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L'impact des foires d'art contemporain dans le marché de l'Art aujourd'hui à  travers la semaine de l'Art contemporain à  Paris

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par Elise GUILLOU
Institut d'études supérieures des arts  - Titre homologué niveau II spécialiste - conseil en biens et services culturels 2010
  

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C- Les foires « Off »

1- Pourquoi cette nécessité ?

Le phénomène des foires « off » est le résultat de la multiplication des Salons à la fin du XIXe siècle. Pourtant ces foires ne sont apparues en France qu'à partir de 2006. A l'instar de nombreuses grandes foires d'Art Contemporain tel Art Basel à Miami, la Fiac a vu naître à ses cotés des satellites. Auparavant Paris était la seule ville à ne pas avoir de « off ».

Comme nous l'avons vu, la Fiac, cette même année, a changé de lieu d'exposition. La foire est passée de 25 000 m2 d'exposition à la Porte de Versailles, à 6 000 m2 au Grand Palais, donc par manque d'espace, les organisateurs ont dû réduire le nombre d'exposants. De nombreuses galeries présentes à la Fiac les années précédentes se sont retrouvées rejetées de la foire. Afin de garder cette vitrine sur le marché de l'art international, les galeristes ont du réfléchir à une nouvelle façon d'être vus sans être dépendants de la Fiac.

D'autres part, il ne faut pas oublier que la participation à une foire entraîne de nombreux frais. En effet, pour les galeristes existe déjà un défi financier. Cette année, le prix de la location des stands s'élevait à 440 euros le mètre carré au Grand Palais et 310 euros pour la Cour Carrée du Louvre. A cela il faut ajouter les frais de transport, d'assurance...Toutes les galeries ne peuvent se permettre d'investir une somme aussi importante lors de ces foires.

De plus, les critères de sélection à l'entrée de la foire sont très restrictifs. En 2006, la Fiac souhaitant retrouver son aura, a durci cette sélection et c'est ainsi que des galeries tel Baudoin Lebon ou Louis Carré présentes depuis plusieurs années se sont vu refuser l'entrée de la foire. La Fiac, souvent décrite comme nationale ou même régionale, souhaitait développer son aspect international et a donc privilégié les galeries étrangères, parfois de moindre importance, par rapport aux galeries françaises.

Suite à ces différents évènements, les galeristes ont ressenti le besoin de créer des foires « off ». Ces foires permettent à de jeunes galeries qui ne peuvent être présentes à la Fiac d'être aussi sur le devant du marché de l'art.

2- Slick, Art Elysées, Show off, Cutlog

La foire est devenue un événement incontournable dans le fonctionnement d'une galerie, c'est pour cela que sont apparues Slick, Show Off ou Art Elysées en 2006. Chacune de ces foires se voulait différente, avec une éthique bien définie.

Slick a été crée par deux galeristes (Cécile Griesmar et Johan Tamer-Morael) et une journaliste (Aude de Bourbon Parme). Les créateurs veulent donner à leur foire une identité underground. Slick accueille les scènes émergentes françaises et internationales. Afin de participer à la foire les galeries doivent avoir plus de deux ans, car dans ce laps de temps elles ont pu devenir un peu plus « rentables », visibles et constituer un stock. La foire off est aussi un tremplin vers le marché de l'art international, en profitant notamment, du rayonnent de la Fiac. Cette année, Slick se composait d'une soixantaine de galeries, les organisateurs ne souhaitaient pas dépasser ce chiffre pour ne pas perdre leur ouverture à la jeune création. S'adressant au grand public, ils ne peuvent offrir un trop grand panel qui perdrait ce public néophyte. A comparer avec la foire de Bâle qui comporte trois cents stands, mais celle-ci est destinée à un public de professionnels, de marchands qui souhaitent avoir une offre vaste d'oeuvres.

C'est une foire consacrée aux galeries et d'artistes émergents. Son but est de faire la communication et de positionner ces jeunes galeristes sur le marché. Comme me l'expliquait Cécile Griesmar ils veulent « mettre en selle les « bébés » galeries ».

Art Elysées a été créée à la suite de l'éviction de certaines galeries françaises de la Fiac. Tout d'abord appelé Elysées de l'Art, elle fut rebaptisée en 2008 pour sa deuxième édition. Située sur les Champs Élysées, elle est la plus proche voisine de la Fiac. Telle la galerie Magda Danysz, la galerie Beaudoin Lebon fait partie des galeries qui ont été refusées à la Fiac et qui ont désiré créer leur foire propre. Art Elysées pourrait se définir comme la petite soeur de la Fiac, premièrement par les organisateurs mais aussi par sa volonté de se définir comme une foire d'Art Moderne et d'Art Contemporain.

Show Off se situe aussi géographiquement auprès de la Fiac, au Port des Champs Elysées. Initiée par cinq galeries françaises (Magda Danysz, Éric Dupont, Olivier Houg, Les Filles du Calvaire et Vanessa Quang), désireuses de créer une plate-forme d'échanges entre artistes émergents, amateurs d'art et galeristes, la foire est ouverte à tous les mediums. Pour ces galeries anciennement présentes au sein de la Fiac, il leur était difficile de s'inscrire au sein de cette grande foire. En effet elles ne présentent pas des artistes toujours très côtés sur le marché de l'art et ne font pas de second marché, c'est à dire d'art moderne. Elles sont plus des découvreuses de talents. A l'origine, ces galeries se sont réunies dans une association à but non lucratif et veulent que les gens qui souhaitent découvrir l'art contemporain puissent facilement le faire ; cette mission leur semble prioritaire sur les simples bénéficies financiers.

La petite dernière, Cutlog, a ouvert ses portes pour la première fois en 2009. Cutlog se veut alternative et complémentaire aux autres foires internationales et parisiennes. C'est un nouveau carrefour pour les artistes, collectionneurs, galeristes, conservateurs et directeurs de musées du monde entier.

Souvent taxées de « salons des refusés » ces foires Off ont-elles une réelle place auprès de la grande Fiac ?

Nées pour la plupart en 2006, elles sont devenues des satellites de la Fiac ; bien sûr elles profitent du rayonnement de celle-ci, mais elles se veulent chacune autonome.

Cette multiplication des foires « off » peut se voir pour la Fiac comme une reconnaissance de son importance. En effet, si la Fiac n'amenait pas un grand nombre de collectionneurs et visiteurs à Paris, ces foires « off » n'auraient pas lieu d'être. Les foires « off », tout d'abord créées pour permettre une plus grande visibilité des galeries et artistes, profitent de la renommée de la Fiac.

La question est de savoir si les collectionneurs allant à la Fiac vont aussi dans les foires secondaires.

Il existe plusieurs types de collectionneurs, ceux qui iront à la Fiac et seulement à cette foire, car pour eux, seules les oeuvres de grande valeur et reconnues sont intéressantes. Une autre catégorie va à la fois se rendre à la Fiac mais aussi se rendre aux foires « off » afin de prospecter, de trouver de nouveaux artistes pour lesquels ils feront un réel pari sur l'avenir de leur carrière. Une troisième catégorie se rendra à la Fiac car celle-ci est la plus reconnue de toutes et présente une grande qualité d'oeuvres mais composée de plus jeunes collectionneurs ou possédant moins de moyens financiers, elle achètera sur les foires « off ».

Chaque foire a un public à la fois similaire mais aussi bien spécifique selon ce qu'elle présente.

Comparé à Miami qui comprend plus d'une vingtaine de foires satellites, Paris en 2009 n'a que quatre foires « off », mais n'est ce pas trop pour le marché ?

La présence de ces foires permet d'avoir un large échantillonnage de l'Art Moderne à l'Art le plus Contemporain à un moment donné. Pour les galeries, cela leur permet d'être vues sur la place du marché parisien par tous les plus grands collectionneurs mondiaux.

Dans le monde entier, il y a environ sept cents foires ; nous pourrions ainsi faire deux foires par jour tout au long de l'année. Il est impossible physiquement de toutes les faire. Lors de la foire de Bâle par exemple, Art Basel, il y a trente-six « off ». Cette multiplication des foires n'en fait pas toujours la qualité. Bien sûr cette inflation permet une démocratisation de l'Art Contemporain auprès du grand public mais il arrivera sûrement un jour où le marché va se recentrer, comme me le notifiait Jennifer Flay « forcément des foires vont décliner car le marché est plus sélectif ».

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle