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Inventaire des techniques de lutte anti érosive dans le degré carré de Ouahigouya au Burkina Faso

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par Abdoulaye RABDO
Université de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise en géographie 2006
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Le paysan fait un lien étroit entre la dégradation des terres et la production agricole. Ces critères de classification s'articulent autour de l'impact du facteur de dégradation sur la production agricole. On distingue trois critères de classification paysanne en fonction de leur effet sur le niveau de production :

- les facteurs considérés comme les plus importants, sont ceux qui ont un effet immédiat sur le niveau de production. L'insuffisance de la pluviométrie est considérée comme un facteur déterminant de la production. Une poche de sécheresse qui survient au nomment du semis ou de la floraison, peu irrémédiablement compromettre la récolte d'une année. Il en est de même de la baisse de la fertilité des sols et de l'érosion ;

- les facteurs moyennement importants sont ceux qui ont un effet indirect et ne compromettent pas systématiquement la production. Il s'agit de la disparition des forêts, du manque de terres cultivables, de la divagation des animaux ;

- les facteurs peu importants n'ont qu'un rapport lointain et ne peuvent pas véritablement influencer la production.

Les paysans de la zone d'étude ne pensent pas que leurs méthodes culturales peuvent être parfois, les catalyseurs de l'érosion sur les parcelles de cultures.

Du point de vue du paysan, la dégradation des terres est climatique, physique, chimique et même biologique. Sur le plan physique, le niveau des rendements des terres sans amendements constitue un élément d'appréciation du phénomène. Ainsi, au niveau de la zone d'étude, le terme « Ziiga saabgamè » (le sol est devenu fade) dénote de cette perception chimique quoique, le paysan ne dispose pas de méthodes d'évaluation des éléments chimiques du sol.

Le paysan constate les processus et les conséquences de l'érosion sur ses différentes parcelles. Il perçoit donc les causes et les conséquences de cette érosion sur sa production et partant, sur son rendement. Cela l'oblige à adopter des mesures de conservations des eaux et des sols dans ses parcelles de cultures, afin de pallier à ces différentes actions de l'érosion sur sa parcelle.

DEUXIEME PARTIE:

LA LUTTE ANTI-EROSIVE

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CHAPITRE QUATRIEME : LES FORMES DE LUTTE ANTI-EROSIVE

De nombreux auteurs17 ont évoqué les stratégies de lutte contre l'érosion. Selon ces auteurs, les stratégies de lutte contre l'érosion ont évolué à partir des méthodes traditionnelles, vers le concept de Gestion Conservatoire de l'Eau, de la biomasse et de la fertilité des Sols.

Dans le degré carré de Ouahigouya, les paysans procèdent à des aménagements de CES/AGF, pour lutter contre l'érosion dans les champs. Il s'agit des techniques mécaniques, biologiques, d'agroforesteries ou culturales. L'objectif assigné à ces techniques d'aménagement est le ralentissement, le stockage des eaux de ruissellement et de briser la force du vent dans le cas des brises vent.

I - LES FORMES TRADITIONNELLES DE LUTTE ANTI-EROSIVE

Les sols dans cette région sont très sensibles à la battance et les pluies sont agressives. Les risques d'érosion due au ruissellement sont importants. Les techniques traditionnelles de lutte anti-érosive rencontrées dans la zone peuvent être regroupées en deux grandes catégories : les méthodes mécaniques et les méthodes biologiques.

I.1. Les méthodes mécaniques I.1.1. Les alignements de pierres

Il s'agit, d'alignements de blocs de moellons (environ 25 cm de diamètre) perpendiculaire au sens d'écoulement des eaux. La largeur d'un alignement est fonction de la section du passage d'eau. Elle est souvent de quelques mètres. On dénombre le plus souvent, deux à trois alignements par champ. Lors des fortes pluies, sous l'action des eaux de ruissellement, les blocs se déplacent souvent. Le paysan est obligé de procéder à de perpétuelles réfections.

Les alignements de pierre sont le plus souvent pratiqués par les paysans qui n'appartiennent pas à une organisation paysanne (18 % des personnes enquêtées). Les alignements de pierres sont observés surtout dans les champs de brousse où le problème du transport des blocs se pose. Le non respect des courbes de niveaux dans sa réalisation entraîne fréquemment des pertes de terre. Des incisions sont provoquées par l'eau lors de son passage dans les extrémités du dispositif. Celles-ci peuvent donner naissance à des rigoles dans les champs.

I.1.2. La ceinture périphérique des rizières

C'est un bourrelet en terre qui ceinture les rizières. Sa réalisation consiste en une élévation de terre de 15 à 20 cm de hauteur autour de la parcelle. La ceinture est construite en début de saison pluvieuse. Elle comporte des brèches qui servent à l'évacuation de l'excès d'eau lors des fortes averses. Elles se situent sur des passages d'eau. Les dimensions de la ceinture sont fonction de celles du champ. La ceinture périphérique a pour but d'empêcher l'évacuation des particules minérales et de l'humus du sol par les eaux de ruissellement. La localisation de ces parcelles dans les bas-fonds explique la présence d'un tel dispositif pour maintenir l'eau et les éléments fertilisants sur place.

17 MIETTON, 1981 ; SANOU D.C, 1981 ; MIETTON, 1986 ; GASCON, 1987 ; FAHO, 1988 ; GROUZIS, 1983 ; MARCHAL, 1986; REIJ et al, 1996; ROCHETTE et MONIMART, 1993; ROOSE, 1994; ROOSE et al, 1992; etc.

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Les mauvaises herbes arrachées dans le champ sont déposées sur la ceinture, lors des travaux d'entretien. La réfection de la ceinture se fait à chaque saison culturale. Le paysan renforce le dispositif au cours de la saison pluvieuse. Les champs de case, notamment les parcelles destinées à la culture du maïs, étaient autrefois protégées par cette technique. La ceinture était réalisée lors du labour préliminaire. Elle a été remplacée par les cordons pierreux qui selon les paysans, sont résistants et exigent moins d'entretien.

Planche photographique n° 4 : Déforestation et obstacle en bois

Photo n° 1 : Déforestation pour la réalisation d'un champ de brousse à Kiembara / Sourou

Rabdo, A. Mars 2007.

De plus en plus, les paysans dévastent de grandes étendu boisées, pour la réalisation de nouvelles parcelles de culture.

Photo n° 2 : Obstacle en bois à Gomboro / Sourou

Rabdo, A. Mars 2007.

Sur cette photographie, on perçoit le sol mis à nu par le ruissellement. Les paysans utilisent des troncs d'arbres, des branches, pour freiner ou ralentir l'écoulement des eaux, parce qu'il n'existe pas dans les environs, des sites d'extraction des moellons.

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