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Mise en Ĺ“uvre des systèmes de vulgarisation:formation,visite et conseil à  l'exploitation agricole familiale au bénin : analyse comparée et perspectives d'intégration.

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par Youssef Yannick SARE
Université de Parakou ( Bénin ) - Ingénieur agroéconomiste 2008
  

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5.5.3. Place des femmes

« Les spécialistes des questions techniques donnent souvent l'impression qu'ils se refusent à considérer le sexe des utilisateurs comme un critère supplémentaire dans l'orientation des recherches. En public, ils affirment haut et fort que les agricultrices ont besoin d'assistance, mais, en privé, ils regardent cette demande comme politique et ridicule. Il n'y a, selon eux, que peu de femmes qui travaillent la terre. De toute évidence, les principes scientifiques fonctionnent de la même manière, sans se soucier du sexe des personnes. » Moris (1994, 214)

En formation et visite, dans nos villages il n'y a pas de femmes qui appartiennent à un groupe de contact en tant que chef d'exploitation. Nous ne devons certes pas négliger les relations anthropologiques qui placent la femme au deuxième plan de nos sociétés à système patrilinéaire. Toujours dans ce système, Moris nous rappelle que la femme constitue la catégorie d'actifs agricoles la plus importante dans les exploitations existantes. Le Bénin, et notre zone d'étude en particulier, ne fait pas exception à ce constat. Les femmes sont dans les exploitations de leurs époux pour les tâches comme le semis, l'amendement et la récolte et au même moment doivent entretenir leurs propres champs. Les champs des femmes sont généralement ceux de riz et de cultures légumières. Le résultat est que pour bénéficier des formations de quinzaine en réalité il faut être productrice de riz afin d'appartenir à un groupe de contact. Cela explique le faible nombre de groupes de contact formés par les femmes dans le cadre du T&V, (7à 10% des groupes de contact de la zone d'étude15(*)) alors que d'après nos enquêtes un homme a en moyenne deux (02) femmes dans la même zone d'étude. C'est dire donc qu'on devrait s'attendre à au moins autant de groupes de contact constitués par les femmes que par les hommes. Les productrices sont le socle de notre agriculture en terme général à quelques exceptions près pour les ménages peulh de Sonsoro où la femme ne fait pratiquement rien concernant les travaux champêtres, mais son rôle commence à partir du transport et de la transformation des produits récoltés. Elle s'occupe aussi de leur vente, donc a aussi des besoins particuliers et des compétences qui doivent être renforcées. Malheureusement tel n'est pas encore le cas en T&V. Dans notre échantillon de 70 producteurs en T&V, tous nous confirment que l'encadreur ne discute pas avec leurs femmes des questions d'agriculture sauf les productrices de riz et appartenant à un groupe de contact alors que nous avons déjà rappelé leur proportion. Nous avons aussi eu des entretiens informels avec ces femmes qui ont exprimé des besoins totalement différents de ceux qu'on leur donne. C'est ainsi qu'elles insistent sur les formations en décorticage, en conservation des différentes variétés des produits de leurs cultures ou de ceux de leur mari dont elles sont responsables après la récolte.

La place des femmes est toujours la même que celle précisée plus haut  elle s'occupe tout aussi bien des travaux ménagers, champêtres que de l'éducation des enfants ! Nous sommes donc d'accord avec Moris (1994) quand il écrit que « les femmes s'occupent généralement des champs de case et du ménage. Le temps leur manque cruellement puisqu'il leur faut sans cesse partager leur attention entre les tâches agricoles et domestiques (par exemple transporter l'eau et surveiller les enfants) ». Le constat en CEF est que tout le monde a droit au conseil et que les ménages où le conseil marche sont ceux où la femme et le mari participent aux séances de conseil. Le remplissage des cahiers de stock alimentaire en est un bel exemple. Les hommes ont besoin de connaitre les quantités de vivriers consommées par le ménage tout au long de l'année afin de faire leur prévision pour la campagne à venir. Au même moment ces vivriers constituent une source de revenus pour les femmes leur permettant d'acheter des ingrédients pour leur cuisine. Lorsque leurs époux leur demandent les quantités qu'elles prélèvent elles se sentent contrôlées et ne cèdent pas  « je ne vais pas voler ton maïs, pourquoi me contrôles-tu si tant ? »  Les producteurs CEF qui réussissent à avoir des informations correctes sont ceux dont les femmes suivent des séances de CEF. Ce bref exemple montre que quelle que soit l'approche, il est indispensable, pour l'obtention des résultats escomptés que les femmes s'y voient accorder la place qui leur revient.

* 15 source : rapport annuel d'activité CeCPA KANDI 2007

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery