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La lipoprotéine Lp(a):son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique

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par Marie- Christine Guimont
Université Paris V - Docteur d'état en pharmacie 1998
  

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2.3.4.3. Evolution du gène de l'apoprotéine (a)

Les protéases de la coagulation et de la fibrinolyse possèdent d'importants domaines non catalytiques liés au côté N-terminal du domaine protéase ce qui les distingue des simples protéases. Le rôle de ces domaines est de permettre la liaison des protéases à leur substrat, l'activation en enzyme, l'interaction avec les cofacteurs et inhibiteurs, et à travers ces interactions, de réguler les cascades de la coagulation et de la fibrinolyse. Ces régions sont essentielles à la spécificité de ces enzymes. On en distingue 4 principaux types : les kringles, les domaines vitamino K dépendants liant l'ion Calcium, les domaines en doigts, et les domaines du type facteurs de croissance. Ces 4 types de domaines correspondent à des unités génétiquement autonomes qui auraient fusionné avec les domaines protéases à différentes époques de l'évolution ( Figure 14)

L'importante similitude de séquence des 5 kringles du plasminogène suggère qu'ils sont apparus par duplication intra-génique. Le même phénomène est évoqué pour les 2 kringles du t-PA. D'ailleurs, le plasminogène et ses 2 activateurs sont plus étroitement apparentés entre eux qu'avec aucune autre protéine de la coagulation 141.

Les études de comparaison de séquence et les prédictions de structure secondaires ont montré que pendant l'évolution, les kringles ont conservé leur architecture générale et ont divergé vers la liaison à diverses protéines à partir d'un module ancestral commun, (probablement représenté par le matériel génétique codant pour le K4 du plasminogène) spécialisé dans la liaison aux protéines. Leurs différences de spécificité fonctionnelle sont dues à des modifications de conformation à la suite substitutions d'acides aminés 156

Les gènes de l'apo(a) et du plasminogène sont étroitement apparentés et proviennent probablement d'une duplication récente du gène du plasminogène suivie de la délétion des exons codant pour les kringles 1 à 3, et de la multiplication des kringles 4 126. L'apoprotéine(a) apparaît comme un membre récent de la "super-famille" des protéases de la coagulation et de la fibrinolyse. Au cours de l'évolution, l'émergence de nouvelles protéines se fait souvent par duplication de gènes puis modification de séquence pour donner une nouvelle fonction.

Par des calculs basés sur le taux des substitutions de nucléotides dans les régions non traduites des gènes R de la globine des primates, l'émergence de l'apo(a) serait survenue il y a 40 millions d'années, au moment d'une divergence phylogénique chez les primates. D'ailleurs la Lp(a) a été mise en évidence chez certains primates non humains (où elle se

Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT MC 92/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis

Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT MC 93/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis

révèle polymorphe comme chez l'homme) et pas chez d'autres, ni dans plusieurs autres espèces où on l'a cherché (lapin, rat, bovins).

La comparaison des cDNA de l'apo(a) humaine et du singe rhésus entre eux et avec ceux du plasminogène révèle que les 2 apo(a) sont très proches et possèdent la même homologie avec le plasminogène. Les différences observées concernent le kringle 5 qui est absent de l'apo(a) du singe, et le nombre de kringles 4 qui est plus important chez l'homme 157.

La découverte de la Lp(a) chez le hérisson (d'Europe puis d'Afrique) 158, confirmée récemment par le clonage du gène 159 a suscité plusieurs réflexions :

- l'apo(a) serait peut être apparue avant la divergence des principaux ordres de mammifères et n'aurait été conservée que chez certains primates et dans de rares espèces.

- l'apo(a) serait apparue plus d'une fois au cours de l'évolution des mammifères. Ceci a été récemment confirmé par comparaison des séquences d'ADN et par analyses phylogéniques. L'apo(a) humaine est apparue par duplication du gène du plasminogène pendant l'évolution récente des primates, il y a environ 40 millions d'années. Par contre l'apo(a) de type "multi kringles 3", qu'on retrouve chez le hérisson, a évolué par duplication indépendante du même gène il y a 80 millions d'années. Le gène du plasminogène a donc subi pendant l'évolution, 2 duplications indépendantes ayant produit 2 formes d'apo(a) dans 2 groupes d'espèces très éloignées phylogéniquement 160

- certaines espèces pourraient sécréter de la Lp(a), d'autres non 153 .

Le clonage du gène de l'apo(a) du hérisson montre que l'apo(a) du hérisson est différente de l'apo(a) humaine. Les gènes sont apparus indépendamment par multiplication de domaines différents du gène du plasminogène. L'apo(a) humaine résulte de la multiplication du kringle 4 du plasminogène qui contient 6 cystéines, et l'avant dernier dernier kringle 4 possède une 7ème cystéine permettant la liaison à l'apoB. Par contre l'apo(a) du hérisson provient d'une duplication du gène du plasminogène avec délétion de tous les domaines structuraux sauf le kringle 3 suivie d'une multiplication de ce domaine, lui conférant ainsi une certaine ressemblance avec l'apo(a) humaine. Chez le hérisson le kringle 3 du plasminogène possède 7 cystéines, alors que tous les kringles 3 sauf le dernier, ont perdu la 7ème cystéine. Chez l'homme c'est l'avant dernier kringle 4 (antépénultième kringle) qui possède une 7ème cystéine (Figure 19).

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apo(a) humaine 14j4;4j4~~~I4j4I4I4I414 4 4.4 5 PRor
·

-

159

3

apo(a) hérisson 3 3 3 13 I /1 3 13

Figure 19 : Séquences comparées des cDNA du plasminogène et des apo(a) humaine

et du hérisson

Dans la structure du plasminogène, la 7ème cystéine du kringle 3 forme une pont disulfure avec une cystéine du kringle 2.

La conservation d'une 7ème cystéine (libre) dans l'un des kringles des apo(a) humaine et du hérisson, suggère qu'elle est utile à la liaison avec une protéine cible.

Bien qu'ayant perdu l'activité protéolytique, par substitution (homme) ou par délétion (hérisson), les 2 apo(a) forment une liaison disulfure avec l'apoB100 pour constituer une lipoprotéine, et sont capables de se lier à la lysine, à la fibrine et inhiber la liaison et l'activation du plasminogène

Comme l'apo(a) humaine, l'apo(a) du hérisson comporte de multiples copies de kringles. La signification adaptative des multiples kringles de l'apo(a) est inconnue.

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