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La division internationale du travail: un frein pour le développement de la RDC.

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par Aurélien NGOMA MAYANGI
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

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CHAPITRE II : LA RDC ET LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

SECTION I : LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL : UNE REPARTITION INEGALE

§1. UNE REPARTITION INEGALE

De l'observation des échanges commerciaux mondiaux, il apparaît qu'il y a trois aires géographiques qui dominent l'économie mondiale. Il s'agit de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Asie Pacifique. Ces trois pôles capitalistes constituent le coeur de l'industrie mondiale de haute technologie en ce qu'ils maîtrisent les techniques modernes. Et ils constituent également le coeur financier du monde en ce qu'ils contrôlent l'essentiel des capitaux mondiaux. A côté de ceux-ci, il y a évidemment le reste du monde qui ne participe dans le système qu'à travers ses matières premières et son apport en main-d'oeuvre. Celui-ci est doté d'une économie dont la prospérité comme la stagnation ne dépendent en définitive jamais d'elle-même. Elle est sans cesse orientée dans ses structures par la domination de trois pôles cités ci-haut. Et cette partie du monde est souvent appelée le Tiers-monde.

A cet effet, certains auteurs affirment même que l'économie mondiale est « un processus de création de sous-développement et de la pauvreté dans le Tiers-monde. Les Etats capitalistes sont accusés de maintenir leur domination économique en manipulant les facteurs tels que les salaires, ressources, capitaux, marchés, prix et technologies. Le Tiers-monde reste le grand fournisseur des matières premières et d'une main-d'oeuvre moins chère au bénéfice des Etats capitalistes »50(*). En effet, le monde est divisé en un groupe des pays qui ne participent à l'échange international que par ses matières premières et l'autre essentiellement par des produits finis. Et depuis la fin de la guerre froide, l'on parle de plus en plus de Nord et Sud pour catégoriser les pays. Le Nord regroupe les pays industriels et le Sud, lui, les pays en développement.

§2. LE CAPITALISME ET LE SYSTEME COMMERCIAL MONDIAL

Le capitalisme est un mode d'organisation économique fondée sur l'initiative individuelle, la libre concurrence et la propriété privée des moyens de production. En effet, d'aucuns affirment que ce mode d'organisation a assuré le développement (industriel, politique et social) du Nord. Et Karl MARX le définit comme étant un « régime économique, politique et social reposant sur la recherche systématique du profit grâce à l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et d'échange »51(*). Ainsi, par la prédominance de l'esprit de profit, le système capitaliste avantage les riches au détriment des ouvriers (travailleurs) classés comme instruments de production. Aussi, puisqu'il permet l'initiative privée, la présence des investissements directs étrangers y est conforme. Et ces investissements directs étrangers sont en majorité orientés vers les activités à rentabilité rapide et dans les domaines jugés profitables par les investisseurs. Ici, les moyens de production n'appartiennent évidemment pas aux travailleurs qui les mettent en oeuvre.

« Pour le capitalisme, le profit est la valeur suprême. Rien n'a plus d'importance aux yeux de ses propagandistes et il convient d'y assujettir au mieux les sociétés humaines afin que la maîtrise du système économique par le marché soit assurée à son optimum. Cette logique doit donc s'imposer comme seul mode de relations sociales et c'est sans l'ombre d'un scrupule que depuis les années 1980, Reagan et les dirigeants des principaux pays industriels se sont employés, suivant les préceptes de l'école de Chicago(*), à `déconstruire' ce qui n'a pas lieu d'être car, comme disait Margaret Thatcher : `la société, ça n'existe pas, il n'y a que le marché' »52(*). En effet, par marché, l'on entend l'opération d'échange. Et, le développement de cet échange a éliminé la gratuité. Plus rien n'est gratuit. C'est ainsi que ce système détruit des services publics (privatisation de toutes les richesses collectives) et des acquis sociaux (en maintenant dans un état de misère extrême des centaines de millions des personnes).

Et « l'oligarchie régnant sur le capitalisme mondial a ainsi réussi à faire en sorte qu'une part croissante des richesses que nous produisons soit affectée au perfectionnement de son système, en particulier pour développer sans cesse la `division internationale du travail (DIT)' qui est devenue sa pièce maîtresse »53(*). A cet effet, les investissements étrangers, orientés vers des activités à rentabilité rapide et ne profitant pas au développement économique, font que les pays en développement sont exposés aux effets négatifs des sociétés multinationales. C'est ainsi qu'ils sont confrontés à un manque de diversification de production, d'une part, et ils sont restés, pour la plupart d'entre eux, spécialisés dans l'exportation des produits primaires, d'autre part.

Cette spécialisation accentue, en effet, la dépendance de ces pays à l'égard du commerce extérieur. Par ailleurs, l'effondrement du communisme a incité la plupart des pays dans lesquels la production et le commerce international étaient contrôlés par l'Etat à adopter progressivement l'économie de marché. Eux, qui par le passé ne commerçaient guère qu'entre eux, vendent et achètent de plus en plus à l'échelle mondiale.

Ainsi, les relations entre les pays, petits ou grands, sont caractérisées par l'interdépendance des régions à l'intérieur d'une nation, de même il y a une interdépendance des nations à l'intérieur du monde. Les pays sont, en particulier, reliés entre eux par un réseau de communications (terrestres, maritimes, aériens...) grâce aux progrès techniques. Tout de même, chaque pays a sa politique du commerce extérieur ; cependant voici les préoccupations qui sont communes jusqu'ici, à tous : protection des activités économiques nationales, se procurer à l'extérieur les produits insuffisants ou inexistants et éviter un écart dangereux entre les importations et les exportations.

Et ici, un rappel historique s'avère nécessaire. En effet, « il existe une idée fausse : celle selon laquelle au cours de l'histoire, le commerce se serait étendu progressivement du plus local (village) au plus global (planète), en passant par les marchés régionaux puis nationaux. En réalité, le capitalisme s'est d'emblée épanoui sur une base internationale (en fait, entre des villes), dès l'époque médiévale où les pouvoirs politiques nationaux sont marginalisés. La renaissance voit l'existence séparée d'échanges au long cours (ex. : les marchands portugais) et du commerce local »54(*).

Et «  au 17ème siècle, on assiste à la constitution des Etats-nations (...). Les Etats unifient leurs marchés intérieurs en éliminant les péages et douanes entre les régions, en imposant une monnaie commune... Au 18ème et 19ème, le libéralisme, qui prône la libre circulation des biens, s'impose dans les grandes nations (Angleterre, Pays-Bas)... Dans la seconde moitié du 19ème et début 20ème, les puissances émergentes (Allemagne, Japon, Etats-Unis), elles, adopteront un néo-mercantilisme (protectionnisme à des fins de développement) qui marquera le commerce international jusqu'à la 1ère guerre mondiale »55(*).

A la lumière de ce qui précède, il apparaît que l'histoire des peuples est marquée depuis toujours des courants d'échanges commerciaux à travers les continents. Le commerce mondial connut cependant des périodes des monopoles ou de protectionnisme d'Etats, des crises et des guerres. C'est ainsi que les nations se sont engagées dans un mouvement de libéralisation des échanges, après la seconde guerre mondiale. Et c'est à travers le système commercial mondial qui est aussi appelé le système commercial multilatéral.

En effet, « le système commercial multilatéral peut être défini comme un ensemble de règles internationales que les pays sont tenus de respecter dans leurs relations commerciales. L'objectif fondamental de ces règles est d'encourager les pays à appliquer une politique commerciale libérale et ouverte. Ces règles évoluent en permanence. Elles sont sans cesse précisées et développées en fonction de l'évolution des conditions du commerce mondial, et de nouvelles dispositions sont ajoutées pour régler les problèmes nouveaux qui apparaissent »56(*).

Ce système, fondé sur des droits, est parti de l'adoption en 1948 de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) pour déboucher à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Son but est de promouvoir l'expansion du commerce international en offrant un accès libéral, garanti et prévisible aux marchés étrangers pour les biens et services des entreprises exportatrices.

« La dépendance extérieure, tant pour l'exportation que pour l'importation des biens et services, a sensibilisé les pouvoirs publics et les entreprises au rôle essentiel que le système commercial peut jouer dans la protection de leurs intérêts commerciaux. Ce système fondé sur des règles leur garantit que l'accès de leurs produits aux marchés étrangers ne sera soudainement perturbé par des mesures telles qu'une majoration des droits de douane ou l'application d'interdictions ou de restrictions aux importations. Cette sécurité et cette prévisibilité de l'accès aux marchés permettent aux entreprises de planifier leur production en vue de l'exportation, sans craindre de perdre leurs débouchés étrangers par suite des mesures gouvernementales restrictives »57(*).

En effet, l'adoption du GATT jusqu'au début des années 1970, ce fut une époque de prospérité du commerce international et de la croissance économique des pays industriels. Cependant, cette croissance exceptionnelle s'éteignit dès 1974 suite aux chocs pétroliers. Le premier choc pétrolier (dès octobre 1973) a provoqué et entraîné la récession et l'inflation dans des pays industriels. Il y eut aussi le deuxième choc pétrolier entre 1979 et 1981.

Et ces deux crises occasionnèrent un dérèglement du système monétaire international accompagné du ralentissement de la croissance économique et des échanges internationaux. Elles ont accéléré la montée du chômage et engendré le déficit des balances des paiements et commerciales. Et, c'est à ces périodes de crise qu'il y eut les deux vagues d'émergence de Nouveaux Pays Industrialisés et la concurrence dans le commerce international. Cependant, les pays industriels se replièrent au protectionnisme sous la forme des barrières non tarifaires ainsi que les accords multifibres (AMF).

Il y a, à cet effet, lieu de déplorer cette forme de discrimination à l'égard des pays en développement. Aussi, « certains pays développés, en particulier, protégeaient leur production coûteuse et inefficiente de produits agricoles de climat tempéré (blé et autres céréales, viandes et produits laitiers, par exemple) en imposant, outre des droits élevés, des restrictions quantitatives et/ou des prélèvements variables à l'importation. Cette protection poussée entraînait souvent une augmentation de la production intérieure qui, en raison de son prix élevé, ne pouvait pas être vendue sur les marchés internationaux sans subventions. Ces ventes subventionnées pesaient sur les cours internationaux et privaient des producteurs compétitifs des parts de marchés auxquelles ils pouvaient prétendre »58(*).

C'est ainsi que de nombreux pays du Sud ont abandonné leur politique de remplacement des importations et adopté des politiques économiques axées sur l'exportation, cherchant à promouvoir la croissance économique en exportant de plus en plus de produits. A cet effet, vu l'écart grandissant entre les pays du Nord et ceux du Sud et l'importance du commerce international dans le processus du développement, l'Assemblée générale de l'ONU a créé la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) avec pour objectif l'accélération de la croissance économique pour le développement du Sud et lui permettre de mieux participer au commerce international. En effet, le commerce international de la plupart des pays du Sud se présente avec une forte extraversion et dépendance sur les matières premières ou la monoculture.

Par ailleurs, afin de permettre des réductions des conflits et tensions, de faciliter l'interdépendance des pays et de contribuer à la stabilité des relations internationales sur le plan des relations internationales sur le plan économique, les négociations entre les Etats aboutirent à la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L'OMC devrait réorganiser le commerce mondial, plus ouvert, équitable et dynamique, par le renforcement de la concurrence et l'accès facile aux marchés mondiaux.

Par rapport au GATT (libéralisation des échanges des marchandises), elle a aussi inclus les services (banque, assurance, transport, tourisme, télécommunications, travaux publics...). Elle met aussi l'accent sur la protection des droits de propriété intellectuelle (brevets, droits d'auteur, marque de fabrique...). Et, à cet effet, les politiques commerciales libérales et ouvertes ainsi que les mesures que les pays adoptent pour encourager l'investissement étranger incitent les entreprises multinationales à produire ou à acheter des composants et produits intermédiaires dans des pays dans lesquels les coûts sont moins élevés et à y établir des usines. Voilà pourquoi l'on observe les phénomènes de délocalisation et de sous-traitance.

A ce stade, il est nécessaire de signaler que « depuis les années 1990, les activistes utilisent le terme `Néolibéralisme' pour désigner le libéralisme du marché global (capitalisme) et pour désigner les politiques de commerce libre. Dans ce sens, le terme est largement utilisé à la place de la mondialisation(*)... A travers le monde, le Néolibéralisme a été imposé par des institutions financières puissantes comme le FMI et la Banque mondiale »59(*). En effet, comme dit plus haut, le capitalisme avantage les riches au détriment des pauvres, cette réalité s'observe aussi sur le plan mondial où, grâce à ce régime, les riches s'enrichissent de plus en plus et les pauvres s'appauvrissent davantage. C'est ainsi qu'il y a inégalité dans le développement sur le plan mondial.

A ce sujet, « J. LADRIERE déclare moralement inacceptable le modèle d'une société duale, que ce soit dans le cadre d'un pays déterminé ou dans celui du monde entier... Sur le plan mondial, la société duale signifie l'inégalité dans le développement. Il y a, d'une part, les régions dans lesquelles se trouvent les centres d'initiative, de création, de décision, et, d'autre part, les régions périphériques qui ne participent au processus de création des richesses que par leurs matières premières et l'apport de leur main-d'oeuvre, relativement moins qualifiée mais aussi moins coûteuse que celles des pays `développés', et qui ne bénéficient que d'une faible part de la masse globale des biens et services disponibles »60(*).

C'est ainsi que l'image de chacun de ces pays périphériques est aujourd'hui celle des inégalités profondes entre une minorité, souvent détentrice des leviers politiques et s'enrichissant scandaleusement, et les masses exploitées qui croupissent dans la misère. LADRIERE pense, et nous partageons son avis, que le développement doit être un processus global et une oeuvre solidaire, visant une relative homogénéité. D'ailleurs, même si au Nord, il y a un grand nombre de personnes qui s'enrichissent de plus en plus grâce à ce système économique, il ne faudrait pas oublier qu'il y a aussi une frange importante qui s'appauvrit davantage. Donc, ce que d'aucuns appellent aujourd'hui développement, ce serait plutôt l'anti-développement tel que démontré par BERGERON.

Car « partout ce sont des murs de plus en plus infranchissables qui se dressent. Au sein des pays industriels comme du Tiers-monde, il y a désormais ceux qui ont la chance d'être d'un côté du mur et ceux qui ont le malheur d'être de l'autre côté... Cette fracture entre une société digne de ce nom et une frange innommable de sous-humains risque de nous ramener deux siècles et demi en arrière, quand le monde se séparait entre civilisés et sauvages »61(*).

* 50 MPWATE, N., La Théorie de la Coopération Internationale, Notes de Cours, L2RI, FSSAP, UNIKIN, 2008, p.58

* 51 Le Petit Larousse Illustré, op.cit, p.160

* L'école de Chicago est un groupe informel d'un nombre assez large d'économistes libéraux. Leur nom vient de ce qu'ils fréquentèrent le département d'économie de l'Université de Chicago.

Les politiques de l'école de Chicago sont à l'origine des politiques économiques de la Banque mondiale du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, pendant lesquelles de nombreuses entreprises publiques des pays en voie de développement furent privatisées.

* 52 http://economiedistributive.free.fr/ la grande relève/ la division internationale du travail, un fléau pour les peuples

* 53 Idem

* 54 http://jp.malrieu.free.fr/ commerce international et division internationale du travail (tiré le 30 août 2009)

* 55 Idem

* 56 Guide à l'intention des entreprises : Le système commercial mondial, 2ème édition, Commonwealth Secretariat (CS)/ Centre du Commerce International (CCI) CNUCED/ OMC, Londres/ Genève, 2000, pp.3-4

* 57 Idem, p.7

* 58 Idem

* La mondialisation a trois formes (économique, culturelle et politique). Nous nous limitons, ici, à la mondialisation économique. Celle-ci « résulte des révolutions récentes en technologies, l'information, le commerce, l'investissement étranger et le commerce international. Les principaux acteurs sont les compagnies, les investisseurs, les banques et les industries de services privées, aussi bien que les Etats et les organisations internationales. Cette forme actuelle de capitalisme,..., pose un grand dilemme entre l'efficacité et l'équité. La spécialisation et l'intégration des compagnies ont rendu possible la multiplication de la richesse, mais la logique pure du capitalisme ne favorise pas la justice sociale. La mondialisation économique est donc devenue une cause formidable d'inégalité parmi et au sein des Etats... » (MPWATE, N., op.cit, p.81).

* 59 MPWATE, N., op.cit, pp.32-33

* 60 LADRIERE, J. cité par GOFFAUX, J., op.cit, p.45

* 61 BERGERON, R., op.cit, p.253

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle