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La  faillite du  système  bancaire classique  et  la 
nouvelle  configuration  de  l'économie  urbaine(1) ont  donné
naissance à une autre vision du crédit. Cette  nouvelle vision 
cherche  surtout à  déterminer un  équilibre  rationnel
entre  la  nécessité de  faciliter  l' emprunt pour  les  couches
 défavorisées et  un  besoin  de protéger  les 
intérêts du  créancier  d'où  l' émergence de
 la micro finance autrement  désignée système  de
financement  décentralisé(2). 
Historiquement, la micro finance est liée à  
l'expérience de  trois hommes dont  l'originalité de  la  vision
et le  pragmatisme dans  la  démarche n'ont  cessé d'
émouvoir  les  financiers  modernes. 
1 .c f    .Constantin,E Le secteur informel en Afrique,Paris 
L'harmattan 2001 
2. Formule  consacrée  pour désigner  la  micro
finance 
Tout d'abord, l'allemand Fréderic
Guillaume Raiffeisen, maire  d'une  petite ville  à 27
ans s'est  illustré de  par  sa  volonté  de  trouver  un 
système  de  financement  compatible avec  la  situation  des  plus 
pauvres. En effet s'étant heurté dans  ses  fonctions à 
l'usure ,il a  entrepris un long  combat qui le  mena à la 
création  de mutuelles  d' épargne  et  de  crédit.
Pendant  l'hiver 1946, quand  une  famine  frappe la  population  de  sa 
ville, il  essaie  d'en amoindrir  l'impact par  la  distribution  gratuite de 
farine  trouvée auprès  des  autorités et  la  mise en 
place d'une  association pour  le  pain. Mais  il  fallait  trouver  une
solution  durable .C'est  ainsi qu'il  sollicita l'aide  des  plus  nantis de 
la  commune pour  constituer des  fonds  destinés à la 
constitution de  stocks  de  semences que  les  populations  devaient 
rembourser à la  fin  de  la  récolte. Les  résultats de 
ses  actions  sont  vite connus  par  les  autorités et  il  est 
transféré dans  une  autre  commune plus  importante. Il continua
 sa  lutte et  chercha  les  causes  de  l' endettement des  paysans
auprès  des usuriers. Il  caractérisa  l'usurier en  ces 
termes « l'usurier est  un  personnage soucieux  d'être 
considéré et    revêt, pour  cela, les  apparences d'un
homme  honorable et   d`esprit  religieux, une  sorte  de  philanthrope aidant
ses  concitoyens par  des  prêts d'argent mais, faisant  valoir
impitoyablement ses  garanties au  moment précis  où  sa  victime
ne  peut  plus se  libérer. De  la  dénonciation du  prêt
à la  vente  forcée, il  n' y avait plus  pour  cet  homme qu' un
pas .... »(3) 
A la  suite  de  Raiffeisein ,
l'expérience  du  canadien Alphonse  Desjardins est aussi 
intéressante à plus  d'un titre car  la  lutte contre l'usure
à  été l'une  de  ses  principales  motivations .De par
son  action il  est  arrivé  à  mettre  sur  pied  un  mouvement 
populaire  qui  embrasse  presque  tous les  domaines  d'activités
humaines 
Cependant , l'action du  bengali .Muhamed
Yunus(4) a  fini de  donner au  secteur  ses  lettres  de  noblesse
.En  effet cet  homme  est  arrivé  à  concevoir un modèle
 financier qui  a sapé  les  paradigmes  du  système financier 
classique  .Ce  faisant il  a  fait  au  travers de  son  expérience  de
 la  Grameen Bank(5)  un  choix  stratégique ,opérant  une 
liaison  entre développement économique  et  paix ;et  cela
a  plaidé  largement  en  sa  faveur pour  que  lui  soit 
décerné  le  prix  NOBEL de  la  paix  en  2006
, après  justement la  déclaration de  l'année
2005 comme  année internationale  du  micro
crédit. 
La  micro finance  est  définie  de  plusieurs 
manières. 
3. G. Zagreblesky, Le  droit  en  douceur,traduit  par 
M.Leroy ?Paris  Economica  
4. Mouhamed  Yunus  est un  universitaire  benghali né en 
1940 à  chillabong 
5. lA  Grameen Bank  est  crée  en  1983Elle  regroupe
56000 village  avec  96% de  femmes et  un  taux  de  recouvrement  de  99% 
En  effet ,si  elle  est  parfois  perçue comme 
étant le mode de  financement  de  populations  pauvres  qui  n'ont  pas
 accès aux  finances  formelles, d'autres  l'identifient au  financement
 de  micro  entrepreneurs. 
Mais ce  qu'il  faut  retenir c'est que la micro finance
consiste à promouvoir le  développement et  la 
rentabilité des  activités d' auto emploi(micro entreprise)
gérées par  les  populations pauvres et/ou exclues du 
système bancaire  classique par l'octroi de  services  financiers
à petits volumes  adaptés  à  leurs  besoins et  ceci  de 
façon durable. 
L `énormité des enjeux  financiers ,la
sensibilité  de  la  finalité(6) et  la  particularité des
 sociétaires (niveau  d'instruction relatif ) ont  rendu 
nécessaire la  mise  en  oeuvre de  règles  destinées
à  garantir des  rapports  sains ;non  seulement  entre  les 
prestataires ,mais  aussi  entre  ces  derniers et  les  usagers. Ce  souci 
d'équilibre est  devenu un  enjeu  fondamental  dans  la  poursuite  et 
la  pérennisation de  toute  activité  humaine .Cela se 
réalise  principalement  par  le  droit(7). Or nous  savons que  le 
droit  résulte dans  sa conception profonde d'un consensus
stratégique s'opérant par  rapport à la loi  ,la morale 
,la coutume  et  les  usages .Au  travers de  cette  vision  transparaît
un  système  de  valeurs renvoyant globalement à la  notion 
d'éthique(8). 
Si l'on  se  réfère au  sens  commun le  terme 
éthique renvoie  aux  moeurs  , à   la  science  de  la 
morale. 
Cependant il  faut  éviter    de  faire  la  confusion
entre l'éthique, le  droit   et  le   légal. En  effet la  loi 
est le  produit d'un Etat  souverain qui  rend  obligatoire un comportement
sous  la  menace  d'une  sanction(9) .Toute loi cherche  à être
morale  et  juste mais  elle ne l' est  jamais  totalement puisqu' elle  doit
être affinée par  des  juges  créant  la  jurisprudence
dans  ses  applications  non  prévues et  constamment
transformées pour  tenir  compte  de  l' évolution du  monde ,des
 progrès  techniques et des  moeurs. 
6. La Lutte  contre  la  pauvreté  est  aujourd'hui au 
coeur  des  politiques  de  développement 
7. Cf  A. Macnlure, Après  la  vertu  Paris  puf 
8. Cf  R. Danovi,Essai  sur  la  déontologie  Paris,Ed
Bryland P.197. 
9. Cf  J. J. Rousseau Le  contrat  social Livre1 P.90 
Il  convient  donc de  s'essayer  à  une 
définition  satisfaisante  de l'éthique eu  égard aux 
préoccupations grandissantes  qu'elle sous - entend. 
Plusieurs acceptions de l'éthique ont 
été avancées .Elles  diffèrent  selon  les 
auteurs. 
  Pour  le  philosophe P. Ricoeur ,l'éthique 
relève  du  bien ,la morale  recouvrant le  domaine de  l'obligation. 
Le  scientifique  J Bernard( 10) propose une 
définition  plus  élaborée . 
Il  part  du  terme grec « ithos » qui
signifie  la  tenue  de  l'âme,le  style même  de  l'homme  .Si  on
 y  ajoute le  terme «éthos » qui renvoie  à  la 
juste mesure ;on  parvient  à  une  synthèse où 
l'éthique  peut  désigner l'ensemble  des  normes relatives  au 
respect  du  sens  de  la  mesure. 
L'éthique est  la  garantie de  l'harmonie qui 
résulte de  la  bonne  tenue de  toute chose,de  tout  acte ,de 
l'accord entre  l'âme  et  le  développement. Elle  suppose  une 
action  rationnelle  c'est  le  propre  de  l'homme. 
Ethique  et  morale  sont  deux  notions 
proches ;seulement,la  tradition catholique préfère parler 
de  morale et  la  tradition  protestante d'éthique. Aujourd'hui, le 
mot  morale  est  singulièrement dévalorisé on  le 
remplace volontiers par  celui d'éthique considéré
comme  plus  moderne .Si  l'on part de  la  définition que  donne  le 
Robert de  la  morale  on  constate qu'il  s'agit d'une  science  du  bien et 
du  mal  qui  soumet la  conduite  de  l'homme  à  des  règles  
en  vue  du  bien. 
L'éthique  nous  semble  devoir  être 
appréhendée  comme  la  science  de  la  morale,l'art  de 
diriger la  conduite  selon  la  morale. C'est  ce  qui  doit  être
considéré  comme  bien  de  manière  absolue.(11) 
10. Cf  . Bernard j. La  dimension éthique .in  la 
science ,revue, 2003,Paris 
11 . cf  Weber M. L'éthique  protestante  et  l'esprit  du
 capitalisme Plon ,Paris1 964 
En réalité l'éthique  ne  cache  pas  sa 
volonté  d'adapter  ses  règles  à  l'évolution de 
la  science  et  du  développement  des  activités  humaines.
C'est  précisément  ce  glissement  dans les  comportements 
quotidiens  qui  introduit  la  notion  d'éthique  professionnelle .Cela
 permet  de  faire  de  manière plus  nette  le  distinguo entre  la 
morale qui  évoque  des  principes  généraux universels
à une  société et  l'éthique  qui  se rapporte 
à  une  situation particulière. 
L'éthique  professionnelle doit  intégrer  une 
option multi dimensionnelle : 
Il s'agit d'abord  pour  les  dirigeants  d'une  institution 
de  donner  à  la  fois  un  sens moral  et  une  image  positive  de 
leur  activité,tout  en se  donnant  les  moyens  de 
réfléchir sur  la  meilleure  réponse  à  adopter
face  à  un  problème  donné .L'éthique 
professionnelle se  veut  alors  comme  un  intermédiaire par  lequel 
une  entreprise  doit  passer    lorsque se  pose  un  dilemme entre son 
obligation de  performance  et  le  respect  des  valeurs et  vertus  qu'elle 
revendique.(12). 
En  effet  un  des  impératifs du  bon  fonctionnement 
d'une  entreprise est  la  cohésion du  groupe  et  la  motivation des 
employés .Il est  par conséquent nécessaire  de  bien 
définir  le  rôle  de  chaque  salarié dans 
l'entreprise,de  le  rendre conscient  de  l'optique de  conformité  de 
leur  actes par  rapport aux  valeurs éthiques véhiculées 
par  l'entreprise. Il  en  résulte une  méthode  efficace pour 
à  la  fois  valoriser  le  travail  effectué  et  impliquer
d'avantage  les  salariés dans  le  fonctionnement de  l'entreprise. 
Ainsi  en  alliant le  travail  à  certaines  vertus 
comme  l'altruisme,la prudence  ou  la  justice ; on  parvient à
donner  une  certaine consistance  à  son  action. 
Mais   dans  quelle mesure  les  entreprises  peuvent  elles 
être  durablement    justes ?  
L'éthique professionnelle a t elle  un  avenir ou 
n'est elle pas  qu'un  phénomène  de  mode ? 
12.Cela  traduit  la  complexité  de  l'intégration
 de  l'éthique  dans  le  droit 
Pour  répondre à  ces  questions,il  est 
nécessaire  de  toujours  revenir  à la  morale. 
Certes l'éthique professionnelle va dans le sens du
respect de l'intégrité,de  professionnalisme et  du  respect de 
la  diversité. Mais fait elle  réellement référence
 à une quelconque morale ? 
Prenons un exemple. L'éthique professionnelle d'une
institution de  micro finance invite à  respecter  le  client .Dans  ce 
cas  ce  qu'on  respecte réellement ce  n'est  pas  la  personne 
humaine  mais  la  solvabilité du  client. 
La logique de l'éthique de  l'entreprise est 
centrée  sur  son  propre enrichissement. 
L'éthique professionnelle se pose comme  une
réponse à un besoin professionnel nouveau. 
Le  développement de  l'éthique dans  la  vie 
professionnelle implique d'agir méthodiquement en associant un point  de
vue théorique à l'expérience professionnelle. 
L'éthique au  contraire  de  la  morale  ne  consiste
pas  à  mettre  en  oeuvre  des  prescriptions  impératives mais 
à  développer l'aptitude à  faire des  choix 
inspirés  par  des  valeurs.(13). 
La  constante c'est la généralité  des
principes définis. Dés lors l'application de  l' éthique
à un  secteur  d' activités  défini appelle  la  mise  en 
place d'un cadre spécifique  à  ce  secteur .Et  c'est  cela  qui
 introduit la  variable  déontologie. 
En  effet  ,la  déontologie  et  l' éthique 
visent  le  même  objectif :réguler les  comportements afin
d'assurer des  liens harmonieux entre  les  personnes. 
13.cf  Attali j. Planet  Bank,une  nouvelle  approche  du 
défi  de  la  pauvreté  dans  le  monde,Discours à  Aspen 
Institude en 1997 
La  déontologie  fait  appel  aux  devoirs .C `est 
l'ensemble des  règles  qu'une  organisation se  donne  ,imposant  des 
consignes et  des  obligations  quant à la  conduite de  ses  dirigeants
 et de  ses  employés .La  déontologie fixe  la  limite entre  ce
 qui  est  tolérable  et  ce  qui  est  intolérable  .Une
dérogation à la  déontologie est  susceptible
d'entraîner  des  sanctions. l'éthique fait  appel à 
l'adhésion     des  personnes aux  valeurs  plutôt, qu' à
l'observance  des  devoirs face  à  une  situation donnée  .La 
décision part d' une réflexion ,sur  les  conséquences
positives et  négatives de  l'action  envisagée  sur  soi ,sur 
autrui et  sur l'environnement. Et  ce .par  rapport aux  valeurs que  l'
organisation préconise   .Il s agit  de  choisir la  meilleur  chose 
à  faire dans des  circonstances  déterminées
.L'intérêt  de l éthique réside dans  son  objectif
qui est de  développer chez  les  gens  leur  aptitude à  prendre
par  eux  même des  décisions  responsables. 
Si nous  appliquons  cette  vision  à la  micro finance
,cela  renvoi à la mise en  oeuvre d'un processus  dynamique 
sélectionnant des  règles de  conduite  encadrant  le  secteur
.Ces  règles  dépendent  largement d'un système  de 
valeurs que  l'ont  veut  protéger. Dans  cet  ordre d' idée. Ce 
minimum  de  bonnes  pratiques convenues  devient  à  la  limite un 
gage  de  survie .Cela  renvoi à  un code de  déontologie dont 
la  finalité  ultime est de  dire ce qui  doit  être fait.(14) 
Lorsque  nous parlons  de  code  de  déontologie .nous
visons  principalement  deux aspects : 
D'abord c'est  un  ensemble  de  règles de  principes 
généraux et  de  types  de  comportements définis  dans 
un  cadre  commun  et  applicables  à  tous  les  acteurs 
concernés 
Ensuite ,nous  portons une  attention  particulière
à la  portée de  ce  corps de  règles  dont  le  but 
ultime est  de  sacraliser la  notion  de  justice  et  de  transparence 
relativement  aux  grands  équilibres  sociaux. 
14.cf  Attali  J., Le  microcrédit ,paris  puf .p116 
Pour  des  raisons  de  commodité notre  étude 
sera  principalement axée  dans la  sous  région  africaine sans 
manquer  toutefois de  jauger  le  phénomène  de  manière
sélective à  travers le  monde  car l'on  sait que  la  dimension
 éthique est  devenue un  référentiel  déterminant
de  la  coopération  internationale 
Le  cadre  conceptuel ainsi  défini est 
intéressant à plus  d'un titre. 
Du point  de  vue  théorique ;cela  pose 
inéluctablement  le  problème  des  règles de  leur 
authenticité de  leur  consistance mais  surtout de  leur  portée
par  rapport à la  notion de  transparence  de  bonne  gouvernance  et 
de  justice  dans  la  relation  entre  dirigeants  et  dirigés. 
Sous  l'angle  pratique ,cela  nous  permet de  fixer  comment
 les  dirigeants  et  le  personnel  des  institutions  de  micro finance
arrivent  à  prendre  en charge dans  leur  politique  d'épargne 
et  de  crédit les  aspirations  de  clarté  de  leurs 
sociétaires par  rapport  à un  code  de  conduite garantissant
une  gestion en  bon  père  de  famille.  Au  delà  fixer comment
 les  réseaux entre  eux  arrivent à  gérer la 
concurrence pour  éviter  les  crédits multiples pouvant  amener 
la  faillite  du  système. 
Il faut  signaler que  les  codes  de  déontologie des
institutions  de  micro finance  sont  destinés  principalement à
 compléter  la  réglementation .En  effet l' article  42  de  la 
loi  parmec(15 ) met  à  la  charge des institutions  de  micro finance 
l'obligation de  définir  les  grandes  orientations d'un  code  de 
déontologie  à  l'égard  de  ses  membres  et  s'il  y a 
lieu  de  son  organe  financier. 
Cette  disposition  montre  que  les  codes  de 
déontologie   participent  à  la  professionnalisation  des 
institutions  de  micro finance. 
La  formulation  de  cet  article démontre  aussi  que 
les  codes  de  déontologie  sont  destinés autant  aux 
dirigeants  du  système qu'aux  bénéficiaires  des 
services 
15.Projet d'appui  à  la  réglementation  des 
mutuelles  d'épargne  et  de  crédit 
Nous  pouvons  étudier  le  sujet en 
déterminant les  principes  généraux et  leurs 
sanctions ;ce qui  ne  manquerait  pas  d'intérêt .Un  autre 
type  d'approche nous  amènerait à  voir  si  réellement
les  institutions  de  micro finance  respectent effectivement les  codes  de 
déontologie  dans  leurs  activités  quotidiennes 
Enfin on  pourrait étudier les  règles communes
et  les  spécificités  en  fonction  des  ères 
d'application .Ce  qui  ne  manque  pas  d'intérêt. Cependant  il 
faut signaler qu'il  n'est  pas  aisé  d'aborder  le  sujet  sous  cet 
angle si  on  sait  que  la  plupart  des  institutions  de  micro finance
surtout  au  Sénégal n'ont  pas  de  code  de  déontologie
 au  sens  propre  du  terme. 
A la  lisière de  ces  approches nous  allons 
appréhender le  sujet en  essayant  de  montrer les sources  et l'impact
 réel des  codes de  déontologie dans  le  fonctionnement  des 
institutions  de  micro finance. 
Ainsi  nous allons étudier les  fondements  et  les
caractéristiques des  codes  de  déontologie des  institutions de
 micro finance( première  partie)    avant  de voir les
 modalités pratiques  de  leur  mise en  oeuvre(
deuxième  partie) 
                                                              
                                                                
PREMIERE  PARTIE :  LES  FONDEMENTS  ET  LES
CARACTERISTIQUES DES  CODES  DE  DEONTOLOGIE  DES  INSTITUTIONS  DE  MICRO
FINANCE
Aujourd'hui, il  est  établi qu'un code de
déontologie obéit à une volonté d'ériger au 
rang  de  dogme un ensemble de valeurs et de principes jugés
primordiales pour  encadrer une activité humaine 
déterminée (16  ). 
Dés lors au-delà de l'aspect  textuel,un code de
 déontologie s'évalue par  rapport au  domaine  qu'il  veut
protéger .Cela introduit inéluctablement la  question de  la 
pertinence  de  son  objet ,car  en  réalité c'est  par  rapport 
à  des  impératifs  spécifiques  que  l'on  fixe un  code 
de  déontologie .Les  codes  de  déontologie  des  institutions 
de  micro finance  reposent  sur  des  paradigmes  propres, d'une  pertinence
avérée ;eu  égard à  la  sensibilité de
 l'activité et  à  la  particularité  des  acteurs  en 
jeu. 
En  effet  l'examen  des  paradigmes  de  base  doit  nous 
permettre à  terme  de  dire  ce  qui  rend nécessaire 
l'adoption d'un  code  de  déontologie,car  même  si  le 
fondement juridique  réside dans  les  dispositions  de  la  loi 
parmerc ( 17  ) qui mettent  à  la  charge des  institutions 
l'obligation  d'édicter  un  code  de  déontologie, il  n'en 
demeure  pas  moins que  des  raisons philosophiques économiques  et 
sociales  avérées militent en  faveur  d'une  telle 
démarche. 
16. Cf  Labey X. Esquisse  d'une  définition  de  l'espece
 humaine,dalloz 1999 Chrono P.437 
  
17  loi  n° 9503  du  05  janvier 1995 
Ainsi ,c est en suivant une telle  dynamique que l'on parvient
à démontrer la  spécificité des codes de
déontologie des  institutions  de micro finance  en tenant compte des
considérations théoriques .Concrètement, on  aboutit 
à  l'examen des  fondements  des  codes  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance(chapitre 1). 
Les fondements liées  à l'activité  des 
institutions  de  micro finance se  reflètent dans  le  processus de 
formalisation  de la règle  qui  consiste à  transformer  des 
principes  généraux  en dispositions  pratiques .Cela  pose  en 
même  temps  la  question de  la  valeur  de  ces  dispositions. 
En  effet  ,une  norme  se  définit principalement par 
rapport  à  la  nature  de  l'obligation  qu'elle  génère
.Dés  lors  ,la  logique  juridique voudrait que  l'étude  d'un
système normatif fasse  état  de  ses  caractéristiques
L'effectivité d'une  règle est  à  priori fonction  de  sa
 valeur  intrinsèque C'est  cela  qui  introduit 
précisément le  problème  de  son  degré  d'ancrage
dans  l'ordre  normatif  global .En  d'autres  termes,cela  renvoi
concrètement dans  le  cadre  de  cette  étude  à 
l'examen des  caractéristiques de codes  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance ( chapitre  2).. 
. 
  
CHAPITRE PREMIER : Les  fondements des  codes  de 
déontologie  des  institutions  de  micro finance.
Les  institutions  de micro finance interviennent  dans  un 
cadre  particulier  marqué  par  deux  défis  majeurs. 
D'abord  il  s'agit  de  donner «  un  visage
humain » au  crédit. L'histoire des  relations  entre 
créanciers  et  débiteurs  dans  le  système  financier
classique a  parfois  été  émaillée par  des 
conflits  internes pouvant  amener la  faillite  d'un  système .Cela 
s'explique principalement  par  le  fait que  la  logique  d'accumulation 
laisse  peu  de  place au principe du  respect de certains  droits humains
élémentaires .Or ,le  respect des droits  de  l'homme est  devenu
 le  gage de la  réussite  de  toute activité humaine  mettant en
jeu l'intérêt général .C'est  
précisément cela  l' un des  fondements  majeurs des  codes de 
déontologie des  institutions  de  micro finance (section1). 
L' autre  défi  majeur  des  institutions  de  micro
finance  est  lié  à la  nécessité  de 
protéger  les  clients  face  aux  éventuelles  déviances
de  leurs  dirigeants .En  effet  l'histoire  récente  des  institutions
 de  micro finance a  révélé  que  la  rigueur dans  la 
gestion et  le  respect  de  l'égalité  entre les  membres n'a 
pas  toujours  été  pris en compte  de  manière 
conséquente .Cela  pose  le  problème  de  la  transparence et 
de  l'équilibre dans  les  codes  de  déontologie  des
institutions  de  micro finance relativement au  respect  du  cadre 
organisationnel( section 2) 
Section 1 : Le  respect  des  hommes  et  de 
l'intérêt  général
Ici  , il  s'agit  précisément de  montrer  la 
primauté des  droits  humains  fondamentaux( parag1) et  la 
nécessité  de  la  prise  en  charge  de  l'ordre  communautaire
( pargag2). 
Paragraphe 1 : La  primauté  des  droits 
humains  fondamentaux
Cette primauté est déclinée
principalement à travers  le  droit  des 
sociétaires au  respect  et  à la 
considération(A) ,qui est  complété par  les  obligations 
de  confidentialité et  de  discrétion à  la  charge  des 
dirigeants(B). 
                    A / Le  droit  des 
sociétaires  au  respect  et  à  la  considération.
18 cfDéclaration universelle  des  droits  de  l'homme  et
 du  citoyen ,article1. 
19 Cf  Marin  g.,catherine Guernier
C. « Promouvoir et diffuser la  charte  des 
responsabilités  humaines  dans  différentes  régions  du 
monde  et  différents  milieux »,in  des  nouvelles 
orientations à  la  mise  des institutions  sociales   
Ce  droit  est  un  corollaire de  l'égalité 
entre  les  hommes .En  effet  lorsque    la  déclaration des  droits 
de  l'homme  et  du  citoyen  stipule que  « Tous  les  êtres 
humains naissent  libres  et égaux en dignité  et  en 
droits.... » (18  ), elle  cherche  à élever  au  rang 
de  principe cardinal le  respect dont l'être  humain doit 
bénéficier  dans  sa  vie  active .Au nom  de 
l'égalité  universelle,chaque  être humain  a  droit au 
respect,et  cette  revendication est  d'autant  plus  forte qu'elle  est 
réclamée par  ceux  qui se  trouvent  au  bas  de 
l'échelle  socio économique (  19 ). Or  nous  savons 
aujourd'hui  que  la  micro finance ,au  regard de ses  destinataires polarise 
les  segments  les  plus  fragiles de  la  population si  l'on  se 
réfère à leur  niveau  de  revenu .Donc  axer un  code  de
 déontologie au  travers  de  cette  évidence nous  permet 
aisément d'assurer  une  protection  particulière  à  la
clientèle .Cela  permettra de  lutter  contre  l'exclusion .Car  au  nom
de  l'égalité  chacun  a  droit à  être  reconnu 
dans  sa  différence,dans  sa  singularité personnelle ou  dans 
son  appartenance à  une  collectivité .Si  chaque homme est  un 
être  unique,ave ses particularités,tous ont  droit  au  respect
de  leur  identité  sociale et  de  leur diversité culturelle .Le
 code  de  déontologie  du  Mouvement  Desjardins  ' a 
intégré très  tôt  cette  option  protectrice  de 
la  personne  en  soulignant  dans  son  chapitre  premier l'obligation 
d'éviter  toute forme  de  harcèlement  et  de  discrimination
.Il souligne ainsi  le  devoir  de  traiter  chaque  personne  avec  respect 
et  considération( 20 ). 
A  coté  de  cela on  retrouve une autre disposition 
qui  s'analyse ici  comme  une  obligation à  la  charge  des 
dirigeants en  vue  de  protéger  la  vie  privée  des 
clients. 
                               B / L'obligation  de 
confidentialité  et  de  discrétion
Cette  obligation  implique que  le  comportement  des 
dirigeants  des  institutions  de  micro finance doit  être 
gouverné  par  le  respect  de la bonne  foi ,de 
l'honnêteté  et  de  l'intégrité  morale. 
L'obligation  de  confidentialité consiste à 
devoir  s'abstenir de  toute  communication externe  d'informations quelconques
 obtenues dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice  de la 
profession ( 21 ). 
Le  fondement  ultime  de  cette  obligation est  le  droit 
à  la  protection des  personnes qui doivent  livrer des  confidences
pour  obtenir les  services professionnels  appropriés .Cela 
procède  aussi  d'une  protection de  l'ordre  public car  sans  cette 
protection l'inhibition de  la  relation entre  le professionnel et  son 
client entraverait le  bon exercice des  activités  dans  le  secteur 
de  la  micro finance ( 22). 
20,21,22.  cf  code de  déontologie  du  mouvement 
Desjardins. 
Si on  sait  aujourd'hui  que  les  clients  des  institutions
 de  micro finance étalent leur patrimoine pour  montrer « 
leur  crédibilité  financière »,on  ne  peut 
que souhaiter  une  promotion  de  cette  obligation. 
Toutefois, Il  faut  signaler que  cette  obligation  se 
relativise lorsqu il s'agit de  fournir des  informations aux  autorités
 de  tutelle et aux  organes  internes  autres que l'organe  de 
réception de l'information.( 23) 
En  réalité  toute  cette  panoplie
d'applications  est  destinée à  assurer  une  prise  en  charge 
de  l'  ordre  communautaire( 24) 
Paragraphe 2 : La prise  en  charge de  l'ordre 
communautaire :
Il  s'agit  principalement  de  favoriser  la  liberté 
de  jugement des membres(A)  et  de  garantir  l'équilibre  social
(B) 
                        A / L'obligation de  favoriser
la  liberté de  jugement
Il convient d'affirmer ici  le  devoir des  collaborateurs en
relation avec  la  clientèle ,de  leur  apporter  une  information 
éclairée sur  les  services et  les  produits proposés(
25)A  ce  titre    une obligation  de  vigilance s'impose  à tous  les 
dirigeants .En  effet  la  satisfaction  de  la  clientèle est  un 
outil pertinent si  on  veut déterminer  le  degré  de 
performance  d'une  institution  de  micro finance .Dés  lors  les 
dirigeants  des  institutions  de  micro finance et  leurs  collaborateurs  
doivent  faire  en  sorte que  le  client dispose de  toutes  les  informations
 requises pour  pouvoir  faire  des  choix  éclairés lorsqu il 
décline  ses  objectifs stratégiques .Il  y  va  de 
l'intérêt  de  la  clientèle. 
23. cela  renvoi  aux  prescription  de  la  loi  Parmec 
24. cf Roche,J « Responsabilité et nouvelle 
gouvernance » in  Horizons  nouveaux  Paris  
Avril 2004 
25.Cf  code  de  déontologie  des  institutions  de  micro
finance du Benin 
Toutefois il  faut  signaler que  dans  la  pratique 
actuelle, les  institutions  de  micro finance  ne  semblent  pas  avoir   
intégré  parfaitement  cette directive .Alors  si  on  sait  que 
la  plupart des  clients  sont  des  sujets    ayant  un  niveau  d'instruction
 relatif, on prierait  vivement  pour  l'encrage  de  cette  disposition au 
coeur  même  de  la  protection des intérêts de  la 
clientèle. Cela   constitue un facteur qui devrait permettre d'assurer
un climat de confiance  nécessaire  pour  garantir  l'équilibre 
social. 
                              B / La
nécessité de garantir l'équilibre social.
Un cadre organique qui encourage un comportement conforme
à l'éthique à toujours  une  incidence  directe sur
l'équilibre social. 
Les  dirigeants  des institutions  de  micro finance ont  un 
rôle  important  à  jouer à  cet  égard en  assurant
 une  direction  cohérente et en se comportant en modèles
exemplaires  sur  le  plan éthique. Dans  cet  ordre  d'idée,les 
codes  de  déontologie des  institutions de  micro finance tendent 
à  apaiser les  relations  parfois  heurtées entre  les 
partenaires  stratégiques que  sont  les  dirigeants et  les  clients Si
 chacun  s'engage  à  l'avance à respecter  un  minimum  de 
principes  et  de  règles de  bienséance ,on  parvient  à
assurer  l'équilibre  de  tout  un  groupe ;ce  qui  est  non 
négligeable dans  la  quête  de  l'équilibre social globale
( 26)  
26  .cf  Fonteney  E  ,Une  communauté  de  destin  Paris 
puf   2001 
Il  s'y ajoute que les conditions  d'emploi dans  les 
institutions  de  micro finance,par exemple  les  perspectives  de 
carrière,le  développement  personnel ou  un  niveau 
approprié  de  rémunération,ainsi que  les  politiques  de
 gestion  des ressources  humaines devraient créer un  environnement 
sécurisant  qui conduit à un comportement conforme à
l'éthique. Dans cet ordre  d'idée  on  devrait intégrer 
dans  les  codes  déontologie  des  institutions  de  micro finance le
respect de principes  fondamentaux  comme le  mérite   qui  doit 
être  garantie  de  façon conséquente dans  le  recrutement
 et  la  promotion .Cela  permet  d'assurer  à  terme  un  plus  grand
respect  du cadre  organisationnel 
Section2 : Le respect du cadre  organisationnel
des institutions  de  micro finance.
Le  respect  des  idéaux  de  l'institution  de micro
finance est  une  donnée majeure des  codes  de  déontologie.
Concrètement , cela  renvoi à  la  nécessité  de 
prendre  en  charge  l'équité  et  la  transparence(parag1).Cette
vision particulière doit  être  au  service  de  la 
pérennisation des  institutions  de  micro finance(parag2) ;ce  qui
est  une  exigence ferme si l'on veut atteindre les  objectifs  de  lutte 
contre  la  pauvreté. 
Paragraphe1 : La prise  en  charge  de 
l'équité  et  de  la  transparence par  les  institutions  de 
micro finance
Les  clients des  institutions  de  micro finance  doivent 
faire  l'objet  d'un  traitement  équitable(A) .Cela  est  une  garantie
du  respect  de  la  transparence  dans  la  gestion (B). 
                        A / le  traitement 
équitable  des  sociétaires
Les clients  des  institutions  de  micro finance  veulent 
que  les  prestataires  offrent  à  tout  le  monde  les  mêmes 
éléments  d'appréciation  des  produits .Dés  lors
, les  codes  de  déontologie  des  institutions  de  micro finance
doivent  inclure des  dispositions permettant d'éviter  que  les 
clients  ne se  plaignent  d'un traitement  préférentiel
accordé  aux  amis  à  la  famille ,à  ceux  appartenant 
à  une  classe  sociale donnée .Des  études  faites  au 
Bangladesh  et  au  Nepal ont  constaté que  les  prestataires donnent 
moins  d'informations ou  ne  sont  pas  toujours  respectueux à 
l'égard  des  plus  pauvres. Donc  pour  aller  dans  le  sens du 
respect  de  l'égalité  foncière  les  codes  de 
déontologie  devraient  inclure  des  dispositions  interdisant 
formellement  toutes  les  situations  pouvant  aboutir  à  de  telles 
aberrations. Donc  il  s'agira  de  mettre  les  clients  sur  le  même 
pieds  d'égalité toujours  dans  le  souci  d'assurer  la 
transparence dans  la  gestion. 
                          
                             B  /  La  transparence 
dans  la  gestion  des  institutions  de  micro finance.
Le devoir   d'intégrer dans  les  codes  de 
déontologie le  respect  de  la  transparence  est  d'une  acuité
 certaine au  moment  où  les  flux  financiers  extérieurs sont 
alignés  sur  ce  paramètre. Cela  est  lié 
principalement à deux  facteurs. 
Le  premier  facteur  est  la  résultante  du  fait que
 les  institutions  financières  internationales ont  fait  de  la 
transparence l'élément  qui  permet  de  juger de  la  bonne 
gestion .Ainsi  toute une  problématique est  articulée autour 
de  la  transparence même  si  cela  ne  sert  pas  toujours les 
populations  défavorisées ( 27) 
Le  second  facteur  est  économique .En  effet  on 
cherche  à assurer une  certaine    traçabilité  à
l'appui  financier  extérieur pour  être  à  mesure  de 
jauger  l'impact des  apports  financiers. 
27   .M,Delmas - marly ,Pour  un  droit  commun  ,ed  Liber paris
 1997 
Il faut aussi  signaler  que  dans  le  souci d'éviter
un  détournement de  l'appui  financier extérieur,les 
institutions financières tiennent  à  contrôler toute  la 
chaîne  de  transfert  de  revenus  de  sorte  que  les  subsides
dévolus  arrivent  directement  à  leurs  destinataires. 
Il  faut  signaler  que  le  combat  pour  la  transparence 
n'est  jamais  gagné  d'avance  c'est  une  quête 
perpétuelle qui  doit intégrer la  participation  de  tous  les 
acteurs  du  jeu ;et  c'est  à  ce  prix seulement  qu'on  peut 
pérenniser  les  institutions  de  micro finance. 
Paragraphe2 : La  nécessité  de 
pérenniser  l'action  des  institutions  de  micro finance.
Ici  ce  que  l'on  vise c'est  la  viabilité  des 
institutions  de  micro finance (A)  et  le  contrôle  de  l'action  des 
dirigeants (B). 
                        A /  La recherche  de  la 
viabilité des  institutions  de  micro finance.
La  viabilité  est  multiforme ( 28) .Elle peut 
être  financière,  institutionnelle  et  sociale. 
D'abord la  recherche  de  la  viabilité 
financière  conduit à  intégrer  dans  les  codes  de 
déontologie l'obligation  de  travailler  pour l'atteinte  de 
l'équilibre  financier. 
Ensuite si  on  se  réfère à 
l'architecture  organique ,il  faut  signaler  que  les  codes  de 
déontologie doivent  arriver  à  systématiser une 
organisation  efficace avec  une  bonne  adéquation entre  les 
objectifs  recherchés  et  les activités 
réalisées. 
28. La  viabilité  est  toujours  définie  en 
fonction  d'un  cadre  specifique 
Enfin  ,relativement  à  la  viabilité 
sociale,il  faut  souligner  qu'une  institution  financière  ne  doit 
pas  être  considérée  comme  un  corps 
étranger,venu  de  l'extérieur  surtout  dans  la  micro finance 
destinée  à  offrir  des  services  de  proximité .Les 
acteurs  doivent  se  l'approprier. Dés  lors , les  codes  de 
déontologie des  institutions  de  micro finance  attachent  une 
importance  particulière   à leurs  zones  d'intervention  et 
à leur  population cible. 
Si  l'on  prend  en  charge  ses aspects  dans  les  codes  de
 déontologie  c'est  pour  arriver simplement  à  acquérir
le  soutien  des  institutions  externes comme  les  autorités 
coutumières  et  les  populations  cibles. C'est  dans  cette  dynamique
 qu'on intègre  la nécessité du  contrôle  de 
l'action  des dirigeants. 
                               B  /  La 
nécessité  du  contrôle  de  l'action  des  dirigeants
Ce  contrôle  traduit  la  volonté  de  lutter 
contre  l'arbitraire .Il  s'agit  d'intégrer  la  volonté  de 
prendre  en  charge le  désir  d'objectivité dans  les  codes  de
 déontologie  des institutions  de  micro finance. 
Dans  l'ordre  interne à  la  structure  de  micro
finance,cela  se  traduit par  l'érection d'un  service  en  charge  de 
l'audit. Cela  obéit  à un  souci  de  vérification de  la
 conformité des  actions  quotidiennes par  rapport  aux  exigences 
propres d'un  système . Aujourd'hui on  peut estimer   que  si  ce 
service  d'audit  remplit  son  rôle ,il peut  permettre de 
protéger  les  dirigeants et  censurer les  comportements non conformes
à  l'éthique. 
Ce devoir du  contrôle  de  l'action  des  dirigeants 
permet  à  des  intervenants externes  de  valider le  travail  de 
l'institution .En  effet  si  nous  sommes  dans  la  zone  ouest  africaine
,la  Banque  Centrale(29)  de  par  sa mission de  surveillance  et  de 
supervision  de  l'espace  monétaire s'appui entre  autre  sur  le 
travail des  cabinets d'audit externe pour  la  certification des 
résultats des  institutions  de  micro finance. 
29. Cela  permet  aux  autorités  de  la  Banque  Centrale
 de  contrôler  les  politiques  monetaires 
En définitive, il ressort des  développements
qui  précèdent  que  les  codes de  déontologie  des
institutions de  micro finance trouvent  leurs  fondements dans un souci
permanent de  prise  en charge du  respect  des  droits  de  l'homme à 
travers  un  système  de  valeurs épousant les  impératifs
 de  la  micro finance. Cependant il  faut  souligner que l'étude  des 
fondements doit  être  complétée  par  la 
détermination  des  caractéristiques des  codes  de 
déontologie  des  institutions  de  micro finance 
 CHAPITRE  DEUXIEME : Les  caractéristiques
des  codes  de  déontologie  des  institutions  de  micro finance
Si  on  se  réfère  à  la  production 
normative  globale ,on se  rend  compte  aisément que  c'est l'essence 
d'une  norme qui  détermine  ses  conditions  d'application .En effet 
la  diversité des  autorités  en  charge de  l'activité 
normative entraîne  une  graduation dans  la  valeur  des  règles
.Alors  comme  les règles  sont  d'une  valeur  juridique
inégale,il faut  absolument jauger  leurs  sources pour  être 
à  mesure de  percevoir les  types  d'acteurs qui  concourent  à
leur définition et  leurs  impacts  ( section1). 
Au  delà  de  cet  aspect  des  choses , la 
formulation des  règles influe absolument  sur  leur  valeur .Il s'agit 
ici de  déterminer le  comportement  intrinsèque des  acteurs qui
concourent  à  la  mise  en  place  de  la  norme. En  définitive
cela  permet d'apprécier leur  degré  de  participation à
l'érection de  la  norme et  la  tendance de  leurs  actions .Ce  qui 
est  évident  ici c'est  qu'à priori le  rapport de  force 
relève  d'un  savant  dosage. C'est  ce qui nous  permet  de  voir  la 
dimension  consensuelle  des  codes  de  déontologie  des  institutions 
de  micro finance(section2). 
  
Section 1 : La  nature  des  normes  des  codes 
de  déontologie  des  institutions  de  micro finance.
Du point de  vue  de  leur  nature  objective,il  faut 
signaler que  les  normes  contenues  dans  les  codes  de  déontologie 
des  institutions  de micro finance émergent  d'un cadre  externe 
à  l'état ( Parag1) et  présentent  un  caractère 
générique (Parag2) 
Paragrapha1 : Le caractère  non 
étatique  des  normes
Cela  repose  sur  l'intervention des  acteurs qui concourent
à  l'édiction  de  la  règle (A) et  sur  la 
relativité de  l'action des  autorités  de  tutelle(B). 
                          A / l'intervention des 
acteurs.
30  . cf  code  de  déontologie  du  Mouvement 
desjardins 
Elle relève  du  principe  fondateur  de  la  micro
finance  à  savoir  la  solidarité(30  ). Les  activités 
des  institutions  de  micro finance  accordent  une  place 
prépondérante  au  principe  de la  participation  des  acteurs.
Cela fait  quasiment  l'unanimité pour  l'ensemble  des  intervenants du
secteur que  la  micro finance est  désirable  du  fait  des 
conséquences qu'elle  génère  sur  ses
bénéficiaires. On se  retrouve  donc  dans  un  raisonnement
purement  utilitariste où ,une  solution est  choisie parce  qu'elle 
est  celle qui  produit  les  meilleurs  résultats Ainsi,étant
donné qu'on cherche à régenter un  secteur pour  y 
instaurer de  bonnes  pratiques,on  ne  saurait  imaginer  un  code  de 
déontologie qui  n'est  pas  l'apanage  des  acteurs. 
Le  modèle  sur  lequel  on  s'appui  est  celui de  la
 maximisation de  la  somme  des  utilités  individuelles On fait  ici 
référence  à  une  fonction  du  bien être  sociale
qui  serait croissante. 
Il  suffit de  lire  les  codes  de  déontologie   pour
constater qu'on attache  une  importance  particulière  à la 
clientèle. 
L'autre  aspect est  relative  aux  dirigeants qui  tout  de 
même  du  point  de  vue  de  leur  position  constatent des 
défaillances émanant  de  ceux  là  qu'on  cherche 
à  protéger 
Dés  lors  il est  donné l'occasion  aux 
dirigeants de  mettre  en  place des  politiques  et  des  procédures
à  intégrer  dans  les  codes  de  déontologie des 
institutions  de  micro finance. L'intervention  de  ces  dirigeants  est 
d'une  haute  portée  pratique .Cette   intervention  est  d'autant 
plus  souhaitable  que  l'action  des  autorités  de  tutelle  est 
relative. 
                                   B  /  La 
relativité de  l'action des  autorités  de  tutelle
31 Cellule  d'appui  technique  aux  caisses  populaires 
d'epargne  et  de  crédit 
Il  faut  signaler  tout  d'abord  que  le  secteur  de  la 
micro finance est  faiblement  réglementé. Si  on  se  limite 
aujourd'hui aux  pays  de  l'U.E.M.O.A ,hormis la  loi  parmec ;qui 
commence  à  montrer  ses  limites, la  réglementation est 
fragmentaire. Les  autorités  de  tutelle  se  limitent  parfois
à  un  contrôle  à  posteriori .Dés  lors
prévoir dans  les  codes  de  déontologie un  système
permettant  de  contrôler  l'action  des  institutions  de micro finance 
à  temps  réel  permet  de  prévenir  des  situations  de 
crise .L'un des   obstacles  majeurs  est  l'absence d'un corps de 
contrôle professionnel  efficace. Certes  au  Sénégal 
l'expérience  de  la  cellule  AT/CPEC ( 31)  est  à  magnifier 
mais il  reste  du  chemin à  faire  si  l'on  veut encadrer au  mieux 
l'action  des  institutions  de  micro finance. 
Il  faut  aussi  signaler que  l'APIMEC  tarde  à 
réaliser  ses  objectifs  parmi lesquels  on peut  noter  entre autres 
l'édiction  d'un  véritable  code  de  déontologie  pour 
le  secteur. 
Cette  timidité  des  réactions 
extérieures s'explique  par  le  fait  que  la  micro finance  a 
été  rattrapée de  justesse  par  la 
réglementation,mais  il  n'en  demeure pas  moins  que  la 
nécessité de  protéger  le  secteur est  une  constante. A
 l'heure  actuelle même  si  les  codes  de  déontologie sont  mis
 en  place on  ne  peut  pas  dire  qu'ils  remplissent  ce  déficit 
normatif  car  les  règles  sont  génériques. 
Paragraphe 2 : Le  caractère 
générique  des  règles
IL  s'agit  de  règles  ayant  une  autorité 
relative (A) due à  la  relativité  des  éléments 
centralisateurs (A). 
                              B / La  relativité
 de  l'autorité  de  la  règle
Ce  qu'il  faut  signaler  à  ce  niveau  de  l'analyse
c'est  que  les  règles contenues dans  les  codes  de 
déontologie  ne  constituent  pas  des  règles  juridiques  en 
soi .En  effet  il  s'agit  essentiellement  d'un ensemble  de 
préceptes qui  sont  déclinés  pour  remplir  des 
fonctions  qui  ne  sont  pas  évidentes. Les  règles  contenues 
dans  les  codes  de  déontologies des  institutions  de  micro finance
apparaissent  comme  des  principes  s'inspirant  des  valeurs 
coopératives Elles sont  établies  pour  guider  les  dirigeants
et  les  clients dans  les  décisions  à  prendre et  la 
conduite  à  adopter  particulièrement  dans  des  situations 
non  prévues  par  les  textes  de  base  de  la  micro finance. 
Les  codes  de  déontologie  des  institutions  de 
micro finance ne  bénéficient  pas  de  la  protection 
particulière  accordée  aux  règles  juridiques  qui 
émanent  de  l'état .Aujourd'hui Il  faut  aller  dans  le  sens
d'un  encrage des codes  de  déontologie dans un circuit normatif
régulier. 
En  effet si  on  part  du  fait que  l'essentiel des  aspects
 de  la  micro finance peut  être  pris  en  charge  par  les  codes  de 
déontologie,l 'on  ne  saurait  laisser  confiner  ces  règles 
à  la  lisière  de  la  juridicité .Cela doit être 
une  manière de  compléter  le  dispositif  réglementaire 
du  secteur de  la  micro finance. 
Les  codes  de  déontologie  des  institutions  de 
micro finance  ne  sont  pas  des  cahiers  de  charges .Ils  n'ont  pas 
réellement  de  valeur  juridique Leur  force  réside 
plutôt dans  leur  valeur  morale .En  effet  ils  visent  une 
responsabilisation  personnelle des  dirigeants  et  des  clients .Ils  font 
appelle   à  la  conscience .Si  les  acteurs  se  l'approprient  ,les 
gardent  à  l'esprit et  veillent à  en  faire respecter  les 
principes  dans  leur  pratiques  quotidiennes,ils  contribueront  à
faire  valoir  leur  identité .Cette  vocation  est  d'autant  plus 
importante  que  les  éléments  centralisateurs  des  codes  de 
déontologie des  institutions  de  micro finance sont  relatifs  dans 
leur  définition  . 
                               B  / La 
relativité  des  éléments  centralisateurs
Comme  nous  l'avons vu  précédemment, les 
codes  de  déontologie  des institutions  de  micro finance n'ont 
qu'une  valeur  morale .Après  leur  adoption,chaque  acteur est 
invité à  faire  siens  les  principes définis  et 
à  tendre  à  leur  respect dans  la  pratique  quotidienne .De 
ce  point  de  vue on pourrait  imaginer  des  objectifs  communs pour  les 
institutions  de  micro finance .Cependant la  disparité  des 
institutions  de  micro finance au  regard  de  leur surface  financière
 se  reflète  sur  le  système  de  valeurs  à 
protéger. Dans  les  faits,Il  est  vrai qu'une  institution  de  micro
finance bien  établie n' a  pas  une  même  vision  de  la 
clientèle qu'une structure  qui  cherche à  assurer  un 
démarrage rentable Si  on  veut  aujourd'hui protéger  un 
système  de  valeurs  universelles, il  faudrait  commencer  à 
aligner les  institutions  de  micro finance dans  un  système  assurant
 une  égalité tout  au  moins  dans  le  traitement  de  la 
clientèle. 
A  cela,il  faut  ajouter  que  quelque  soit  le 
système  de valeurs  que  l'on  tient  à  sauvegarder,le 
comportement  intrinsèque des  acteurs peut  fournir  un  ensemble  de 
faits  générateurs  de  conflits  entre  eux. Dés  lors 
il  apparaît  que  le  système n'est  pas  uniforme .Mieux 
encore,au  delà de   la  ligne  de  démarcation entre 
dirigés  et  clients, ils  se  développent  des  tendances
susceptibles de  fragiliser  l'unité de ces  deux  blocs .Cela  se 
reflète  dans  l'adoption  des  codes  de  déontologie .Ici  nous
 découvrons  aisément le  caractère multiforme et
divergeant des  intérêts  à  défendre et  c'est 
cela  qui  fait  des  codes  de  déontologie  des  institutions  de 
micro finance des  instruments à caractère consensuel. 
Section 2 : la  dimension consensuelle des  codes 
de  déontologie  des  institutions  de  micro finance
L'édiction des  codes  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance est  toujours l'objet  d'un consensus 
stratégique autour  des  usages et  pratiques  courants pour  atteindre
un  objectif commun  aux  acteurs. Ce  consensus  est  basé sur
l'adhésion  la  plus  large  possible(parag1) .C'est  cela  qui  rend 
parfois  difficile la  codification  des  règles( parag2). 
Paragraphe1 : l'exigence  de  l'adhésion des 
acteurs
Cela  résulte  du  sacro  saint  principe  de  la 
participation des  sociétaires(A) qui prend  les  voies  bien
définies (B) 
                       A  / Le  principe  de  la 
participation  des  sociétaires
IL convient  de  souligner  ici  que  les  codes  de 
déontologie prennent  en charge  le  défi  de  la  participation
des  sociétaires  à  travers  trois  axes  majeurs. 
C'est  d'abord  le  respect des  hommes en cela qu'ils sont 
à  la  base  de  toute  action. 
C'est  ensuite  le  respect de  l'intérêt  commun
puisque  l'intérêt général doit toujours primer sur 
les  intérêts personnels. 
C'est  enfin le respect  des  recommandations  de  politique 
générale parce qu'elles déclinent  le  système  de 
valeurs  à  encourager et  à  développer. 
Toute l'architecture  institutionnelle des institutions  de 
micro finance est  définie  pour  faire  rappeler  aux dirigeants 
qu'ils  exercent  des  pouvoirs  délégués, car  il  n'est 
pas  évident  que  l'aspect  technique de  la  chose  soit 
maîtrisé par  les  sociétaires. 
La  participation des  sociétaires résulte  d'un
 souci de  susciter l'engagement  des  dirigeants à  agir  avec 
honnêteté ,intégrité  et  transparence dans  le 
respect  de  l'encadrement juridique. 
Dans  un  autre  registre il faut noter  que ce  droit  met 
à  la  charge  des  dirigeants  une  obligation de  communication qui 
vise  à  faciliter  l'accès  à  l'information  des 
sociétaires. 
C'est  ce  principe  de  la  participation qui  donne  aux 
sociétaires le  droit  de  faire  traduire  en  règles 
concrètes dans  les  codes  de déontologie  toutes  leurs 
aspirations relativement  à  la  bonne  marche  de  l'institution
à  laquelle ils  appartiennent. Ainsi de  par  leurs  actions 
quotidiennes  les  sociétaires  peuvent  enrichir  les  codes  de 
déontologie car  ils  ont  des  voies  d'intervention
spécifiques 
                        B  / Les   voies  de  la 
participation
En  pratique la  participation  des  sociétaires
s'articule  autour  de  la  gestion  et  du  contrôle. 
En  effet  il  ressort  de  la  loi  Parmec  que  les 
sociétaires  des  institutions  de  micro finance  participent  dans  la
 gestion  à  travers  le  comité  de crédit(32  ).C'est 
une mesure  structurelle qui  prend  finement  en  charge l'aspect
déontologique .Si  nul  n'est  mieux  servi  que  par  soi 
même,il  suffit de  participer à  la  prise  de  décision
pour  estimer  que  ses  droits sont  respectés. 
A travers  le  comité  de  crédit les 
sociétaires interviennent  dans  la  distribution du  crédit en 
conformité avec  les  politiques  et  procédures définies 
en  la  matière. 
Il  faut  signaler  que  les  sociétaires assurent 
l'évaluation  périodique des  opérations  de  prêt 
réalisées en  vue  de  pouvoir  proposer une  politique  et  des 
mécanismes  de  prêt  plus  performants. 
Les  actes  de  gestion  incluent l'appréciation des 
demandes  de  prêt introduites par  les  sociétaires en 
s'appuyant sur  l'ensemble des  informations  disponibles. 
Les  sociétaires  participent  aussi  au 
contrôle de  la  régularité  des  opérations .Ce 
pouvoir  de  contrôle  permet  de  prendre  en  charge au  mieux  le 
principe du respect  de  l'égalité entre  membres  des 
institutions de micro finance. Ce  contrôle  s'effectue  principalement 
par  le  biais  du conseil  de  surveillance (33  ) qui  a  pour  fonction 
entre  autres de  vérifier  l'authenticité  et  la 
régularité des  écritures portées dans  les
documents. .L'importance  de  ces  interventions  dans  la  bonne marche  d'une
 institution  de  micro finance  est  avérée .Dés  lors 
on  peut  estimer qu'au  travers  de  cette  pratique constante ,les 
sociétaires assurent  des  missions fondamentales  leur  permettant  de 
gérer  une  bonne  partie  des   dispositions  des  codes  de 
déontologie .Cependant,il  faut noter que  même  si  cela  est  un
 atout dans  la  conception  des  règles ,il peut  être  un  frein
 à  l'occasion de  leur  codification. 
Paragraphe 2 : Les  difficultés  de  la 
codification
Les  difficultés  de  la  codification  sont 
liées  à  l' aspect  fluctuant des  normes (A) et  à 
l'absence d'un circuit normatif cohérent ( B). 
                         A  /  l'aspect  fluctuant  des
 normes
Il  faut  souligner  ici que  les  normes  contenues dans  les
 codes  de  déontologie  des  institutions  de  micro finance sont 
sujettes à  une  fluctuation au  gré des  aspirations  de  la 
clientèle et  des  préoccupations essentielles des 
dirigeants. 
32 ;33  Ces  organes  sont  composés  de  membres 
élus lors  de  l'assemblée  générale 
34  Les  régles  des  codes  de  déontologie  sont 
douces  dans  leur  formulation 
En effet,il  est  établi que  les  codes  de 
déontologie énoncent  en  général  des  principes 
vagues .Ces principes  contrairement aux  règles  strictes renvoient 
à  des  attente, des ambitions  et  des  désirs  ( 34  ). 
Il s'agit  là de  concevoir un  schéma  que 
l'on  aimerait  atteindre Dans  cet  ordre  d'idée,il  est  très 
difficile de  déterminer  avec  exactitude l'essence  des  règles
 des  codes  de  déontologie  des  institutions  de  micro finance. 
En  substance ,l'idéal juridique  voudrait qu'en 
fonction  de  ces  principes et  valeurs qu'on définisse  des 
règles objectives  immédiatement applicables  si  les  conditions
de  leur  mise  en  oeuvre  sont  établies .Il y  va du  respect  des 
codes  de  déontologie. 
En  effet  pour  éviter  que  les  codes  de 
déontologie  des  institutions  de  micro finance ne  soient que  des 
voeux  pieux, on  gagnerait à  affiner  les  règles dans  le 
sens  de  leur  précision pour  faciliter leur  application. 
Aujourd'hui. Les  intervenants se  limitent  à 
invoquer des  principes et  valeurs sans  prendre  toujours  le  soin
d'émettre  des  règles  concrètes. 
Il  manquent  à  ces  règles le  substrat  de 
finesse qui  permet  de  dire dans  quelles  conditions les 
éléments  de  la  violation d'une  norme sont  établies et
 comment  assurer  sa  protection. A ce  niveau  donc  apparaît  les 
dangers  de  l'absence  d'un  circuit  normatif cohérent. 
                              B  / l'absence d'un
circuit  normatif  cohérent
A  l'image  de  ce  qui  se  passe dans  la 
conception  des  règles  étatiques,on  peut  dire  que  les 
codes  de  déontologie  gagneraient  en valeur s'il intégraient 
un  circuit  normatif  cohérent 
A  l'heure  actuelle ,les  codes  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance sont  très  souvent  l'émanation
d'une  association  de  professionnels  du  secteur .Dans  cet  ordre 
d'idée,il  n'est  nullement  établie  que  l'ensemble des 
aspirations des  sociétaires  soit  parfaitement  prise  en  cause .Il 
s'agit  de  l'énonciation  de  principes qui  ne  font  pas  toujours 
l'objet  d'une  discussion  intégrant tous  les  enjeux .Dans  cette 
perspective,il est  nécessaire de  mettre  en  place  des  structures au
sein  des  entités qui  auraient  pour  mission de  collecter  la 
demande  sociale en  vue  de  pouvoir établir  avec une pertinence
avérée un  code  de  déontologie .Cela faciliterait 
l'adhésion  des  acteurs mais  aurait  aussi  le  mérite de 
refléter une  situation  objective . 
A  notre  sens   un  circuit  normatif  cohérent aurait
 pour cadre une  institution  autonome regroupant tous  les  acteurs du 
secteur  et  agissant par  vocation  dans  la  plus  grande indépendance
 pour générer  des  normes  consacrées  dans  les  codes 
de  déontologie. 
Il  ressort de  cette  étude des  aspects 
théoriques des  codes  de  déontologie  des institutions de 
micro finance que  le  phénomène  a  des  implications dans des
considérations philosophiques économiques  et sociales. Cependant
il  faut  signaler  que  cette  conception théorique cherche  seulement
à établir un  fondement  pour l'application  pratique 
destinée  à  produire  des  effets positifs  pour  le  secteur 
de  la  micro finance .C'est  cela  même  qui  est  à  la  base 
de  l'examen  des  modalités  pratiques  de  la  mise  en  oeuvre des 
codes  de  déontologie  des  institutions de  micro finance 
. 
  
  
DEUXIEME  PARTIE :  LES MODALITES  PRATIQUES  DE 
LA  MISE  EN  OEUVRE  DES  CODES  DE  DEONTOLOGIE  DES  INSTITUTIONS  DE 
MICROFINANCE
La  défense  d'un système  de  valeurs doit 
toujours  reposer sur  une  architecture  institutionnelle  pertinente si  elle
 veut  être  efficace .Lorsque  l'on  met  en  oeuvre  un 
système,il  faut  surtout  mettre  en place les  voies  et  moyens aptes
 à  assurer  son  effectivité .En  effet  la norme  a  besoin
d'une  protection particulière surtout  dans  les  cas  où  ses
effets ne  relèvent  pas  de  l'évidence. La 
particularité  des  codes  de  déontologie  des  institutions  de
 micro finance c'est  qu'ils  s'appliquent  à  un  ensemble  dualiste
par  essence(35  ) qui  intègre  des  intérêts  parfois 
divergents. 
Tout le schéma  institutionnel  du  secteur  de  la 
micro finance est  articulée autour  de  la  distinction entre 
dirigeants  et  sociétaires. 
Les  dirigeants  cherchent  en  réalité 
à  maximiser les  profits alors  que  les  sociétaires  aspirent
à  bénéficier  de  plus  d'avantages. Dans  cet  ordre 
d'idée   la  trame  du  processus  de  la  mise  en  oeuvre  des  codes 
de  déontologie  demeure la  définition d'un  champs 
d'application ( chap1). 
35  . c'est  ce  qui  rend  complexe  la  réglementation
de  la  microfinance 
Sous  le  bénéfice  de  cette  précision 
initiale ,il  faut  signaler que  la  mise  en  oeuvre  d'une  norme est 
complétée  par  des  règles  techniques qui  organisent 
l'intervention .En effet  un  système  normatif cohérent 
précise les  moments  où  on  peut  faire  appel  à  une 
norme et  dans  quelles  conditions. Autrement dit, si on  prévoit ce 
qui  doit  être  fait ,on  se  prononce en  même  temps  sur  les 
interactions  lorsqu' ils  y  auraient  des  distorsions  sur  le  devoir 
être. Cela  pose  le  problème  des mesures  d'application (  
chap. 2) 
Chapitre  premier : Le  champs  d'application  des
 codes  de  déontologie  des  institutions  de  micro finance.
Le  champs d'application de  la  norme détermine dans 
une  large  mesure le  cadre  d'intervention. A  partir de  ce  moment  on 
détermine une  ligne  de  démarcation qui  fixe la 
spécificité de  la  règle .Les  codes  de 
déontologie  des  institutions  de  micro  finance ont  pour  vocation
de  prendre  en  charge l'intégration d'un  corps  de  règles
aptes à  organiser la  structure. Ces  règles sont  aptes 
à  prendre  en  charge  des  idéaux  ignorés  depuis 
longtemps  par  le  système  bancaire  classique .A  ce  niveau ,il 
faut  analyser  le  secteur  dans  son  introspection  au  travers  des 
aspects  internes  des  codes  de  déontologie ( sect.1). 
Au  delà de  cette  dimension purement interniste,il
faut signaler que  le  secteur de  la  micro finance est  aujourd'hui
marqué par  une  floraison d'institutions  qui  n'ont  pas  toujours  la
 même  force  d'action. Dés  lors  tout  code  de 
déontologie doit  prendre  en  charge des  données  visant 
à  assurer une  certaine  finesse dans les  relations  entre  les 
institutions  de  micro finance .Il  y  va  de  leur  crédibilité
et  de  leur  performance Dés  lors  l'étude  des  aspects 
externes  des  codes de déontologie  des  institutions de  micro finance
devient  intéressant  à  plus  d'un  titre ( sect2). 
Section 1 : Les  aspects internes  des  codes  de 
déontologie des  institutions  de  micro finance
Il  s'agit  ici  de  fixer  l'encadrement  de  l'intervention 
des  dirigeants (parag1) et  la  fixation des  pouvoirs confiés  aux 
organes  de  participation( parag2). 
Paragraphe 1 : l'encadrement de  l'intervention des 
dirigeants.
A ce  niveau  il s'agit  de déterminer et 
d'intégrer avec forte  précision un  statut  des  dirigeants 
dans  les  codes  de  déontologie des  institutions  de  micro finance(
A).C'est  au  travers de  cet  aspect  qu'on  arrive  à  définir 
des  incompatibilités  et des  incapacités( B). 
                             A  /  La 
détermination  d'un  statut  du  dirigeant
Les dirigeants  des  institutions de  micro finance exercent 
à  priori des  fonctions déléguées puisque  en 
réalité ,ils  sont  l'émanation des  organes. 
De  ce  point  de  vue ,il  serait illusoire d'imaginer pour 
eux une  autonomie si  leurs  statuts ne  font  pas état du respect 
qu'on  leur  doit fussent ils délégataires de
compétences. 
Les  dirigeants de  l'institutions  de  micro finance  ont 
droit  à  un  statut  qui doit  être réaffirmé  dans
 les  codes  de  déontologie . 
La  règle générale est que  les 
dirigeants   ont  en  principe  pleins  pouvoirs. Mais  les  dirigeants ne 
sont  pas  toujours seuls  à  détenir les  pouvoirs 
puisque,comme  pour  les  sociétés ,ils  doivent partager  leurs 
pouvoirs  avec  d'autres  organes dirigeants par  exemple  le  conseil  
d'administration ou  l'assemblée générale. 
Etant  donné  que  les  hauts  dirigeants  des 
institutions  de  micro finance  sont  désignés  en  principe 
par  le  conseil  d'administration( 36 )  il  faut  prévoir  dans  les 
codes  de  déontologie  des  clés  visant  à  assurer 
leur indépendance  de  sorte  qu'il  ne  soient pas soumis  à 
une  pression  forte  pression  de  cet  organe. 
Dans  cet ordre d'idée les  codes  de 
déontologie  des  institutions  de micro finance doivent  s'illustrer
dans  une  démarche  allant  dans  le  sens  de  la  fixation  des 
règles  relatives au statut  des  dirigeants .Là il  s'agira  de 
lutter  contre  les  licenciements  arbitraires. 
L' encadrement  des  pouvoirs  des dirigeants est  plus une 
question de partage  que  de  limitations  de  pouvoirs. c'est  suivant  cette 
logique  qu'on  fixent  des  incapacités  et  des 
incompatibilités. 
                                    B  /  La 
définition  des  incapacités  et  des 
incompatibilités.
A   ce  niveau ,il convient  de  signaler  que  les 
dirigeants  des  institutions  de  micro finance  à  l'image de  tout 
ceux  qui  sont  appelés  à  gérer  des  biens  sociaux
doivent  jouir  d'une  bonne  moralité et  ne  pas  être
condamné à  certaines  peines 
Donc  ils  seraient  déclarés incapables  dans 
cette  situation. 
36   il  faut  noter  que  dans  les  faits  cette  disposition 
a  tendance  à  lier  l'action  de  l'organe  financier 
Au  terme  des  incompatibilités,les  dirigeants  sont 
tenus de n'avoir aucun  autre  lien économique  avec  l'institution .Il 
s'agit  ici  d'éviter une  confusion  d'intérêt qui 
pourrait  amener  un  dirigeant à  user  de  son  pouvoir  pour  servir 
des  causes  personnels. 
Ces  incompatibilités  touchent son conjoint  et  ses 
enfants .Cela  est  un  gage  du  respect  de  l'équilibre et  de  la 
transparence .Ce  désir  d'encadrement  s'affiche aussi  à 
travers  les pouvoirs  confiés  aux  organes  de  participation 
Paragraphe  2 : L'encadrement  des  pouvoirs 
confiés  aux  organes  de  participation
A  ce  niveau  on  cherche à  consacrer  la 
séparation  stricte entre  organe  de  gestion  et  organe  de 
contrôle (A) avant  de  fixer  le  statut  du  sociétaire (B). 
                           A  /  La  séparation 
entre  organe  de  gestion  et  organe  de  contrôle.
Il  faut  signaler  que  c'est  un  principe 
élémentaire  de  la  mutualité de  prévoir des 
organes  de  participation à  la  gestion de  la  chose  publique et 
des  organes  assurant  le  contrôle. Le  cadre des  dispositions 
réglementaires fait apparaître  trois  organes  qui  sont  le  
conseil  d'administration,le  conseil  de  surveillance  et  le  comité 
de  crédit ( 37). 
Il s'agit  là  de  prôner l'intégration 
dans  les  codes  de  déontologie des  règles  allant  dans  le 
sens de  prévoir  des  schémas qui permettent d'assurer  la 
séparation  des  organes  de gestion d'avec les  organes  de 
contrôle. 
En  principe  cette  distinction  permet   d'assurer un 
équilibre  structurel  pour  le  bénéfice  de 
l'institution .A  terme  cela  permet  une  meilleure prise  en  compte  de  la
 transparence  et  de  l'équité. 
En effet  autant  la  gestion  quotidienne doit  faire l'objet
 d'une  attention particulière autant  le  contrôle doit 
être  assuré pour  pérenniser  les  institutions 
Cette  séparation est  un  levier  important permettant
d'éviter  une  confusion de  compétences  dommageable aux 
institutions  de  micro finance .Dans  cet  ordre  d'idée  il 
s'avère  nécessaire  de  fixer  un  statut  pour  les 
sociétaires. 
                              B  /  La 
définition  du  statut  du  sociétaire
Le  statut du  sociétaire  est  capté  au 
moment  où  il  participe  pleinement  à  la  marche  des  organe
 de  l'institution  de  micro finance. Ce  qu'il  faut  noter c'est  que  ces 
organes s'appuient  sur  les  mêmes  principes  de  base  dans  la  mise
en  oeuvre  de  leurs  activités. 
Ces  principes  sont  relatifs aux  conditions 
d'éligibilité ,à la  durée  des  mandats  ,à
 la  gratuité  des  fonctions et  au  régime de 
responsabilités  encourues. 
En  effet  ,la  loi  n'impose  aucune  durée pour  les 
mandats,elle  n'insiste  pas  non  plus sur  la  procédure  de 
renouvellement. Une  faculté  est  laissée à 
l'approbation  des  institutions  de  micro finance dans  le  cadre  des textes
 internes (  statuts,règlement  intérieur etc.). 
Les  fonctions  exercées  par  les  membres  au  sein 
des  organes  ne sont  pas rémunérées .Toutefois  les 
frais  engagées par  les  membres  des  organes  d'administration et  de
 gestion  dans  l'exercice de  leurs  fonctions peuvent  leur  être 
remboursés  dans  les  conditions  fixées  par 
l'assemblée générale. 
Les  membres  des organes sont  pécuniairement 
responsables   individuellement  ou  solidairement  selon  le  cas des  fautes 
commises  dans  l'exercice de  leurs fonctions .Cette  responsabilité
s'apprécie  au cas  par  cas. Si elle  est  engagée  vis 
à  vis  des tiers,elle  sera  déterminée à 
concurrence d'au  moins le  montant  de  leur  part  sociale. 
L'intégration  de  toutes  ces  dispositions dans  un 
code  de  déontologie permet  à terme  de  mieux  protéger
 les  sociétaires  et de les  mettre  au  courant  de  leurs droits 
Section 2 :Les  aspects  externes  des  codes  de 
déontologie des  institutions  de  micro finance.
Les aspects externes  sont liés à  la  prise  en
 compte de l'environnement partagé par  les  institutions  de  micro
finance .Cela renvoi à l'encadrement  de  la  concurrence( parag1) et 
appelle  la  nécessité  de la mise en place d'une instance de
régulation  (  parag 2). 
Paragraphe 1 : L'encadrement  de  la  concurrence
Aujourd'hui  nous  constatons  que  les  réseaux  des 
institutions  de  micro finance  doivent  faire  l'objet  d'un  assainissement 
(A) ,ce  qui  passe  nécessairement par  la  mise  en  place  d'une 
centrale  des  risques(B). 
                          A / La 
nécessité d'assainir  les  réseaux
La  diversité  des  institutions  de  micro finance 
qui  participent  à  la  prestation  de  services  et  leur 
régime  réglementaire  sont  des  éléments 
clés pour  le  développement  du  secteur  financier .Dés
lors , le  système  doit  être  surveillé. Cela  va  dans 
le  sens  de  l'instauration d'une  culture  de  bonne  gouvernance(38 ). 
38 cf  Pesqueux ,y,Le  gouvernement de  l'entreprise comme 
idéologie ,ed  élipse Paris  2000. 
39  cf  les  instructions  de  la   Bceao relatives  aux 
institutions  de  microfinance 
En  effet  le  secteur  des  institutions  de  micro finance
doit  intégrer  fortement  les  aspects  déontologiques pour  au 
moins  deux  raisons. 
La première est  d'ordre  macroéconomique :
un effondrement  du  système  financier  décentralisé
causerait  l'arrêt  brutal d'une  partie  importante de 
l'économie. La  pratique  montre  que  les  institutions  de  micro
finance,  lorsqu elles  sont  laissées  à  elles  mêmes ont
 tendance  à  prendre  des  risques  excessifs malgré  le 
cadrage décliné  par  les  ratios  prudentiels(39)  
Elles  peuvent  s'effondrer  les  uns  après  les 
autres au  cours  d'un  ralentissement économique  cyclique provoquant 
une  crise  financière majeure .Dans  ce  type  de  situations certaines
 institutions  de  micro finance font  faillite  en  raison de  leurs propres 
politiques  de  crédit et  d'autres  sont  entraînées  dans
 la  débâcle en  raison  de  leurs interactions avec leurs
pairs. 
La  seconde  raison est  d'ordre sécuritaire :
l'argument décisif et  incontestable en  faveur  de  ce rehaussement
déontologique est  celui  de  la  protection de  l'épargne des 
membres. 
Toutes ces  raisons  militent en  faveur  de  l'institution
d'une  centrale  des  risques. 
                         B  / la 
nécessité  de  la  mise  en  place  d'une  centrale  des 
risques.
L'institution  d'une  Centrale  des  risques  permettra
à  terme  aux  institutions  de  micro finance de  systématiser 
la  base  de  leur  clientèle. 
Cela permettrait d'éviter  les  crédits 
multiples .Aujourd'hui ,la  pratique  du  terrain  révèle que  si
 l'on  fait  le  cumul  des bénéficiaires  de  crédit 
d'une  zone  ,au  Sénégal, on  dépasse largement la 
population  active  de  cette même zone. Cela  laisse  entrevoir qu'une 
seule  personne puisse  bénéficier de  crédits  au  niveau
 de  deux  ou  trois  institutions,sans  pour  autant  que  les  gérants
 puissent  s'en  rendre  compte. 
Cette  centrale  des  risques  pourrait  aussi  gérer 
le  problème  de  l'implantation des  institutions  de  micro finance 
par  rapport  à  l'espace géographique. 
A  ce  niveau l'expérience  marocaine  est  assez 
enrichissante .En  effet  l'article  10  du  code  de  déontologie des 
institutions  de  micro finance  du  Maroc  donne  instruction  aux 
institutions  pour  qu'elles  coordonnent  leurs  actions et  s'informent
mutuellement notamment celles  qui  oeuvrent dans le  même  espace ou la
même localité  afin  d'éviter aux  clients  des 
crédits croisés et  le  surendettement ( 40 ). 
Etant donné que  le  droit  de  la  concurrence  en 
général  prohibe  le  fait  pour  une  entreprise ou  un  groupe 
d'entreprises agissant de  concert  d'adopter  des  comportements restreignant 
la concurrence sur  tout  ou  partie  du  marché sans que  cette 
restriction puisse être  justifiée par  les 
nécessités  économiques ou  le  progrès technique( 
entente  illicite) ; on pourrait  se  demander si le fait  pour  un 
groupe  d'institutions  de  micro finance de  créer  une  centrale  de 
risques  ne  constituerait  pas une  entente  illicite  ou  un  abus  de 
droit ? 
La  réponse  à  cette  question  est  non  car 
le  problème  est  lié  à  la  survie  même  des
institutions de micro finance. 
Deux  arguments  majeurs  pourraient  justifier  cette 
entente : 
40 .  cf  code  de  déontologie  des  institutions  de 
microfinance  du  maroc 
41 . cf  Chabard   A ,  le  droit  de  la  concurrence LGDJ Paris
 2001 
La  notion  de  « concurrence praticable »
(  41) est  invoquée  car  pour  équilibrer  les  comptes  des 
institutions  de  micro finance ,on  peut  estimer  qu'il  ne  peut  exister 
plus  d'une  seule  caisse  dans  un  espace  restreint
déterminé. La  restriction  de  crédit n'a pas  pour 
effet d'affamer  les  bénéficiaires mais  d'éviter leur 
surendettement ou  la  saturation des  activités économiques aux 
débouchés  limitées. 
Ensuite  ,il  n'est  pas  à priori
réalisée  d'entente  sur  le  prix ou  le  taux
d'intérêt  et  chaque  institution de  micro finance  reste  libre
d'accorder  plus  ou  moins  de  crédit 
Paragraphe : la  mise  en  place  d'une  instance  de
régulation
Il s'agit  pour  nous  non  pas de tracer  un  schéma 
d'une  instance  de  régulation  mais de  dire plutôt  pourquoi 
elle  est  nécessaire  pour  le  secteur  de  la  micro finance. Nous 
visons  ici le  devoir  de  collaboration  (A) et  la  nécessité
de  lutter  contre  la frilosité  des  dirigeants. (B). 
                 A / le  devoir  de  collaboration
S'il  est  vrai que  la  micro finance est  un  outil 
puissant  de  lutte  contre  la  pauvreté,il  est  important que  les 
activités  puissent s'exercer selon  des  normes  éthiques 
unanimement  reconnues. 
Cependant  l'un  des  grands  obstacles  est  l'absence  de 
collaboration  entre  les  dirigeants  du  secteur. 
A  l'heure  actuelle  on  devrait  penser  à mettre  en
 place un  système  d'encrage d'un  droit  de  la  concurrence loyale 
au  moment  où les  institutions  de  micro finance fleurissent comme 
des  champignons  au  printemps .A  ce  niveau  il faut  signaler  que 
l'exemple  marocain  est  à  magnifier. En  effet,en  abordant  les 
relations  intra sectorielles ,le  code  de  déontologie marocain 
souligne en  son  article 6 ,le  caractère louable du  fait  que  les
institutions de  micro finance s'appuient et  se  soutiennent. 
Il  va  plus  loin en  disposant  que  les  institutions de 
micro finance sont  tenues «  d'éviter toute  concurrence
déloyale notamment en oeuvrant  à  la  répartition
équitable  et  rationnelle  des  moyens  et  des  avantages 
destinés  au  secteur ». 
Aucune  institution dans  cette  ordre  d'idée ne 
pourrait  commettre des  actes pouvant  nuire à  la  profession  ou la 
détourner  de  sa  finalité. 
On peut  estimer  au  total  que  cela  permettrait
d'instaurer  un  climat  sain, empreint  d'un  esprit  de  partenariat et  de 
solidarité entre  les  opérateurs  et  entre  eux  et  leur 
environnement. 
Cependant ce que l'on  constate  dans  les  faits  c'est  une 
certaine  frilosité  des  dirigeants. 
                             B  / la 
nécessité  de  lutter contre  la  frilosité  des 
dirigeants.
A ce  niveau de  l'analyse du
phénomène,l'expérience Sénégalaise 
révèle que  le  frein majeure pour une  synergie entre  les 
institutions  de  micro finance est lié  aux  dirigeants .En effet  les 
institutions  de  micro finance surtout  les  plus  anciennes  au 
Sénégal tiennent  jalousement à garder leur  base  de
clientèle et  les  débiteurs indélicats l'exploitent 
à  fond. 
En effet  là  où une  concertation
périodique  sur  des  sujets délicats  doit  être 
obligatoire ,on assiste à de  simples entretiens qui , pour  la  plupart
du  temps n'interviennent  que  lorsqu'il  s'agit  de  capter  les 
financements  publics. 
Les  dirigeants  gagneraient  à  s'entendre  pour  la 
mise  en  place de  ce  cadre  de  concertation ne  serait  ce que pour 
prendre  en  charge  le  respect  des  règles  de  la  concurrence. 
       
CHAPITRE DEUXIEME : Les  mesures d'application 
des  codes  de  déontologie  des  institutions de  micro finance.
Les mesures d'application d'une  règle 
prévoient  en  même  temps  l'autorité en charge  de  son 
respect. En  effet  le  caractère  obligatoire  d'une  règle
n'est  pas  toujours le  pendant de  son  effectivité .Etant 
donné  le  caractère  impérieux du  respect  qu'on  lui 
doit ,il  est  important  de  faire la  promotion  de  la  règle .Dans
cet  ordre d'idée nous  allons dans  le  sens  d'étudier les 
données de  l'institution d'un  organe  de supervision. 
Il  faut aussi  signaler  que  l'érection de  cet 
organe  de supervision fait  toujours  référence  à  un 
système .Or  si  on  parle  d'un  ensemble on doit se  soucier des 
liens  et  des interactions .Dans le cadre des  codes  de  déontologie 
des  institutions  de  micro finance ; il  s'agit  de  déterminer 
la  procédure  à  suivre devant  cet  organe( sect. .1) et
les  conséquences  immédiates  de  son  action  (sect2)  . 
Section1 : L'institution  d'un  organe  de 
supervision
Ici nous  visons  essentiellement  la  configuration de 
l'organe  de  supervision  dans  la  mise  en  oeuvre  du  code  de 
déontologie(Parag1) et  l'autorité  qu'il incarne ( parag2). 
Paragraphe1 : La  configuration  de  l'organe  de 
supervision
Nous  allons  d'abord  étudier  la  qualité de 
membre  de  l'organe  en  charge des aspects  déontologiques(A)  avant 
de  voir  les  pouvoirs  qui  leurs  sont  conférés(B). 
                         A  /  Les  membres  du 
comité  d'éthique.
Il  faut  signaler pour  commencer  que    les 
sociétaires  ont  tous  vocation  à  intégrer  un 
comité  de  déontologie au  cas  où  il  est  mis  en 
place. 
Ils  deviennent  de  ce fait des  dirigeants  cela 
résulte du  fait  qu'ils  assurent une  mission 
déléguée .  les  sociétaires  tirent  cette 
légitimité du  lien  commun pour  avoir  libéré une
 part  sociale. 
En  principe,  pour  mettre  en  place  un  comité 
d'éthique  dans  les  institutions  de  micro finance  on  distingue 
deux  catégories  de  membres : 
C'est  d'abord  les  membres  de  droit .Il  s'agit  des
membres  désignés par 
L'assemblée  générale  ordinaire. En 
principe  ils  forment  un  groupe très restreint  .Ne  peuvent 
être  membres  du  comité  d'éthique le  directeur 
général  et  les  présidents   des  organes  que  sont  le
 conseil  d'administration,  le  comité  de  crédit  et  le 
comité  de  surveillance. 
Ensuite pour  ce  qui  est  des  membres  de  fait ,ils  sont 
désignés   ad hoc  lorsque  survient  un litige  qui 
déborde  du  cadre  réglementaire. 
Ne  peuvent  faire  partie  du  comité 
d'éthique  les  personnes  recevant sous  une  forme  quelconque un 
salaire,une  rémunération  de  l'institution. 
Il faut  toutefois  signaler  qu'un  comité  de 
déontologie destiné  à  régler  les  questions 
inter sectorielles est  composé  essentiellement de 
représentants  désignés  par  les  institutions  sous  la 
direction  d'un  représentant  de  l'état. 
                           B / Les  pouvoirs 
conférés  à  l'organe  de  supervision
Il  faut  noter  que  les  comités  d' éthique 
ont  une  mission  de  conciliation à  titre  initiale. De  ce  fait,
même  si  par  extraordinaire  il  arrivent  à  prendre  des 
sanctions  cela  n'est  pas  le  but  recherché. 
Le  comité  d'éthique se  charge  de  mettre  en
 oeuvre toutes  les  dispositions  inscrites  dans  les  codes  de 
déontologie. 
Dans  cette  ordre  d'idée ,les  membres  du 
comité  d'éthique doivent  se  limiter  au  cadre  textuel .Ici
il  s'agit seulement  de  préciser que  le  comité 
d'éthique  n'est  nullement  destiné à  servir  de  cadre 
de  justice  parallèle. 
En  effet  les  décisions  prises  par  le 
comité  d'éthique n'excluent  pas  d'autres  sanctions  si  les 
faits  réputés  constant  sont  constitutifs d'un manquement  au 
regard  d'une  règle  de  droit établi dans  le  système 
étatique. 
Don  l'instrument  de  référence  du 
comité  d'éthique  se  limite  à  la  prise  en  compte de
 règles  jugées  fondamentales  relativement  à  ce  qui 
est  tolérable  et  ce  qui  ne  l'est  pas  . 
Ainsi il  faut  noter  que  l'apport  des  comités 
d'éthique est  certes  important  mais  ils  ne  permettent  pas  de
saisir  à eux  seuls toutes  les  contradictions  découlant  des 
relations  entre  dirigeants  et  sociétaires. 
Peut  être là où il  faut 
véritablement  magnifier  l'existence  des  comités 
d'éthique c'est  lorsqu'il s'agit de  gérer  les  relations 
entre  les  institutions de  micro finance. Ils  deviennent  un
élément  régulateur assez  pertinent  puisse que  les 
comités  d'éthique  permettent de  gérer les  contingences
 structurelles entre  acteurs  du  jeu .et  c'est  cela 
précisément  qui  introduit  la  question  de  l'autorité
des  comités  d'éthique. 
Paragraphe2 : l'autorité  de  l'organe  de 
supervision  
I ci  nous  allons  étudier  le  mode  de  saisine  (A)
avant  de  voir la  portée  des  décisions  prises  par  cet 
organe(B). 
                       A  / Le mode  saisine de
l'organe de  supervision
Il  s'agit  de  déterminer  les  voies  par  lesquelles
 les  différends sont  soumis  au  comité  de 
déontologie. 
Dans  le  cadre  interne ,la  saisine  de  l'institution  de 
supervision  relève d'une  compétence  générale. En
 principe  tous  les  éléments  de  l'ensemble qu' ils  soient 
dirigeants  ou sociétaires ont  la  possibilité de  saisir  le 
comité  d'éthique lorsqu `ils  se  rendent  compte qu'un  aspect
du  cadre  déontologique  les  concernant  n'a  pas  été 
pris  en  compte  suffisamment.  cette   « action » est 
personnelle. 
Du  point  de  vue  externe, cela  est  plus  complexe
puisqu'il s'agit de  juger  la  pertinence de  la  plainte  portée 
à  l'appréciation du  comité .Si on  se 
réfère  à  l'exemple  marocain ,la  question est 
réglée  par  l'article  15 du  code  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance  du  Maroc qui  dispose
qu' : « en  cas de  différend et  si  les 
pourparlers inter  Amc n'aboutissent  pas ,il  seras  procédé 
ainsi : 
L'amc qui  se  sent  lésé fera  au 
président  FNAM (42 ) un  courrier  où  il  expliquera son  cas 
étayé par  des  documents  justificatifs intangibles et  le 
président de  la  FNAM soumettra  le  cas  au  comité 
d'éthique » 
A  ce  niveau  il s'agit  d' éviter  les  plaintes  et 
les  protestations  fantaisistes 
C'est  sur  cette  base que  le  comité
d'éthique  instruira  l'affaire  et  tentera d'apporter des  solutions 
aux  problèmes. 
                      B /  La  portée  des 
décisions de  l'organe  de  supervision
Il faut  signaler qu'en  rendant  sa  décision  le 
comité  d'éthique initie  en  générale  un  round 
de  conciliation .En  réalité dans  le  cadre  institutionnel un 
bon  arrangement est  toujours  souhaité puisque  le  jeu  a  vocation 
à  être  équilibré. 
Il s'agit  seulement  de  dire  qu'entre  les  institutions le
 comité  est  appelé à  essayer  d'arrondir  les  angles
pour  user  du  langage  diplomatique Donc  ici  les    recommandations  sont 
de  mise .Dans  cette  ordre  d'idée  les  décisions  sont  d'une
 portée  relative ;étant  donnée leur  aspect 
conciliatrice. Cependant  il  ne  faut pas  faire  abstraction  du  fait  que 
le  comité  d'éthique  peut  être  amené  à 
prendre  de  véritables  sanctions. 
Section2 : Les  sanctions  encourues
A  ce  niveau  il  s'agit  de  faire  la  distinction  entre 
les  mesures  préventives  ( parag1)  et  les  mesures 
répressives( parag2) 
Paragraphe1 : Les  mesures  préventives
Ce  sont  des  mesures  qui  en  réalité  sont 
destinées  à  prévenir  une  situation de  fait 
dommageable . Il  s'agit  de  l'avertissement (A)  et  de la  suspension(B). 
                     A / l'avertissement
IL  faut  signaler  que  dans  le  cadre  interne  cette 
mesure rejoint  les  dispositions  de  la  loi  9503 qui  prévoit 
l'avertissement lorsque  les  membres  de  l'organe  de  gestion  ou  de 
l'organe  financier commettent  des  manquements  notoires dans  l'exercice  de
 leur  fonction  en  vertu  du  principe  de  la  participation .Il  en  va 
ainsi   dans  l'optique  d'éviter  une  situation 
irréversible. 
Cependant  lorsque  l'on  se  place  dans  le  cadre 
intersectoriel c'est  à  dire  entre  institutions  de  micro finance,la
 portée  de  cette  sanction  est  d'un  tout  autre  ordre et 
résulte de  l'action  de  l'autorité  en  charge  des  questions
d'éthique. 
Certes tous  les  codes  de  déontologie  ne 
prévoient  pas  des  sanctions  fermes ,mais  il  arrive  parfois 
qu'ils  posent  des  actes allant  dans  le sens  de  la  protection de  la 
règle. Ainsi  l'article 2  alinéa 1 du  code  de 
déontologie  des  institutions  de  micro finance  du  Bénin 
prévoit  en  cas  de  violation  de  certaines  de  ses 
dispositions «  l'avertissement  par  l'association nationale
des  praticiens  de  la  micro finance  du  Bénin ». 
Cela  va  dans  le  sens de  montrer la  vocation  de 
l'association à  intervenir  avec pragmatisme toutes  les  fois  que 
les  germes  d'une  violation  des  règles  se signalent .A  coté
 de  cela  nous  avons  la  suspension. 
                         B  /  La  suspension
Cette  mesure  va toujours dans le   sens  de  prévenir
une  situation  irréversible. Ce  qu'il  faut  surtout  signaler  ici 
c'est  que  la suspension  ne  touche  pas  en  théorie  l'institution 
mais  les  membres  sujets  au  manquement. Ici  on  se  retrouve  à 
nouveau  dans  les  situations prévues  par  la  loi  9503. 
En  effet  lorsqu 'un  membre d'un  organe  ou  un  dirigeant 
se  retrouve  dans  une  situation  où  les  règles 
déontologiques  sont   violées ,les  membres  du  comité 
d'éthique  se  voient  dans  l'obligation de  prononcer  sa  suspension
de  sorte  qu'on  puisse  redresser  le  tort commis  à  l'encontre  de 
l'institution ou des  sociétaires. Cette  suspension  peut  intervenir
parfois  dans  le  but  de  clarifier une  situation alors  que  des  doutes 
persistent  dans  la  réalité  des  faits. 
Toutefois  lorsqu'il  s'agit  de  manquements  graves relatifs
 aux  affaires  intra sectorielles  seule  l'autorité  administrative 
est  compétente  pour  prononcer  la  suspension. 
A  coté  de  ces  mesures  préventives on  peut 
assister  à  de  véritables  sanctions. 
Paragraphe2 : Les  mesures  répressives.
Il  s'agit  essentiellement  du  blâme  ( A)  et  de 
l'exclusion  (  B) 
                             A  /  Le  blâme
Cette  mesure est destinée  à  être 
appliquée  aux  situations  de  fait ,objet  d'une  volonté 
manifeste  de  nuire  aux  intérêts  de  l'institution. Cela  peut
 prendre  la  forme  d'une  diffusion  écrite à toutes  les 
institutions  du  secteur  de  la  micro finance .Il  en  est  ainsi au  regard
 des  dispositions  du  code  de  déontologie  des  institutions  de 
micro finance  du  Bénin. 
Il  faut   toutefois  signaler  que  cette  forme  de 
sanction  n'est  destinée qu'aux  institutions  elles  mêmes
.Etant  donné  le  tort  que  cette  mesure  peut  porter  à  une
 institution, elle  est  déclinée  avec  parcimonie. Cela 
résulte  du  fait  que  le  secteur  est  fragile  et  les  inter
actions  nombreuses. 
                                 B  /  L'exclusion
Cette  sanction  touche  en  général  les 
sociétaires .On  se  place  ici  dans  la  logique  où  un 
sociétaire ne  remplit   plus  ses  obligations dans  le  cadre  de  la 
mission  qui  lui  est  confiée en  vertu  du principe  de 
participation. 
En  principe, les  cas  d'exclusion  sont  rares  dans  les 
faits. L'exclusion  ne  peut être  prononcée que  pour  des 
infractions  d'une  gravité telle  qu'on  ne  saurait  laisser  leurs 
auteurs profiter  des  avantages  qu'offre  le  lien  commun. 
Il  faut  aussi  signaler  qu'à  l'échelle  des 
dirigeants  ,l'exclusion  s'analyse  en  une  destitution 
Dans  tous  les  cas,le  mis  en  cause  a  droit  à
être  entendu et  à  formuler  ses  observations  par 
écrit  devant  le  comité  d'éthique. 
Il  faut  ajouter  que  les  manquements  aux  normes 
déontologiques  peuvent  en  même  temps  être  constitutifs
de  fautes  passibles  de  sanctions  disciplinaires. Dans  ce  cas  cette 
sanction est  prise  à  l'endroit  du  dirigeant  responsable  par  la
Commission  Bancaire 
                                   CONCLUSION
A  la   lumière  de  ce  qui  précède  ,
il  convient  de  signaler que  les  codes  de  déontologie  des 
institutions  de  micro finance  ont  pour  vocation  principale  de 
compléter  la  réglementation. 
Il  faut  signaler  aussi  que  la  prise  en  charge  des 
aspects  liés  à  l'éthique  est  plus  déterminant
 lorsqu'il  s'agit  de  prendre  en  compte  la  question  des  relations 
entre  les  institutions  de  micro finance  elles  mêmes. 
Pour  preuve,la  plupart des  codes  de  déontologie 
des  institutions  de  micro finance à  travers  la  zone    africaine
sont  le  fruit  d'un  travail  initié par  des  associations  de 
professionnels(43)  du  secteur et  accordent  une  place  capitale  aux 
relations  inter institutionnelles. Dés  lors  il  est  urgent  que 
l'on  se  penche  sur  ce  phénomène  au 
sénégal. 
Cela  est  d'autant  plus  important  que  le  secteur  de  la
 micro finance  déborde aujourd'hui  de  son  cadre  surtout  dans  la 
zone  ouest  Africaine. Il se  pose ainsi  des  questions  par  rapport  aux 
enjeux  financiers mais  aussi par  rapport  au  cadre 
réglementaire. 
43   .  c' est  le  cas  au  Bénin  au  Maroc  et  au 
niger 
 Par rapport  au  premier  aspect  il  faut dire  que quand 
une  institution  de  micro finance  arrive  à  risquer  des  montants 
exorbitants sur  la  personne  d'un  seul  individu,on  est  en  droit de  se 
demander  si  on  est pas  entrain  de  trahir l'idéal  de  la  micro
finance  défini  par  les  pères  fondateurs .A  force  de 
relever  le  plafond  des  crédits  , non  seulement  on  fragilise 
l'institution mais  on  s'éloigne  de  la  mission  essentielle d'une 
institution  de finance qui  se  définie  par  rapport  aux  couches 
défavorisées. 
Donc  il  y a  lieu de  faire  de  recentrage à  ce 
niveau. Même si  les  institutions  de  micro finance  doivent  avoir  et
 à  juste  titre  des  obligations  de  rentabilité ,elles  ne 
doivent  pas  occulter  le  fait  de  devoir  rendre  le  crédit  plus 
sociable  et  plus  accessible  aux  couches  défavorisées. A  la
 limite  on  ne  devrait  pas  donner  l'impression  de  saper  les  paradigmes
 de base  de  la  micro finance. 
Pour le  second  aspect  ,  relatif  au  cadre 
réglementaire ,il faut souligner que  la loi  Parmec n'arrive  plus 
à  régenter  fondamentalement  la  micro finance dans  tous  ses 
développements. Dés  lors , la  question  qui  se  pose  est 
celui  de  la régulation  de  la  micro finance. 
Soit  on  impose  des  règles  venues  de 
l'extérieur  du  système  initiées  par  des  non 
professionnels ; là  on  risque  de  faire  porter  à  la 
micro finance  « un  corset  juridique » qui  ne 
reflétera nullement les  exigences  et  les  attentes  du  secteur. 
Soit  on  laisse  le  secteur  s'organiser  lui  même 
et  là  aussi  on  risque  d'ériger  une  zone  de 
normativité où  certains  grands  principes du  droit  peuvent 
être  négligés  au  dépend  de  l'efficience  et  de
 la  rentabilité  financière. 
44.cf  forestier  V. L'horreur  économique  ed  Albin 
michel  Paris  1998 
A  mon  humble  avis  ,le  salut  devrait  venir  d'une 
meilleure  prise  en  charge  de  la  micro finance au  sein  de  l'UEMOA .En 
effet  le secteur  est très  dynamique  et  sujet  à  des 
tentatives  de  « bancarisation » de la part 
d'institutions  financières  qui  n'ont  pas  une  vocation  autre  que 
la  recherche  du  profit .Il est nécessaire   que  la  nouvelle 
réglementation sur  la  micro  finance au  sein  de  l'UEMOA  prenne  en
charge cette  exigence  de  démocratiser le  crédit .A  terme 
Cela  permettrait  de  renverser  cette  fâcheuse «  tendance 
des  riches  à  manger  le  pain  des  pauvres ».( 44)  
   
. 
. 
               
                                                              
                                                                               
                                                    
    
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