WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude d'impact des ONG sur les conditions socioéconomiques des populations de M'Baà¯ki: cas de Caritas. ( République centrafricaine)

( Télécharger le fichier original )
par Eugène Davy NGOKOBONDO DOBOZENDI
Université de Bangui ( République Centrafricaine) - Maà®trise de géographie 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

UNIVERSITÉ DE BANGUI RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Unité - Dignité - Travail

************

FACULTÉ DES LETTRES ET

SCIENCES HUMAINES

**************

Département de Géographie

**************

BP : 1450 Bangui (RCA)

ÉTUDE D'IMPACT DES ORGANISATIONS NONGOUVERNEMENTALES SUR LES CONDITIONS SOCIOÉCONOMIQUES DES POPUALATIONS DE M'BAÏKI : CAS DE CARITAS

MEMOIRE DE MAÎTRISE DE GEOGRAPHIE

Option : Géographie Rurale

Présenté et soutenu par : Sous la Direction de :

NGOKOBONDO DOBOZENDI Dr SARANDJI Simplice

Eugène Davy Maître de Conférences de

Géographie à l'Université de

Bangui.

Année Académique

2010 - 2011

Contacts : (+236) 77 31 34 75

Email : ngokodav@yahoo.fr / ndabe.dbz@gmail.com / ngoko.dbz@hotmail.fr

IN MEMORIAM

Au

Regretté le Révérend père Théodore DOBOZENDI décédé le 22 Juillet 2008.

Plus jamais nous n'écouterons tes homélies nourries de conseils.

Plus jamais nous ne fêterons ensemble l'anniversaire de ton ordination le 7 Août de chaque année.

Ton estime pour nous et pour le vide que tu as laissé, nous te dédions ce mémoire produit de nos études et de nos recherches.

REMERCIEMENTS

Les efforts consentis par certaines personnes à la réalisation de ce mémoire exigent de notre part des remerciements.

.A notre Directeur de Mémoire, Monsieur Simplice SARANDJI, Maître de conférences à l'Université de Bangui, à qui disons merci pour sa contribution incontestable sur le fond et la forme du présent mémoire, la qualité de la formation et ses conseils. Nous adressons nos remerciements à tout le corps enseignant du Département de Géographie pour la formation reçue

Notre reconnaissance et nos remerciements les plus sincères vont au personnel de la CARITAS Diocésaine de M'baïki pour leurs multiples soutiens et aussi à la population locale pour sa collaboration.

Nos remerciements vont également à l'endroit de notre père Robert DOBOZENDI et notre mère DOBOZENDI née MOKAMAGBINI Simone qui nous ont encouragé dans cette initiative et pour leur soutien constant.

A nos grands frères Bob Félicien KONZI-SARAMBO, Jean Christophe DETCHOUA NGALEMON, merci pour tous ceux que vous avez fait pour notre réussite. Les mots nous manquent pour exprimer notre gratitude.

Nous tenons à remercier également nos grandes soeurs DOBOZENDI Hélène et Madame LEMAIRE née DOBOZENDI Albertine Perpétue pour leur appui multiple inconditionnel et indéfectible qui ont favorisé la réalisation du présent mémoire.

A toutes les familles DOBOZENDI, MOKAMAGBINI, MOSSABA, ZANGA, TOMBEZOOGO, nous disons merci pour le soutien moral durant notre cursus Universitaire.

A tous ceux qui n'ont pu être cités, nous leur disons merci

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ACF: Action Contre la Faim

AGR: Activité Génératrice de Revenues

BCR: Bureau Central de Recensement

BSA: Banque de Soudure Alimentaire

CECA: Conférence des Évêques de Centrafrique

CEI: Conférence Épiscopale Italienne

CEPE: Certificat d'Etude Primaire Elémentaire

CICR: Comité International de la Croix-rouge

CVD: Comité Villageoise de développement

DSRP: Document de Stratégie de la Pauvreté

IDH: Indicateur du Développement Humain

IPH: Indice de Pauvreté Humain

IST: Infection Sexuellement Transmissible

MST: Maladie Sexuellement Transmissible

OEV: Orphelins et Veuves Vulnérables

PNUD: Programme des Nations Unis pour le Développement

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PAM: Programme Alimentaire Mondial

PTD: Plan triennal de Développement

RCA : République Centrafricaine

SCAD: Société Centrafricaine de Déroulage

SABE: Société Africaine de Bois Équatoriale

SDPH: Service de Développement et de la Promotion Humaine

UNESCO: United Nation Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la Culture)

AVANT PROPOS

Tenté d'expliquer ce qui a motivé notre intérêt pour un sujet aussi ardu et complexe qu'il est intéressant, n'est pas le but ici. Cependant, nous devons avouer que nous avons atteint un degré particulier de réflexion géographique. A tel enseigne que tous les pays du monde ont un seul mot d'ordre: améliorer le bien être de la population et réduire au maximum les inégalités sociales.

Il est nécessaire de remarquer que la plus part des pays indépendant du tiers monde en général et en particulier la République Centrafricaine n'a pas réussi à amorcer jusqu'à présent son développement social et économique malgré les importantes aides reçues de la communauté Internationale.

Située au Sud-ouest de la RCA entre 16°20' et 18°30' de Longitude Est et entre 3°20' et 4°40' de Latitude Sud, M'baïki est l'une des Sous-préfectures de la Lobaye. Elle renferme sur son territoire, un effectif de 157.514 habitants (BCR, 2010).

En effet, la sous-préfecture de M'baïki regorge des potentialités exceptionnelles en ressources minières, en bois de toutes qualités qui sont exploitées mais malheureusement cela ne profite pas à la population locale. C'est une localité où la pauvreté et la misère bas son plein au sein de la population.

Cette population ne vie que de produits agricoles associés à la chasse, la pêche, la cueillette etc.

A cet effet, le présent mémoire intitule : « Étude d'impact des Organisations non Gouvernementales (ONG) sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki: cas de CARITAS/SDPH » est destiné à faire une analyse sur les activités de la Caritas et son impact sur les populations locales, planifiées par les Administrations de la Caritas/SDPH depuis son installation jusqu'à présent.

De ce fait, ce travail constitue un appel en vers la communauté locale, nationale, les ONG, les décideurs politiques pour une mobilisation générale afin de chercher à orienter leurs activités dans la Lobaye en vue de combler le vide laissé par l'État et que la Caritas à elle seule, ne suffit pas.

Pour réussir ce travail scientifique, nous avons rencontré moult difficultés, dont les plus essentielles sont les suivantes:

- les moyens matériels, logistiques et financiers nous ont faits défaut. Ce qui ne nous a pas permis de réaliser ce mémoire dans les délais ;

- la méfiance de la population de nous fournir certaines informations concernant leur situation sociale et économique ;

- l'instabilité permanente des populations cibles à l'occurrence, les pygmées du village Zoméa et les environs qui n'a pas facilité le travail ;

- la méfiance des responsables du projet à notre égard. Très peu d'entre eux ont été ouverts dans les débats. Ce qui a rendu impossible la constitution des tableaux, notamment sur le salaire mensuel du personnel, le budget annuel et les données des années antérieures dans quelques communes de la Sous-préfecture de M'baïki.

En effet, nous informons les lecteurs de ce mémoire que le présent travail n'est pas celui d'un éminent chercheur. Il s'agit d'un débutant dans le domaine de la géographie. Par conséquent, nous nous excusons des lacunes qui seront constatées, car c'est un travail qui repose sur un fond analytique à partir des recherches menées sur le terrain.

L'humanitaire aujourd'hui, comme depuis toujours, constitue une force pour le développement dans tous les pays du monde, en particulier les pays du Tiers Monde où la pauvreté sévit, gagnant la majorité des populations. Ce que l'humanitaire apporte aujourd'hui et qu'il est curieux de voir, n'est pas seulement le seul aspect d'assistance aux personnes vulnérables en situation de pauvreté, mais l'emploi des millions de personnes volontaires qui s'engagent, par son appel à l'entraide, à voler au secours des uns et des autres. Alors, chacun doit être proche des uns des autres pour un développement meilleur. Les expériences ont démontré que «  des millions de volontaires, en majorité des jeunes, constituent le plus grand mouvement humanitaire du monde » (CICR, 2007). Ce qu'il faut noter c'est que aucun esprit de profit ne justifie à cet effet la motivation de ces jeunes mais l'allègement des peines des plus vulnérables. Aujourd'hui encore, les oeuvres humanitaires sont orientées vers divers domaines de la vie.

Les actions humanitaires ont commencé à éclore à travers le monde à la naissance du Comité International de la Croix Rouge (CICR) en 1859 par Henry DUNANT. Ce sont les toutes premières actions de secours aux victimes de guerre opposant l'Autriche à la France à Solferino dans le Nord d'Italie. Ces mouvements tendent jusqu'à nos jours à protéger la vie et la santé et à faire respecter la dignité de la personne humaine, favorisant ainsi les interrelations sociales pour promouvoir la paix. D'autres actions humanitaires s'inscrivent dans l'assistance aux personnes atteintes par la toxicomanie. Nous avons par exemple l'Association Lucien Jean ENGELMAJER (ALJE) qui est une structure qui naquit en 1972 par l'initiative de Lucien Jean ENGELMAJER « le Patriarche ». Cette structure s'est depuis toujours mise au service des toxicomanes et de leurs familles, visant à « redonner l'espoir à ceux qui sont atteints par la toxicomanie et ses corollaires, le SIDA et les maladie opportunistes » (Lucien J.E, 1993). C'est donc pour comprendre que ces actions visent à rendre à la société des êtres fiers libres responsables et solidaires.

L'évolution des sociétés humaines, l'humanitaire dépasse le cadre d'une simple assistance d'urgence aux personnes vulnérables en temps de crise sociale et atteint un cadre où mieux vaut rendre les individus responsables de leur propre destinée, c'est à dire capable de s'auto développer. C'est ce que nous pouvons observer avec la CARITAS/SDPH qui appui à la fois les programmes d'aide d'urgence liés aux catastrophes naturelles et des projets de Service de Développement et de la Promotion Humaine à long terme comme l'accès aux soins de santé, l'éducation et à la scolarisation, le renforcement du rôle social, etc.

En RCA, les crises humanitaires liées aux conflits armés de ces dernières décennies ont rendu alors une bonne partie de la population plus pauvre et vulnérable. Les crises humanitaires en Centrafrique se traduisent aujourd'hui par l'inaccessibilité à l'eau de bonne qualité, l'insuffisance alimentaire dans les ménages, la pandémie du VIH/SIDA associée à la pauvreté.... Au moment où la RCA commence à être de plus en plus affectée par ces diverses formes de crises humanitaires, les besoins d'assistance deviennent ainsi de plus en plus importants pour relever les familles les plus démunies surtout en milieu rural.

A cet effet, il y eu tout une multitude d'ONG, locales et étrangères qui interviennent dans un contexte de réponses sociales aux crises humanitaires diverses auxquelles se confrontent les populations rurales. La CARITAS/SDPH en a fait de son mieux à l'instar des autres ONG comme l'Action Contre la Faim (ACF), le Comité International de la Croix Rouge (CICR), Merlin, Solidarité, etc. Mais la satisfaction reste partout vaine selon un constat général, pour un développement fiable. Le fait est que l'humanitaire aujourd'hui a rendu les populations plus dépendantes. C'est pourquoi il serait judicieux de procéder à un diagnostic systématique.

La présente étude isole le cas particulier de CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de M'baïki (voir la carte n°1).

Un diagnostic participatif sur les conditions de vie humanitaire, abordant l'impact des activités de la CARITAS sur les conditions de vie en milieu rural.

Or la RCA, longtemps affectée par les conflits militaro-politiques, se trouve aujourd'hui avec ses systèmes sanitaire, éducatif et agricole bien affaiblis

Source : LACCEG Guy LASSERE, Université de Bangui, 2011

La santé et le savoir qui constituent l'un des grands indicateurs de développement humain sont en déclin, du point de vue général. Il lui faut donc une décennie pour pouvoir rattraper le retard dans ces domaines longtemps freinés. Face à l'ampleur du problème, les structures étatiques restent toujours faibles pour fournir des réponses sociales plus pratiques. Pourtant, le gouvernement s'est efforcé de créer un cadre politique de la reconstruction nationale avec le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP, 2000). Ce cadre politique définit des grands axes d'un développement intégré, mettant l'accent sur l'importance des secteurs de santé, d'éducation qui résident dans la création d'un véritable capital humain. Le principal objectif est de « former des hommes et des femmes compétents, imprégnés des valeurs humaines, morales, spirituelles, culturelles et civiques, capables de créer une nouvelle société Centrafricaine solidaire démocratique, prospère et pacifique » (MENAESR, 2008). Mais le contexte économique de la chronique sociale Centrafricaine n'offre pas assez d'opportunités au gouvernement de réaliser ces fins.

L'urgence d'un capital humain se pose sur tous les plans de la vie politique et sociale du pays et l'action urgente de CARITAS/SDPH a été dans une perspective d'atténuer l'ampleur du problème et de favoriser un développement meilleur en faveur des ménages démunis.

L'action de CARITAS/SDPH est toujours fondée sur un esprit d'évangile, celui de prôner le respect de la personne humaine, la justice, la paix... en vue de fonder une société égalitaire ou chacun se met au service de l'autre. C'est le sens d' « être près de ceux qui sont loin de tout ». Elle s'engage alors dans la Sous-préfecture de M'baïki et vole au secours des personnes vulnérables, appui des écoles villageoises dans les communes rurales de M'baïki, Pissa, Mbata, Balé-loko, Bogongo-Gaza, Nola et Lessé afin d'offrir cette chance aux personnes pauvres d'accéder aux soins de santé primaire, à une éducation de qualité. Pour cela, la CARITA/SDPH s'attaque aux contextes structurels du secteur sanitaire, d'éducatif et socioéconomique des familles vulnérables.

Les lecteurs qui auront l'opportunité de lire ce présent mémoire se rendront compte que celui-ci n'est peut être pas totalement parfait. C'est pourquoi nous tenons à les rassurer de notre disponibilité à être réceptif à toutes les remarques et critiques positives susceptibles de nous aider, à améliorer nos prestations intellectuelles dans les jours à venir.

Ce mémoire est divisé en trois (3) grandes parties. Chaque partie est subdivisée en deux chapitres.

La première partie présente les normes théoriques où l'étude a puisé ses fondements les plus scientifiques, les outils et les techniques utilisés pour la collecte des informations du terrain, le milieu physique et humain de la zone d'étude. Elle rassemble alors le cadre théorique et la présentation du cadre physique et humain de la zone d'étude qui sont les principaux chapitres.

La deuxième partie qui s'intitule les actions de la Caritas/SDPH M'baïki comprend deux chapitres. Le premier chapitre a pour titre l'administration de la Caritas et la nature de ses activités et le second est consacré sur la nature des activités et les oeuvres réalisées à M'baïki.

La troisième partie concerne les impacts de la Caritas/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki. Elle renferme également deux chapitres. Elle traite en son chapitre V les impacts des activités de la Caritas/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations locale ; alors qu'au chapitre VI il concerne les contraintes liées aux actions de la Caritas/SDPH

Chapitre I: LE CADRE THÉORIQUE ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Ce chapitre traite du cadre théorique et l'approche méthodologique de l'étude. Comme annoncer ci haut, il présente les fondements scientifiques de cette étude.

I- LECADRE THÉORIQUE

Le cadre théorique va s'intéresser au contexte à la justification du choix du sujet, la définition des concepts clés, la problématique, les objectifs, les hypothèses et la méthodologie.

1- Justification du Choix et intérêt du Sujet

Faisant partie des pays de la Sous région, la République Centrafricaine est un pays faiblement peuplée qui compte 4,2 Millions d'habitants (63% de ruraux et 37% d'urbains) pour une superficie de 623000 km2 soit 6 habitants par km2. Le pouvoir d'achat du Centrafricain moyen a dégringolé depuis quelques décennies et le panier de la ménagère s'en ressent gravement.

Près de 70% de population vie sous le seuil de la pauvreté ( www.centrafrique presse.org). A cet effet, la CARITAS Internationale qui est une ONG Internationale d'organisations Catholique, présente dans 198 pays et territoires. Son nom vient du latin « catiras » ce qui signifie « Amour de l'autre ». Elle a été fondée à FRIBOUGEN-BRISGAN, en Allemagne, en 1897. En RCA, elle était connue sous la dénomination de CARITAS Centrafrique. Elle a fait son entrée en République Centrafricaine avant l'indépendance sous le nom de « Secours Catholique Centrafricain ».

Pendant des décennies, il a collaboré avec l'Animation Rurale. Toute cette période a été caractérisée par de nombreuses initiatives individuelles locales menées souvent par des religieux étrangers grâce a des ressources privées et qui n'avaient pas de compte à rendre.

En 1991, ces deux courants, Secours Catholique et Animation Rurale se sont fusionnés pour devenir la CARITAS Centrafrique qui intervient dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de l'animation rurale, en hydraulique et aussi dans la promotion des droits des femmes et des pygmées (AKA). La CARITAS mène ses activités dans toutes les régions de la RCA en générale et dans la localité de M'baïki capitale de la Préfecture de la Lobaye en particulier. C'est depuis plus d'une décennie que la CARITAS est opérationnelle à M'baïki. Force est de constater que la population de M'baïki, ville satellite de Bangui et aussi l'un des greniers centrafricain demeure profondément pauvre sur tous les plans. D'où le choix du sujet intitulé étude d'impact des actions de la CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki depuis son installation jusqu'à nos jours. Il s'agit en d'autre terme d'attirer l'attention des autorités politiques, la communauté locale sur le point des connaissances relatives aux activités de la CARITAS/SDPH.

Pour se faire, la définition des concepts clés de ce mémoire mérite d'être faite pour éviter l'incompréhension de celui-ci.

2- La Définition des Concepts

Pour éviter toute interprétation contraire au sens d'objet de cette étude, il nous est indispensable de tirer au claire certains concepts. Il s'agit des concepts tel que : l'étude, l'impact, la condition socioéconomique.

L'étude vient du mot Latin «studuim, zélé »   ce qui signifie une activité intellectuelle qui permet d'acquérir ou d'approfondir une connaissance. Étudier nécessite des efforts particuliers d'observation, de compréhension, d'analyse, de synthèse et de mémorisation. Elle peut être aussi définie comme un travail de l'esprit qui s'applique à approfondir; s'intéresser à l'étude des sciences; ouvrage ou s'expriment les résultats d'une recherche. Pour ce travail, l'étude est une activité intellectuelle qui permet d'acquérir ou d'approfondir les connaissances des actions de la CARITAS/SDPH sur les conditions de vie des populations de M'baïki depuis son entrée jusqu'à nos jours.

Impact vient du mot Latin « impactus » qui veut dire influence décisive de quelques choses sur le déroulement de l'histoire, des événement; effet d'une action. En d'autre terme, l'impact d'un projet ou programme est défini comme l'ensemble des changements dans les conditions de vie des ruraux, tels que eux mêmes et leurs partenaires les perçoivent au moment de l'évaluation, ainsi que tout changement durable dans leur environnement auxquels le projet a contribué. Ces changements peuvent être positifs, voulus ou imprévus. Dans la terminologie du cadre logique, ces changements perçus dans les conditions de vie peuvent correspondre au niveau des objectifs spécifiques ou celui de l'objectif général d'une intervention.

De cette définition, il ressort que étude d'impact est une étude préalable à la réalisation d'un projet qui consiste en évaluer les éventuelles répercussions sur le milieu naturel ou humain, et à définir en cas de besoin des mesures correctives ou

compensatoires d'une part, une étude d'impact est initialement une activité intellectuelle qui vise à apprécier les conséquences environnementales d'un projet pour en limiter les impacts négatifs d'autre part.

Le contexte de ce concept nous permettra d'évaluer le niveau d'implication de la CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki.

En conséquent, le concept condition vient du mot Latin « condicio » qui signifie la manière d'être, état d'une personne ou d'une chose, la condition humaine, circonstances extérieures dont dépendent les personnes ou les choses. Ce mot se définie aussi comme la nature, état ou qualité d'une chose ou d'une personne; qualité d'un objet par rapport à sa destination.

Enfin, le concept socioéconomique est un adjectif qui intéresse la société définie en terme économique. En effet, socioéconomique est une branche des sciences économiques et de la sociologie qui examine l'influence des rapports humains sur l'évolution économique. Parlant de statut socioéconomique de la famille A est fonction du revenu familial, le niveau de scolarité des parents, profession des parents et le statut social dans la communauté (telles que les contacts au sein de la communauté, les associations du groupe et de la communauté, de la perception de la famille). A contrario, la sociologie économique examine les influences des relations économiques sur les groupes sociaux. Dans le cadre de ce travail, le concept socioéconomique permet d'évaluer le niveau social des groupes ou ménages bénéficiaires des actions ou des oeuvres de la CARITAS/SDPH, ainsi que le niveau économique de ceux-ci.

3- La Problématique

En 2007, la République Centrafricaine était classée au 179ème rang après le Mali selon l'Indicateur du Développement Humain (IDH) (PNUD, 2009). Cela prouve que la société centrafricaine est l'une des plus démunies du continent africain. La pauvreté sociale court les rues de Centrafrique et frappe presque à toutes les portes malgré l'existence d'une petite bourgeoisie nationale qui aura bâti sa fortune sur le dos de l'État grâce à la corruption, à l'affairisme et au détournement des deniers.

Pour palier cette pauvreté et cette misère profonde, les Institutions Internationales ont mis à la disposition des gouvernements des moyens susceptibles de freiner ce fléau. Mais un constat triste a été fait dans la gestion de ces fonds.

Devant ce constat triste, les partenaires au développement vont encourager la

population à se regrouper en association et à créer des ONG à caractère humanitaire. Mais cette initiative n'a pas abouti. A cause de l'insécurité grandissante dans les sous régions qui provoque le déplacement de la population et la croissance éffreinée de la misère et de la pauvreté, des ONG Internationales vont s'implanter partout sur le territoire centrafricain afin de voler au secours des nécessiteux. C'est le cas de la Carias M'baïki.

C'est depuis plus d'une décennie que la Caritas travaille dans la Sous-préfecture de M'baïki pour voler au secours des personnes démunies. Pour se faire,

- Quel est le niveau d'implication de la CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki ?

Les questions secondaires tournent autour des questions suivantes:

- Quelle est la participation effective de la CARITAS/SDPH sur les modes de vie des populations locales ?

- Quel est son impact dans le développement socioéconomique de la Sous-préfecture de M'baïki ?

- Quelle est la perception de la population locale des actions de celle-ci ?

- Quelle est l'attente de la population des activités de CARITAS/SDPH ?

4- Les Objectifs de Recherche

L'étude cherche à comprendre les défis à relever, l'impact des activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations.

5-Les Objectifs Spécifiques

Le présent travail qui se veut une contribution sur les études d'impact des actions de CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki consiste à :

- Évaluer le niveau socioéconomique des ménages, groupes subventionnés par la CARITAS/SDPH;

- Exhumer le mode de fonctionnement de la CARITAS/SDPH;

- Analyser les apports de la population aux efforts de la CARITAS/SDPH;

- Évaluer la qualité des relations entre cette ONG et la population locale;

- Déterminer les raisons qui empêchent la CARITAS/SDPH d'atteindre son but; et enfin,

- Proposer des stratégies pour les actions futures de la CARITAS/SDPH M'baïki en vue d'aider au développement durable des communautés.

6- Les Hypothèses de Recherche

Pour mener cette analyse scientifique, nous avons émis quelques hypothèses.

6.1-L'Hypothèse Centrale

La CARITAS/SDPH contribuerait efficacement aux conditions de vie des populations de M'baïki en raison de son intervention tant dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de la promotion de droit de la femme et des pygmées (AKA).

6.2- Les hypothèses secondaires

Les hypothèses secondaires tournent autour de:

- la CARITAS/SDPH s'efforcerait de freiner le sous-développement socioéconomique des populations de M'baïki;

- la CARITAS/SDPH donnerait une aide matérielle et morale aux vulnérables sans distinction de race et de religion;

- l'aide de la CARITAS/SDPH aurait permis aux ménages d'améliorer leurs conditions sociale et économiques;

- la CARITAS/SDPH éprouverait d'énormes difficultés pour atteindre son objectif.

II- APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Elle met en exergue la technique de recherche, l'observation du champ de l'étude et la méthode d'analyse. Ainsi, dans le cadre de la recherche sur « Études d'impact des Organisations Non Gouvernementales (ONG) sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki: cas de CARITAS », un certain nombre d'activités ont été réalisées durant la période d'Août à Septembre 2010.

1-Matériels et Méthodes

1.1-La Recherche Documentaire

Les travaux antérieurs constituent une source de données pouvant orienter la recherche sur terrain, elle est une phase très importante de tout travail scientifique. Durant la période de Février à Mai, nous avons effectue des recherches dans la bibliothèque de l'Université de Bangui, celle des organismes Internationaux (UNESCO, CARITAS CENTRAFRIQUE, COOPI), celle de l'Alliance Française, sur les sites Internet afin de faciliter la collecte des données sur le terrain; c'est ainsi que dans le cadre de la réalisation de notre travail, nous avons fait recours aux différents ouvrages abordant notre thème d 'étude en vue de faire leur synthèse et d'organiser des thématiques. En fait, nous avons consulté des ouvrages généraux et des ouvrages spécifiques.

1.2 La Collecte des Données sur le Terrain

L'observation sur le terrain

Elle nous a permis de saisir le comportement des habitants (population cible) par rapport aux problèmes posés. Nous avons utilisé l'observation directe qui, par définition instaure un rapport entre le chercheur et le groupe social qu'il veut observer.

Du point de vue technique, nous avons pris des images pour éclairer les différentes activités.

Méthode d'Enquête

La méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) nous a permis d'être en contact avec la population cible, de collecter les informations auprès des communautés locale.

C'est pourquoi, nous nous sommes appuyés de différents outils suivants: guide d'entretien, d'un questionnaire, interview semi structurées; profil historique et carte du terroir.

Un sondage par questionnaire, administré durant la période du 1er au 15 août 2010. Le questionnaire est structuré en trois (3) parties à savoir : identification du site, description du ménage et en fin les activités des ONG: CARITAS. Le but de cette structuration au premier plan est de bien maîtriser la localité où l'enquête a été menée. Au second plan, cerner ou du moins connaître le statut de la personne enquêtée. Et en fin au troisième plan, voire claire les différentes types d'aides octroyées par la CARITAS au profit de la population de M'baïki.

Lors des rencontres par groupes de discussions (23 - 30 Septembre 2010), le profil historique de la ville de M'baîki et quelques villages cibles ont été fait par la population. Cela nous a permis de faire le parcours des différents événements qui ont eu lieu durant la période antérieure, l'histoire de la création de la ville de M'baïki, quelques villages et communes et la mise en place de certaines activités dans ces zones.

Stratégies de mise en oeuvre des activités

Elle est basée sur: des missions à Zoméa, Ndolobo, Lessé et M'baïki centre; la collecte des données statistiques disponible; le Focus groupe avec le Directeur technique de la CARITAS, le coordonnateur, le formateur, les chefs de centre CARITAS/SDPH et les chefs de villages; les enquêtes auprès des pygmées AKA et la population locale

Cette technique nous a permis, partant de l'analyse des faits observés et collectés, de proposer des perspectives pour une réorganisation possible de cet aménagement.

2- Le Dépouillement du questionnaire

A la fin de l'enquête, un dépouillement manuel du questionnaire est fait. Cette étape a permis d'abord de codifier les modalités de questions ouvertes; ensuite, une exploitation informatisée de tous les questionnaires a été fait. Par la suite, les fichiers des données sont récupérés pour la tabulation des résultats de l'enquête. Nous avons obtenues des fréquences relatives à partir des fréquences absolues.

3- L'Analyse et la Synthèse des Données Statistiques

-L'estimation des impacts socioéconomiques

L'estimation du degré d'impact est fait selon l'importance accordée à la variable par les membres de la communauté rencontrée. L'analyse documentaire, les enquêtes de terrain et les observations sont des systèmes qui nos ont permis d'aboutir à une telle évaluation du résultat.

Le Questionnaire

L'élaboration du questionnaire destiné à la collecte des données sur le terrain, comprend dans une majeur partie des hypothèses que nous avons émises tout en tenant compte des objectifs segmentés en thème: l'identification du site; description du ménage; catégorie socioprofessionnelle de l'enquêté; type de ménage; la vie des ménages; les activités de la CARITA/SDPH M'baîki. Il a donné des résultats escompter donnant ainsi la meilleur compréhension sur le site, les ménages ainsi que sur les activités de la CARITAS/SDPH M'baîki.

L e Guide d'Entretien

Il est élaboré afin d'orienter l'entretien avec le personnel de la CARITAS/SDPH, il a pour but de compléter les informations obtenues par la documentation et par les questionnaires.

La Collecte des Données

Les informations utilisées et analysées regroupent quelques données secondaires (les données sur la démographie), les cartes et les figures. Elles sont issues de plusieurs sources: la documentation, la base de données de la CARITAS/SDPH M'Baïki, les données d'observation, les enquêtes effectuées dans les Centres/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc, Saint d'Augustin et de Safa-Loko, quelques villages, campement des pygmées (AKA de Zoméa), au Centre de Santé Préfectoral de M'Baïki ainsi qu'à la Mairie de M'baïki.

Choix des Zones Cibles

Le choix des villages, les quartiers de la ville est fait selon deux critères:

il subissent l'influence directe des activités de la CARITAS/SDPH et ils sont à l'intérieur de chaque zone d'action des Centres/SDPH de la CARITAS. Le secteur Zoméa est choisi aussi c'est parce qu'il y a beaucoup d'AKA et c'est un endroit ou la CARITAS à beaucoup oeuvrer.

Échantillonnage

En revanche, deux quartiers et un village sont échantillonnés sans risque de distorsion. Ces quartiers sont Baguirmi (M'baïki centre), Pissa II (Commune de Pissa) et le village Zoméa. Nous avons utilisé la base des données du recensement général de la population, pour cela, nous avons enquêté 190 personnes qui représentent 1% de la population totale de la commune.

4- Ressources et Matérielles

L'appareil numérique pour la prise de photo, l'appareil enregistreur pour l'enregistrement des entretiens du focus-group; des cadeaux, etc.

4.1-Ressource en Moyens Logistique

La Toyota (Pick-up) de la CARITAS/SDPH, les trafique, les taxis moto et les pirogues sont utilisés durant les déplacements.

5-Les Hypothèses de Risques

Un travail de recherche scientifique ne se fait jamais sans entraves. Ainsi, le présent travail a été jalonné d'un certain nombre de difficultés situées à différents niveaux. Trois (3) risques majeurs ont influencé négativement le déroulement de l'enquête:

La première hypothèse de risque était liée au retard de la mobilisation de ressources financière par rapport au chronogramme de recherche,

La deuxième hypothèse de risque était liée au calendrier de l'enquête (Août - Septembre) sur le terrain qui coïncide avec la période de ramassage, cueillette, pêche et le récolte du vin de palme chez les villageois. Ce qui fait que les rendez-vous n'étaient pas respectés. Si bien qu'on a effectue des passages supplémentaires sur le site.

Enfin, la communication est difficile avec les pygmées qui ne peuvent s'expliquer sans la présence de leur chef coutumiers qui sont les Bantous.

Chapitre II : LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN

Ce chapitre traite le milieu physique et humain de la zone d'étude. En d'autres termes il sera question ici de montrer les différentes configurations physiques du terrain et les individus qui constituent la population de cette partie de la République centrafricaine.

I- LE MILIEU PHYSIQUE

1 - Le Relief

La Sous-préfecture de M'baïki est située entre 16°20' et 18°30' de Longitude Est et entre 3°20' et 4°40' de Latitude Sud. Cette région se présente comme une plate forme et se situe à la limite nord du grand bassin du Congo .Cette plate forme est constituée de divers éléments orographiques visibles sur la carte du relief de cette localité. Elle est le témoin du vieux socle précambrien dont certains éléments affleurent par endroit et constituent la surface d'aplanissement que l'on observe dans cette Sous-préfecture. Les altitudes moyennes sont constituées par les glacis cuirassés et les collines du Nord - Est.

La Sous-préfecture de M'baïki appartient au Bassin Versant Oubanguien et au Bassin Congolais. La topographie est en relation avec les différentes formes géologiques .Les quartzites présentent une topographie plus accidentée , constituée souvent de grandes collines en pentes assez douces et ayant une forme convexe. On y observe des plateaux entrecoupés de larges vallées souvent marécageuses.

Les grés offrent un relief tabulaire que l'on peut également observer dans la Sous- Préfecture de M'baîki. Un plateau qui s'étant depuis le Village Bombekiti sur l'axe M'baïki-Boda jusqu'à la frontière Congolaise. Il est couvert par les grés de Carnot. Son altitude varie de 500 à 600 mètres.

C'est un site accidenté. La colline de Jean Baker à l'entrée de la ville ( 5 km ) et la colline de Wakombo à la sortie de la commune de M'Baïki , sur l'axe Boda et celle de Ndala , sur les axes SCAD et M'bata ,illustrent bien cette réalité orographique.

L'action de l'eau dans le modelé de ces collines est essentielle, du fait que le réseau hydrographique comprend une hiérarchie bien tranchée. Ces collines ont des sommets bien arrondis, des versants moins accidentés. Leurs pentes sont fréquemment convexes en leurs parties inférieures et se raccordent brutalement au fond des vallées principales.

Au niveau de M'Baïki, ils se présentent sous forme de hautes terres, presque des bourrelets. Les altitudes sont de l'ordre de 598 mètres à Tobalet près de Boukoko à 527 mètres à Gbokombo et à M'Baïki, 512 mètres à Wakombo. La ville de M'Baïki à un site accidenté, à cause d'un ensemble de quartzites qui émergent partout du manteau d'altérites .Ces filons de quartzites ont été mis en relief grâce à l'érosion différentielle qui a creusé des rigoles et des ravins dans la localité de Lazaret et à Ndéya, près de la ville de Mbaïki.

La platitude du Centre et de l'Est de la ville de M'Baïki s'explique par la présence de la plaine alluviale de l'Oubangui. Le lac Fonota qui se trouve entre Bouchia et Bokanga est une immense rivière. Pendant la saison sèche ces eaux tarissent et le Lac diminue de diamètre et de profondeur.

Source: LACCEG Guy LASSERE, Université de Bangui, 2011

Des pseudo karts très réduits, avec des dépressions fermées, s'observent aux environs des villages Mbalé, Lobé, Bouaka et Bogayé. Les éléments physiques

jouent un rôle de premier plan dans l'organisation de l'espace, d'une part en raison de leurs caractères propres d'autre part en raison de l'influence qu'ils exercent sur la répartition spatiale. La ville de Mbaïki connaît un sérieux problème d'urbanisation car pendant la saison pluvieuse, le travail d'érosion est beaucoup plus prononcé.

2- Le Climat

La Sous- Préfecture de M'baïki jouit d'un climat du type équatorial chaud et humide .Ce type de climat comprend deux saisons: une saison des pluies caractérisées par des précipitations abondantes qui s'étendent de mi-mars à mi-novembre et une saison sèche plus courte que la précédente, mi- novembre à mi - mars (J.Serre : Histoire de la R.C.A .sd . P35). En 1986, le total des précipitations était de 1970 mm (JB. Mboko, 1983 .p2). A la station de Boukoko située à onze (11) kilomètres de M'Baïki on relevait les chiffres suivants : 1448 mm de hauteur d'eau annuelle minimale et 2418 mm d'eau maximale de pluie (JB Mboko idem .p2).

Les températures connaissent une forte variation de 25 à 28° C. L'amplitude thermique annuelle est de 20 ° C pour le mois de février et un maxima de 23° C pour le mois d'août. Le climat équatorial est caractérisé par des pluies qui s'étendent pratiquement sur toute l'année. Une pluviométrie de 1,5 à 2 mm/an et une température moyenne de 26° C. La Préfecture de la Lobaye dans laquelle M'baïki fait partie, connaît à chaque période de l'année des manifestations climatiques.

Les centres d'Actions

Au point de vue géographique, la Lobaye est soumise à trois (3) groupes de perturbations atmosphériques :

*Les vents pluvieux viennent de l'Ouest et apportent l'eau sur les monts du Sud Cameroun ; ils donnent un temps orageux et pluvieux au Cameroun (Douala, Yaoundé) nuageux ou brumeux en Pays Gbaya (Batouri, Boda) et beau plus à l'Est (M'baïki et Bangui).

* En conséquent, les perturbations de l'Est de la Lobaye apportent un temps pluvieux continu (août et septembre).

* En outre, les perturbations venant du Sud du Bassin de Congo sont pour la plupart orageuse. Au changement de saison (mars et novembre), certains orages éclatent '' à sec '' sans pluie. Le vent qui souffle peut provoquer des déracinements désastreux des arbres surtout en novembre car le sol est détrempé.

Ces deux systèmes pluvieux Sud et Est interfèrent dans la Lobaye et les dépressions suivent les vallées .Il est donc difficile de savoir lequel des deux centres pour la Lobaye est prépondérante au cours de la saison des pluies .Toutes les perturbations sont dirigées à partir de la Sainte Hélène centre d'action Sud et celui de Libye au Nord. Le premier donne les vents d'Ouest avec un ciel peu nuageux et du beau temps. Il se fait sentir durant toute la saison sèche et sporadiquement en saison des pluies. L'action combinée de l'anticyclone de Sainte Hélène et celui de Libye (tous deux périodiques) déterminent le passage des perturbations atmosphériques jusque dans la Lobaye et aussi les saisons sèches et humides.

3- Le Sol et la Végétation

Dans la Sous-préfecture de M'baïki, les types de sols sont différenciés par la couleur et la texture, indiquant le taux et la nature de l'humus, par l'évolution latéritique et par le sous sol sous-jacent ou alluvial. Partout ailleurs, on retrouve les sols férralitiques appauvris avec des intrusions de sols hydro morphes; (KAKPEKALA Edgard, 1998). Ils présentent un profil bien développé, profond permettant une bonne pénétration radiculaire. Leur texture sableuse en surface devient argile en profondeur. Leur couleur devient brun ocre et rouge sur le plateau.

Dans les vallées, ils sont gris à gris beige avec des tâches d'oxydoréduction. On trouve ces sols dans la ville de M'baïki et dans la vallée de la Lobaye.

Les sols férralitiques remaniés associés à des sols férralitiques indurés appauvris. Ils se caractérisent par la faible profondeur des profils, l'apparition de l'horizon égravillonnais à de faible profondeur et l'induration de l'horizon égravillonnai. Ces sols sont observés au niveau de la périphérie à savoir: la commune de Pissa et quelques villages de M'baïki centre (Ndéya, Zanga, etc...).

Au niveau du centre de la ville de M'baïki, le plateau de « Ouambangana » a une grande influence sur la formation des sols par la grande manifestation d'érosion où lorsqu'il pleut, toute la quantité de pluie ruisselle vers les ruisseaux et les marigots laissant apparaître ces différents types de sols que sont :

- au sommet des collines on trouve des sols rocailleux constitués des éléments détritiques arrachés de plateau « Ouambangana » par le travail de l'érosion.

- au fur et à mesure que l'on descende, on trouve des sols férralitiques. Ces sols sont généralement vulnérables à l'action de l'érosion.

Lorsqu'on descende vers les ruisseaux et les marigots, on est en présence des sols

hydro morphes. Le climat et le sol influencent la végétation.

La localité de M'baïki est à la limite même de la grande forêt équatoriale et de la savane. Sous l'influence de la culture, des clairières se dessinent, s'anastomosent, puis donnent naissance à des savanes de plus en plus vastes dès que l'on s'éloigne vers le Nord. Dans cette zone en damier, la forêt prédomine sur la savane au Sud et c'est là que se regroupe la population car les cultures se font uniquement sur défrichement forestier.

Les groupements végétaux forestiers ne portent que sur la forêt secondaire ancienne. Le long des ruisseaux et des rivières s'allonge la « rain forest » qui s'étend au confluent des vallées ou dans les zones assez larges. En général, elle forme un étroit ruban de 20 à 50 m de large dans les vallées encaissées. Jusqu'ici elle est peu abattue sauf exception au Sud de la route M'baïki-Boda, ou s'étend une vaste forêt couvrant les sommets et les pentes avec quelques modifications floristiques suivant les lieux. Elle enveloppe des vallées. C'est son habillage qui constitue chaque année la base des terrains de cultures.

Les savanes sont circulaires ou allongées et de petites étendues un (1) à cent (100) hectares. On peut distinguer :

- La savane à Panicum Maximum avec Bauhinia Thonningü, Annona Senegatensis et Lophira Alata, Hymenocardia Acida et Borassus OEthiopum: espèces des grandes savanes à micro- climat relativement plus sec;

- La savane à Sissongo (Penisetum Purpureum), qui occupe d'anciennes clairières forestières.

Les groupements forestiers évoluent sous l'effet de la culture.

4- L'Hydrographie

Le réseau hydrographique de la Sous-préfecture de M'baïki est maigre et se caractérise par une densité de marigots. La Lobaye, affluent droit de l'Oubangui demeure le principal cours d'eau. Elle prend sa source dans le massif du Yadé près de Bouar. Longue de 500 km environ, la Lobaye est encombrée au niveau de son cours moyen de rapides. Elle se jette dans l'Oubangui au Nord de Mongoumba à environ quatre kilomètres de Bangui, (MBALANGA. A, 1984). La Lobye est la seule voie navigable de la région. Elle revête d'une valeur historique et économique capitale. Historiquement, la Lobaye a servi de voie à la pénétration coloniale et à l'évangélisation de celle-ci et des régions voisines. Économiquement, elle constitue

un terrain favorable pour la pêche et aussi la voie de communication entre les populations qui longent son cours.

II- LE MILIEU HUMAIN

1- La Population

L'histoire de la République Centrafricaine démontre que la majorité des populations actuelles ne sont pas installées avant 1800. Ce territoire ne fut que « la terre d'accueil » des populations migrantes. C'est ainsi que celles installées dans le Sud-Ouest du pays avaient suivi un long périple au cours des temps lointains avec des origines très mal connues.

A cet effet, on peut se demander, quels sont les lieux de provenance des ethnies Ngbaka et Issongo ? Comment se fait-il que, les Issongo qui sont les derniers arrivés dans la Lobaye après les Gbaya, les Ngbaka et les Mozombo des environs, ont occupé une place privilégiée au coeur même de la région?

1.1- Les Ngbaka

Les Ngbaka ne sont pas les premiers occupants de la Sous-préfecture de M'baïki. Ils seraient précédés par les pygmées ou Babinga qui, selon la tradition indigène signifie « grosse tête », (G.BARTOUME, 1998). Depuis le XVI siècle, les pygmées demeurent dans la forêt dense qui s'étend entre la Lobaye et le Sangha. Pière KALCK estimait leur nombre à plus de six mille (6000).

Ils ont servi de guide aux Ngbaka et Issongo, (affirmation de P. KALCK tirée de Mémoire, G. BARTOUME, 1996).

L'origine des Ngbaka se trouve entre le Congo Belge et le Congo Français et plus particulièrement entre Libéngué, Dongou et Impfondo. Ceci à cause des mouvements migratoires qu'ils ont effectués vers la fin du XIIIème siècle. Selon les sources concordantes, les itinéraires empruntés par les Ngbaka sont l'Oubangui, la Lobaye, la Lessé et la Pama qui sont les principaux cours d'eau de la région de M'baïki.

Les Ngbaka sont localisés sur l'axe Bangui-Mbaïki, Pissa-Mongoumba et Loko sur la rive gauche de la Lobaye, (M.A KALANDA, 1986-1987). D'après la tradition, les Ngbaka dont le foyer d'occupation se situe entre M'baïki et Bangui et dans la Lessé sont appelés « Ngbaka Péndi », c'est à dire les habitants de la savane. Ceux qui habitent la forêt sont appelés « Ngbaka de la forêt » ou « Ngbaka Mabo ». Au sein de l'ethnie Ngbaka, la structure politique dont l'autorité peut s'étendre sur une grande

distance comme chez les sultans du Haut Oubangui est quasi-inexistante. Elle était réduite au chef de clan ou au chef de guerre. L'émiettement politique semble particulièrement important chez les Ngbaka. Il serait le résultat de longue période d'insécurité enregistrée dans cette région.

Comme dans toutes les sociétés traditionnelles noires africaines, la femme Ngbaka à pour tâche outre la procréation, le service: la chasse, la pêche, la collecte de vin de palme et l'abattage des arbres pour les travaux champêtres. Les Ngbaka vénèrent un être suprême et invisible qu'ils désignent sous le nom de « Mokomet », (A.MBALANGA, 1986-1987). L'autre ethnie la plus connue dans la Sous-préfecture de M'baïki est les Issongo.

1.2- Les Issongo

Plus d'un jeune Issongo (ou Lissongo) désireux de se fixer sur l'origine de sa tribu a dû se poser beaucoup de questions à ce sujet .Les anciens, eux, le savaient qui en disparaissant, ont emporté dans leur tombe la clé de tous les problèmes possibles de nos jeunes .Il reste vrai cependant que la tradition a fait son chemin, accompagnant la longue marche de clans restés assez homogènes malgré les fluctuations sociologiques, qu'ils ont pu connaître. Selon l'affirmation commune et générale, la tribu Issongo est venue du Congo ex-belge (Kinshasa), traversant par Libengué le Fleuve Oubangui à la hauteur de Mongoumba. Leur avant -dernier point d'arrêt dans l'exode fut Batanga près du Seuil de Zinga et vient s'installer au Sud de Bangui. Le Révérend Père Théodore DOBOZENDI rapporte : ' «  Au Sud de Libengué et de Lissongo à l'amorce du bec de canard formé par leur convergence à Liranga des deux Fleuves Congo et Oubangui, on parle aujourd'hui d'une langue Lissongo qui garde encore sa pureté originale [...] (DOBOZENDI T.H, 1971). Cette assertion traduit et matérialise l'origine des Issongo.

Tout comme les Ngbaka, les Issongo ont été guidés par les pygmées « Béka ou Babinga ». Lissongo ou Issongo serait le nom de celui qui les a guidé depuis leurs origines jusqu'à M'baïki. Une altération du nom Mbati, terme populaire utilisé pour désigner les Issongo.

Pareille déculturation devrait donner le change dans l'intégration facile aux autres « out -group » (groupes externes). Peu à peu, parfois même au prix de mésententes accentuées, la coexistence pacifique finit par régner. S'accommodant avec la philosophie et souplesse aux impondérables de la vie, les Issongo surent attirer sur

eux la sympathie non seulement de leurs voisins africains de Lobaye mais encore et surtout des premiers colons qui avaient perçu leur grand sens de sociabilité. D'ores et déjà, nous comprenons pourquoi l'occupation du centre de M'baïki par les Issongo fut reconnue et légalisée par l'administration coloniale sans pour autant être mise en doute par les voisins immédiats.

Leur foyer d'occupation se situe précisément dans la commune de M'baïki et sur l'axe M'baïki -Boda. Les Issongo n'avaient pas une autorité politique de grande envergure. Elle se résumait aux chefs de clan et de guerre. La structure sociale était comparable à celle des Ngbaka .

Outre les Ngbaka et les Issongo qui sont les principales ethnies de la Sous-préfecture de M'baïki, On peut noter la présence des groupes allogènes : Ali, Boffi, Gbaya, Banda, et Mandja (difficiles à localiser ; présence extra - minoritaire)... Ils se sont installés dans cette localité pour des raisons économiques. On note également la présence de la communauté étrangère d'origine Tchadienne, Malienne, Sénégalaise, Nigérienne qui est répandue dans la Sous-préfecture pour le commerce.

Comme dans toutes sociétés traditionnelles africaine, les rapports entre Ngbaka et Issongo n'était pas toujours cohérents. Ils étaient à la fois pacifiques et conflictuels. Ndola, Originaire de Bouchia, un du village Ngbaka était venu vivre avec les Issongo (Aperçu historique sur la terre de loko.Anonyme S.d.pg 24). Ceci traduisait les liens d'amitiés entre Ngbaka et Lissongo. Mais les rapports conflictuels étaient notoires et l'insécurité permanente. La conquête de l'espace vital, la défense du terroir ou la nécessite de l'agrandir et l'hostilité à toute domination ont été les raisons de ces conflits internes. En effet, après l'installation définitive de toutes les populations, la possibilité de suivre le gibier comme au temps des grandes migrations avait disparu. Le nombre des habitants croissait avec la sédentarisation, le voisinage d'un groupe « opposé » devenait inquiétant, car pour nourrir une population nombreuse, il est indispensable d'obtenir un espace vital plus vaste. Ce problème était résolu par la guerre.

C'est ainsi que pendant un demi-siècle, de 1850 à 1900, Ngbaka et Issongo se battaient. Leurs deux chef Songo-Houtou de l'ethnie Issongo et Mbimi de l'ethnie Ngbaka organisaient des combats meurtriers jusqu'en 1904, date approximative à laquelle Songo-Houtou fut tué par un jeune garçon, (A. MBALANGA, 1986-1987). Pendant cette période très troublée qui va de la moitié du XVIIIème siècle au début du

XIXème siècle toute rencontre avec une ethnie voisine créait immédiatement un reflet de défense.

C'est ainsi qu'en 1907, le sergent Tross, ayant engagé à M'baIki des porteurs pour aller à Bongombé (Bobangui), ceux-ci ont été tués à leur retour par les Ngbaka de ce village. Cette longue période de trouble avait des conséquences politiques et économiques. Sur le plan politique, elle serait à l'origine de non-existence d'une autorité politique d'une grande envergure. En effet, au moment où les Ngbaka et les Issongo perdaient leur temps à se faire la guerre, de grands royaumes voyaient le jour dans l'Est Oubangui. Économiquement, cette longue période de trouble serait l'une des raisons de la faible production agricole dans la Sous-préfecture de M'baïki.

Au fait, la Sous-préfecture de M'baïki était peuplée par des différentes ethnies venues de différents horizons de l'Afrique en général, et de la République Centrafricaine en particulier. Ainsi nous allons étudier l'évolution de cette population dans le temps et dans l'espace dans le chapitre qui suit.

2- Les Mouvements de la Population

2.1-La Natalité

La natalité se définie comme le nombre de naissances annuelles par rapport à une population donnée. Cette notion est en rapport étroit avec la fécondité qui étudie les rapports des naissances aux femmes en âge de procréer.

La RCA présente un taux de 39,1% en 2003. En milieu urbain il est de 38,2% contre 39,3% en milieu rural. Pour ce qui concerne la Lobaye, le taux brut de natalité est de 39,6%, (BCR, 2003).

En 1996, la maternité de M'baïki a enregistré 580 naissances. Le rapport de ces naissances avec l'effectif total de la population qui était de 13690 habitants donne un taux brut de natalité de 42,36%.

En 1999 cependant, la ville n'a compté que 561 naissances soit une régression de 19 naissances. En effet, cette baisse de natalité est justifiée par les motifs suivants:

- la conjoncture économique difficile dans ces derniers temps. Partant, les couples décident soit d'arrêter les naissances soit les planifier. Ce fait a efficacement contribué à l'accentuation du phénomène d'avortement provoqué au niveau de la ville ;

- le déséquilibre du sex-ratio au profit des hommes. Cette situation entraîne Inévitablement la chute du taux de fécondité qui est estimé à 246%0. La natalité étant liée à la fécondité, il est probable que celle-ci connaisse une baisse, par rapport au

déséquilibre existant dans la structure par sexe de la population.

Il convient de signaler que de nombreuses naissances ne sont pas déclarées à la Mairie, de même, bon nombre de femmes n'accouchent pas à la maternité. Ainsi, il est difficile de connaître avec exactitude le nombre d'enfants nés dans une année.

2.2- La Mortalité

La mortalité est le rapport pour une année donnée du nombre de décès dans une population à l'effectif moyen de cette population, (R.PRESSAT, 1983). Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2003, le taux brut de mortalité est de 20%0 sur l'ensemble du pays dont 22%0 chez les hommes et 18%0 chez les femmes. Ainsi, il ressort qu'un centrafricain meurt toutes les sept (7) minutes.

La mortalité des enfants de moins de 5 ans est mesurée par le risque de nourrir de 0 et 1 an (taux de mortalité infanto-juvenile).

La mortalité infantile dans le pays est de 132%0 et dans la Lobaye, elle est de 152%0 . La mortalité infanto juvénile est de 220%0 au niveau national ce qui veut dire que un enfant centrafricain meurt toutes les 30 minutes.

L'importance de décès à M'baïki est due au fait que le niveau de vie des populations ne leur permet non seulement de payer les ordonnances médicales prescrites par le médecin mais, elles sont également victimes de mauvais traitement de la part du corps médical. Démunies, elles sont laissées pour compte.

2.3- La Stérilité

La stérilité totale ou définitive est mesurée par le pourcentage de femmes ayant déclaré n'avoir jamais eu de naissance vivant à 50 ans et plus. Ainsi, dans la Lobaye, l'indice de stérilité en 1988 est de 18,8%. En 2003 il est de 9,21% soit un écart de - 9,7. Cette baisse peu s'expliquer par les multiples campagnes de sensibilisation pour un comportement sexuel responsable, la fonctionnalité des formations sanitaires etc.

2.4- La Fécondité

Elle consiste à étudier les naissances parmi les femmes en âge de procréer (15 - 49 ans) uniquement. Elle permet ainsi d'apprécier le niveau de procréation de ces femmes à partir d'indication non influencé par la structure par âge de la population et qui tienne compte des individus spécifiquement concernés par le phénomène.

La Lobaye à un indice synthétique de fécondité de 5,5 enfants par femme, le taux

global de fécondité est de 16,9%0 et l'âge moyen à la maternité est de 27,4 ans en 2003.

2.5- Le Taux de Croissance de la Population

Le taux de croissance est le taux avec lequel une population augmente ou diminue durant une année donnée en raison de l'augmentation naturelle et de la migration nette exprimé en pourcentage de la population de base. Il s'obtient en rapportant la différence entre les naissances et les décès et la migration à la population totale pour 100, (Arthur HAUPT et Thomas T. KANE, guide de démographie; p11). Le résultat de ce calcul donne un taux annuel de croissance qui est de 3,09%. Avec ce taux, la ville de M'baïki prendrait 39 ans pour doubler sa population, (BCR, 2002).

3- Évolution Démographique de la Population

Avant 1975, la population n'était pas recensée. Des comptages administratifs effectués à l'époque servaient à connaître l'effectif des personnes susceptibles de payer l'impôt de capitation. Pendant ces opérations, certains marginaux comme les pygmées qui vivent loin des villes et cachés dans la brousse n'étaient pas recensés. Selon les chiffres, la Sous-préfecture de M'baïki était passée de 48.308 habitants en 1957 à 157.514 en 2010. La population a été multipliée par 3,26 en 53 ans.

Tableau n° 1: Évolution démographique de la Sous-préfecture de M'baïki

De 1957 à 2010

Année

Effectifs de population

1957

48.308

1968

73212

1988

135.487

2003

140.861

20009

154.541

2010

157.514

Source: Bureau Central Recensement, 2003

La mise en place des plantations industrielles du café avait contribué à l'exode

rural des autres habitants des préfectures voisines. Les sociétés d'exploitation du bois offraient également de l'emploi aux jeunes ruraux qui s'installèrent finalement à M'baïki. Les conditions d'installation étaient très favorables. Les populations de la savane ethnie Gbaya ont été attirés à M'baïki et ont réussi à gagner leur vie en travail dans les sociétés forestières et dans les plantations de café.

Dans le domaine d'instruction et de la recherche, M'baïki occupait une place de choix par rapport aux autres villes du pays. Des établissements primaires, secondaires, supérieurs (ISDR) et le centre de recherche de Wakombo ont contribué à l'explosion démographique dans cette région. C'est ainsi que dans le tableau n°1ci haut, il ressort qu'en 1957, la Sous-préfecture de M'baïki comptait 48.308 habitants au départ. Arrivée en 2003, elle était passée à 140.861 habitants. De 2003 à 2010, celle-ci a évolué difficilement de 154.545 à 157.514.

3.1- La Répartition de la Population dans la Sous-préfecture de M'baïki

D'une manière générale, la Lobaye a une superficie de 19235 km2. Sa population totale en 2007 était de 266.238 habitants. Ce qui correspond à une densité de 13,8 hbts/km2 variant sensiblement selon les Sous-Préfectures.

La Sous-préfecture de M'baïki compte au total huit (8) communes à savoir: M'baïki, Mbata, Pissa, Bogongo-Gaza, Lessé, Nola, Moboma et Balé-loko.

En 2010, sa population était de l'ordre de 157.514. Selon les données recueillies au Centre de Santé Préfectoral de M'baïki. Elle est repartie dans les communes de la manière suivante: voir le tableau n° 2 ci-après.

Tableau n° 2: Donnée Démographique par commune de la Sous-préfecture de

Mbaiki en 2010

Communes

Population

Pourcentage

M'baïki

22789

14,46%

Pissa

29559

18,76%

M'bata

28835

18,30%

Balé-Loko

25653

16,28%

Moboma

19905

12,63%

Bogongo-Gaza

8063

5,11%

Nola

16017

10,16%

Lessé

6693

4,24%

Total

157514

100%

Source: Centre de Santé Préfectoral de M'Baïki, 2000.

Il ressort de ce tableau qu'en 2010, la commune de M'baïki compte 22.789 habitants et occupe le quatrième rang après la commune de Balé-loko. La ville de M'baïki est entrain de se vider de ses habitants pour des raisons diverses qui compromettent l'aisance de vie.

En effet, durant les vingt dernières années, la situation socioéconomique de la ville de M'baïki s'est considérablement dégradée. Ce qui a conduit une part importante de sa population à la quitter.

L'enquête menée sur le peuplement dans la commune de M'baïki a permis de constater que des quartiers qui autres fois étaient assez denses pouvant grouper 1000 à 1500 habitants tels que Baguirmi, Dédé, Gbaté, Yérima, Bombolet se trouvent aujourd'hui assez dépeuplés par l'exode vers les grands centres en particulier Bangui, mais également les zones industrielles et minières.

Il convient de retenir que le dépeuplement de la commune de M'baïki résulte de la fermeture des sociétés EGTB et SABE, de BOUKOKO, de la plantation de TOUKOULOU, des usines de décorticage de café MACHADO et RUSSO et en fin la fermeture de BOBANGUI. Ce sont ces entreprises qui maintenaient la population en place à travers une offre d'emploi.

Dans les huit (8) communes qui comptent au total 157514 habitants, celle de

Pissa compte à elle seule 29559 habitants. Ce gonflement s'expliquerait du fait que la ville de Pissa présente un environnement propice à la chasse, la pêche et à la riziculture qui attire les autres habitants des communes voisines. Par ailleurs, la ville de Pissa est proche de la capitale et qui reçoit à tout moment les commerçants et les commerçantes venant de Bangui pour des achats: poissons, viandes boucanées (fraîche), riz etc. A cet effet, les jeunes venant de différents horizons élisent domicile dans cette localité pour pratiquer la chasse, la pêche en vue d'améliorer leurs situations socioéconomiques.

Quant aux autres communes telle que: Mbata, Balé-loko, Moboma qui ont une population aussi moins élevée, cela s'explique par la traversée de la rivière Lobaye qui offre un atout pour la pêche, la chasse aux jeunes. Malgré les différents mouvements effectués par certains habitants à la recherche du bien être, il est à noté que les conditions de vie des populations dans la Sous-préfecture reste à désirer.

4- Les Conditions de Vie de la Population de M'baïki

La population avait jadis un niveau de vie un peu amélioré grâce aux revenus tirés des plantations caféières et ceux des Sociétés d'exploitation forestière. Mais après la chute drastique des cours mondiaux des produits de rentes que sont: le coton, le café et la détérioration de termes de l'échanges comme conséquences :

- la fluctuation des cours du Dollar et du pétrole;

- le poids de la dette extérieure et la contrainte qu'elle représente dans les finances publiques;

- le problème d'accès des produits africains aux marchés mondiaux ont fait que le niveau de vie des ménages en RCA en général, et dans la Sous-préfecture de M'baïki en particulier est déplorable sur le plan socioéconomique.

A ce effet une analyse sur les conditions de vie socioéconomique des populations de cette localité serait indispensable pour voir au moins l'état de cette population. Pour se faire, seul le recours au profil de pauvreté permettre de mener a bien l'analyse.

Ceci étant, la pauvreté est un concept multidimensionnel et complexe sa définition revêt trois aspects : monétaire et financier ; accessibilité et psychologique. La pauvreté est vécue aussi bien au plan individuel que collectif. Elle peut être également perçue comme un sentiment d'insécurité de précarité d'exclusion, de vulnérabilité et d'impuissance à plan monétaire et financier. La pauvreté est perçue par la population comme étant l'état d'une personne ou d'une collectivité qui ne

dispose pas de ressources suffisantes pour satisfaire ses besoins primaires et vitaux.

Le niveau de satisfaction de ces besoins varie en fonction des milieux, de mode de vie et de normes ou valeurs sociales admises.

Au niveau de l'accessibilité la pauvreté est une incapacité ou un manque d'accès de l'individu aux biens et services sociaux de base (santé de l'individu, emploi, eau potable, assainissement, électricité, piste etc.). Au niveau psychosociologie, la pauvreté est un état d'esprit un sentiment d'exclusion, de frustration par rapport à la famille, au clan et à la communauté (funérailles, mariage, contribution aux activités de développement du territoire etc..). En outre, au plan collectif, une communauté peut se considérer comme pauvre parce que se sentant exclu (enclavement, insuffisamment doter en ressources naturelles et en infrastructures socioéconomique, etc.). Sur cette base, nous allons aborder les différents secteurs d'activités génératrices de revenu pour apprécier économiquement l'état de la population de cette localité.

4.1 - L'Emploi Formel.

L'emploi formel concerne les personnes exerçant des activités rémunérées. Le secteur privé n'est pas assez développé dans la sous-préfecture de M'baïki. Les sociétés Forestières, l'usine Agroalimentaire de Bossongo constituent l'ossature du secteur privé.

Les usines, les entreprises de grandes tailles sont inexistantes dans la sous-préfecture. Ainsi, l'emploi formel est faible et reste très embryonnaire avec quelques entreprises de menuiseries et de vente de boissons et les services déconcentrés de l'état (éducation, santé, travaux publics, élevage, administration du territoire, affaire sociale, etc.) ou travaillent quelques centaines de salariés (profil de pauvreté dans la Lobaye (BCR.2000 P.28).

4. 2 - L'emploi Informel

Le secteur informel occupe la plus grande partie des activités de la population. Il permet de survive a travers les activités agricoles le petit commerce l'artisanat et les petits métiers. Les revenus de ces activités sont faibles ce qui explique la situation de total dénuement de beaucoup de ménages et le niveau élevé de la pauvreté dans cette localité.

Ce secteur reste peu développé a cause des moyens de travail des acteurs et de

l'absence d'encadrement techniques ; les activités sont manuelles les rendements et revenus demeurent faibles.

- Situation de Chômage

Le taux de chômage est assez élevé dans la préfecture de la Lobaye en général et plus particulièrement dans la localité de Mbaïki. Il apparaît que ce niveau est plus élevé en milieu urbain qu'en milieu rural. Cette différence s'expliquerait par le fait que dans les campagne ou domine le secteur primaire (l'agriculture, la pêche la chasse l'élevage) les critères d'obtention d'un emploi sont moins rigoureux et moins sélectif qu'en ville.

L'enquête menée sur les catégories socioprofessionnelles dans la Sous Préfecture de M'baïki a permis de constater que sur les 190 enquêtées, 15 individus sont des fonctionnaires. Ils représentent 7,89% de personnes travaillant dans le secteur formel c'est-à-dire les individus ayant un emploi rémunéré. Cependant, les autres secteurs qui englobent le commerce, les activités agricoles et l'élevage donnent un effectif de 175 enquêtés ; représentant une proportion de 91,62%.

D'une manière générale, la Lobaye est une région dans laquelle secteur informel renferme la majorité de la population. En 1990, la population agricole était de l'ordre de 125293 personnes sur une population totale de 156329 habitants (Enquête sur les conditions de vie des personnes en milieu rural ; région N°I. Région des Plateaux, BCR ; 1995). Et pourtant, les conditions pédoclimatiques sont favorables à toutes les cultures : café et vivriers comme légumes, fruitiers etc. Malgré les immenses potentialités (terre fertile suffisante, bonne répartition pluviométrique, etc.) dont elle dispose ; cette localité est encore loin d'amorcer le niveau d'autosuffisance alimentaire prôné par la politique de développement économique. L'agriculture dans la Lobaye est caractérisée par une superficie cultivée très faible, la pratique de la culture manuelle avec les outils rudimentaires (houes, dabas), la rareté d'utilisation des semences et matériels biologiques améliorés et adapter sont à l'origine de faibles rendements si bien que les ménages n'arrivent pas à satisfaire totalement leurs besoins vitaux.

4.4-Etat Sanitaire de la Population

D'une manière générale, les besoins en personnel du système sanitaire de la Lobaye sont criants. On note une carence en personnel qualifié et leur répartition est inégale sur l'ensemble de la Préfecture sanitaire. Il y a une prédominance des agents

de santé communautaire à savoir les infirmiers secouristes et les matrones accoucheuses. C'est surtout cette catégorie de personnel qui intervient principalement dans les postes de santé pour aider la population. Certains indicateurs de santé sont les suivants :

- trois (3) médecins pour 266238 habitants soit un médecin pour 88746 habitants ;

- un Infirmier Diplômer d'Etat (IDE) pour 22182 habitants ;

- une Sage Femme pour 44 373 femmes en âge de procréer.

Ce personnel se bat avec le peu d'équipements à sa disposition pour couvrir les besoins de la population. Mais pour une catégorie de personnel telle : les sages femmes, les Techniciens Supérieurs en laboratoire et les Techniciens Supérieurs de Santé ont un effectif très insignifiant.

La Préfecture Sanitaire de la Lobaye dispose d'un seul Hôpital et 72 Formations sanitaires dont 52 sont fonctionnelles. Ces formations sont sous équipées et très démunies ce qui fait que l'état de la population sur le plan sanitaire reste déplorable.

Les principales pathologies, causes de consultation en 2007 sont représentées dans le tableau n°3 Ci-après.

Tableau N°3 Répartition du nombre de cas de maladies en 2007

Maladies

Nombre de Cas

Amibiases

1193

Anémie

1373

Ankylostomiase

2267

Bilharziose Intestinal

307

Bilharziose Vésicale

75

Autres Parasites Intestinaux

4525

Fièvre Typhoïde

06

Hernie

349

IRA

3881

Pneumonie

988

Infection Pulmonaire de la femme

723

Maladies Diarrhéiques

3956

Maladies Hypertensives

168

Infection Sexuellement Transmissible

777

Paludisme Simple

8523

Paludisme Grave

1695

Sida

292

Tuberculose

639

Source : Préfecture Sanitaire de la Lobaye, 2007

On contacte dans le tableau ci-dessus que le paludisme et les parasitoses sont les maladies les plus fréquentes, résultant de la consommation d'eau non potable par une catégorie de population défavorisée et de l'insalubrité croissante dans la région. Les autres causes de consultation dans les formations sanitaires sont les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques, d'amibiases et les maladies sexuellement transmissibles (MST/IST), etc.

4.5-L'Eau et L'Assainissement

Qualité de l'Eau

L'eau potable est considérée comme, l'eau provenant d'une pompe, d'une source aménagée ou d'un puits protégé. Cette eau peut perdre sa pureté durant le transport entre le lieu d'approvisionnement et la maison et surtout à cause de sa mauvaise conservation. Les ustensiles utilisés pour puiser l'eau peuvent la souiller. Les cuvettes, les marmites les bidons et les seaux sont habituellement utilisés pour l'approvisionnement en eau.

Tableau n°4 : Le genre d'eau disponible pour les ménages enquêtés

Eau Disponible

Effectifs

Pourcentage

Puits (forage)

47

24,73%

Source

100

52,63%

Rivière

29

15,26%

Ruisseau

14

7,38%

Total

190

100%

Source : Résultat d'enquête personnelle, 2010

La population qui utilise l'eau de source est nombreuse et se situe dans l'ordre de 52,63%. Beaucoup de villages n'ont pas de puits (forage). Lorsqu' ils y sont, ils sont en panne  pénalisant ainsi la population d'accès à l'eau potable. La majorité de la population dans cette localité utilise l'eau de rivière, de ruisseau, de source. Mais ces eaux ne sont pas protégées occasionnant ainsi des maladies dues à la qualité de l'eau qui renferme certes, des microbes et autres parasites.

Assainissement

L'assainissement du milieu constitue une préoccupation dans la mesure où les règles d'hygiènes environnementales ne sont pas respectées dans différentes localités de la Sous-préfecture de M'baïki. Les voies d'accès (routes) dans les quartiers ne sont pas entretenues, créant ainsi la stagnation des eaux usées qui sont de véritables sources de prolifération des moustiques. Les déchets solides et liquides ainsi que les ordures ménagères sont jetés ça et là et il n'existe aucune structure au

niveau des mairies pouvant les collecter voire les recycler.

De même, l'hygiène corporelle (lavage des mains avec du savon), l'hygiène alimentaire et l'hygiène de l'eau (traitement des puits) demeurent autant de préoccupation dans bien des ménages de la Préfecture en général et plus particulièrement dans la localité de M'baïki. Il en va de même pour les installations sanitaires et les modes d'évacuation des excréments des enfants de 0 à 3 ans qui ne sont guère satisfaisants.

4.6-L'Éducation

La santé et l'éducation dans toute chose constituent un véritable levier d'un développement durable au sein d'une population.

En effet, les infrastructures scolaires publiques sont en générale dans un mauvaise état. Les enseignants sont en nombre insignifiant. Un manque d'enseignant qualifiés pour l'encadrement des élèves. Le tableau n° 5 ci-dessous présente la situation du système éducatif dans la Sous-préfecture de M'baïki.

Tableau n°5: Répartition des enquêtés selon leur niveau d'instruction

Niveau d'Instruction

Effectif

Pourcentage

Non Scolarisés

7

03,68%

Primaire

83

43,68%

Collège

47

24,73

Lycée

38

20,02%

Supérieur

15

07,89%

Total

190

100%

Source : Enquête de terrain, 2010

L'effectif des enquêtés inscrits jadis au Fondamentale I est plus élevé et représente 43,68% du total. Au fur et à mesure que ces personnes avançaient au collège, au lycée et niveau supérieur, l'effectif décroît respectivement de l'ordre de 24,73% et 7,85%.

Cela peut s'expliquer par la non prise en charge de la scolarité par les parents d'élèves; le manque d'acte de naissance, le manque de nourriture après les classes et les cas de maladies; les mariages précoces liés a certains préjugés des parents

analphabètes, « les filles sont destinées a procréer, elles n'ont pas leur place à l'école »; cas de frustration lié à la pauvreté des parents exploitation minière, chasse, pêche et cueillette qui attirent les enfants. Tous ces problèmes sont les causes d'abondant des élèves surtout au niveau de collège et de lycée.

4.7- Quelques Indicateur sur la Pauvreté dans la Lobaye

La pauvreté dans la Lobaye a un caractère multidimensionnel puisqu'il est non seulement fonction de l'accès à des biens et services tangibles, mais également de l'accès à des droits politiques et sociaux.

La pauvreté est appréhendée à travers une mesure micro multidimensionnelle fondée sur l'indice de richesse des ménages ou des individus puis au niveau macroéconomique à l'évaluation de l'Indice de Pauvreté Humaine (IPH) par l'agrégation de trois indicateurs : le taux d'an alphabétisation des adultes, le taux de mortalité infanto juvénile et le pourcentage des personnes privées d'accès à la santé, à l'eau potable, à l'éducation, etc. Il s'agit de mesurer les déficits des ménages en termes de besoins essentiels.

Si la Lobaye apparaît comme l'une des Préfectures potentiellement riche du pays, il convient néanmoins de noter qu'il n'y a aucun impact réel sur la population car, la misère est présente et frappe durement la population. Voir le tableau n°6 ci-après qui montre les données d'une manière générale dans la Lobaye.

Tableau n°6 : Les différents taux de pauvreté dans la Lobaye en 2000

Sous-préfectures

Proportion de population n'ayant pas accès à l'eau potable

Taux d'analphabétisme des 15ans et plus

Taux de mortalité infanto juvénile

Indicateur de pauvreté humaine (IPH)

M'baïki

35,0%

55,1%

252,4%

42,3%

Mongoumba

45,0%

61,6%

398,1%

50,6%

Boda

42,3%

56,7%

227,7%

44,8%

Boganagone

69,1%

74,6%

236,2%

63,2%

Boganda

67,0%

79,7%

275,3%

65,1%

Source : Rapport d'analyse thématique du RGPH 03

La Préfecture de la Lobaye compte un nombre assez élevé de pauvres en terme de conditions de vie. Les Sous-préfectures de Boganda et Boganagone ont respectivement 65,1% et 63,2% en terme d'indicateur de pauvreté humaine.

Cette situation dénote une forte proportion de pauvres dans ces localités. Cependant, la Sous-préfecture de M'baïki regroupant les communes de Mbaïki, de M'bata, de Pissa, de Bogongo-Gaza, de Lessé, de Nola, de Moboma et celle de Balé-loko présentent un taux de 42,3% de l'indicateur de pauvreté humaine.

Chapitre III: L'ADMINISTRATION DE LA CARITAS/SDPH ET LA NATURE DE SES ACTIVITES

Le présent chapitre traite l'administration de la Caritas/SDPH Diocésaine de M'baïki et la structure organisationnelle et les principaux bailleurs.

I- La PRESENTATION DE L'ADMINISTRATION

1- L'Historique de la CARITAS Diocésaine de M'baïki

Après avoir abandonné Bétou en (République Populaire du Congo), les Spiritains s'installèrent à M'baïki en 1925,(PETER,1880 - 1980). Durant cette même année, la mission Sainte Jeanne D'Arc, appelée jadis « ITOUNOUKOU » fut fondée par le père HERRIAU auquel succédera en 1928 le père LEPERDRIEL.

La CARITAS, Service du Développement et de la Promotion Humaine (SDPH) qui est basée sur l'animation rurale est née en 1961. A l'origine, elle ne concernait que les femmes. Progressivement, la CARITAS/SDPH intègre le développement local et va s'institutionnaliser. Un accent est mis sur l'autopromotion.

Mais il a fallu attendre 30 Avril 1991 pour voir la naissance effective de la CARITAS CENTRAFRIQUE par la fusion du Secours Catholique et l'Animation Rurale.

Quant à la CARITAS/SDPH M'baïki, c'est en 1996, après l'érection de M'baïki en Diocèse en 1995, qu'elle a été instituée. La CARITAS est un instrument et l'expression de la mission d'évangélisation de l'Église Catholique Centrafrique. Dans son but, elle privilégie quatre domaines :

- assistance d'urgence ;

- développement et promotion Humaine ;

- santé ;

- justice et Paix.

Actuellement, c'est le service de Développement et de la Promotion Humaine qui a une assise complète et est fonctionnelle à M'baïki. Le SDPH, s'attelle à restaurer la dignité humaine dans toutes ses dimensions économiques et socioculturelles. Ce service à pour charge la formation, l'éducation et l'animation des groupes humains pour une participation responsable à leur développement.

2- Les Objectifs Assignés

D'une manière générale, la CARITAS Diocésaine poursuit les objectifs suivants:

améliorer les conditions et le niveau de vie des populations défavorisées de la

Préfecture de la Lobaye en général et en particulier celles de la Sous-préfecture de M'baïki, par l'autopromotion et le développement à la base.

Les Objectifs spécifiques tournent autour de :

- améliorer les conditions sanitaires des plus vulnérables;

- augmenter les revenus des populations pour diminuer le niveau de la pauvreté;

- intégrer la femme dans le développement;

- intégrer la population minoritaire (pygmées) en tant que citoyens de plein droit.

3- Le Régime Juridique

Le droit positif centrafricain définit à part « association » et « organisation non gouvernementale », (Cadre Légal des organisations et société civile OSC en RCA, p63), deux composantes de la société civile. La loi N° 02.004 en son article premier définit les ONG comme toute association à laquelle est conféré un statut ayant un caractère non discriminatoire et apolitique menant des actions de solidarité et de développement humain durable dans un but non lucratif.

La loi N° 61.233, relative aux association, définit ces dernières comme: « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente leurs connaissance ou leur activité dans un but autre que de pratiquer des  bénéfices ».

La CARITAS CENTRAFIQUE est constituée sous forme d'une organisation non gouvernementale (ONG) confessionnelle catholique d'utilité sociale avec un statut requis au Ministère de l'Intérieur. Elle est en outre affiliée à la CARITAS Internationale.

II- La Structure Organisationnelle et les Principaux Bailleurs

1-L'Organisation de Tutelle

La CARITAS/SDPH M'baïki est logée au sein du Diocèse de M'baïki en générale et plus particulièrement à la paroisse de Sainte Jeanne d'Arc. Elle est sous la tutelle de la conférence des Évêques de Centrafrique (CECA) d'une part, l'une des sous commission du conseil pastoral d'autre part. La photo n°1 ci-dessous montre la paroisse.

Carte photo N° 1: Cathédrale de M'baïki

Source: cliché de l'auteur, 2010

La photo n°1 ci haut montre au premier plan, le statut de Sainte Jeanne d'Arc, au second plan, la Cathédrale de M'baïki. Concession dans laquelle est logée le réseau local de la Caritas M'Baïki.

2- Les Principaux Bailleurs

La CARITAS/SDPH du Diocèse de M'baïki est financée par quatre (4) bailleurs de fonds qui interviennent dans des domaines distincts mais qui concourent tous à l'atteinte des objectifs globaux poursuivis par cette ONG catholique.

Hier Bilance, aujourd'hui CORDAID, un bailleur de fonds Néerlandais (Pays-Bas) intervient dans le développement global. Il finance les ¾ des activités réalisées par la CARITAS/SDPH M'baïki;

La Conférence Episcopale Italienne (CEI) qui intervient dans le domaine de l'éducation;

Le Secours Catholique (France) qui intervient dans le domaine de la santé;

La Coopération Internationale (ONG) Italienne qui trouve parfois des financements

auprès des bailleurs et apporte aussi des appuis techniques dans le développement global.

Il a été convenu que le Diocèse exécute au préalable une étude du milieu pilot. L'objet de cette étude était de recenser et d'analyser le problème auxquels étaient confrontés les populations de la Lobaye en générale, celle de la Sous-préfecture de M'baïki en particulier afin de sortir de cet état de pauvreté dont elle souffre la population locale. C'est dans ce contexte que la CARITAS/SDPH M'Baïki a reçu l'appui de différents bailleurs de fonds pour renforcer ses capacités opérationnelles dans ses efforts d'améliorer des conditions de vie des populations locales. Le tableau n°7 ci-après présente les différents types de financement.

Tableau n°7: Quelques financements des Bailleurs de fonds à la CARITAS

Année / Nom du Projet

Partenaires Financiers

Bénéficiaire

Nature

Salaire

Personnel

Montant

En euro et FCA

Plan Triennal de Développement 2000-2002

Cordaid

-Éducation-Santé

-Agriculture

-promotion féminine

-Droit de l'Homme

48

167693Euro

=

109838915F CFA

2000 - 2003Programme d'Appui aux Soins de Santé Primaire des Villageois et Pygmées de M'baïki

Secours Catholique France

Santé

20

317000 Euro

=

207635000F CFA

2003 - 2005Plan Triennal de Développement 2003-2005

Cordaid

-Éducation-Santé

-Agriculture

-promotion féminine

-Droit de l'Homme

48

167693Euro

=

109838915 F CFA

2007 - 2009« Appui à l'Auto-promotion des Pygmées AKA » dans les secteurs de Zoméa, Ngouma, Siriri et Ibéngué

Secours Catholique France

 

8

98367 Euro

=

64430385 F CFA

2007Programme Nutritionnel

IPHD

 

10

14482,53Euro

=

9486057,15F CFA

Source: CARITAS M'baïki

Le tableau n°7 ci haut présente les bailleurs de CARITAS Diocésaine, les différents types d'activités financées ainsi que les montants financiers en euro puis convertissent en FCA.

Les partenaires ont beaucoup privilégié les domaines de santé, l'éducation, l'agriculture, la promotion féminine ainsi que le droit de l'homme (AKA).

C'est pourquoi la CARITAS a reçu des fonds pour appuyer ces différents domaines.

3- La Structure Organisationnelle

La CARITAS/SDPH de M'baïki dispose d'un bâtiment au sein même de ladite Diocèse long de 30 mètres sur 15 mètres de large. Ce bâtiment est divisé en trois (3) salles. Dans la première salle, on trouve le secrétariat principal et le bureau du Directeur technique. La deuxième est une salle de bibliothèque et la troisième est réservée pour la formation. Voir photo n°2

Carte photo n° 2: Bâtiment de CARITAS

Source: cliché de l'auteur, 2010

La structure organisationnelle de la CARITAS/SDPH Diocésaine de M'baïki comprend :

- un comité directeur de la CARITAS/SDPH;

- une coordination diocésaine et

- les centres de CARITS paroissiaux.

Le comité directeur est l'organe de décision et de contrôle. Il a pour attribution:

- de donner des grandes décisions sur l'orientation des activités de la CARITAS/SDPH;

- suivre les applications de la politique de développement humain;

- approuver les documents proposés par la coordination diocésaine à savoir:

- programme d'activité et de gestion;

- le budget prévisionnel;

- les bilans financiers;

- les rapports d'activités.

Ce comité directeur à pour tâche aussi :

- contrôler l'action de la coordination diocésaine;

- signer les contrats avec les bailleurs;

- prendre les grandes décisions.

Il est composé de:

- L'Évêque du Diocèse de M'baïki qui est le président;

- Le Directeur de CARITAS, vice président;

- le Procureur du Diocèse membre;

- le coordonnateur Diocésain, membre.

La coordination Diocésaine est l'organe exécutif de la CARITAS/SDPH de M'baïki. Sa mission consiste à :

- élaborer les plans, les programmes et les projets selon les objectifs définis par le comité directeur ;

- veiller à l'exécution du programme approuvé par le comité.

Cette coordination diocésaine comprend :

- un coordinateur;

- un comptable;

- un formateur;

- un secrétaire opérateur de saisie;

- responsable des cinq (5) volets à savoir: santé, organisation paysanne, femme et le développement, droit de l'homme (pygmées), éducation, et.

- un gardien.

3- La Signification du Logo CARITAS

Figure n°1 Logo de la CARITAS

Toutes les organisations non gouvernementales (ONG) utilisent des symboles conçus pour marquer l'image de leurs institutions. Cependant, ces images ont leurs significations.

C'est ainsi que le graphiste Bert Hunter conçu, en 1962, le Logo de la « Croix du Feu », symbole de la charité, représentant une Croix dont émanent dans quatre direction des flammes stylisées. La ligne verticale de la croix symbolise le lien entre Dieu et les Homme, alors que la ligne horizontale symbolise la « responsabilité des populations pour elles mêmes et entre elles ». La flamme est un symbole de chaleur, métaphore du soutien et de la solidarité qui fera la charité concrète.

4- Les Centres/SDPH

Pour mener ses activités, la direction de CARITAS/SDPH intervient dans chaque centre/SDPH dans la Préfecture de la Lobaye. Dans la Lobaye, on compte cinq (5) Centres/SDPH.

La Sous-préfecture de M'baïki regorge trois (3) Centre/SDPH à savoir:

- le Centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc;

- le Centre/SDPH de Saint d'Augustin et

- le Centre/SDPH de Safa-Loko.

Au niveau de chaque Centre/SDPH, on trouve un comité directeur paroissial dirigé par un Abbé. Ce dernier à pour tâche de fixer et d'orienter les grandes décisions émanent de la direction générale de CARITAS Diocésaine.

Un comité exécutif paroissial qui travaille avec la population. Il a pour mission de suivre et de réaliser toutes les activités auprès de la population cible et rendre compte au comité directeur paroissial. Voir figure n°1 ci-dessous

Figure N°2 Organigramme du réseau local :

Formation

Comptabilite

Responsable Volet

CARITAS Diocesaine

Direction Diocesaine

Coordination Dicesaine

Secretaire

Centre/SDPH de Ste Jeanne d'Arc

Centre/SDPH de St Augustin

Centre/SDPH de Safa-Loko

Centres Paroissiaux

Centres Paroissiaux

Centres Paroissiaux

La figure ci haut montre le fonctionnement du réseau local de CARITAS dans la Préfecture de la Lobaye en général et dans Sous-préfecture de M'baïki en particulier.

En conclusion, la CARITAS /SDPH Diocésaine de M'baïki est une organisation non gouvernementale à but non lucratif. Il y a 15 années qu'elle est opérationnelle à M'baïki pour lutter contre la pauvreté, l'intégration des femmes dans le développement local et l'intégration des population minoritaires en l'occurrence des pygmées (AKA). Elle présente une structure organisationnelle un peu élargie. Pour atteindre la population cible, la Direction Diocésaine fait recours aux Centres/SDPH Paroissiaux qui à leur tour, à travers leur comité exécutif atteignent la population bénéficiaire. Nous allons aborder la nature des activités de la CARITAS et les oeuvres réalisées dans la Sous-préfecture de M'baïki.

Chapitre IV : LA NATURE DES ACTIVITES DE LA CARITAS ET LES OEUVRES REALISEES A M'BAÎKI

Ce chapitre mettra en exergue la nature des activités de la CARITAS/SDPH qui se résume sous forme de volet dans un premier temps, la présentation des Centre/SDPH et leurs zones d'interventions et enfin, les réalisations de la CARITAS au premier Plan Triennal de Développement et les réalisations au second Plan Triennal de Développement.

I- La NATURE DES ACTIVITES DE LA CARITAS/SDPH

La CARITAS/SDPH Diocésaine exerce ses activités sous forme de volet à savoir: volet santé éducation, développement local et le volet droit civique et civil (AKA).

1- Le Volet Santé

La CARITAS a vu que la santé touche directement au droit à la vie et à la survie des populations dans la Lobaye en générale, et dans la Sous-préfecture de M'Baïki en particulier elle fait également partie intégrante de son développement dans le sens où elle influe sur toutes les dimension liées à son épanouissent.

Beaucoup de populations pauvres sont privées d'assistance en santé primaire, c'est à dire des soins de santé essentiels qui sont supposés être accessibles à tous en terme de proximité géographique et le coût.

Les structures, quand elles existent, mais souffrent du manque de moyens et de personnel qualifié. Les possibilités de formation de personnelle sont souvent limitées ou nulles. Ainsi, la CARITAS/SDPH a décidé de :

- développer des compétences locales afin d'offrir aux ménages des soins adéquats;

- construire de poste de santé dans les zones dépourvues;

- fournir au centre de santé déjà existant ainsi que l'hôpital préfectoral de M'baïki des médicaments;

- faciliter l'accès des pygmées (AKA) aux soins médicaux.

La CARITAS/SDPH pour ce volet met également un accent particulier sur l'importance de la prévention, sur l'hygiène, la nutrition ou la sécurité afin de réduire le nombre des personnes qui tombent malades.

2 - Le Volet Éducation

La déscolarisation, l'échec et l'abandon scolaire touchent beaucoup d'enfants défavorisés en milieu rural et plus particulièrement à M'baïki. A cet effet, la vision de la CARITAS pour ce volet est d'une grande importance. Elle a décidé finalement de permettre l'accès à la scolarisation pour tous les enfants même les plus défavorisés, et démocratiser l'acquisition des savoir de base.

Favoriser une éducation de qualité la seule, susceptible d'apporter au pays et aux individus, les nombreux bénéfices économiques et sociaux qu'ils attendent.

La CARITAS suppose, dès l'âge de sept (7) ans, tous les enfants du monde sont supposés être à l'école primaire. C'est un droit censé être garanti par les États; c'est aussi un besoin fondamental pour tous.

Toujours pour ce volet éducation, la CARITAS assoit une politique d'intégration des adultes. Pour se faire, elle met en place les centres d'alphabétisation des adultes.

3- Le Volet Développement Local

La vision de CARITAS/SDPH dans ce domaine se résume comme suit:

- mise en place des groupements de production agricole dans toutes les localités de Mbaïki;

- développement des activités de cueillette et vente des produits de cueillette, de chasse et de pêche par les pygmées;

- appui les pygmées pour l'amélioration de leur habitat/ habitation;

- former des leaders afin d'engager toute la communauté dans l'autopromotion et l'auto-prise en charge;

- intégrer effectivement des pygmées (AKA) dans la société centrafricaine.

4- Le Volet Droit Civique et Civil (AKA)

Concernant ce volet, la CARITAS/SDPH organise des séances de sensibilisation des pygmées, des maîtres et des autorités locales sur le droit de l'homme en faveur des pygmées en vue de leur intégration en tant que citoyen de plein droit. Mettre un accent sur l'établissement des pièces d'État Civil aux enfants pygmées (AKA) et les cartes d'identité nationale.

II - La REALISATION DE LA CARITAS/SDPH M'BAÏKI

Il s'agit ici de la présentation des Centre/SDPH et leurs zones d'intervention à M'baïki, ensuite, les réalisations au premier Plan Triennal de Développement (PTD.I) et, les réalisations au second Plan Triennal de Développement.

1- La Présentation des Centre/SDPH et leurs Zones d'Intervention à M'baïki

L'équipe de coordination de la CARITAS Diocésaine de M'baÎki travaille sous le contrôle de la CARITAS CENTRAFRIQUE basée à Bangui, dirigé par le secrétaire exécutif national dont la zone d'action couvre toute la Centrafrique. La CARITAS Diocésaine de M'Baïki est dirigée par le secrétaire diocésain nommé par l'Évêque du Diocèse et travaille dans tout le Diocèse. Pour faciliter la circulation de l'information, et adapter l'offre à la demande de la population, la CARITAS se base sur l'organisation du Diocèse qui est structurée en six (6) paroisses dirigées par les Curés qui sont les représentants du secrétaire dans chaque localité.

Cette structuration leur permet d'avoir les données en tant réel de tous les événements qui se passent dans chaque zone d'intervention en l'occurrence les Centres/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc, de Saint d'Augustin et celui de Safa-Loko. Voir carte n°3 ci-après.

Source : LACCEG Guy LASSERE, Université de Bangui, 2011

1.1-Le Centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc

Ce centre est logé au niveau du Diocèse de M'baïki. Étant donné que c'est une paroisse, il couvre un terrain un peu élargi car il travaille à moitié dans la commune de M'baïki et également dans les communes de Pissa et Lessé. Dans ces localités, on enregistre les paroisses de Sainte Jeanne d'Arc, de Saint Esprit de Pissa. C'est en commun accord avec ces paroisses que la CARITAS/SDPH exerce ses activités qui sont coordonnées par les Curés.

1.2-Le Centre/SDPH de Saint Augustin

La paroisse Saint d'Augustin se trouve dans la commune de M'baïki. La CARITAS a fait de cette paroisse un Centre/SDPH. Ce centre mène ses activités dans quelques quartiers du Sud de la ville de M'baïki tout en étendant dans les communes de Bogongo-Gaza, de Nola et de Moboma. Dans toutes ces communes, on trouve que la paroisse Saint Pierre de Bagandou dans la commune de Moboma qui travaille en commun accord avec la paroisse de Saint Augustin. Toutes les activités caritatives sont supervisées par les Curés dans ces localités

1.3-Le Centre/SDPH de Safa-Loko

Il travaille dans les communes de Balé-loko et de M'bata. Au niveau de ces localités, on recensera les paroisses Sacré-Coeur de Safa et celle de Saint Pierre et Paul de M'bata qui à travers les Curés, coordonnent toutes les activités caritatives.

La CRAITAS est de plus en plus sollicitée pour servir là où la société et l'État ne parviennent pas à faire face à toutes les sollicitations de la part de la population, comme par exemple les soins de santé, l'éducation et dans la formation. Par le biais de la formation, aussi bien en ville qu'en campagne, la CARITAS s'efforce de former une nouvelle génération capable de s'attaquer à toutes les causes pathogènes et entraves qui portent préjudice à la société toute entière et à prendre entre leurs mains le destin du pays en général et celui de la Sous-préfecture en particulier.

Pour qu'elle exerce ses activités, la CARITAS Diocésaine élabore son projet de société qui est exécuté trois (3) ans appelé Plan Triennal de Développement (PTD.I). Il est a noté que depuis qu'elle a vu le jour à M'baïki, ce genre de projet était réalisé deux fois et baptisé: Premier Plan triennal de Développement et le Deuxième Plan Triennal de Développement (PTD.II).

Nous allons présenter les réalisations de CARITAS/SDPH en fonction de ces PDT.

2- La Réalisation au Premier Plan triennal de Développement (1997-2000)

La CARITAS Diocésaine de M'baïki a travers son service de développement et de la promotion humaine avait exécuté ses travaux durant trois (3) ans c'est à dire de 1997 à 2000. Cela s'est soldé par de nombreuses réalisations dans les domaines suivants: santé éducation, organisation paysanne femme et développement, et droit de l'Homme (pygmée)

2.1-Le Domaine de la Santé

Une fraction importante de la population de M'baïki n'a plus accès aux soins de santé primaires de qualités à cause d'une diversité de raisons. Ces raisons sont liées notamment à la détérioration des infrastructures sanitaires dont bon nombre sont inopérantes, le coût élevé des médicaments, la pauvreté généralisée de la population, la faible couverture sanitaire et le fonctionnement déficient des formations médicales depuis quelques années, le taux élevé de mortalité tant infantile que maternelle; le taux global de malnutrition évalué à 45% en 1987 (Préfecture Sanitaire de la Lobaye; 1987), la forte détérioration des principaux indicateurs de l'état de santé de la population. Avec les organisation diocésaines, CARITAS unit ses efforts à ceux de tous les autres acteurs pour améliorer le système sanitaire communautaire dans la Lobaye en général et dans la localité de M'baïki en particulier.

A cet effet, la CARITAS/SDPH à travers les Centres/SDPH ont pu réaliser des biens et services dans ce domaine.

Ainsi, treize (13) postes de santé ont été construits, accompagnés de quinze (15) pharmacies. La CARITAS/SDPH a mis un accent sur la redynamisation des pharmacies avec la restructuration des comités de gestion (COGES) et les suivis systématiques de la gestion des COGES par les animateurs de CARITAS/SDPH. Ces suivis ont permis de mobiliser des fonds de roulement au montant de 20 millions de franc CFA dans les caisses des COGES, (Base des données de CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2000).

Dix huit Infirmiers secouristes étaient formés ainsi que vingt (20) matrones villageoises pour travailler comme personnel dans ces postes de santés. Par ailleurs, la CARITAS/SDPH a réhabilité treize (13) postes de santé déjà existant dans la localité.

Les planches ci-dessous montrent les images interne et externe du dépôt pharmaceutique.

Cartes photo n° 3 et 4 : dépôt pharmaceutique de Saint Augustin

N° 3 N°4

Source: cliché de l'auteur, 2010 Source: cliché de l'auteur, 2010

De gauche à droite, l'intérieur du dépôt pharmaceutique de Saint Augustin avec les médicaments exposés sur les étagères ; l'image externe du dépôt l'hors de la fermeture par le gestionnaire.

La CARITAS Diocésaine a beaucoup travaillé auprès de la minorité (AKA) dans la Sous-préfecture de M'baïki.

Pour se faire, les postes de santés de Bokopi, Grima, Bakota, Zoméa et la réhabilitation du centre de santé de la Safa ainsi que la maternité de Bagandou pour faciliter l'accès des pygmées (AKA) aux soins de santé primaire.

Des fonds de santé pour le remboursement des médicaments utilisés pour les soins des pygmées. Notons que les postes de santé construits sont équipés en mobilier, matériels de petits soins ainsi que la fourniture de médicaments essentiels avec l'aide du dépôt pharmaceutique préfectoral pour 100.000f CFA par poste de santé (Base des données de CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2000). Les oeuvres caritatives réalisées dans le domaine sanitaire représentent 50% du temps d'animation et 50% des investissements dans le programme d'action.

La CARITAS/SDPH ne néglige pas la médecine traditionnelle que maîtrise les pygmées. La pharmacopée est encouragée dans sa politique sanitaire. Le tableau n° 8 ci-après montre les différentes réalisations de la CARITAS dans le domaine de santé.

Tableau n°8 : Réalisation de la CARITAS/SDPH dans le domaine sanitaire au premier PTD

Caractéristiques

Nombres

Postes de Santé Construits

13

Dépôts Pharmaceutiques

15

Infirmiers Secouristes Formés

18

Matrones Villageoises Formées

20

Poste de Santés Réhabilités

13

Source: CARTAS Diocésaine de M'baïki, 2000)

Le tableau ci haut montre les réalisations de CARITAS/SDPH à M'baïki durant le premier PTD. Ainsi, il ressort qu'elle a construite treize postes de santé, quinze (15) dépôts pharmaceutiques, dix huit (18) Infirmiers secouristes formés, treize (13) matrones villageoises formées également et la réhabilitation de treize postes de santé dans cette localité.

2.2-Le Domaine de l'Éducation

La crise du système éducatif dans la Sous-préfecture de M'baïki est profonde et se caractérise notamment par la régression du taux de scolarisation au niveau primaire. Le délabrement et la vétusté des infrastructures l'insuffisance des matériels didactiques, la démotivation du personnel enseignant à cause des salaires qui n'étaient pas régulièrement payés et des mauvaises conditions de travail la démission des parents vis à vis de leur responsabilité en tant que premier éducateurs l'inadéquation des programmes par rapport aux besoin des apprenants et de la société. Le taux d'analphabétisation était passé de 28.2% en 1990 à 32,7% en 1995 (Profil de pauvreté des régions de plateaux, PNUD, 1995, page 10).

En collaboration avec d'autres commissions ayant l'éducation dans leurs préoccupation, la CARITAS/SDPH contribue a amélioré la qualité de l'enseignement aussi bien que l'accès au système éducatif pour un grand public. Malgré que ce domaine n'était pas pris en compte dans l'élaboration du premier PTD, mais grâce aux efforts engagés par les autorités du Diocèse, des financements ont été acquis auprès de la Conférence Épiscopale Italienne pour engager quelques actions au Centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc et dans la paroisse de M'bata. Voir tableau n°9 ci-après.

Tableau n°9: Réalisation de CARITAS/SDPH dans le domaine de l'éducation

Caractéristiques

Nombres

Ecoles villageoises

15

Centres d'Alphabétisation

18

Ecoles Publique Appuyées

20

Agents Parents Formés

40

Source : CARITAS Diocésaine de M'baïki, 1999

Dans ce tableau, il ressort que la CARITAS/SDPH a créé quinze (15) écoles villageoises, dix huit (18) centres d'alphabétisation. Elle a appuyé vingt (20) écoles publiques à travers les fournitures scolaires d'une part et payer les redevances scolaires des élèves orphelins de père et mère d'autre part. Ensuite, elle a formé quarante (40) agents parents pour intervenir dans ces écoles.

Le but de ces réalisations est de rapprocher les structures éducatives des élèves qui autre fois parcouraient des kilomètres à pieds afin de parvenir à une école. L'éloignement des écoles est l'un des facteurs qui décourage un bon nombre d'enfants de M'baïki à quitter l'école.

2.3-Le Domaine d'Organisation Paysanne

Dans la Sous-préfecture de M'baïki, la CARITAS/SDPH a créé dans les villages des groupements ou des associations commerciales de groupes de « Tontine » et épargne. Elle a aussi formé des leaders villageois en gestion des groupements et susciter l'octroi de crédits pour appui au initiative locales de développement.

C'est dans ce contexte que la CARITAS/SDPH a créé douze (12) comités villageois de développement (CVD) en tant qu'organes institutionnels villageois. Les CVD ont pour rôle d'animer le village dans le développement à partir des initiatives locales. Quatre vingt douze (92) groupements mixtes de productions agro-pastorales et de petits commerces sont créés et repartis dans les différents centres/SDPH dont les données sont contenues dans le tableau n°10 ci-dessous.

Tableau n°10 : Répartition des groupements par Centre/SDPH

Centres/SDPH

Nombres

Sainte Jeanne d'Arc

35

Saint Augustin

25

Safa-loko

32

total

92

Source : Base des données de CARITAS, 1999

Les principales activités de ces groupements sont la production agricole; avec un accent sur le riz, le maïs, l'arachide, la banane, le manioc, les cultures maraîchères. En production animale, des groupements de piscicultures ont été créés, mais beaucoup d'étangs étaient abandonnés à des inondations. Un groupement de porcherie et un autre en curiculture ou élevage de lapin et plusieurs groupements de volaille ont été créés.

Le petit commerce pour la vente des denrées de première nécessite constitue l'une des actions des groupements. Trois (3) boutiques villageoises ont été construites pour le stockage et la commercialisation des produits à Bossako (commune de Pissa); Ndolobo (commune de Nola) et à Bogaré (commune de Lessé)

Ainsi, pour une gestion transparente de ces activités, la CARITAS/SDPH a formé 1200 leaders villageois repartis dans 92 groupements. Les formations ont été données sur plusieurs thèmes:

· organisation et gestion de groupement;

· techniques culturales;

· petit commerce

· marketing.

Des crédits ont été octroyés pour appuyer les efforts de certains groupements de riz du centre/SDPH Sainte Jeanne d'Arc, ainsi que des crédits des semences de vivriers, de petits commerce et de production animale.

Un mentant de sept (7) millions de franc CFA a été alloué en crédit au cours du premier Plan Triennal de développement Document : Rapport des activités de CARITAS/SDPH, 2000). La photo n° 5 ci-dessous montre un stock de produits agricoles dans la banque de soudure alimentaire de Ndolobo.

Carte photo n°5: Banque de soudure alimentaire de Ndolobo

Source: CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2007

L'image ci haute montre un stock de produit agricole dans la banque de soudure alimentaire de Ndolobo. Le tableau n° 11 ci-après montre les différents types d'aides consenties par la CARITAS Diocésaine.

Tableau n°11: Répartition des enquêtés selon les différents types d'aides consenties par la CARITAS

Catégorie 'aide

Effectifs

Pourcentages

Matérielle

119

62,65%

financière

49

25,78%

Service

22

11,57%

Total

190

100,00%

Source:Résultat enquête personnelle, 2010

De ce tableau, il ressort que sur les 190 enquêtés, 119 soit 62,63% du total ont fait savoir que la CARITAS/SDPH donne des aides matérielles, dans la Sous-préfecture. Cependant, 49 autres individus soit 24,78% des enquêtés déclarent que la CARITAS/SDPH donne des aides financières pour des petits commerces. Tandisque, 22 autres c'est à dire 11,57% des individus ont donné des éclaircissement sur les types d'aides consenties par la CARITAS/SDPH comme quoi, la CARITAS/SDPH de M'baïki rend service auprès de la population en ce sens qu'elle assure la formation des individus dans les domaines suivants: agriculture, élevage, leadership etc.

2.4-Le Domaine de la Promotion Féminine

La CARITAS/SDPH M'baïki a oeuvré à la promotion de la femme dans ses zones d'intervention. Pour leur faciliter cette tâche, elle a créé quarante trois (43) groupements féminins dans trois (3) centre/SDPH dans la Sous-préfecture de M' baïki en l'occurrence le centre/SDPH de Saint Jeanne d'Arc, Saint Augustin et de Safa-Loko

Tableau n°12: Répartition des groupements féminins par centre/SDPH

Centre/SDPH

Nombres

Saint Jeanne d'Arc

11

Saint Augustin

14

Safa-Loko

18

Total

43

Source: CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2000

De ce tableau, il ressort que la CARITAS/SDPH a créé onze (11) groupements féminins dans le centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc; quatorze (14) autres dans le Centre/SDPH de Saint Augustin, et dix huit (18) au centre/SDPH de Safa-loko.

Dans ces groupements féminins, les principales activités sont les cultures vivrières à savoir le maïs, l'arachide, le manioc et la banane. Le petit commerce de la transformation du produit (saponification, gari etc.) est exercé dans ces groupements. On compte entre autres trois (3) centres d'apprentissage de couture; quatre (4) boutiques villageoises qui étaient construites à la faveur des femmes pour faciliter le stockage et la commercialisation des produits des groupements à Baboua, Bagandou et Kénga.

Certains groupements féminins avaient bénéficié de crédit pour appuyer leurs projets avec: deux (2) moulins à manioc, trois (3) moulins à pâte, saponification, petit commerce et semences. Elle a formé six cent (600) femmes leaders villageoises dans les quarante trois (43) groupements; des actions de sensibilisations et de formation de masse étaient organisées chaque année dans les centres/SDPH.

En économie familiale, des sessions de formations avaient touché deux cent cinquante (250) femmes et cinq (5) autres sessions étaient aussi organisées en planning familial ont touché deux cent (200) couples.

Tableau n°13: Répartition des enquêtés selon le sexe dans la localité de M'baïki

Sexe

Effectifs

Pourcentage

Masculin

102

53,68%

Féminin

88

46,32%

Total

190

100,00%

Source: enquête de terrain, 2010

Il ressort de ce tableau que sur les 190 personnes enquêtées, 102 sujets de sexe masculin soit 53,68% du total ont affirmé que la CARITAS intervient dans les groupements mixtes. Ce pendant, 88 sujets de sexe féminin ce qui représentent 46,31% des enquêtés affirment qu'effectivement la CARITAS/SDPH a oeuvré dans les groupements féminins pour faciliter leurs intégrations dans le processus de développement local.

2.5-Le Domaine de Droit Civique et Civil (AKA)

L'objectif de la CARITAS/SDPH dans ce domaine était d'intégrer la population minoritaire pygmées qui subissait des violences de la part de leurs chefs « Koumou » qui sont les Bantou. Elle a mis en place un système d'information et de sensibilisation pour faciliter l'accès des pygmées à l'éducation. Pour se faire, quatre (4) écoles pygmées ont été créées dans les villages pygmées à Zoméa, Ibéngué, Bagandou et Ibata.

La CARITAS/SDPH intervient dans toutes ces écoles pour prendre en charge les enseignants et la fourniture des matériels didactiques pour la pédagogie. Elle a facilité l'établissement des pièces d'État Civil pour les enfants pygmées. Pendant le premier Plan Triennal de Développent, la CARITAS Diocésaine de M'baïki avait favorisé l'établissement de cent Etats-civils aux enfants pygmées se trouvant dans les communes de M'baïki (village Mbangui I, Mbangui II et Botto), Moboma (villages Ibéngué, Zoméa).

Un appui de la CARITAS/SDPH à la production agricole par la fourniture de semences et outillages aux pygmées en vu de leur autosuffisance alimentaire.

3-Les Réalisations de la CARITAS/SDPH au second Plan Triennal de Développement(2005-2008)

Pour l'exercice du second PTD, la CARITAS/SDPH a mené ses activités dans plusieurs domaines: santé, éducation, agriculture et élevage, promotion féminine et droit civique et civil des pygmées (AKA).

3.1-Le Domaine de Santé

Un appui aux femmes vivant avec le VIH/Sida. Ce programme visait l'auto pris en charge des personnes malades. Il était géré par les CARITAS paroissiales dans chaque localité. Deux cent (200) veuves vivant avec le VIH/Sida et leurs enfants ont été identifiés et formées à la gestion des activités génératrice de revenus dans le domaine de l'agriculture, au petit commerce. Elle ont reçu une subvention de quarante cinq mille (45000) franc CFA chacune pour débuter une nouvelle activité. De ce fait, cent dix huit (118) veuves pratiquent l'agriculture de subsistance, quinze autres pratiquent l'élevage et vingt autres du petit commerce, pour leur permettre d'avoir l'équilibre moral en vu de résister dans leur état de maladie.

Du côté de la minorité pygmées (AKA), la CARITAS/SDPH a organisé des cours de sensibilisation à l'hygiène dans les centres de santé et particulièrement dans les campements pygmées. Une compagne de sensibilisation de la part de CARITAS pour que dorénavant les femmes AKA en grossesse fréquentent les centres de santé pour leur suivi durant toute la période de gestation.

Durant le second PTD, la CARITAS a basé ses activités sanitaires en prenant en charge les personnes démunies

3.2- Le Domaine de l'Éducation

La CARITAS/SDPH a apporté son soutien à dix (10) écoles villageoises et quatorze (14) écoles d'intégration pygmées d'une part, le suivi tout simplement des autres écoles par les centre/SDPH d'autre part. En gros, les dix (10) écoles villageoises comptaient mille six cent cinquante cinq (1655) élèves et les écoles d'intégration huit cent trente cinq (835) élèves.

Des formations pour les associations des parents d'élèves (APE) ont été organisées dans les vingt quatre (24) écoles. Cent quarante cinq (145) APE ont reçu un appui pour payer les maîtres parents. La CARITAS/SDPH a ouvert les centres d'alphabétisation favorisant l'auto prise en charge des adultes dans les différents centres paroissiaux. Ainsi, quinze (15) centres d'alphabétisation ont vu le jour à M'baïki. Elle a recrute dix sept (17) moniteurs à cet effet, quatre (4) sessions de formations étaient organisées en leur faveur et animées par le responsable préfectoral d'alphabétisation. Par ailleurs, des réunions mensuelles ont eu lieu pour débattre des problèmes de fonctionnement et d'éducation. L'image ci-dessous montre une école publique appuyée par la CARITAS.

Carte photo n°6: un appui de la CARITAS/SDPH à une école publique

Source: cliché, CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2007

L'image précédente montre une école publique (école Mixte Fondamentale I de la Mission) à proximité du Diocèse a reçu un appui de la CARITAS en fourniture scolaire pendant la rentrée des classes en 2007.

3.3-Le Domaine d'Agriculture et de l'Élevage

Des organisations paysannes mixtes ou composées exclusivement d'hommes ont été suivies par les six (6) centres paroissiaux ; trente un (31) groupements ont été mis en place soit au total trois cent soixante deux (362) membres. Les activités principales sont l'agriculture et l'élevage.

Dans le domaine de l'agriculture, cent cinq (105) hectares de manioc et de maïs ont été cultivés, vingt sept (27) sacs de semences d'arachides distribués et quarante cinq (45) planches de culture maraîchère; six (6) sessions de formation en agriculture ont été organisées par la CARITAS Diocésaine de M'baïki;

concernant l'élevage, la CARITAS a soutenu l'élevage particulièrement à cause du manque d'aliments riche en protéines dans la Lobaye en général et dans la Sous-préfecture en particulier. De ce fait, deux (2) pharmacies vétérinaires ont été créées, vingt cinq (25) porcs de race améliorée ont été distribuée, cent quatre vingt un (181) poulets ont été remis aux éleveurs, quatre étable réhabilités, cinq (5) session de formations au petit élevage ont été organisées dans les centres/SDPH.

3.4-Le Domaine de la Promotion Féminine

Durant le second PTD, la CARITAS/SDPH a soutenu vingt un (21) groupements féminins qui comptent à peu près quatre cent dix sept (417) membres. Ensuite, seize (16) sessions de formations étaient organisées à leur profit. Un appui en petit outillage et en semences pour l'agriculture, la volaille pour l'élevage et l'huile pour la saponification.

3.5-Le Domaine de la Promotion de Droit Civique et Civil Pygmées (AKA)

Dans ce volet, des activités dans le domaine de l'éducation et de la santé ont été menées pour contribuer à l'autonomie des pygmées (AKA). L'éducation permet sur le long terme aux AKA de prendre conscience de leur soumission et de revendiquer leur droit. La santé et l'agriculture leur permettront concrètement de ne plus dépendre des villageois pour qu'ils travaillent en vu de prendre eux même leur destiné futur en main.

En attendant les effets des programmes d'éducation qui viendront à long terme, la CARITAS/SDPH mène en parallèle des activités pour faciliter cette prise de conscience chez les AKA et des activités réunissant pacifiquement les AKA et les villageois. Ces activités se résument à :

- une visite d'échange organisé dans les centres/SDPH;

- trois (3) sessions de formation de leader AKA;

- déclaration de naissance à la Mairie;

- cent cinquante (150) séances de sensibilisation sur les droits de l'enfant organisées par tous les centres/SDPH et aussi dans les centres paroissiaux;

- deux (2) nouveaux villages pygmée créés à Bagandou et Zoméa.

L'image ci-dessous montre une maison de formation en droit de l'homme (AKA).

Carte photo n°7: Maison de formation en droit de l'Homme (pygmées AKA)

Source: cliché de l'auteur, 2010

L'éducation est le levier qui permet de favoriser l'intégration des AKA et leur donne les moyens de défendre leur droit. A cet effet, deux (2) écoles situées dans des campements pygmées sont soutenues à Ngouma et à Siriri (commune de Moboma). Ces écoles accueillent à la fois des enfants AKA et des villageois pour favoriser leur intégration.

La CARITAS/SDPH n'a pas marginalisé les femmes pygmées (AKA). De ce fait, des cours de couture étaient organisés pour leur permettre de coudre leurs vêtements et ceux de leurs enfants.

Vêtir correctement est un moyen d'intégration pour les femmes AKA dans la société centrafricaine. Ces cours de couture ont lieu dans les trois (3) campements, les effectifs sont mentionnés dans le tableau n°14 ci-dessous.

Tableau n°14: Effectif des femmes AKA inscrites au cours de couture

Campements pygmées

femmes

inscrites au début

et régulière

Ngouma

Siriri

Ibéngué

Nombre de femmes inscrites

45

30

43

Nombre de femmes régulières

3

15

30

Source: CARITAS Diocésaine de M'Baïki, 2007.

Il ressort des données du tableau n°14 ci haut que le nombre des femmes AKA inscrites au cours de couture est important dans chaque campement. Ainsi, on relève respectivement quarante cinq (45) à Ngouma, trente (30) à Siriri et quarante trois (43) à Ibéngué. Cependant, l'effectif des femmes régulières au cours est très faible à Ngouma et Siriri, qui donne respectivement trois (3) et quinze (15). Cela s'explique par le fait que la CARITAS a mis en contre partie une somme de cinq cent (500) francs CFA à chaque participante ou alors l'équivalent de cinq cent (500) francs CFA en nature (bois, banane, etc.).

Cette condition est à l'origine du découragement des femmes pygmées (AKA) au cours de couture. Par contre à Ibéngué l'effectif est resté moins élevé trente (30) femmes AKA régulières au cours. Cette régularité se traduit ou du moins témoigne l'attachement des femmes pygmées à cette formation dans cette localité.

A la lumière de tout ce qui précède, la CARITAS/SDPH M'baïki travaille dans toute la Préfecture de la Lobaye en général et dans la Sous-préfecture de M'baïki en particulier. Elle a une zone d'intervention assez vaste à M'baïki, car elle couvre les huit (8) communes de cette localité à savoir: M'baïki, Pissa, M'bata, Balé-loko, Moboma, Bogongo-Gaza, Nola et Lessé.

Pour décentraliser ses activités et bien gérer l'espace, la CARITAS a créé trois (3) grands centres/SDPH: Sainte Jeanne d'Arc, Saint Augustin et celui de Safa-Loko qui sont les points de coordination de ses activités.

Nombre activités étaient réalisées par la CARITAS dans ces différents centres/SDPH lors du premier PTD et le second PTD dans les domaines sanitaire, de l'éducation, de la promotion féminine et du droit civique et civil des pygmées (AKA) etc. Ces réalités vont nous conduire à voir dans la partie qui suit les impacts de la CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations dans la Sous-préfecture de M'baïki (Voir la carte n°4 ci-après).

Source : LACCEG Guy LASSERRE, Université de Bangui, 2011

Cette carte ci-dessus localise quelques oeuvres réalisées par la CARITAS dans les domaines de santé, de l'éducation, de l'`organisation paysanne dans la Sous-préfecture de M'baïki durant le premier et le deuxième Plan triennal de Développement.

Chapitre V: LES IMPACTS DES ACTIVITES DE LA CARITAS/SDPH SUR LES CONDITIONS SOCIOECONOMIQUES DES POPULATIONS LOCALE

Le présent chapitre est consacré sur les effets des activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions socioéconomiques des populations de M'baïki sur le plan social et économique.

I- Le PLAN SOCIAL

-L'Éducation et la Formation

Une fois installée à M'baïki, la CARITAS Diocésaine a procédé au recrutement de personnel; d'abord au niveau du réseau local, ensuite au niveau des centres/SDPH et enfin dans les centres paroissiaux. Par ailleurs, elle a organisé des sessions de formation pour renforcer leurs capacités en la matière. Ce recrutement de personnel contribue à une réduction du chômage puisque, le personnel désormais sera rémunéré chaque fin du mois et son pouvoir d'achat va augmenter. Le salaire est un moyen déterminant d'un ménage, car il lui permet de changer le mode de vie d'une famille.

La CARITAS/SDPH a procédé également au recrutement des maîtres parents, comme personnel de l'éducation au niveau local. A cet effet, elle a organisé des sessions de formation en leur faveur. Ces derniers sont payés par la CARITAS Diocésaine. Ce geste de la part de CARITAS a permis aux agents parents d'améliorer leur condition de vie sociale.

Au cours de l'enquête sur terrain, un agent parent de Fondamental I de l'école Botto (commune de M'baïki) affirme que chaque fin du mois, la CARITAS/SDPH donne un salaire aux agents parents et cela lui a permis d'acquérir moult bien dans son foyer à savoir un poste récepteur un vélo, etc.

L'éducation est considérée comme un levier du développement d'un pays. Elle permet de renforcer la capacité et la faculté d'action c'est à dire l'aptitude d'un individu à faire des choix tout au long de sa vie et s'y tenir. Les activités de la CARITAS/SDPH pour la promotion de l'éducation dans la Sous-préfecture ont rehaussé le taux de fréquentation scolaire au Fondamental I. Ce taux est passé de 37% en l'an 2000 à 41% en 2007, (CARITAS Diocésaine de M'baïki, 2007).

Cette croissance est due à la construction et la réhabilitation des écoles dans les localités des communes de M'baïki. Une longue sensibilisation de la CARITAS/SDPH auprès des minorités pygmées a permis que ceux-ci ont envoyé massivement leurs

enfants à l'école.

Par ailleurs, l'éducation a un impact en terme de retombées sociales à travers les effets qu'elle exerce sur le sujet. On avait vu précédemment que la CARITAS/SDPH à beaucoup oeuvré pour l'intégration des minorités. Les enfants pygmées (AKA) qui, autre fois ne fréquentaient pas les écoles de la place, aujourd'hui, on les compte plus de sept cent (700) inscrits au Fondamental I. Or au Fondamental I, les leçons de morale, d'éducation civique et la notion d'hygiène ont façonné les enfants pygmées AKA qui ont dû bénéficier de nouvelles habitudes de vie. Aujourd'hui grâce à la CARITAS/SDPH ceux-ci ont acquis l'habitude de faire les toilettes matinales (laver la figure par exemple le matin), la notion de laver les mains avant de manger, ou encore laver ses linges quand ils sont sales, etc.

En outre, l'une des actions de la CARITAS/SDPH est que, pendant les rentrées des classes elle appui certaines écoles en fournissant les cahiers, les bics, les crayons etc. Aux élèves pour alléger cette lourde tâche que les parents aient l'habitude de supporter. Le manque de fourniture scolaire constitue un obstacle aux enfants d'aller à école.

Grâce aux activités de la CARITAS/SDPH sur l'éducation et l'instruction, aujourd'hui les enfants pygmées AKA ont le Certificat d' Etude Primaire Elémentaire et sont admis au concours d'entrée au collège.

Lors des enquêtes sur terrain, le Censeur du Lycée de M'baïki affirme que l'effectif des enfants AKA qui fréquentent ce lycée est de dix (10). Entre autre, d'après les renseignements au niveau du réseau local y compris les différentes couches sociales, six (6) enfants pygmées AKA sont admis au concours d'entrée au collège en dehors des dix (10) cités ci haut. Ces six (6) se trouvent aujourd'hui à Bangui dans les écoles privées à savoir: le Complexe Pédagogique Béthanie et le Complexe Pédagogique de Saint Kizito. Les enquêtes auprès de ces écoles privées ont finalement confirmé la présence de deux (2) filles AKA qui fréquentent la classe de 6ème au Complexe Pédagogique Béthanie, et quatre (4) fréquentent le Complexe Pédagogique Saint Kizito. La CARITAS/SDPH ne cesse de les appuyer au frais d'écolage et les fournitures scolaire.

Dans ses actions, la CARITAS/SDPH n'a pas marginalisé la population adulte. A cet effet, les centres d'alphabétisation et de couture ont vu le jour dans les centres paroissiaux.

La création des centres d'alphabétisation donne plus d'opportunité d'emploi aux adultes d'une part, leur offre la capacité de faire une bonne lecture et compter en français d'autre part.

Dans les centres de couture fréquentés par les femmes villageoises et les pygmées AKA, la fin de la formation est sanctionnées par la remise d'un certificat. Ensuite, la CARITAS/SDPH les organise en groupement de couture. Dans chaque groupe, elle a mis à leur disposition une machine à coudre.

L'enquête menée sur le terrain nous a conduit dans l'un de ces groupes de couture qui se situe dans le champ d'action du centre/SDPH de Sainte Jeanne d'Arc; plus précisément au centre paroissial de Pissa (commune de Pissa), l'activité principale de ce groupement est de coudre les habits (homme femme et enfant) pour la vente. Après la vente, l'argent est versé dans la caisse noire du groupement. A la fin du mois, la situation de la caisse est présentée devant les membres du groupement et l'argent est utilisé comme le salaire de chaque membre du groupement de couture.

Parfois, chacun peut percevoir une somme de 30.000f CFA. Cela donne l'opportunité à chaque personne de répondre aux besoins vitaux de son foyer.

2-Le Domaine de la Santé

Le développement socioéconomique de tout pays passe par la production des personnes en bonne santé. C'est dans cette optique que la CARITAS/SDPH à travers ses activités, procède au rapprochement des centres de santé vers les populations et assure des services minima de santé à moindre coût et de prendre en charge les populations les plus vulnérables. A cet effet, les constructions des postes de santé, des pharmacies villageoises et le ravitaillement régulier de l'hôpital préfectoral et le dépôt pharmaceutique de Saint Augustin de M'baïki permettent à la population d'avoir accès aux soins de santé et des médicaments à moindre coût.

L'augmentation de la capacité du dépôt pharmaceutique de M'Baïki a permis d'éviter la rupture de stock des médicaments afin de permettre aux populations locales, l'accès d'une manière permanente aux médicaments.

Entre autre, la CARITAS/SDPH a recruté les infirmiers secouristes et les matrones dans chaque centre paroissial. Une session de formation était organisée à leur profit. Ces derniers constituent le personnel potentiel de santé dans les centres de santé de la place.

Avant la mise en place de ce programme par la CARITAS Diocésaine de M'baïki, la population minoritaire en l'occurrence les pygmées (AKA) sans revenus, ne fréquentaient pas tellement les structures sanitaires modernes.

Grâce à la politique promotionnelle mise en place par la CARITAS/SDPH, la majorité des campements pygmées est pourvue en postes de santé, ce qui leur ouvre la porte de la médecine moderne.

Dans les campements dépourvus de structure sanitaire, les marginalisés de la Sous-préfecture de M'baïki suivent leur traitement dans les comités villageois de santé les plus proches. Les postes de santé créés par la CARITAS/SDPH reçoivent gratuitement les pygmées et les médicaments leur sont donnés aussi gratuitement par la CARITAS/SDPH

Conformément au contrat signé entre le centre et le projet.

Les différents centres et postes de santé de la Lobaye en général et ceux de la Sous-préfecture de M'baïki en particulier se ravitaillent régulièrement au centre/SDPH de Saint Augustin de M'baïki. Les centres de santé dans les campements jouent le rôle de la médecine de proximité au profit des pygmées. Cette stratégie leur a permis de se soigner surplace et d'éviter de faire de longs déplacements depuis les campements jusqu'en ville comme par le passé.

Aujourd'hui, les populations rurales qui bénéficient de ces structures sanitaires à M'baïki sont satisfaites quand aux prix des médicaments et à l'accueil à plus de 80%.

Pour la prévention de la pandémie du VIH/Sida, beaucoup de personnes vivant avec le VIH/Sida se sont rapprochées des centres de santé pour leur suivi et prennent l'Antirétroviro. Par ailleurs, les services de prévention de maladies et soins de santé primaire fournis par la CARITAS permettent une amélioration de l'état de santé général des populations, conduisant à pour un développement national.

3-La Promotion des Droits Civiques et Civils (AKA)

Antérieurement à l'action menée par la CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de M'baïki, les pygmées (AKA) subissaient une discrimination dans les rémunérations des prestations. Ici c'est la politique de « deux poids deux mesure » qui est la règle du jeu. En effet, pour rémunérer un travail, les « Grands Noirs » appliquent un barème pour les pygmées et un autre pour leurs frères qui, généralement sont intéressant. Le premier citoyen de la commune de Balé-loko à M'baïki, affirme que jusqu'à une période récente, les Grands Noirs travaillant les champs de leurs frères étaient payés moins d'un dollar par jour alors que les pygmées ne recevaient pour des travaux identiques la moitié (Bernard SIMITI, Conférence Internationale sur le Bassin du Congo, Montpellier, 2010).

Il en était de même pour la vente au troc, dont les termes définis par les Grands Noirs eux mêmes sont largement défavorables aux pygmées.

Les pygmées sont fréquemment victimes de violences physiques, morale ou de justices populaire car non protégés par les lois susmentionnées. Des sévices corporels sont souvent infligés par les Grands Noirs pour non exécution d'un travail pour lequel un acompte aurait été consenti. Ils peuvent également être violentés pour non remboursement d'une dette banale au non livraison d'une commande de chenilles ou de feuilles de Gnetum (feuille de Koko).

En effet, suite aux actions menées par la CARITAS/SDPH à M'baïki dès son implantation, au total trois cent quatre vingt seize (396) personnalités sous préfectorales, municipales et villageoises, sur un total de deux cent (200) initialement prévus par le projet ont été sensibilisées sur la nécessite de délivrer des actes d'État Civil aux pygmées (AKA). Cependant, deux cent soixante dix neuf (279) chefs de villages et quartiers identifiés, six (6) chef pygmées ont été intronisés par la CARITAS/SDPH dans les villages et campements pygmées et reconnus par les autorités locales. Au terme des six (6) années du projet, les projets suivants ont été réalisés dans le domaines des droits de l'homme (AKA): cent dix huit (118) leaders pygmées formés, des groupements pygmées de défense des droits de l'Homme ont vu le jour et sont opérationnels. Il s'agit des groupements: droit de l'Homme « zo kwé zo » de Moboma, « Déki-déki » de Bogongo-Gaza, « Massiri-ngaï » de Mbata, « Gbéssagnele-motema » de Safa-loko et « Zo kwé zo » de Pissa.

Par ailleurs, sept cent cinquante (750) actes de naissances ont été délivrés aux enfants pygmées dans les différentes communes de M'baïki. 100% de nouveau nés ont été inscrits dans les registres municipaux en 2007, (CARITAS Diocésaine, 2008); Saisissant cette opportunité, les pygmées ont été sensibilisés sur l'importance de la conservation des papiers personnels.

II-Le PLAN ECONOMIQUE

Le secteur économique implique les actions d'appui à l'insertion économique des familles en difficulté.

A Mbaïki, les ménages sont pour la plupart défavorisés, ils sont confrontés à des problèmes de chômage et de la famine. Alors, la CARITAS sent que cela est aussi un facteur déterminant de vulnérabilité et de frein à l'épanouissement d'une famille. Elle a entrepris un appui socioéconomique auprès d'elles dans le but d'améliorer la situation sociale des individus. A cette fin, il y a eu des aides financières et matérielles que la CARITAS/SDPH offre à la population.

1-L'Octroi de Micro Crédit

Le tableau suivant nous donne un éclaircissement sur le procédure adoptée par la CARITAS/SDPH pour la réinsertion socioéconomique des familles démunies avec une subvention accordée aux Activités Génératrices de Revenu (AGR).

Tableau n°7: Répartition spatiale des familles selon le coût de la subvention

Subdivision

En AGR en

Millier de FCA

Sites

Total

Pissa

M'baïki

V.A

V.R

V.A

V.R

V.A

V.R

10000-15000

11

38%

10

56%

21

44%

15000-25000

10

34%

5

28%

15

33%

25000-3000

7

24%

2

11%

9

19%

30000 et plus

1

3%

1

6%

2

4%

Total

29

100%

18

100%

47

100%

V.A: Valeur absolue

V.R: Valeur relative

Source : enquête de terrain, 2010

Au regard de ce tableau, il est à constater que 44% des individus ont bénéficié d'une subvention dont le coût varie entre dix mille (10.000) à quinze mille (15.000) CFA. A Pissa, cette catégorie de famille représente 38%, alors qu'à M'baïki il est de 56%. La proportion de 33% des personnes ont bénéficié d'une subvention allant de quinze mille (15.000) à vingt cinq mille (25.000) francs CFA, ce qui donne une proportion de 24% a Pissa et 28% à Mbaïki.

Parmi les 19% des individus ayant bénéficié d'une subvention variant de vingt cinq mille (25.000) franc CFA à trente mille (30.000) francs CFA, on retrouve 24% à Pissa et 11% à M'baïki.

A titre de rappel, l'octroi de ces fonds dépend du niveau de vie ou de revenu du bénéficiaire. A cet effet, si l'effort du bénéficiaire est si faible, la CARITAS ne peut subventionner une AGR aussi grande qu'il ne serait en mesure de bien géré. Si bon nombre de ces personnes n'ont bénéficié que d'une subvention de niveau plancher (minimum), cela détermine effectivement leur niveau de revenu et leur situation socioprofessionnelle. Rappelons que nombreuses d'entre elles ne vivent que de culture. Une culture limitée à l'autosuffisance alimentaire sans garantie économique.

L'octroi de crédit a eu un impact positif sur le niveau de consommation journalière de repas.

En effet, la consommation du repas est un facteur déterminant de mode de vie d'un individu ou d'une famille. Ainsi, le tableau n°8 ci-dessous donne un éclaircissement sur cette idée.

Tableau n°8: Récapitulatif des ménages selon la consommation du repas/jours

Consommation du repas/jour

Effectifs

Pourcentage

Une fois (1)

147

77,38%

Deux fois (2)

30

15,78%

Trois fois (3)

13

6,84%

Total

190

100%

Source: enquête de terrain, 2010

Le tableau ci-dessus présente l'effectif des enquêtés selon la consommation du repas par jours. Sur les 190 enquêtées, 147 sujets soit 77,36% affirment qu'aujourd'hui, grâce aux subventions de la CARITAS/SDPH au micro crédit, ils ont la chance de manger au moins une fois par jours. Cependant, 30 et 13 individus soit respectivement 15,78% et 6,84% affirment que la subvention de CARITAS/SDPH a permis aux uns de consommer deux fois le repas par jours et aux autres trois repas par jours.

2-L'Amélioration de revenus Agricoles

La CARITAS/SDPH a motivé des individus pour qu'ils se mettent en groupement dans les différentes localités de M'baïki. Ces groupements par la suite, ont fini par cultiver des hectares de manioc, de maïs, d'arachides etc. Les produits de ces groupements sont vendus à la banque de soudure alimentaire (BSA) mise en place par la CARITAS/SDPH dans les communes de M'baïki, de Pissa et de Mbata.

Lors des enquêtes sur terrain, un de ces membres de groupement à Pissa affirme

qu'après la vente des produits de leur champ de groupement, chacun gagne plus d'argent et cela leur permet de répondre aux besoins vitaux de leur foyer. Cependant, le rendement d'un champ individuel n'est pas fructueux pour ces genres de travaux.

Ce qui est remarquable à M'baïki, le groupement des femmes pygmées aidé par la CARITAS/SDPH produit du riz, du manioc, du maïs et des arachides. Cette production est vendue au centre/SDPH uniquement. Au marché et le long des routes. Les pygmées commencent à exposer divers produits agricoles aux voyageurs. Ils ne gèrent pas encore une politique au marché local. Toute fois des possibilités existent. Avec le concours de la CARITAS afin de disposer une boutique au marché central pour évacuer leurs produits agricoles.

Les bénéficiaires des actions de la CARITAS/SDPH nous ont exprimé leurs opinions concernant l'amélioration de leur condition de vie.

Une grand-mère, ménagère à M 'baïki a témoigné sa reconnaissance: « même si l'amélioration de mes conditions de vie n'a pas été effective comme je l'ai rêvée, je reconnais du moins que la prise en charge de mes petits fils et filles m'a été allégée lorsque la CARITAS/SDPH m'avait acheté une portion de champ de manioc. Je fabrique de l'alcool de traite et du chicouangue; alors ma situation sociale et économique a été améliorée (...)  elle est moins pénible qu'avant... ».

La CARITAS/SDPH a entrepris auprès des populations une véritable action humanitaire dans le but d'améliorer les conditions socioéconomiques des ménages vivant dans la Sous-préfecture de M'baïki.

Mais certaines familles ont mal choisi leur AGR et ont finalement connu un échec. Or la CARITAS/SDPH ne finance que l'AGR dont le bénéficiaire lui-même se sent capable d'exercer. Certaines ont demandé la subvention d'une culture aussi vaste qu'elles ne sont en mesure de travailler. Mais d'une manière générale ces ménages sont ravis de cette assistance et affirment que le niveau de leur vie s'est amélioré à partir du moment où la CARITAS/SDPH s'était mise à leur service.

Après avoir analysé les impacts des activités de la CARITAS/SDPH sur les conditions de vie des populations, il convient alors de déterminer les contraintes d'ordre naturel, conjoncturel etc... qui bloquent la CARITAS d'atteindre l'objectif poursuivi par le projet. C'est ce qui fera l'objet du chapitre suivant.

Chapitre VI: LES CONTRAINTES AUX ACTIONS DE LA CARITAS/SDPH

Diverses contraintes causent préjudice au bon fonctionnement des activités de CARITAS Diocésaine de M'baïki. Ces contraintes sont associées les unes aux autres, produisant un effet tâche d'huile pour conduire la CARITAS/SDPH vers une mésaventure, selon le vice coordonnateur des programmes. Les conditions dans lesquelles la CARITAS/SDPH a oeuvré depuis les dernières années sont pour eux l'un de leur grand cauchemar.

Selon le diagnostic, on peut donc repartir ces contraintes en trois catégories à savoir: les contraintes d'ordre structurel méthodologique et les contraintes d'ordre conjoncturel

I-LES CONTRAINTES D'ORDRE STRUCTUREL

Il s'agit en effet des contraintes relevant des rapports institutionnels qu'entreprend la CARITAS avec ses partenaires et des contraintes relevant de sa propre organisation institutionnelle. A cet effet, trois cas sont à relever: le personnel restreint et faible, la lenteur des processus de financement et l'apparent partenariat local entre la CARITAS et le COOPI.

1- Un Personnel Restreint et Faible

L'organigramme du réseau local CARITAS M'baïki présente un personnel peu consistant.

En effet, le personnel est trop restreint ne se limitant qu'au coordonnateur de programme et le formateur qui sont les seuls actionnaires fiables de l'équipe préfectorale; ensuite vient le chauffeur et les cinq (5) animateurs ruraux. L'immensité des tâches ne pèse que sur le coordonnateur et son assistant. Ces mêmes personnes assurent la comptabilité, la logistique, le suivi des travaux de construction et bien de petites tâches.

Ceci fait qu'il y a de retard parfois dans la réalisation des différents projets prévus dans le programme. Cette immensité de tâche les épuise et abuse même de leur temps et les travaux avancent difficilement. Il est évidemment reconnu que l'intégration professionnelle dans un tel organisme est basée sur le volontariat. Mais les conditions de travail sont vraiment atypiques. Imaginons une personne qui assure une où trois fonctions à la fois, comment voulez vous que tous les projets soient réalisés dans le délai?

De telles conditions de travail, contraignent l'homme, lui ôtant sa liberté sociale. Plus la personne dépense son énergie physique et intellectuelle et/ou morale, moins elle se repose, moins encore elle n'est disponible à sa famille ou pour ses loisirs....

Psychologiquement, l'homme dans de telles conditions de travail, à la mémoire saturée. Il réfléchi à tout moment sur ce qui l'attend à faire après tel autre besogne, car les tâches sont multiples et sont difficiles à assumer, et le plus souvent, son sommeil est perturbé par des cauchemars.

Biologiquement, la personne a du mal à bien manger après une longue journée de travail et cela conduit à la vieillesse.

2-La Lenteur de Processus de Financement du Programme

Le plus grand problème qui cause préjudice aux réalisations de la CARITAS/SDPH dans la Sous-préfecture de M'Baïki est le retard qu'il a connu dans la mise en oeuvre de son projet. Il s'agit de la lenteur des processus d'accord du projet au niveau de ses partenaires et la lenteur d'arrivée des équipements. La CARITAS/SDPH, dès Décembre 2000, avait lancé son « second Plan Triennal de développement » dans la Préfecture de Lobaye en générale et plus particulièrement dans la Sous-préfecture de M'baïki. Or le projet a un délai d'exécution de trois (3) ans. Ainsi, ce délai commence a être compté à partir du premier jour où la CARITAS lance son projet bien que toutes les conditions ne sont pas encore réunies. Or les dossiers tardent à être approuvés au niveau de ses partenaires extérieurs.

La consultation de ces dossiers de financement du projet est lente ou trop minutieuse. Loin de nous de porter un jugement, mais ce ne sont là que des problèmes d'administration qui s'observent partout.

Les besoins en équipements, mobiliers, retardaient également. Ceci relève de l'enclavement du pays. Même s'il faudrait utiliser la voie fluviale cela va prendre plus de temps. C'est ainsi que ces équipements devaient être amené par voie aérienne. Mais le transport coûte chair. Il a fallu des démarches pour que ses partenaires parviennent à financer le transport de ces équipements. Alors, tout ceci avait été à l'origine même du retard qu'a connu la CARITAS/SDPH dans l'exécution de son second PTD. Rappelons que ce retard a été considérable (5 ans).

Finalement c'est en 2005 qu'elle va lancer son second PTD. Même si les évaluations numériques ont montré que la CARITAS/SDPH a atteint ses objectifs, cela ne pourrait guère faire sa gaîté en ce sens qu'elle a déjà une dette morale à l'égard des

populations de M'Baïki à qui, elle a promis exécuter son projet du second PTD dès la fin du premier PTD.

3-Un Apparent Partenariat local

Le choix d'un partenaire local autre que la COOPI n'est pas prévu dans les principes d'actions de la CARITAS/SDPH. Malheureusement ce partenariat avec COOPI est devenu source de dysfonctionnement dans ses activités. Le partenariat qu'a entrepris la CARITAS Diocésaine de M'baïki avec la COOPI n'a de sens. L'impact positif ne s'observe pas. Selon les partenaires de CARITAS/ Diocésaine, cela relève des autorité diocésaines qui ont inventé cette union. Lors des enquêtes de terrain, il ressort que cette relation ou du moins l'union de CARITAS et de COOPI ne marchait pas si bien que la COOPI s'est retirée et mène ses activités parallèles à celles de CARITAS.

4-Les Contraintes d'Ordre Méthodologique

Il ne s'agit pas là de dire que la CARITAS/SDPH est totalement directive dans son approche mais il s'agit de quelques petites insuffisances.

En effet, la participation paysanne au début du projet a été effective partout où les projets de réalisation et de construction des écoles.

Dès lors, les populations étaient mobilisées pour apporter leur part de charges d'investissement mais parfois les travaux ont démarré très tardivement, ceci était dû à la lenteur des processus de financement de contrat de ces différents projets. Ce qui avait mis les bénéficiaires dans l'attentisme et le désespoir. Or, la CARITAS dès qu'elle voulait lancer son second PTD et que cela a pris un retard, elle n'avait pas informé la population ou du moins les sensibilisées pour qu'elle soient imprégner de la situation. Ce qui a conduit à un désaccord entre la CARITAS et les populations locales.

Les populations des villages: Botto; Dédé, Ndéya par exemple ont été mécontents de cet attentisme et taxaient cette incertitude de «flatterie ». La radio rurale de M'baïki en a fait également écho, lors d'un interview ou la valeur institutionnelle de CARITAS a été profanée, dépréciée, du fait que les populations ont attendu en vain les réalisations.

Et lorsque la CARITAS s'est remise à ses travaux, elle a connu un tas de problèmes dans ces localités; les travaux avançaient difficilement faute de la faible participation

paysanne... Plus les travaux retardent, plus les mains d'oeuvres augmentent, les délais d'exécution des travaux ont été prolongés, faussant ainsi les données budgétaires de la CARITAS. Ledit organe est alors obligé, pour certaines activités, de tout financer, n'attendant plus l'effort des paysans.

La question de vulgarisation informative et persuasive est que, si la CARITAS informait de temps en temps les populations de l'état d'avancement des dossiers de financement de ces projets, il n'y aurait donc guère cette incertitude. Le tableau n° 9 ci-dessous montre l'attachement de la population à la CARITAS/SDPH

Tableau n° 9Répartition des enquêtés selon l'attachement à la CARITAS/SDPH

Degré d'Attachement

Effectifs

Pourcentage

Beaucoup

27

14,21%

Moyennement

141

74,21%

Pas du tout

22

11,58%

Total

190

100%

Source: enquête de terrain, 2010

De ce tableau, il ressort que sur les 190 enquêtés, 27 sujets soit 14,21% du total s'attachent beaucoup à la CARITAS/SDPH. Cet attachement s'explique du fait qu'ils fréquentent l'Église Catholique et à chaque Dimanche au culte, elles ont des informations sur l'évolution des activités de la CARITAS. Cependant, 141 individus qui représentent 74,21% d'enquêtés s'intéressent moyennement aux activités de la CARITAS en ce sens que, la CARITAS avait observé un silence pendant son second PTD. Par ailleurs, 22 autres sujets soit 11,58% du total ne s'intéressent pratiquement pas aux activités de la CARITAC/SDPH.

5-Les Contraintes d'Ordre Conjoncturel

Nous l'avons constaté que la CARITAS Diocésaine a réalisé la plus part de ses projets dans les domaines de la santé, l'éducation en faveur des populations démunies dans la Préfecture de la Lobaye et plus particulièrement dans la Sous-préfecture de M'baïki. Ceci est non seulement le fait de la lenteur des processus de financement, de l'apparent partenariat avec la COOPI, mais également d'un problème d'accès à certains sites ruraux. Ce problème d'accès aux sites paysans a privé certains villages retirés de la routes, tel que Bokopi, Kpidi etc... de bons projets.

L'état des routes et piste males laisse à désirer comme en témoigne la photo n°8 ci-dessous.

Photo n°8: Un pick up embourbé

Source: CARITAS Diocésaine de M'baïki, 1999

La planche ci- haut témoigne du mauvais état des routes. Un Pick-up Toyota est enfoncé dans la boue sur la route de Bokopi.

Les routes dégradées, des arbres et des herbes obstruent le passage. Ce qui rend difficile des tournées régulières. Cela risque de causer des retards sur les projets à réaliser dans d'autres villages. Quand le passage est obstrué, il avait fallu d'effectuer un dégagement à la main, pour passer. Alors, cela donnait de la peine quand l'équipe caritative est en tournée.

6- Opinions de la Population Locale sur les Activités de la CARITAS

Les enquêtes ont confirmé que la CARITAS/SDPH a oeuvré dans la Sous-préfecture de M'baïki dans les volets suivants: la santé, l'éducation, l'organisation paysanne et les droits civiques et civils AKA.

Dans le domaine de l'organisation paysanne, on a vu que la CARITAS/SDPH a créé de groupement, mobilisée des individus afin de travailler la terre. Un des enquêtés du groupement « Kénga nza so » dans la commune de M'Baïki affirme que : « la CARITAS/SDPH leur avait donné des semences ou des grains d'arachides. Ils ont cultivé plus de dix (10) hectares d'arachide ».

Au moment des récoltes, ils ont récolte qu'un sac et demi. Ce dernier fait savoir que la CARITAS distribue parfois de semences de mauvaise qualité si bien que la production n'est pas considérable. Alors, mobiliser des individus qui autre fois vaquaient à certaines de leurs activités qui pouvaient leur donner de pain quotidien pour travailler des grands espaces inutilement sans pour autant avoir gain de cause, voilà l'un des facteurs de désintéressement de la population locale aux activités de la CARITAS Diocésaine de M'baïki.

La population locale a fait savoir lors d'un entretien collectif organisé aux villages Zanga et Ndéya que la CARITAS/SDPH ne respecte pas les piques pluviométriques. En d'autre terme, le non respect du calendrier agricole a fait que la production n'est pas bonne.

Cette même population continue de se plaindre du comportement du personnel de la CARITAS/SDPH. Lors des sessions de formation organisées par le personnel de ladite ONG, les personnes formées ne sont pas satisfaites au retour chez eux. Parce que la CARITAS/SDPH leur a promis de les doter en animaux d'élevage et que cela n'a pas été honoré. Parfois d'autres individus parcourent des kilomètres à pieds pour assister à cette formation et que leur retour se fait la même manière; alors que le budget de la formation avait prévu des facilités de transport. Ces individus ont quitté leur village dans l'espoir de revenir avec un statut d'éleveur, la CARITAS/SDPH les a mis dans l'incertitude.

II- LES SUGGESTIONS

Tout diagnostic géographique ou sociologique doit nécessairement déboucher sur des stratégies comme le diagnostic médical débouche sur une thérapie médicale. C'est ainsi que les perspectives et les stratégies, hors des évidences structurelles, vont porter sur quelques points ou aspects lorsqu'il est possible de les appliquer. Ces suggestions sont ici émises à deux niveaux à savoir de la part de CARITAS Diocésaine et de la part des populations locale pour l'amélioration de leur condition de vie et pour l'appui aux oeuvres réalisées par la CARITAS à M'baïki.

1- Les Suggestion Relatives à la CARITAS Diocésaine à M'baïki

De la part de CARITAS/SDPH les suggestions sont relatives à certains aspects du point de vue organisationnel et fonctionnel pour une amélioration du point de vu futur dans ses activités caritatives. Ces aspects sont les suivants: un personnel consistant et une approche flexible.

Un Personnel Consistant

La taille du personnel si restreinte et faible au niveau du réseau et est associée aux problèmes qu'à connu la CARITAS/SDPH dans ses activités. Alors, un personnel consistant et fiable, doit convenir au caractère du projet, selon que celui-ci implique peu ou beaucoup le nombre de fonctions à assurer doit être égal à celui du personnel. En effet, faire cumuler deux postes ou deux fonctions à un seul individu avec un seul salaire, tue l'entreprise et est une forme d'exploitation de l'homme.

Pour la CARITAS, notamment l'équipe du réseau local de M'baïki, il lui faut un personnel consistant comme celui-ci :

- un (1) Directeur Général;

- un (1) Directeur Général Adjoint;

- un (1) Directeur technique;

- un (1) Coordonnateur de programme;

- un (1) vice Coordonnateur;

- un (1) Secrétaire Général;

- un (1) Entrepreneur en Bâtiment;

- un (1) Technicien Supérieur d'élevage;

- un (1) Technicien Supérieur en agriculture;

- un (1) Comptable.

Quand à l'entrepreneur de bâtiment, le contrôle de la qualité et de l'avancement des travaux de bâtiments devrait lui être confié. Il faudrait donc une personne qualifiée. Il supervise tous les chantiers. Il devra être le responsable à monter tous les devis et se charge lui-même des achats des matériaux... il y aura donc sûreté concernant la durabilité de ces bâtiment scolaires ou de postes de santé. Ces bâtiments construits n'ont pas une durée de vie exacte. Si un expert en génie Civil était impliquée, il devrait montrer la durée que ces bâtiments mettront afin d'être hors d'usage. Le coordonnateur et le Vice Coordonnateur ne sont pas des experts en génie Civil. Ainsi, cet entrepreneur de Bâtiment si possible le faire véhiculé.

Quant au technicien Supérieur d'élevage, il chargera de suivre les éleveurs dans leurs activités. En l'occurrence ceux qui seraient doter en bêtes par la CARITAS. Cela permettra d'éviter des éventuels perte en bêtes. Les enquêtes affirment qu'il y a absence de suivi de la part d'un expert en élevage de CARITAS. C'est dans cette optique qu'un technicien supérieur d'élevage pour le suivi des bêtes des les groupements qu'il est envisageable.

Dans le domaine agricole, un technicien Supérieur d'agriculture soit recruté et s'occupera des groupements d'agriculture. Désormais, il dressera un calendrier agricole en fonction de chaque semence (culture). Tous les grains qui seront distribués par la CARITAS dans les groupements vont être examinés pour ne pas qu'il soient de mauvaises qualités, car selon les enquêtes, la CARITAS ne respecte pas les calendriers agricoles, ensuite, elle distribue des grains de mauvaises qualités.

En effet, si les tâches étaient ainsi partagées, il n'aurait eu de pertes ou du moins de mauvaises productions de la part des bénéficiaires de CARITAS. Car chacun assure son rôle qui lui est assigné, se complétant avec les autres. Le fonctionnement de la CARITAS Diocésaine de M'baïki serait alors efficace.

Il faudrait un personnel consistant pour la redynamisation du réseau local de CARITAS.

Une approche plus flexible

Pour une bonne méthodologie dans les actions d'appui sur les conditions socioéconomiques du monde rural, il faudra procéder à ces trois formes de vulgarisations: information, persuasive et formative. Effectivement, d'après le diagnostic, la CARITAS/SDPH n'a omis aucune de ces types de vulgarisation dans sa technique d'approche. Mais il s'agit d'une simple insuffisance méthodologique.

La vulgarisation informative et persuasive doit se faire durant tout le processus du projet dès la prise de contact avec les bénéficiaires. Il y a eu tension entre ces deux parties du fait que la CARITAS/SDPH dans son exercice du premier Plan Triennal de Développent avait formé des individus sur la pratique de petit élevage, presque à la fin des trois années. En 2000 elle avait observé un attentisme, mettant les populations dans l'incertitude. Alors, la CARITAS devrait de temps en temps, à

mesure que les choses évoluaient ou retardaient, informer ces populations et les persuader d'être certaines que leurs projets promis seront réalisés.

Dorénavant, la CARITAS Diocésaine serait toujours proche de ces populations ou du moins des bénéficiaires et les informerait au fur et à mesure que les choses avancent ou retardent et il faudrait tenir a les persuader car elles comprennent difficilement certaines choses qu'on veut leur réaliser.

2-Aux Bénéficiaires

Pour accéder a un développement humain, cela doit être la motivation d'abord des bénéficiaires. Pour cela, même si le donateur ou le financier leur prend le devant, il est question que ceux-ci joignent leurs efforts à celui ou ceux de la Caritas. Le financier n'est pas venu résoudre tous les besoins que manifestent les groupes sociaux mais de les aider à se relever, leur donnant les possibilités d'assurer eux même leur mieux-vivre de manière durable.

En effet, cette perspective est émise dans le contexte de promouvoir l'auto développement. C'est ici une réponse pratique en ce qui concerne les attentes des populations locales envers la CARITAS/SDPH

Que ces populations locales sachent que le développement durable et le bien être ne peut que venir de leur propre effort. Selon que nous le pensons. La CARITAS ne peut que réaliser ce qui est prévu dans son budget, et c'est le même principe dans tous les organes d'appui au développement humain.

A cette fin, pour que les populations de M'baïki améliorent durablement leurs conditions de vie, elles n'ont pas à croiser les bras et attendre tout de CARITAS Diocésaine. Elles doivent s'organiser en association, en groupement et à base de petit appui que la CARITAS leur accorde pour accroître elle même leur niveau de revenu et niveau de vie mettant en oeuvre leurs propres connaissances et ressources locales.

Toutes les populations rurales en générale et celles de M'baïki notamment, doivent prendre conscience que le développent humain, c'est d'abord nous et non les autres. C'est pour ainsi dire que le fait de tout attendre des projets ou de l'État tue le monde rurale. Il faudrait qu'elles aient la culture de « développement introdéterminé » et de la « non dépendance » à cet égard. Le discours de Marc Sangnier, lors du congrès rural du 29 au 30 Août 1908 à Laumes Alésia (France), résume que « les ruraux s'organisent en association vraiment professionnelle en véritable syndicat agricole, qu'ils manifestent le désir d'être maître chez eux, de ne pas attendre les autres... » (Marc Sagnier, 1997).

Les suggestions à l'endroit des populations locales sont les suivantes:

- développer la « culture associative » afin de tendre à un auto développement Humanitaire. Les paysans doivent à cet effet, se constituer en de véritables associations de production économique selon leurs différentes opinions (culture vivrière ou culture de rente, chasse, pêche, etc.). La formation des associations constitue de véritables stratégies de survie. Les efforts unis produisent plus qu'un effort solitaire. Ce qui permettra aux populations paysannes les plus démunies de mieux améliorer leurs conditions sociales. L'initiative des tontines est alors possible pour favoriser une insertion socioéconomique véritable des familles rurales. Ce qui leur offriraient les possibilités de pallier à leurs divers besoins sociaux, notamment la scolarisation des enfants et aux soins de santé primaire.

- mobiliser les structures locales dans une perspective d'appui aux écoles

Villageoises A cette fin, les leaders vont se constituer en un réseau dénomme réseau de Fond Paysans d'Appui aux Écoles Villageoises (RFPAEV) une caisse de cotisation mensuelle des structures paysannes. Elle est une initiative que l'auteur a conçue pour l'auto développement dans les communautés paysannes. A cet effet, le réseau se constitue en une structure de collecte des fonds mensuels pour l'appui de chaque école villageoise adhérant. C'est comme sous forme de tontine.

Ceci permettra alors aux écoles villageoises de combler leurs besoins en salles ou en équipements didactiques et même à la rémunération des maîtres parents voire intervenir au premier soins aux élèves malades pendant les cours.

- que les Associations des Parents d'Elèves fonctionnent en interrelation avec les réseaux de chacun des villages adhérant. Les APE doivent également se constituer en associations de production économique.

- nous pensons que si les pygmées quittent la forêt et se conforment à la vie quotidienne des Bantu, ils peuvent quitter leur vulnérabilité car ils y ont beaucoup d'opportunités auxquels ceux-ci doivent saisir.

Il est vrai que les ONG en générale, la CARITAS en particulier veulent améliorer la situation dans laquelle les pygmées se retrouvent. Ce qui est a noté c'est que, parmi ces populations minoritaires, d'autres sont conscientes de leur état et s'accrochent aux actions de la CARITAS pour l'amélioration de leur condition de vie; en conséquent, certains pygmées semblent rester dans la même situation par manque de conscience des activités de ladite ONG.

Si la CARITAS Diocésaine de M'baïki forme quelques pygmées pour qu'ils travaillent

ensemble avec eux, ces pygmées comprendraient mieux les besoins de leurs frères pygmées. Cela est la manière la plus efficace de mener les actions en faveur de cette population minoritaire.

Les ONG ne doivent pas se comporter en des maîtres aux quels les pygmées doivent obéir car c'est à eux qu'ils reçoivent les nécessaires selon eux car cela pousse les pygmées de considérer les ONG comme des oppresseurs

Ces suggestions ne sont en aucune façon exhaustives, les questions soulevées dans le présent mémoire pourraient toutefois déboucher sur des perspectives plus efficaces.

De ce qui precede, l'ONG CARITAS est presente dans le monde entier en general, et en particulier dans les pays de la sous region d'Afrique centrale ; meme etant encore dans une phase primaire de son existence, elle mene des activites qui ont un impact certain sur le processus du developpement humain exprime en terme social et economique des pays dans lesquels elle intervient.

En RCA, la CARITAS s'est implantée partout sur le territoire en général et plus particulièrement dans la Sous-préfecture de M'baïki ou elle mène des activités dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'agriculture et l'élevage ainsi que dans le domaine de la promotion de la femme et des droits civils et civiques AKA.

Pour atteindre son but et être à l'écoute de la population afin d'adapter l'offre à la demande, la CARITAS Diocésaine passe à travers les centres/SDPH, les paroisses et les chapelles en vue de faire ses réalisations.

Malgré son apport non négligeable aux populations, elle rencontre un nombre important de problèmes auxquels il faut trouver des solutions, si la RCA y compris les bailleurs de fonds veulent que la CARITAS soit un partenaire à part entière au développement et au bien-être des populations.

En définitive, la CARITAS constitue un maillon essentiel dans la consolidation desdits domaines. Elles forment, orientent et favorisent l'éclosion d'une nouvelle vision de la population en matière de développement socioéconomique sous l'impulsion de l'Etat, des bailleurs de fonds avec qui elles entretiennent une étroite collaboration. Mais si la CARITAS met fin à son programme d'appui humanitaire, est ce que la population locale serait à mesure d'entretenir les biens faits laissés par la CARITAS ?

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages Généraux

1- DURANG. JP et WEIL. R, Sociologie Contemporaine 2ème Ed. Paris, 1999

2- LEGNDRE. R, Dictionnaire actuel de l'éducation 2ème Ed. Paris, 2000

3- Le Petit Larousse Illustré, édition 2004, Paris

4- OBENGA. T et SOUINDOULA, Racines des Bantu, Paris, Sépra, 1971 ; 276

Ouvrages Spécifiques

5- Etude sur les conditions de vie des ménages ruraux en RCA, PNUD, 2003, 100p

6- Document de stratégie de réduction de la Pauvreté (DSRP), PNUD, 2008-2010, 120P

7- Ministère de l'économie du plan et de la coopération Internationale. Procédure d'agrément des ONG Nationale et Internationale, 2005, 100p

8-, PNUD, 2008 : Rapport National sur le Développement Humain (RNDH). Renforcer le capital social et la sécurité humaine : un impératif pour la refondation de l'Etat Centrafricain, 150p

9-Bureau Central de Recensement, 2007 :Profil de pauvreté en milieu rural (enquête sur les conditions de vie en milieu rural-ECVR-2003, Région N°1 les plateaux, Novembre 2006, 49p

10- CHOUX. P : les cultures indigène, dans les régions forestières de l'Oubangui-Chari, Département de la Lobaye, Faculté des Sciences de Marseille Musée Colonial, 1954, 112P

Mémoires et Thèses

11- DOBOZENDI. Théodore, Avenir des Issongo : Tradition et Modernité en RCA , thèse de Doctorat 3èmme cycle en Science Sociale, Université Catholique de Lyon, 270

12- DOMOLOMA-NEKEDIAN. V I : les oeuvres des missions médicale chinoise dans la Sous-préfecture de M'baïki ; mémoire de maîtrise d'histoire, FLHS, Université de Bangui, 2008.

13- KAKPEKALA. Frumence Edgard : la désurbanisation de la ville de M'baïki,

mémoire de maîtrise de géographie, FLSH, Université de Bangui, 1998-1999, 77p.

14- NGANA. F : Représentation des espaces urbains et processus migratoires des

populations marginalisées en Centrafrique. Thèse de Doctorat 3ème Cycle en géographie urbaine, Université Paris7, Juin 2004, 438p.

15- POUNGOULA VP : Le secours Catholique et les enjeux du développement humanitaire en milieu rural : analyse du secteur de l'éducation à Sibut et à Dékoa dans la Kémo, mémoire de maîtrise de sociologie, FLSH, Université de Bangui, 2008-2009, 77p.

Sites Internet

16- http// www. Ledéveloppement/humain.org

17- http// www. Levoyageur.net/climat-ville-M+BAÏKI.html

18- http// www. Caritas centrafrique.org

19- http// www.secours catholique.asso.fr

20- http// www. Undp/appel global pour la République centrafricaine.html

21- http// Lbrary.dialog.com/recherche en science sociale : la demarche.html

22- http//. Caritas bambari.org.

23- http// Centrafrique presse. Org






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote