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Evaluation de l'utilisation des antibiotiques en pratique dermatologique: Enquête par questionnaire auprès de dermatologues marocains

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par Sophia Benomar
Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat Université Mohamed V - Médecine spécialié dermatologie 2009
  

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d) Les plaies chroniques

d.1) Recommandations de la littérature : [20,21,22,23,24,25]

Une plaie chronique est une perte de substance cutanée n'ayant aucune tendance spontanée à la cicatrisation. Il s'agit essentiellement des ulcères de jambes, des maux perforants plantaires et des escarres.

Elle représente un problème de santé publique. La formation des médecins concernant les plaies chroniques est souvent insuffisante et il en découle des pratiques empiriques variables d'un soignant à l'autre parfois décalées par rapport aux recommandations consensuelles.

La colonisation de plaies chroniques par des bactéries potentiellement pathogène est bien connue. Lorsque l'on effectue des prélèvements systématiques sur une plaie chronique on peut retrouver de nombreux germes non saprophytes de la peau (staphyloccocus aureus, streptococcus pyogenes, pseudomonas aeruginosa, proteus mirabilis...) et il semblerait bien que cette colonisation n'interfère pas avec la cicatrisation.

Le professeur Amblard avait démontré l'importance du comptage des germes. Ainsi, en dessous de 100000germe/cm2, la prolifération n'empêche pas la cicatrisation et ce quelque soit le germe; en revanche au-delà de 100000 germe/cm2, la cicatrisation est entravée et un traitement anti-bactérien semble indiqué.

Il n'est pas recommandé de réaliser systématiquement de prélèvements bactériologiques sur une plaie chronique, en dehors de signes patents d'infection. Il serait cependant intéressant de demander un comptage des germes en cas de prélèvement.

Place de l'antisepsie :

Une revue de la littérature de 1996 n'a pas trouvé d'étude clinique prouvant l'intérêt des antiseptiques (ATS) dans les plaies chronique. L'ATS réduit le nombre de bactéries de façon ponctuelle mais au bout de 15 à 30 mn, en fonction de l'ATS utilisé, la flore bactérienne reprend sa croissance. De plus, il a été démontré que les ATS avaient une action cytotoxique sur les kératinocytes et les fibroblastes, retardant ainsi la cicatrisation, ceci sans compter le rôle bien connu des ATS dans la survenue d'eczémas de contact et de dermites irritatives.

En conclusion, l'utilisation des ATS sur une plaie chronique n'est pas recommandée. Un lavage avec savonnage quotidien parait suffisant et il semble aussi important que cette information soit diffusée auprès du patient et de sa famille en rappelant que le savonnage décolle les bactéries et le rinçage les élimine.

Place de l'antibiotique local

Les recommandations de l'AFSSAPS sur la prescription d'antibiotiques locaux rappellent que ceux - ci n'ont d'intérêt ni dans la prévention, ni dans le traitement des plaies chroniques et de leurs complications infectieuses.

Comme pour les ATS, les antibiotiques locaux n'ont pas montré d'intérêt dans les processus de cicatrisation et peuvent aussi être responsables de dermites de contact.

Place de l'antibiothérapie générale 

Elle n'est indiquée que lorsqu'il existe des complications infectieuses locorégionales. Une étude randomisée comparant un groupe recevant des soins locaux adaptés et un autre recevant une antibiothérapie (ciprofloxacine ou trimethoprime) en plus des soins, afin d'étudier l'intérêt de l'antibiotique sur la vitesse de cicatrisation et la taille d'un ulcère, n'a pu montrer aucune différence significative entre les deux groupes ni sur le temps de cicatrisation, ni sur la taille de l'ulcère. En revanche, une augmentation de la résistance à l'antibiotique a été constatée chez le groupe traité.

Il est vrai qu'une plaie chronique demeure une porte d'entée à une infection (érysipèle, ostéite ...) mais la meilleure prévention de ce risque infectieux et d'obtenir une cicatrisation dans les meilleurs délais. Celle-ci ne pourra être obtenue qu'avec des soins de propreté, des pansements adaptés au stade de la plaie et un traitement étiologique de la plaie chronique.

Prise en charge des plaies à SAMR 

Le staphylocoque SAMR est responsable d'infections nosocomiales graves, nécessitant des traitements ATB lourds et onéreux. Cependant, une colonisation à SAMR d'une plaie chronique est- elle plus dangereuse qu'une colonisation à staphylocoque méticilline sensible ? Amène-t-elle une prise en charge différente ?

Une étude prospective comparative de la morbidité des SAMS et SAMR dans les plaies chroniques n'a pas montré de différence entre les deux groupes quant à l'évolution des plaies sur 25 mois. Cette étude tend à montrer que la présence d'un germe résistant dans une plaie chronique n'est pas un signe prédictif d'une évolution défavorable.

Par conséquent, l'utilisation des antibiotiques pour les plaies chroniques à SAMR répond aux mêmes

critères que les autres plaies chroniques non SAMR, à savoir, de ne traiter que devant des signes d'infection constatés.

Il est à noter toutefois que les patients porteurs de germes résistants sur leur plaie chronique constituent un réservoir. Dans ce sens, il faudra insister sur le lavage des mains et l'isolement de la plaie. En milieu hospitalier, le patient sera mis en isolement et le personnel au contact de celui-ci sera astreint à des règles d'hygiène strictes.

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