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Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à  N'Djaména au Tchad

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par Emmanuel Ngueyanouba
Université catholique d'Afrique Centrale - Maà®trise en sciences sociales- socio- anthropologie 2005
  

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CONCLUSION

Les réflexions que nous avons tenté de mener au sujet des représentations des espaces urbains et des ordures ménagères ont permis de constater tout premièrement la complexité du sujet choisi. Et le défi a consisté, dans un premier temps à identifier les différentes représentations des espaces urbains, publics et privés tels que nous les avons distingué ainsi que les représentations des ordures ménagères. En second lieu il s'agit d'établir les liens de causalité possibles qui existent entre ces représentations et la gestion des ordures ménagères.

En somme, il s'est agi pour nous de comprendre et d'expliquer un fait social à l'oeuvre dans une société en plein développement urbain. Et une chose nous est apparue évidente : les espaces urbains vivent sous des images mentales. En tant que supports privilégiés des activités des hommes, ils sont diversement perçus et valorisés par ceux qui les habitent ou les mettent en valeur : « à l'étendue qu'ils occupent, qu'ils parcourent et qu'ils utilisent se superpose, dans leur esprit, celle qu'ils connaissent, qu'ils aiment et qui est pour eux signe de sécurité, motif de fierté ou source d'attachement. » (Paul Claval, 1978 : 16). A la fonctionnalité des espaces qui participent de la formation des représentations des espaces urbains, s'ajoutent une organisation et une gestion des espaces urbains qui ne fournissent pratiquement aucun repère aux citadins en quête de sens à ce nouvel environnement en plein développement. Les espaces publics urbains, qu'ils soient définis comme « espaces de l'Etat », « espaces de tout le monde » ou « espaces vides », ont en commun le fait de ne pas être perçus à travers des fonctions urbaines de divertissement, d'esthétique, de ventilation urbaine, de circulation, de commerce, de sport, ... Ceci produit une désorganisation sociale qui affecte l'assainissement

Les facteurs structurant les représentations des espaces urbains et rapports aux ordures

Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Djaména (Tchad)

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desdits espaces car il y a inadéquation entre ces fonctions urbaines et les usages que suggèrent les représentations desdits espaces par ses consommateurs quotidiens. Or ces derniers, en plus de leur réglementation, suggèrent des normes de salubrité imposables et qui s'imposent d'ailleurs très souvent d'elles-mêmes à l'ensemble de la communauté urbaine particulièrement lorsqu'ils bénéficient d'un assainissement régulier. En absence donc de ce modèle qui accompagne le développement urbain, les représentations qui se constituent autorisent pour l'essentiel des investissements des espaces urbains sans une véritable responsabilité des populations urbaines39quant à leur assainissement. Bien entendu, les espaces urbains ne seront jamais investis uniquement à travers les fonctions que lui définit l'aménageur urbain. Car à ces fonctions se superposeront nécessairement des fonctions que lui attribueront soit, sporadiquement soit, permanemment les personnes qui les exploitent dans leurs quêtes quotidiennes des « bénéfices [notamment] symboliques » pour emprunter le terme de Michel de Certeau (1994 : 17).

Les espaces urbains sont en outre gérés en fonction des contraintes naturelles que l'on y rencontre. Nous avons pu voir que compte tenu de leur géomorphologie et de leur géologie, on y accueille des ordures qu'on attend en réalité ailleurs dans des territoires prévus à cet effet.D'où l'ambivalence du concept de NIMBY vue ci-dessus.

En tout cas, la G.O.M à N'Djaména se réalise en marge de la gestion des espaces urbains. Or, gérer les ordures ménagères suppose nécessairement que soit également gérés les espaces qui en sont les supports. Car finalement le problème qui préoccupe (ou qui devrait préoccuper) les gestionnaires des ordures ménagères ou même les populations, c'est de gérer sainement les ordures dans les espaces même où elles sont produites. C'est évident en plus qu'en milieu urbain, chaque ménage ou chaque individu ne transporte pas les déchets de ses consommations ni individuellement, ni aussitôt après leur production, aux décharges finales généralement situées hors de la ville. Les déchets urbains partent des ménages et autres producteurs des déchets aux décharges finales en transitant par les espaces urbains où parfois ils séjournent pendant longtemps. Il faut donc gérer aussi bien les espaces urbains que les ordures ménagères.

39 Qui sont d'ailleurs une sorte de citadins hybrides ; peut-on dire des néo-citadins en quête de citadinité ? Les facteurs structurant les représentations des espaces urbains et rapports aux ordures

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