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Analyse de la symbolique politique pendant les élections de 2006 en RDC. Une étude appliquée à  la ville de Goma

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par Ephrem SADIKI MUDARHI
Université de Goma - Licence en science politique et administrative 2009
  

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CHAPITRE DEUXIEME

ESSAIE D'ANALYSE DE LA CONSTRUCTION DE LA
SYMBOLIQUE ELECTORALE DANS LA VILLE DE GOMA

II.1. LA VIE POLITIQUE ET L'ELECTION COMMEMIROIRE POLITIQUE

Les pratiques et les activités de la vie institutionnelle représentent un miroir politique de la société. De la même façon que nous reconnaissons singulièrement dans l'image que nous avons des autres personnes que nous rencontrons dans notre expérience sociale, les institutions d'une société, d'un pays ou d'un peuple représentent un ensemble de pratiques, de stratégies, des structures, d'acteurs, aussi, qui renvoient à ce peuple ou à cette société une représentation de lui-même de nature à faire apparaître, enfin de compte le sens du contrat social qui le fonde. La vie politique théâtralise la vie sociale, en lui donnant les formes, les structures et les logiques d'un ensemble de représentation, dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître dans les stratégies, les discours et les mises en scène des acteurs politiques. La relation entre les citoyens et les acteurs politiques qui mènent la vie des institutions est une relation de représentation65.

En effet, les acteurs de la vie politique donnent une représentation de la vie sociale, sous la forme du jeu des institutions aux citoyens qui sont les spectateurs de cette mise en scène, plus ou moins fidèle, en ce qu'ils se reconnaissent plus ou moins dans cette image d'eux- même qu'ils ont, quoi qu'il en soit contribué à former. C'est la rigueur et la fidélité de cette représentation politique de la société qui en conditionne la pérennité de façon adéquate et significative par les acteurs de la politique. Aucune leçon ne semble avoir été tirée du spectacle que donne le monde depuis un moment, écrivait. Joshua, selon lequel la vie politique est une représentation théâtralisée de la société peut, d'ailleurs, fonder une critique et une dénonciation.

65S. JOSHUA, cité par Pierre Vergence & MALUMALU Op. cit P112

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Les batailleurs courent la campagne pour nous convier au spectacle, mais pourquoi nous prend-t-on ? Nous connaissons la troupe de ces acteurs depuis transition !... Qu'elle constitue un bon spectacle ou un mauvais, la vie des institutions et la pratique des acteurs politiques et de leur pouvoir est, ainsi, toujours, une représentation théâtralisée de notre société politique.

Mais, si la vie politique représente toujours un spectacle de notre société, c'est que, comme miroir elle fonde une dimension collective de la vie sociale. En prenant conscience, grâce au spectacle qu'elle nous en donne, de ce que nous sommes collectivement, nous nous fondons nous-même comme identité collective, comme devant un spectacle au quel nous assistons. Peut être d'ailleurs, est-ce ce qu'explique le stapeur qui a saisi ce pays devant le résultat du premier tour de l'élection présidentielle de 2006.

La vie politique nous a ce jour là, représentée sous un jour que nous ne souhaitions sans doute pas, la surprise en l'occurrence, car s'en était sans doute une, tient à ce que nous avons souvent sous les yeux la conscience de ce que nous sommes singulièrement : les occasions ne nous manquent pas de voir des représentations spectaculaires de nous-même, du miroir réel de la toilette du matin aux miroirs symbolique que représentent, pour nous toutes les rencontres que nous faisons dans la journée. En revanche, les occasions sont plus rares de cette confrontation, comme en un miroir, avec l'être collectif que représentent nos appartenances et notre sociabilité. C'est sans doute, insensiblement lors de cette élection de 2006, que les idées de gauche avaient fait leur chemin, au point d'empêcher la gauche d'être en situation de représenter le peuple.

Il a donc fallu l'élection pour que nous parvenions à une reconnaissance spéculaire de la société politique que nous constituons par notre engagement et par nos choix institutionnels. L'élection représente le moment du réel de la spécularité : elle est l'événement par lequel le miroir social acquiert la consistance d'un fait du réel ne serait- ce que parce qu'elle est l'heure des comptes. Tant que la vie politique ne se compte pas, tant qu'elle ne fait pas l'objet d'une mesure, on peut faire dire ce que l'on veut au miroir qu'elle nous tend. C'est le jour du décompte de voix que la mesure

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devient objective, et, par conséquent, qu'elle acquiert la force d'une réalité à la quelle on ne peut se soustraire. Le jour des comptes, le miroir politique n'est plus une représentation imaginaire : la représentation acquiert la consistance d'une spécularité réelle66.

C'est que l'élection représente une mise en coeur active de la spécularité, d'abord parce qu'il choisir, ensuite parce qu'il faut mesurer, enfin parce que ce sont des réalités qui sont issue de ce choix. Comme il faut choisir, le scrutin nous sommes d'exclure un candidat, et, ainsi nous sommes de donner une consistance réelle à notre opinion et à notre engagement. Il ne s'agit plus d'un engagement en paroles ou en imaginaire, il s'agit d'un engagement réel, car il a des incidences pratiques sur le réel de la vie politique de notre pays. Ensuite, comme il faut mesurer, le choix, électoral va avoir la consistance effective d'un nombre d'électeurs : les idées et les engagements symboliques énoncés avant l'élection vont, le jour de l'élection, se trouver porter par des électeurs réels, actifs, qui se seront déplacés pour donner une réalité à leurs choix. Enfin, ce choix que nous avons fait va s'incarner dans la réalité d'une vie institutionnelle effective des mesures vont être prises par ces représentants que nous avons élus et des choix vont être faits en notre nom à nous et des choix qui vont engager le réel de notre existence et cela pour plusieurs années.

Ainsi dit, il convient de signaler qu'aucun groupement, aucune organisation ne peut manifester son existence si ce n'est qu'à travers des symboles.

La plus modeste association éprouve les besoins de s'attribuer un nom, un cycle ou un logo pour attester sa réalité67. Dans ce chapitre, nous allons devoir analyser la construction des symboles, identifier les symboles et leurs récupérations.

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