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Responsabilité sociétale des entreprises dans les normes IFRS.

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par Nadia LAKHAL
Université Paris Dauphine - Master en finance contrôle de gestion 2009
  

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3. LE RAPPORT SOCIÉTAL : UN ENJEU LÉGAL

Le cadre légal est un enjeu important permettant de départager l'information obligatoire et celle qui est discrétionnaire c'est à dire laissée à l'appréciation des dirigeants. Avec la forte publication des rapports sociétaux et soumises à une pression croissante de la part des parties prenantes, les entreprises se trouvent confrontées à la fois à l'émergence de nouvelles réglementations et à l'apparition d'initiatives privées visant à améliorer le dialogue avec leurs parties prenantes et à attester de la véracité des discours et des rapports rédigés.

a.Les dispositions internationales 

v La Global Reporting Information (GRI)

Mettre en place une procédure de normalisation répond à des principes et à des règles qui lui assurent des qualités recquises pour ses utilisateurs et qui lui permettent une vérification. La GRI apparaît comme étant à ce jour la plus visible et la plus avancée auprès des instances nationales ou internationales se préoccupant de la RS en permettant d'adopter à l'échelle mondiale de concept partagé, d'un système cohérent et d'un même langage de mesure.

La Global Reporting Initiative (GRI) a été initiée en 1997 par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et la Coalition for Environmentally Responsible Économies (CERES). L'objectif est d'élaborer des lignes directrices et une standardisation de normes pour la rédaction de rapports environnementaux et sociaux avec comme mission de fournir les lignes directrices applicables globalement pour rendre compte des performances économique, environnementale, et sociale, initialement pour des sociétés et par la suite pour n'importe quelle organisation gouvernementale, ou non gouvernementale. La mission assignée à la GRI est de rendre la performance sociétale aussi crédible et importante que la performance financière. La GRI est avant tout une association de multi partie prenantes (experts d'entreprises, syndicats, ONG, cabinet de comptabilité et d'audit. Aussi, la GRI a publié en 2006, une nouvelle version de son cadre conceptuel (lignes directrices ).Celle-ci traduit une évolution vers une normalisation plus précise et plus centrée vers les attentes des investisseurs et des agences de notation extra financière même si le discours général tend à affirmer que les attentes des parties prenantes restent au coeur de leur démarche. Nous pouvons étayer cette affirmation en prenant pour exemple le GR1 du cadre conceptuel qui établit deux règles et principes : les principes régissant le contenu du rapport, et les principes de la qualité de l'information :

1. les principes régissant le contenu du rapport :

INCLUSIVITE : inclure l'ensemble des parties prenantes identifiées et répondre au mieux à leur attentes

PERTINENCE ET MATERIALITE (nouveauté dans la version 2006) : les questions traitées dans le rapport sont suffisamment pertinentes pour répondre aux attentes des utilisateurs;

la matérialité indique le seuil à partir duquel une question atteint une importance suffisante, elle permet d'évaluer la priorité relative des questions et indicateurs.

CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DURABLE :

L'entreprise doit restituer ses performances économiques par rapport à la durabilité sociale et environnementale au niveau national local ou mondial.

EXHAUSTIVITE :

Relativement au domaine couvert , prise en compte de la dimension temporelle(impact dans le temps de ses activités) .

2. principes sur la qualité de l'information :

Elle fait référence au cadre conceptuel de l'IASB.

Equilibre, exactitude, comparabilité, opportunité, clarté, assurabilité, (auditabilité)

Source : le référentiel GRI, 2006

v Limites du référentiel GRI

Une dominance anglo-saxonne

Capron ( RSE, la découverte, pp105) souligne le fait que la structure du référentiel est marquée par celle des standards comptables anglo-saxons. Cette dominance anglo-saxonne est d'autant plus visible au sein du cadre conceptuel.

Limite au principe de matérialité

Le principe de matérialité oblige à adopter une hiérarchie, un classement des critères de performance. On peut légitimement se demander comment est établie cette hiérarchie. Il ets évident que la majorité des entreprises en choisissant comme cible privilégiée les investisseurs, hiérarchiseront leur enjeux en fonction des risques clés et des opportunités pour la performance économique.

Panorama sur les pratiques européennes

L'obligation réglementaire d'établir un « rapport environnemental » existe dans différents pays européens. Ce rapport prend la forme d'un tableau de bord environnemental au Danemark et d'un rapport de développement durable en Norvège. Aux Pays-Bas, les entreprises doivent rédiger deux rapports, un premier pour l'administration et un second pour le grand public.

La France apparaît comme un précurseur en instaurant un décret le 8 décembre 1977 sur obligeant la publication du bilan social pour les entreprises de plus de 300 salariés puis en publiant la loi NRE en 2002.

v La Nouvelle Réglementation Economique (Loi NRE) : une obligation d'information pour les sociétés cotées 

En France, le reporting social a été rendu obligatoire par la loi NRE publiée le 15 mai 2001. C'est notamment l'article 116 de cette même loi qui fixe le contenu des rapports annuels publiés par les SA et les SCA. Désormais, les sociétés françaises cotées en bourse ont l'obligation de fournir l'ensemble des informations relatives « de la manière dont elles prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité » dans la publication de leurs rapports annuels (cf extrait de l'article 116, loi 2001-420 en annexe). Le décret d'application du 20 février 2002 fournit en détail la liste des informations à publier d'ordre quantitatif et qualitatif :

-les émissions de gaz à effet de serre,

- le territoire,

-l'égalité professionnelle hommes/ femmes,

-l'insertion des personnes handicapées.

-informations relatives aux plans de restructuration

L'objectif de cette réglementation vise à réduire l'insuffisance de régulation par le marché et des pratiques volontaires. L'adoption de cette législation a constituée une grande avancée pour la prise en compte des impacts sociaux et environnementaux de l'activité de l'entreprise et à permis à la France de devenir le premier pays à exiger un reporting global (sur les trois piliers) aux entreprises cotées.

- 1er groupe : les informations « sociales internes » ( les effectifs, formation, hygiène, sécurité, parité, handicapés, etc.),32 informations

- 2ème groupe : l'impact territorial de l'activité (filiales, sous-traitants, lien au territoire, soit 8 rubriques)

- 3 ème groupe : l'environnement (28 rubriques).

Après avoir souligné les avantages de cette loi il convient de mettre en avant les limites non moins importantes ; aspect que nous vous proposons d'aborder dès à présent

v Limites de la NRE et propositions 

Le principal inconvénient que porte la loi NRE est celle de la sincérité et de la fidélité des informations fournies. En effet, aucune obligation n'est prévue qu'en a la vérification des informations sociétales contrairement aux données financières et comptables. On peut donc s'interroger sur la légitimité d'instaurer la création d'un audit social légal garantissant la qualité de la publication des informations sociétales transmises par les grands groupes si celle -ci n'est pas en fin de compte vérifiée.

En outre, s'ajoute le fait que pour la majorité des informations requises les entreprises disposent d'une grande latitude pour définir les indicateurs représentant les domaines à renseigner. Le périmètre de reporting de ces informations n'étant pas spécifié, les grandes entreprises peuvent faire une déclaration minimale de ces informations.

De plus, la loi n'a pas de caractère contraignant dans la mesure où elle ne prévoit pas de sanctions en cas de non application de ces informations.

Enfin, un bilan d'application de l'article 116 de la loi NRE souligne les difficultés matérielles de mis en oeuvre, les problèmes de pertinence de l'information lié à la multiplicité des destinataires.

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