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Modes d'accès à  l'espace habité et insécurité foncière dans les quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem de la ville de Ngaoundéré ( Cameroun).

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par Simon Pierre PETNGA NYAMEN
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master 2 option : géographie et pratique du développement durable  2010
  

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CHAPITRE 4

INSECURITE FONCIERE A GAMBARA II, BURKINA ET JERUSALEM, ET CARTOGRAPHIE DU FONCIER CADASTRAL

INTRODUCTION

L'impact de la précarité foncière sur la pauvreté et sur le renouvellement des ressources naturelles est une évidence. Aucune politique de développement urbaine ne saurait faire l'économie d'une intervention pour affirmer les droits du producteur sur le sol. La sécurité foncière représente d'abord un enjeu majeur de maintien de l'ordre public. L'insécurité foncière quand à elle conduit à un processus de dégradation des ressources. L'affaiblissement des régulations administratives ou coutumières stimule l'accaparement rapide et individualisé des ressources par crainte d'une confiscation de ces mêmes ressources par d'autres acteurs (Teyssier et al., 2003). Le présent chapitre se propose d'étudier l'incidence des principaux modes d'accès à l'espace habité sur la sécurisation des habitations et des terres des quartiers Gambara II, Burkina et Jérusalem.

4.1 ESPACE DOMINE PAR LE DROIT COUTUMIER

Les principaux modes d'accès à l'espace habité de notre zone d'étude sont la location et l'achat respectivement pour les maisons et les terrains. De ces modes découle la primeur du droit coutumier à Gambara II, Burkina et Jérusalem. Comme dans la plupart des localités du Nord-Cameroun, les chefs de quartiers occupent une place centrale dans la gestion des terres. L'importance de ces chefs s'explique par le fait que ce sont des quartiers qui viennent d'entamer leur processus d'urbanisation. La politique de gestion de ce milieu péri-urbain est similaire à celle qu'on retrouve dans les campagnes africaines. Elle repose sur le droit de propriété collectif.

4.1.1 Droit de propriété collectif

Comme nous l'avons dit plus haut, la gestion foncière des quartiers de notre zone d'étude se fait suivant le régime foncier coutumier. Ce régime repose sur le clan ou la famille et le droit de propriété collectif. Le droit collectif est exercé partout par le même personnage, le chef de terre et pour le cas de notre zone d'étude c'est le chef de quartier. Dans toutes les coutumes foncières, le chef est le plus proche descendant du premier occupant des lieux. En cette qualité, il est l'intermédiaire entre les vivants, les parents morts et les puissances invisibles co-propriétaires des terres occupées. Le chef administre le patrimoine foncier de tout le groupe à son nom et pour son compte. Il distribue les terres aux familles, aux ménages et aux individus selon leurs besoins, et exécute les rites sacrificiels requis pour l'installation d'un étranger ou pour le défrichement de nouvelles terres ; cette obligation de consécration rituelle ou le fait de sanctionner religieusement toutes les transactions foncières donne d'ailleurs son vrai sens à l'institution de la chefferie de la terre (Dialla, 2003).

Tout membre du groupe propriétaire collectif a un droit d'usage et d'exploitation permanent. A son décès, ses héritiers occupent et exploitent les terres de leur auteur sans une nouvelle intervention du chef de terre. Ce qui est recherché dans le régime foncier coutumier constitué par un ensemble de règles non écrites, fortement hiérarchiques et ancestrales, c'est beaucoup plus la sécurité et la cohésion du groupe qu'une exploitation de la terre au sens purement économique du terme. La terre demeure le principal lien entre les membres de la communauté après celui du sang. La communauté humaine est organisée en milieu rural autour de la terre, en tant que support matériel de l'existence et élément de l'origine commune. Dans la perception africaine, la terre n'est pas une chose banale. Elle est sacrée et fait l'objet de culte. En principe, elle ne se vend pas et est exploitée par la communauté sous l'angle d'une économie de subsistance. D'une manière générale, dans tous les pays d'Afrique subsaharienne, le régime foncier coutumier a bien fonctionné aussi longtemps que la pression démographique sur la terre était minime (Dialla, 2003). Aujourd'hui à Gambara II, Burkina et Jérusalem, du fait de l'absence des institutions étatiques en charge de la gestion foncière, les chefs de quartiers en sont les principaux et légitimes garants.

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