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La stratégie de développement de l'Inde

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par Nabil MOUZAIA
Université de Nice Sophia Antipolis IAE - Master 1 2010
  

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Conclusion du chapitre I

L'Inde sera épargnée de la crise des pays asiatique en 1997 parce que son système financier n'est pas intégré dans la zone ainsi qu'il est moins libéré que les autres, conséquence directe de maintien permanent de rôle et des interventions quotidiennes du gouvernement. On remarque que l'État n'est pas encore retiré totalement du secteur productif où il conserve toujours des participations importantes dans des firmes publiques à l'instar de l'expérience française en la matière, le cas d'EDF.

Les réformes de cette décennie ont généré des changements structurels et systémiques notamment sur le plan macroéconomique, l'économie indienne commence à avoir le souffle attendu pour des meilleurs taux de croissance au futur, également le pouvoir d'achat des ménages indiens est nettement amélioré et contribuant ainsi de façon significative à la croissance du PIB. Ces réformes ont encouragé les firmes indiennes à améliorer leurs compétitivités notamment dans secteur des services ainsi que le changement structurel a permis d'accroitre les exportations dans divers secteurs comme en industries, les produits pharmaceutiques, et surtout dans le secteur des technologies d'information.

L'économie indienne enregistre des taux de croissance très honorable mais inférieurs ceux de la voisine, la Chine et l'Inde d'aujourd'hui est plus décentralisée qu'avant soit socialement parlant ou économiquement. Le passage à l'économie de marché était favorable à l'émergence de l'Inde comme puissance économique mondiale dont le secteur des services est le secteur phare, 54% du PIB en 2010, associé à une industrie manufacturière en voie de décollage.

Par ailleurs, il reste beaucoup de lacunes à corriger pour clôturer ces réformes. Si on regarde le fait que jusqu'à maintenant près de 53% de la population active travaillent dans l'agriculture qui ne représente que 20% du PIB en 2005-2006. Environ 40% de la population sont très pauvres et des taux d'analphabétisme étonnant pour un pays qui contient plus d'un milliard d'habitants. Alors les réformes doivent continuer et même les perfectionner pour mieux réduire la pauvreté et augmenter l'offre d'emplois.

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Stratégie de développement de l'Inde

Chapitre II : Le secteur des services dans l'économie indienne

Le secteur des services représente, aujourd'hui, une moyenne qui dépasse les 70% du P11B dans les pays développés où ces pays voient un refuge de leurs croissances dans ces activités qui sont moins cycliques et dotées aussi d'une élasticité revenu-demande de services supérieur à un, donc elles sont une base solide pour la demande intérieure. Pour autant, ce secteur devient de plus en plus concurrentiel à cause des pays émergents notamment l'Inde et la Chine mais pas avec la même ampleur que les activités industrielles. L'échange de services n'est pas encore totalement libre, d'ailleurs, dans le cadre des négociations de l'OMC et suite aux divergentes opinions des membres, on n'arrive même pas à avancer dans les discussions entre les pays du Sud à leur tête l'Inde et la Chine qui demandent un accès plus libre aux marchés des pays développés et les pays du Nord qui considèrent les services comme une locomotive pour leurs croissances économies alors ils refusent de les libérer.

L'Inde a gagné une place dans l'arène des grands avec sa domination et sa maîtrise de domaine des services, elle est le leader mondial des exportations de services informatiques, devant l'Irlande et les USA, sur lesquels l'Inde a pu et pourra articuler sa croissance de long terme. Il faut mettre en évidence aussi l'impact négatif de la crise de 2008 sur l'économie indienne et de même sur le marché mondial des services où il a enregistré une baisse de 5,1% en 2009 mais il regagna sa trajectoire dès 2010 avec une croissance de 3,1% pour un total de 793 milliards de dollars dont plus de 07,5% pour l'Inde.

1. La révolution des services

Une seule définition des services n'est pas facile à discerner à cause de la dimension qu'ils occupent mais on peut dire simplement qu'un service est un bien économique immatériel sur lequel on ne peut pas avoir un droit de propriété et il est produit sur commande c'est-à-dire il ne donne pas suite à un stock. Selon l'INSEE, l'activité des services c'est une mise en place des capacités intellectuelle ou techniques pour produire un bien intangible.

La croissance spectaculaire de l'inde est marquée par une hausse de la part des services dans le P11B et ce développement dans le secteur tertiaire est réalisé grâce au

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décollage de services en technologies d'information et du logiciel (TI) et activité de gestion à distance (offshore10) de processus d'entreprise (BPO).

Une économiste attachée à la banque britannique Standard Chartered a montré que l'orientation de l'Inde vers le secteur des services n'est pas un fruit de hasard mais c'est un choix que les entrepreneurs, privés notamment, ont pris suite au manque d'infrastructure nécessaire pour établir une industrie solide.

Les explications données pour montrer les causes de la croissance de la demande des services indiens on peut l'a trouvé dans la littérature économique qui explique que l'élasticité revenu-demande des services est supérieur à un. La loi d'Engel11 montre que lorsque le revenu d'un ménage augmente la part de la demande final des services, comme les soins de santé, les voyages et les services financiers, sera plus importante que la demande de marchandises. Par conséquence la demande intérieure augmente même en période de récession et tirera par la suite la croissance économique.

Une autre argumentation qui est donnée reflète l'idée de changement structurel technique de l'économie indienne où les entreprises industrielles sont de plus en plus consommatrices des services afin d'améliorer leurs performances et renforcent leurs compétitivités sur le marché indien et international. Cette nouvelle demande qui vienne des industries va accroitre la demande finale de services qui sera alors plus que proportionnelle par rapport à la demande des autres biens sur le marché.

On peut ajouter aussi une autre explication de cette croissance de la demande des services qui est la hausse des exportations de services, depuis les réformes des années 1990, plusieurs firmes multinationales s'intéressent aux services proposés par les entreprises indiennes et sous-traitent de plus en plus leurs opération en Inde. Afin de mieux illustrer cette idée d'exportation de services on trouve par exemple le cas d'une saisie du dossier d'assurance automobile pour M. Jessy, habitant à Manchester, ou bien un appel pour le mode de fonctionnement de la machine à laver de madame Bauer qui vit à Boston. Ces deux opérations sont traitées à partir de l'Inde aux profits des firmes américaines et anglaises.

10 Offshore : c'est une référence à tout service rendu à distance, au-delà des mers.

11 La loi d'Engel : avancée en 1857 par le statisticien Allemand Ernest Engel (1821-1896) concernant l'élasticité revenu-demande.

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Selon une étude faite par Kongsamut, Rebelo et Xie (2001) sur un échantillon de 123 pays, ils concluaient que la hausse du PIB par habitant est associée à une baisse de la part de l'agriculture et une hausse de la part des services dans le PIB. Les auteurs Kuznets et Chenery appellent ce phénomène, dans leurs travaux, le point de maturité économique où la part des services devient importante, prend la part de lion, dans l'économie du pays concerné. Un résultat qu'on observe bien dans les pays développés où la part des services est très importante dans le PIB.

1.1. La part des services dans la production

On voit à travers le tableau 02 que dans les pays à faible revenu la part des prestations services est faible en comparaison avec celle des pays à salaire très élevé où la part de secteur tertiaire représente presque les trois quart du PI3 (70%) et la part de l' agriculture est très faible associer, aussi, à une faible part de l'industrie.

Tableau 02 : La part sectorielle dans le PIB en moyenne mondiale (% du PIB)

 

Agriculture

Industrie

Services

Revenu faible

24

32

44

Revenu intermédiaire inférieur

12

40

48

Revenu intermédiaire supérieur

07

33

60

Revenu élevé

03

27

70

Définition : Revenu faible : PIB par habitant < 745 $US ; Intermédiaire inférieur : >2.975 $US /h ; Intermédiaire supérieur : 2.976-9.205$US /h ; Revenu élevé : > 9.206 $us/h

Source : Banque mondiale ; WDI12 en 2003.

Dans notre cas qui est l'Inde, on a remarqué une baisse importante entre 1950 et 1990 de la part de l'agriculture dans le PI3, elle passe de 58% en 1950 à 33% en 1990. Cette part sera remplacée par les activités de services plutôt que par l'industrie où l'ensemble des services représente 41% en 1990 contre 28% en 1950 du PIB indien.

12 WDI : C'est un indicateur économique calculé à base d'un échantillon de 54 pays qui ont un PIB supérieur à 10 milliards de dollars US et leurs données figurent au niveau de la banque mondiale.

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Figure 01 : La part de chaque secteur d'activité dans le PIB indien, de 1990 à 2006

La figure 01 illustre une tendance à la baisse de l'agriculture et à la hausse pour les services depuis 1990 jusqu'à 2006. Selon la banque mondiale, WDI 2008, le secteur des services en Inde a augmenté avec un taux de 9,6% par an et seulement de 2,6% et 6,1 % pour l'agriculture et l'industrie respectivement, cela implique une contribution des services à hauteur de 53,8 % du PIB. Dans les années 2002-2007, la croissance dans le secteur tertiaire était plus forte que l'ensemble des activités économiques où il enregistre une croissance de 10,9 % contre 7% pour le total du PIB. En conséquence, la part des services dans le PIB indien est plus élevée que celle des pays du groupe à revenu faible auquel l'Inde appartient, plutôt proche de celui des pays à revenu intermédiaire inférieur.

En débit de tout ça, l'Inde n'est pas une exception, ni un cas unique. Si on regarde les données mondiales concernant la part des services dans le PB par habitant on voit bien que cette part est positivement associer avec le revenu par tête, c'est-à-dire que chaque fois que le revenu est élevé on remarque un poids important des services dans le PIB. La Figure 02 issue des tests économétriques de Gupta et Gordon, suite à une étude faire sur un échantillon de déférents pays, montre clairement cette relation.

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Figure 02 : Le rapport revenu par habitant et la part des services dans le PIB

En 1990, le poids des services dans le PI3 indien était proche de la moyenne prédite par la relation linéaire mais suite aux réformes de libéralisations, la contribution du secteur des services est devenue supérieure à la moyenne comme on le voit ici dans le graphe (le cercle vert) et plus proche aussi de celle des pays développés.

1.1.1. Les rapports entre les services et les activités manufacturières

En débit de décollage retardé que l'industrie manufacturière a connu en Inde, seulement 20% du PI3 le long des années 1990, elle commence ces dernières années à avoir un nouveau souffle avec une croissance moyenne de 10% par an en jouant ainsi un rôle capital dans l'économie indienne. Certains observateurs associent ce phénomène aux progrès technologiques et au développement du secteur des services avec lequel les industries sous-traitent, par exemple les études du marché réalisées à leurs profits ou la gestion comptable, ce qui a stimulé l'innovation dans les manufacturières. En plus, les salaires élevés dans le secteur tertiaire ont induit une augmentation de la consommation des produits manufacturés.

Le potentiel de l'Inde en matière d'informatique, de logiciels et de services professionnels est vu comme une bonne opportunité à saisir pour les firmes multinationales. Des firmes comme Nokia, DELL et I3M ont bien vu leurs intérêts sur ce marché. Elles ouvraient des filiales en Inde et offrent, par conséquence, des milliers d'emplois aux jeunes diplômés indiens soit d'une manière directe ou indirecte.

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Il y a aussi une des études qui ont démontré qu'un seul poste d'emploi de plus dans l'industrie peut créer jusqu'à trois postes dans les services. En l'occurrence, la demande excessive de main d'oeuvre qualifiée dans le secteur tertiaire constitue, quand même, un obstacle à l'extension des manufacturières car les salaires sont élevés dans le premier et l'agent en tant que rationnel va choisir le secteur à salaire élevé, services. Mais cet effet est légèrement contrebalancé par le fait que la main d'oeuvre peu qualifiée pourra être insérée dans d'autres activités industrielles à intensité ouvrière élevée comme l'industrie textile.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984