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Analyse de la symbolique politique pendant les élections de 2006 en RDC. Une étude appliquée à  la ville de Goma

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par Ephrem SADIKI MUDARHI
Université de Goma - Licence en science politique et administrative 2009
  

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0. 2. PROBLEMATIQUE

La RDC est un pays dont le parcours politique est on ne peu plus tumultueux, plusieurs fois théâtres d'événements malheureux et dont l'issu n'a pas garanti un lendemain meilleur. Le fondement politique sur lequel s'est fondé ce pays n'a été à sa honte qu'un fondement fait d'argile, qui du reste n'a pu faire face de manière responsable à certaines intempéries. Ce pays a connu à l'aube de son indépendance, différentes rebellions. Les pillages n'ont faits que décélérer le rythme de croissance escompté et bien après, d'instabilités politique. Ce pays dans lequel l'ignorance a constitué le lit de la dictature, a été géré de manière paternaliste, où seuls les devoirs des enfants sont reconnus mais leur droits aliénés par celui-là même qui devrait garantir leur bien-être.

La participation politique peut s'effectuer d'une façon pacifique (le vote, la participation a des activités officielles,...) ou d'une façon non

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pacifique c'est-à-dire, la violence (insurrection militaire, rébellion...) dans cet travail, nous nous sommes proposé d'aborder cette participation politique sous ses aspects pacifiques à savoir les élections.

En effet, après seize ans de longue transmission caractérisée par une crise généralisée (décroissance économique, crise de légitimité, rébellion successives...), le leadership congolais sous le poids de la dynamique interne et externe s'est convenu de résoudre le problème de crise de légitimité par la remise en Etat du constitutionnalisme en RDC.

A partir de ces résolutions conclues à sur city en 2002, le pouvoir devrait être remis entre les mains du peuple qui l'exercerait par l'entremise des ses représentants (les Elus du peuples.

A cet effet, ce qui importe ce n'est plus la force (les armes), mais c'est plutôt la persuasion ; la conviction pour se légitimer. L'instrument important de cette persuasion demeure le Marketing politique.

Elle ne peut exister ni être efficace si elle ne recourt pas à des discours, à des signes, à des idéologies, à des symboles,... bref à la symbolique. Ainsi dit, la symbolique politique à était utilisée pour l'identification des acteurs politiques candidat car comme l'expose Roger-Gérard SHWARTZNBERG, la persuasion se situe d'emblée dans un marché politique en situation de concurrence. A cet effet, l'acteur politique candidat cherche à se créer une idéologie, des rituels, des discours mobilisant le démarquant vis-à-vis des ses adversaires9.

Au Nord-Kivu comme dans toutes les provinces du pays, l'occasion a été offerte aux acteurs politiques pour exposer le pouvoir sur la scène. C'est un moment, selon Lucien SFEZ, où chaque leader, chaque famille politique tente de se démarquer des auteurs tous en esquissant un projet unificateur pour le pays tout entier. Le procédé symbolique est ici identifie : créer un hiatus à surmonter entre deux pôles ennemis et faire recours à d'anciennes mémoires10, partout la scène se trouvait monopolisée par des candidats qui transformaient les citoyens en spectateurs et les militants en figurants dans l'objectif de capitaliser un nombre important des militants.

9 SHWARTZENBERG R-.G., L' Etat spectacle, Paris, Flammarion, 1997, P.197

10 SFEZ L., la symbolique politique, 2e éd, Paris PUF, 1996, p.4.

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Cette période fut caractérisée par des meetings passionnants sur des places publiques et surtout sur des Médias. On a pu remarqué la présence permanente d'objets matériels symboliques des formations politiques où l'on retrouverait des effigies des candidat des images géantes exposer sur des rues et/ou sur des places publiques... toute cette symbolique fut construite dans l'objectif de l'identification des candidats et de réveil de la mémoire collective.

En se présentant devant les électeurs, les candidats promettaient d'être les bâtisseurs et de managers de la notion congolaise à travers d'ambitieux programmes, puissant dans l'histoire du pays les candidat ont dû faire recours aux héros et martyrs dont les dates commémoratives ont été objet de récupération politique.

Ces journées commémoratives des héros furent des occasions importantes pour la transmission des messages.

Pendant ce rendez-vous électoral, les Médias ont joué un rôle très important de socialisation politique. Cependant, si certains furent des outils d'éducations civiques électorales, d'autres ont étés par contre de véritables instruments de propagandes véhiculant souvent de propos vexatoires à l'égard des adversaires politiques.

Cette théâtralisation du politique a coïncidé avec la construction des symboles par les acteurs politiques voulant se faire connaître par le plus grand nombre d'électeurs en concurrence avec les adversaires.

Pour Michel BONGRAND, une campagne doit se fixer trois objectifs" : - Confronter l'électoral acquis : il n'est pas possible de lui donner l'impression qu'on l'oublie ou qu'on le néglige ;

- Séduire l'électoral hésitant : on va tenter de faire pencher la frange hésitante, les flonting votes ;

- Faire douter l'électoral opposant : on va l'amener à s'interroger sur son vote.

La symbolique politique fait éclater une dialectique idéologique entre les adversaires politiques. Ainsi, en dehors dune double image répulsive et attractive qui est travaillée, adaptée et investie par l'individu ou le groupe,

11 BONGRAND M., le marketing politique, Paris, PUF, 1986, P46.

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pas d'identité possible, aucune participation à la vie publique, mais l'anarchisme individuel et l'apathie12.

Ainsi donc, si certains symboles ont véhiculé des idéologies de concorde prônant la réconciliation et l'unité de la Nation, d'autres par ailleurs ont été l'occasion de réveiller les démons de division et de la et de la haine suscitant ainsi le traumatisme et la colère.

Ce dynamisme symbolique permet de rendre compte de grandes manifestations psycho- sociales de l'imagination symbolique et leur variation dans le temps et dans l'espace en RDC en générale et au Nord-Kivu en particulier. Cette diversité idéologique à travers la compétition électorale nous permet, de considérer le pouvoir à cette période électorale comme objet de litige que se disputent les classes dominantes13 à savoir les formations politiques et les candidats indépendants.

Dans ce travail nous projetons notre analyse sur trois formations politiques ayant été parmi les principaux compétiteurs au premier tour des élections présidentielles. Il s'agit de l'Alliance de la Majorité Présidentielle de Joseph KABILA, du Rassemblement Congolais pour la Démocratie d'Azarias Ruberwa ; du Regroupement des Nationalistes Congolais, patronné par le Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba ; nous parlerons également du deuxième tour des élections Présidentielle qui a opposés l'AMP et l'Union pour la Nation. L'idéologie de l'AMP estime puiser dans le Lumumbisme et le Kabilisme, alors que le RENACO touche dans le tréfonds du Nationalisme congolais, voter un candidat congolais d'origine, l'unique à vouloir le bonheur et le bien-être des congolais, s'agissant du RCD, il appuie ses arguments de compagne sur la bonne gouvernance des affaires publiques.

Devant cette confusion idéologique, il revenait aux électeurs clients d'opérer un vote judicieux selon qu'ils trouvaient satisfaction chez l'un ou l'autre candidat. Pour LIPSET et LAZARSFELD, quatre propositions

12 SFEZ L., Op.cit P 454.

13 JM ELA, Quand l'Etat pénètre en brousse...les ripostes paysannes à la crise, Paris, Karthala, 1990, P38

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explicatives de différences de participation peuvent être constatées d'un groupe social à l'autre14 ;

1. Un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé que ses intérêts seront plus fortement affectés par la politique Gouvernementale (vote d'intérêt)

2. un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé qu'il sera mieux informé des conséquences qu'auront pour lui les décisions gouvernementales ;

3. un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé qu'il sera soumis à des plus fortes pressions sociales s'exerçant dans le sens de la participation ;

4. un groupe atteindra un taux de participation d'autant plus élevé que

les pressions vont dans le même sens sinon, il tendra à s'abstenir.

Pour exposer les symboles, leurs idéologies, leurs programmes, les candidats ont utilisés plusieurs moyens dont les plus important ont été : les médias, les images, les théâtres, les séminaires, les manifestations, la danse des chants, les tracts, les livres...

Nous tenterons d'approfondir ces éléments dans les parties qui suivent. Dans l'objectif de mieux disséquer cette matrice, nous nous interrogeons sur trois faits :

- Quels sont les symboles qui ont les plus marqués la population de la circonscription électorale Goma ville pendant les élections de 2006 en RDC ?

- Dans quelle mesure ces symboles ont-ils influencé les électeurs pendant la campagne électorale à Goma ?

- En quoi ont-ils marqué/ influencé les électeurs ?

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein