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Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à  N'Djaména au Tchad

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par Emmanuel Ngueyanouba
Université catholique d'Afrique Centrale - Maà®trise en sciences sociales- socio- anthropologie 2005
  

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2.2. Gestion des ordures ménagères à Cotonou

Fidèle Tonon dans un article publié dans Enda (1990 : 79-92) note que la collecte et l'élimination des déchets solides dans les villes du Tiers Monde constituent l'une des difficultés de gestion que rencontrent les autorités municipales. Les déchets en fait sont très visibles dans le milieu urbain mais l'urgence de leur élimination n'est pas perçue comme éminente. Selon cet auteur, le rythme de développement des villes crée des besoins d'investissement (eau, éclairage, transports...) par rapport auxquels la gestion des déchets n'est pas une priorité. Et il pense que ceci illustre bien la situation de la ville de Cotonou.

Cotonou en fait est présenté comme la première ville du Bénin. Elle renferme 51% de la population urbaine du pays et plus de 75% des activités industrielles. Ce développement s'accompagne de nombreux problèmes dont l'assainissement et l'évacuation des déchets de la ville. Tonon rapporte avec prudence que 35% seulement de déchets produits en 1982 dans la ville sont ramassés par le service de voirie (l'étude qui fournit ce chiffre date de 1985 la situation du Bénin a donc probablement changé depuis ce temps). Cette année-là, 50850kg de déchets sont collectés par jour soit 123g par habitant. Selon Tonon, ce chiffre ne correspond pas à la réalité. Car sur le plan spatial, les véhicules de la voirie desservent à peine le tiers du territoire de la ville.

L'année suivante, un autre auteur Bindu N. Lohani rapporte qu' « à Bamako, 800m 3 d'ordures ménagères sont produites par jour mais seuls 250m3 environ sont collectées sur une zone qui ne couvre pas l'ensemble de l'agglomération » (Bindu N. Lohani ; 1990 :166-167). Et pour remédier à cette situation, les pouvoirs publics « ont décidé de l'organisation périodique de campagne de salubrité, qui mobilisent tous les travailleurs et les populations de Cotonou. » Mais le problème n'est pas résolu pour autant car « l'extension des tas d'immondices se poursuit, surtout dans les quartiers populaires ». Il tente d'expliquer cet échec par un certain nombre d'arguments.

- l'échec des acteurs politico-administratifs : il montre que, le quartier, la commune, le district et la province sont des structures de l'Administration territoriale béninoise « définies par la loi organique du 10 octobre 1981 portant création, organisation, attribution et fonctionnement

Gestion des ordures ménagères à N'Djaména

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des organes locaux du pouvoir de l'Etat et de ses organes exécutifs » en matière de gestion des déchets.

- au niveau du quartier par exemple, il existe le « Conseil Révolutionnaire Local (CRL), présidé par le délégué du quartier (...). Dans le domaine de la gestion des déchets, le CRL doit organiser les campagnes nationales de salubrité et veiller à l'entretien des chemins et des rues, ainsi qu'à leur commodité et à la sécurité des usagers ». Malheureusement le quartier ne dispose pas de budget propre.

- la commune, elle, est le niveau administratif le plus bas ayant droit de décision en matière d'urbanisation et de gestion urbaine. Mais il se trouve que le budget communal relève du budget de district. La dépendance financière de ces structures leur pose certes des problèmes dans leurs tâches mais l'auteur ne montre pas comment.

- le district par contre assigne à la voirie une série de tâches et de moyens pour la gestion des déchets solides mais il peut accomplir un certain nombre de tâches. Ici également l'auteur ne montre pas quelles sont les difficultés qui se posent au district. De même, il ne montre pas quelles sont les difficultés de la Province qui a son autonomie budgétaire, contrôle les budgets des districts et dispose des services techniques telle que la voirie.

Le défaut majeur des acteurs politico-administratifs réside dans l'inégale répartition des districts urbains par province. En effet, selon Tonon, Cotonou dispose seulement de six districts urbains qui sont tous situés dans la province de l'Atlantique qui est la province administrative. Or la ville entière se compose de quatorze provinces. C'est dire qu'il y a treize provinces qui ne disposent pas de districts urbains.

Il y a également les acteurs techniques tels que le service de voirie urbaine, la société de gestion des marchés autonomes. Il faut noter que le service de voirie urbaine par exemple ne dispose pas de structures spécifiques de collecte des ordures. De plus il s'occupe d'avantage de l'entretien des espaces verts (gazon des artères principales) que de la collecte des ordures. Elle n'a pas de moyens adaptés à la forme de l'habitat.

Enfin, il y a les agences du gouvernement comme la Direction de la voirie urbaine, la direction du génie du sanitaire et de l'assainissement et la société béninoise d'électricité et d'eau.

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Tonon pense que c'est « l'ancienneté et le flou relatifs des textes définissant les attributions respectives de ces acteurs [qui] sont en partie responsables de la situation très grave qui prévaut au niveau de la collecte et de l'élimination des déchets solides. »

Nous faisons remarquer que l'étude de Tonon comme bien d'autres travaux portant sur la gestion des déchets solides en milieu urbain cite les populations uniquement comme acteurs producteurs des déchets et non comme acteurs à prendre en compte dans la gestion de ces déchets. Les auteurs s'attachent à démontrer l'inefficacité des techniques, tant à travers leurs formes que leurs fonctionnements, dans la collecte et l'élimination des déchets. Ce faisant, ils oublient les populations dont la perception de l'environnement et de ce qu'on appelle déchets même est déterminante dans la gestion des ordures en milieu urbain.

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