WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Modes d'accès à  l'espace habité et insécurité foncière dans les quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la ville de Ngaoundéré ( Cameroun).

( Télécharger le fichier original )
par Simon Pierre PETNGA NYAMEN
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master 2 option : géographie et pratique du développement durable  2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.4.2.3 Accès à la terre : source de conflit

Dans le Mbam et Inoubou, l'accès à la terre est au centre d'un choc frontal entre communautés ethniques crispées sur leur identité. Chaque communauté tente de se définir comme la population originelle, ayant des droits sur le sol, face à des « allogènes », utilisateurs illégitimes de la terre s'ils n'ont pas fait acte d'allégeance et s'ils ne paient pas le prix de leur occupation. Chaque groupe ethnique essaie de se constituer un patrimoine foncier réservé, une sorte de domaine micro-national inaccessible aux citoyens camerounais qui ne peuvent prouver leur filiation à la communauté. La région de Makénéné est révélatrice des positions conflictuelles entre les « légalistes », partisans d'une ouverture du domaine national à ceux qui ont la capacité de mise en valeur, et les « micro-nationalistes », attachés au principe intangible de souveraineté des natifs. L'administration locale affiche une grande prudence dans le traitement de ces conflits, d'autant plus qu'elle risque de se trouver en situation de confrontation avec des dignitaires issus de ces communautés (Teyssier, 2003).

2.4.2.4 Peuple n'utilisant pas la propriété individuelle du sol

Cependant, les coutumes que nous signalons plus haut font figure d`exceptions dans l'ensemble du territoire. Il semble que la majeure partie des peuples n'ait pas utilisée la notion de propriété du sol. Cela va de soi pour les populations conquérantes, toujours en marche vers de nouveaux territoires. On connaît les modes de conquête des peuples Fang, auxquels se rattachent les Bulu d`Ebolowa ; dans ces tribus, aucune organisation supérieure au clan patriarcal ne s'est formée. Les invasions des Fang se sont donc produites sous la forme d'une marée d'individus, ou de familles, submergeant la zone forestière du Gabon et du Sud-Cameroun. La vitesse de ces migrations a été considérable puisque, en moins de 50ans, les anciens se souviennent des déplacements qui dépassent 400km. Dans ces conditions, on comprend que la notion de propriété de la terre n'ait pas pu naître. Dans la tradition, la terre est à qui la prend ; elle n'a aucune valeur. On ne la vend pas, on ne la donne pas en garantie d'une dette, elle n'entre pas dans l'héritage. L'étranger ne paie pas pour s'établir dans le village, ou à proximité d'un village, sur un terrain qu'il débroussaille lui-même. Ce n'est pas seulement la notion de propriété individuelle du sol qui fait défaut, mais aussi celle de propriété collective : i1 n'y a jamais de conflits entre les villages pour la propriété du sol. On voit souvent un village étranger venir s'intercaler entre deux groupes appartenant à un même village Bulu. Les populations dites Yaoundé sont stabilisées depuis longtemps. Avec la stabilisation, est née la notion d'un droit d'usage collectif sur la terre (Binet, 1951).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon