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La division internationale du travail: un frein pour le développement de la RDC.

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par Aurélien NGOMA MAYANGI
Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009
  

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§3. LA DEPENDANCE TECHNOLOGIQUE

Pour introduire ce paragraphe, nous présentons « un phénomène majeur que l'homme de la rue viscéralement ne peut croire : la prospérité économique d'une société résulte moins de la possession des ressources naturelles que de la capacité technique et humaine à les mettre en oeuvre »70(*). Cette affirmation écarte, d'entrée de jeu, l'illusion des ressources naturelles dans le développement des sociétés humaines. Cependant, les ressources naturelles constituent en principe un atout qui, joint à tout un ensemble d'autres facteurs, peut contribuer à la croissance économique. Mais, établir une relation directe entre ressources naturelles et richesse est vide de sens.

Ceci nous amène à réfléchir sur les différences de fortune entre nations qui nous semblent être dues essentiellement aux gens qui y vivent. A ce sujet, Max THURN disait : «  existe-t-il réellement des pays riches et des pays pauvres ? En ce qui concerne les ressources naturelles, il est évident que oui. Certains pays ont des terres fertiles et des gisements de minerais ; d'autres n'ont qu'un sol ingrat ou montagneux et un sous-sol stérile. Mais est-ce que pour autant les premiers sont toujours pauvres ? Pas nécessairement... C'est donc que la richesse ne dépend pas des ressources naturelles, mais des hommes »71(*).

Les exemples affluent pour appuyer ces affirmations : l'Athènes de l'Antiquité, la Venise du Moyen-âge, les Pays-Bas du 17ème siècle, le Japon et le Singapour d'aujourd'hui ; autant des réussites spectaculaires sans ressources naturelles. Pensez à la RDC, avec ses mines de cuivre, coltan, cobalt, or, diamant, fer, manganèse, étain, etc., ses ressources en pétrole, ses terres fertiles et son climat merveilleux. Il y a peu de choses que la nature ait refusé à ce pays, et pourtant il est pauvre. La Swisse, en revanche, qui n'a absolument aucune ressource naturelle, est de très loin beaucoup plus riche que la RDC.

C'est pour dire que la richesse ou l'essor d'une économie est moins dû à la présence sur le sol des ressources considérables qu'aux attitudes individuelles et collectives des hommes et des femmes qui occupent l'espace considéré. Pour s'en convaincre, il suffit d'imaginer la transplantation de soixante millions de congolais en Swisse et de toute la population swisse en RDC. Quel serait le pays riche et quel serait le pays pauvre au bout de dix ans ?

« On peut affirmer que bien plus que des ressources naturelles ou des capitaux financiers, l'efficacité économique, le progrès et le bien-être dépendent du capital humain. Le développement sera le fait surtout des individus ou des groupes plus énergiques ou plus ambitieux, industrieux ou mieux doués »72(*). En effet, des progrès dans les méthodes et procédés assurent progressivement une meilleure rentabilité, la croissance de productivité, l'élévation graduelle du niveau de vie.

Notons, en effet, qu'à côté des ressources humaines, les ressources naturelles et le capital financier, la technologie « apparaît d'emblée d'une importance fondamentale pour tout développement. Dès les temps les plus reculés, en toutes les cultures et au fil des organisations sociales successives, les hommes ont fabriqué des outils et développé des méthodes et des procédés de production de plus en plus techniques pour leur survie d'abord et puis pour de nouvelles étapes de confort vital et social... L'explosion des innovations technologiques actuelles en tous les domaines, conditionne et promeut les actions de développement à l'échelon du monde »73(*).

Cependant, ces innovations technologiques répondent plus facilement aux marchés à haut revenu qu'aux besoins des pauvres. Et l'inégalité entre les pays dans les progrès technologiques fait des pays tels que la RDC dépendants technologiquement. Ainsi, elle suit avec beaucoup de peine les innovations technologiques mondiales, spécialement dans les domaines de l'alimentation, de l'agriculture, de la médecine, de l'industrie et des communications.

A ce stade, il est nécessaire de souligner qu' « il y a concentration de la connaissance technologique dans les firmes géantes transnationales... »74(*). Et, à ce propos, dès les années 1970, Samir Amin disait déjà que nous vivons une grande révolution scientifique et technologique. Des progrès techniques conduisent à la création des industries d'avenir (automation, électronique, atome et espace) par opposition aux industries classiques (fondées sur l'utilisation massive de travail simple).

En effet, il a prédit qu' « une nouvelle spécialisation internationale, qui réserverait les premières au centre, en les libérant des tâches ingrates de l'industrie classique attribuées à la périphérie, accélérerait le développement du centre et accentuerait le gap entre celui-ci et la périphérie »75(*). Et ici, acquérir une industrie, soit-elle classique ou d'avenir, signifie une capacité technique ou technologique avancée. Déjà, la RDC est sous industrialisée ce qui veut dire qu'elle ne bénéficie pas suffisamment d'innovations technologiques modernes. Pour s'industrialiser, elle doit acquérir cette compétence technologique de l'extérieur.

A cet effet, « il semble exclu de prétendre refaire l'histoire de la technologie en commençant par produire à la main ses propres machines, quelle que soit l'insistance que l'on doit cependant mettre sur la dépendance par la technologie et sur la nécessité pour un pays qui veut se développer de ne pas différer son effort de maîtrise de la technologie. En outre, le seul recours aux ressources internes limiterait considérablement le champ de l'industrie possible surtout si l'on renonce à l'utilisation de technologies importées pour procéder à l'extraction »76(*).

* 70 LESOURME, J., Les milles sentiers de l'avenir, Seghers, Paris, 1975, p.75

* 71 THURN, M. cité par GOFFAUX, J., op.cit, Pp. 72-73

* 72 GOFFAUX, J., op.cit, p.73

* 73 DEBOURSE, R., op.cit, Pp. 45-46

* 74 BERGERON, R., op.cit, p.29

* 75 AMIN, S., op.cit, p.136

* 76 http://www.memoireonline.com/ Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo par Franck MBEMBA MALEMBA

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