WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Cuivre, dette et pauvreté en RDC:"une analyse par la modélisation var"

( Télécharger le fichier original )
par James WABENGA YANGO
Université de Kinshasa RDC - Licence en économie mathématiques 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C) Relation entre dette et pauvreté

D'après la théorie économique, l'emprunt extérieur a un effet positif sur l'investissement, sur la production des entreprises et sur la croissance économique. Mais cet emprunt ne doit pas dépasser un seuil (niveau). Dépassé ce seuil, son effet devient négatif, donnant lieu à une relation en forme de «  courbe de Laffer » entre la dette extérieure d'une part et l'investissement et la croissance du revenu par habitant d'autre part. A cet effet, pour Adedeji (1998), la dette a un effet dévastateur sur les pauvres. Elle détruit le tissu d'écoles, cliniques et hôpitaux et ses effets ne sont pas moins dévastateurs que ceux de la guerre. Des études empiriques dont celles de Krugman (1988), Sachs (1989) et Patillo et al (2002) ont montré que l'accumulation de la dette décourage l'investissement par l'effet d'éviction. Toutes choses égales par ailleurs, un lourd service de la dette peut accroitre la facture des intérêts et le déficit budgétaire de l'Etat et réduire ainsi l'épargne publique.

Pour Patillo et al. (2002) ont montré sur la base d'une étude sur 93 pays en voie de développement entre1969 et 1998, que la dette extérieure commence à avoir un impact négatif sur la croissance quand sa valeur nette a excédé 160-170% des exportations et 35-40% du PIB. La plupart des études menées autours de la dernière décennie sur le rapport endettement-pauvreté dans les pays en développement sur endettés ont conclu que le fardeau de la dette est l'une des plus grandes entraves au développement du tiers-monde.

« Elle contraint le gouvernement à mener une politique d'affectation des ressources budgétaires restrictives vers les secteurs sociaux, en particulier vers l'éducation et la santé, politique impuissante à redresser la situation chaotique de ces secteurs » (Boungou Bazika, 2004).

D) Relations croissance pauvreté inégalités

Ali et Thorbecke (1998) en utilisant des données d'enquête auprès des ménages de 16 pays d'Afrique ont trouvé que la pauvreté rurale tendait beaucoup plus à réagir à la croissance que la pauvreté urbaine, alors que cette dernière avait beaucoup plus tendance à réagir aux changements de la distribution du revenu. De leur coté Moser et al. (2001) ont montré à partir de données de panel sur 46 pays que dans les pays africains, il existait un lien significatif entre la croissance économique et l'amélioration des indicateurs de pauvreté non monétaires. Les inégalités quant à elles ont avec la croissance une relation double pouvant être tant positive que négative.

En considérant tout d'abord les effets de la croissance sur les inégalités., l'étude de ce sujet a une longue tradition dont le point de départ est l'hypothèse de Kuznets (1955) selon laquelle les inégalités tendent à augmenter dans la première phase du développement du fait des changements dans la structure économique, puis ces inégalités tendent à baisser par la suite. La relation entre croissance et inégalité de revenu évolue suivant une courbe en U renversé. La question a fait l'objet de nombreuses études empiriques dont celles de Deininger et Squire (1996) ayant soutenu que la croissance n'a aucun impact sur les inégalités ainsi que Dollar et Kraay (2002) qui eux ont conclu que la croissance est bonne pour les pauvres et par conséquent les politiques de promotion de la croissance sont aussi bonnes pour les pauvres que pour l'ensemble de l'économie.

Ce qui précède n'est qu'une face de la relation entre croissance et inégalités. En effet, de nombreux chercheurs soutiennent que les inégalités ne constituent pas seulement un résultat mais plutôt un déterminant de la croissance. Ce courant lancé par Galor et Zeira (1993) a fait l'objet de nombreuses études théoriques qui fournissent plusieurs canaux par lesquels les inégalités se répercutent sur la croissance en se répartissant en deux tendances :

La première suggère l'existence d'un effet néfaste des inégalités sur la croissance et avance trois principaux arguments:

ü le premier dit d'économie politique soutient qu'il y a une forte demande de redistribution dans les sociétés où une grande partie de la population n'a pas accès aux ressources productives de l'économie. En système démocratique cela tend à augmenter le niveau préféré d'imposition et nuit généralement à la croissance du fait de son impact négatif sur l'accumulation (Alesina et Rodrick, 1994). La politique redistributive pourrait notamment chez ceux qui reçoivent provoquer une démotivation à l'effort de travail et chez ceux qui transfèrent décourager l'investissement.

ü Le second est donné par les approches dites sociopolitiques (Alesina et Perrotti, 1996) qui soutiennent que la polarisation des revenus alimente la violence et le mécontentement social. les agents les plus défavorisés tendent à multiplier leurs revendications qui peuvent dégénérer en émeutes et en coups d'Etat. L'instabilité sociopolitique décourage l'accumulation en raison des perturbations actuelles et de l'incertitude sur l'avenir. Elle a donc une influence négative sur la croissance.

ü Le troisième argument dit des contraintes de crédit peut être résumé comme suit : Une répartition inégale des revenus peut ralentir à la fois la formation de capital humain, en diminuant la capacité des pauvres d'investir dans l'éducation et la formation de capital physique (Galor and Zeira, 1993).

Des études empiriques viennent corroborer ces arguments en faveur d'une relation négative entre inégalités et croissance. En incorporant les inégalités comme variable explicative dans la régression de Barro, (Alesina et Rodrick, 1994), (Perroti, 1996) et (Bénabou, 1996) ont conclu que les inégalités initiales sont préjudiciables pour la croissance de long terme.

A coté de ce courant en faveur d'un impact négatif des inégalités sur la croissance existe un autre suggérant l'existence d'une relation positive entre les inégalités et la croissance. On peut notamment citer l'hypothèse de Kaldor selon laquelle la propension marginale des riches est plus importante que celle des pauvres. Alors, si le taux d'investissement est positivement corrélé au taux d'épargne et la croissance positivement corrélée à l'investissement, une économie plus inégale est censée croître plus vite. Mirrless (1971) se fondant sur des considérations d'incitations soutient que des salaires constants et indépendants des résultats obtenus découragent tout effort de la part des travailleurs alors que l'indexation des salaires sur la production finale augmente leurs incitations et maximise la production de toute l'économie.

L'effet positif des inégalités sur la croissance est aussi suggérée par Forbes (2000) qui à partir d'une estimation sur données de panel conclut que « dans le court et le moyen terme, une augmentation du niveau des inégalités des revenus dans un pays a une forte corrélation avec la croissance économique subséquente». A cette même conclusion aboutit Barro (2000), mais pour qui la relation positive n'existe que dans le cas des pays développés.

Par ailleurs MUNLEVO, dans son articule sur le pétrole, dette et pauvreté au Congo Brazzaville montre l'existence d'une relation de long terme entre la production du pétrole et la pauvreté mais ladite relation est inverse entre les deux variables. Ce qui lui permet de montre que la production du pétrole a un effet négatif sur la pauvreté.

Pour nous, il y a une relation inverse unidirectionnelle entre l'IDH et la dette publique dans le cadre de notre travail portant sur le cuivre, la dette extérieure et la pauvreté en R.D.C.Ceci montre que toute augmentation de la dette participe à la détérioration du bien-être de la population en aggravant le niveau de pauvreté.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon