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Les rébellions sous le régime d'Idriss Déby (1990-2008)

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par Eugène Le-yotha NGARTEBAYE
Université Jean Moulin Lyon 3 -  Master 2 sciences politiques, option: sécurité et défense 2008
  

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4- Le conseil national de redressement (CNR)

Suite aux accusations de détournements de fonds et aux rumeurs répétées de coups d'Etat portées à son encontre par le régime d'Idriss Deby, Abbas Koty quitte le Tchad pour le Cameroun. Au même moment plusieurs de ses partisans prennent la direction du nord et de l'est du pays. Koty fonde le CNR en été 1992. Cependant, Koty se trouve très vite dans une impasse politique et militaire. En effet, grâce à un forcing diplomatique d'Idriss Deby, Tripoli et Khartoum n'accordent pas leur soutien à Abbas Koty durant son exil au Cameroun. Cette situation d'isolement le conduit à signer un accord de réconciliation à Tripoli le 13 août 1993 avec Idriss Deby.

Pourtant, le 22 octobre il trouve la mort dans des conditions non encore élucidées. La mort d'Abbas Koty ne met pas pour autant un terme à la lutte armée du CNR. Elle entraîne plutôt sous une solidarité clanique à une forte désertion des militaires issu du clan Kobé de la garde républicaine. Les rescapés du CNR seront dirigés par une direction collégiale comprenant Hissein KOTY, frère cadet du défunt Abbas Koty, et Bichar Idriss AGGAR. Le CNR relance les incursions dans le Guéra, le Biltine et le Ouaddaï. Depuis 1995 le CNR n'a plus fait parlé de lui.

5- Le Forces Nationales de Résistance (le FNR)

Ce mouvement est apparu en fin d'année 1994 sous la direction du lieutenant-colonel Mahamat Garfa. Il naît suite à un désaccord avec les autorités de N'djamena au sujet de la réorganisation de l'armée nationale tchadienne. Dénommé Armée Nationale Tchadienne- Dissidente (ANT-D), il se compose en majorité d'éléments issus de l'ethnie Tama comme Garfa. Leur zone d'activité a commencé dans le Biltine pour s'étendre progressivement dans le Darfour soudanais. Eu égard à son passé, Mahamat Garfa apparaît aux yeux de plusieurs observateurs internationaux comme l'une des principales menaces pour le régime d'Idriss Deby40(*).

6- Le Conseil de Sursaut National pour la Paix et la Démocratie CSNPD

Ce mouvement s'est constitué à la fin du mois de février 1992. Il est dirigé par un officier déserteur de l'armée nationale tchadienne, le lieutenant Kétte Nodji Moise. Il s'est officiellement fait connaître à partir de l'attaque de la garnison de Doba du 20 avril 1992. Il regroupe plus de 500 combattants et opère dans la région du Logone Oriental. Il compte de nombreux sympathisants et s'est progressivement montré actif dans le Mayo-Kebbi, la Tandjilé et les deux Logones. Après les premières incursions de ses éléments, il dût faire face aux importantes représailles des forces gouvernementales.

Ces représailles firent plusieurs victimes au sein de la population civile. Moïse Kétte voit peu à peu son mouvement s'effriter. Le gouvernement tente dans un premier temps de négocier41(*) mais ces négociations ne connurent pas d'issue heureuse. C'est dans ce contexte que débuta en 1993 la conférence nationale qui facilita la conclusion d'un accord entre le gouvernement et le CSNPD. Cet accord mit fin aux hostilités tout en permettant au CSNPD de prendre part à la conférence. Cependant, à l'image des précédents groupes rebelles, celui de Moïse Ketté connaît lui aussi des dissensions internes.

La fragilité interne de son mouvement incite Moïse Ketté à participer aux négociations de Bangui de février 1994 et à signer un accord de cessez le feu le 10 août 1994. Cet accord prévoit la légalisation du CSNPD, sa transformation en parti politique et l'intégration de ses militants au sein de l'ANT.

La signature de cet accord ne trouve pas l'adhésion de tous les membres du CSNPD. Laokein Bardé par exemple va le contester pour créer à son tour le FARF42(*). Cette formation s'imposera au cours de l'année 1995-1998 comme un mouvement incontournable. Mais la disparition du leader Laoukein mit fin à la poursuite de la lutte car ses partisans ont choisi de regagner la légalité.

* 40 Lire, Monde rebelles op. cit. p.504

* 41 Les accords de en septembre, et de Moundou en novembre 1992.

* 42 Forces armées de la République Fédérale. Elle a pour zone d'action la région de Doba et Moundou. Elle doit ses exploits à son chef Bardé réputé pugnace. Elle connaîtra aussi, comme toutes les autres formations politico militaires, une petite vie et disparaît après la mort de son leader.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille