plus grandes galeries, les plus reconnues participent toujours aux foires. Par exemple à la Fiac, elles ont créé cette année un projet moderne où étaient présentes les dix meilleures galeries au monde présentant les plus grands chefs d'oeuvre de l'Art Moderne.

Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?

Il y a déjà trop de foires, environ 700 foires dans le monde entier. Cette concentration donne la primauté à la qualité des foyers de création.

Le prix Marcel Duchamp a-t-il un impact pour les nommés ?

Le gagnant va recevoir un prix, et être exposé au Centre Pompidou. Ce prix permet d'intéresser les médias aux artistes français.

Que pensez-vous du rôle des institutions ?

L'État a pris conscience de l'importance du marché de l'art. Avant, l'État était en dehors du marché de l'art, il y avait une méfiance réciproque. Les institutions reconnaissent que le marché à un rôle, on ne peut pas occulter le marché dans la fabrication du goût.

Les grandes expositions ont familiarisé le public avec l'art. Ces deux milieux veulent se rapprocher mais le marché est motivé par ce qui est nouveau, par l'effervescence à l'inverse des institutions.

Interview Isabelle Vierget-Rias

Conseillère aux Arts Plastiques au DRAC

Comment s'organisent les achats lors des foires ?

La Direction Générale avec le Centre National des Arts Plastiques ainsi que le FNAC se déplace avant l'ouverture à la Fiac.

Une première commission est organisée après une visite des stands, une seconde commission est faite pour définir les achats.

Mais, avant même l'ouverture de la Fiac, des inspecteurs et la commission font un travail en amont auprès des galeries.

Comment sont sélectionnées les oeuvres ?

La commission qui est élue pour trois ans va acheter à la fois des oeuvres d'artistes français dans des galeries étrangères, des artistes étrangers dans des galeries françaises... il y a un grand équilibre dans la répartition des achats.

Quel est l'impact des foires dans le marché de l'art ?

Il est certain que les foires ont permis de développer l'Art Contemporain. Le public qui n'osait pas aller dans les centres d'art, les musées, va se sentir plus à l'aise dans une foire.

Que pensez-vous des foires « Off » ?

Par exemple à Bâle il y a trente-six foires « Off ». Il est vrai que cette multiplication a entrainé un discours sur l'Art Contemporain mais il est difficile de réussir à tout faire en si peu de temps.

La crise a-t-elle déstabilisé le marché de l'art ?

Cette année, il y a eu tout de même des ventes et achats mais bien sûr pas de la même ampleur qu'en 2005, 2006 ou 2007.

Il ne faut pas oublier que les galeries sont tout de même toujours là.

Quel l'impact d'une participation à une foire ?

C'est une reconnaissance de pouvoir être présent sur une foire. Cette participation permet de créer une nouvelle clientèle, un réseau avec d'autres marchands internationaux.

Interview Loïc Chambon

Assistant Galerie Michel Rein

(Représentant de Saâdane Affif prix Marcel Duchamp 2009)

Pourquoi avez-vous choisi de participer à la Fiac ?

Nous participons à la Fiac depuis pratiquement la création de la galerie à Tours en 1994. La Fiac est la foire d'Art Contemporain français, il est très important pour nous d'y participer.

Que vous apporte la participation à la Fiac ?

Cette participation nous permet de fidéliser nos collectionneurs. En général les personnes qui achètent sur la Fiac reviennent ensuite à la galerie.

Comment situez-vous la Fiac par rapport aux autres foires internationales ?

La Fiac a gagné en qualité, elle peut désormais concurrencer des foires internationales telle Frieze, Armory Show. Elle se place en tête des foires internationales avec Bâle.

Selon les journalistes, cette année est l'année de renaissance de la Fiac. Comparée à Frieze, Bale ou Armory Show, Paris a t-il retrouvé sa place sur le marché de l'art international ?

Cette année la Fiac a été une bonne foire en terme de qualité et de galeries présentes. On a même préféré la Fiac à Frieze.

Comment Saâdane Afif a-t-il été sélectionné pour le prix Marcel Duchamp ?

Le prix Marcel Duchamp a été crée par l'Adiaf qui regroupe environ deux cents collectionneurs français. Ces collectionneurs reçoivent une sélection de trente artistes et en choisissent quatre. Les quatre artistes les plus cités sont ensuite nommés pour le prix.

Quel a été l'impact pour vous et votre artiste de recevoir le prix Marcel Duchamp ?

L'artiste gagnant va recevoir une somme d'argent qui va lui permettre de créer ses oeuvres mais aussi le prix. Ce prix est reconnu à la fois au niveau national et européen. Il sera ensuite exposé au centre Pompidou à l'espace 315.

La galerie, dès la nomination d'un de ses artistes va gagner en visibilité, en reconnaissance. La valeur de son travail sera récompensée.

L'année dernière déjà un de nos artistes a été nommé pour le prix Marcel Duchamp : Didier Marcel.

Que vous apporte la Fiac, en êtes vous satisfait ?

La Fiac nous apporte une visibilité. La participation à une foire engrange est un investissement important. La Fiac est l'une des foires les plus chères en terme de participation. Il est vrai que pour rentrer dans nos frais il faut vendre pendant la foire.

Par rapport aux autres foires étrangères auxquelles nous participons, Art Brussel, Bâle, Vienne il est moins couteux de participer à une foire en France : pas de frais de transport, d'hôtel...

Interview Jean-Pierre Bruaire

Directeur Granville Gallery

A quelles foires avez-vous participé ?

En 2008 nous avons participé à Slick et en 2009 à Art Paris. A Slick, nous avons présenté de jeunes artistes émergents alors qu'à Art Paris nous avons sélectionné des artistes plus confirmés. Le choix des artistes se fait par rapport à la foire.

Quelle a été l'impact de cette présence sur les foires ?

Etant en Province, nous n'avons pas pu fidéliser de clientèle. Ces nouveaux contacts faits pendant la foire demeurent ceux de la foire.

Au contraire, pour les galeries parisiennes, c'est une vitrine, ainsi elles peuvent amener cette nouvelle clientèle dans leur galerie.

Que vous apporte alors cette participation ?

La foire permet de donner une aura à la galerie. Il faut bien choisir la foire à laquelle nous participons par rapport aux collectionneurs que nous voulons toucher. C'est pour cela que la Slick nous correspond le mieux.

Est-ce réellement rentable de participer à une foire ?

En plus du coût de la foire, il ne faut pas oublier le dossier d'inscription pour lequel il faut aussi payer.

La Slick a été intéressante à ce niveau, contrairement à Art Paris où nous étions en pleine crise.

Interview Audrey Bazin,

Assistante Galerie Vieille du temple

(Contacté par e-mail)

Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire Off et particulièrement Art Elysées ?

Car nous avons apprécié le concept que M. Baudouin-Lebon nous avait exposé.

Art Elysées, foire nationale ou internationale ?

Je pense que l'important est de défendre la scène française (que les journaux disent, et le milieu de l'art en général d'ailleurs, trop peu défendue et représentée), en donnant la priorité aux galeries françaises pour se démarquer de la Fiac qui oublie trop que nous sommes à Paris et qu'il y a des galeries françaises de grande qualité. Mais nous avons tout de même grandement apprécié la présence de galeries étrangères qui insufflent une énergie différente.

Selon les journalistes cette année est l'année de renaissance de la Paris. Comparé à Frieze, Bale ou Armory Show Paris a t-il retrouvé sa place sur le marché de l'art international ?

Pas encore...

Comment sélectionnez vous les artistes que vous présentez sur les foires et leur représentation sur les foires a t-elle un impact pour eux ?

Nous les sélectionnons en fonction de l'impact que leur travail aura sur le public.

La foire a t elle plutôt un intérêt en tant que relations publiques ou est-ce un réel lieu de commerce ?

Les deux. L'un étant aussi important que l'autre.

Par rapport au coût de la foire, est-ce rentable ?

Non.

Quelle est la part relative des ventes lors des foires par rapport aux ventes en galerie ?

Cela représente peu...

A votre avis la France a t-elle une réelle place dans le marché de l'art international ?

Minime...

Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?

Non, il y a une réelle synergie qui se met en place, qui ne peut qu'aller dans notre sens.

Interview Jean-Jacques le Berre,

Directeur Galerie Porte Avion

(Contacté par email)

Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire Off ?

Nous avons choisi de participer à une foire dite « off » car le format de la Fiac ne nous convient pas.

Avez-vous pensé à ouvrir une succursale à Paris ?

Pensé oui, envisagé non.

La foire a-t-elle plutôt un intérêt en tant que relations publiques ou est elle un réel lieu de commerce ?

Les deux

Par rapport au cout de la foire, est-ce rentable ?

Non

Quelle est la part relative des ventes lors des foires par rapport aux ventes en galerie ?

Sur cinq jours nous vendons l'équivalent de 3 mois d'exploitation

Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?

Un inconvénient sans aucun doute.

Interview JTM Gallery

(Contacté par e-mail)

Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire Off et particulièrement la Slick?

L'envie d'appartenir à un groupe, de faire un projet commun.

La foire a-t-elle plutôt un intérêt en tant que relations publiques ou est-ce un réel lieu de commerce ?

Les deux, mais le vrai travail est principalement les relations publiques, savoir attirer le client et le suivre après.

Par rapport au coût de la foire, est-ce rentable ?

Oui, très rentable.

Quelle est la part relative des ventes lors des foires par rapport aux ventes en galerie ?

50/50

Pour l'avenir allez vous continuez à participer à la Slick ou souhaiteriez vous changer ?

Je pense vouloir intégrer une plus grande foire.

Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?

Un inconvénient !

Interview Marie Maleville

(Contacté par email)

Pourquoi avez-vous choisi de participer à une foire Off et particulièrement Slick ?

Car c'est un peu l'antichambre de la Fiac.

Avez-vous l'intention de participer à d'autres foires ?

Oui, Slick dessin, Art Brussels.

Comment sélectionnez vous les artistes que vous présentez sur les foires ?

Fréquentation des milieux artistiques depuis 2 ans. Recherche de jeunes artistes dans les écoles d'art.

Selon les journalistes cette année est l'année de renaissance de la Paris. Comparé à Frieze, Bale ou Armory Show, Paris a t-elle retrouvé sa place sur le marché de l'art international ?

Je ne sais pas. De mon point de vue, cette foire était d'une tenue moyenne  beaucoup de mélanges etc. Mais le public semblait avoir une vision positive du lieu.

La foire a t elle plutôt un intérêt en tant que relations publiques ou est elle un réel lieu de commerce ?

Les deux. Mais surtout lieu de communication. Lieu pour être identifié.

Par rapport au coût de la foire, est-ce rentable ?

Je ne fais pas mes frais. J'ai vendu un seul artiste, jeune. 5 oeuvres pas chères.

Quelle est la part relative des ventes lors des foires par rapport aux ventes en galerie ?

C'est équivalent.

Est ce un avantage ou un inconvénient d'avoir tant de foires lors de la semaine d'Art Contemporain à Paris ?

Avantage. Tout le monde de l'art est là.

20 premiers du Top 500 2009 des artistes par chiffres d'affairess

Figure 1

Source : ArtPrice, 2009 Tendance du marché de l'art

20 premiers du Top 100 des enchères 2009

Figure 2

Source : ArtPrice, 2009 Tendance du marché de l'art

Figure 3

Source : Rapport ArtPrice 2008-2009

Figure 4

Source : Rapport ArtPrice 2008-2009

Figure 5

Illustrations

DRAC ....................................................................................... p.74

- Exemples d'acquisitions par la Drac en 2005

- Exemples d'acquisitions par la Drac en 2009

- Listes complètes des acquisitions par la Drac en 2009

Prix d'Art Contemporain.............................................................p.79

- Prix Marcel Duchamp 2009

- Prix Marcel Duchamp 2008

- Prix Marcel Duchamp 2007

- Prix Marcel Duchamp 2006

- Prix Lafayette 2009

Exemples d'acquisitions par la Drac en 2005 :

- Pascal PINAUD, Canevas, 2002

Technique mixte, Galerie Nathalie Obadia, Paris

- Daniel FIRMAN, Excentrique, 2003-2004

Technique mixte, Galerie Alain Gutharc, Paris

- Arik LEVY, Clouds, 2005

Suspension, Galerie Mouvements modernes, Paris

Exemples d'acquisitions par la Drac en 2009 :

-Su Mei TSE, Open Score, 2007

Vidéo couleur avec son, 7'30, Galerie Serge le Borgne, Paris

- Julien PRÉVIEUX, Lotissement, 2009

Maquettes en stéréolithographie, Galerie Jousse Entreprise, Paris

- Eva NIELSEN, Camaldules, 2009

Huile, acrylique et sérigraphie sur toile, Galerie Dominique Fiat, Paris

- David LAMELAS, Film 18, Paris IV. 70, 1970

Film 16mm noir et blanc avec son, 9'16, Galerie Jan Mot, Bruxelles

- Rachel LABASTIE, Entraves, 2008

Porcelaine, installation murale en 9 éléments, Galerie LA B.A.N.K., Paris

- Adel ABDESSEMED, Histoire du silence, 2009

Installation, ukulélé dans un cadré métallique, vidéo couleur, DVIR Galerie, Tel Aviv

Liste complète des acquisitions lors de la FIAC en 2009 :

- Adel ABDESSEMED, Histoire du silence, 2009, installation, ukulélé dans un cadre métallique, vidéo couleur avec son de 3s en boucle. DVIR Galerie, Tel Aviv

- Anne BLANCHET, LXIX, 2000, sculpture murale, plexiglas incisé, 110 x 110 x 3 cm. Galerie Denise René, Paris

- Susan COLLIS, She falls down, 2009, installation au sol, dimensions variables. Galerie Franck Elbaz, Paris

- Pascal CONVERT, Souche de Verdun vitrifiée, 2009, bois et cristal et Raymond et Lucie Aubrac autoportrait au miroir, 2009, diptyque grisaille sérigraphiée sur verre et teinté, 47 x 68 x 63 cm. Galerie Eric Dupont, Paris

- Koenraad DEDOBBELEER, Earthly Paradise of matter, 2008, bois, métal, peinture, 87 x 60 x 109 cm. Galerie Projecte SD, Barcelone

- Véronique ELLENA, La Valleuse, 2009, impression jet d'encre, 90 x 120 cm, 1/5. Galerie Alain Gutharc, Paris

- Maike FREESS, Disco Babylon, 2008, craie, encre, gouache sur papier, 230 x 125 cm. Galerie Eva Hober, Paris

- Aurélien FROMENT, Pacific Palissades Study, 2008, diptyque, photographies, 31 x 24 cm et 110 x 130 cm. Motive Gallery, Amsterdam

- Fabien GIRAUD et Raphaël SIBONI, Friendly Fire, 2008, dvd. Galerie Hervé Loevenbruck, Paris

- Rachel LABASTIE, Entraves, 2008, porcelaine, installation murale en 9 éléments, 80 à 130 cm. Galerie LA B.A.N.K., Paris

- David LAMELAS, Film 18, Paris IV. 70, 1970, Film 16mm, 9'16, n/b avec son. Galerie Jan Mot, Bruxelles

- LANG / BAUMANN, Child Behaviors 3, fibre de verre, peinture (prototype, édition de 5). Galerie Hervé Loevenbruck, Paris

- Sirous NAMAZI, Wall object, 2007, silicone couleur, 190 x 45 x 18 cm, pièce unique. Galerie Suzy Schammah, Milan

- Eva NIELSEN, Camaldules, 2009, huile, acrylique et sérigraphie sur toile, 200 x 150 cm. Galerie Dominique Fiat, Paris

- Jean-Michel OTHONIEL, Sans titre, 2009, 3 monotypes lithographiques sur feuille d'or, 112 x 81,5 cm (x3) et Collier mica gris, 2009, verre, 20 x 65 x 18 cm. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris

- Julien PRÉVIEUX, Le Lotissement, 2009, échelle 1/10, 6 maquettes en stéréolithographie, 20 x 20 x 15 cm (chaque). Galerie Jousse Entreprise, Paris

- Su Mei TSE, Open Score, 2007, vidéo couleur avec son, 7'30. Galerie Serge le Borgne, Paris

- TAROOP et GLABEL, Les belles images de Taroop et Glabel, 2009, tirages pigmentaires n/b, 47 x 57 cm chaque (12 éléments). Galerie Semiose, Paris

- Claude TETOT, Sans titre, 2009, huile sur toile, 170 x 200 cm. Galerie Jean Fournier, Paris

- Gert & Uwe TOBIAS, GUT 1032, 2009, acrylique sur papier, 200 x 168 cm. Galerie Rodolphe Janssen, Bruxelles

- Prix Marcel Duchamp, 2009 

Saâdane AFIF, Vice de Forme, 2009, marbre, Galerie Michel Rein

- Prix Marcel Duchamp, 2008

Laurent GRASSO, Sans titre, 2008, film en boucle, Galerie Chez Valentin, Paris.

- Prix Marcel Duchamp, 2007

Tatiana TROUVÉ, Rock, 2007, pierre de Fontainebleau et bronze, Galerie Almone Rech, Paris

- Prix Marcel Duchamp, 2006

Philipe MAYAUX, Savoureux de toi de la série « Savoureux d'elle », 2006, moulages en plâtre, résine et porcelaine, Galerie Loevenbruck

- Prix Lafayette, 2009

Carol BOVE, Untitled, 2009, collage de papiers, Galerie Hotel, Londres

Bibliographie

· Périodiques

AZIMI Roxana, « Vent d'optimisme sur la capitale », Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29 octobre 2009, p.16-18

AZIMI Roxana, « Le off donne de la voix », Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29 octobre 2009, p.19

AZIMI Roxana, « La Fiac consacre le renouveau du marché de l'art parisien », Le Monde, (source internet) 10 octobre 2009

BELLET Harry et DAGEN Philippe, « Quelques perles dans les foire off de la Fiac », Le Monde, 25 octobre 2009

BENHAMOU-HUET Judith, « La Fiac en quête de valeurs sûres », Les Échos week-end, vendredi 23 et samedi 24 octobre 2009, p.13

BLAIN Françoise Aline, « Entretien avec Jennifer Flay », Beaux-Arts magazine, octobre 2004, BAM 245, p.102-103

BONNET Frédéric, « De la diversité pour le Prix Duchamp », Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29 octobre 2009, p.20-21

BONNET Marie, « Radioscopie des galeries », Beaux-Arts magazine, novembre 2008, BAM 293, p.96-106

BOUSTRAU Fabrice, CORRÉARD Stéphane, MOISDON TREMBLEY Stéphanie et de WAVRIN Isabelle, « Anniversaire ou enterrement », Beaux-Arts magazine, octobre 2003, BAM 233, p.3-6

BOYER GUY, « Frieze détrônée par la Fiac », Connaissance des arts, (source internet) 20 novembre 2009

CASTELAIN Jean-Christophe, « La Fiac contre-attaque », L'oeil, n°617 octobre 2009, p.25-26

CROCHET Alexandre, « Attention, chefs d'oeuvre », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.62-63

CROCHET Alexandre, « Quatre petites foires qui grandissent », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.92

DUPONCHELLE Valérie et de ROCHEBOüET Béatrice, « La Fiac mise sur les rois de l'art moderne », Le Figaro et vous, jeudi 22 octobre 2009, n°20288, cahier n°3, p.30

FRAYSSE Bertrand, « La Fiac installe Paris au centre du marché de l'art », Challenges, n°185 du 22 au 28 octobre 2009, p. 20-22

LAVRADOR Judicaël & le GOT Caroline, « Les coulisses de la Fiac », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.97-104

LAVRADOR Judicaël & LEQUEUX Emmanuelle, Nouveaux venus immanquables, Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.64

LAVRADOR Judicaël & LEQUEUX Emmanuelle, « Le prix Marcel Duchamp », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.80-81

LAVRADOR Judicaël, LEQUEUX Emmanuelle & TARIANT Eric « Prix Marcel Duchamp », Beaux-Arts magazine, novembre 2006, BAM 269, p.66-67

LEQUEUX Emmanuelle, « FIAC05 », Beaux-Arts magazine, octobre 2005, BAM 256, p.53-81

LEQUEUX Emmanuelle, « Lafayette lance les galeries », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.74

LEQUEUX Emmanuelle & BLAIN François Aline, « Le Défi de la Fiac », Beaux-Arts magazine, octobre 2004, BAM 245, p.116-119

de MAULMIN Valérie, « Le nouveau souffle de la Fiac », Connaissance des Arts, octobre 2008, n° 664, p.125-136

PORTIER Julie, « Le centre dans tous ses états », Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29 octobre 2009, p.22

RAMADE Bénédicte, « Le Grand Palais Saint des Saints contemporain », L'oeil, n°617 octobre 2009, p.29-31

RAMADE Bénédicte, « Les stars de demain jouent dans la Cour Carrée », L'oeil, n°617 octobre 2009, p.32-34

RÉGNIER Philippe, « Une dimension expérimentale », Le Journal des Arts, n°311 du 16 au 29 octobre 2009, p.23

SAUSSET Damien, « Vive la Fiac ! », Connaissance des Arts, n°676, novembre 2009, p.125-135

SIEGMANN Renaud, « Fiac 09 : Paris by art ! », La Gazette Drouot, n°35 16 octobre 2009, p.206-207

SIMONS Pauline et BÉGLÉ Jérôme, « Les mandarins de l'art contemporain », Le Figaro magazine, n° 20290 samedi 24 octobre 2009, p.81-85

TARIANT Eric, « Paris joue la carte off », Beaux-Arts magazine, octobre 2007, BAM 280, p.84

TARIANT Eric, « Art Businnes entretien avec Judith Benhamou-Huet », Beaux-Arts magazine, octobre 2007, BAM 280, p.86

TARIANT Eric « Foires Off », Beaux-Arts magazine, novembre 2006, BAM 269, p.70

de WAVRIN Isabelle, « La Fiac à pas de géant », Beaux-Arts magazine, octobre 2007, BAM 280, p.53-83

de WAVRIN Isabelle,  « La Fiac 2009 riche et brillante », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.61

Le guide 2007 du marché de l'art, Le Figaro & Beaux Arts magazine, Hors série

Le guide 2008 du marché de l'art, Le Figaro & Beaux Arts magazine, Hors série

Le guide 2009 du marché de l'art, Le Figaro & Beaux Arts magazine, Hors série

· Littérature spécialisée

Le marché de l'art contemporain 2008/2009, Le rapport annuel Artprice

Le marché de l'art contemporain 2007/2008, Le rapport annuel Artprice

Le guide du collectionneur 2009, Le figaro et beaux-arts magazine éditions, novembre 2008

BARRER Patrick, Le double jeu du marché de l'art, censurer pour mieux vendre, Lausanne, 2004

BENHAMOU-HUET Françoise, MOUREAU Nathalie, SAGOT- DUVAUROUX Dominique, Les galeries d'art contemporain en France, portrait et enjeux dans un marché mondialisé, La documentation française, 2001

BENHAMOU-HUET Judith, Art business : le marché de l'art ou l'art du marché, Paris et Assouline, 2001

BENHAMOU-HUET Judith, Art business : les dessous du marché de l'art, Paris, Assouline, 2001

BENHAMOU-HUET Judith, Art Business 2, Paris, Assouline, 2007

BOURRIAUD Nicolas, PRADEL J-L, TRONCY Eric, Qu'est ce que l'art contemporain en France ? 100 artistes, 2006

PFLIEGER Sylvie, ROUGET Bernard, SAGOT-DUVAUROUX Dominique, Le marché de l'art contemporain : prix et stratégies, Paris : la documentation française, 1991

QUEMIN Alain, L'art contemporain international : entre les institutions et le marché, le rapport disparu, Artprice, 2002

ROUGET Bernard, SAGOT-DUVAUROUX Dominique, PFLIEGER Sylvie, Le marché de l'art contemporain en France, prix et stratégies, la documentation française, 1991

SCHMITT Jean-Marie, Le marché de l'art, La documentation française, 2008

· Emission radiophonique

BEDOUET Alain, Fiac 2009 : questions sur la peinture contemporaine, la sculpture, la photographie, le marché de l'art, les artistes et les collectionneurs... invités : MENNOUR Kamel, Galeriste à Paris (téléphone), BOURRIAUX Nicolas, Commissaire d'exposition, Ecrivain et Critique d'art, qui va publier "Pour une esthétique de la globalisation" aux Editions Denoël, LAVIER Bertrand, artiste plasticien, SIMEONE Christine de France Inter, France Inter, Le téléphone Sonne, vendredi 23 octobre 2009

· Sites internet

www.artelysees.fr

www.artprice.com

www.cutlog.org

www.evene.fr

www.fiac.fr

www.franceinter.fr

www.frieze.com

www.slick-paris.com

* 1 Foire internationale d'Art Contemporain

* 1 BOUSTEAU Fabrice, CORRÉARD Stéphane, MOISDON TREMBLEY Stéphanie et WARVIN Isabelle « Anniversaire ou enterrement ? », Beaux-Arts n°233, octobre 2003, p.3-6

* 2 de BURE Gilles, « Le luxe s'expose », Beaux-Arts Magazine, n°269, novembre 2006, p.103-105

* 3 de BURE Gilles, « Le luxe s'expose », Beaux-Arts Magazine, n°269, novembre 2006, p.103-105

* 4 Young Curators invitational

* 5 Leader mondial de l'information sur le marché de l'art

* 6 FRAYSSE Bertrand, « La Fiac installe Paris au centre du marché de l'art », Challenges n°185-22 octobre 2009, p20-22

* 7 AZIMI Roxana, « Vent d'optimisme sur la capitale », Le journal des arts n°311, 16 au 29 octobre 2009, p16-18.

* 8 Les 14 galeries sélectionnées sont : Balice Hertling (Paris), Catherine Bastide (Bruxelles), Lucile Corty (Paris), Ellen de Bruijne (Amsterdam), Vilma Gold (Londres), Herald Street (Londres), Hotel (Londres), Iris Kadel (Karlsruhe), Karma International (Zürich), Monitor (Rome), Motive Gallery (Amsterdam), Nogueras-Blanchard (Barcelone), Schleicher&Lange (Paris).

* 9 BOUSTRAU Fabrice, CORRÉARD Stéphane, MOISDON TREMBLEY Stéphanie et de WAVRIN Isabelle, « Anniversaire ou enterrement », Beaux-Arts magazine, octobre 2003, BAM 233, p.3-6

* 10 de WAVRIN Isabelle,  « La Fiac 2009 riche et brillante », Beaux-Arts magazine, novembre 2009, BAM 305, p.61

* 11. SAUSSET Damien, « Vive la Fiac ! », Connaissance des Arts, n°676, novembre 2009, p.125-135

* 12 AZIMI Roxana, « Vent d'optimisme sur la capitale », Le journal des arts n°311, 16 au 29 octobre 2009, p16-18

* 13 AZIMI Roxana, « Le off donne de la voix », Le journal des arts n°311, 16 au 29 octobre 2009, p19

* 14 BOYER GUY, « Frieze détrônée par la Fiac », Connaissance des arts, (source internet) 20 novembre 2009

* 15 Produit intérieur brut

* 16 Turner Prize

* 17 LEQUEUX Emmanuelle, « En France, l'Art Contemporain se prend au jeu des prix », Le Monde, 25.12.09

* 18 DRAC

* 19 FNAC

* 20 Liste complète et visuels de certaines acquisitions en annexe p. 74 à 78






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984