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Responsabilité sociétale des entreprises dans les normes IFRS.

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par Nadia LAKHAL
Université Paris Dauphine - Master en finance contrôle de gestion 2009
  

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b. Qualité et fiabilité de l'information 

Il est de bonne pratique de faire auditer les rapports sociétaux par les « Big four » pour crédibiliser et fiabiliser les informations relatives à la performance sociétale aux yeux du lecteur. Par la même, les groupes n'hésitent pas à présenter les modalités de collecte de l'information et de consolidation de celle-ci : nous entrons dans une approche de Total Quality Information. C'est dans cette approche que nous vous proposons l'analyse suivante.

v Sur la question de la collecte de l'information

Concernant la méthode de remontée des informations, les groupes se partagent en deux catégories :

-ceux pour lesquels les informations sont saisies sur les sites eux-mêmes et centralisées directement au niveau du groupe (Danone par exemple) ;

-ceux qui ont créé un niveau intermédiaire de validation, qu'il soit zone (pays) ou filiale (Carrefour.etc)

Néanmoins, il existe une constante à ces différentes pratiques : le processus de reporting donne lieu à des échanges d'informations entre les responsables au niveau du groupe et les responsables du reporting dans les filiales ou Business Unit.

v Sur la question de la consolidation 

Il se pose aussi la question du périmètre de couverture des données sociales. Faut-il prendre en compte toutes les filiales ? Uniquement les filiales intégrées au périmètre de consolidation financière ? La pratique la plus courante est de centraliser les données sociales des filiales entrant dans le périmètre de la consolidation financière en intégration globale (plus de 50% du capital). En effet, la responsabilité sociale n'a du sens que sur un périmètre où les groupes ont une responsabilité effective de gestion.

Nous pensons qu'il y a un réel paradoxe à vouloir rendre compte de pratiques sociales renvoyant à des cultures et des législations très différentes d'un pays ou d'une zone à l'autre. La difficulté à faire du reporting social à l'échelle mondial est à souligner. Il ne suffit pas d'agréger des indicateurs pour homogénéiser des pratiques socio-environnementales qui ne disposent pas des mêmes significations d'un pays à un autre. Ainsi, par exemple, l'arrêt de travail en cas d'accident du travail ne répond pas aux mêmes règles en Amérique latine, en Europe et sur le continent asiatique. Les données s`insèrent dans un contexte social particulier, à tel point que nous pensons que l'agrégation de données à l'échelle d'un groupe n'est pas forcément représentative de la performance sociétale du groupe.

v Sur la question de la qualité de l'information

Par ailleurs, bien qu'il existe un audit de l'information sociétale, s'il les indicateurs en soi ne sont pas pertinents il est difficile de mesure une qualité de l'information. Tous les rapports annuels de notre échantillon comprennent une attestation des commissaires aux comptes sur les indicateurs et/ou données environnementales et sociales fournies dans les rapports comme le présente l'exemple suivant.

« A la suite de la demande qui nous a été faite, et en notre qualité de Commissaire aux Comptes du groupe Air France-KLM, nous avons effectué un examen visant à nous permettre d'exprimer : -une assurance de niveau raisonnable sur l'indicateur relatif aux émissions de CO2 des opérations aériennes du groupe Air France-KLM de l'année civile 2007 et signalé par le signe v . -une assurance de niveau modérée sur les indicateurs environnementaux et sociaux sélectionnés par le groupe Air France-KLM (les données) relatifs à l'exercice 2007 et signalés par le signe v v. » (rapport de commissariat aux comptes air france, 2007,P55).

Cependant, il semble difficile de mesurer une qualité de l'information sociétale lorsque qu'il n'existe ni principes ni exigences des utilisateurs, autrement dit lorsqu'il n'existe pas une comptabilité sociétale. En matière d'informations sociétales il existe simplement des cadres référentiels de diffusion de l'information sociétale. Une autre question sous jacente est alors : mesurer la qualité par rapport à qui et à quoi ? Certes la loi NRE fixe des obligations de publier certaines informations12(*) mais elle ne précise ni la manière dont cela doit être fait, ni le périmètre de son application ce qui lui est d'ailleurs souvent reproché.

Nous avons aussi remarqué que de nombreuses entreprises allaient au delà de la simple obligation de divulguer des informations sociétales en se dotant d'un comité sur la responsabilité sociale de l'entreprise ou d'un comité d'éthique interne à l'organisation. C'est ainsi le cas de Air France, Sanofi Aventis, Renault, Lafarge....

Enfin, la mesure même des impacts sociaux de l'activité des groupes est difficile à quantifier, à cerner. A l'opposé des états financiers où l'analyse quantitative domine, les rapports sociétaux sont plus dans le littérature et moins dans la culture duc chiffre. Les dimensions sociétales de la performance des groupes sont plus de l'ordre du qualitatif et donc plus difficiles à mesurer. Peut-on, par exemple mesurer « le bien être » des salariés au sein de l'entreprise ? Sur quels critères les entreprises se basent-elles pour parvenir à ces conclusions que nous avons souvent pu lire dans les rapports sociétaux mais sans preuve légitimement fondée? L'audit offre certes un gage de fiabilité et une qualité de l'information mais ne suffit pas à faire des informations sociétales des informations utiles et pertinentes. L'absence d'une comptabilité sociétale est sans doute la problématique de fonds à souligner.

v Communication ou reddition ?

L'ensemble des groupes faisant partie de notre panel sont des plus avancés en matière de reporting social, ce qui laisse à penser que la responsabilité société est le fruit d'une véritable volonté d'intégrer l'ensemble des parties prenantes à la vie du groupe. Néanmoins, est-ce une véritable volonté ou un intérêt ? Nous ne devons pas confondre diffusion et reddition. Derrière l'information sociétale se cache des motivations et le rapport sociétal vise avant tout à communiquer autour de la bonne performance sociétale des groupes qu'à rendre des comptes aux parties prenantes. En effet, les nombreux rapports d'indicateurs de performance sociétale, constituant à eux seuls des rapports d'une cinquantaine de pages voire plus témoignent de cette volonté à mettre en avant les bonnes performances sociétales des groupes dans un environnement législatif de plus en plus contraignant. On pourrait tout simplement évoquer le concept de politique comptables même s'il n'existe pas à proprement dit une comptabilité sociétale.

* 12 Cf cadre juridique partie I

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