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Analyse de la symbolique politique pendant les élections de 2006 en RDC. Une étude appliquée à  la ville de Goma

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par Ephrem SADIKI MUDARHI
Université de Goma - Licence en science politique et administrative 2009
  

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I

« Souffres d'assumée ton passé, pour que tu maîtrise ton présent, afin que tu invente ton devenir, car aucun voyage n'est long une fois que l'on a retrouvé ce que l'on cherchait »

Mudarhi pierre

Mwene-Nnakafungé

II

IN MEMORIAM

A tous ceux qui ont perdu leur vie pour que soit tenu en RDC, des élections véritablement démocratiques,

A tous les Martyrs de l'intolérance politique en République Démocratique du Congo.

Nos souhaits sont que DIEU tout puissant reçoive vos âmes dans son royaume céleste pour une vie plus heureuse, pleine de grâce et de splendide.

III

A nos parents MUDARHI pierre et MULANGALA Jeanne, calmes et sage dans vos actions, pour toutes vos privations et vos efforts, en dépit de vos ressources modestes, vous avez tant consenti pour que nous devenons ce que nous sommes maintenant et fait preuve de l'Amour réservé à un Fils Benjamin.

A tous les MUDARHI, berceau de notre premier épanouissement ;

A notre chère épouse Angeline Néema et à nos enfants Eldine et Elvine MUDARHI,

A nos neveux et nièces tant chéris pour qui nous aimerions bien servir d'exemple de détermination et de persévérance même pendant de moment les plus difficiles ;

A tous nos amis et connaissances, de depuis notre enfance jusqu'à cet moment ;

Nous dédions ce travail.

SADIKI MUDARHI Ephrem

REMERCIEMENTS

Ce travail couronnant la fin de notre second cycle universitaire, est la résultante d'une action impérieuse de patience et de persévérance depuis le début de notre vie estudiantine jusqu'à ce jour, devient une réalité grâce au soutien sans condition de plusieurs personnes en foi de quoi nous leurs présentons nos sincères gratitudes.

De prime à bord, nous rendons de continuelles actions de grâce à notre DIEU le maître de temps et des circonstances, qui nous a protégé et donné les capacités de réaliser ce travail.

Ainsi nous avons un vif désir d'exprimer nos remerciements au professeur ordinaire MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA et à l'Assistant2 AHADI SENGE Phidias qui en dépit de leurs multiples et lourdes taches ont accepté volontiers d'assurer respectivement la direction et l'encadrement de cette étude et faire preuve de leurs soucis scientifiques.

A toute la famille MUDARHI et a travers elle tous ceux qui d'une manière on d'une autre nous ont soutenu durant notre formation.

A notre Grand frère MUDARHI Eugène et son épouse pour le soutien consistant que nous avons réussi de votre part.

A eux, nous joignons l'assistance permanente que n'ont cessé de nous apporté les grands frères : MUDARHI Prudent, Jean Pierre, Tygres, Hyppolite, Anaclet, MAPENDO et les conseils que nous avons reçu de leurs épouses respectives.

A notre épouse et à nos deux jeunes enfants Eldine et Elvine MUDARHI, pour toutes les peines que nous vous avions causées.

A tous ceux qui nous sont très chers, et qui ne figurent pas sur cette liste par souci de concision.

Du fond du coeur, nous restons très reconnaissant.

SADIKI MUDARHI Ephrem.

V

SIGLES ET ABREVIATIONS

- ABAKO : Alliance des Bakongo

- AFDL : Alliance de Force Démocratique pour la Libération

- AMP : Alliance pour la Majorité Présidentielle

- ANC : Mouvement National Congolaise

- APR : Armée Patriotique Rwandaise

- ARC : Alliance pour le Renouveau du Congo

- BV : Bureau de Vote

- CCTV : Canal Congo Télévision

- CEI : Commission Electorale Indépendante

- CEI : Commission Electorale Indépendante

- C NL : Comité National de Libération

- COAKA : Coalition Kasaienne

- CUB : Centre Universitaire de Bukavu

- CUEG : Centre universitaire Extension de Goma

- CV : Centre de Vote

- DCF/ N : Démocratie Chrétienne Fédéraliste

- FAC : Force armée congolaise

- FDLR : Frond Démocratique pour la Libération du Rwanda

- FF : Force du Futur

- FSSAP : Faculté de Science Sociales Administratives et politiques

- HAM : Haute Autorité de Médias

- ICHEC : Institut Catholique des Hautes Etudes Economiques
- JEUPALUBAKAT : Jeunesse du Parti BALUBA du KATANGA

- LGDJ : Librairie générale de droits et des jurisprudences

- MLC : Mouvement de Libération du Congo

- MLP : Mouvement Lumumbiste progressiste

- M NC : Mouvement national congolaise

- MO NUC : Mission de l'Organisation des Nations Unis au Congo Mouvement de Libération

- MRP : Mouvement Populaire de la Révolution

- MSR : Mouvement Sociale pour le Renouveau

VI

- NK : Nord-Kivu

- O NG : Organisation Non Gouvernementale

- PA NU : Parti d'Alliance National pour l'Unité

- PDC : Parti Démocrate Congolais

- PPRD :Parti du Peuple pour la Reconstruction et le

Développement

- PRM : Parti des Résistants Mai-Mai

- PRP : Parti de Révolution Populaire

- RCD : Rassemblement Congolais pour le Démocratie

- RDC : République Démocratique du Congo

- RDC/KML : Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Kisangani Mouvement de Libération

- RE NACO : Regroupement de Nationaliste Congolais

- RTGA : Radio Télévision du Groupe l'Avenir

- RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise

- SPA : Science Politique et Administrative

- TFC : Travail de fin de Cycle

- UDPS : Union pour le Développement et le Progrès Social

- U N : Union pour Nation

- U NIGOM : Université de Goma

- U NILU : Université de Lubumbashi

- UDEMO : Union de Démocrate Mobutiste

1

0. INTRODUCTION

0. 1. ETAT DE LA QUESTION

Ce serait verser dans la prétentions que d'affirmer être seul et le premier à réfléchir sur ce sujet faisant l'objet de notre étude, car il est certain que bien avant nous, d'autres chercheurs ont eu à s'y atteler, chacun prenant l'option qu'il juge à son aise.

Cette réflexion fondée sur le socle de l'honnêteté scientifique, se justifie car tout progrès scientifiques est accumulatif et n'est donc pas l'oeuvre d'un seul homme nous renseigne WRIGAT, mais d'une quantité de gens qui révisent, critiquent, ajoutent et élargissent.'

Force est de constater que plus d'un chercheur ont eu et cela de manière diversifiée à traiter d'une part sur les élections en RDC, et de l'autre part sur les motivations des électeurs dans la ville de Goma, et bien également sur la symbolique politique et de son application en RDC.

La conjonction de ces divers sujets d'études à susciter un intérêt ardent pour la plume des auteurs dans un contexte général.

L'opportunité nous a été offerte de parcourir certains ouvrages dans les quels la matière substantielle, fait ressortir des éléments approximatifs à ceux de notre travail d'une part et de l'autre se présente comme une source inévitable dans l'élaboration de la présente étude.

Cela dit Jean CASENEUVE note que « Toute recherche scientifique ne peut progresser que dans la mesure où à tous les niveaux, les chercheurs ont assimilés l'oeuvre de leurs prédécesseurs et n'exposent pas à l'illusion, de découvrir ce que d'autres ont déjà trouvés depuis longtemps2.

De ce fait, avant d'aborder notre étude, il importe de passer en revue certains de ces travaux afin de pouvoir dégager l'originalité du présent travail. Parmi nos prédécesseurs, nous retenons les travaux de :

1 WRIGAT, cité Par KABANGU TSHILUMBA, de la Transition à la Démocratie : perspectives et difficultés, mémoires, FSSAP, UNIGOM, 2006, P2

2 CASENEVE., cité par KABANGU TSHILUMBA., Idem p. 3.

3 MUSUBAHO BIKUNGU, les critères des choix des candidats députés Nationaux au sein des partis politiques à Goma, TFC, Inédit, G3 SPA, FSSAP, UNIGOM, Goma, 2006-2007

2

MUSUBAHO BIKUNGU Germain, portant sur les « Critères de choix de candidats députés nationaux au sein des partis politiques à Goma3 à la veuille des élections de 2006, il est parti des questions ci-après :

- Comment ont-ils été choisis les candidats députés Nationaux au sein des partis politiques dans la ville de Goma ?

- Ces critères des choix privilégient t-ils la démocratie dans leurs partis politiques ?

Après analyse des données, l'auteurs est abouti aux résultats selon lesquels, tous ces responsables jugeaient ces critères d'objectif étant donné qu'ils n'étaient pas taillés sur mesure et chaque membre était libre de se porter candidat, ce qui laisserait croire à une victoire écrasante des candidats aux élections.

Néanmoins, la réalité en a été que dans la plupart des partis ayant jugé leurs critères d'objectifs ont connu d'échecs. Cela parce que la base qui devait sélectionner les candidatures n'était pas libre de le faire, vue que le chef au niveau de la coordination nationale imposait des candidats qui ne maîtrisent pas bien le terrain et n'ayant presque pas une base populaire pour leur soutien mais aussi des candidats qui n'ont jamais réalisé d'action sociale dans la ville de Goma. C'est dans ce sens que l'échec qu'a connu ces partis était affirme-t-il, prévisible car le critères n'étaient pas respectés et la subjectivité ainsi que les détractions informelles avaient primé sur l'objectivité et cela ne peut pas encouragé l'émergence de la démocratie au sein des partis politiques évoluant dans la ville de Goma.

Quant à METHA KUBOTA, dans « les Motivation des électeurs dans le choix des Gouvernants aux élections législatives et présidentielles de 2006 à Goma ». A tenté d'analyser les motivations qui ont animé les électeurs de la circonscription électorale « ville de Goma » de s'exprimer en faveur ou en défaveur de tel ou tel candidat aux élections législatives et présidentielles en RDC. Tout compte fait, l'auteur estime que la motivation des électeurs à

3

l'occasion des choix des Gouvernants n'a pas été bien adaptée par les acteurs politiques4. Face à ces résultats, il propose ce qui suit :

Aux leaders politiques de prendre conscience de leur rôle non seulement de rechercher et d'exercer le pouvoir politique, mais surtout de leur rôle d'informateurs de la conscience de la population électrice car, au travers leurs discours politiques, ces derniers acquirent probablement leurs attitudes politiques auprès deux qui leur fournissent une nouvelle expérience (connaissance).

Aux candidats de ne plus prendre pour stratégie essentielle de leurs campagnes (propagande politique) la corruption et le matériel en échange des voix du peuple électeur, mais de mettre leur compétence et leur savoir au devant de tout.

Analysant les débats politiques des partis implantés à BUKAVU, pendant la transition, NYAHUNGU Bernard5 à ce niveau, s'est intéressé aux différentes discussions menées par les partis politiques de BUKAVU autour des questions qui furent des enjeux de ce moment préparatoires des élections de 2006. Il abordé également les symboles, les idéologie et les programmes de certains partis politiques comme le MLC, la Force du Futur, le PPRD...

Il a conclu après ses enquêtes que nombreux des partis baignaient dans la démagogie. C'est-à-dire qu'il avait constaté une rupture entre la théorie et la pratique sur le terrain spécialement pour ces partis et qui étaient déjà aux affaires. Ce fut une bonne occasion d'expérimenter les partis car ils étaient entrain de préparer les élections, et donc un moment crucial de construction des symboles, des discours à exposer aux électeurs.

Son travail a eu comme limite la description théorique de symboles (logos des partis) sans les présenter pratiquement.

Joêl MUGA NGUZI6 Analysant la symbolique politique en RDC, s'interroge sur ses fonctions et son efficacité au sud-Kivu entre 1990-2003. Pour lui, les symboles ont été utilisés par le pouvoir public masqué en

4 METHA KUBOTA., Des motivations des électeurs dans le choix des gouvernants, aux élections législatives et présidentielles de 2006 à Goma, TFC, inédit, FSSAP, UNIGOM, 2007.

5 NYAHUNGU,B ;, Analyse des débats politiques des partis implantés à BUKAVU pendant la transition, Inédit, CUB, FSSAP, Mémoire , 2004

6 MUGANGUZI J., la symbolique politique en RDC, Inedit, FSSAP, Mémoire, 2002-2003

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Gouvernement légal ou rébellion, les organisations sociales, les partis politiques, la population... tous ont utiliser le symbole pour manifester leurs sentiments émotionnels, amour, haine, déception, mécontentement, enthousiasme etc. Concluant son analyse, l'auteur postule que pour rendre le symbole politique efficaces en RDC et particulièrement au Sud-Kivu, les acteurs sociaux devraient utiliser des symboles qui répondent aux convictions, aux attitudes et aux aspirations de la population.

Dans l'esprit dialectique, nous estimons qu'il est très rare que les acteurs sociaux s'accordent unanimement sur un fait social.

Abordant la même question, (symbolique) Gilbert DURAND affirme qu'il existe au sein d'un régime culturel bien différencié cependant, une dialectique qui anime, dynamise, vérifie le symbolisme d'une culture donnéeQ.

Cet auteur confirme avec nous que le symbole comme élément de culture politique est toujours complexes et soulève des antagonismes entre les praticiens de la politique.

Analysant la question de la symbolique politique Philippe BRAUD8 consacre une partie de l'ouvrage sur cette question épineuse. Il prouve la permanence exclusive des symboles dans chaque groupement ou dans chaque organisation. Il postule que les symboles font manifester l'existence des groupes ou d'organisation à travers un nom, un sigle ou un logo pour attester leur réalité.

L'auteur poursuit sa réflexion et souligne que l'activité symbolique apparaît étroitement liés à la communication entre les individus, donc à l'échange lorsqu'il s'agit de susciter ou de renforcer des liens sociaux et de légitimer le pouvoir.

Concernant la stimulation des liens sociaux, BRAUD considère que le travail du symbolique consiste souvent à dramatiser une menace extérieure, à désigner des adversaires pour mieux réactiver l'exigence d'unité du groupe, sa forme paroxystique en est le processus de diabolisation. Cela signifie que

7 G. DURAND, l'imaginaire symbolique, Paris, PUF, 1993, P106

8 P. BRAUD., Sociologie politique, 8e éd., Paris, LGDJ, 2007. pp 104-116.

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l'ennemi ainsi désigné n'a pas d'autres caractéristiques identifiables que le fait d'être ennemi.

Quant à la légitimation de l'ordre social BRAUD postule que les outils symboliques servent ainsi à asseoir des hiérarchies, à souligner les différences d'autorités et de rang, c'est-à-dire qui est au centre de l'ordre social, au moins dans l'idéal.

De la lecture des tous les travaux sus-mentionés, il en découle biens de points de divergence et de convergence d'avec le nôtre. En effet, ces travaux, se différencient du nôtre dans la mesure où ils s'intéressent à des problèmes différents du notre notamment l'analyse de la symbolique politique pendant les Elections de 2006 en RDC et à Goma en particulier. Plusieurs auteurs ont certes écrits et se sont attelés le plus souvent sur les élections en 2006, les motivations des Electeurs dans le choix de Gouvernants, sur les symboles politique en RDC, mais la particularité que nous présentons est la contribution des symboles politique dans le choix des gouvernants bien que nous focalisons notre analyse sur les deux campagnes présidentielles des élections de 2006 en RDC et singulièrement dans la circonscription électorale Goma ville.

0. 2. PROBLEMATIQUE

La RDC est un pays dont le parcours politique est on ne peu plus tumultueux, plusieurs fois théâtres d'événements malheureux et dont l'issu n'a pas garanti un lendemain meilleur. Le fondement politique sur lequel s'est fondé ce pays n'a été à sa honte qu'un fondement fait d'argile, qui du reste n'a pu faire face de manière responsable à certaines intempéries. Ce pays a connu à l'aube de son indépendance, différentes rebellions. Les pillages n'ont faits que décélérer le rythme de croissance escompté et bien après, d'instabilités politique. Ce pays dans lequel l'ignorance a constitué le lit de la dictature, a été géré de manière paternaliste, où seuls les devoirs des enfants sont reconnus mais leur droits aliénés par celui-là même qui devrait garantir leur bien-être.

La participation politique peut s'effectuer d'une façon pacifique (le vote, la participation a des activités officielles,...) ou d'une façon non

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pacifique c'est-à-dire, la violence (insurrection militaire, rébellion...) dans cet travail, nous nous sommes proposé d'aborder cette participation politique sous ses aspects pacifiques à savoir les élections.

En effet, après seize ans de longue transmission caractérisée par une crise généralisée (décroissance économique, crise de légitimité, rébellion successives...), le leadership congolais sous le poids de la dynamique interne et externe s'est convenu de résoudre le problème de crise de légitimité par la remise en Etat du constitutionnalisme en RDC.

A partir de ces résolutions conclues à sur city en 2002, le pouvoir devrait être remis entre les mains du peuple qui l'exercerait par l'entremise des ses représentants (les Elus du peuples.

A cet effet, ce qui importe ce n'est plus la force (les armes), mais c'est plutôt la persuasion ; la conviction pour se légitimer. L'instrument important de cette persuasion demeure le Marketing politique.

Elle ne peut exister ni être efficace si elle ne recourt pas à des discours, à des signes, à des idéologies, à des symboles,... bref à la symbolique. Ainsi dit, la symbolique politique à était utilisée pour l'identification des acteurs politiques candidat car comme l'expose Roger-Gérard SHWARTZNBERG, la persuasion se situe d'emblée dans un marché politique en situation de concurrence. A cet effet, l'acteur politique candidat cherche à se créer une idéologie, des rituels, des discours mobilisant le démarquant vis-à-vis des ses adversaires9.

Au Nord-Kivu comme dans toutes les provinces du pays, l'occasion a été offerte aux acteurs politiques pour exposer le pouvoir sur la scène. C'est un moment, selon Lucien SFEZ, où chaque leader, chaque famille politique tente de se démarquer des auteurs tous en esquissant un projet unificateur pour le pays tout entier. Le procédé symbolique est ici identifie : créer un hiatus à surmonter entre deux pôles ennemis et faire recours à d'anciennes mémoires10, partout la scène se trouvait monopolisée par des candidats qui transformaient les citoyens en spectateurs et les militants en figurants dans l'objectif de capitaliser un nombre important des militants.

9 SHWARTZENBERG R-.G., L' Etat spectacle, Paris, Flammarion, 1997, P.197

10 SFEZ L., la symbolique politique, 2e éd, Paris PUF, 1996, p.4.

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Cette période fut caractérisée par des meetings passionnants sur des places publiques et surtout sur des Médias. On a pu remarqué la présence permanente d'objets matériels symboliques des formations politiques où l'on retrouverait des effigies des candidat des images géantes exposer sur des rues et/ou sur des places publiques... toute cette symbolique fut construite dans l'objectif de l'identification des candidats et de réveil de la mémoire collective.

En se présentant devant les électeurs, les candidats promettaient d'être les bâtisseurs et de managers de la notion congolaise à travers d'ambitieux programmes, puissant dans l'histoire du pays les candidat ont dû faire recours aux héros et martyrs dont les dates commémoratives ont été objet de récupération politique.

Ces journées commémoratives des héros furent des occasions importantes pour la transmission des messages.

Pendant ce rendez-vous électoral, les Médias ont joué un rôle très important de socialisation politique. Cependant, si certains furent des outils d'éducations civiques électorales, d'autres ont étés par contre de véritables instruments de propagandes véhiculant souvent de propos vexatoires à l'égard des adversaires politiques.

Cette théâtralisation du politique a coïncidé avec la construction des symboles par les acteurs politiques voulant se faire connaître par le plus grand nombre d'électeurs en concurrence avec les adversaires.

Pour Michel BONGRAND, une campagne doit se fixer trois objectifs" : - Confronter l'électoral acquis : il n'est pas possible de lui donner l'impression qu'on l'oublie ou qu'on le néglige ;

- Séduire l'électoral hésitant : on va tenter de faire pencher la frange hésitante, les flonting votes ;

- Faire douter l'électoral opposant : on va l'amener à s'interroger sur son vote.

La symbolique politique fait éclater une dialectique idéologique entre les adversaires politiques. Ainsi, en dehors dune double image répulsive et attractive qui est travaillée, adaptée et investie par l'individu ou le groupe,

11 BONGRAND M., le marketing politique, Paris, PUF, 1986, P46.

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pas d'identité possible, aucune participation à la vie publique, mais l'anarchisme individuel et l'apathie12.

Ainsi donc, si certains symboles ont véhiculé des idéologies de concorde prônant la réconciliation et l'unité de la Nation, d'autres par ailleurs ont été l'occasion de réveiller les démons de division et de la et de la haine suscitant ainsi le traumatisme et la colère.

Ce dynamisme symbolique permet de rendre compte de grandes manifestations psycho- sociales de l'imagination symbolique et leur variation dans le temps et dans l'espace en RDC en générale et au Nord-Kivu en particulier. Cette diversité idéologique à travers la compétition électorale nous permet, de considérer le pouvoir à cette période électorale comme objet de litige que se disputent les classes dominantes13 à savoir les formations politiques et les candidats indépendants.

Dans ce travail nous projetons notre analyse sur trois formations politiques ayant été parmi les principaux compétiteurs au premier tour des élections présidentielles. Il s'agit de l'Alliance de la Majorité Présidentielle de Joseph KABILA, du Rassemblement Congolais pour la Démocratie d'Azarias Ruberwa ; du Regroupement des Nationalistes Congolais, patronné par le Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba ; nous parlerons également du deuxième tour des élections Présidentielle qui a opposés l'AMP et l'Union pour la Nation. L'idéologie de l'AMP estime puiser dans le Lumumbisme et le Kabilisme, alors que le RENACO touche dans le tréfonds du Nationalisme congolais, voter un candidat congolais d'origine, l'unique à vouloir le bonheur et le bien-être des congolais, s'agissant du RCD, il appuie ses arguments de compagne sur la bonne gouvernance des affaires publiques.

Devant cette confusion idéologique, il revenait aux électeurs clients d'opérer un vote judicieux selon qu'ils trouvaient satisfaction chez l'un ou l'autre candidat. Pour LIPSET et LAZARSFELD, quatre propositions

12 SFEZ L., Op.cit P 454.

13 JM ELA, Quand l'Etat pénètre en brousse...les ripostes paysannes à la crise, Paris, Karthala, 1990, P38

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explicatives de différences de participation peuvent être constatées d'un groupe social à l'autre14 ;

1. Un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé que ses intérêts seront plus fortement affectés par la politique Gouvernementale (vote d'intérêt)

2. un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé qu'il sera mieux informé des conséquences qu'auront pour lui les décisions gouvernementales ;

3. un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé qu'il sera soumis à des plus fortes pressions sociales s'exerçant dans le sens de la participation ;

4. un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé que

les pressions vont dans le même sens sinon, il tendra à s'abstenir.

Pour exposer les symboles, leurs idéologies, leurs programmes, les candidats ont utilisés plusieurs moyens dont les plus important ont été : les médias, les images, les théâtres, les séminaires, les manifestations, la danse des chants, les tracts, les livres...

Nous tenterons d'approfondir ces éléments dans les parties qui suivent. Dans l'objectif de mieux disséquer cette matrice, nous nous interrogeons sur trois faits :

- Quels sont les symboles qui ont les plus marqués la population de la circonscription électorale Goma ville pendant les élections de 2006 en RDC ?

- Dans quelle mesure ces symboles ont-ils influencé les électeurs pendant la campagne électorale à Goma ?

- En quoi ont-ils marqué/ influencé les électeurs ?

0. 3. HYPOTHESES

En ce qui concerne les Hypothèses, elles ont étaient formulées à titres des réponses provisoires, aux questions de notre problématique.

- Le type des symboles qui ont le plus marqué la population de la circonscription électorale ville de Goma, seraient ceux reflétant la

14LIPSET et LAZARSFELD ; Cité par GURVITCH, D., Traité de sociologie, Paris, PUF, 1963, p 65-67.

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sécurisation et la souveraineté de la RDC, ceux rendant hommage aux héros Nationaux, ceux traduisant un nationalisme prononcé (xénophobe) à l'égard des Etats dits anciennement agresseurs du Congo.

- Ces symboles auraient influencés les électeurs dans la mesure où ils provoqueraient des projections émotionnelles, repérables, positive ou négatives ainsi que des mécanismes d'allégeances identitaire.

- Par la construction des discours politiques qui puiserait leurs origines dans la mémoire collective congolaise, lesquels discours auraient influencés l'électeur de voté pour tel candidat et non pour tel autre candidat.

0. 4.CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le présent travail porte sur a l'analyse de la symbolique politique lors des élections de 2006 en RDC : Etude appliquée à la ville de Goma. En effet, la politique est l'affaire de la symbolique. Énoncer les règles et les manifestations de la symbolique politique, c'est du même coup définir le champ du politique, ses frontières, ses variations, car la politique est spécifiquement affaire de légitimité c'est-à-dire des symboles.15

Dans une société libérale, comme celle à laquelle aspirait la RDC à la veuille des élections, la vie politique se présentait comme une scène où se confrontent différents acteurs pour la quête légitime du monopole de la violence physique. Cette compétition entre les acteurs politiques se traduisait dans le marketing politique, moment fort de l'Etat où les électeurs considérés comme clients étaient sont sollicités par les candidats à différents postes pour qu'ils leurs confèrent le pouvoir d'agir en leurs noms16.

Pour cette analyse, nous nous intéressons à la mobilisation électorale sous ses dimensions symboliques car comme nous venons de le souligner, la politique est un cadre des symboles, c'est-à-dire des croyances, d'idéologies ... les campagnes électorales de deux tours du présidentielle organisé en 2006 se sont démarquées d'autres périodes ordinaires par leur manière

15 L. SFEZ, la symbolique politique, 2e éd, Paris, PUF, 1996 p3

16 R.G SHWARTZENBERG, sociologie politique 5e éd, montchretien, paris, 1998.

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particulière d'instrumentaliser les langages (discours), les systèmes de représentation, les signes, les croyances, bref, tout l'imaginaire politique. A cet effet, le choix de ce sujet évoque deux principales motivations : - D'une part l'intérêt personnel dans la mesure où nous aurons enrichi nos connaissances en sociologie électorale grâce aux recherches que nous allons menées sur le terrain,

- D'autres part l'intérêt scientifique qui nous permettra d'évaluer l'influence manifeste de la symbolique politique pendant les élections de 2006 en RDC et dans la ville de Goma en particuliers et par voie de conséquence constitue une banque des données pour tout chercheur désirait de mener des études dans ce champs de recherche qui reste non clos.

0. 5. OBECTIF DELIMITATION DU SUJET

En abordant cette étude consacrée à l'analyse de la symbolique politique, nous nous sommes fixés d'atteindre les objectifs ci-après :

- Déceler certains symboles important qui ont fait le marketing électoral dans la circonscription électorale Goma ville ;

- Jauger l'influence manifeste de la symbolique dans les comportements des électeurs dans la ville de Goma.

- Réaliser une étude d'éducation civique et électorale.

Pour tenter de saisir la manière dont l'Etat a investi cette période électorale, nous pensons la quadriller dans les dimensions spatiales, temporaires et institutionnelles.

- Au niveau spatial, nous pensons situer cette période dans la province du Nord-Kivu et principalement dans la circonscription électorale de Goma ville, car, nous nous estimons familiers aux circonstances socio- politiques de cette ville pendant cette période électorale.

- Au niveau temporaire, notre étude s'intéresse à la période qui se situe entre les années 2003-2006. nous considérons ce moment car la symbolique utilisée dans le marketing électorale à connu un long moment de construction et de légitimation avant la campagne électorale. Toute la période de la transition nous intéresserait dans ce cadre.

- Au niveau institutionnel, nous exploitons le premier et le deuxième tour des élections, car comme le confirme Stéphane ROZES les élections

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présidentielles sont considérées comme un moment résolutoire de la crise économique, socio- politique et morale du pays. C'est là que l'exposition symbolique est abondante17.

Dans le même sens, nous limitons notre analyse à trois

formations/regroupements politiques qui se sont identifiées chacune par les attitudes que nous exposerons au cours de ce travail. Il s'agit du Regroupement des Nationalistes Congolais (RENACO) de Jean Pierre BEMBA devenu Union pour la Nation au deuxième tour du Présidentielle, de l'Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) qui soutenait le candidat indépendant Joseph KABILA et du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RDC) de Me Azarias RUBERWA.

0. 6. METHODOLOGIE TECHNIQUES

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons fait recours à la méthode d'analyse dynamique que nous avons appuyé par les techniques : d'interview, technique documentaire et d'enquête par questionnaire.

La méthode d'analyse dynamique assortie du schéma de Georges BALANDIER nous aidera à comprendre comment s'était déroulé la symbolisation depuis la période de la transition jusqu'au moment où cette symbolique a atteint son plus haut niveau de réalisation, du moins pendant les deux campagnes (du premier et du deuxième tour) du présidentiel pour les élections de 2006 en RDC d'une part, et le probable changement de discours politiques et au de symbolique pour les élections de 2011 d'autre part, car nous estimons que les discours de 2006 ne seront pas valables pour les élections de 2011. C'est cette dynamisme de la symbolique politique pour deux élections à des enjeux pratiquement différents qui nous amène à faire usage de cette méthode dite d'analyse dynamique.

0. 7. DIFSFICULTES

Depuis que l'Etat Zaïrois, aujourd'hui congolais a abandonné l'enseignement dans toute sa globalité au gré de vagues et des torrents tous Azimuts l'aboutissement heureux des études supérieures et universitaires pour tout étudiant congolais, est devenu, pour la plupart des cas, illusoire.

17 S. ROZES, Cité par NYAHUNGU B., Op.cit, p. 47.

13

C'est dans des pareils contextes que nous avions conçus et effectués ce travail tout en nous buttant aux difficultés de tout ordre.

De ce fait, il nous a été particulièrement pénible de nous déplacer très rapidement à travers la ville pour enquêter sur la question de l'usage de la symbolique politique pendant les élections de 2006, et de son influence manifeste sur les enquêtés/électeurs de la circonscription électorale ville de Goma. De la même manière,le manque d'ouvrages traitant du domaine de recherche analogue a cette étude dans le milieu de Goma,nous obligeant pour la plupart de foi de nous déplacer à Bukavu pour s'y ressourcé.

Aussi, nous devons reconnaître que l'accessibilité à d'autres données a été handicapée par la réticence de certaines personnes commises à la permanence des bureaux des partis politiques implantés à Goma.

Autant de difficultés qui ont failli nous décourager et retarder la poursuite du présent travail, si nous n'avions pas fait recours à nos relations personnelles et à notre imagination.

0. 8. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL

Dans cette section il sied dores et déjà question de construire la charpente de la présente analyse. Hormis l'introduction et la conclusion, le travail dont il est question est construit par trois grands chapitres, le premier s'articule sur le model d'analyse conceptuel et théorique, le

deuxième sur l'analyse de la construction symbolique électorale dans la ville de Goma et le troisième sur le marketing électorale dans la circonscription électorale Goma ville. C'est dans ce dernier chapitre où nous présentons, analysons et interprétons les résultats de nos enquêtes.

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CHAPITRE PREMIER

CONSTRUCTION D'UN MODELE D'ANALYSE
CONCEPTUELLE ET THEORIQUE

I. 1. DEFINITION DES CONCEPTS

D'entré de jeu, il nous parait utile de mettre au clair/a jour différents cadres théoriques dans ce chapitre, le quel cadre permettra de mieux comprendre l'Esprit usuel de certains concepts dans cette analyse.

I. 1. 1. Marketing politique

Nous définissons ce terme avec Michel BONGRAND, comme un ensemble des techniques ayant pour objectif de favoriser l'adéquation d'un candidat à son électoral potentiel, de le faire connaître par les plus grand nombre d'électeurs et par chacun d'entre eux, de créer la différence, avec les concurrents et les adversaires avec un minimum des moyens d'optimiser le nombre des suffrages qu'ils importent au cours de la campagne18.

Nous tentons d'établir un parallélisme entre Marketing politique et marketing commerciale :

Le produit à promouvoir est triple : les idées du candidats sont appartenance et le candidat lui-même. Il s'agit donc d'une image globale « hommes idées N d'un produit gratuit mais dont le choix engage l'avenir collectif.

- Le marché : il y a pas véritablement de marché c'est à peine si on ose parler de clientèle électorale, il y a des citoyens en âge de voter. En fonction des idées défendues par les candidats, le marketing politique permet de qualifier et de quantifier la clientèle. Dans une logique pure, le marketing politique permettrait même, en inversant le processus, de définir les profils du candidat qui correspondrait le mieux aux attentes de l'électorat concerné.

- Les consommateurs : est tout citoyens dont il faut capter l'attention et mobiliser l'intérêt par une information qui concerne son avenir, celui de sa famille, celui de sa ville, celui de sa région ou de son pays.

18 BONGRAND M . ,Op.cit p.13.

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- La vente : le marketing politique a pour fonction d'organiser le faire

savoirs d'un homme et des ses idées, de mesurer et d'assurer sa Notoriété et en terme final, de déclancher un phénomène d'adhésion en sa faveur. Dans ce contexte, le marketing politique est un accélérateur qui déclanche un engagement du citoyen, caractérisé par un coefficient affectif élevé mais épisodique : le vote.

Nous distinguons avec Charles DEBBASH et Jean Marie PONTIER19 le marketing politique du Marketing électoral, le premier a un objet plus large le marketing politique a pour objet d'optimalisation du nombre de militants, des contributions financières et d'adhésion allant à un parti, à un programme ou à un candidat par la mise en oeuvre de tous les moyens nécessaires pour atteindre un objectif fixé au préalable en fonction des aspirations de l'opinion publique. Il s'agit donc d'une rationalisation de la propagande politique dans le cadre du régime Démocratique. Quant au marketing électoral, il a pour objet de convaincre le plus d'électeurs possibles de voter pour un parti ou pour un candidat.

Ainsi donc, dans ce travail, nous parlons du marketing électoral en nous basant sur la définition du marketing politique que nous avons proposé avec M. BONGRAD, parce que nous abordons les aspects importants du processus électoral. Dans ce sens le terme marketing électoral sera apparenté au terme campagne électorale.

I. 1. 2. Election

Etymologiquement, le concept « élection N vient d'un mot latin Electio, dérivé d'un verbe eligere et qui veut dire, une technique politique ou un moyen par lequel les gouvernés choissent démocratiquement, librement et périodiquement leur représentants qui se chargent en son nom et à sa place de décider des affaires publiques20. En d'autres termes, c'est un acte grave par lequel les électeurs sont appelés non seulement à faire connaître leurs opinions, mais aussi a participé directement à l'élaboration de la politique nationale ou aux choix d'une orientation politique quelconque21

19 C. DEBBASH et J.M PONTIER, introduction à la politique, Paris, Dalloz, 1986, p.92

20 MESTDAGH, M, Engagement social : Election, l'Epiphanie, limité kin 1991 p9

21 KAPANGA MOTOMBO F, petit dictionnaire pratique des Elections, Ed. Spécial Kinshasa, 2006, P.10

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pratiquement,nous disons qu'une élection est une opération par laquelle un peuple choisit ses gouvernants et représentants pour construire l'avenir du pays. Il est donc important d'organiser les élections démocratiques et d'instaurer un Etat de droit22.

Election signifie un choix fait sur base de suffrage et le mot « suffrage » veut dire vote, choix ou désignation donnée au sujet d'élections. Par suffrage, on entend aussi le vote ou la voix accordée à une personne dans le cadre des élections. Il est dit « suffrage universel » lorsqu'il garantit le droit de tous les électeurs admissibles à participer à une élection et à voter sans discrimination aucune basée sur le sexe, la propriété, la race la résidence, etc, ou celui dans lequel le corps électoral est constitué par tous les citoyens qui n'ont pas été privés de leurs droits politiques à la suite d'une condamnation du droit commun.

I. 1. 3. Electeur

Nous employons l'expression « Electeur » dans le sens que lui donne Georges BURDEAU en le considérant en grande partie comme « Gouverné ». C'est alors qu'il définit les Gouvernés comme étant des hommes qui reçoivent des ordres et les exécutent par opposition aux gouvernants23.

Concrètement, un électeur est une personne qui a le droit de participer à une élection ou encore personne éligible au vote. C'est alors que pour être électeur, il faut remplir certaines conditions liées à l'âge (18 ans dans la plupart des pays) aux droits civils et civiques, à la nationalité, à la résidence et ne pas avoir été privée de ses droits politiques par une condamnation pénal24.

I. 1. 4. Le symbole

Au sens strict, le symbole est une représentation concrète qui sert à désigner une réalité abstrait on de la vie de l'Esprit ; c'est une figure, une image qui a la valeur représentative d'une immatérielle25.

D'une façon simpliste nous définissons le symbole avec Guy ROCHER comme « Quelque chose qui tient la place d'une autre » ou encore « quelque

22 CEI., petit Guide du citoyen, kin-presse, Kinshasa, 2006, p.10.

23 BURDEAU G., Droit constitutionnel et institution politique, Ed.LGDG, paris 1969, p27.

24

PIERRE DE QUIRINIE., Expliquez-moi la démocratie, Ed, l'Epiphanie, Kinshasa ; 1992, p56.

25 A. BIROU., Vocabulaire pratique des sciences sociales, 2e éd. Paris, ouvrières, 1996, p334.

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chose qui remplace et évoque quelque chose d'autres »26 par la suite l'auteur fait ressortir trois éléments que comprend un symbole, à savoir un signifiant d'abord, qui est l'objet qui tient la place d'un autre, c'est-à-dire le symbole lui-même, au sens strict et concret du terme : un signifié ensuite ou la chose dont le signifiant tient lieu, la signification interprétée au moins par la personne ou par les personnes à qui s'adresse le symbole27.

Dans ce travail nous marions la deuxième acceptation car elle contient les éléments essentiels et les plus explicatifs pour notre objet d'analyse.

I.1.5 Le symbole politique, la politique symbolique, la symbolique.

- La Symbolique

C'est l'assemble des symboles caractéristiques d'une culture, d'une tradition, d'une religion. Synonyme de symbolisme.

- La symbolique politique

Sont utilisés comme des signes d'identification d'une force dans la propagande politique28.

Pour Philippe BRAUD, les symboles politiques sont des symboles socialement efficaces qui ont pour caractéristique de mobiliser l'attention sur divers registres effectif celui du respect (ou du mépris) celui d'identification ( ou du rejet) vis-à-vis d'un leader, d'une institution politique, d'une doctrine, celui encore de « la remise en soi » (ou de l'acharnement à détruire) dans les comportements politiques passionnels ; bref ils tendent à susciter des opinions, des attitudes et des comportements relevants de la « séduction ou de la répulsion »29.

Nous nous contentons de la définition proposée par BRAUD car elle parait plus exhaustive par rapport à notre objet d'étude.

- la politique symbolique

Contient deux aspects selon LUCIEN SFEZ : d'une part il y a des opérations symboliques et les images symboliques sont actuellement, des opérations magiques de cohésion d'un ensemble dispersé. On pourrait citer

26 ROCHER G., Introduction à la sociologie générale, action sociale, Paris, éd. HMN, 1968, p. 83.

27 Idem

28 Ibidem

29 BRAUD P., sociologie politique, 6ème éd. Op.cit p. 99.

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l'érection d'un monument pour lutter contre la dispersion des mentalités, la territorialisation en un point où vient se confondre tout ce que les images du pensé peuvent apportés à la conscience de l'unité30.

Quelles soient attirantes ou repoussantes, elles ont toutes un même effet : recoller les morceaux pour en faire une totalité. Les images symboliques sont bien cette surface de projection livrée aux interprétations singulières, surface qui a le double objectif d'induire des liaisons avec des éléments épars et de le condensé en un point. Nous pouvons comprendre brièvement que la politique symbolique implique la manière dont les acteurs sociaux manipulent les symboles dans l'objectif de créer la sympathie ou le mépris dans l'esprit des citoyens (électeurs)31.

I.1.6 La symbolisation

Faik NZUJI, définit le terme symbolisation comme étant un processus par lequel un objet réel ordinaire devient un objet symbolique ou acquiert des caractères d'un symbole, l'action de rendre symbolique un objet réel ordinaire et enfin de symboliser32.

I.1.7 La communication électorale

La communication électorale est sans doute, l'une de première forme de la publicité politique : il s'agit de l'ensemble des stratégies des représentations qui visent à faire élire un acteur politique : à décider le peuple à déléguer le pouvoir à un acteur particulier, choisir au sein d'une concurrence. C'est la nécessité d'avoir à designer les mandataires investis du pouvoir et d'avoir à les choisir au milieu de tout un peuple de citoyens qui conduit, et cela dès l'Antiquité à l'apparition d'une activité politique spécifique.

Cette activité consiste d'abord d'Après MALUMALU et VERGEANCE 33dans une rhétorique de représentation des candidats et des acteurs politiques. C'est l'identité politique des candidats, à partir du moment où leurs engagements font l'objet d'une confrontation des uns aux autres dans

30 SFEZ L., La politique symbolique, Paris, PUF, pp. 14-15

31 Idem

32 FAIK NZUJI, citer par MUGANGUZI, Op.cit, p. 13.

33 MALUMALU A et VERGEANCE P .,OpCit p176

34 Idem

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l'espace de la communication, qui est donnée à voir et à comprendre dans les stratégies de la communication électorale. Le débat politique est investi par les représentations actions singulières des acteurs, et, par conséquent, il s'agit d'une véritable individualisation de la confrontation des acteurs et des stratégies.

Les discours des conditions et les programmes des acteurs collectifs qu'ils représentent constituent la propagande électorale des partis. Il s'agit, en fait, d'une double médiation politique, à la fois entre la dimension symbolique des engagement électoraux et la dimension, projetée dans le réel, de la situation dans la quelle les candidats se représentent eux-mêmes au pouvoirs, et entre la dimension singulière des candidats, qui sont des acteurs individualisables, par leurs portraits et par leur parole, et la dimension collective des partis et des organisations politiques dont ils portent les projets dans la compétition dite électorale.

Cette double médiation mise en oeuvre par la communication électorale définit la place de la propagande comme une forme d'imaginaire institué, par rapport aux réalisations et aux pratiques effectives des acteurs politiques.

Nonobstant, la communication Electorale s'inscrit dans une rhétorique reconnue par l'ensemble des candidats et des acteurs politiques, qui, à ce titre, organise l'élection comme une institution, mais cette activité rhétorique met en scène un imaginaire des candidats, puisqu'ils s'innocent avant qu'ils s'assument l'exercice effectif de leur pouvoir34

On peut, dans ces conditions, définir le vote des électeurs comme une sorte de retour métalinguistique sur la communication Electorale. Le vote des électeurs sanctionne, comme une évaluation a posteriori, les projets des candidats et les identités politiques qu'ils confrontent les uns les autres dans les compétitions qui jalonnent la vie politique de la démocratie le vote, dans la décision qu'ils met en oeuvre de la part de l'électeur, est le retour du réel sur l'activité symbolique de la communication électorale. En ce sens, il

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articule institutionnellement la dimension symbolique de la représentation des candidats et la dimension réelle de la position choisie par l'électeur.35

I.2. IMPORTANCE DES ELECTIONS

Voter est un droit humain reconnu par la déclaration universelle des droits de l'homme. C'est aussi un devoir. Ce droit et ce devoir appellent toutes les personnes à prendre conscience de droit et à l'exercer effectivement à chaque rendez-vous électoral. Par ailleurs, notent avec pertinence les évêques togolais : « ...il serait utile que le peuple dans toutes ses couches se rappelle qu'aucune nation, aucun groupe humain dans l'histoire ne reçoit sa liberté sur un plateau d'argent ou encore ne peut réussir son devenir commun sans que chacun et tous ne prennent leur responsabilité. Tous progrès humain, toute avancée significative, valable et durable dans l'histoire, demande de conversion des coeurs, effort, énergie

spirituelle et intellectuelle, sueur et peines consenties et assumées »36.

A propos particulièrement du démon de la corruption en période électorale, l'épiscopat tanzanien interpellait toutes personnes de Bonne volonté en ces termes « il est important de se rappeler qu'élire des dirigeants est une chose sérieuse pour notre peuple et pour notre pays il ne pas juste de tenter des gens,de donné leurs voix par le biais des cadeaux. Un candidats doit gagner les votes et mérité la confiance des électeurs, parce qu'il a un bon programme et des bonnes politiques à offrir, et non par la taille des cadeaux offerts. Le démon de ce type de corruption est celui qui tue la démocratie parce que ce faisant les élections deviennent un jeu où l'on court derrière les cadeaux à distribué »37.

Les élections sont toujours importantes dans la vie de n'importe quelle société démocratique et son un droit inviolable qui offre à tout citoyen la possibilité d'exercer ses droits civiques en élisant ses représentants pour les charges publiques dans le pays. Il faut observer toute fois que l'importance des élections ne se trouve pas seulement dans le choix qu'on fait des nouveaux leaders. Des leaders censés avoir une vision et des idées capables

35 Ibidem

36 Message des évêques de la conférence épiscopale de Togo, Lomé, Juin 2006, Cité par KONEVIP.L. , p.90

37 Episcopat de la Tanzanie,cité par METHA KUBOTA,Op.cit p19

39 MULUMBATI Ngasha., sociologie politique , éd, Africa, Lush, 1988,P168-169.

38 Episcopat de la Tanzanie., Op.cit.

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de promouvoir la nation, mais aussi dans le fait que les élections donnent aux citoyens l'opportunité d'exprimer ses points de vue et ses priorités qui devront être inclus dans le programme de Gouvernement pour les années à venir. Les élections offrent aux citoyens de commencer à écrire une nouvelle page de l'histoire de leur pays et de tourner les dos aux violations et souffrances infligées au peuple.

Ainsi dans un pays ruiné par des guerres et rébellions, les élections apparaissent comme un moment de tourner la page, de faire la vérité, de se choisir des dirigeants légitimes à même de gouverner le pays.

Il sied donc de noter que quelle que soit leur importance, les élections ne constituent pas à elles seules un miracle pour résoudre les nombreux et délicats problèmes que rencontrent souvent les pays. Il y a « un après élections » tout aussi important pour les citoyens38.

Grâce à l'élection, les gouvernés peuvent écartés du pouvoir certains de leurs gouvernants qu'ils estiment inefficaces dans l'exercice du pouvoir, c'est-à-dire ceux qui, dans la gestion des affaires publiques, prennent des décision ou des mesures contraires à leurs intérêts ou ne prennent pas des décisions ou des mesures qui vont dans le sens de leurs intérêts. Les élections constituent une des modalités selon lesquelles le changement politique peut se faire. En effet, par leur personnalité, leur style de travail, leur niveau d'instruction, les gouvernants nouvellement élus peuvent imprimer certains changements sur l'Etat, le régime politique, le système politique, le gouvernement, le parlement, l'appareil judiciaire39

I.3. PHASES DU PROCESSUS ELECTORAL

Les élections, pour qu'elles soient reconnues démocratiques doivent répondre aux principes fondamentaux et des bases d'une élection démocratique qui sont les suivants :

La liberté d'expression et d'association, le droit des réunions et égalité de traitement.

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Elles doivent être secrètes, libre, justes, régulières, compétitives, honnêtes et transparentes. L'équité, la transparence et la neutralité des autorités électorales doivent être établies dans la loi Electorale.

La loi électorale considérée comme encadrement juridique et politique du comportement électoral des électeurs et des candidats et aussi comme un ensemble des règles du jeu concernant la détermination de l'électeur et de l'éligible stipule en plus que les élections constituent un ensemble d'activité ou un processus subdivisé en trois phase à savoir : La phase pré- électorale, la phase électorale et la phase poste -Electorale40.

I3.1 la phase pré- Electorale.

Nous définissons avec KAPANGA Ferdinand la phase pré- électorale comme une période ou un espace de temps avant la tenue des élections. Il s'agit de la désignation du pouvoir organisateur des élections, de la préparation matérielle et financière des élections ; de la présentation du calendrier électoral, de l'éducation civique et électorale, de l'inscription sur la liste électorale, de la présentation des candidatures et des programmes de la campagne électorale, de l'identification des bureaux et des heures de vote, de l'organisation de la surveillance de l'observation électorale,...41

I.3.1.La phase électorale.

Nous définissons la phase électorale d'après le petit dictionnaire pratique des élections de Monsieur KAPANGA Ferdinand comme étant une période de temps qui commence normalement lors de la publication du décret on l'annonce d'une élection et qui se termine le jour même des élections42.

Elle comprend : la présence des Agents électoraux des témoins, des observateurs, des observations et des documents et matériels électoraux dans chaque bureau de vote, le déroulement du vote (la vérification de l'identité des électeurs et de leurs noms sur la liste électorale, la remise d'un

40 KAMPANGA MOTOMBO.F, Petit dictionnaire pratique des Ection, Ed spéciale, Kinshasa, 2006,p

41 Idem

42 KAPANGA M.F.,Opcit

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ou plusieurs bulletin de vote à l'électeur, dans l'isoloir, l'introduction d'un bulletin de vote dans une urne)43.

I.3.3 La phase poste électorale

Nous l'entendons comme une période ou un espace de temps après la tenue des élections et qui se termine avec l'investiture officielle du vainqueur ou des vainqueurs d'une élection44. Ainsi , le processus électoral dépend t-il de l'interaction de plusieurs intervenants qui sont : les autorités politiques du pays , les autorités judiciaires, les autorités électorale, les autorités des forces armées et des polices , les partis politiques, les médias, soutien aux opérations électorales, les électeurs, les témoins les organisations de la société civile ; les observateurs,...45.

I.4.LES CONCEPTS CENTRAUX DES ELECTIONS

Le processus électoral à côté de ses différentes phases électorales, existent aussi des concepts centraux d'élections à savoir : la participation, l'observation, la sensibilisation, l'éducation électorale et la mobilisation électorale.

I.4.1 Participation

Le terme participation politique et ou électorale revêt plusieurs sens selon qu'il s'agit d'une multitude d'auteurs. Pour LANCELOT, elle est une intervention des citoyens dans les domaines des affaires politiques46.

L'Abbé NYEME Tese, pour sa part, indique que la participation électorale est un engagement dans une recherche sincère de ce qui est censé être vrai, honnête et réalisable pour la marche de la société.

Cependant, pour ce qui est de notre travail nous avons opté pour le sens que Ferdinand KAPANGA a donné à ce concept : la participation électorale est l'engagement de chacun à prendre part au discours, à la prise des décisions devant diriger la collectivité, soit directement, soit indirectement

43 MINANI B.R.op.cit.p22

44 KAPANGA M.F., Idem

45 MINANI BR., Education civique et électorale, module de sensibilisation et de formation, Kinshasa, 2006, p22.

46 LANCELOT, Cité par GRAWITZ.M, traité des sociologies politiques, Tomes 3, PUF, Paris 1985, p.311.

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La participation, c'est aussi l'intérêt que chaque citoyen manifeste vis-à-vis de la marche du pays lorsqu'il apporte le meilleur de lui - même pour que l'honneur de la Nation soit sauvegardé47.

I.4.2 Observation

L'observation électorale, est une collecte des renseignements sur la base desquels des appréciations objectives sont formulées sur la conduite d'un processus électoral. Elle est conduite par des personnes qui ne sont pas autorisées à intervenir directement dans l'organisation d'une élection qui est du seul ressort des personnes compétentes commises par la CEI (du moins dans notre pays lors des élections de 2006). Elle n'est pas non plus du

« tourisme Electorale N, elle est une activité sérieuse qui exige du professionnalisme. La collecte des renseignements et des informations relatifs au processus électorale nécessite de la part de l'observateur des élections l'application d'une technique d'observation qui lui permet de détecter aisément les éventuelles défaillances, les irrégularités et les fraudes, mais également de produire à l'intention de l'organisme- mandat, un rapport clair, riche et précis48.

Pour nous, l'observation des élections est une opération qui consiste à suivre attentivement le déroulement d'une élection à caractère nationale ou internationale et a dressé un rapport.

Elle renvoie à la récolte des données ou a la recherche des faits saillants sur le site où se déroule l'élection ;qui pourrons contribuer à la

formulation d'un jugement éclairé la crédibilité,la légitimité et la
transparence du processus électoral.

Est observateur tout citoyen ou non qui regarde ce qui se passe pour déterminer si une élection et libre est honnête. Il ne doit pas avoir de parti pris,il doit être formé et imprégné des processus électoraux ;il suit le déroulement d'une élection dans l'impartialité ,le travail de l'observateur consiste à regarder, noter et faire un rapport sur tout ce qu'il aura constaté

47KAPANGA M.F., Op.cit., p.91

48 MINA BUHOZO et coll., présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales, et locales en RDC, Kinshasa, 2006, pp46-49.

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lors du déroulement du scrutin. Les observateurs étrangers viennent à l'invitation du pays qui organise les élections49.

I.4.3 sensibilisation

Nous entendons par sensibilisation électorale, l'encadrement civique des gouvernés opéré par les association politique a fin de socialiser les peuples ou des les éduquer et les mobiliser à afficher un comportement électorale efficace a remplir et à exercer convenablement leur droit électoral50.

I.4.4 éducation électorale

Avant d'aborder le concept d'éducation électorale, il nous parait important de mettre à la connaissance de nos lecteurs la différence qui est établie entre ce concept et celui de l'éducation civique puisque voulant signifier apparemment la même idée.

On entend par éducation civique l'activité visant à informer l'électorat sur les processus, la culture démocratique et le devoir de citoyenneté, sur les principe de base sur les quel les système (pas seulement les électeurs) doivent adhérer.

Elle insiste sur la participation démocratique des tous les citoyens cette responsabilité revient à la commission électorale, les partis politiques, les candidats, les medias, les forces vivent, et les compagnie privées, peuvent aussi fournir des information sur le processus électoral.

L'éducation électorale contrairement de celle civique en période électorale, c'est l'action de transmettre aux électeurs un ensemble de connaissance leurs permettant de s'imprégner des procédures de vote et notamment de savoir comment voter et cela d'une génération à l'autre, d'un individu déjà informé, former et avisé électoralement aux autres ignorant les principes et la procédure de vote51.

A l'éducation électoral appartient aussi l'alphabétisation conscientisant et électorale par la quelle les personne adultes analphabètes apprennent à lire et à écrire les numéros et les noms des candidats a tel point qu'elles soient capables de repérer celui de leur choix sur la liste des candidats dans le bureau de vote.

49KAPANGA M.F, Op.cit pp. 177-178.

50 MINANI B.R., pp. 46-49

51 KAPANGA M.F, Op. Cit., p86.

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Par apprentissage électoral, les gouvernés ne sachant pas voter, n'ayant jamais voté acquiert des réflexes, des habitudes, des attitudes électorales qui

s'inscrivent graduellement dans son organisme psychique suite a cette
apprentissage électoral, les gouvernés se familiarisent ainsi avec les règles,les attitudes et les comportements électoraux ,intègre peu à peu tous ces éléments socioculturelles de l'élection à sa personnalité psychique et s'adapte à l'environnement électoral dans lequel il est appelé à s'inscrire.

Ainsi, les agents de l'éducation électorale, sont la famille, l'école, le centre d'Alphabétisation fonctionnelle, les partis politiques, les groupes des pressions, les églises, le Syndicat, ...52

I.4.5. Mobilisation Electorale.

Nous entendons avec MINANI Robert, par mobilisation électorale, la mise en oeuvre des moyens de sensibilisation électorale destinés explicitement à inciter les gouvernés à participés en grand nombre au vote, à remplir leur devoir civique et consacré et à exercer totalement leur droit politique du début à la fin du déroulement des opérations de vote53.

La mobilisation électorale est en principe, ce qui permet d'éviter le recours à la contrainte, puisqu'elle a pour objectif non pas d'imposer la participation des gouvernés au choix des gouvernants mais de le faire intérioriser et extérioriser par l'ensemble de la collectivité.

I.5. BREUVE HISTORIQUE DES ELECTIONS EN RDC

Il faut d'abord ses rappeler que la monarchie au Kongo était élective, ce principe, à dégager du groupe des candidats éventuels, une personnalité susceptible d'exercer le pouvoir de manière effective, on distinguait pour ce fait trois principaux électeurs :

Le Mani soyo, le Mani Mbata et le Mani vunda. Les deux premiers combinaient leur fonction d'électeur avec celle de la gestion des provinces. Il s'agissait également des rares régions sur lesquelles n'intervenaient pratiquement pas des nominations royales.

52 CHEVALIER & LOSHACK, Citer par METHA KUBOTA., Op.cit p. 23.

53 MINANI B.R., Op.cit, p. 51.

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Le Mani Soyo était considère comme faisant partie du clan royal. Il était l'oncle du roi54.

I.5.1 Les Elections de Décembre 1957

Au temps de la colonisation, toute élection était impossible, une colonie en effet était un territoire occupé et administré par une puissance étrangère.

Les habitants de ce territoire dépendaient des ce gouvernement étranger pour toute décision. Pendant ce temps, des élections avaient lieu en Belgique, mais pas au Congo Belge. Peu avant l'indépendance et en vue de celle-ci, des partis politiques ont commencés à se former. Le pays a donc connu une courte période d'un réel multipartisme55.

Le symbole le plus représentatif de ce terme nouveau fut sans (doute) conteste la première expérience des élections que les congolais eurent a vivre en 1957. Non seulement elle constitua en soi un acte inédit, mais de plus en plus elle conditionna la mise en place des institutions Nationale des années 196056.

Comme nous l'avons dit plus haut, les premières élections communales ont eu lieu en décembre 1957. L'ABAKO (alliance de Bakongo) avait remporté à ce moment 133 sièges de 170 à attribuer pour Léopoldville57.

La grande énigme résidait dans les mobilités de désignation de candidats à élire. Le pouvoir colonial opposé à toute politisation de la colonie, estimant qu'il fallait interdire le regroupement en parti politique, surtout qu'on risquait d'y retrouver une réplique fidèle des partis de la métropole.

En définitive, on eut recours pour ces premières élections au seul mode de regroupement pertinent déjà existant : le regroupement tribal auquel on apporta ainsi une vigueur nouvelle. Basée sur le Tribalisme, le model adopté pour l'organisation de ces élections présentait des dangers, les

54 NDAYWELL E.I., Histoire du zaïre de l'Héritage ancien à l'Age contemporain, Duculot, Bruxelles, 1997, p.96.

55 MESTDAGH M., Op. cit p.9.

56 NDAYWEL E.I., Op. cit, p 520.

57 MESTDAGH M., Op. cit, p.11.

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polémiques fréquents qui le caractérisaient annonçaient des luttes qui allaient faire et défaire les premiers partis politiques constitués sur cette base unique, à défaut du clivage idéologique que le pouvoir colonial se garda bien d'exporter pour ne pas accentuer les divisions déjà existantes dans ses propres rangs. Par ailleurs, il convient de signaler que le résultat de ces élections constitue le premier cas de manipulation des données traditionnelles à des fins modernistes.

Le tribalisme fit la démonstration de se pertinence comme élément de stratégie politique.

C'est ainsi que l'ABAKO s'organisa pour véritablement monopoliser l'Administration urbaine naissante58.

I.5.2. Les élections de 1958 et 1959

Les élections communales de 1958 furent remportées par les Bena LULUWA encadrés par l'Association Lulua-frères, sur 4278 luba et 2.531 luluwa votants, les luba obtiennent 17 conseillers, les luluwa 16, les Songye 1, les autres tribus 2, à l'exception des Tetela et des Bena Konji qui n'eurent aucun poste de conseiller.

En 1959, les résultats des nouvelles élections donnèrent une avancé confortable aux Luba, tant par rapport aux membres de la coalition Kasaïenne (COAKA) qui regroupait les autres membres ethniques : Kuba, Kel, Leele, Bakwa mputu,... cette situation entraîna une prise de position, tous réclamèrent le départ de Luba pour le 15 Septembre 1959 au plus tard, sans quoi ce serait le « déclanchement de la guerre N. Cette confusion dans laquelle l'autorité coloniale percevait surtout la main mise des partis nationaux, aboutit à l'arrestation des leaders politiques Luba qui connurent le chemin de la relégation : Kalonji le future Mulopwe à Kole, Kalonji à Lomela et Nyembwe à Dekese59

58 NDAY WEL E. I, OPCIT P 525

59 Idem.

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I.5.3. Les Elections Nationales de Mai 1960

A la table ronde qui eut lieu à Bruxelles du 20 janvier au 20 février 1960, on fixa le programme des élections pour les Assemblées provinciales en Mars1960 et pour les représentants du peuple, sénateurs et députés. Lors des élections Nationales en Mai 1960 le mouvement National congolais

(M NC) de patrice LUMUMBA, fondé le 10 octobre 1958, remportait un succès considérable : 33 sièges à la chambre sur les 124 à pourvoir. C'était le seul parti présent dans 5 de six provinces. Seul le Katanga n'avait aucun élu Lumumbiste. Les fédéralistes Kalonji, Léo, Ngalula, Adoula se sont séparés du Nationaliste LUMUMBA en juillet 195960.

La nécessité d'avoir au moins deux partis dans un pays pour pouvoir organiser des élections démocratiques fait comprendre pourquoi durant toute la période du parti unique, des vraies élections libres étaient impossibles.

Le peuple ne se sentait pas responsable des affaires publiques n'était pas écouté, n'était pas convié à participé librement et consciemment à la gestion de l'Etat.

On allait voter pour ne pas avoir des ennuis avec les forces de l'ordre, Il fallait faire la preuve de sa participation aux élections. Un cachet sur les pièces d'identité en faisait fois.

Depuis le 24 Avril 1990 il la marche vers la démocratie est devenue un processus irréversible dans notre pays lt nous avons quant à nous la ferme conviction que notre peuple, s'il est soutenu par des dirigeants animés d'une réelle volonté de servir la Nation, peut mener ce processus à bonne fin dans la paix et la fraternité, sans haine ni luttes intestines »61.

60 MEST DAGH M ; Op.cit, p11.

61 Message des évêques du zaïre du 22 septembre 1990, cité par METHA KUBOTA., Op.cit,

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I. 5.4 les élections dite Générales de 2006

Dès son accession à l'indépendance en 1960, la RDC a été confrontée à une série des crises récurrentes dont l'une des causes fondamentales a étés la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs62

Ainsi pour mettre fin à cette crise, la tenue des élections libres, pluralistes et transparentes à tous les niveaux a constitué l'un des objectifs majeurs de la période date période de transition au terme de l'accord global et inclusif signé à Pretoria en Afrique du sud le 17 décembre 2002 à l'issue du dialogue inter- congolais conclu entre les délégués de la classe politique et de la société civile forces vives de la nation.

Toutes les opérations pré-électorales faite, les citoyens congolais se sont acheminé inexorablement vers la tenue des dites élections.

A voir comment les congolais ont massivement répondu au rendezvous du 30 juillet, on pourrait espérer qu'à l'issue de ce processus électoral, la RDC allait devenir havre de la paix, un pays doté des institutions stables. Comme partout dans le monde, la population congolaise restait convaincue que cette élection va pouvoir donner, cette fois-ci des dirigeants légitimes, capables de s'atteler aux vrais problèmes fondamentaux du pays répondant aux aspirations de la population. Mais apparemment, le réalisme a perdu sa place au profit de la course au pouvoir. La preuve c'est le surnombre de candidats à la magistrature suprême, trente trois candidats au total dont :

BANYINGELA KASONGA (APE)

BEMBA GOMBO Jean-pierre (MLC)

BONIOMA KALOKOLA ALOU (Indépendant) DIOMI NDONGALA Eugène (CD)

GIZENGA Antoine (PALU)

KABATU SUILA Bernard-Emmanuel KABILA KABANGE Joseph (Indépendant) KAMANDA WA KAMANDA Gerard (FC N) KASHALA LUKUMWENDA Oscar (UREC) LIKULIA BOLONGO Norbert (Indépendant) LUMBALA Roger (RCDN)

62 CEL, Guide pratique de l'observateur pour les Election prer, lés prov, urb, M.n et locales en RDC, Kinshasa, 2006. P13

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LUMUMBA GUY Patrice (Indépendant)

LUNDA BULULU Vincent de Paul (RSF)

M'POYO KASAVUBU Justine (MD)

MATUSILA MALUNGENINE KONGO Pierre Anatole (Indépendant)

MBOSO N'KODIA PWANGA Christophe ( CRD)

MBUSA NYAMWISI Antipas (Forces du Renouveaux)

MBUYI KALALA ALAFUELE (RNC)

MOBUTU NZANGA NGBANGAWE François Joseph (UDEMO)

MOKONDA BONZA Florentin (CDC)

MUKAMBA KADIATA NZEMBA Jonas

MUKUNGUBILA MUTOMBO Paul Joseph (Indépendant)

MULEKA NZULAMA Timothée (UPPA)

MUYIMA NDJOKO Oseé (R2D)

N'LANDU KAVINDI Wivine (UDR)

N'LANDU MPOLO NENE Marie Therese (Congo-Paix )

NGOMA Z'AHIDI Arthur (Camp de la Patrie)

NIEMBA SOUGA Jacob (CPC)

NZUZI WA MBOMBO Catherine Marthe (MPR, Faits privés)

OLENGHANKOY MUKUNDJI Joseph (FONUS)

PAY PAY WA SYAKASSIGHE Pierre

RUBERWA MANYWA Azarias (RCD)

THASSINDA UBA THASSINDA Hassan (CAD).

Et aux législatives avec un nombre au niveau national de plus de neuf mille candidats éligibles pour 500 sièges à pouvoir, une première en ces temps modernes. Après le premier tour, deux candidats ont réussit à se classer en ordre utile du fait qu'aucun de 33 candidats et de deux candidats retenus n'a atteint la majorité absolue, à savoir Joseph KABILA candidat Indépendant et candidat à sa propre succession soutenu par l'AMP, et de l'un de quatre vices présidents lors de la transition à l'occurrence Jean Pierre BEMBA GOMBO, vice président chargé de l'économie et finances leaders du MLC. Un second tour a été annoncé pour départager les deux candidats. C'est ainsi que leurs état- majors se sont attelé à monter des stratégies pour gagner les scrutins prochains, c'est-à-dire le deuxième tour de la présidentielle parmi ces stratégies il y a eu certainement des alliances qui se sont constituées.

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Une formule incontournable dans une société Démocratique.

Par ailleurs, il convient de signaler que le deuxième tour des élections présidentielles a étais remporté par Joseph KABILA candidat a sa propre succession défient ainsi son principal challengeur et leader du MLC Jean Pierre BEMBA par 58,05%.

I.6. PRESENTATION DE LA CIRCONSCRIPTION ELECTORALE « GOMA VILLE ».

La circonscription électorale Goma ville était constituée de 47 centres des votes (CV) reparties dans les deux communes de la ville de Goma. Il s'agissait des centres des votes63 suivants :

Institut de Goma, Institut Tuungane, Institut Faraja, E.P Mont Goma, ITIG, E.P Keshero, Centre de santé Majengo, E.P Neema, E.P Virunga, E.P Luberizi,Centre de santé de la paix, Institut Ndahura, Institut Zanner, Institut Rutoboko, E.P Nyabushongo, E.P Baraka, CS Scout, E.P Jiwe, Batiment Kisoko, Institut Maranathan, Institut Musawato, E.P Shaba, E.P Kinyumba 3, Institut Moyo Safi, CS La joie, E.P Nengapeta, E.P Byahi, Mairie, Direction Générale des Impôts, E.P Les volcans, Institut Umoja, Assemblée provinciale, Institut Mavuno, E.P Carmel, ITM Kizito, C.S Malkia, Lycée Chemchem, Bureau de quartier Himbi, E.P CBCA Himbi, E.P Karibu, Institut Fech, E.P Mabanga, Institut Majengo, E.P Tanganyika, Institut Uzima, IEM/ Virunga, E.P Kinyumba.

Les 47 centres de vote avaient enroulé pour les élections de 2006, 180.955 électeurs64.

63 CEI, Cité par METHA KUBOTA., Op. cit, p. 28.

64 Loi n° 06/006 du 09 Mars 2006, portant organisation des élections, présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. P.21.

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CHAPITRE DEUXIEME

ESSAIE D'ANALYSE DE LA CONSTRUCTION DE LA
SYMBOLIQUE ELECTORALE DANS LA VILLE DE GOMA

II.1. LA VIE POLITIQUE ET L'ELECTION COMMEMIROIRE POLITIQUE

Les pratiques et les activités de la vie institutionnelle représentent un miroir politique de la société. De la même façon que nous reconnaissons singulièrement dans l'image que nous avons des autres personnes que nous rencontrons dans notre expérience sociale, les institutions d'une société, d'un pays ou d'un peuple représentent un ensemble de pratiques, de stratégies, des structures, d'acteurs, aussi, qui renvoient à ce peuple ou à cette société une représentation de lui-même de nature à faire apparaître, enfin de compte le sens du contrat social qui le fonde. La vie politique théâtralise la vie sociale, en lui donnant les formes, les structures et les logiques d'un ensemble de représentation, dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître dans les stratégies, les discours et les mises en scène des acteurs politiques. La relation entre les citoyens et les acteurs politiques qui mènent la vie des institutions est une relation de représentation65.

En effet, les acteurs de la vie politique donnent une représentation de la vie sociale, sous la forme du jeu des institutions aux citoyens qui sont les spectateurs de cette mise en scène, plus ou moins fidèle, en ce qu'ils se reconnaissent plus ou moins dans cette image d'eux- même qu'ils ont, quoi qu'il en soit contribué à former. C'est la rigueur et la fidélité de cette représentation politique de la société qui en conditionne la pérennité de façon adéquate et significative par les acteurs de la politique. Aucune leçon ne semble avoir été tirée du spectacle que donne le monde depuis un moment, écrivait. Joshua, selon lequel la vie politique est une représentation théâtralisée de la société peut, d'ailleurs, fonder une critique et une dénonciation.

65S. JOSHUA, cité par Pierre Vergence & MALUMALU Op. cit P112

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Les batailleurs courent la campagne pour nous convier au spectacle, mais pourquoi nous prend-t-on ? Nous connaissons la troupe de ces acteurs depuis transition !... Qu'elle constitue un bon spectacle ou un mauvais, la vie des institutions et la pratique des acteurs politiques et de leur pouvoir est, ainsi, toujours, une représentation théâtralisée de notre société politique.

Mais, si la vie politique représente toujours un spectacle de notre société, c'est que, comme miroir elle fonde une dimension collective de la vie sociale. En prenant conscience, grâce au spectacle qu'elle nous en donne, de ce que nous sommes collectivement, nous nous fondons nous-même comme identité collective, comme devant un spectacle au quel nous assistons. Peut être d'ailleurs, est-ce ce qu'explique le stapeur qui a saisi ce pays devant le résultat du premier tour de l'élection présidentielle de 2006.

La vie politique nous a ce jour là, représentée sous un jour que nous ne souhaitions sans doute pas, la surprise en l'occurrence, car s'en était sans doute une, tient à ce que nous avons souvent sous les yeux la conscience de ce que nous sommes singulièrement : les occasions ne nous manquent pas de voir des représentations spectaculaires de nous-même, du miroir réel de la toilette du matin aux miroirs symbolique que représentent, pour nous toutes les rencontres que nous faisons dans la journée. En revanche, les occasions sont plus rares de cette confrontation, comme en un miroir, avec l'être collectif que représentent nos appartenances et notre sociabilité. C'est sans doute, insensiblement lors de cette élection de 2006, que les idées de gauche avaient fait leur chemin, au point d'empêcher la gauche d'être en situation de représenter le peuple.

Il a donc fallu l'élection pour que nous parvenions à une reconnaissance spéculaire de la société politique que nous constituons par notre engagement et par nos choix institutionnels. L'élection représente le moment du réel de la spécularité : elle est l'événement par lequel le miroir social acquiert la consistance d'un fait du réel ne serait- ce que parce qu'elle est l'heure des comptes. Tant que la vie politique ne se compte pas, tant qu'elle ne fait pas l'objet d'une mesure, on peut faire dire ce que l'on veut au miroir qu'elle nous tend. C'est le jour du décompte de voix que la mesure

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devient objective, et, par conséquent, qu'elle acquiert la force d'une réalité à la quelle on ne peut se soustraire. Le jour des comptes, le miroir politique n'est plus une représentation imaginaire : la représentation acquiert la consistance d'une spécularité réelle66.

C'est que l'élection représente une mise en coeur active de la spécularité, d'abord parce qu'il choisir, ensuite parce qu'il faut mesurer, enfin parce que ce sont des réalités qui sont issue de ce choix. Comme il faut choisir, le scrutin nous sommes d'exclure un candidat, et, ainsi nous sommes de donner une consistance réelle à notre opinion et à notre engagement. Il ne s'agit plus d'un engagement en paroles ou en imaginaire, il s'agit d'un engagement réel, car il a des incidences pratiques sur le réel de la vie politique de notre pays. Ensuite, comme il faut mesurer, le choix, électoral va avoir la consistance effective d'un nombre d'électeurs : les idées et les engagements symboliques énoncés avant l'élection vont, le jour de l'élection, se trouver porter par des électeurs réels, actifs, qui se seront déplacés pour donner une réalité à leurs choix. Enfin, ce choix que nous avons fait va s'incarner dans la réalité d'une vie institutionnelle effective des mesures vont être prises par ces représentants que nous avons élus et des choix vont être faits en notre nom à nous et des choix qui vont engager le réel de notre existence et cela pour plusieurs années.

Ainsi dit, il convient de signaler qu'aucun groupement, aucune organisation ne peut manifester son existence si ce n'est qu'à travers des symboles.

La plus modeste association éprouve les besoins de s'attribuer un nom, un cycle ou un logo pour attester sa réalité67. Dans ce chapitre, nous allons devoir analyser la construction des symboles, identifier les symboles et leurs récupérations.

II.2. CONSTRUCTION DES SYMBOLES

Toute forme d'intégration et une très large proposition de l'action sociale exige de la part des acteurs l'émission et la réception des messages.

66 Ibidem

67 P. BREAUD, Op. cit, P 103

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Pour cela, le sujet recours à la construction des multiples symboles comme le langage, les graphiques, les personnes (physique ou morales), les objets matériels,....68

Le marketing politique a été une occasion pour les candidats aux élections de pouvoir recourir à la construction des symboles pour tenter de susciter la mémoire collective. Ces symboles instrumentalisés à des fins électorales sont surchargés des messages passionnant tout en esquissant des projets de sociétés unificateurs pour le pays tout entier. Cette tentative des perversions permet aux électeurs de connaître les candidats (leurs programmes, leurs idéologies,....)

II.2.1. Construction par les Discours (langages)

Le discours est un élément incontournable dans une compétition tout à fait démocratique. C'est grâce aux discours que les acteurs politiques disent et/ou revendiquent ce qu'ils veulent. Pendant le marketing électoral dans la ville de Goma, les discours se sont avérés une arme importante de persuasion politique. Ainsi, les électeurs ont suivi des discours véhiculant des termes comme « Le Congo de LUMUMBA et de L. D. KABILA N, « Avec Joseph KABILA, fini le paradoxe d'un pays naturellement riche et d'un peuple financièrement pauvre N ; « Azarias RUBERWA, le candidat de la Bonne Gouvernance N ; « Jean Pierre BEMBA, le congolais d'origine N ;.... Des discours de ce genre ne pouvaient qu'affecté les électeurs selon leurs pertinences dans le vécu des populations cibles.

Pour leurs efficacités, ces discours devraient tenir compte des aspirations des électeurs, dans le cas contraire, les auteurs étaient victimes des actes de dénigrement et/ou de sabotage.

II.2.2. La construction par des graphies69

Les symboles graphiques sont des inscriptions qui expriment au moyen des traces, des idées, des concepts ou des messages dans le but de communiquer.

68 G. ROCHER., Op. cit, P.91.

69 FAINC NZUNJI, les symboles graphiques en Afrique Noire, Paris, Carthallan, 1992, p. 57.

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Les graphies, élément de la culture, puisent évidemment dans les valeurs des citoyens. Elles ont valeurs des logos dans le cadre de partis ou regroupement politique. Dans le cadre spécifique de la compétition politique, on retrouve ces logos sur des banderoles, des pancartes, des habits, des objets matériels (porté clé, T-shert, foulard,...) pour le cas de l'AMP, le logo fut la tête du lion (signifiant une force tranquille) ; pour le RCD, la colombe (symbole de la paix) ; pour le RENACO, la carte de la RDC en son centre Jean Pierre BEMBA.

II.2.3. La construction par des faits

Les faits désignent une réalité quelconque ou un événement survenu à certaine circonstance successible de provoquer des charges émotionnelles au sein des individus.

En Marketing politique, ces réalités et/ou événements font objets des manifestations et de récupérations par les acteurs en compétition.

Dans le cas des formations politiques étudiées dans ce chapitre (compétiteurs au premier tour du présidentiel d'une part au deuxième tour d'autre part) chacun n'a pas manqué les arguments pour dénigrer son adversaire. Dans le cas de l'AMP, voulant susciter la colère de l'électorat dans la ville de Goma et dans tout le Kivu, ne tarde pas de qualifier ses principaux adversaires (RCD et RENACO) non seulement des rebelles, mais aussi des bradeurs de la souveraineté nationale auprès des ennemis (Rwanda, Ouganda,...). Pour le candidat RENACO, Jean Pierre BEMBA, le cannibalisme dont l'AMP et ses alliés l'accusent en Province Orientale (Mambasa) constitue un véritable obstacle pour sa campagne dans le Nord-Kivu et Sud-Kivu et l'Est du pays en général. Pour sa part, le candidat RCD Azarias RUBARWA était considéré comme responsable de toutes les atrocités qu'ont subit les populations du Kivu durant la rébellion patronnée par le RCD-Goma, mais aussi pendant la transition, massacre de la population congolaise à Makobola, à Kasika, le soutien de l'insurrection de Laurent Nkunda à Bukavu, et les viols perpétrés dans les collines surplombants la ville de Goma.

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Dans le cas de RENACO, le concept « congolité » apparaît dans les propos de tous ces cadres, pour tenter de disqualifier les candidats AMP et RCD, ainsi, Jean Pierre BEMBA lors de son meeting à Kinshasa déclare « Kinois, il faut savoir pourquoi voter à la présidentiel. Il faut que celui que vous allez voter soit un congolais de part ses ancêtres (ses origines), qu'il soit intellectuelle comme moi, qu'il ne soit pas étranger ». Etait visé par ce propos, Joseph KABILA car le RENACO protestait la parenté congolaise et l'insuffisance intellectuelle de Joseph KABILA.

L'histoire nous rappellera que déjà lors du dialogue inter congolais un certain Etienne KABILA qui se disait être le fils aîné légitime et biologique de L. D. KABILA avait défrais la chronique lors de la conférence tenue a Sun city pendant cette même période. Il présentant Joseph KABILA comme le fils biologique du feu Christophe KANAMBE, l'un de lieutenants de Laurent Désiré KABILA, dans le maquis de HEWA BORA et d'une certaine prénommée Marcelline.

Il est né ajouta-t-il le 04 Juin 1971, au Rwanda et non à Wimbi dira (Kivu) comme il le prétend ; à la mort de son père, il est adopté par L. D. KABILA, à Tundula, en Tanzani, près de la frontière avec la Zambie.

Refusé à l'Université de Dars-Es-Salam, il fait le taximan à Kigoma avant de regagner le Rwanda en 1995. c'et là qu'il sera, poursuivit Etienne, enrôlé dans l'APR, avant de participer à la guerre de l'AFDL, puis à la rébellion du 02 Août 1998, tout en étant dans les rangs de FAC. Ces affirmations bouleversant et embarrassant l'opinion, souligne Modeste MUTINGA car d'un ton de plaignat, Etienne KABILA accuse celui qu'il appel « Joseph KANAMBE » d'avoir physiquement éliminer de témoins gênants qui connaissaient parfaitement ses origines. Le propos d'Etienne faisant l'objet d'un débat sans précèdent dans la classe politique congolaise ; prenant position, Frank DIONGO, Président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) invitera les délégués a ne pas banaliser ce fait qui devrait être mis sur la balance lors du choix des animateurs des l'institutions de la transition70 toute cette tournure sur Joseph KABILA devrait normalement faire objet

70 MUTIMBA M., Chronique d'une paix Négociée en RDC, éd. Espace Africaine, 2005, Devoir de Mémoire, 2003, P. 244.

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d'une récupération politique et Jean Pierre BEMBA en a profité pour salir son principal challengeur, il considérait également le candidat Azarias RUBARWA comme originaire du Rwanda.

Pour le RCD, RUBERWA est le candidat compétant et de la Bonne gouvernance. Les adversaires de l'AMP l'accusait d'entretenir un système caractérisé par les Antivaleurs, et l'incompétence à pouvoir diriger le pays.

Nonobstant, il sied de noter que tous ces propos vexatoires à l'égard des adversaires sont construits pour se diaboliser mutuellement et ainsi convaincre les électeurs

Ainsi donc, Jean Pierre BEMBA se fonda sur le propos d'Etienne, parlant de la « congolité » semble ignorer l'origine portugaise de son grand père. Quant au RCD du patron Azarias RUBERWA, la Bonne gouvernance qu'il prônait, n'avait pas convaincu le peuple car leur gestion à l'époque de rébellions a reflété plusieurs aspects de mégestion.

Quant à l'AMP, la plus part des ses animateurs proviennent de l'AFDL qui fut une ancienne rébellion soutenue par les étrangers comme le Rwanda, l'Ouganda, l'Angola et d'autres puissances internationales. A ce niveau, l'on pourrait dire que tous ont servi par le passé un même maître : à l'occurrence l'étranger.

II.2.4. Construction par les personnes

Nous allons distinguer deux types des personnes à savoir les personnes physiques et morales.

a. Les personnes physiques

Elles sont des individus qui incarnent l'honneur ou les traumatismes dans l'esprit des congolais du Nord-Kivu pendant le meeting électoral, les noms de ces personnes ont été évoqués par les acteurs politiques en vue de susciter la sympathie et le mépris de la part de la population pour le cas du présent travail, l'AMP a basé son Marketing électoral autour de Joseph KABILA et de certaines personnes historiques comme Laurent Désir KABILA, Patrice Emery LUMUMBA..... Dans le cadre de dénigrement de l'adversaire l'AMP insistait sur les atrocités du Généra déchu Laurent NKUNDA que l'AMP estimait être soutenu par le RCD et leur allié le Rwanda.

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b. Les personnes morales

La symbolique que nous analysons ici, peut aussi se construire autours d'une personne morale à savoir une formation politique, un président de la République, une rébellion, une association, etc...

De cette manière, les institutions, les organisations.... Peuvent devenir les symboles dans la mesure où elles bénéficient de l'attachement ou sont victimes du mépris de la part des populations nous allons donc, au cours de cet travail présenter certaines formations politiques qui ont jouées un rôle important dans la symbolisation politique dans la ville de Goma en raison de leur connaissance par l'électorat de la ville de Goma.

II.2.5 La construction à partir des objets matériels

Les symboles sont construits convenablement par des objets matériels P BRAUD71 estime que les objets matériels se voient investis affectivement et surchargés de mémoire, parmi eux, nous avons les drapeaux, les bâtiments officiels, les pancartes, l'architecture, les statuts et les monuments particulièrement emblématique, monument aux morts ces objets matériels peuvent prendre plusieurs formes mais souvent la forme importe peu ajoute P BRAUD. Il suffit qu'ils transmettent ou qu'ils portent les valeurs reconnues comme étant des modèles dans une société les modèles et les valeurs sont donc nécessaires pour que les symboles soient acceptés dans une société humaine.

II.3. IDENTIFICATION ET CRITERE DES SYMBOLES POLITIQUES II3.1. Critères de construction des symboles politique

Pour déterminer les critères de symboles, il nous conviendra de nous inspirer de P. BRAUD72 qui postule que les symboles sociaux sont ceux tendant à susciter les opinions, les attitudes et les comportements relevants de l'amour ou de la haine, de la séduction ou de la répulsion. P. BRAUD poursuit son analyse en affirmant qu'il y a symboles là ou se manifeste une capacité à provoquer chez les agents sociaux des projections émotionnelles

71 P BRAUD., Op. cit p.100.

72 P BRAUD., la sociologie politique, 8e éd, Paris, PUF, 2007, p. 106.

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réparables, positives ou négative, ainsi que les mécanismes d'allégeance identitaires.

II.3.2. Identification des symboles politiques

Chaque groupe humain attribue une valeur de représentation et une fonction symbolique à un certain nombre de choses naturelles et invente d'autres auxquels il donne valeur73. La population du Nord-Kivu et Goma ne s'était pas épargnée de cette activité.

Hormis les objets symboliques, elle a des personnes morales et historiques qui dynamisent leur symbolique politique.

Pendant la communication électorale, nous avons eu à inventorié plusieurs symboles dont les plus important peuvent être classé d'après cette classification proposée par BRAUD de manière suivante :

II.3.2.1. Les personnes Allégoriques

Sont des personnes dont on se rappel en temps de paix ou en temps de guerre car elles ont marquées l'histoire de la société en leur manière. Pour cela, elles sont devenues des symboles. On peu classer ces personnes en deux catégories à savoir les personnes physiques (Historiques) et les personnes Morales.

a. Les personnes Historiques

Les personnes Historiques et les événements qu'elles symbolisent peuvent être objet et enjeux de lutte politique, des régimes ou les partis politiques peuvent les utiliser pour légitimer leurs actions ou leur pouvoir. Dans cette partie de notre travail, nous tenons de présenter certaines personnes historiques dont les noms et leurs idéologies ont été enjeux des luttes politiques acharnées. Il sera également question de présenter certains hommes politiques dont les actes commises dans le passé se sont répercutés sur le Marketing électoral et ont suffisamment basculé l'électorat de la ville de Goma et du Congo tout entier.

Il s'agit d'une part de P.E LUMUMBA, MOBUTU Seseko, LD KABILA et de l'autre les candidats au premiers tour des élections présidentielle, Joseph

73 P Braud, la sociologie politique, 6e ed, Op cit, P 100

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KABILA candidat a sa propre succession, Jean Pierre BEMBA président du MLC et candidat du RENACO, Azarias RUBERWA, candidat et président du RCD-Goma.

1. Patrice Emery LUMUMBA

Né le 02 juillet 1925 à Katakokombe dans le Nord du Kasaï Oriental. Après ses études à l'école missionnaire catholique, puis dans une école protestante tenue par des religieux suédois, il cherche du travail dans la province du Kivu, où il est employé dans une société minière. En septembre 1954, il reçoit sa carte d'immatriculer sous la colonisation Belge. En 1958, la pensée politique de LUMUMBA prend sa forme après avoir pris contact avec les cercles anti-colonialistes Belge à Bruxelles. A son retour, il crée le premier mouvement national à base non ethnique, le Mouvement National Congolais (M NC) à Léopold Ville le 05 octobre 1958. En décembre de la même année, Patrice participe à la conférence panafricaine d'Accra au Ghana, impulsée par le dirigeant Ghanéen NKWANE NKROUMAN cette conférence portait sur l'étude des stratégies et des tactiques de la révolution africaine. Dans son discours d'accra, la rupture est totale : la colonisation n'est plus la clé de civilisation, mais une entrave dont il faut se libérer pour lui, l'occident n'est plus le modèle de référence mais une source du drame de la colonisation de l'Afrique. Les colonisateurs ne sont plus de héros désintéressé qu'il faut admirer et suivre mais des colonialistes d'exploitation et d'injustice. L'objectif politique n'est pas une « communauté Belgo congolaise N Mais « la libération du peuple congolais N du régime colonialiste et son accession à l'indépendance.74

En fin décembre lors d'un meeting de restitution de la conférence d'Accra, LUMUMBA jouit d'une grande popularité. Il rendu compte de la conférence et mis en évidence la revendication de l'indépendance pleine et entière. Préoccupé avant tout de l'unité des congolais dans sa lutte pour l'indépendance, LUMUMBA se méfie de tous les facteurs de division de la société qu'il soit d'origine étrangère ou congolaise.

74 VERHAEGEN et All, Patrice LUMUMBA, jeunesse et apprentissage politique. In cahier Africains N°33, Paris, Harmattan, 1998, p.192.

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Son souci de l'unité nationale occultera sa prise de conscience de la division de la société entre l'élite « Evolué » et la masse qu'il avait dénoncé dès 1953. En mai 1960, les élections sont organisées dans le pays, PE LUMUMBA passa pour premier ministre de la République Démocratique du Congo. Devenu indépendant. Le Congo connut des difficultés, Les troubles à Léopold Ville la sécession du Katanga font craindre au premier ministre la Balkanisation du Congo ; le retrait précipité de tous les fonctionnaires belges, à l'exception de ceux qui résidaient au Katanga on plongé le pays dans le chao sous son règne. Il se tourné vers Moscou, pour tenté d'obtenir les moyens pour ramener la paix, le 05 septembre 1960, il est révoqué par le président Joseph KASAVUBU. Mais LUMUMBA est en résidence surveillée, le 10 Octobre 1960, lorsqu'il tente rejoindre Gizenga à Stanley Ville où il mène la lutte, il est repris par le troupe du colonel joseph Désiré MOBUTU. Patrice sera transféré au Katanga avec ses compagnons Joseph MPOLO, et Maurice OKITO où ils sont tués le 17 Janvier 1961 dans des circonstances jusque là inconnues. Cinq ans après sa mort, LUMUMBA sera proclamé « Héros national N par le président MOBUTU celui là même qui avait ordonné sa condamnation.

Dans la mémoire des populations congolaise en général et de la ville de Goma en particulier, Patrice demeure une figure emblématique du Nationalisme congolais.

Sa bravoure dans la lutte pour l'indépendance et pour l'unité du pays rend son héroïsme la plus incontestable en RDC.

Ceci nous amène à comprendre pourquoi les acteurs politiques ont fait recours à ces symboles pour se légitimer, puisant souvent leurs discours dans la pensée politique du Nationaliste Patrice LUMUMBA.

2. Joseph MOBUTU

Né le 14 Octobre 1930 à LISALA dans la province de l'équateur. Après une école primaire accomplie en deux temps à Kinshasa et à Mbandaka, il entre en 1950 dans les forces publiques, d'où il sortira quatre années plus tard avec le grade de sergent. Il fut secrétaire particulier du premier Ministre LUMUMBA. Plus tard il sera nommé chef d'Etat Major de l'Armée Nationale Congolaise (A NC). Le 14 septembre 1960, il Organisa le coup d'Etat dans le

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pays, neutralise la premier Ministre et le président de la république à l'issu de leur révocation mutuelle. Il installe un collège de commissaire qui dirigea les affaires étatiques pendant six mois. C'est pendant ce temps que MOBUTU fera arrêter LUMUMBA. C'est le 24 Novembre 1965 que MOBUTU deviendra le deuxième président de la RDC. Pour bien assoire son pouvoir, il crée le MPR le 20 mai 1967. Par la suite le MPR deviendra un parti Etat en 1980. sa doctrine s'appellera le « MOBUTISME » qui signifiait, la pensée, les enseignements et les actions du président fondateur du MPR à savoir MOBUTU. Le Mobutiste traduit avant tout le mariage entre le peuple et son chef (MOBUTU)

A la suite de la réunion du MPR présidé par son président joseph Désiré MOBUTU du 11 au 13 Juillet 1984, le Bureau politique du MPR a décidé que le Mobutisme devienne l'Authenticité. Pour MOBUTU, l'authenticité est une prise de conscience du peuple Zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les valeurs des ses ancêtres, afin d'en apprécier celles qui contribuent à son développement harmonier et culturel.75

Depuis le coup d'Etat du 24 Novembre 1965 Jusqu'au 24 Avril 1990, un mythe se fut sur la personne de MOBUTU la presse ainsi que la structure du MPR, la MOPAP (Mobilisation propagande et animation politique) sont chargées de travailler la conscience du peuple dans les limites souhaités par le président fondateur du MPR. Autour de la personne de MOBUTU une multitude de qualificatifs de perfection était exclusivement réservée, entre autres, le guide, l'éclaireur, le père de la nation, le sauveur, le pacificateur, le rassembleur, l'unificateur, le garent, ... pour légitimer son pouvoir. Ce qui conduisit vers un totalitarisme idéologique. Durant le règne de ce régime autoritaire, l'Etat est resté dans le chao total: Megestion, corruption, dégradation des infrastructures de base, détournement des deniers publics, musellement de la presse...

C'est seulement le 17 Mai 1997 que le régime MOBUTU sous le coup de force entretenu par L. D. KABILA avec l'AFDL, met fin à la dictature installée dans le pays. Dans le grand Kivu la Majorité de la population

75 ANGULU M., A dieu MOBUTU « Génie » de Gbadolité, DS. Ed A, 1991, p22, 23.

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estime que le Mobutisme est la source du sous développement et du dysfonctionnement de l'Etat congolais. Pendant la campagne Electorale, plusieurs acteurs politiques (y compris les anciens fidèles de MOBUTU) ont dénoncé le Mobutisme comme étant à la Base de maux dont souffrait la RDC jusqu'au jour de la campagne.

3. Laurent Désiré KABILA

Il est né à Boudouiville (actuelle MOBA), le 27 Novembre 1939 dans le Nord de Katanga. Après ses études secondaires, il sera à paris. Depuis Août 1960 à Janvier 1961, il lutte contre la gendarmerie Katangaise dans le rend de la jeunesse du parti BALUBA du KATANGA (JEUBALUBAKAT) où il est nommé « colonel » au sein de cette milice. Il a exercé les activités politiques au sein des plusieurs organisations politiques.

Il se rendra plus tard à Brazzaville où séjournaient les Lumumbistes qui créent le comité National de Libération (C NL), dirigé par Christoph GBENYE. Il contribuant à installer la rébellion « SIMBA » dans la région de FIZI-BARAKA. En même temps il crée son parti PRP (Parti de Révolution Populaire). Début octobre 1996, Kabila prend la tête de l'Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL) une rébellion soutenue par le Rwanda, l'uganda, le Burundi et plus tard l'Angola et le Zimbabwe avec comme objectif de renverser le régime autoritaire du très puissant MOBUTU qui s'était installé à Kinshasa depuis déjà 32 ans. Après sept mois de conquêtes, les troupes de l'AFDL entrent dans la ville de Kinshasa le 17 Mai 1997. Laurent Désiré KABILA en profite pour s'autoproclamer président de la République Démocratique du Congo à partir de LUBUMBASHI contre toute attente des alliés.

Juste pendant la rébellion et durant son règne, KIBILA s'emploi à détruire les oeuvres symboliques de MOBUTU (il change même le nom du pays, hymne nationale, le nom de l'équipe nationale de Football...) et s'attaque aux antivaleurs entraînées par le Mobutisme. Ce qui lui avait valu la sympathie de la population.

Après avoir assisté à des Multiples atrocités commises par les alliés Rwandais et Ougandais, KABILA céda à la pression interne qui exigeait le départ des militaires étrangers. C'est alors qu'il se heurte à la coalition

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Rwando-Ougandaise par le biais de la guerre du RCD et du MLC depuis 1998.

Laurent Désiré KABILA sera assassiné dans son Bureau de travail (Palais de Marbres) le 16 Janvier 2001 à Kinshasa. Après sa mort le gouvernement congolais le consacra héros National. LD KABILA est considéré dans toute la partie Est du pays par la Majorité de la population comme la figure de proue du patriotisme congolais post colonial. Il est considéré comme le symbole de la résistance contre les impérialistes. Il est qualifié de soldat du peuple grâce à son célèbre principe « Ne jamais trahir le Congo ».

Dans le cas de l'AMP, LD KABILA a été un atout pour la communication politique. Ce regroupement s'est attribué ce héros national en promettant de poursuivre ses oeuvres et son idéologie.

Dans le cas des détracteurs, (RENACO, RDC......), LD KABILA n'est nullement pas un héros, ces regroupements le considère comme un traître à l'égard de ses compagnons de l'AFDL qui l'on amené au pouvoir.

4. Joseph KABILA

Né avec sa soeur jumelle Jeannette le 04 Juin 1971 à LUNENGE dans le territoire de FIZI au Sud-Kivu. Ce village se trouve dans la région contrôlée à l'époque par le Parti de Révolution Populaire (PRP) dirigé par L.D KABILA. Joseph y passa une partie de son enfance à Hewa-Bora toujours dans le Maquis de son père.

Suite aux conditions inhospitalières du Maquis, L D KABILA décida de l'évacuation de sa famille d'abord vers Kigoma (Tanzania), puis rejoindra plus tard Dar-es-Salam pour se camoufler vis-à-vis des services secrets de MOBUTU, Joseph KABILA se faisait passé pour Hyppolyte KABANGE Mtwale76.

En 1987, il poursuit ses études à l'école secondaire Zakani. En 1989, il termine son « O level » (Cycle de quatre ans à l'école secondaire). Il effectue de Juillet 1990 en mai 1992 deux dernières années d'études secondaires à Irambo High School dans la région de Mbeya (près de la frontière Zambienne). En suite, il fait le service militaire tanzanien dans le

76 J. OMASOMBO et Erick KENNES., Bibliographie des acteurs de la transition, Kinshasa, Tervuren, Lubumbashi (CEP, Misé Royal d'Afrique Centrale), Juin 2003- Juin 2006, p. 70.

77 Idem

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Makutopuro (Région de Dodoma). Il s'intéresse à l'armée et s'approchera de plus de James KABAREBE jusqu'en 1997, il deviendra son adjoint au sein de l'Armée de l'AFDL.

En Juin 1998, il part en Chine pour y suivre une formation militaire. Le 04 Septembre 1999, il reçoit le grade de Général Major et est nommé commandant des forces terrestres.

Il était au Katanga lorsque survit l'assassinant de son père et président L.D KABILA, le 16 Janvier 2001. Il rejoint Kinshasa sous la protection des soldats Zimbabwéens. Le 17 Janvier, un communiqué du gouvernement lui confiant la direction de l'action gouvernementale et le haut commandement militaire77.

Le 26 Janvier, il prête serment et devient ainsi le Quatrième président de la RDC.

Une controverse va dès lors surgir concernant l'investiture du nouveau président ; dans le rang de l'opposition armée et non armée, les déclarations fusent de partout : « la RDC n'est pas une monarchie où le fils succède à son père N Comme qui dirait que le chien aboie et la caravane passe, malgré toutes les tractations faites à cet sujet, Joseph est parvenu à prêter serment ; néanmoins au Nord-Kivu la population était sous la gestion des rebelles mais d'après de propos recueillis au près de ceux qui étaient à Goma, c'était comme à Bukavu où nous étions, la consternation totale. Pour les sympathisants de L. D. KABILA, sa mort précipitée, entraîne la désolation et le désespoir total. Mais l'investiture de son fils Joseph KABILA a été reçue comme un salut pour plusieurs raisons dont les principales furent :

- Consolider l'idéologie révolutionnaire de Mzée Laurent Désiré KABILA ; - Préserver la résistance contre les agresseurs du Congo à l'occurrence le Rwanda, l'Ouganda ;

- Contrecarrer les opportunistes qui oeuvraient pour la balkanisation du pays.

Ces raisons et d'autres ont suffit à Joseph KABILA pour justifier pourquoi il était le candidat du bonheur du peuple congolais pendant les

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campagnes électorales, les populations du Nord-Kivu espéraient que KABILA dès son élection continuerait les oeuvres de son père.

5. Jean Pierre BEMBA GOMBO

Né à BOKANDA près de Gemena en Equateur, le 04 Novembre 1962. il est fils de Jeannot BEMBA SAOLONA et de maman Thérèse ELIBE NGE78.

Il perd sa maman en Août 1974. Il entame ses études primaires à l'Athénée Royal de ETTERBEEK (Bruxelles) en 1967 et effectue sa dernière année entre 1971 et 1972 à l'Athénée Royal de Braine-le-Comte (Belgique) en 1973, il commence les études secondaires au collège Boboto de Kinshasa, mais les terminent à l'Institut Saint Jean Berghmans de Liège (Belgique) en section Mathématique. De 1980 en 1986. Il poursuit ses études à l'Institut Catholique de Hautes Etudes Economiques et Commerciales (ICHEC) à Bruxelles où il obtient une licence en Sciences Commerciales et Financières et plus tard une licence spéciale en Economie de Développement.

Rentrer en Kinshasa, il coordonne le groupe Scibe (Société Commerciale Industrielle BEMBA).

Les pillages de 1991 et 1993 vont déstabiliser Scibe-Zaïre d'autant que Jean Pierre BEMBA ne passe pas pour un bon gestionnaire. Il évolue dans le cadre de ses affaires privées qu'il fait la connaissance du Président ougandais KAGUTA MUSEVENI avec lequel il noue des liens étroits qui se transformeront en soutiens actif à son mouvement après le refit du RCD de l'accepter.

Il part en Ouganda en septembre 1998 et commence l'entraînement de quelques troupes à Bumba.

Il démarre les opérations militaires en Novembre 1998. C'est suite aux accords de Pretoria en Décembre 2002 qu'il devient, en Juin 2003, Vice-Président de la république en charge de l'Economie et des Finances. Le 17 Juillet 2003, il prête serment entant que Vice-Président de la République pendant la transition.

78 J. OMASOMBO et Erick KENNES., Op cit, P. 69.

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6. Azarias RUBERWA MANYWA

Né Rugheri, le 20 Août 1964, il est tutsi-congolais de la composante Banyamulenge des hauts plateaux de Minembwe au Sud-Kivu.

Après ses études primaires et secondaires à l'Institut LUKUNGA de Kalemi, il obtient une licence en droit à l'Université de Lubumbashi (UNILU) à en 1989. il devient par la suite avocat au Barreau de Lubumbashi et conseiller à l'Office des Routes.

C'est en 1997 qu'il entre en politique,...

Il fut Directeur de Cabinet de BIZIMA KARAHA, Alors le Ministre des Affaires Etrangères. Il rejoint le mouvement rebelle dès Août 1998 en qualité de membre fondateur du RCD et de chef de département adjoint de relations extérieures et coopérations régionales.

A la restriction du RCD du 29 Octobre 2002, il devient à la fois Secrétaire Général du RCD et Coordonnateur de l'Exécutif. Il est perçu comme le véritable Chef du mouvement.

A ce titre, RUBERWA représentait le RCD/Goma à tous les travaux importants pour les négociations congolaises. De Novembre à Décembre 2002, il est le Chef de la délégation du RCD aux pour parlers de Pretoria qui aboutiront au fameux accord dit global et inclusif. Les 30 Juin 2003, il est nommée Vice-Président de la commission gouvernementale politique, défense et sécurité conforment aux accords de Pretoria (1+4).

a) Les personnes Morales Symboliques

1. Les groupes armés

Ce sont des organisations militaires souvent non contrôlées par le pouvoir public. Elles sont constituées par des nationaux (Mai Mai,....) ou par des étrangers (Interahamwe, FDLR,...).

Certains partis politiques de l'opposition arrivaient jusqu'à accuser Joseph KABILA d'entretenir ces milices.

Ces milices commettaient des graves violations de droit de l'homme sur les populations civiles.

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Elles pillaient, violaient, torturaient, tuaient les paisibles citoyens dans les milieux où elles faisaient et fait encore la loi, semant la terreur, elle ont joués un rôle très important lors du Marketing Electoral.

b) Les partis politiques

Ce sont des organisations visant à mobiliser les individus dans une action collective menée contre d'autres pareillement mobilisées afin d'accéder, seuls ou en coalisation à l'exercice des fonctions du gouvernement. Cette action et cette prétention à conduire la marche des affaires publiques sont justifiées par une conception particulière d'intérêt général79.

Partant de ce qui précède, l'on peut dire que les partis participent activement au processus de symbolisation à travers les différentes fonctions qu'ils jouent : la socialisation politique, la structuration du vote, le recrutement politique, la fonction gouvernementale,...

Au Nord-Kivu, dans la ville de Goma et dans toutes les provinces du pays, les partis ont joué ce rôle pendant et avant la campagne électorale. Ces partis ont été parmi les principaux acteurs du Marketing Electoral souvent en partenariat avec certaines structures/organisations.

La plus part des partis distribuait des biens (T-shirt, pagnes, chapeaux,....) pour tenter de convaincre davantage les militants.

c. La société civile

La société civile du Nord-Kivu, de la ville de Goma fonctionne avec un Bureau chargé de coordonner toutes les activités à travers la province. C'est une structure qui oeuvre pour la promotion de la bonne gouvernance, la formation et l'information de la population (par la vulgarisation, l'animation,

la conscientisation, les sessions, les séminaires,...) l'analyse de
l'environnement socio-politique et économique, elle donne des avis et considérations aux décideurs, elle fait la promotion de la paix et des droits de l'homme. Cette multiplicité d'objectifs lui permet d'être en contacte avec

79 D-L, SEILER. les partis politiques, Paris, Armand collin, 1993, p. 22

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différentes couches des populations (commerçants, intellectuels, analphabètes,....) et lui procure une crédibilité incontestable.

Dans ses activités, le Bureau de coordination de la société civile travail avec des composantes qui sont : les Associations savantes, Associations philanthropiques ; Organisations des jeunes, Associations Syndicales, Associations à intérêt économique, Associations de défenses de droits de l'homme, éducation à la paix et à la Démocratie, Organisations sportives, cultures et loisirs, confessions religieuses, Associations féminines, Associations de défense des droit de l'homme.

Ces composantes organisaient pendant la campagne des activités (séminaires) pour prévenir la population du mauvais choix-électoral. Certains partis ou personnalités politiques avaient battues campagne en finançant directement ou indirectement des structures de la société civile.

A leurs tours, ces structures s'occupaient du Marketing électoral de candidats.

II.4. INTERPRETATION DU DISCOURS POLITIQUE

Pour comprendre la communication politique, dans ses formes et dans ses stratégies, encore faut-il donner une théorie et une méthode d'intervention de discours politique, qui articule trois types de savoirs et de rationalité : sémiolitiques, rhétorique et politiques, qui font ici l'objet d'un constant entrecroisement. C'est que la communication politique a nécessairement une signification complexe, qui tient à ce qu'elle se trouve toujours à l'articulation de représentations (images, paroles ou écrits), d'actions ou de décisions (qu'elle suscite ou désavoue), d'imagination (les idéaux auxquels elle se réfère).

II.4.1. Les deux dimensions de l'interprétation du discours politique

Il s'agit, ici, de comprendre à la fois les particularités de l'interprétation du discours politique, et les conditions dans lesquelles tout discours devient un discours politique dès lors qu'il fait l'objet d'une interprétation en termes politiques et institutionnels.

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Le discours politique a des formes particulières, qui tiennent à ses conditions dénonciation, et qui induisent des logiques particulières d'interprétation.

Trois éléments particuliers, entrent en ligne de compte :

Il s'agit d'abord, de la particularité des circonstances dans lesquelles il est énoncé, en ce qu'elles déterminent le rapport spécifique que ces discours entretiennent au pouvoir. Interpréter le discours politique, c'est ainsi, en connaître les enjeux (discours électoral, commémoratif, discours de confrontation dans un conflit de parti, etc.). il s'agit, ensuite de l'identification de ses destinataires, en ce qu'elle permet de comprendre la nature de lien social et politique qu'il instaure dans l'espace public.

C'est en effet, la situation institutionnelle des ses destinataires qui permet de comprendre la sociabilité particulière instaurée par le discours politique.

Ainsi, un discours à des adversaires ou un discours à des partisans engagera des types d'interprétation différents. Il s'agit, enfin de la rhétorique particulière de ce discours et du type d'acte ou d'engagement pratique qu'il est sensé susciter. Néanmoins, tandis que la communication, en général, repose sur l'identification symbolique de l'énonciateur à son interlocuteur, le discours politique repose, en particulier, sur l'instauration de son destinataire en acteur.

Par ailleurs, penser politiquement l'énonciation et la communication, c'est le considérer du point de vue d'enjeux politiques : c'est élucider la représentation particulière du pouvoir qu'elles engagent, car l'enjeu de la communication politique, le réel dont elle se soutient, c'est toujours le pouvoir. Enoncer un discours politique, c'est définir des pratiques d'exercices du pouvoir (programmatique ou analytiques) et établir un rapport particulier au pouvoir (qu'on y adhère). De la même manière entendre ou lire un discours politique, c'est, en tant que destinataire, reconnaître dans ce discours les logiques de pouvoir que l'on partage, ou, au contraire, des formes de pouvoir que l'on désapprouve. Penser la communication en termes politiques, c'est en faire un des types d'événements et d'activités formateurs des acteurs et des pratiques de l'espace politique ; les identités politiques

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s'articulant toujours a du faire. On peut, ainsi, interpréter les discours de politique générale d'un ministère devant l'Assemblée nationale sans le rapporter aux circonstances réelles et à la façon dont il a gagné le pouvoir et au réel de la façon dont il l'exerce.

Les deux dimensions de l'énonciation et de l'interprétation du discours politique sont donc, ainsi, l'élucidation des formes de sociabilité qu'il entend construire (il s'agit de ses objectifs et de l'horizon par rapport auquel il s'oriente) et des rapports qu'il instaure au pouvoir (il s'agit de la mise en évidence des méthodes qu'il entend mettre en oeuvre dans l'exercice ou la conquête du pouvoir). Interpréter les discours politique, c'est donc construire sa signification autour de ses enjeux et de ses implications dans le réel de la vie institutionnelle et de l'activité politique. C'est, en particulier, rendre intelligible de profits des acteurs qui entend instituer (ses destinataires comme le modèle qu'entend suivre son énonciateur), en ce que le mécanisme d'identification engagé par la communication politique est ainsi, à difficile d'autres formes de communication, instituant : elle détermine l'identité de ses acteurs.

Tandis que l'interprétation du discours consiste à rendre intelligible le code dans lequel il est énoncé et à comprendre la signification des formes dans lesquelles il est énoncé et le réel dont il (se) soutient (pouvoir, situation de la communication, statut particulier de celui qu'il l'énonce). La spécificité de l'interprétation de l'interprétation du discours politique est de toujours se référer au réel dont il se soutient, sans lequel il n'aurait pas de consistance.

II.4.2. L'interprétation et la reconnaissance du discours politique

L'élucidation de la signification du discours politique consiste, ainsi, à établir le rapport entre sa lettre, les signifiants dont il est et le réel de la situation dans lequel il est énoncé. Interpréter le discours politique, en ce sens, c'est le situer, c'est faire apparaître les stratégies d'acteurs et les stratégies institutionnelles qui lui donnent sa consistance. En ce sens, la rationalisation de ce discours consiste dans l'évaluation de la prise qu'il peut avoir sur le réel, c'est-à-dire de sa capacité à en susciter le fait institutionnel : à susciter l'émergence du réel d'une sociabilité (adhésion, par

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exemple, de ses destinataires à une forme nouvelle d'appartenance politique).

C'est, par ailleurs, toute interprétation politique d'un discours ou d'un événement qui fait de lui un discours ou un acte politique. Tout discours, tout geste, peut devenir politique, s'il suscite de l'adhésion ou s'il est à l'origine d'un processus de constitution ou de transformation des identités politiques. C'est ainsi que l'on peut reconnaître, après coup, comme politique à une manifestation ou à une activité collective qui a pour conséquence un changement de régime, une évolution des formes de la sociabilité ou encore l'expression d'une opinion collective sur la société, même sans qu'elle l'ait recherché explicitement.

II.4.3. Les dimensions du discours politique

La communication politique consiste donc d'abord dans l'incitation à un faire collectif : il s'agit, à la fois, de proposer une action, c'est-à-dire d'articuler le discours à une transformation ou à une évolution du réel, et de susciter un fait collectif, c'est-à-dire de donner à ses auditeurs, à ses spectateurs ou à ses lecteurs la dimension collective d'une appartenance commune, de les inscrire dans ce que l'on peut appeler une institutionnalité, c'est-à-dire dans un mouvement social qui engage ceux qui en font partie dans une action collective commune. En appelant, ainsi, à l'action collective, la communication politique donne à ses destinataires une identité collective commune en fondant cette identité sur des enjeux en lesquels ils puissent reconnaître une solidarité et des enjeux communs de nature à susciter une appartenance et à construire un fait institutionnel.

La communication politique vise la construction symbolique d'une identité politique collective : cela par le fait d'apprendre à ses destinataires à reconnaître les enjeux et les intérêts communs qui peuvent pour eux, fonder une identité collective et une appartenance sociale. Pour appeler à une action commune, encore faut-il donner le sentiment de logiques communes, encore faut-il donner quelque chose à partager, pour qu'à partir de là, se forme une conscience sociale et une identité commune et pour que se formule un commun idéal politique à rechercher dans l'action collective. Pas

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d'action politique collective qui ne se soutienne d'une identité commune, qui, elle-même, ne peut se fonder que sur un horizon à partager. Là réside, sans doute, la différence majeure qui sépare la communication intersubjective et la communication politique, qui ne consiste pas seulement dans une identification symbolique, dans la formation de l'image de l'autre dans le miroir symbolique, mais qui repose aussi sur la formation d'une identité collective partagée avec l'autre, fondée sur le réel d'une situation commune. En ce sens, la communication politique se fonde toujours, nécessairement, sur un engagement effectif, et les identités politiques toujours sur des pratiques réelles, et ne saurait, par conséquent, se limiter à un miroir.

Si l'interprétation du discours politique consiste à faire apparaître le réel dont il se soutient, l'interprétation politique des actes et des stratégies des acteurs sociaux consiste à faire apparaître l'articulation qu'ils proposent entre le réel et le symbolique. Ainsi, avec l'importance grandissante qu'a prise l'information audiovisuelle dans la communication politique, les gestes les plus insignifiants des hommes politiques ou leur « petites phrases » ont fini par prendre une consistance importante, en ce qu'ils sont toujours articulé à leurs orientations, à leurs pratiques, à leurs choix et, de façon générale, à leur activité institutionnelle. La communication politique articule les discours des acteurs à leurs stratégies, pour construire leur signification et la faire apparaître dans l'information qu'elle diffuse. Mais élaborer des

stratégies politiques, c'est justement donner aux actes et aux décisions
eux-mêmes, en dehors de leur effet sur le réel et sur les situations, une dimension symbolique qui les rend interprétables. L'essor récent de la communication politique est lié au développement de l'audiovisuel et, par conséquent, à la visibilité de la politique par l'image, qui lui donne la consistance d'un spectacle, ce qui d'ailleurs, ne fait que prolonger une situation ancienne qui, auparavant en Europe, n'était pas liée à l'audiovisuel mais à l'image (gravures et images) ou, plus simplement à l'existence des foules entières qui venaient assister au spectacle. Mais cette importance de la visibilité du geste dans la communication politique tien, justement, au fait qu'elle met en évidence la relation nécessaire entre l'acte et l'interprétation politique l'on peut lui donner.

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II.4.4. Interprétation sémiotique

Le sémiotique de la communication politique présente cette complexité particulière de devoir toujours, ainsi, articuler la sémiotique du discours et de l'image à ce que l'on pourrait appeler une sémiotisation du faire (geste, mise en scène, pratique et activités diverses), comme cela se pratique, par exemple, dans l'interprétation des différents rituels et des différents protocoles en usage dans la vie politique, mais cette articulation que faire consiste aussi dans l'analyse sémiotique de la relation entre le discours et le faire ou les pratiques qu'il peut entraîner, le propre du cogito sémiotique et l'analyse en termes de communication étant qu'il ne s'agit pas de faire du discours une cause de l'acte de la pratique, mais de faire de ce dernier une interprétation pratique du discours. Il ne s'agit pas de causalité (car celle-ci serait nécessaire une fois établie), mais bien d'une interprétation fondée sur le choix et sur l'arbitraire d'une décision libre de la part des acteurs politiques concernés.

La signification du discours et de la présentation politique consiste, ainsi, dans l'intelligibilité de leur relation à des pratiques : interpréter la communication politique, c'est élucider la pratique qu'elle institue ses destinataires comme les acteurs, sans qu'il y ait causerie, puisque le propre de la communication est de ne pas toujours réussir, la liberté étant incompatible avec le caractère nécessaire des conséquences. Interpréter le discours politique, ce n'est pas établir un lien de causalité entre son énonciation et l'action entreprise par ses destinataires, mais c'est davantage comprendre sur quel élément de ce discours et sur quelle articulation symbolique, sur quel raisonnement pouvait se fonder, dans leur esprit, la décision d'agir conformément aux représentations dont il était porteur.

C'est ainsi que l'interprétation des formes de l'énonciation de ce discours permet de comprendre quelle image de soi entend donner son auteur et quelle image de soi il entend que se construise son destinataire, ou son allocutaire. C'est pourquoi, dans la communication politique, l'identification symbolique est l'acquisition d'un idéal d'acteur, formulé par le discours, mais, par le jeu de miroir de la communication, le discours

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produit la représentation de l'idéal de l'autre, de son destinataire, de la même manière que l'interlocuteur se représente l'action de l'énonciateur.

Le Statut sémiotique du sujet du discours politique est donc celui d'un acteur. Cala signifie que la relation spéculaire, le miroir d'identification entre et ses destinataires se construisent sur la base d'une action, d'une pratique, à qui est, ainsi, reconnu un caractère interprétable. Interpréter la communication politique, c'est ainsi élucider l'identité d'acteur qu'elle construit symboliquement dans son énonciation et dans les formes du discours, et elle consiste, en particulier, à comprendre et à faire comprendre quelle pratique serait le mieux à même à de représenter l'identité qu'elle construit.

II.4.5. Interprétation linguistique

Il existe un usage de la langue propre à la communication politique. On peut le caractériser par des thématiques, qui représentent l'ensemble des activités politiques, mais aussi par des formes particulières d'énonciation. L'interprétation linguistique de la communication politique montre, en fait, l'usage de la langue comme médiation politique, la façon dont la langue, qui est une institution symbolique majeure, et, sans doute, l'une des institutions primitives des sociétés, structure, par son usage, les représentations de la politique, des rapport de pouvoir, de la construction institutionnelle du lien social. L'interprétation linguistique de la communication politique montre, finalement, comment la langue fait l'objet d'une appropriation et d'une reconnaissance par les pratiques politiques dont elle constitue comme une matrice symbolique, puisque c'est dans la langue que se trouvent les désignations et les concepts qui fondent notre culture politique.

L'analyse linguistique se complète pat la connaissance du lexique et des mots du politique, qui condensent dans le vocabulaire les représentations du fait politique, de comprendre comment se déroule l'histoire de leurs représentations en usage dans la communication, mais, à cette analyse historique du lexique, s'en ajoute une autre lexicale permet, en effet, de faire apparaître des logiques inconscientes de l'usage de la langue, en ce que l'emploi du lexique n'est pas toujours contrôlé, ni même

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pleinement conscient. C'est ainsi que peuvent apparaître des logiques politiques fortes, à l'issu parfois des énonciateurs du discours, dont on prend conscience par l'étymologie ou par les fréquences d'usage.

La rhétorique du discours, introduit une dimension réelle de la langue, en inscrivant le discours dans l'action. En effet, la signification de la rhétorique n'est pas une affaire de désignation ni d'interprétation, mais, au contraire, elle articule la parole à l'acte : la rhétorique est une forme de communication quine repose pas sur la recherche d'une réponse ou d'une interprétation linguistique, mais sur la recherche d'une action ou d'un encagement effectif dans la pratique. L'importance de la rhétorique dans la communication politique tient, justement, à ce qu'elle articule la dimension symbolique de la parole et de l'énonciation à la dimension réelle d'un geste ou d'une pratique, extérieur à la communication proprement dite. L'argumentation politique fondée sur la rhétorique est véritablement incitative : elle fait des sujets de la communication et de l'énonciation les acteurs effectifs de la sociabilité politique, en les faisant passer du symbolique au réel.

II.4.6. Interprétation politique

Les destinateurs ou les lecteurs de cette forme de communication l'interprète politiquement en y trouvant des représentations des appartenances dont ils sont porteurs ou dont ils ont le projet. La communication est, ce sens, véritablement une sécularité politique, interpréter la communication, et, en ce sens la communication politique est bien articulée au réel, c'est l'inscrire dans son expérience politique, situer par rapport à elle les stratégies et les choix qui fondent notre identité d'acteur. Par ailleurs, l'écriture politique peut se lire et se comprendre comme représentation symbolique du pouvoir : on peut y lire une mise en scène rhétorique de l'exercice du pouvoir, et, dans ces conditions, l'interprétation politique du discours consiste à en reconnaître la légitimité, ou, au contraire, à ignorer ou à s'en distancier : interprété, c'est adopter une posture d'acteur dans l'espace public. L'interprétation politique de cette communication est donc, finalement, le choix d'une pratique par rapport à elle.

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C'est que l'interprétation de la communication articule entre eux le fait symbolique et le fait institutionnel : il s'agit, pour ses destinataires ou pour ceux qui l'analysent, de comprendre comment la communication engage une dynamique institutionnelle. Interpréter une proclamation électorale, c'est, ainsi, choisir, par rapport à elle, le choix électoral que l'on va faire ce décider quelle pratique politique on va adopter en tant qu'électeur. De la même manière, avoir une interprétation politique d'un livre ou d'un film, c'est comprendre quelle pratique, voire quel militarisme, il peut inspirer ou représenter.

Mais l'interprétation politique consiste surtout à identifier la représentation des choix et des orientations idéologiques et politiques : il s'agit, en fin de compte, de penser le discours comme mise en scène symbolique d'un engagement, c'est-à-dire de connaître l'identité politique du discours, et, en en prenant connaissance, de ce situer politiquement par rapport à lui, de formuler par rapport à lui l'identité politique dont on est porteur, soit qu'on le rejette. L'interprétation politique consiste, finalement, à se faire soi-même acteur politique à partir de la rencontre d'un discours ou d'une représentation.

II.4.7. Interprétation historique

L'interprétation historique de la communication politique engage un autre type d'identité que les autres : elle institue les identités symboliques dans le temps. Cela signifie qu'au lieu de situer la communication politique dans l'action, comme l'interprétation politique, elle la situe à une certaine distance par rapport au présent, elle mesure le regard éloigné dans l'histoire, en, en connaissant les différences qui fondent la singularité historique d'une situation politique et qui empêche toute identification de cette situation à une autre.

L'interprétation du discours politique fait le signifiant d'une temps, d'un moment, ou d'une situation : elle en définit les références (en l'occurrence l'après-guerre et le temps de la reconstruction politique de la RDC), en rendant intelligibles les faits qui les séparent des engagements de discours d'une époque différente. L'interprétation historique du discours de

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L. D. KABILA consiste en ce sens, à le penser par rapport aux enjeux de la libération, pour montrer en quoi, justement, un tel discours n'est pas pensable aujourd'hui. L'interprétation historique de la communication politique montre que celle-ci est nécessairement située, qu'il n'est de discours politique que dans une situation particulière, et qu'un discours lu à une autre époque que celle pour laquelle il a été écrit ne peut plus être lu comme un discours politique. Il y a une historicité du discours politique, qui empêche qu'il puisse changer de situation, changer d'enjeux, changer d'époque.

En effet, les identités politiques qui s'expriment dans le discours sont elles-mêmes construites dans l'histoire. Dialectisation symbolique de la relation entre la vérité d'un sujet singulier et la dimension politique de l'espace public dans lequel il se situe, l'identité est nécessairement ancrée dans l'histoire : l'identité politique ne peut se anser en dehors des engagements réels, présents, dont elle se soutient.

En effet, le discours politique est nécessairement un discours d'acteur. On peut s'identifier symboliquement à un personnage de roman quel que soit l'époque et le lieu où il a été écrit, car c'est l'affaire de chaque lecteur, en fonction des désirs dont il est porteur, de construire symboliquement son identité par rapport à celle qui sont construites dans l'écriture. En revanche, les identités en cause dans la communication sont des identités d'acteurs, des identités d'engagement, et, par conséquent, elles n'ont des pertinence qu'hic et nuc : elle ne peuvent se penser que par rapport aux enjeux de réalité qui les fondent, qui sont, eux comme toute réalité, situés dans le temps et dans l'espace.

L'histoire est dans ces conditions, une référence explicative du discours politique : elle n'est pas seulement une donnée qui permet de le situer, de le dater, elle identifie aussi les enjeux et les orientations qui lui confèrent sa légitimité. Toute forme de communication politique répond à une certaine urgence, c'est-à-dire à une historique qui fonde le droit dont elle se soutient, et qui permet de penser l'adhésion aux idées et aux engagements q'elle propose. L'urgence de la communication politique tient à ce qu'elle somme ses destinataires de prendre parti par rapport à elle dans le

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moment même où elle est énoncée, dans l'hic et nunc qui la définit, elle, comme forme significative de communication, et qui les définissent, eux, comme acteurs politiques. Pour que puisse s'instaurer le miroir symbolique fondateur des identités politiques, encore faut-il que les identités qu'il construit puissent se situer par rapport à la vérité et à l'enjeu d'une référence construite dans l'histoire.

L'histoire, pour la communication politique, en ce sens, n'a sans doute qu'un temps : le présent. C'est toujours dans le présent d'une situation réelle que l'on se situe dans la communication politique ; son enjeu ne saurait être un simple savoir sur un monde ou sur une subjectivité, comme c'est le cas de la communication historique ou de la communication littéraire. L'enjeu de la communication politique ne saurait être que la relation au pouvoir et au lien social de ceux qui la conçoivent ou de ceux qui à qui elle est destinée. C'est pourquoi la communication politique se pense forcément pour des destinataires, eux-mêmes situés dans l'histoire : elle ne se conçoit pas pour des destinataires idéaux, puisqu'elle est toujours conçue, pour des destinataires engagés dans l'histoire par des énonciateurs qui s'y pensent eux-mêmes engagés. C'est le sens de l'idée selon laquelle le miroir du politique est nécessairement un miroir d'acteurs.

II.5. DE LA RECUPERATION POLITIQUE DES DATES DITES SYMBOLIQUES

Ces dates commémorent certaines journées qui rappellent un événement ou un fait qui avait touché profondément la mémoire collective (fête de l'indépendance, mort des héros,....) ou une date instituée par le pouvoir public ou la communauté internationale (journée mondiale de la femme, journée de l'enseignement,...).

A cet effet, des manifestations sont organisées où prennent part les agents de services publics et la société civile et quelque fois des forces de l'ordre. Pendant ce temps, la presse publique transmet en directes ces activités.

Les monuments sont visités s'il s'agit de la commémoration d'un personnage célèbre dans le pays. Les partis d'une manière inhabituelle participaient à

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toutes ces cérémonies par l'entremise des ses militants. C'est une occasion de s'identifier devant les électeurs.

Les militants habillés aux couleurs et aux symboles de leurs partis respectifs brandissent dans la foule leurs calicots où ils transmettent leur message. Souvent, les discours des autorités reflétaient un caractère de mobilisation électorale. Certains de ces événements sont rassembleurs et participe à la construction consensuelle de la nation.

Il s'agit par exemple de la date du 30 Juin commémorant l'indépendance nationale, la date du 17 Janvier commémorant la mort de P. E. LUMUMBA comme Héros national. D'autres par ailleurs, demeurent la source des controverses entre les acteurs politiques congolais. C'est le cas par exemple de la date du 07 Mai célébrant la fin du système autocratique de MOBUTU, celle du 16 Mai à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Mzee Laurent Désiré KABILA consacré Héros national.

A titre illustratif, nous présentons certaines dates :

a. Le 04 Janvier

Cette date rappelle les martyrs de l'indépendance tombaient le 04 Janvier 1959 à Léopoldville actuelle Kinshasa.

A la base de cet incident se trouvait un projet de meeting annulé en dernière minute par le pouvoir colonial. Après le grand succès remporté par le MNC, le 28 Décembre 1958, l'ABAKO devrait se manifester pour ne pas laisser devancer dans la compétition qui s'instaurait. La section ABAKO-KALAMU écrivit au premier Bourgmestre TORDEUR dès le Mardi 30 Décembre 1958 pour l'informer de cette réunion.

La réponse ne vint que le Samedi 03 Janvier 1959 et elle est négative80. L'ABAKO décidant alors de reporter ces manifestations au 18 Janvier 1959, le premier Dimanche après le jour prévu par la déclaration gouvernementale.

Comment informer la foule de ce changement intervenu à la dernière minute ?81

80 NDAYWEL è Nziène., Op .cit, p. 538.

81 RURIHO K.F, Notes d'Histoire Politique du Congo, FSSA, UNIGOM, 2005.

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Dès le premier jour de la journée du 04 Janvier, le foyer protestant de l'YMCA fut pris d'assaut par les militants et les sympathisants de l'ABAKO. La nouvelle du report de la manifestation ne réussit pas à les dispenser malgré l'appel au calme lancé par le Président de l'ABAKO Joseph KASAVUBU. La bagarre dégénéra un jeu des pierres, de voitures brûlées, des coups de feux tirés sur les manifestants,...

On estimait le nombre des victimes africaines entre 300 et 500 morts. Ces événements créèrent une surprise en Belgique et amenant les autorités belges à penser déjà à l'indépendance du Congo.

Dans la ville de Goma, cette date est célébrée en parfait discernement. C'est une date acceptée comme telle par tous les compétiteurs politiques. Les acteurs politiques y recourent pour exprimer le courage des martyrs et vouloir s'approcher idéologiquement d'eux, voilà ce qui amène cette date symbolique à faire l'objet d'une récupération politique par le candidat AMP.

b. Le 16 Janvier

Le 16 Janvier 2001, le Président congolais L. D. KABILA fut abattu à bout portant par un de ses gardes du corps. Si dans le territoire sous contrôle du Gouvernement, Cette journée était jusqu'à un certain moment fériée, au Nord-Kivu, et à Goma, capitale du RCD et dans tous territoires alors sous contrôle des rebelles.

C'était la joie des autorités rebelles alors que pour la population c'est la consternation, le désespoir. Le gouvernement congolais consacra KABILA en héros national après sa mort. Ainsi, la date du 16 Janvier est fériée, mais divise la classe politique. Si le parti au sein de l'AMP jugeaient et jugent cette journée pertinente, d'autres comme le RCD, le MLC, l'UDPS,..... ne veulent pas entendre parler de cette date, pour des raisons qui sont le leurs.

Dans la ville de Goma, cette journée rappelle les qualités de l'ancien président dans la mémoire historique des ses populations. C'est une raison qui fait que l'AMP n'a pas trouvé assez des difficultés pour se légitimer lors de la campagne électorale.

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c. Le 17 Janvier (1961)

Les congolais célèbrent la mort de P. E. LUMUMBA le 17 Janvier, celui que les congolais considèrent comme héros national, fut le tout premier, ler ministre du Ier gouvernement congolais, il fut tué avec MPOLO Ministre de la Jeunesse et Sport et OKITA vice président du sénat du salut publique. Au Congo, cette mort crée la désolation dans tout le pays car LUMUMBA a milité pour l'indépendance du Congo.

Dans tout les pays, le 17 Janvier est une journée de méditation sur les actes de LUMUMBA qui se veut être le modèle type du nationalisme congolais de la période coloniale. Tous les acteurs politiques se mettent d'accord sur les qualités de ce héros national car il a su conduire le Congo, dans l'unité nationale, vers l'indépendance. C'est un symbole qui a été récupéré par toutes les tendances politiques.

d. Le 30 Juin

Le jeudi 30 Juin 1960, le Congo devient indépendant, trois allocutions furent prononcées au palais de la Nation, alors que l'on n'en avait prévu que deux. Baudouin ler, le Roi Belge, arrive à la veille, rendit hommage à l'oeuvre coloniale et invitant les nouveaux dirigeants à parfaire l'oeuvre accomplie.

Le président KASAVUBU manifesta sa reconnaissance à l'égard de l'ancienne métropole.

Après le deux discours protocolaires, LUMUMBA, ler ministre pris la parole mais se propos s'écarta de ce qui avait été apparemment convenus, il fit le contre bilan de la colonisation, dénonça ses revers, à savoir : les injustice, les inégalités, l'exploitation, les mépris....82

Au cours de déjeuner qui suivit la cérémonie, on tenta réparer cette maladresse qui reste pourtant dans les mémoires zaïroises et Belge. Il apparut alors que la sérénité de la cérémonie n'était qu'apparente même si la déclaration d'indépendance de la RDC était de toute évidence un cas à part, un phénomène d'imprévu, longuement réprimé par le colonisateur avant d'être en définitive précité par ce dernier aux premier pays des nouveaux amis et ainsi sauver ce qu'il pouvait opté pour cette stratégie en désespoir en

82 INDAYWELL è Nzième., Op cit, P. 563.

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sachant qu'un rebord de conquête nouvelle de la RDC est possible du fait que les congolais étaient inexpérimentés.

Cette journée est toujours fériée, à la télévision comme à la radio, les émissions en rapport avec cette journée son animées.

Dans la ville de Goma, comme dans tout le pays cette journée rappelle la sortie des congolais du joug colonial. Pendant la campagne électorale, plusieurs partis de toutes les tendances prenaient part aux manifestations et reconnaissaient la pertinence de cette journée.

D'autres dates comme celles du 08 Mars ou celle du 17 Mai (1997) on fait également parler d'elles pendant cette période de campagne, le 08 Mars qui est une datte instituée par les Nations Unies comme étant la journée mondiale de la femme. En RDC, les manifestations sont organisées pour la promotion de la personnalité féminine. C'était une occasion propice pour les femmes de revendiquer leurs droits pendant la campagne électorale, cette date a été une occasion d'instrumentaliser les femmes.

Des partis ont infultrés les organisations des femmes pendant des manifestations organisées par ces dernières.

Certaines formations politiques, faisaient des déclarations à l'occasion de cette date, promettaient aux femmes une bonne condition de vie, les écartant de viols dont elles faisaient l'objet pendant la période de transition, tout cela dans le but d'attirer l'électorat féminin.

Quant à la date du 17 Mai qui rappelle la victoire de l'AFDL sur le régime de MOBUTU, marquant ainsi fin à l'autocratie et la prise du pouvoir par L. D. KABILA.

Cependant, certains partis surtout ceux patronné par les fidèles de l'ancien président MOBUTU et ceux de l'opposition se méfient de cette journée, (UDEMO, MLC, UDPS,.....) alors que le PPRD et certains de ses alliés en constituent un cheval de batail pour communiquer avec les citoyens.

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CHAPITRE TROISIEME

MARKETING ELECTORAL DANS LA CIRCONSCRIPTION
ELECTORALE GOMA VILLE

Le Marketing Electoral est un moment où les acteurs politiques exposent concurremment leurs idéologies, leurs projets de société, en invitant l'auditoire à les rejoindre dans leurs luttes. C'est donc un instrument important de la communication politique.

A cet effet, tous les moyens légaux peuvent être utilisés par les acteurs pour la transmission de leurs messages. Dans le Marketing électoral, le produit à promouvoir est triple ; les idées du candidat, son appartenance politique et le candidat lui-même.

Il s'agit donc d'une image globale « Hommes-idées » d'un produit gratuit mais donc le choix engage l'avenir collectif. Le Marketing politique a pour fonction d'organiser le faire-savoir d'un homme et des ses idées, de mesurer sa notoriété en terme final, de déclencher un phénomène d'adhésion en sa faveur83.

III.1. COMPETITION DES FORCES POLITIQUES AU PREMIER TOUR DU PRESIDENTIEL EN RDC.

Les forces en compétition dont il est question sont celles que nous ciblons dans notre travail.

Il s'agit du RCD pour avoir établie sa capitale dans le Chef-lieu de la Province du Nord-Kivu/Ville de Goma pendant la transition, de l'AMP pour s'être classé en ordre utile déjà dès le premier tour, du RENACO pour avoir été un regroupement politique venu deuxième du premier tour du présidentiel. Le choix de ces trois formation/ regroupements politiques a été également motivé par le caractère exceptionnel qui a entouré leurs campagnes électorales.

83 M. BONGRAND, cité par Roger-Gerard SCH, op cit, P. 25

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III.1.1. Le RCD-G

Comme Mouvement Politico- Militaire, le RCD fut crée le 02 Août 1998 à Goma. Dans sa déclaration du 12 Août, il avait comme objectif de mettre fin à toute forme de dictature en RDC par l'instauration d'un Etat de droit et une Bonne gouvernance, luter contre les Anti-valeurs tels que l'exclusion, la discrimination, le favoritisme, l'arbitraire, l'injustice, l'impunité, faire du Développement économique un facteur d'intégration et de solidarité régionale et sous régionale.

Au plan externe, la rébellion du RCD provient de certains allié de l'AFDL (Rwanda, Ouganda,...) parce que le Président Laurent Désiré KABILA n'aurait pas respecté certain engagements d'une part et le soupçon qu'avaient certains pays occidentaux (capitalistes) d'appartenir à un courant communiste, d'autre part.

Au Nord-Kivu, où nous n'étions pas pendant ce moment, la population s'était senti obligé malgré elle, d'être dirigé par le RCD, mais la plupart de nos enquêtés nous affirment que cette rébellion était qualifiée par la population d'agression rwandaise et ougandaise. La population n'a pas trouvé des raisons d'être de cette rébellion comme nous l'on confirmé certains de nos enquêtés.

Sous la pression interne et externe, ce mouvement politico-militaire accepte de signer l'accord de cessez-le-feu et participe au dialogue inter congolais qui aboutira à la signature de l'Accord global et inclusif. Le RCD s'est transformé en parti politique le 11 Juillet 2003.

Dans les pratiques pacifiques de la participation politique, ce n'est plus la violence qui importe mais la persuasion. Ainsi en RDC où c'est la loi du plus fort qui s'est longtemps pratiquée, les élections ont constitué un moment propice où cette fois-là ce sont les gouvernés qui étaient sollicités. C'est dans ce cadre que pendant le Marketing politique le RCD à l'instar d'autres partis s'est présenté aux électeurs pour solliciter leurs voix.

Fondant son combat sur la restauration d'un Etat de droit réellement démocratique ; la lutte contre les anti-valeurs sous toutes leurs formes, la transparence et la sanction comme principe de base, le candidat RCD Azarias Ruberwa voulait de la troisième République un Etat où la justice et

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l'équité prime sur l'arbitraire, où la Bonne gouvernance « comme méthode de gestion permettra de mettre fin à la pauvreté et à la misère de tout le peuple congolais, à la corruption, au vol et au tribalisme, au régionalisme, à l'exclusion et à l'impunité N.

De même que cela permettra de promouvoir les valeurs sociales, familiales, individuelles à savoir l'intégrité, la bonne moralité, la dignité, la vérité, la droiture, bref l'éthique à tous les niveaux. Le candidat RCD se dit militer aussi pour la restauration effective d'une paix et d'une sécurité sur l'ensemble du territoire, l'application effective et échelonnée de décentralisation jusqu'au fédéralisme intégral.

Pendant la campagne électorale, lors d'un meeting pour la circonstance tenu au Stade de l'Unité de Goma, le candidat RCD Azarias axant son discours sur le rendez-vous manqué, de l'histoire politique du Congo, il brassant un tableau sombre de l'histoire politique du Congo depuis l'indépendance jusqu'au veille des élections de 2006.

Le candidat Azarias, après avoir passé en revue l'histoire, soulignant que les politiciens congolais (principalement ceux de l'AMP entendu) distraient la population, car il fait croire aux gens que le nom d'une personne, d'un individu peut changer le nom d'une nation et que si tel était le cas, le Congo serai déjà un paradis car les Joseph nous en avons eu autant.

C'était un bon discours politique, mais que la population instrumentalisé par l'AMP, a diabolisé et méprisé.

Ainsi, le candidat Azarias, fut traité de tous les maux avec ceux-là qui tentaient de le soutenir.

C'est une raison qui a rendu difficile le campagne du RCD à Goma et dans la partie qui était sous contrôle de la rébellion RCD.

III.1.2. L'AMP

Ce regroupement fut crée le 24 Juin 2006 à Kinshasa en vue de soutenir la candidature du candidat indépendant Joseph KABILA et gagne les élections à tous les niveaux pour gérer le pouvoir en RDC. Les objectifs

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essentiels que cette coalition qui comprenaient des partis politiques et personnalités indépendantes sont :84

- Rassembler et mobiliser les congolais pour entretenir en eux la flamme du patriotisme ;

- Réconcilier les gouvernants et les gouvernés, les jeunes et les ainés ainsi que différentes communautés qui ont en partage de territoire de la RDC ;

- Agir ensemble pour gagner les élections et gouverner ensembles pour bâtir un Congo uni et prospère ;

- Créer les conditions de l'implication de l'effort de reconstruction du pays ;

- Combattre les antivaleurs de la corruption, de la haine, du tribalisme, de la discrimination, de la délation de la violence ;

- Promouvoir la bonne gouvernance, le dialogue pour régler les conflits, la paix, l'unité, la Démocratie participative, la solidarité et liberté fondamentale,....

Cette déclaration de l'AMP à été signé par 27 formations politiques et plus de 30 personnalités indépendantes.

Dans le rangs de partis politiques, parmi eux, le plus connus au Nord-Kivu sont : le PPRD (MITONDEKE), le MSR (Pierre LUMBI), PANU (André Philippe FUTA), ARC (Olivier KAMITATU), CCU (Lambert MENDE), DCF/N (Mbusa Nyamwisi Muvingi).

Pour les personnalités indépendantes nous pouvons cité : MBANZA MUKALAY, Athanase MATENDA, John TIBASIMA, Alexis TAMBWE MWAMBA, MOKOLO WA MPOMBO, BAHATI LUKWEBO, Joseph MUDUMBI,...

Néanmoins, l'adhésion de certaines personnalités à l'AMP comme Joseph MUDUMBI (ancien cadre du RCD), MBANZA MUKALAY, MOKOLO WA MBOMBO (ancien client du MPR... n'a pas plus à la nation congolaise qui les considérait comme des acteurs politiques sans conscience.

Ainsi donc, l'AMP pour convaincre l'électorat, se borne sur l'approche socio-historique dans l'explication des faits. A cet effet, le candidat AMP

84 Allocution de Joseph KABILA à l'occasion de la création de l'AMP, le 24 Juin 2006 à Kinshasa.

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commençait par présenter ses réalisations d'abord entre la période 20012003 et puis entre 2003-2006, période de la transition et de 1+4. S'agissant des années 2001-2003, l'on évoque les circonstances dans lesquelles Joseph KABILA avait pris le pouvoir et les objectifs qu'il s'était fixés à savoir : Relancer le dialogue entre congolais, reconnecter le Congo à l'Afrique et au monde et créer les équilibres macro-économiques pour créer les conditions de la croissance par la libération de l'Economie et enfin conduire le peuple congolais aux élections Démocratiques. L'AMP confirme que son candidat avait réalisé ces promesses.

Pour ce qui est de la période 2003-2006, l'AMP fustige l'architecture institutionnelle de la transition qui a brisé le lent engager entre 2001-2003. Par ses propos, l'AMP, montre que là où son candidat avait failli pendant la transition, c'était à cause de ces adversaires ceux là même avec qui il avait formé le gouvernement de transition.

Toute fois, Joseph KABILA promettait de mieux faire si jamais le souverain primaire lui accorderait légitimement le monopole de la violence physique.

Dans la ville de Goma comme dans tout le Nord-Kivu, la population se retrouvait dans un fanatisme de l'idéologie kabiliste. Le discours était bien accueilli car le processus de symbolisation autours de KABILA avait déjà atteint son apogée. Partout dans les rues et dans d'autres endroits populaires, la population était confiante qu'avec l'élection de Joseph KABILA, tout allait changer positivement car c'était le seul homme qu'il fallait parmi les 33 candidats. Il a mis fin à la guerre disait la population par la voie pacifique, oubliant (ignorant) que tous belligérants ont manifesté la volonté de mettre fin à la guerre par la signature des différents accords.

III.1.3. Le RENACO

Cette plateforme fut crée le Samedi, 17 Juin 2006 à Kinshasa, elle fut initiée et pilotée par le MLC de Jean Pierre BAMBA, candidat à la présidence de la République. Cette coalition regroupait 24 partis politiques parmi lesquels ont pouvait retrouver des formations appartenant à quelques têtes d'affiches de la politique congolaise de la transition post 24 Avril 1990, comme l'Alliance des Démocrates Congolais de MUKAMBA Jonas, le MDD de KISOMBE KIAKU MWISI, le GR de BOFASA DJEMA, la Convention pour la République et la Démocratie de

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MBOSO N'KODIA, le CCD de Monsieur LISANGA BO NGANGA,....Le RENACO se veut être une plateforme animée par de nationalistes congolais qui ont pour ambition, la conquête et la conservation du pouvoir par un leadership véritablement congolais non à la merci de l'étranger.

Le Marketing Electoral était souvent démagogique et vexatoires. Ainsi donc, c'est par aberration que la RENACO se considérait comme un mouvement des nationalistes, qui n'était pas au service des étrangers. Jean Pierre BEMBA étant rebelle et patron du MLC, fut entretenu par des étrangers (Uganda) avant et pendant la transition. Toutes ces 3 formations politiques (RCD, AMP et RENACO) ont recouru à l'étranger pour la conquête et la conservation du pouvoir.

Le RENACO aligné pour la présidentielle trois candidats à savoir : Jean Pierre BEMBA, Jonas MUKAMBA et MBOSO N'KODIA Christoph.

C'est Jean Pierre BEMBA qui devrait conduire l'action de la plateforme en pool position. Au législative le RENACO engage dans la course 800 candidats. L'objectif était de gagner la majorité à l'Assemblée Nationale, ce qui lui donnerait l'occasion de désigner le premier Ministre du Gouvernement.

Si on sein de l'AMP on rehiculait l'idéologie kabiliste, au RENACO, un accent particulier semble être mis sur la nécessité d'avoir un leadership authentiquement congolais pour diriger la pays. D'où, l'apparition du concept gênant pour l'AMP la « congolité N.

D'après les leaders BEMBA, lors d'un meeting pour la circonstance au stade de l'UNITE de Goma souligne que le RENACO et le MLC a déjà manifesté sa volonté d'établir la paix dans tout le pays en participant et en signant différents accords du dialogue inter congolais, il ajoute que le peuple tienne compte de tout cela et donne la chance au MLC d'accéder au pouvoir pour les raisons que nous avons énumérées. Comme l'AMP assignait BEMBA, fidèle à sa tradition à instrumentalisé des gens qui sont venus crié sur le candidat BEMBA.

D'après les leaders du RENACO, les congolais ne pouvaient roter que pour un candidat qu'ils connaissaient bien.

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C'est-à-dire dont les parents sont tous des congolais d'origine et non de congolais de nationalité douteuse à l'instar de Joseph KABILA et Azarias RUBERWA et cela permettra de rétablir la sécurité et la justice pour le Développement intégral du Congo et dans le respect de sa souveraineté.

II.2. EXPOSITION DE LA SYMBOLIQUE ELECTORALE

Dans le processus électoral, les acteurs plusieurs moyens pour s'identifier. A cet effet, le Marketing Electoral utilise les moyens comme la radio, l'image, le portrait, l'affiche, la télévision, le cinéma, le théâtre, la conférence, les discours, les meetings, les séminaires, les manifestations publiques, le journal, les livres, les tractes, etc.

Pour le cas de la ville de Goma, les moyens qui figurent les plus utilisés sont les Médias, l'image, l'Affiche Meetings, chats,....

a. Les Médias

Les médias sont très utilisés pour transmettre des messages, ce qui explique le recours à ces Médias pendant la campagne pour transmettre les discours politiques aux électeurs, cela nous a fait comprendre l'apparition des plusieurs chaînes médiatiques à l'aube des élections. Il s'agissait par exemple de DIGITAL CONGO, de la Radio Télévision du Groupe d'Avenir (RTGA) proche de l'AMP et de Canal Congo Télévision (CCTV) proche du RENACO. Ces chaînes proches à des organisations politiques se sont converties en véritable instrument de marketing politique. Depuis Kinshasa, ces Médias produisaient des spots, des émissions rendants hommages au candidats, produisant des chassons souvent dénigrants les adversaires. C'est sur les Médias que se produisaient les fidèles de candidats pour les honorer et les venter.

Plusieurs fois la Haute Autorité de Médias (HAM) n'avait cessé de sanctionner et de mettre en garde ces médias suite à leurs discours diffamatoires à l'égard de leurs adversaires politiques.

A propos de l'AMP, Digital Congo et RTGA couvraient des activités électorales de KABILA. A la Radio on suivait en longueur des journées des chansons des déclarations des personnalités politiques qui interpellaient la population à voter massivement pour KABILA. La Télévision, elle passait les images des

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actions réalisées par les campagnes, des Musiques et de déclaration politiques souvent démagogiques.

S'agissant de CCTV, cette chaîne privée de Jean Pierre BEMBA, était suivie dans la ville de Goma sans impact grave car cette télévision n'était pas beaucoup suivie à l'intérieur de la Province.

Pour ce qui est du Médias publics, la RTNC, certains partis de l'opposition revendiquaient l'accès équitable à ce média estima que la RTNC était confisqué par l'AMP. C'est une des stratégies antidémocratiques pour lesquelles l'AMP a opté de monopoliser la RTNC malgré les multiples interpellations de la Haute Autorité des Médias.

La radio de la Fondation Hirondelle en partenariat avec la MONUC (OKAPI) se faisait passé pour intermédiaire, animait des émissions où elle conviait différents acteurs en compétition à pouvoir s'exprimer et exposer leurs programme. Il s'agit des émissions dialogue entre congolais, les débats (dans toutes les 4 langues nationales,......) ce sont des émissions qui étaient très suivies par les électeurs d la ville de Goma car elles donnaient des idées des partis en compétition.

b. La conférence

C'est un outil intellectuel d'exposition symbolique.

A cette occasion, les acteurs politiques invitent la crème intellectuelle (étudiants, enseignants, élèves, agents de l'Etat, journalistes,....) pour tenter de la persuader sur les enjeux de leurs luttes.

Au début des séances de conférences, les slogans du parti étaient scindés, la table et la salle ornée aux couleurs du parti, les militants portaient des habits (T-Shirt , pagne, Képi, foulard,....) ayant des symboles du parti et/ou effigie du président national ou du candidat que le parti soutenait aux élections présidentielles.

A l'issue de l'exposé de l'orateur du jour, les participants posaient des questions c'est fut un moyen très efficace pour les électeurs car il mettait directement les électeurs en contact avec le candidat ou le parti. Craignant d'éventuelles représaille de la population en colère, certaines formations

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politiques se limitaient à des conférences car les intellectuels sont moins menaçants et tolérants.

c. Les chants

C'est un moyen qui a été largement exploité par les partis politiques et la société civile pendant le processus de symbolisation. Ces chants ont les idées sincèrement passionnantes, captivantes puisent dans l'identité et la mémoire historique des congolais.

Dans ce camp du RENACO, les termes suivants se faisait entendre sur Jean Pierre BEMBA : « Aza mwana Congo, Aza mwana Congo, Jean Pierre BEMBA Aza mwana Congo N. Traduit en Français : Il est congolais, il est congolais, Jean Pierre BEMBA est congolais.

Ce chant ne pouvait avoir autre objectif que d'insister sur la congolité des candidats à la présidence de la République.

Au R.C.D, malgré les intimidations de la population, on pouvait entendre dans les chansons des campagnes des propos du genre « ...Votez, votez, votez Azarias pour le Développement du pays, il maîtrise la politique N.

L'instrumentalité pour l'AMP, la symbolisation autour de la personne de KABILA persiste, les principaux artistes congolais (la majorité d'entre-eux) ont composé des chants en sa faveur parmi lesquels : Raine de MUTWASHI, Tshala Mwana, Werrason, Papa Wemba, Feu MADILU Système, Reddy Amisi,.....

La chanson la plus célèbre fut celle de Tshala Mwana, le fameux : Votez, vorez, votez, KABILA. Toko votez biso nyoso KABILA KABANGE, Mokonzi, Ban aya Kisasa, bana ya Kivu tokovotez KABILA Mokonzi..... N Traduit en Français par cet propos mobilisant : Votez, votez, votez KABILA. Nous voterons tous pour KABIULA comme Président. Kinois, nous voterons KABILA président, Katangais, Kasaiens, Kivissiens nous voterons KABILA.

Pour la société civile, la lutte contre les violeurs de droit de l'homme s'impose. Toutes les compositions des différentes couches de la société civile au Nord-Kivu répétaient ces propos. Etait visé par ces propos le candidat BEMBA perçu comme cannibale et le candidat RCD qualifié de

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criminel pour plusieurs actes perpétré dans la partie sous son contrôle pendant sa rébellion.

d. Les livres

Pour préparer les Ames, en 2004, Jean Pierre BEMBA, patron du MLC publie l'ouvrage intitulé « Le choix de la liberté N. Dans ce dernier l'auteur,

expose sur différentes péripéties de la guerre menée par le MLC, alors
Mouvement politico-militaire.

La partie la plus passionnante de l'ouvrage se trouve dans le post face. `auteur commence par rendre hommage tout ses militants tombés dans le combat entre la dictature, combat de Liberté et la redynamisation de la RDC,

il interpelle ses lecteurs sur la nécessité d'éviter la guerre, car elle n'est
pas faite pour le plaisir.

Jean Pierre postule que les raisons d la guerre en RDC sont d'une part les richesses énormes du pays qui attirent nombreux étrangers prédateurs pour l'auteur, le chemin de la liberté passe par le renoncement et le MLC en fait la démonstration.

Concluant son exposé, il invite le peuple congolais à une préparation minutieuse des élections à travers une transition non conflictuelle. Comme on peut le constaté, ce post-face est une explication de la nécessité de la guerre qu'avait mené le MLC, c'est une façon de mobiliser les militants en préparatifs des élections de 2006 car l'ouvrage est publié pendant la transition. Ce qui prouve l'aspect marketing de l'ouvrage.

Pour sa part, Vital KAMERE alors Secrétaire Général du PPRD, publiant à la veille des élections, un ouvrage intitulé « Pourquoi j'ai choisis KABILA ? N. Dans cet ouvrage, l'auteur présente les différents épisodes parcourus par Joseph KABILA depuis le déclenchement de la guerre en 1998 jusqu'à l'installation des institutions de la transition en 2003. Vital KAMERE parle de la bravoure et de la volonté manifestée par Joseph KABILA pour le rétablissement de la paix en RDC, jadis déchirée par des multiples guerres.

L'auteur conclut son ébauche en présentant les raisons des son choix notamment l'ambition de consolider la paix, la lutte contre les anti-valeurs (corruption, impunité, détournement,...) qui animent Joseph KABILA. KAMERE glisse des phrases propagandiste quand il écrit « Avec Joseph

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KABILA, finit le paradoxe d'un pays naturellement riche et d'un peuple financièrement pauvre,....)

Il interpelle les congolais de rejoindre Joseph KABILA dans la lutte pour le renouveau, la démocratie et a reconstruction du Congo.

La plupart de lecteurs de cet ouvrage avaient déniché son aspect propagandiste.

III.3. RESULTAT DU Ier POUR DU PRESIDENTIEL POUR LA PROVINCE DU NORD-KIVU

VIDE

III.4. ANALYSE DES RESULTATS DU SECOND TOUR DU PRESIDENTIEL EN RDC

L'élection du Président de la République au sulfurage universel est d'une expérience qu'aucun de ceux qui l'on vécue n'oubliera. Non seulement parce qu'elle a à prendre conscience de la diversité du pays et éveillé l'intérêt pour une meilleur connaissance de ses diverses subdivisions.

Nous allons analyser là les résultats du second tour, d'abord au niveau de la participation (la mobilisation électorale) puis à cela des scores réalisés par les deux candidats dans diverses provinces et circonscriptions.

III.4.1. La participation aux élections

La participation quand on la compare à celle d'autres pays, a en moyenne été importante (65,4%). Le Kasaï Oriental fait exception, avec seulement un taux de participation de 42,7% seulement. Le taux dépasse 75% au Nord-Kivu et au Katanga, 80% en Equateur, au Maniema et au Sud-Kivu. Les propositions de bulletins nuls et blancs sont exprimés par rapport au nombre total des votants.

77

Enrôlés par
province

Scrutin du 29 octobre 2006

Scrutin du 30 juin 2006

Provinc
es

Enrôlés

%
Votan
ts

Nul
s

Blanc

s

Votes
valables

%
Votan
ts

Nul
s

Blanc

s

Votes
valables

Kinshas

2.913.31

57,7

1,6

0,2

1.650.27

72,1

3,3

0,4

2.025.35

a

3

 
 
 

6

 
 
 

3

Bas-

1.227.77

51,6

3,1

0,6

610.218

76,0

7,6

1,0

853.300

Congo

5

 
 
 
 
 
 
 
 

Bandun

2.925.12

50,6

1,8

0,3

1.449.40

68,8

3,4

0,3

1.937.45

du

6

 
 
 

0

 
 
 

8

Eqateur

2.923.68

84,4

0,8

0,2

2.441.88

74,3

4,7

1,6

2.035.49

 

0

 
 
 

9

 
 
 

0

Pr.

3.241.47

63,8

3,2

1,0

1.981.08

77,6

5,9

0,5

2.353.73

Orientale

0

 
 
 

4

 
 
 

3

Manieme

626.327

80,2

0,9

0,2

496.706

85,0

4,5

0,4

506.172

Nord-

2.451.47

77,0

1,8

0,7

1.842.03

81,0

5,7

1,1

1.580.71

Kivu

5

 
 
 

3

 
 
 

3

Sud-

1.651.26

84,1

1,5

0,3

1.363.96

90,2

4,5

0,5

1.413.96

Kivu

2

 
 
 

9

 
 
 

7

Katanga

3.473.93

75,6

1,2

0,3

2.586.35

71,6

4,6

0,6

2.357.61

 

6

 
 
 

3

 
 
 

1

Kas.

1.975430

42,7

1,7

0,5

824.884

39,2

5,3

0,5

729.893

Oriental

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Kas.

2.010.40

51,4

2,0

0,3

1.009.78

45,3

5,6

0,3

857.156

Occid.

5

 
 
 

9

 
 
 
 

TOTAL

25.420.1

65,4

1,7

0,4

16.256.6

70,5

4,9

0,7

16.937.5

rdc

99

 
 
 

01

 
 
 

34

Source : Congo-Afrique XLXII Année (Janvier 2007) n° 411, P. 39

Au niveau national, Jean Pierre BEMBA avait gagné au second tour presque deux fois plus de voix par rapport au premier que Joseph KABILA (3,4 contre 1,8 millions).

Près d'un tiers de gain qu'il avait réalisé se trouvait concentré en Equateur (1,07 millions), où les 622.544 électeurs qui avaient voté pour Bobutu

78

Nzanga au premier tour se sont manifestement ralliés à lui et où le nombre des votes valables a augmenté de 481791 unités.

Jean Pierre BEMBA réalise un gain presque aussi important dans les deux Kasaï où le nombre des votes valables s'est relevé de 247.624 unités et où son score personnel a augmenté de 949.947 voix. Il gagne encore 689.396 voix au Bandundu et 284.047 en Province Orientale. I n'en gagne qu'un plus de 100.000 au Bas-Congo et à Kinshasa.

Dans toutes les provinces, malgré reel du taux moyen de participation, JP BEMBA avait cependant obtenu plus des voix qu'au premier tour de l'élection présidentielle.

La même conclusion valait pour Joseph KABILA, sauf en Province Orientale où le taux de participation était tombé de 77,6 à 63,8% où il obtient 79.122 des voix de moins que le 30 Juillet.

Joseph KABILA avait obtenu près d'un tiers de son supplément de voix au Katanga, où le taux de participation n'a que légèrement augmenté, mais où encore est passé de 78,0 à 93,8%. Les voix qui s'étaient d'abord postées sur d'autres candidats s'étaient donc ralliées à lui, quels qu'avaient été les mots d'ordre des perdants.

Ceux qui avaient les meilleur score, en dehors de JP BEMBA (3,37%) étaient Vincent de Paul Lunda Bululu (6,25%), Oscar KASHALA (2,67%) et Pierre PAY PAY (2,07%), le candidat Joseph KABILA avait obtenu près d'un tiers de gain au Bandundu, dont le ralliement du leader au premier tour, Antoine GIZENGA, lui valait en outre un gain de 229.677 voix à Kashala. Un dernier gain important est obtenu par KABILA au Nord-Kivu, où non score était passé de 77,7 à 95,5%85.

Les candidats rivaux les plus importants y étaient au premier tour Pierre PAY PAY (7,81%) et Azarias RUBERWA (3,81%) suivi par Mbusa NYAMWISI (1,86%). KABILA avait gagné encore un peu plus de 100.000 voix au Kasaï Occidental, où son score passe de 11,4 à 23%.

Six provinces ont donc été en majorité favorable à Jean Pierre BAMBA : Kinshasa, le Bas-Congo, le Bandundu, l'Equateur et les deus

85 SAINT MOULIN Op cit

79

Kasaï. Elles avaient totalisées un ensemble de 7.986.456 votes valables, dont il avait obtenu 77,07%.

Joseph KABILA n'avait la majorité que dans cinq provinces : la Province Orientale, le Manieme, les Kivu et le Katanga, mais ces provinces ont émis 8.270.145 votes valables et il en avait obtenu 91,96%. Il l'avait emporté ainsi non seulement parce qu'il avait obtenu un plus grand nombre des voix que son rival dans les provinces où chacun avait la majorité ; mais parce qu'il avait obtenu un score plus élevé que lui dans les provinces où chacun était majoritaire.

III.4.1. L'électorat de Joseph KABILA

Joseph KABILA avait obtenu 90% des suffrages des suffrages dans toutes les circonscriptions du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et dans 21 des 25 du Tatanga. Il avait obtenu encore 74,6% à Lubumbashi, 77,9% à Sakania, 83,4% à Kipushi et 84% à Likasi.

En Province Orientale, Joseph KABILA obtient la majorité des voix dans toutes les circonscriptions sauf 4, à la frontière de l'Equateur (Bondo, Aketi, Basoko et Yahuma). Au premier tour de l'élection présidentielle, le Général Likulia avait obtenu la majorité à Basoko et Mobutu Nzanga à Bondo, à Aketi et Yahuma, 30 et 40% des voix avaient aussi été à Mobutu Nzanga.

Au second tour, elles se sont manifestement reportées sur jean Pierre BEMBA.

Le recul de la participation, déjà signalé, avait entraîné dans la Province Orientale un recul du nombre de votants de 534.545. Joseph KABILA y obtient .574.5522 voix, soit 79.122 de moins qu'au premier tour, il avait alors gagné 284.047.

Le score de KABILA qu second tour dépasse 90% dans la ville de Kisangani, dans 4 territoires du districts de la Tshopo (Banalia, Isangi, Opala et Ubundu) et dans 3 du Nord-Est (Bahagi, Aru et Faradje) et est encore supérieur à 80% dans 5 territoires du Centre Est (Bafwasende, Wamba, Rungu, Watsa et Mambasa) et à 70% dans e territoire de Djugu à l'Est et

80

dans celui d'Ango au Nord. Dans l'Uele, de Buta à Dungu, et dans le territoire de Djungu, le score vivait de 55 à 60,7%.

A l'Equateur, Joseph KABILA n'avait que 1,86% de voix au scrutin du 30 Juillet. La situation n'avait guère changé le 29 Octobre, 2, 85% de suffrages lui était accordés.

D'autres changements significatifs avaient été enregistrés au Bas Congo et au Kasaï Orientale, et plus encore au Bandundu. Au Bas-Congo, Joseph KABILA avait dépassé de 13,9 0 25,9%. Son score ne restait en deça de 20% qu'à Matadi, Seke banza, Madimba et Kimvula. Au Kasaï Occidental, lors du premier tour, Antoine Gizenga avait obtenu la majorité dans le territoire d'Ilebo, 35% dans celui de Kamonia et 41% à Tshikapa. Roger LU MBALA avait, quant à lui obtenu 31% dans le territoire de Mweka. Vue bonne part de ces voix, s'étaient reportées sur Joseph KABILA dont les scores au second tour sont de 40 et 42% à Tshikapa et dans le territoire de Kamonia eet de 38% dans celui de Mweka.

A Ilebo, le score de Joseph KABILA dépassait de 4,9 à 23%. L'avancée est plus grande au Bandundu, Il n'y avait que 2, 6% des voix au premier tour. Son score est de 39,4% au second. Il obtient la majorité dans les 6 territoires de Gungu, Bulungu, Masi-Manimba, Beshi, Kalemba et Bolobo.

A Gungu, où Antoine Gizenga avait obtenu 98,1% des suffrages au premier tour, KABILA obtient 84,3% au second tour.

Au Kasaï Oriental, le score de KABILA au premier tour avait été de 36,4%, grâce notamment à des résultats majoritaires dans les territoires de Kabinda, Lomela et Lodja. Au second pour, Joseph KABILA avait obtenu en outre la majorité dans le territoire de Katako-Kombe et un supplément de 5,368 voix.

Mais c'était à Jean Pierre BEMBA que se ralliaient la majorité de ceux qui avaient voté pour d'autres candidats et la plupart des nouveaux votants. Le pourcentage de voix en faveur de KABILA était dès lors recul. Il se situait 32,6%.

Joseph KABILA avait ainsi élargie la base au premier tour, il y avait cinq provinces où il n'avait pas 20% des suffrages. Au second tour il a franchi ce cap au Bas-Congo à Kinshasa, dans le Bandundu et au Kasaï

81

Occidental. Il n'y a que l'Equateur où il n'enregistre qu'un score dérisoire de 2,8%.

III.4.1.2. L'Electorat de Jean Pierre BEMBA

Logiquement, dans une élection à deux candidats, la carte des voix obtenues par le candidat de l'UN était en quelque sorte le négatif des scores de son principal concurrent. Mais l'écart entre les deux était en général plus grand là où Joseph KABILA l'avait emporté, la carte des résultats de Jean Pierre BEMBA comportait des larges « Blancs » : Il n'avait pas obtenu 5% des voix dans les deux Kivu et le Maniema ; il n'avait obtenu que 6,2% au Katanga, en Province Orientale, il n'avait pas atteint 10% dans 8 circonscriptions et pas 20% dans 3 autre. Il avait atteint 20,5% pour l'ensemble de la Province grâce aux 75% qu'il dépassait dans les territoires de Bondo, Aketi et Bosoko et 60% dans celui de Yahuma. Il avait encore des scores de 20 à 50% dans 6 territoires des Uelé et dans ceux d'Irumu et de Djugu dans l'Ituri. Ce sont essentiellement les voix initialement acquises à Mobutu Nzanga et au Général Likulia qui s'était rallié à lui dans ces circonscriptions. Dans les territoire d'Irumu et Djugu, où Joseph KABILA avait déjà obtenu 67,6 et 48,4% au premier tour et où Jean Pierre BEMBA n'avait récolté que 3,7% et 2,1%, ce sont sans doute les voix d'Azarias RUBERZA (21,2% et 37,3%) qui lui avait assuré au second tour 23,7% et 39,3% Joseph KABILA avait signé aussi une dizaine de pourcentage dans ces deux territoires où Mobutu Nzanga et Oscar KASHALA ensemble avaient récolté 1% de voix et d'autres candidats 6,2% et 10,5%.

Dans la province de l'Equateur, Jean Pierre BEMBA était le leader incontesté, avec 97,2% des voix et plus de 90% dans toutes les circonscriptions sauf à Gbadolite et Mobayi-Mbongo, où il avait obtenu 86,3 et 87,2%. Ce succès s'étendait comme nous l'avons déjà signalé, sur quatre territoires de la Province orientale et sur le Nord du Bandoundou Jean Pierre BEMBA y avait obtenu plus de 90% dans le territoire de de Inongo, Kiri, Kutu et territoire d'Oshwe, Bagata et Kwamouth et plus de 70% dans celui de Bolobo.

82

Plus au Sud dans la Province de bandundu, Jean Pierre BEMBA avait obtenu également la majorité dans le district du Kwango, à Kenye, Kasongo-Lunda et Popokabaka (avec plus de 90% dans ces derniers territoires) et dans le territoire d'Idiofa. Pour l'ensemble du Bandundu, cela lui avait assuré 60,5% des suffrages.

Dans les deux provinces voisines du Bas-Congo et du Kasaï Occidental, son succès était plus important encore, avec 74,1 et 76,7%. Au Bas-Congo, son score n'était inférieur à 70% que dans les territoires de Moanda, Lukula et Ishela. Il était supérieur à 80% dans ceux de Seke-Banza, Luozi, Madimba et Kinvula, ainsi qque dans la Ville de Matadi.

Au Kasaï Occidental, Jean Pierre BEMBA l'important dans les 12 circonscriptions avait obtenu plus de 90% à Kananga et dans les territoires de Luebo, Bibaya, Dielenge et Luiza, et plus de 80% à Dekese, Demba et Kazumba. Ses scores les plus faibles étaient à Tshikapa (59,9%), Kamonia (57,6%) et Mweka (62,0%).

Au Kasaï Oriental Jean Pierre BEMBA l'avait emporté dans 14 circonscriptions sur 18, avec un score de 67,4% pour l'ensembe. Il avait obtenu plus de 90% des suffrages dans les 5 territoires du district de Tshilenge, dans ceux de Kamiji et de Nyandajike, ainsi que dans les villes de Mbuji-Mayi et Mwene-Ditu. Ces scores sont encore proches de 80% dans les territoires de Lusambo et de Luifu (ex-Mwene-ditu) KABILA avait obtenu plus de 80% dans les territoires de Sankuru et 66% dans celui de Kabinda.

A Kinshasa, Jean Pierre BEMBA avait remporté un succès particulièrement massif. Alors qu'Antoine Gizenga avait la majorité dans la Commune de Maluku au premier tour, il réussit à l'emporter au second tour dans les 24 communes, avec une moyenne de 68,0%. Il obtena 75,2% des voix dans la circonscription de la Funa, Kin 2, avec Bumbu, Kalamu, Kasavubu, Ngiri-Ngiri et Selembao.

Dans la circonscription de la Lukunga, Kin 1 ; il avait obtenu en moyenne 70,4%, avec des chiffres du même ordre dans les communes de Kintambo, Lingwala, Mont-Ngafula et Ngaliema, des chiffres légèrements supérieurs à Kinshasa (71,3%) et Barambu (75,8%), mais un résultat sensiblement plus faible à Gombe (61,1%).

83

Dans la conscription du Mont Amba, Kin 3, son score était de 68,2%, avec le chiffre le plus élevé à Limete (74,8%) et à Matete (72,7%) et un chiffre plus faible à Ngaba (58,3%). Kisenso et Lemba lui avait accordé respectivement 66,1% et 63,4%. Dans la circonscription de Tshangu, Kin , son score général est de 59,4% avec le résultat le plus faible à Kimbanseke (54,2%), des chiffres proches de 60% à Masina et Maluku, et des chiffres légèrement plus élevés à Ndjili (66,50%) et Nsèle (65,1%).

III.5. NIVEAU D'EFFICACITE DE LA SYMBOLIQUE ELECTORALE86

III.5.1. De l'efficacité politique de la symbolique

Pour P. Braud, l'activité de la symbolisation est particulièrement intense lorsqu'il s'agit de susciter ou de renforcer les liens sociaux et de légitimer le pouvoir qui s'exerce au sein des groupes. Ces deux aspects nous permettent de déterminer l'efficacité de la symbolique électorale dans la circonscription électorale « ville de Goma ».

III.5.1.1. Stimuler un ordre social

Le travail de la symbolisation consiste souvent à dramatiser une menace extérieur désigner des adversaires pour mieux réactiver l'exigence de l'unité du groupe.

Dans ce cadre, les regroupements AMP et U N (Union pour la Nation) ont dû recourir à un nationalisme xénophobe pour susciter un dénigrement de la part des électeurs.

Chez l'AMP, l'on prévenait les rebelles, RUBERWA au premier tour), BEMBA (au premier et deuxième tour) car ces derniers sont des bradeurs de la souveraineté congolaise, ces sont des instruments des Rwandais et des Ougandais pour nuire au Congo.

Poursuivant cet argumentaire dans les coulisses de l'AMP, on déclarait au premier tour que Azarias RUBERWA est « un vrai rwandais » et non congolais.

Dans le camp du RENACO devenu au deuxième tour du présidentiel Union pour la Nation (U N) on bonde la nationalité de Joseph KABAILA

86 P. Braud, Sociologie politique, 8e ed , Paris, LGDJ, 2007, P110

84

stigmatisant qu'il est fils de Laurent désiré KABILA et que sa vraie nationalité serait rwandaise, pour le candidat RCD, il n'y a pas de tergiversation, Ruberwa c'est u rwandais. Ce regroupement renchérit que dans l'espace présidentielle de la transition seul Jean Pierre BEMBA était « vrai congolais » d'autres étant des expatriés.

Malgré toute cette rhétorique l'Union pour la Nation (U N) éprouvant d'énormes difficultés pour persuader les électeurs de la circonscription électorale ville de Goma.

Pour bien soutenir Joseph KABILA, des qualités diverses lui était attribués :

KABILA, c'et la force tranquille ;

KABILA, c'et le fils de Dieu ;

KABILA, Artiste de la paix.

Pour justifier son incapacité d'affronter le grand BEMBA, on lui collant un autre qualificatif.

KABILA Momema Maki, pour dire KABAILA porteur des oeufs qui ne doit pas se bagarrer de peur qu'il ne casse les oeufs à sa tête.

Pour dénigrer ses adversaires, l'AMP qualifiant :

- Mme Azarias RUBERWA : Rwandais/Rwandophone,

- BEMBA Jean Pierre, mangeur d'hommes/Cannibale.

Pour l'électorat de la conscription en étude, les programmes des candidats leurs semblaient dérisoire, l'essentiel étant le maintien de la sécurité en RDC et KABILA « Artisan de la paix » en était le principal pionnier car ayant mis fin à la guerre par des négociations.

III.5.1.2. Légitimer un ordre social

Les outils symboliques servent aussi à asseoir des hiérarchies, à souligner les différences d'autorités à des rangs, à des dire qui est au centre de l'ordre social, au moins dans l'idéal.

Les cérémonies officielles visent toujours à des degrés divers à créer une impression de grandeur, les rites d'investiture aussi bien que les fêtes de commémoration nationales, les aspirations solennelles, des dirigeants, de

85

l'Etat à l'occasion d'un déplacement en province, d'une réception des personnalités étrangères.

De ce qui précède, l'on comprend pourquoi les acteurs politiques congolais, ont pendant le Marketing politique commémoré les fêtes nationales selon l'importance des enjeux.

Pour éclaircir ce cas, nous pouvons comparer la date du 04 Janvier célébrant la mort de Mzée KABILA, pour le Gouvernement J. KABILA, la date du 16 Janvier est plus mobilisatrice et plus idéologique. Ainsi dit, les régimes célèbrent les événements en commémorant particulièrement les personnes qui les incarnent. C'est une occasion pour le régime de puiser dans la mémoire historique et vouloir attirer la sympathie populaire.

III.6. INTERPRETTION ET ANALYSE DES RESULTATS D'ENQUETES

Après avoir fait la lumière sur le Model d'Analyse et du cadre conceptuel et théorique de ce sujet (chapitre ler) et réalisé une analyse savante de la construction de la symbolique Electorale dans la circonscription ville de Goma (chapitre deuxième) ; au cours de ce dernier chapitre (troisième)

Il est question de présenter et d'analyser les données obtenues sur terrain en se référant à la méthodologie et aux techniques utilisées pour cette fin.

III.6.1. Méthodologie III.6.1.1. Méthodes

La méthode est définie comme l'ensemble des opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuivit, les démontrer et les vérifier.87

Ainsi, nous avons fait recours à la méthode d'analyse dynamique qui nous a permis de comprendre le dynamisme des électeurs à l'issu de l'influence de la symbolique politique. Partant de ce qui précède l'on peut dire que les élections comme action sociale constitue une occasion de confrantation des groupes, d'une part les acteurs politiques (candidats ) se lancent dans la compétions ou chacun milite pour séduire plus d'électeurs à

87 GRAWITZ M. Méthodes des sciences sociales, 10eme éd. Dalloz, Paris, 1996, P. 317

86

travers des programmes et des promesses magnifiques, d'autres part les électeurs clients qui cherchent à soutenir les candidats qui leurs offrent plus des promesses d'intérêt économique, politique, professionnel...

La méthode d'analyse dynamique sous l'approche de Georges BALANDIEN est une approche qui considère la société comme le lieu de l'inédit et tout ordre social revêt un caractère de certitude à ses sens qu'il est un compromis instable entre les forces de structurations. Le schéma de BALANDIEN dit de l'analyse dynamique88 propose le postulat de base d'une analyse dynamique. Eu égard à ce qui précède (protocole) nous avons de notre part estimé que cette méthode dynamique qui parait globalisante revêt la réalité sociale dans sa double dimension statique et dynamique89. Ainsi, par ce schéma nous nous rendons compte que la symbolique politique dont les acteurs politiques ont fait usage pendant leur campagne est avant tout un produit d'un long processus historique enraciné dans l'histoire politique du Congo de depuis 1960 jusqu'à la tenue de premières élections dite Démocratique dans notre pays.

Analyse dynamique fait également siens de concept de dysfonction, lié au concept de tension, d'effort et contrainte au niveau structurel. En effet, au lieu que les institutions issues des élections réalisent leurs promesses des campagnes principalement dans la circonscription en étude, l'insécurité et les chômages font leur bon chemin, pourtant les électeurs de cette circonscription avait voté pour que soient instauré dans cette province une sécurité et une création des emplois dignes des cadres universitaires.

L'analyse de BALANDIEN permet de saisir aisément la dynamique des structures toutes autant que le système des relations qui le constituent. Dans l'effort d'explication de la réalité politique sous analyse, la méthode de BALANDIEN permet de visualiser le passage de la transition avec sa fameuse formule 1+4 à la troisième République constituée des institutions principalement issues des élections de 2006 et jeté le pont en perspective des élections de 2011. La conjoncture des dynamiques politiques du dedans et

88 BALANDIEN G., Cité par ESISO ASIA et KABAYA Albanz., cours des méthodes de recherches en sciences sociales, G2 FSSAP, UNIGOM, 2009, p. 57.

89 WILONJA SALUMU., crise de l'autorité de l'Etat à Mwenga au Sud-Kivu face au défis de la conférence de Goma, inédit, FSSAP, UNIGOM, mémoire, 2009.

87

du dehors permet une analyse plus fine de faits politiques en privilégiant l'interaction entre les causes internes et externes. Les élections de 2006 en RDC, ont eu lieu à la suite de la volonté de la population qui avait déjà longtemps souffert des affres de la guerre et bien avant la longue dictature de Mobutu d'une part et de l'autre part la volonté de la classe politique congolaise. Ce qui fut une des causes internes de la nécessité de remettre au souverain son autorité qu'il exercerait par l'entre mise des élus issus des urnes, cette cause interne fut appuyée par une autre cause externe, celle de la volonté manifeste de la commuté internationale de rendre notre pays démocratique où cette fois celle le peuple pourra désigné les gouvernants en tous cas pas par les armes/la force.

L'analyse dynamique oblige aux chercheurs de retenir seulement la question de savoir pour quoi l'ordre social assure sa continuité, quel forme revêt cette continuité et non la question de savoir pour quoi cet ordre est affecté par la discontinuité. Dégagé par cet approche, l'explication de l'usage de la symbolique sur les électeurs laisse entre voir le fait que la considération par la majorité des électeurs du système politique congolais est resté identique même si les élections ont eu lieu.

III.6.1.2.1. La technique Documentaire

Elle a permis la lecture et l'analyse des documents écrits composés des ouvrages édités et les inédits. Cette technique nous a permis de consulter plusieurs documents traitant explicitement de notre sujet d'Etude tels que des textes légaux, des ouvrages, des Mémoires, des travaux des fins de cycles.

III.6.1.2.2. Enquête par interview

C'est une technique qui nous a permis d'obtenir des données utiles à l'enquête en interrogeant oralement toute personne susceptible de nous fournir ces données. Cette technique nous a permis de poser Quelques questions à certains cadres de partis basés à Goma.

III.6.1.2.3. Enquête par Questionnaire

Tableau N° 3 : répartition des nos enquêtés dans la ville de Goma

88

C'est une démarche par laquelle le chercheur élabore une série des questions qu'il soumet à l'enquêter.

Notre Questionnaire compte 7 Questions à éventail des réponses administrées à une population d'étude estimée capable de nous fournir des données fiables et dont nous avons besoins dans la confection de notre mémoire. (cfr population d'étude et d'échantillonnage).

III.7. POPULATION D'ETUDE ET ECHANTILLONAGE III.7.1. Population d'Etude

Notre population d'Etude est constituée des toutes les personnes qui se trouvaient dans la circonscription de ville de Goma ? lors de Deux campagnes des élections (du premier et du Deuxième tour du Présidentiel) et qui étaient en Age de voté ; dont le nombre total d'électeurs enregistrés (en rôles) aux élections de 2006.

Pour le seul circonscription « ville de Goma » étais de 180.995 électeurs.

III.7.2. Echantillonnage

Quand on parle de l'échantillon on fait allusion à un groupe d'utilité qui sera étudié au cours de l'enquête c'est-à-dire un nombre limité qui est supposé être représentatif de l'ensemble du phénomène en Question.

Bien que notre objectif ait été celui de contactes toute la population de la ville de Goma qui avait voté en 2006 concernée par cette Etude. Certaines contraintes liées généralement au temps et au moyen nous ont poussées de tirer de notre population d'enquête un échantillon.

Il ressort de ce tableau que 36% de nos enquêtés ont l'age qui varie entre 18 ans et 23 ans, 27% ont l'age qui varie entre 24 ans et 29 ans , 22%

89

Commune

Quartiers

Nombres d'Enquêtés

Commune de KARISIMBI

- MURARA

7

 

- KAHEMBE

12

 

- KATOYI

15

 

- KASIKA

10

 

- MABANGA SUD

4

 

- MUGU NGA

1

 

- VIRU NGA

14

 

- MAJE NGO

5

 

- MABANGA NORD

9

 

- NDOSHO

10

 

- BUJOVU

11

Commune de Goma

- LAC VERT

2

 

- DU VOLCAN

14

 

- HIMBI

25

 

- KATI NDO

20

 

- MAPE NDO

15

 

- KYESHERO

13

 

- MIKENO

7

Total

18

194

Tableau N° 4 : Répartition de l'échantillon selon le sexe

Sexe

Fréquence

Pourcentage

1

masculin

116

60

2

Féminin

78

40

Total

 

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que sur le 194 enquêtés, 116 soit 60% de nos enquêtés sont du sexe masculin, 78 soit 40% de cet même échantillon sont du sexe féminin

Tableau N°5 Age de nos enquêtés le jour du scrutin

Age le jour du scrutin

Fréquence

Pourcentage

De 18 à 23 ans

69

36

De 24 à 29 ans

52

27

De 30 à 35 ans

42

22

De 36 à 41 ans

12

6

De 42 à 47 ans

10

5

De 48 à 53

9

4

Total

194

100

Source : Nos enquêtes.

90

ont l'age qui varie entre 30ans et 35ns , et 6% de ces enquêtés ont l'age variant entre 36 à 41 ans, 5% ont l'age qui se situe entre 42 ans et 47 ans alors que 4% seulement de nos enquêtés ont l'age qui varie entre 48 ans et 53 ans.

Tableau N° 6 Répartition de nos enquêtés selon leurs fonctions

Fonction des enquêtés Commerçants

Agents de l'Etat Etudiants

Diplômés chômeurs taximan

Agents dans les ONGs Maçons (Maîtres & aides

Fréquence

35

20

36 27 30 23 23

Pourcentage

18

10

19

14

15

12

12

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que 19% des nos enquêtés sont étudiants, 18% sont des commerçants, 14% sont des diplômés chômeurs, 15% sont des taximan, 12% sont des Agents d'ONGs 12% autres sont des maçons et de Aides maçons mais diplômés du secondaire, 10% sont des agents de l'Etat.

Tableau N° 7 la liberté de choix de candidats par les enquêtés

Liberté

Fréquence

Pourcentage

Oui

176

91

Non

18

9

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que 176 enquêtés ,soit 91% d'entre eux reconnaissent avoir voté en toute liberté par le candidat de leur choix, 18 enquêtés soit 9% de l'échantillon n'ont pas voté en toute liberté pour le candidat de leur choix.

Tableau N 8 les raisons importantes qui ont influencés nos enquêtés a voté pour leurs candidats.

91

Raison de vote

Fréquence

Pourcentage

Appartenance Ethnique

10

5

Influence Matérielle

13

7

Bonne organisation de la compagne

70

36

Appartenance à un même parti politique

15

8

Bons discours politique

35

18

Expériences prouvée dans la politique

45

23

Autres Raison

6

3

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que 36% de nos enquêtés ont votés leurs candidats à la suite d'une bonne organisation de la campagne, 23% ont leur candidat à la suite d'une expérience prouvée en politique de leur candidat, 18% ont voté simplement leurs candidats à la suite des bons discours politiques prônant des bons programmes , 7% de nos enquêtés étaient influencés par le matériels dans leur choix, 8% ont votés leurs candidats car ils militaient ensemble dans un même parti politique formation politique, Alors que 5% de nos enquêtés ont votés les candidats de leurs appartenance Ethnique et 3% seulement ont votés leurs candidats pour des raisons du genre : Bonne organisation de la campagne , bons discours politiques, expérience incontestable de leurs candidats en politique...

Tableau N° 9 Les raisons de non convainction par d'autres candidats

Raison de non convainction

Fréquence

Pourcentage

L'inexpérience politique

57

29

La démagogie

49

25

La participation aux rébellions

73

38

Autres raisons

15

8

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau, que 38% de nos enquêtés n'étaient pas convaincu par d'autres candidats suite à leurs participations aux rebellions qui ont endeuiller toutes la nation congolaise et le nord-Kivu en particulier, 29% estiment n'avoir pas étaient convaincu par d'autres candidats suite à leur inexpérience en politique, 25% s'étaient rendu compte que d'autres

92

candidats scandaient des programmes démagogique alors que 8% de ce même enquêtés disent n'avoir pas étaient convaincu énumérées.

Tableau N°10 Nos enquêtés ont décidés de voter pour leurs candidats

Prise de décision de vote

Fréquence

Pourcentage

Avant la campagne

67

35

Pendant la campagne

55

28

Le jour même de vote

43

22

Autres moments

29

15

Total 194 100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que 35% de nos enquêtés savaient déjà pour qui ils voteraient même avant la campagne électorale, 28% se sont positionnés pour tel candidat pendant la campagne, alors que 22% ont pris position pour leur candidat le jour même du scrutin D'autres ont décidés un autres moment qu'ils n'ont pas précisés.

Tableau N° 11 : Nos enquêtés avaient voté pour leurs candidats

Raisons de choix de candidat

Fréquence

Pourcentage

Développement du pays sécurité

Projet unificateur

42

46

32

22

24

16

Création de l'emploie 50 26

Autres réponses 24 12

Total 194 100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que la majorité de nos enquêtés avait voté pour leurs candidats car ils disaient crées des emploies une fois au pouvoir , cela se remarque par le lourd pourcentage de enquêtés qui avaient voté pour cette raison 26% , 24% de nos enquêtés avaient votés leur candidat pour que la RDC soit enfin sécurisée, 22% des nos enquêtés avaient voté pour leur candidats pour que cet pays soit développé , 16% de nos enquêtés avaient voté pour que la RDC soit Unies, Alors que 12% de nos enquêtés ont voté pour toutes ces raisons et l'age de leur candidat.

93

Tableau N° 12 : La décision de voté tels ou tels autres candidats était parvenu aux enquêtés.

la décision de voter est arrivée à la suite

Fréquence

Pourcentage

D'une conférence de presse

62

32

D'un discours lors d'un meeting

71

36

D'un dialogue avec des amis

31

16

Des dépliants distribués

19

10

Autres

11

6

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que la décision de voter pour tel candidat était par venue à nos enquêtés à l'issu d'un discours tenu lors d'un meeting populaire , nous confirme 36% des nos enquêtés, 32% ont décides de voté pour leur candidat à l'issu d'une conférence de presse, 16% ont décidé de voté pour tel candidat à la suite d'un dialogue avec des amis, des familiers, des...., 10% ont décidé de voté pour tel candidat à la suite des dépliants qui leurs étaient parvenues pendant la campagne, alors que 6% de ces mêmes enquêtés avaient décider de voter les uns à la suite de l'age de leurs candidats son sans froid et les à la suite de toutes cas raisons.

Tableau N° 13 le candidat mieux connu dans la circonscription

électorale « ville de Goma »

le candidat mieux connu avant la campagne

Fréquence

Pourcentage

Jean pierre BEMBA

43

22

Azarias RUBERWA

45

23

Pierre Pay-Pay

28

14

Joseph KABILA

47

24

Nzanga MOBUTU

20

10

Autres Candidats

11

7

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que Joseph KABILA était le candidat les mieux connu par nos enquêté, car 24% de nos enquêtés le connaît mieux, suivit immédiatement de maître Azarias RUBERWA 23% , de Jean Pierre BEMBA 22% , de Pierre Pay-Pay 14% de Nzanga MOBUTU 10% et 7% de nos

94

enquêtés connaissaient la majorité de 33 candidats au premier tour , ou les avaient déjà entendu parlés.

Tableau N° 14, le projet susceptible de développé la RDC s'inspirerait de l'idéologie :

l'idéologie de

Fréquence

Pourcentage

Laurent désire KABILA

82

42

MOBUTU SESE SEKO

35

18

Joseph KASAVUBU

35

18

Colons Belges

17

9

Autres

25

13

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau, que 42% de nos enquêtés pensaient que le projet qui développerait la RDC devrait s'inspiré de l'idéologie de L.D. KABILA, les autres pensaient que les Bons projet s'inspirerai de MOBUTU ou de KASAVUBU 18% chacun , autre encore soit 13% des nos enquêtés estimaient autres idéologies , pour les uns ce projet devrait s'inspirait de l'idéologie de KABILA et une certaine , dose de l'idéologie de MOBUTU, par les autres en tout cas le projet qui développerait la RDC devrait être issu de congolais eu même car ils savent leurs prioritaire, alors que 7% de nos enquêtés n'ont pas tergiversé à souligné que le projet qui développerai ce pats doit s'inspirait de l'idéologie de colons belges.

Tableau N° 15 satisfactions des électeurs par leur choix aux élections de 2006

Liberté

Fréquence

Pourcentage

Oui

89

46

Non

105

54

Total

194

100

Source : Nos enquêtes

Il ressort de ce tableau que 105 enquêtés , soit 54% sur le 194 enquêtés ne sont pas satisfait du choix qu'ils avaient opérées en 2006 et seulement 89 enquêtés soit 46% sur les 194 enquêtés sont satisfait de leurs choix et ne le regrette pas encre.

95

III.7.ANALYSE DE LA PERTINENCE DES DONNEES

Cette section aussi importante de notre étude est essentiellement consacrée à l'analyse de la pertinence des données.

Ainsi dit ; il en découle que notre enquête a touché essentiellement 194 électeurs dont 116 du sexe masculin soit 60% de notre échantillon, 78 électeurs du sexe féminin soit 40% de notre échantillon (tableau n° 3) le grand nombre des hommes de notre échantillon s'explique par l'intéressement des hommes à la question qui fait l'objet de cet enquête.

La question de la symbolique politique lors des élections de 2006, est une étude pertinente dont les questions ont été répondues par des enquêtés essentiellement lettrés et dont l'âge le jour du scrutin de 2006 variait entre 18 ans et 53 ans. La tranche d'âge qui a récolté le plus grand nombre de pourcentage dans notre échantillon est seule dont l'âge le jour du scrutin variait entre 18 ans et 23 ans, nous avons interrogé 69 électeurs/ enquêtés soit 36% de notre échantillon. Ce lourd pourcentage des électeurs essentiellement jeunes nous fait dire que l'âge du candidat Joseph KABILA peut être parmi les facteurs qui ont mobilisés plus d'électeurs en son faveur dans cette circonscription en étude ; car 52 électeurs soit 27% avait l'âge qui variait également entre 24 ans et 29 ans et aussi 42 électeurs soit 22% des nos enquêtés avait l'âge variant entre 30 et 35 ans (tableau n° 4).

La majorité de nos enquêtés sont des étudiants (23%), nous avons préféré enquêté cette classe savante car nous estimons que les étudiants connaissent parfaitement les enjeux au tours des élections de 2006 en R.D.C et singulièrement dans la circonscription électorale Goma ville, nous avons également enquêtés sur les commerçants 18%, les diplômes chômeurs 14%, les agents dans les ONGs, les maçons (maître et aide) 12% chacun d'eux, nous avons préféré aussi les avis des agents de l'Etat 10%.

Pour toutes ces catégories, en tout cas les avis sont partagées, les chômeurs, les étudiants, les taximans, les maçons, et d'autres couches de la société tous ont voté pour leurs Joseph KABILA car il avait intégré dans son programme de 5 chantiers l'emploi. La plus part des étudiants que nous avons même interviewé nous ont affirmer que la population pensait qu'avec Joseph KABILA ils trouveront du travail du travail après leurs formations,

96

grande était leur désolation le jour de notre entretien car le chantier emploi n'étais toujours pas débuté dans la circonscription ville de Goma. Cette déception était également constatée auprès de nos aînés (qui viennent d'achever leurs formations il y a deux et trois ans mais sans travail digne), et de la grande majorité de la population. Les agents de l'Etat quant à eux 10% nous ont affirmés dans les coulisses, attendre cette année dite année du sociale (2010) pour pouvoir situer leurs appréciations du choix qu'ils avaient pour la plus part apporté au candidat Joseph KABILA (tableau n° 5).

Le tableau n° 6, nous indique que 176 enquêtés soit 91% de notre échantillon ont voté en toute liberté pour les candidats qui étaient de leurs choix, 18 enquêtés seulement soit 9% de notre échantillon n'ont pas voté en toute liberté, ces chiffres montrent que les élections étaient démocratique (du moins dans leurs formes) et que les résultats des urnes représentent la volonté du peuple. Ce qui nous faisons dire que le candidat Joseph KABILA élu à 90% de suffrages exprimés dans la ville de Goma était élu démocratiquement à l'issu d'une activité symbolique sans précédente comme dans toutes les sociétés démocratiques.

Les raisons importantes qui avaient influencées les enquêtés/ électeurs ( tableau n° 7) de voter pour tel candidat étaient la bonne organisation de la campagne 28%, l'expérience politique du candidat 23%, le bon discours programme des campagnes 18%.

Toutes ses raisons ont influencées plus d'un électeur à changer des camps, il suffit d'avoir les moyens importants que l'AMP et le PPRD, ont investis pour faire la campagne du candidat Joseph KABILA. Sur tous les médias on pouvait suivre à longueur de journée les chansons et des discours mobilisant autour du candidat indépendant Joseph KABILA. Ses chansons des campagnes étaient chanté même par des enfants ; alors que l'expérience politique dont l'électorat fait ici allusion c'est ce que certains hommes politiques disait à la population que KABILA a mis fait à la guerre par les dialogues oubliant parfois que tous les belligérants ont manifesté cette volonté de mettre fin à la guerre en acceptant de participer à tous les travaux et à chaque étape de différentes négociations où chacun des belligérants menaçait de regagner le champ de bataille.

97

Ces différentes négociations ce sont passées à Gaberone, à Addis- Abeba, à Sun City, à Pretoria, à Cap Town, à Abuja, à Bruxelles, à Genève, à New York, à Luanda, à Harare, à Kampala, à Libre ville, à Syrte, à Tripoli.

Autant des repères nous renseigne Modeste MUTINGA, sur les long cheminement qu'on sillonné les négociations pour aboutir à la situation de ni guerre ni paix90 que le candidat Joseph KABILA et ceux qui soutenaient sa candidature ce sont appropriés jusqu'à oublier la volonté de belligérants et de la communauté internationale.

Les autres candidats n'ont pas réussis à persuader les plus grand nombre de l'électorat (tableau n°8). Suite à leurs participations aux rébellions 38% de notre échantillon le démontre, 29% de l'échantillon n'étaient pas persuadé par d'autres candidats suite à leurs prétendues inexpériences politiques, alors que 49 enquêtés/ électeurs soit 25% de notre échantillon ont déniché dans le discours programme des autres candidats un caractère démagogique.

La participation aux rébellions du RCD et du MLC à fait l'objet d'une diabolisation qui a rendu difficile l'acceptation de leurs candidats respectifs par l'électorat de la circonscription Goma ville. La population reprochait au RCD des exactions et atrocités médiatisé par l'AMP et vécu par la population vivant dans les territoires jadis administrés par le RCD.

L'AMP rappelait à la population de n'est pas voté pour le candidat RCD car on le suppsonait avoir soutenu la rébellion de Laurent NKUNDA qui a endeuillé le Nord-Kivu et la province voisine du Sud- Kivu.

Quant au candidat MLC soutenu par le RENACO, l'AMP lui reprochait avoir commis beaucoup d'atrocité allant jusqu'à manger des chaires humaines. Toute cette diabolisation ne pouvait que profité au candidat n° 7 qui se disait « Mains propres N, « sans tâches N.

La majorité de nos enquêtés (tableau n° 9) savait déjà pour qui ils voteraient même bien avant la campagne (35% de nos enquêtés), alors 28% de nos enquêtés alors que 28% de nos enquêtés ont pris l'option de voter pour tel candidat après avoir subit l'action de la symbolique, ce qui nous fait dire que la symbolique électorale a récupéré un pourcentage consistant

90 MUTINGA M., op. cit, p. 17.

98

d'électeurs indécis/ flottants. Cette attitude trouve son explication une fois encore dans les traumatismes subis par la population accompagnés d'un lourd travail de mobilisation politique autour de la personne de Joseph KABILA puisant dans l'idéologie de son père et feu président Laurent Désiré KABILA, la plus appréciée dans la circonscription Goma ville estiment 82 enquêtés/ électeurs soit 42% de nos enquêtés (tableau n° 13).

Ainsi dit, les élections s'étaient déroulées en une période particulière où la population sortait comme nous l'avons souligné, immédiatement des troubles (rébellions RCD, mutinerie des homme de NKUNDA, viols et massacre des civils à certains coins de la province...) la population vivait encore sous des graves émotions liées à tous ces événements macabres. Etant donné que la vie politique/le champ politique s'organise autour d'un certain nombre des grands enjeux, la vie politique s'était construite et évoluait autours des enjeux.

Dans la circonscription Goma ville, l'enjeux le plus important fut la création de l'emploi 26% et la sécurité 24% (tableau n°10). Cela s'explique par les grands nombres des jeunes diplômés chômeurs, étudiants, que nous avons interrogés sur cette question. Au plan sécuritaire, les électeurs pensaient qu'il fallait élire celui supposer capable de mettre fait aux bandes armées incontrôlés qui opéraient en RDC et au Nord-Kivu en particulier.

La décision de voter pour tel candidat était parvenu aux enquêtés (tableau n°11) à l'issu des conférences de presses et de débats Radiotélévisés (32%), étant donné que nos enquêtés sont essentiellement lettrés l'intérêt à la politique s'était manifesté, tout le monde suivait avec attention les débats qui étaient diffusé sur toute les chaînes pendant cette période électorale. C'est à l'issu de ces débats que nos enquêtés ont découvert les candidats pour lesquels ils avaient votés en 2006.

Les candidats les mieux connus dans la ville de Goma fut Joseph KABILA estiment 24% de nos enquêtés, Azarias RUBERWA 23%, Jean Pierre BEMBA 22%, étant donné que tous ces trois candidats furent des acteurs importants de la transitions, ils étaient déjà bien connu par la population,(tableau n°12) chacun d'eux s'étaient déjà rendu célèbre négativement ou positivement.

99

Par contre, de l'avis de nos enquêtés (tableau n°14) 105 enquêtés/ électeurs soit 54% de nos enquêtés sont complètement décis du choix qu'ils avaient effectués en 2006, alors que 89 enquêtés soit 46% de notre échantillon sont satisfait. Cette insatisfaction s'explique par la non concrétisation des promesses des campagnes, pas d'emploi, la province ne bénéficie toujours pas du développement attendu, toute la province n'est pas toujours unie, l'insécurité bat son plein dans la ville, des assassinats ciblés sont enregistrés même pendant la journée à des lieux sensés sécurisés, les enlèvement des activistes de la société civile et de défense des droits de l'homme... tout ceci entre en compte pour la prise des positions des électeurs pour la désignations des futurs dirigeants.

100

CONCLUSION

L'analyse de la symbolique politique pendant les élections de 2006, une étude appliquée à la circonscription électorale ville de Goma, ce travail s'est voulu une analyse épistémologique sans complesance de l'effectivité de la symbolique politique et de son agissement sans imbroglio sur les électeurs de la circonscription ville de Goma.

Cette matrice à susciter en nous d'importantes interrogations qui s'articulent autour des questions suivantes :

· Quels sont les symboles qui ont le plus marqués la population de la circonscription électorale ville de Goma pendant les élections de 2006 en RDC ?

· Dans quelles mesures ces symboles ont-ils influencés le comportement des électeurs ?

· En quoi ont-ils influencés/marqués les électeurs ?

Au regard de la pertinence des préoccupations soulevées au niveau de la problématique nous avons estimé que :

· Les types des symboles qui ont le plus marqué la population de la circonscription électorale ville de Goma, seraient ceux reflétant la sécurisation et la souveraineté de la RDC, ceux rendant hommage aux héros nationaux, ceux traduisant un nationalisme prononcé (xénophobe) à l'égard des Etats dits anciennement agresseurs du Congo.

· Ces symboles auraient influencés les électeurs par la construction de discours politique qui puiserait leurs origines dans la mémoire collective congolaise.

Pour réaliser à bon escient ce travail, nous avons fait secours à la méthode praxéologique qui nous a permis de comprendre la scène électorale ainsi que ses corollaires. Nous l'avons appuyé par la théorie herméneutique, la quelle théorie est adapté pour l'interprétation des symboles.

Après avoir construit un model d'analyse conceptuel et théorique ; nous avons tenté présenter certains éléments d'analyse symbolique dans le deuxième chapitre (Analyse savante de la Symbolique électorale dans la ville

101

de Goma) dans ce même chapitre, nous avons tenté de présenter certains symboles importants aux quels ont recourir les actes politiques pendant cet moment Historique de la campagne, par souci d'équilibre du travail nous avons consacré le troisième chapitre à la maxeling électoral dans la circonscription électorale ville de Goma, c'est ici que nous avons abordés la manipulation des symboles et ses conséquences, d'après les enquêtes que nous avons réalisées auprès de 194 enquêtés/ électeurs, tous lettrés, nous sommes arrivés aux conclusions.

Les quelles la symbolique politique à effectivement existée et a fonctionné normalement sur les électeurs de la ville de Goma, l'exemple concret c'est l'élection de joseph KABILA, pour avoir puiser tous ces discours dans l'idéologie de son feu Père Mzée KABILA, ce qui lui faisant bénéficié d'un soutien incontestable dans la ville de Goma (ont affirmés nos enquêtes)

Les raisons qui ont parmi à Joseph KABILA e s'imposer par un score lourd sur son challengeur Jean Pierre BEMBA sont multiple, nous ne pouvons cité que certaines : les ressources matérielles énormes dont disposaient le candidat AMP. Les électeurs ce sont moins ou ne se sont pas intéressé aux programmes et ce sont plus orientés vers les allégeances identitaires des personnalités. Le conséquence majeur de cela ce que l'électorat de la ville de Goma est demeuré dans une idéologie en faveur de Joseph BABILA, ce qui conduisit à l'intolérance populaire vis-à-vis de la RDC et Ruberwa, du RENACO et BEMBA au premier tour, et de l'union pour la nation à son candidat aux deuxième tour.

Pour leur part, au premier et au deuxième tour, la RDC, le RENACO devenu Union pour la Nation, ont eu des stratégies non acceptées dans le milieu électoral de la ville de Goma et du Nord-Kivu, ainsi par exemple en bondant la Nationalité congolaise de Joseph KABILA, l'Héroïsme et l'idéologie de Laurent désiré KABILA, ces formations politiques s'exposaient à non dénigrement pris et simple d'une population dont le Kabilisme était déjà intériorisé. Toute cette architecture symbolique construite à travers ses partenaires n'a pas permis à d'autres formations politiques de faire valoir leurs arguments effectivement.

102

Notre souci et le souci de tout le peuple congolais est que le président que nous avons voté en 2006, ne s'érige pas en définitivement provisoire ou en provisionnement définitif pour diriger le Congo, nous somme sûr que dans le futur les symboles qui ont été efficace aux élections de 2006 seraient inefficaces aux prochaines élections si les acteurs qui s'en ont servi pour accéder au pouvoir n'ont pas réalisés les promesses de campagnes, ce qui pourra orienté la confiance des électeurs ailleurs.

Il sied de noter que pendant les élections de 2006, la population avait fait montré da sa maturité et l'employeur du travail de formation civique et électorale dont elle a bénéficié, notamment dans les églises et diverses ONG, elle ne s'était pas mêlée aux violences déclanchées lors de la proclamation des résultas. Le succès des électrons de 2006 est victoire plus encore que celle de la CEI.

Ce faisant, cette praxéologies analytiques autour de la symbolique politique défendue essentiellement et pertinemment par phillipe Braud, et son application pendant la périodes de deux propagandes pour les élections présidentielles en RDC et singulièrement dans la circonscription électorale ville de Goma ne peut pas être prise comme achevée, ou ayant atteint son point culminant d'analyse politologique, loin de là, elle constitue plutôt un déclencheur du débat qui reste ouvert.

103

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38. METHA KUBOTA, P,. Des motivations des électeurs dans le choix de gouvernant aux élections législatives et présidentielles de 2006 à Goma, TFC, inédit, FSSAP, UNIGOM, Goma, 2006.

39. MUGANGUZI, J., La symbolique politique en R.D.C, inédit, FSSAP, CUB, Mémoire, 2002.

40. OTEMIKONGO MANDEFU., Méthodologie de la science politique, cours, L1 SPA, FSSAP, UNIKIS, 2009.

41. MESTDAGH, M., Engagement social : Election, l'Epiphanie, Limeté - Kinshasa, 1991.

42. Petit guide du citoyen, Kinshasa Presse, CEI, R.D.C, 2006.

44. GRWITZ, M., Méthodes des sciences sociales 10e édition, Dalloz, Paris, 1996.

106

TABLE DES MATIERES

107

 

UNIVERSITE DE GOMA
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

 

Nous sommes étudiants finalistes en deuxième Licence, science politiques et administratives, et sommes entrain de mener une étude se rapportant à l'analyse de la symbolique politique lors des élections de 2006 en R.D.C, une étude que nous appliquons à la circonscription électorale « ville de Goma » où vous étiez lors de deux campagnes présidentielles.

En effet, nous sollicitons votre contribution en répondant aux questions spécifiques proposées. Pour répondre, veillez seulement cocher dans le carreau à coté ou alors remplir la partie vide laissée pour cette fin.

Nous vous garantissons de garder votre anonymat, et que les renseignement fournis ne seront utilisés que pour des fins scientifiques.

IDENTIFICATION

Sexe : Masculin Féminin

Votre âge le jour du scrutin Ans

Fonction:.................................................................................

Quartier Habiter à Goma pendant les deux campagnes Electorales.................../ Commune de...............................

1. Avez-vous voté librement le candidat de votre choix

Oui Non

2. Pour quelles raisons avez-vous voté pour tel candidat et non tels autres ?

a) Son appartenance Ethnique

b) Influence matérielle familiale, amicale

c) Par la bonne organisation de sa campagne

d) Appartenance à un même parti politique

e) Pour son bon discours politique

f) Par son expérience prouvée dans la bonne gouvernance

g) Autre raisons (A cité...)...............................................................

3. Pourquoi d'autres candidats ne vous ont pas convaincus lors de la campagne ?

a) L'inexpérience politique

b) La démagogie

c) Pour avoir participé aux rebellions

d) Autres raisons (A citer....)...................................................................

108

4. La décision de voter pour votre candidat président étais parvenue :

a) Avant la campagne

b) Pendant la campagne

c) Le jour de vote

d) Autres réponses (A cité) E

5. Les raisons importantes qui avaient militées pour votre choix étaient :

a) Le développement du pays

b) Le projet unificateur

c) La sécurité

d) Autres réponses (A cité)

E

6. Vous aviez décidé de voter pour votre candidat président, à l'issu :

a) D'une conférence de presse

b) D'un discours lors d'un meeting populaire

c) Un dialogue avec des amis

d) Des dépliants distribué

e) Autres réponses (A cité)

E

7. Le candidat qui était mieux connu par vous et vos proches avant la campagne électorale.

a) Jean Pierre BEMBA

b) Azarias RUBERWA

c) Pierre Pay- Pay

d) Joseph KABILA

e) Nzanga MOBUTU

f) Autres candidat (A cité...)........................

8. Pour vous le projet de société que vous croyiez capable de développer pays celui qui s'inspirait de l'idéologie de :

a) L.D KABILA

b) MOBUTU SESE SEKO

c) Joseph KASAVUBU

d) Colonisateurs Belges

e) Autres réponses (A cité) E

9. Etes-vous satisfait du choix que vous aviez accomplis lors de élections de 2006 ?

Oui Non

UNIVERSITE bE GOMA

0 UNIGOM

FACULTE bES SCIENCES SOCIALES AbMINISTRATIVES ET POLITIQUES
bEPARTEMENT bE SCIENCES POLITIQUES ET AbMINISTRATIVES

ANALYSE bE LA SYMBOLIQUE POLITIQUE PENbANT
LES ELECTIONS bE 2006 EN R.b.CONGO ~
Etude appliquée il la ville de G. ma

Par : SADIKI MUDARHI Ephrem

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de Licence en Science Politique et Administrative.

Option : Science Administrative Directeur : MPO NGO BOKAKO

Professeur ordinaire

Encadreur : AHADI SENGE Phidias

Assistante.

Année Académique 2009-2010






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld